En salle

30 novembre 2012

Les carnets de Robert B.




P. a retrouvé le carnet que son père tenait quand il a débuté sa carrière d'infirmier psy, en 1962. C'est à suivre ici. Passionnant.

Front de Gauche pas adroit ?


Dans 20minutes, ce matin, Pierre Laurent justifie la position des sénateurs à propos du budget. Enfin... Il tente de justifier... Bilan des courses : le budget a été refusé. L'électeur appréciera.

Jean-Luc Melenchon, quant à lui, est interviewé par Libération. Il vante son "ecosocialisme" et traite les verts de ringards tout en confirmant vouloir travailler avec eux.

Comprenne qui peut. On comprend surtout en le lisant que la présence du Front de Gauche à Notre Dame des Landes est uniquement liée à la communication du parti : plus écolo que moi, tu meurs...

Jean-Luc Melenchon évoque une élection anticipée à Hénin-Beaumont (la dernière pourrait être invalidée). Il ne sait pas s'il sera candidat. Si on fait appel à lui, il ne se défilera pas. Ouf. Par contre, il prévient d'emblée que si Marine Le Pen passe, ça sera de la faute des autres. Du PS, je suppose. 

C'est tout juste s'il ne gueule pas parce que le PS ne l'a pas laissé aller en finale lors de la dernière législative. Il a seulement oublié qu'il pas recueilli plus de 12,5 des voix des inscrits et qu'il n'était pas qualifié pour le second tour. En français, ça veut dire que les électeurs du coin ne veulent pas de lui. 

Mais c'est de la faute des autres. 

Ce n'est pas de la sienne. Ce n'est pas parce que les électeurs ont été ulcérés par ce parachutage pour des fins exclusives de communication personnelle. 

Et si lors des prochaines élections, Marine Le Pen passe, ça ne sera probablement pas parce que le Front de Gauche votent "comme" la droite au Sénat. Ça ne sera pas parce que le Front de Gauche se préoccupe plus de la défense de l'environnement que du prolétariat. 

 

Bon ! Qu'a-t-il dit, plus précisément ?

L'écosocialisme ? « Le but émancipateur du socialisme agissant dans le cadre de l'impératif écologique. » Hé ben ! L'électeur est songeur. « Il se base sur des outils simples d'usage : l'implication citoyenne sur tous les sujets et en tous lieux, la planification écologique, et la règle verte comme arbitre de toute décision. » Ah ! L'électeur se débrouille, enfin, s'implique. C'est pareil. L'important est de bien planifier l'écologie et de comprendre ce que ça veut dire.

« Nous ne sommes pas en guerre avec les écologistes. Plutôt en complicité : nous prenons tranquillement notre place dans cette famille politique en gagnant nos galons dans les luttes. Comme à Notre-Dame-des-Landes ou contre les gaz de schiste. » Ah ! Les luttes sont donc là pour prendre du galon auprès des écolos… Pas pour défendre l'environnement ?

Marine Le Pen à Hénin Beaumont ? « Si elle gagne, les gens intelligents comprendront que les socialistes et les républicains de droite auront préféré la laisser passer plutôt que de me voir à l'Assemblée nationale. »

Qui sont les « gens intelligents » ? Les électeurs qui la font gagner sont des cons ? S'il ne fait pas 12,5% des inscrits, c'est parce que les socialiste et la droite font des combines.

Les « gens intelligents » et les cons auront de toute manière compris que si le budget n'est pas passé au Sénat, c'est parce que les élus du Front de Gauche ont voté « comme » les « républicains de droite ».

 

Pas facile, la communication.

Mon confrère Sarkofrance revient sur ce vote au Sénat. « Mais cette fois-ci, au Parlement, cette opposition devenue systématique est inutile, stérile, contre-productive. Quand la gauche y était unie sous Sarkozy après les élections partielles de septembre 2011, freiner d'improbables réformes sarkozystes était un objectif louable du point de vue de l'opposition: l'alternance était possible quelques mois plus tard. Mais nous sommes au début d'un quinquennat. Les communistes du Sénat espèrent sans doute, ou peut-être, quelques succès électoraux aux prochaines municipales. »

Je ne sais pas ce qu'ils espèrent. Pour ma part, j'espère qu'ils ne vont pas pourrir le quinquennat… ou alors que le Parti Socialiste prendra les mesures qui s'imposent lors de la préparation des prochaines élections locales…

29 novembre 2012

Ce sont les luttes finales !

L’ami Gauche de Combat fait son billet du midi à propos des grands projets qu’il juge inutiles,comm :  L’EPR de Flammanville,  Le stade des AlpesLa liaison ferroviaire Lyon-Turin,  Le projet ITER, Les projets de gratte-ciel de la Défense,  Le centre d’enfouissement de déchets nucléaires de Bures et évidemment l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il conclut par : « Ah, si tous les contestataires qui grouillent autour de ces sites pouvaient se donner la main, et en même temps un bon coup de pied dans cette pétaudière bien française, nom de  bois ! » 

Je trouve que c’est une très mauvaise idée qui prouve d’ailleurs qu’il entretient uniquement un but politique d’opposition de principe. Et il n’est pas le seul.

C’est une mauvaise idée car elle pourrait se retourner contre eux. C’est un des problèmes avec l’aéroport NDDL, d’ailleurs, on voit des gens pas concernés par le projet intervenir. Le seul résultat est de prouver au public que leur seul but est politique.

C’est une mauvaise idée car les projets ne sont pas de même nature et que le public peut avoir un avis différent sur chacun d’entre eux. Par exemple, je suis contre la construction de grandes tours à la Défense, pour NDDL et je n’ai rien à cirer du stade de Grenoble.

C’est une mauvaise idée car ça mélange deux sujets différents : le nucléaire et l’aménagement du territoire ou les projets « grands publics ».

C’est une mauvaise idée car les gens ont des connaissances différentes à propos de chacun des sujets. Par exemple, je peux assez bien me prononcer sur les tours de la Défense pour différentes raisons. Je ne peux pas me prononcer sur la liaison ferroviaire Lyon-Turin, je n’y connais rien et si je fais une recherche sur Internet, je vais tomber sur de la littérature contre ce projet et quasiment rien pour. On ne milite jamais pour la construction d’un tunnel ou d’un aéroport.

C’est une mauvaise idée car la personne qui va militer contre tout sera obligée de faire croire qu’elle connaît tous les sujets alors qu’elle ne connaît rien. Je le vois bien avec tous les commentaires à mes billets « NDDL », la plupart des gens récitent des argumentaires.

A ce sujet, d’ailleurs, j’admire la façon avec laquelle les opposants s’organisent dans les réseaux sociaux. Au début, j’avais deux ou trois andouilles que je mouchais facilement. Comme « ils » (je ne sais pas qui) ont vu que je ne me laissais pas marcher sur les pieds, « ils » m’envoient des commentateurs de plus en plus spécialisés (ou soi-disant). Hier, j’avais un type qui se vantait d’avoir un Master en Aménagement du territoire… Si ! Il parait que ça existe. Faites gaffe, les gens ! L’étude des commentaires de mon blog permettra un jour de prouver comment les « opposants à tout » sont organisés…

C’est une mauvaise idée car cela implique un mélange des genres et des contradictions. Je vais caricaturer volontairement : d’un côté on m’explique que je n’ai pas besoin d’aéroport car j’ai des TGV mais de l’autre côté, on lutte contre la construction de nouvelles lignes TGV. On m’explique que l’avion pollue et que le pétrole s’épuise mais aussi on bloque les machins qui pourraient produire de l’énergie. On m’explique qu’il faut arrêter l’étalement urbain avec cet aéroport qui empiète sur les terres agricoles mais qu’il faut arrêter de construire des tours qui pourraient permettre d’arrêter l’étalement urbain. Je me répète : je caricature volontairement.

C’est une mauvaise idée, enfin, car on ne peut pas forcer le public à connaître tous les sujets précisément car chaque sujet est extrêmement complexe. On le voit avec NDDL qui couvre l’aménagement urbain et les nuisances aux gens, l’environnement de proximité et l’eau, le réchauffement climatique et la pénurie annoncée en pétrole, l’aménagement territorial et interurbain, la « nodalité » du transport et son organisation en général. Et un tas de trucs. Du coup, les gens arrivent à dire n’importe quoi et mélangent les informations. Par exemple, hier, je suis tombé sur un commentaire où le type expliquait qu’avec le TGV il mettait deux heures pour aller de chez lui, à Nantes, jusqu’à Roissy. Il n’a pas vu qu’il fallait aller à la gare et y parquer sa voiture, le tout en prenant suffisamment de marge pour ne pas rater son train. Il n’a pas vu que, s’il faut bien deux heures de Nantes à Montparnasse, il n’est pas rendu pour autant à Roissy. Il n’a pas vu, en plus, que les horaires des trains ne coïncidaient pas nécessairement avec ceux de l’avion qu’il aura à prendre et qu’il n’est pas exclu qu’il doive passer une nuit à l’hôtel ou attendre six heures dans un hall d’aéroport.
Ainsi, chacun aura un certain nombre de sujets sur lesquels il aura plus de facilité à avoir une idée et pour s'exprimer. Ainsi, je connais plus que la plupart des braves qui argumentent contre NDDL deux volets du dossiers : les voyages en train et en voiture dans l'est de la Bretagne (surtout "sous" la RN12) et les voyages professionnels vers des moyennes distances. Par exemple mon titulaire d'un Master en "ADP" pourra me sortir des théories surtout mais il ne sait pas ce que ça fait d'aller à 700km pour une réunion de deux heures avec l'obligation de passer la nuit d'avant à l'hôtel faute de transport en commun adapté, le tout avec une compagnie aérienne qui perd vos bagages, vous obligeant à aller en clientèle avec les sous-vêtements de la veille et une chemise salle. Ainsi, depuis que l'on débat sur NDDL, le nombre de "yaka" que j'ai entendus est amusant. 

