28 avril 2012

Désertification rurale

On va faire une pause dans la campagne. D'ailleurs, j'y suis, en pause à la campagne, à Loudéac, dans le Centre Bretagne, chez ma mère. Quand je suis arrivé hier, en sortant de la quatre-voies, une nouvelle construction m'a interpellé. Je crois que les travaux étaient déjà terminés lors de ma dernière venue en voiture, il y a environ deux mois, je crois. Ca ressemble à un nouvelle hôtel, un de ces trucs modernes, appartenant à des chaînes. Il y en a déjà un ouvert et un autre en court. Il y a aussi deux restaurants de chaînes : un Mac Do et Buffalo Grill, je crois.

Quelle idée d'implanter ça dans un patelin, le long d'une « autoroute » ! Je suppose que cela va attirer les routiers, mais qui aurait l'idée de passer une nuit d'hotel dans ce coin. Je m'imagine lors de mes déplacements professionnels. Passer déposer mes affaires dans ma chambre, aller boire une bière. Ah ! Non ! Pas possible, il n'y a pas de bistro dans le coin, le centre ville est à un bon kilomètre. Aller manger un morceau et retourner dans ma chambre, vite fait.

Que vont devenir les restaurants et les hôtels du centre ville ? Déjà que beaucoup de commerces sont vides, subissant la concurrence des grandes surfaces de la zone commerciale.

La vie en ville va disparaître.

Hier soir, je suis allé au 1880 Café, comme tous les soirs. L'agence de ma banque (pas mon agence), en face, a disparu. Le seul distributeur de billets du secteur ouvert après 20 heures n'est plus là. Le patron du bistro a été obligé de s'équiper d'un terminal de paiement parce que ces clients ne pouvaient plus retirer de l'argent à proximité. Pourtant, il marchait bien, ce distributeur, il était à côté d'un grand parking avec toujours de la place à moins de trente mètres. C'était probablement le plus fréquenté de la commune.

L'agence de la banque a été transportée dans la galerie marchande du nouveau supermarché dans la zone commerciale, bien distincte de la zone hôtelière, d'ailleurs. Je ne vois pas l'intérêt. A qui ça viendrait à l'esprit d'ouvrir un compte dans une agence bancaire d'une galerie marchande. C'est n'importe quoi. Qui va aller retirer de l'argent dans le distributeur d'une galerie marchande d'un supermarché où personne ne paye en espèces.

A noter qu'un des sujets d'actualité, cette semaine, était la disparition annoncée des chèques. « Ils » sont en train de préparer la même chose avec les espèces. On ne peut même plus tirer des sous pour aller au bistro. Normal, ils touchent des commissions sur les opérations par carte et gardent votre pognon chez eux pour jouer avec.

Triste évolution...

Si même les banques quittent le centre ville...

Les petites villes n'ont plus d'âme. Faut-il aller chercher plus loin les raisons d'un vote ? Même moi, j'en tire un billet réac...

29 commentaires:

  1. C'est pareil dans ma région (Picardie) : les centre-ville sont vides, car tout le monde est au centre commercial. Et par un cercle vicieux, les restos et services (banques, coiffeurs, ...) rejoignent le centre commercial.
    L'avenir (voire le présent), c'est des villes-dortoirs et des centres commerciaux en périphérie.

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  2. L'agence de la banque a été transportée dans la galerie marchande du nouveau supermarché dans la zone commerciale, bien distincte de la zone hôtelière, d'ailleurs. Je ne vois pas l'intérêt.

    Pourtant l'intérêt vous le décrivez dans la phrase précédente: retirer de l'argent puis faire ses courses au centre commercial.
    C'est vrai que l'on assassine les centres-villes: concentration et monopoles tuent le peu de vie qui restait dans nos campagnes.
    C'est le totalitarisme libéral qui est en oeuvre; libéralisme pour les grands groupes en forme de spoliation et mort de l'artisanat et du petit commerce.

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  3. Mais permettez moi de vous dire que l'élection de F-H n'y changera rien.