Les "opposants professionnels" oublient que chaque citoyen peut se forger une opinion avec des détails. 

Je pourrais aussi parler des tours à la Défense. Je suis opposé ! Joie. On a une lutte commune. De fait, travaillant souvent pour des périodes plus ou moins longues dans ce quartier et étant usager des transports en commun parisien, j'ai un avis précis sur le sujet et il m'intéresse réellement. Un type qui habite dans l'est du Morbihan pourra s'intéresser à NDDL mais n'avoir aucun avis sur la Défense, voire trouver ça magnifique : il visite le quartier tous les trois ans. 

Comme ça intéresse, j'ai foncé sur le lien fourni par GDC. J'ai lu en diagonale et, à vue de nez, les arguments sont beaucoup trop mélangés alors qu'il y en a certains qui sont bien plus importants que les autres, notamment deux. 

Le premier est que ces tours sont un désastre au niveau écologique. Je ne suis pas un spécialiste et je ne vais pas argumenter trop longtemps d'autant que j'étais pour ces tours il y a quelques années. Mais entasser des gens en hauteur nécessité de plus en plus d'ascenseurs qui consomment de l'énergie et empiètent sur l'espace pouvant être occupé par les bureaux ou les habitations. En outre, ces tours sot très larges, souvent, donc nécessitent de l'éclairage. Et je ne parle pas l'énergie dépensée pour les aspects techniques du genre monter de l'eau pour les chasses d'eau. 

Le deuxième, je le connais mieux : les transports en commun vers la Défense sont saturés. Ils ne le sont pas dans l'autre sens. Il me paraîtrait intelligent de construire des tours (plus petites) dans l'est Parisien, comme, par exemple dans le quartier de Val de Fontenay. Ça serait très bien pour la qualité de vie des gens. C'est d'ailleurs pareil pour toutes les lignes de métro, comme celle qui passent chez moi et qui ne servent qu'à acheminer des banlieusards dans le centre de Paris. "Ma" ligne est quasiment toujours vide dans le sens opposé à celui que je prends. 

N.B. : les choses bougent doucement. LCL a installé son siège près de chez moi. 

Les autres projets ?

Je ne parle pas souvent du nucléaire, ici, sauf pour tenir des propos politiques exclusivement électoraux.  Comme une immense majorité de la population, je pense que le nucléaire est dangereux. Tout comme traverser la rue sans regarder puisqu'on tape un billet de blog sur mon iPhone. Comme quelque Français, j'ai survolé le dernier numéro de Sciences et Avenir et l'article à propos de la pénurie de l'uranium déjà annoncée. 

Par contre, comme beaucoup de français, j'attends une source alternative de production d'électricité et je ne la vous pas venir. Nos campagne sont couvertes d'éoliennes moches mes pas trop mais je ne sais pas comment je vais pouvoir recharger la batterie de mon iPhone quand il n'y a pas de vent. Comme beaucoup, je constate que les pays qui ont choisi de sortir du nucléaire ont des solutions alternatives bâtardes. Comme beaucoup, quand on me parle du lobby du nucléaire, j'ai une furieuse tendance à y croire. Enfin, le nucléaire générant des déchets, je constate qu'il fait bien en faire quelque chose. Les enfouir ne me parait pas crétin. En outre, poursuivre la recherche me parait indispensable même si je pense qu’on aurait du investir le pognon dans la recherche pour des énergies renouvelables.

Je ne veux pas, ici, ouvrir le débat sur le nucléaire mais montrer d'une part le ressenti général de la population et d'autre part le fait qu'on puisse être très mesuré sur un sujet

Et donc qu'on peut être mesuré quand plusieurs sujets sont mélangés. Cela étant, je me demande combien de militants antinucléaires mènent leur combat uniquement par principe, en recopiant des argumentaires appris par cœur. Cela étant, je m’en fous. Mais comme pour NDDL, ça se voit. Et ça nuit à la lutte.

Il reste deux sujets à traiter : le stade des Alpes et la liaison ferroviaire Lyon-Turin. Je l’ai dit, je n’ai aucune connaissance de ce dernier sujet à part celle obtenue par une lecture d’arguments à charge. Je n’ai aucun avis sur le stade des Alpes à part un : je n’ai pas le droit d’avoir un avis sur le sujet. J’ai un stade de 20000 places (Charléty) à 2 kilomètres de chez moi et un de 80000 à 14 km. Je ne vois pas pourquoi les habitants de Grenoble n’auraient pas le droit d’avoir un stade. Je ne vois pas de quel droit je pourrais m’en mêler.

Je pense qu’un de nos citoyens qui entendrait un type lui dire qu’il faut lutter contre le nucléaire et contre le stade de Grenoble passerait immédiatement un bouffon ce qui ne veut pas dire que ces deux combats sont inutiles…

Calme plat à l'UMP

C'est un peu triste : je n'ai aucune nouvelle de l'UMP à donner ce matin. Il ne s'est rien passé depuis hier, à part quelques bricoles. Je vous avais laissé avec Jean-François Copé qui était revenu sur sa décision de faire un vote parce que François Fillon refusait d'annuler la création de son groupe parlementaire.

On peut admirer la performance de Jean-François Copé qui, depuis la Présidentielle, soit à peu près six mois, a réussi à torpiller l'UMP, à faire perdre toute stature Présidentielle à toutes les figures de l'UMP, lui le premier. Il a même réussi à démontrer que Nicolas Sarkozy ne maîtrisait plus rien.

Un partisan de Monsieur Copé pourra me dire que je suis vache avec lui et que c'est François Fillon qui porte la responsabilité de ce bordel. Je m'en fous. Je ne cherche pas un responsable ou alors pour le féliciter d’avoir torpillé l’opposition. Pour le faire rager, je vais même dire que l’ancien Premier Ministre est le seul gagnant de cette opération (à part le Front National, voire le Gouvernement) : il a réussi à monter un groupe parlementaire en reléguant celui de l’UDI au rang de groupuscule.

Ce dont tout le monde se fout.


28 novembre 2012

Aménagement du territoire ?

Toujours dans le sens de l’avocat du diable, un lecteur me signale cet article d’Agoravox à propos de Notre Dame des Landes, avec notamment cette phrase : « Si on veut résoudre la question climatologique en raison des transports aériens, il suffit de faire payer les voyages entre les métropoles aéroportuaires internationales au même prix que les brestois payent par exemple le voyage Paris-Brest (377 Euros) par rapport à un Paris-Nice (83 Euros). »

J’avais déjà fait mon billet du jour à propos de l’UMP, voila donc l’article à propos de NDDL. Une espèce de routine. Néanmoins, cet article m’est arrivé au moment où je lisais le billet d’El Camino au sujet de NDDL.

A un des mes précédents billets, les commentateurs insistaient sur les 1700 hectares de terre agricole détruite par NDDL. Si on compte deux pistes de trois kilomètres et une place de un kilomètre sur un kilomètre pour le parking des avions, des bagnoles et l’aérogare, la surface totale occupée serait de l’ordre de 130 hectares. Je vais vous le faire à 200 pour vous montre ma bonté. Ca tombe bien, une ligne de TGV de 200 kilomètre sur 10 mètres occupe aussi 200 hectares. Sauf que les salamandres ne peuvent pas faire le tour pour jouer au bilboquet avec les autres bestioles. Je ne suis pas entrain de me foutre de la gueule de l’environnement mais leTGV n’est pas blanc blanc dans cette histoire ; sans compter qu’à part le nucléaire, on n’a pas grand-chose pour l’alimenter. La seule solution pour sauver le monde est de supprimer les déplacements... Je vais donc aller au bistro à pieds.

L’auteur de l’article d’Agoravox est visiblement assez opposé au TGV : « J’ai été Conseiller Régional de Bretagne (mandat 1992-1998), au moment de la décision d’engager le projet de ligne TGV Le Mans - Rennes concomitamment avec celle de Le Mans - Nantes. Lors de la session du Conseil régional de 1997, j’avais été le seul à voter contre ces projets (adopté à l’unanimité moins une voix), et la raison essentielle de mon vote négatif, était que ces lignes TGVs et autre choix ferroviaires, ignoraient superbement et volontairement le projet d’Aéroport International de Notre Dame des Landes. »

Je ne suis pas opposé au TGV, bien au contraire, mais je fais partie de ces andouilles qui bossent en banlieue parisienne, qui ont une famille à 430 kilomètres, avec une gare TGV à 40 km mais qui n’ont pas intérêt à prendre le TGV pour aller la voir pour deux raisons : c’est hors de prix et les horaires sont tels que je suis obligé de prendre au moins une demi-journée de congés.

Pour l’anecdote et parce que chacun à ses raisons particulières de voyager, je vais décrire mon cas particulier. Il y a une dizaine d’années, je pouvais prendre un TGV à 17h10 à Montparnasse (ce qui m’obligeait à partir du bureau vers 16h15) qui m’amenait vers 20h à Saint Brieuc où je prenais une correspondance par car pour arriver à Loudéac vers 20h45. Cette correspondance a été supprimée vers 2006 ou 2007. Je devais donc prendre un train plus tôt, ce qui m’obligeait à prendre ma demi-journée de congés mais j’arrivais à « la maison » vers 17h30, ce qui m’arrangeait bien. Néanmoins, quitte à quitter le bureau le vendredi à midi, il est devenu plus simple pour moi de rentrer directement en voiture, vu que je pouvais aller facilement au bureau en voiture (10 minutes).

Vous voulez tout savoir de moi, je continue les anecdotes mais elles n’ont qu’un lointain rapport avec le sujet de ce billet… En 2008, j’ai commencé à travailler à la Défense. Y aller en voiture était insupportable (près de deux heures, parfois). J’ai donc commencé à prendre la journée entière de congés. Puis, ma voiture est tombée en panne et j’ai « oublié » de la réparer. J’ai donc commencé à prendre des voitures de location. J’ai découvert un vrai confort (avoir une voiture neuve avec une vraie assistance en cas de problème) et je me suis débarrassé de ma voiture : il me revenait moins cher de prendre une voiture de location que de réparer ma voiture. Maintenant que je n’ai plus de voiture, je pourrais recommencer à aller en train, mais, en comptant le temps pour aller à Montparnasse (et celui pour prendre la voiture), la durée du trajet est à peu près la même compte tenu de la marge nécessaire sur la durée du trajet en métro.

Avec ce sujet – l’aéroport NDDL – qui me passionne, je discute beaucoup avec des braves gens dans les commentaires de blogs. Ils me parlent souvent du TGV. Mais il y a des cas particuliers qui empêchent de le prendre. J’évoquais un déplacement professionnel que j’avais fait entre Vannes et Dijon au début des années 90 (c’était avant l’arrivée du TGV et ça avait été épique, il avait fallu que je prenne un avion à Nantes pour Bordeaux pour aller à Dijon, le retour s’étant passé par Toulouse). Les gens ont immédiatement compris que je voulais un vol « Vannes Dijon ». Or ce n’était pas du tout mon propos. Il n’y a parfois pas de solution (mais il est possible qu’un ou deux allers-retours par semaine entre NDDL et Dijon intéresse suffisamment de monde pour être rentable).

Il m’arrive souvent (« m’arrivait souvent » serait plus exact) de prendre l’avion pour des raisons professionnelles. Certains ont essayé de me convaincre qu’on était peu nombreux mais ils n’ont visiblement pas été à Orly vers 7 ou 8 heures, le matin. Il y a même des commentateurs qui remettent en cause la nécessité de mes voyages professionnels. C’est pour vous dire combien certains sont complètement déconnectés des réalités. Outre le fait que les motifs des voyages des autres ne regardent personnes, il ne faut pas oublier que ces voyages ont probablement une utilité (sinon les patrons ne les paieraient pas…) et que sans eux, la vie ne tournerait pas aussi simplement. Je n’ai pas l’habitude de parler de mon boulot mais, pour résumer, si je ne voyageais pas, vous ne pourriez pas tirer du pognon avec votre carte pour aller au bistro (ou le dépenser plus utilement, comme chez des prostitués pour ce qui concerne le vieux et Melclalex).

On pourrait éventuellement supprimer les voyages pour le travail dans ma profession mais il faudrait que tous les informaticiens, toutes les banques et tous les fournisseurs travaillent en région Parisienne. Saluons les dégâts sur l’environnement et sur les conditions de vie des Franciliens si le raisonnement était appliqué à chaque secteur d’activité.

Je vais raconter à nouveau deux nouvelles anecdotes.

La première : pour aller à Loudéac, je pourrais aussi prendre un car à Rennes mais le délai global est le même vu qu’il joue à l’omnibus et, surtout, le site web de la SNCF ne me propose pas les horaires vu que c’est une compagnie privée qui gère cette ligne.

La deuxième : en allant en voiture de location, ça me coûte environ 250 euros (130 de location plus le péage et le gazole). C’est à comparer aux tarifs que j’ai cité au cours de cette note :
-         même trajet en train à 180 euros (donc pour un couple, le gain avec la voiture est immédiat),
-         aller-retour Paris-Brest en avion à 377 euros,
-         aller-retour Paris-Nice en avion à 83 euros.

Je vais faire des conclusions vu que le débat à propos de NDDL doit être l’occasion d’évoquer l’aménagement du territoire.

Première conclusion : au vu de ces tarifs, il me paraitrait relativement intelligent que la SNCF (propriété de l’état) et Air France (dont l’état est propriétaire de 15%) réfléchissent à leurs politiques tarifaires réciproques. Je sais que la société Air France est mise en concurrence par des low coast sur la ligne Paris Nice. Ce qui prouve que pour assurer une bonne péréquation sur le prix des transports, tout cela devrait être du service public.

Deuxième conclusion : une partie des transports régionaux en France, notamment en car donc ne nécessitant pas d’infrastructure particulière, est assurée par des opérateurs privés, probablement subventionnés par les Conseils Régionaux et les Conseils Généraux, sans cohérence « visible » avec les opérateurs nationaux, notamment la SNCF. On passerait tout ça dans le public que ça ne me choquerait pas. Le site du Ministère des Transport aura beau jeu de me montrer la meilleure solution pour aller vider la cave de ma mère à Loudéac.

Troisième conclusion : tant que je suis parti pour nationaliser tout ce bordel, il n’est pas normal que la gestion des infrastructures publiques telles que les aéroports soit confiée à des sociétés privées comme Vinci. Les Partenariats Public Privé sont un scandale mais permettent de financer des projets quand on n’a pas de pognon.

Après ces conclusions, je vais donner des conseils. J’aime bien.

Conseil aux gens qui ont monté ce dossier : putain de bordel, arrêtez de confier ces machins au privé, ça fait hurler les gauchistes qui mélangent tout. Vous nous éloignez immédiatement de terrains d’entente.

Conseil aux gens qui critiquent le dossier : putain de bordel, ne mélangez pas tout. La gestion des infrastructures publiques ne doit pas empiéter sur les études de l’aménagement nécessaire du territoire. Vous nous éloignez immédiatement de terrains d’entente.

Conseil aux gens qui défendent le TGV : putain de bordel, arrêtez de penser qu’il permet tout. Certes, Saint Brieuc sera prochainement à deux heures et demi (de mémoire) de Montparnasse, mais il me faut quand même aller de chez moi à Montparnasse et de Saint Brieuc à Loudéac.

Si j’écoute certains, les habitants de Bretagne ou de Loire Atlantique n’ont pas besoin d’aéroport vu que Rennes et Nantes sont à deux de Paris. Je vais poursuivre le raisonnement : on n’a pas besoin de lignes de train grande vitesse supplémentaires entre Le Mans Rennes ou Nantes, après tout, on n’est pas à vingt minutes près.

Il y a vingt quatre ans (plus un mois et demi), il avait fallu que je prenne un train de nuit pour aller commencer mon service militaire. J’aurais pu aller la veille et coucher à l’hôtel. Pour que je puisse voyager normalement, il aurait suffit que l’armée nous convoque à 14 heures et pas à 10.

L’aménagement du territoire tient souvent à peu de chose

Mais n’oubliez pas les contraintes des autres. Quand j’avais été obligé d’aller à Tahiti pour leur installer des nouveaux logiciels sur les distributeur d’une banque, j’avais été obligé d’aller en avion.

Plus belle la vie à l'UMP

J'ai compris ! Ce sont les scénaristes de Plus belle la vie qui ont été embauchés par l'UMP pour assurer la communication de ce parti. Ils sont très forts ! Ça fait une dizaine de jours que les bisbilles à la tête du parti font la une de l'actualité.  Hier soir, la situation semblait décantée. Le parti avait décidé de faire un vote pour savoir s’il fallait revoter. Je me demandais s'il fallait un vote pour savoir si le vote pour autoriser un vote était possible. 