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  4. C'est marrant (enfin je sais pas), ma soeur avait un commerce en centre-ville (Rennes, donc grosse ville) qui a périclité.
    Dans ces centre-villes, à contrario de ce que tu dis (adapté au petites villes) les banques gagnent du terrain, "remplaçant" justement ces petits commerces.
    Donc, en ville, il y aurait des banques dans toutes les grandes surfaces périphériques, rajouté à un accumulation de banques rachetant les fonds de commerce et s'installant en centre-ville.

    Bientôt, on ira faire nos courses dans des banques (tiens, c'est une idée/ Faire des hypermarchés Bancaires, avec des galeries marchandes bourrées de petits commerces dépendant de la banque).

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    1. Tu peux pas comparer Rennes et Loudéac. Ici, en moins de trois minutes tu es arrivé au supermarché. Et tu prends toujours ta voiture pour aller chercher du pain si la boulangerie est à plus de 200m.

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    2. Mon grand-père,commerçant, élu, toussa,toussa ...avait "interdit" à ma grand-mère d'aller faire ses courses chez Leclerc ... "Mais c'est moins cher !" bagarrait-elle ! ... Il te fait "manger ta propre chair " ! ... répondait-il.

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    3. Votre grand-père avait bien raison.
      Son image est la bonne.

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  5. Qui avait raison ? Les deux probablement. Je ne fais que constater, je ne peux juger.

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  6. Je ne sais pas pour Loudéac, mais le vieillissement de la population et le prix du carburant (on est probablement déjà au peak oil) vont faire évoluer le commerce.
    Probablement au profit du commerce de proximité.

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    1. Loudéac a dix mille habitants et une industrie assez forte (agro alimentaire) et un taux de chômage relativement bas (mais énormément de smicards), je ne crois pas qu'on ait un vieillissement de la population.

      En outre, le vieillissement de la population n'empêche pas la fréquentation des hypermarchés des villes voisines. A 80 ou 90 les gens conduisent encore et ne vont pas changer leurs habitudes déjà prises.

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    2. Oups ! J'avais pas interprété correctement ton commentaire et la phrase sur le prix du carburant (je viens de finir ma sieste).

      Le prix du carburant n'empêchera pas aux gens de faire 50 km, une fois par semaine, pour aller faire des grosses courses. Ca fait 3 litres d'essence... Au pire 5 ou 6 euros qui seront largement rentabilisés par la différence de prix.

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  7. Bonjour,

    Autant je partage vos écrits (pertinence...), autant dès que vous "parlez" ou prenez en exemple Loudéac, cela devient (très) caricatural, et bien souvent vous êtes dans l'approximation totale et surtout dans la méconnaissance, aussi bien économique, social, démographique etc...

    Vincent

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    1. Quand je compte les commerces fermés dans le centre, je suis caricatural ?

      Une précision : ce n'est pas de Loudéac (en tant que municipalité), dont je parle. Mais d'une évolution de la société. Les loudeaciens vont depuis des années faire leur courses dans la zone commerciale de Pontivy.

      En français, mon billet dire que le libéralisme favorise l'entassement du capital, ce qui permet aux grands groupes de construire ces magasins de zone qui détruisent nos campagnes et nos villes, tout en tuant les boulots de plein de gens.

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  8. On ne dit pas "une quatre-voix",mais un quatuor vocal.

    Bon, je retourne lire…

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  9. Cela dit votre titre est abusif : avec dix mille habitants, Loudéac ne peut pas être qualifiée de "commune rurale".

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    1. Ne jouons pas sur les mots. Loudéac vit par l'agroalimentaire et ce n'est pas un centre urbain. Des communes plus petites servent souvent de zone dortoir pour des grosses villes à 10 km.

      Loudéac est perdu au milieu de tout.

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  10. Je suis tout à fait d'accord. Loudéac est perdu au milieu de tout.

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    1. Oui. J'ai répondu à Didier un peu rapidement parce que je n'avais que l'iPhone, mais il faudrait qu'il visite, un jour. C'est un patelin qu'on ne peut aime que si on y est né (ce qui est mon cas).

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    2. Oh mais vous ne connaissez pas ma capacité à aimer les bleds de merde : elle est étonnante…

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    3. Cliquez et regardez les photos tout en bas.

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  11. Est ce bien dans votre "bled" que le maire se dit de gauche mais est soutenu par L'UMP et a des idées front national sur l'intégration, un caméléon en somme ?

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