C'est Nicolas Sarkozy qui est à l'origine de ce vote. Visiblement, ça ne gêne personne s'il paraisse dans la plus profonde irrégularité : en temps que membre du Conseil Constitutionnel, il n'a pas le droit d'intervenir à la tête d'un parti politique. Toujours est-il que s'il inquiétait à propos de sa possibilité de revenir un jour, il est probablement rassuré : lui seul peut gérer ce bordel. 

Je vais néanmoins lui donner un conseil : renommer l'UMP en M. En effet, le parti n'est pas Populaire et ne peux plus représenter l'Union. Mais qu'est ce qu'il y a comme Mouvements !

Le dernier ce matin : Jean-François Copé ne veut plus organiser le vote tant que François Fillon maintient son groupe à l'Assemblée, le RUMP. Je dis "le dernier", c'est une façon de parler : ayant consulté les informations vers 8h20 et rédigeant ce billet dans le métro pour une publication vers 9h30, je ne peux pas prévoir tous les rebondissements. Peut-être que d'ici là Jean-Pierre Raffarin aura créé un autre groupe avec Nadine Morano et Bernard Debré pour revendiquer la possibilité d'un mariage à trois ?

Je ne sais pas ce qui peut se passer dans la tête des scénaristes. Toujours est-il qu'en tant que blogueur, j'aimerais bien que tout cela cesse rapidement : je ne suis pas sûr de trouver des conneries à raconter tous les matins pendant encore très longtemps et j'ai peur de finir par lasser mes lecteurs. 

En tant que sympathisant de gauche, par contre, je veux bien que l'UMP continue de se ridiculiser et de montrer le manque stature de chef d'état de deux prétendants de droite à l'élection Présidentielle. 

27 novembre 2012

UMP : le referendum se prépare

J’ai l’habitude de relater tous les événements importants de la vie politique dans mon blog pour mes archives personnelles. La journée a été riche en rebondissements. A l’heure où j’écris ce billet, il semble que Jean-François Copé et François Fillon sont tombés d’accord sur l’organisation d’une espèce de referendum sur l’organisation d’un nouveau vote.

On se demande pourquoi ils ne démarrent pas directement avec le nouveau vote. Ces gens là aiment bien voter.

L’important est qu’ils soient tombés d’accord. Le vote sera supervisé par je ne sais plus quelle commission indépendante. J’espère qu’ils trouveront un nom rigolo comme la COCOE ou la CONARE. Je propose COmmission Urgente et Inédite de Liberté avec les Lois Electorales.

Toujours efficace, M. Copé s’est empressé de faire imprimer les bulletins de vote où les militants n’auront qu’à mettre une croix dans une case en fonction de leur réponse. Notre illustration.

Notre-Dame-des-Landes : la parole à mes (mon...) lecteurs

Un sympathique commentateur, El Fredo, a donné son avis à mon dernier billet à propos de Notre Dame des Landes. Je vais en diffuser de large extraits ce qui me fera un billet à peu de frais. Sa belle famille habite dans mon coin. Il habite Rennes et a fait ses études à Nantes. Il connaît donc bien le sujet.

« Avant tout il y a un truc à savoir à propos de la prolifération des aéroports en Bretagne. Un petit détail de l'histoire qui s'appelle l'Occupation. Bien sûr les andouilles qui comparent le nombre d'aéroports bretons à ceux du Royaume-Uni ont tendance à l'oublier. Par exemple les schleus ont rasé la moitié du patelin où j'habite durant l'occupation pour agrandir l'aérodrome existant et en faire une grosse base aérienne. Il n'y avait pas de déclaration d'intérêt public à l'époque. La commune de St Jacques a été décorée de la Croix-de-Guerre pour ses souffrances (destruction allemandes et bombardements alliés), et a gardé de cette époque une géographie assez perturbée. Ça m'étonnerait que les anglais aient fait pareil chez eux (et puis il y a cet autre détail gênant qui s'appelle la densité de population, mais passons). Une fois la guerre terminée on a trouvé malin de reconvertir les pistes existantes en aéroports civils, ce qu'on pouvait être cons quand même, on aurait dû en faire des pâtures.

Ah, au passage, Nantes-Atlantique a une histoire militaire similaire mais moins dramatique.

J'ai dû prendre l'avion plusieurs fois dans ma vie au départ de Rennes. C'est un merdier pas possible. Une fois j'ai dû faire Rennes-Nancy, impossible d'avoir un vol direct alors j'ai fait escale à Orly. Et l'aéroport Metz-Nancy est au milieu de nulle part sans liaison ferroviaire à l'époque, avec une mafia de taxis qui fait son business et pratique des tarifs prohibitifs. Au final ça m'a pris quasiment autant de temps qu'en train, c'est dire. Les fois suivantes j'ai pris le train.
 »

Ca me rappelle un déplacement que j’avais fait pour Dijon quand je bossais à Vannes…

« Pour les vols internationaux les Bretons doivent aller soit à Nantes-Atlantique soit à Roissy. Rennes-Roissy c'est 400 km. Les écolos en peau de lapin qui s'opposent à NDDL et à l'extension des LGV trouveront certainement plus respectueux de l'environnement de cramer 50 litres de carburant plus 4 ou 5h de trajet pour aller prendre l'avion à Paris. Et la décentralisation repassera.

Nantes-Atlantique est le seul aéroport digne de ce nom de la région. Le problème est qu'il est totalement excentré par rapport à sa population. Et puis il est au sud de la Loire. Les pseudo-écolos ont aussi tendance à l'oublier, mais un fleuve comme la Loire ça ne se traverse pas en barque ou à gué. Il faut se taper l'effrayant Pont de Cheviré, et avant ça le périphérique nantais et ses bouchons homériques. En arrivant par la 4-voies de Rennes (ce qui concerne la moitié de la population bretonne, l'autre moitié venant de Vannes) on tombe 9 fois sur 10 sur des bouchons de plusieurs km en amont, qui se prolongent ensuite jusqu'à Cheviré. L'activité économique de l'ouest nantais fait de cette portion du périphérique un point noir permanent. Et inutile de vouloir passer ailleurs pour aller à Nantes-Atlantique, on n'a tout simplement pas le choix.
 »

Effectivement, si j’avais à prendre l’avion à Nantes Atlantique en venant de Loudéac, je compterais trois heures contre un peut plus deux heures pour NDDL.

« S'y rendre en train ? Vous n'y pensez pas. Vous avez déjà essayé de faire Rennes-Nantes en train ? Déjà les horaires sont totalement inadaptés, et puis parfois la SNCF vous propose de passer par Le Mans. Plus souvent, c'est par Redon avec une correspondance d'1/2h. Au final un trajet en train est souvent plus long qu'en bagnole, voire même qu'en car. »

On est d’accord mais c’est aussi un autre problème… En Bretagne (et plus si affinité avec la Loire Atlantique), tous les trajets nord sud sont merdiques…

(là j’ai coupé une partie)

« Si Nantes-Atlantique n'est pas aussi saturé qu'on le dit, c'est aussi parce que c'est la merde à s'y rendre, alors du coup les Bretons prennent leur bagnole. Pas un Rennais n'envisage de prendre l'avion à Nantes-Atlantique à moins d'avoir un vol international direct. Vive la lutte contre l'effet de serre. Avec un aéroport à NDDL c'est toute la physionomie des transports de l'Est breton qui serait impacté (surtout si on rajoute les LGV et une liaison Rennes-Nantes digne de ce nom), soit plus de 2 millions de personnes dans l'une des zones économiques les plus dynamiques de France. Les habitants n'hésiteraient plus à se déplacer en train localement ou pour des vols internationaux.

Concernant les opposants, je comprends parfaitement les préoccupations des acteurs locaux. D'ailleurs il y avait des débats et des arguments similaires pour le Viaduc de Millau, qui se sont avérés faux (mais c'est un dossier différent), et au final tout le monde en est satisfait (et la fréquentation locale a augmenté, forcément avant les gens hésitaient à s'y rendre vu le merdier). Les Bretons auraient dû aller faire chier les locaux et construire des cahutes en palettes dans les bois. Par contre j'exècre tous ces fils de bourgeois en mal de combat romantique à mener, qui viennent s'incruster dans un dossier local auquel ils ne comprennent rien. Et que viennent foutre les anars italiens à NDDL ? C'est quoi la prochaine étape, les Black Blocs ?
 »

Je coupe la fin de son commentaire. Même si je suis d’accord, elle est trop politique et pourrait être l’objet de polémiques alors que seuls les déplacements des Bretons m’intéressent.

Je le remercie pour son témoignage !

Du Fillon au croupion

La nouvelle est tombée ce matin : François Fillon va créer un groupe parlementaire, le Rassemblent UMP (RUMP), avec les députés qui le soutienne. Ce groupe sera dissolu (comme le dit le député Tardy dans Twitter) quand un nouveau vote aura été organisé.

Néanmoins, je ne vais pas en faire une tartine : un billet à propos de l’UMP devient assez vite obsolète.

Toujours est-il que j’ai pu consulter twitter à plusieurs occasions, ce matin, les gens sont pliés de rire, non seulement avec « l’erreur de conjugaison » de M. Tardy mais aussi du fait que rump, en anglais, signifie croupe ou croupion, ce qui me donne l’idée d’un titre de billet absolument lamentable.

Ne gueulez pas, j’aurais pu trouver un truc du genre, « le croupion, c’est pour une farce ? »

PSA Aulnay : Le visage trop humain de la fermeture



« Le site d’Aulnay-sous-Bois de PSA va fermer en 2014. 3 000 emplois seront détruits en Seine-Saint-Denis. La décision du premier constructeur automobile semble irrévocable. « Surcapacité de production » et baisse des bénéfices sont invoquées pour justifier ce fermeture. Pascal a vu le coup venir dès 2006. Reportage. » la suite à lire chez Mediavox, un reportage complet de Nathanaël Uhl à propos de cette fermeture.

Copé, Fillon, la peste et le choléra ?

Tiens ! On commence la dixième journée de bordel à l'UMP ! Ça s'arrose, non ? Heureusement qu'on les a, ça permet d'éviter les sujets qui pourraient fâcher le Gouvernement avec les électeurs. Qu'ils continuent comme ça pendant deux mois et le mariage pour tous est dans la poche ! A la limite, s'ils continuaient ainsi trois ou quatre ans, ça m'arrangerait : on pourrait construire quelques aéroports en expulsant les opposants à coups de pied dans le cul…

La droite la plus bête du monde...

Finalement, Jean-François Copé me fascine. On ne m'ôtera pas de la tête que François Fillon aurait du gagner cette élection. Je sais, ça se discute, mais même Nicolas Sarkozy a dit qu'il pensait qu'il fallait refaire l'élection. Jean-François Copé aura du mal à faire croire qu'il est légitime et à recoller les morceaux. 

Il est pourtant en train de réussir un passage en force. On dirait Jacques Chirac, en 1976, quand il a créé le RPR pour envoyer chier tous les vieux crabes de l'UDR. Hop ! Un peu moins de vingt ans après, il était Président ! Il faut croire que Jean-François Copé vise les élections de 2032, ce qui nous laisse quelques temps pour raconter des conneries dans les blogs... C'est beau, l'ambition !

Jean-François Copé oublierait-il qu'il n'est pas Jacques Chirac, que l'époque n'est pas la même, qu'il a une formation politique importante, à sa droite,... ?

Oublierait-il que c'est François Fillon qui est en position de créer un nouveau parti ?

Autant, Jean-François Copé me fascine, autant j'ai du mal à trouver un qualificatif pour François Fillon. Pourtant, je ne l'aime pas spécialement non plus mais je le préfère. C'est un peu comme si j'avais réussi à choisir entre la peste et le choléra.

Et pourtant...

En fait, il m'a fait pitié quand il a été chercher de l'aide auprès d'Alain Juppé. On aurait dit un petit garçon allant pleurer dans les bras de son père. Après, on dirait qu’il a fait le même coup avec Nicolas Sarkozy. Comme s’il avait besoin d’une autorité supérieure. Ca la fout mal pour un homme d’état qui postule à la Présidence de la République. Pas capable de se débrouiller tout seul.

On peut le comprendre, il cherche à éviter les vagues, à limiter tout ce qui pourrait casser le parti, s’il en hérite. Il n’empêche qu’il semble complètement louper sa séquence de communication. Ses propos sur la mafia, tiens ! Il n’a pas pensé que ça pourrait froisser les camarades ? N’aurait-il pas du montrer plus d’énergie dès le départ ? Serait-ce pour aujourd’hui ? On annonce que : « Une quarantaine d'élus fillonistes, et François Fillon lui-même, auraient décidé de quitter le groupe UMP à l'Assemblée. »

Enfin du mouvement ?

26 novembre 2012

Vive les aéroports !

Dans les commentaires d'un de mes précédents billets, une andouille me demandait pourquoi je soutiens le nouvel aéroport. Question bête… D’autres, dans les commentaires et dans Twitter disent que je le soutiens par suivisme et par fidélité au gouvernement. C’est également profondément idiot : l’aéroport n’est pas dans les engagements du PS et ce n’est pas spécialement un projet gouvernemental.

Il y a néanmoins des raisons politiques qui me poussent à réagit : je n’aime pas que des gens qui ne connaissent absolument rien au dossier adoptent des positions de principe en réfutant bêtement certains arguments. On voit par exemple des lascars qui nous disent que l’aéroport actuel, Nantes-Atlantique, ne serait pas prochainement surchargé. On en voit d’autres qui nous disent qu’il est possible d’y faire des travaux pour faire face à la croissance du trafic. Je n’y crois pas (ce qui ne veut pas dire que je suis sûr, par définition) mais c’était l’objet de précédents billets.

En illustration de ce billet, il y a une jolie carte de Bretagne avec des pois et la Loire-Atlantique dont au sujet de laquelle on se fout de savoir si elle est en Bretagne. Les pois de couleur sont très jolis mais nécessitent quelques explications.

Les deux pois violets. Celui le plus au nord est Loudéac où j’ai vécu jusqu’à mes 18 ans et ça me donne un coup de vieux de constater que ça fait près de 30 ans. J’y retourne toutes les trois semaines en famille. Je connais bien tout ce qui est lié aux transports à partir de Loudéac. Je peux vous le dire. Celui du sud est sur Vannes, où j’ai fait mes études et où j’ai bossé pendant trois ans (j’en parlais hier, je faisais souvent des déplacements professionnels). Il y a en bleu Brest où il y a un aéroport que je connais très bien, j’ai souvent fait des missions de un à trois à Brest quand j’étais consultant, de 2002 à 2008. Je suppose que j’ai près de 100 allers-retours à mon compteur. Je connais donc assez bien l’aéroport (mais il a été entièrement refait depuis).

J’ai mis en jaune des aéroports divers de Bretagne que je ne connais pas vraiment. Il y en a d’autres, comme Saint Nazaire et Vannes mais qui, à ma connaissance, n’ont pas de vols commerciaux à part le fret. C’est d’ailleurs, à ma connaissance, le cas de l’aéroport de Saint-Brieuc. Je suppose que c’est pareil pour celui de Morlaix que j’ai oublié sur la carte.

Celui de Saint-Malo n’a que des liaisons régulières vers l’Angleterre et les Iles Anglo-Normandes. Celui de Rennes a un tas de liaisons vers des villes Françaises et Européennes et quelques trucs plus lointains, notamment des destinations touristiques.

Brest et Quimper ont ceci de commun qu’ils sont très loin de Paris. Quimper est surtout un gros aéroport militaire mais est aussi loin de Paris. Celui de Lannion est lié à la présence de machins de recherche en Télécom.

Il y a des gens qui nous disent qu’il y a trop d’aéroports en Bretagne. C’est vrai que la France a beaucoup plus d’aéroport que le Royaume Uni et que l’Allemagne. Il n’empêche que je me demande bien ce que ça peut foutre à « ces gens », qu’on ait plus d’aéroport que les voisins. Ce qui pourrait les préoccuper, à l’occasion, c’est le nombre de vols et l’empreinte environnementale correspondante et tout ça. Le plus drôle, dans cette histoire, est de voir des gens de la gauche de la gauche prendre l’Angleterre et l’Allemagne en exemple. Ils ne chient pas la honte.

Il y a en rouge l’aéroport Nantes Atlantique. J’ai un peu foiré, il se trouve beaucoup plus près de Nantes que sur mon dessin. Le pois vert est en gros la localisation de « Notre-Dame-des-Landes ». Sur la carte, les deux paraissent relativement proches mais pour aller de l’un à l’autre, il faut traverser la Loire. En théorie, il faut une dizaine de minutes pour aller de l’un à l’autre mais dans la pratique, un type qui prend un avion devra prendre vingt minutes de marge à cause des bouchons sur le gros pont qui traverse cette imbécile rivière et donc j’ai oublié le nom (Cheviré ?).  

Parmi les gens qui donnent leur avis, il y a ceux qui disent que les Bretons peuvent aller prendre l’avion à Paris en s’y rendant un TGV. Je suppose que beaucoup de gens n’ont jamais fait Rennes – Roissy. Il faut probablement 3h30. Ca me parait plus simple, pour un Rennais, d’aller prendre l’avion à 1h10 en voiture… Je ne vous parle pas des habitants de Vannes, de Loudéac, et même de Saint Brieuc, de Lorient, de Saint Malo, d’Angers.

Ainsi, un type qui voudrait aller dans une ville française ou une importante ville Européenne de toute cette région de la France perdrait environ 4 ou 5 heures, ce qui reviendrait d’ailleurs probablement à passer une nuit supplémentaire à l’hôtel.

Imaginons un fabricant de planches à voile habitant à Loudéac et devant périodiquement aller visiter ses distributeurs en Italie et en Espagne…

J’imagine donc que si un aéroport avec une capacité de développement intéressante et plus facile accessible des villes Bretonnes pouvait reprendre les destinations offertes à partir de Nantes, la région aurait des capacités à se développer et à fabriquer des planches à voiles pour les vendre à l’étranger.

Il y en a parmi mes lecteurs qui ne me trouvent pas sérieux. Figurez-vous que Loudéac est une des principales villes bossant dans l’agroalimentaire, notamment dans le porc, j’en viens, mais aussi dans le lait. Un type qui bosse pour Entremont à Loudéac et qui veut aller voir son chef doit aller à Genève.

Il y en a parmi mes lecteurs qui vont dire que je raconte n’importe quoi. Certes, je veux bien le reconnaître. Mais avant de dire qu’un aéroport était inutile, est-ce qu’ils ont déjà réfléchi aux transports à partir de la Bretagne ? Ont-ils déjà regardé une carte de Bretagne avec l’emplacement des aéroports ? Ont-ils déjà consulté les vols disponibles ?

Je me pose la question.

Je m'en pose une autre : ont-ils déjà eu à prendre souvent l'avion pour le boulot ? Une autre ? Ont-ils vu sur une carte que la Bretagne est au bout du monde, que pour aller voir un client à l'autre bout de la France, il y a plus de 1200 km... ?

C'est reparti pour la semaine ?

Même si Jean-Louis Borloo était sur France Inter, l'actualité politique tournait autour de deux sujets, ce week-end : l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et l'UMP. Je suis arrivé trop tard pour écouter Borloo évoquer son parti concurrent mais à propos de NDDL, il a réussi à ne strictement rien dire. 

Nous connaissons maintenant la stratégie politique de l'UDI : ne rien dire, ne pas se positionner mais en gardant en arrière plan le Grenelle de l'Environnement. Vous n'avez rien compris ? C'est normal...

A l'UMP, c'est clair : tous les médias le constatent : Nicolas Sarkozy est de retour et c'est lui le seul chef. Il a réussi à écarter Juppé en quelques heures et à apparaître le seul capable de maintenir la paix. 

Si j'étais le Juppé en question, je pendrais François Fillon par la main et le pousserait à créer un nouveau parti politique, genre la droite tiède et sérieuse. Il suffirait de deux ou trois mois pour bouffer l'UDI et devenir la première formation politique de droite, obligeant le cadavre de l'UMP à lui manger dans la main. 

Ça aurait au moins le mérite de nous faire rire. 

25 novembre 2012

RIP UMP

Ce n'est pas moi qui le dit.

NDDL : Touche pas aux opposants !

J'allais dire que le Gouvernement avait fait ce qu'il savait mieux faire, reculer, à propos de Notre-Dame-des-Landes, mais Gabale nous explique qu'il ne fait que temporiser habilement. Ouf ! J'ai eu peur. Les débats sont étranges. Mon billet d'hier a fait beaucoup de bruit. Il a été backtweeté par la fine fleur de la Hollandie et troller (ce n'est pas un gros mot) très tard dans la nuit. Heureusement que mon copain Serge a perdu le permis de conduire et ne puisse plus venir au bistro, j'ai eu le temps de répondre.

Je voudrais néanmoins apporter quelques précisions.

Tout d'abord, on m'accuse de suivre aveuglément Hollande dans cette histoire et que j'aurais soutenu les opposants si Sarkozy était au pouvoir. Ce genre d'argument est crétin. J'attends NDDL depuis une époque où je ne connaissais pas Hollande. Je bossais de 93 à 96 pour un fournisseur du Crédit Agricole et des Caisses d'Epargne, qui sont des banques régionales. Je visitais un ou deux clients par semaine (je suis même allé à Tahiti pour un autre client). Pendant ces trois années, j'ai plus de déplacements professionnels à mon actif que la plupart des opposants à NDDL. NDDL est très utile pour le développement de l'activité économique de cette partie de la Bretagne, entre Lorient et Angers, entre Nantes et Rennes. Si certains veulent le nier...

Ensuite, des argumentaires tournent en boucle contre l'aéroport.

On nous dit qu'il vaudrait mieux moderniser Nantes Atlantique. Il faudrait refaire le parking, le machin d'accueil des passagers et une deuxième piste perpendiculaire à l'autre. Ah ! Bon ! Et çaNon coûterait combien ? Si ces solutions ont été refusées, c'est pour des raisons... Il a été jugé préférable de construire un autre aéroport. Une piste perpendiculaire par exemple, nécessiterait le déplacement d'une ligne de train et créerait une nuisance supplémentaire pour 100 000 personnes. Personne ne parle de l'impact sur l'environnement.

C'est facile de faire un texte à charge contre des projets du gouvernement en omettant certains arguments pourtant trouvables en deux clics ici.

On nous dit que le projet est très vieux donc nécessairement ringard mais on nous dit qu'il y a trop d'aéroport en Bretagne. Je crois que l'on peut raisonnablement penser que construire un nouvel aéroport qui permettra de supprimer l'activité commerciale de transport des passagers de plein d'aéroport n'est pas ringard et va dans le sens du progrès.

On nous dit que l'enquête d'utilité publique ne prend pas en compte les éléments contre le projet. Heureusement qu'elle ne le fait pas, déjà qu'elle dit dans sa conclusion que c'est une catastrophe pour l'environnement et que c'est un pari osé pour l'avenir. Qu'est-ce que ça serait si le document avait été à décharge !

On nous dit enfin qu'on trouve beaucoup d'arguments contre mais peu d'arguments pour pour sur le web. Ben oui. Il n'y a pas de militant pour l'aéroport. On ne milite pour un aéroport. On ne manifeste pas devant les préfectures : « Nous exigeons la construction d'un aéroport ». On ne fait pas de pétition pour un aéroport.

On manifeste, on milite contre.

C'est facile de faire circuler de la littérature à charge...

Cela étant, défendre des agriculteurs au nom de la défense de l'eau, je me demande parfois si les écolos n'auraient pas de meilleures causes à défendre...

24 novembre 2012

Notre-Dame-des-Landes : le mauvais combat des opposants

Je vais commencer à me poser des questions : dès que je rentre en Bretagne, il se passe quelque chose à Notre Dame des Landes. La dernière fois, c'était pour le week-end de la Toussaint. Il y a depuis hier de lourds accrochages avec les forces de l'ordre ! La une et les pages 2 et 3 du Télégramme de Brest (voir les illustrations). Pourtant, les agissements des opposants m'amusent car ils font fausse route, non pas sur les arguments utilisés (la plupart des gens qui parlent de NDDL, moi le premier, ne connaissent rien au sujet), mais d'un point de vue politique. 

Un sympathique twittos m'a transmis un rapport commandé par les opposants à une société indépendante. Rien que l'appellation prête à rire. J'ai moi-même été 20 consultant dans une société indépendante. Je sais faire des rapports qui arrangent le commanditaire sans qu'il me demande de le faire. D'ailleurs, je me demande bien quel est le métier de cette société ? Faire des rapports à propos des aéroports qu'on voudrait construire ? Parce que regrouper des spécialistes de l'environnement, du transport aérien, de la démocratie, de l'aménagement du territoire, les procédures administratives, ... il faut le faire ! Nous avons donc un cabinet qui a consulté des gens (pour recueillir des avis pour ce qui concerne tous les aspects du dossier) mais qui n'est spécialiste de rien, à part la production de rapport. Ont-ils consulté des partisans du projet ? Qui leur a dit qui ou quoi consulter ? On ne sait pas. 

Oui ! Vous avez raison. Je commence par un rapport à charge contre les auteurs d'un rapport. Mais il faut toujours le faire. Par exemple, nous avons un collectif de pilote de ligne qui s'est monté contre le projet. Pourquoi le font-t-ils ? Par altruisme, pour dénoncer un projet inutile ? Je ne sais pas. On peut aussi se demander s'ils n'ont pas d'autres intérêts. Tiens ! Je dis ça au hasard, mais si le trafic aérien peut augmenter dans le secteur, la concurrence va augmenter et ils auront de la pression sur les salaires. Ou alors, ils vont perdre un quart d'heure pour aller au boulot. Je ne sais pas. Je n'accuse pas. Je m'interroge. 

Revenons-en au rapport. Il commence par une présentation des acteurs. Je vous passe le terme "indépendant" déjà évoqué. Ensuite, ils expliquent comment les procédures administratives étaient mauvaises. Vous ne pouvez pas vérifier. Ils vous disent que deux des enquêteurs n'ont pas validé les résultats de l'enquête. Ils ne vous disent pas pour quoi. Aussi bien ils sont tombés amoureux et ont fui vers un pays où le mariage pour tous est toléré. 

Je vais vous apprendre à lire un rapport. Une fois que vous avez lu les premiers arguments, sautez directement à la fin. Il y a forcément un moment où les rédacteurs font du remplissage, n'ont plus le temps de relire, de réfléchir, ... 

Je cite : " Les géographes sont très remontés sur le renforcement de l’axe Nantes-Rennes car selon eux cela devrait plutôt être un axe Nantes-Saint-Malo." Ils voudraient passer par où pour aller de Nantes à Saint-Malo ? Par Strasbourg ?

Je cite toujours : "il y a aujourd’hui 14 aéroports commerciaux dans le grand Ouest et 147 en France. En comparaison, en Allemagne il y en a 49 et en Grande Bretagne 37." Peut-on comparer la géographie des pays ? Peu importe. S'il y a trop d'aéroports en France, n'est-ce pas une bonne raison pour en construire un plus central dans certaines régions ? 

Ainsi, tous les arguments deviennent des objets de discussion. Si la société avait été indépendante ET compétente, elle aurait fait un rapport neutre. Par exemple, elle a tenté de balayer les arguments pour le "déménagement" de l'aéroport de Nantes en matière d'environnement sans rappeler les nuisances de Nantes...

Facile d'omettre des arguments. 

Vous pouvez maintenant lire le rapport pour rigoler avec la partie où ils démontrent que les études publiques mentent en disant que l'aéroport est à 98% en zone humide alors que la réalité est 100%. Comment peut-on apporter le moindre crédit à un rapport où une telle énergie est dépensée pour ce genre de connerie ?

A ce stade, nous avons des gens qui sont contre le projet pour des raisons complètement subjectives. Je ne parle pas des paysans qui vont être expropriés mais des autres... Ils ne connaissent pas plus le dossier que moi mais tous les arguments qu'ils ont peuvent être critiqués parce que leurs dossiers ne sont qu'à charge, ce qu'ils semblent d'ailleurs reprocher aux enquêtes d'utilité publique. 

Les arguments pour ? Ils ont été étudiés par des gens dont c'est le rôle de prendre en compte des avis : des élus, désignés par le peuple. Comme le constate mon ami mais néanmoins blogueur Romain Blachier : « Les gens que les citoyens ont élus, des conseillers régionaux du Front de Gacue, le PCF défend lui aussi bec et ongles le projet, jusqu'à l'UMP en passant bien sûr le PS, portent presque tous dans leur action la volonté de réaliser l'aéroport.

La concertation avec les habitants a d'ailleurs donné massivement un résultat en faveur de l'aéroport. Elle a aussi permis de trouver un accord à l'amiable avec plus de trois agriculteurs sur quatre. » 

En quelques mots, tous les arguments, ou presque tombent. L'aéroport est issu d'une volonté démocratique. Les « opposants de principe » devraient s'y opposer plutôt que de s'opposer pour le principe.

Romain nous dit aussi : « Mais depuis quelques temps le projet de Notre-Dame-des-Landes (#nddl pour le twittos trop méga-rebelle rompu à la guérilla sur canapé derrière son pc) est devenu le lieu de ralliement de beaucoup de gens venus expliquer aux Nantais ce qu'ils doivent penser, que si ils sont pour l'aéroport, c'est qu'ils ont tort. »

Je peux difficilement lui donner tort...

« Il y a bien sûr des militants des plus sincères mais aussi des politiciens venus se remonétiser avant les municipales à venir. Ou des groupes violents venus d'un peu partout et qui n'ont pas manqué de commettre des dégradations. »

« L'objet de la politique spectacle autour de Notre-Dame-des-Landes était résumé pour les militants à la gauche de la gauche et dans une partie de EELV: exister contre le PS, exister face au PS. Loin des questions d'écologie. Loin de Nantes. Loin de la question de Notre-Dame-des-Landes. Près des municipales ? ...la politique politicienne. »

Tous ces combats, à part les paysans sincères qui sont expropriés, ne sont que de la politique assez facile à mettre en œuvre : ça fait toujours plaisir à des tas de gens quand des lascars qui se présentent comme étant « le vrai peuple » s'opposent aux forces de l'ordre, surtout quand leur chef est un Ministre que la gauche de la gauche aime à présenter comme étant quelqu'un de droite.

Les forces de l'ordre, soutenus par l'état, ne font que permettre la mise en œuvre d'une décision des représentants du peuple.

Il y a trois semaines, je faisais le rapprochement avec le Larzac, dans les années 70, ou, plutôt, je disais combien c'était une erreur de faire ce rapprochement. D'une part, il s'agissait de défendre les intérêts financiers de certains et à ma connaissance, ce n'est pas le rôle de la gauche. D'autre part, c'était assez rigolo de combattre l'armée soutenue par un pouvoir de droite réactionnaire. Enfin, dans le Larzac, personne n'était « pour » à part les militaires. Là, à Nantes, des centaines de milliers de gens sont concernés et ont intérêt à ce que ce fasse cet aéroport, pour lutter contre des nuisances sonores, contre des risques pour leur sécurité... ou tout simplement pour pouvoir voyager plus simplement, pour participer au développement économique de la région, pour lutter contre la centralisation de la vie économique Française autour de Paris et les désastres écologiques associés, liés à une nécessaire concentration de la population.

Les violents opposants au projet devraient y penser. Contrairement au Larzac, ils n'auront pas la sympathie du public. Ils donnent une image d'une autre époque, celles de profonds réactionnaires totalement ringards, celles de types qui luttent contre les forces de l'ordre qui essaient de faire avancer un projet d'utilité publique, répondant aux aspirations des vrais gens, ceux qui ont élu un pouvoir local de gauche et national d'abord de droite puis de gauche, une décision qui fait presque l'unanimité.

On ne se bat contre les forces de l'ordre quand le pouvoir est à gauche. Les électeurs de gauche vont majoritairement soutenir la gauche et les électeurs de droite seront impressionnés de voir le pouvoir de gauche faire preuve d'autorité. Plus les affrontements seront violents, plus le pouvoir de gauche sera renforcé (surtout dans l'état actuel de la droite...).

Et c'est très bien.

Mais mener une telle lutte est parfois jouer contre son propre intérêt : on perd de la crédibilité.

Hier, j'écoutais José Bové (sur France Inter, dans le journal de 13 heures, je crois). Il a dit un tas de chose. Des vérités et des bêtises. Il a dit par exemple que la lutte dans le Larzac a été une réussite puisqu'elle a permis de faire passer le nombre de producteurs de fromage de 103 à une vingtaine de plus. Il a tout simplement « avoué » que 10 ans de lutte avaient abouti à la création de 20 ou 50 emplois en 40 ans et que ça, c'était bon pour l'économie.

Il symbolise le retour au moyen âge...

Aujourd'hui, « Huit personnes ont été interpellées et un gendarme ainsi que deux opposants ont été blessés samedi au cours de vifs affrontements entre forces de l'ordre et occupants hostiles au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, a annoncé la préfecture. » « Le gendarme est victime d'un "trauma sonore", a-t-on indiqué de même source. »

Ils se prennent pour quoi, les opposants ? Ils ont le droit de blesser des gens ? Ils vont nous dire qu'ils étaient agressés par les gendarmes qui venaient les déloger d'un endroit qu'ils occupaient illégalement ? De quel droit ? « Parmi les personnes interpellées, l'une avait un cocktail molotov à la main et l'autre une fronde, a-t-on indiqué. » Des gens armés qui s'opposent aux forces de l'ordre ?Comment voulez-vous que les braves gens les prennent autrement que pour des terroristes ?

Des « manifestants » ont été blessés aussi ? « Ces derniers avaient été appelés par les opposants, a-t-on précisé de même source. » Heu... Les opposants font venir des gens et ils se font blesser.

Vous croyez pas qu'il est temps de cessez le feu ?

Votre combat est mauvais. Y compris politiquement. Arrêtez de soutenir quelques agitateurs professionnels.

Et maintenant ? « Sur son compte Twitter, le leader du Parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon appelle ce matin à un "rassemblement ce soir, à 18h, devant l'Assemblée nationale (place Édouard Herriot) pour protester contre l'évacuation". »

Heu... Z'avez que ça à faire ? Des manifestations devant l'Assemblée Nationale un samedi soir en espérant faire la une du vingt heures de TF1 ?

A la radio, hier, José Bové a dit ce qu'il voulait : que François Hollande nomme un médiateur. On dirait François Fillon appelant Alain Juppé à l'aide.

Tout ce qu'il cherche semble être une solution pour sortir par le haut. Sinon, je ne vois pas l'intérêt d'un médiateur.

Le Front de Gauche au secours des pigeons !

"Le Sénat a décidé, vendredi 23 novembre dans la soirée, de retirer l’article du Projet de loi de Finances 2013 sur la taxation des plus-values de cessions d'entreprises." "Le retrait du texte a été décidé par 190 voix pour et 154 contre, grâce à une alliance de l’UMP, des centristes UDI-UC et des communistes CRC."

Voila !  Quand les cocos avaient déjà opposition à deux textes de lois, je n'avais pas dit grand chose, déplorant néanmoins qu'ils fassent trainer (les textes finiront par passer, sous une forme ou une autre).

Cette fois, c'est du pur et simple sabotage.

23 novembre 2012

UMP : dix ans d'erreurs, cinq jours de guerre

Nous en sommes au cinquième jour après le vote à l’UMP. On ne connaît toujours pas le résultat. Alain Juppé va prendre la tête d’une commission « non statutaire » qui devra faire le tri dans tout ça. Evidemment, à gauche, on en rigole, tellement la situation est grotesque et tellement « notre » opposition se décrédibilise. Il n’empêche que c’est lamentable. Olivier Mazerolle est parti en live sur BFMTV, hier : « Faut arrêter de rigoler maintenant. Y a un problème politique majeur. Plus personne ne comprend plus rien à ce parti. Plus personne ne fait confiance à personne dans ce parti. Arrêtons parce que la politique française à la petite semaine, y en a ras le bol. […] J'en ai marre de commenter des inepties ».

Il est en effet tant que tout cela cesse. Je me suis engueulé avec un copain Twittos militant UMP, hier. J’ai twitté un truc du genre : « Tiens ! Pendant les primaires du PS, les lascars de l’UMP demandaient l’égalité du tant de parole. » Mon pote a pété une Durit en tentant de m’expliquer que ce n’est pas mieux chez nous, tentant de m’en faire la démonstration en 140 caractères, amenant des « preuves » totalement hors sujet.

Pourtant si, la situation est mieux chez nous. Il n’y a pas à tenter d’argumenter, c’est une évidence. Le bordel est à l’UMP mais les militants sont désespérés. Il est temps que cela cesse. Je m’engueule avec les gens mais je respecte les militants.

Il y a quelque chose de pourri, à l’UMP. Ce parti a été fait pour soutenir un leader, pour organiser des élections interne dont on connaît le chef à l’avance. Tiens ! J’ai cru rêver, hier, en découvrant qu’il existait une Commission Nationale de Réconciliation. Personne n’a vu en rédigeant les statuts de ce parti que l’abréviation donnerait forcément quelque chose du genre CONAR. C’est délirant.

Je pense qu’Alain Juppé devrait y aller franchement et déclarer : « Avec la commission, nous allons étudier tout ce qui s’est passé, mais je ne vois pas comment nous pourrions échapper à un nouveau vote. » Ou « Nous allons valider l’élection de celui qui nous parait avoir gagné mais en lui donnant une mission formelle, celle d’organiser avant six mois une refonte des statuts et de l’organisation des partis, avec un vote des militants, vote qui sera suivi par un autre, conforme aux nouveaux statuts, pour remettre en place une nouvelle équipe dirigeante. »

La fracture et les tensions sont trop fortes. Il faut que ça cesse, non pas pour assurer la survie du parti, dont je n’ai que faire, mais pour que nous puissions enfin avoir un débat politique serein.

L’UMP semble éclater maintenant mais le problème n’est pas nouveau. Dès la création, les conflits sont apparus :  la rivalité entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy n’est-elle pas un peu la même que celle entre Jean-François Copé et François Fillon ?

A mon copain, militant UMP, qui explique que « au PS, vous êtes pareil ». Je vais répondre « Non, on n’a pas eu 10 ans de guerre des chefs, on a eu un passage à vide de quelques mois à partir de fin 2008. » Le PS n’a pas eu 10 ans pendant lesquels les projets politiques étaient préparés par des cabinet de communication travaillant pour le candidat. Le PS a tenu de longs débats entre militants puis entre sympathisants, devant tous les Français. Mais, peu importe.

Le deuxième point qui caractérise le mauvais fonctionnement de l’UMP est l’erreur de casting de 2007. Je vais citer mon copain FalconHill, sympathisant de droite : « J'ai aussi honte de voir que cette UMP met en avant, dans les médias, pour défendre l'indéfendable, des Rachida Dati et des Nadine Morano. Bravo la "victoire" de Copé : elle met l'image de la droite républicaine dans des mains consternantes. » Je lui ai répondu qu’il n’avait pas à avoir honte, il n’est pas à l’UMP et il m’a dit qu’il s’était emporté… Je vais néanmoins compléter ma réponse : ce n’est pas Jean-François Copé qui a mis ces deux personnes en avant mais Nicolas Sarkozy en 2007 et il n’y avait pas qu’elles ! Rappelons-nous de Frédéric Lefebvre, par exemple, puisqu’il a su se racheter une conduite après… Et ces ministres d’ouverture ! Et Claude Guéant, Brice Hortefeux et Henri Guaino ?

Nicolas Sarkozy s’est entouré de personnages proches de lui mais bien éloignés des militants et surtout des sympathisants même s’il a gardé des figures emblématiques de la Chiraquie, telles que Michèle Alliot-Marie puis Alain Juppé pour faire joli. Mais la plupart des personnalités mises en avant  n’avaient rien à voir avec ce qu’attendaient les sympathisants, les électeurs…

Le troisième point qui montre le décalage de l’UMP est ce fameux débat sur l’Islam (ou la laïcité). Je dis ça en toute objectivité (comme un blogueur politique peut l’être, hein !), ayant moi-même soutenu dans ce blog la loi interdisant le port de la Burqa et un tas de trucs bien nauséabonds chez les gauchistes. Je ne nie aucun problème. Mais l’UMP, avec Jean-François Copé à la tête, a fait de ce débat la principale cause Nationale… Comme si les Français n’avaient pas d’autres sources de préoccupation.

L’UMP, en dix ans, s’est montré incapable de bâtir un projet politique débattu devant les militants. Pour l’élection de dimanche dernier, les militants ont eu a voté séparément pour le président du parti, une forte personnalité, et un projet politique. Je suppose qu’aucun français, aucun sympathisant, n’a retenu quoi que ce soit des projets politiques en question qui, de toute manière, seront mis à la sauce du patron, sans nouvelle consultation…

Le Parti Socialiste, après sa défaite de 2007, a commencé par se concentrer sur les échéances électorales suivantes, les municipales. Il s’en est bien tiré. Après, il a travaillé à sa reconstruction. On ne va pas dire que ça n’a pas été tendu et il l’a bien payé aux échéances électorales suivantes. Ensuite, il a travaillé sur son projet politique et son mode de fonctionnement. Je ne suis pas membre du PS mais j’ai pu voir, de loin, le travail dirigé par la patronne du parti. Ensuite, il a débattu devant les Français avec six personnalités qui ont porté leur vision de ce projet. La patronne du parti était candidate « par hasard » (suite au retrait de DSK) mais s’est retiré de la tête du parti pendant qu’elle était candidate. Le Parti Socialiste a gagné les élections Présidentielles.

Bien sûr ! On trouvera des choses à critiquer. Tiens ! Les militants ont voté contre le cumul des mandats mais une partie de cadre à refuser de se l’appliquer. François Hollande a lancé sa campagne en déclarant la finance comme ennemi et on attend toujours de voir…

Il n’empêche que l’UMP procède tout à l’inverse. Elle voudrait que les militants désignent maintenant un leader charismatique qui sera nécessairement candidat aux primaires après avoir éventuellement eu la charge de préparer un projet alors que ce projet a été soumis au vote en même temps que l’élection du chef…

J’invite Alain Juppé à en tirer les conclusions. Ce qui a marché en 2002 par hasard et en 2007 parce que le parti avait un vrai leader ne fonctionnera pas. Si j’étais lui, j’organiserais une nouvelle élection, dans trois mois, en encourageant fortement Jean-François Copé et François Fillon à ne pas y participer. Si j’étais eux, j’accepterais volontiers. Martine Aubry et Ségolène Royal n’ont pas gagné les primaires.

Le bordel de cette semaine sera ainsi vite oublié, les rancœurs seront mises de côté. Je dis ça, je ne dis rien… Ca ne se fera pas. Jean-François Copé sera élu parce qu’il semble être celui le plus habile avec les militants. La fracture dans le parti restera en place. Jean-François Copé sera sous les feux de la rampe et les sympathisants, pour les primaires, seront excédés. François Fillon sera opposé à Xavier Bertrand pour le second tour des primaires et ce dernier gagnera car il aura eu toutes les voix de ceux qui se sont battus pour Jean-François Copé qui auront gardé cette rancœur… Xavier Bertrand sera opposé à François Hollande au second tour de la présidentielle, s’il y parvient.

Par exemple.

10 ans, cinq jours. Je ne sais pas.

Pendant ce temps, continuons à rigoler. J’ai trouvé cette vidéo chez mon copain Pierre. Elle m’a bien amusé et est assez significative du fonctionnement de l’UMP.