En salle

28 février 2013

Mariage pour tous : la pétition qui fait flop

J’ai vu les "anti-mariage pour tous" ronchonner parce que le Conseil Economique, Social et Environnemental avait déclaré que la pétition n’était pas recevable. Pourtant la loi est parfaitement claire. Vous retrouverez ci-dessous des extraits de l’ordonnance n°58-1360 du 29 décembre 1958 portant loi organique relative au Conseil économique et social modifiée par différentes lois dont, pour ce qui nous concerne, la loi organique n°2010-704 du 28 juin 2010.

Cette loi ne permet la saisie du CESE pour des projets de loi que par le Premier Ministre…

Ce qui m’amuse c’est que cette loi organique est celle qui a été faite après la modification de la Constitution lors du quinquennat précédent. Cette modification de la Constitution permet, entre autres, la saisie du CESE suite à une pétition et les référendums d’initiative populaire. Ces derniers n’ont jamais été déclinés par une loi organique permettant leur organisation.

La loi organique permettant la consultation du CESE suite à une pétition ne répond pas aux besoins des « anti »…

C’est ballot. Il fallait faire le travail complètement quand la droite était au pouvoir, les gens… Et avant de lancer une pétition de grande ampleur, il faut étudier la loi ce que même un blogueur absolument pas juriste a les moyens de faire pour détecter un loup.

« Article 2

Le Conseil économique, social et environnemental est obligatoirement saisi pour avis, par le Premier ministre, des projets de loi de plan et des projets de loi de programmation à caractère économique, social ou environnemental. Il peut être au préalable associé à leur élaboration.

Il peut être saisi pour avis, par le Premier ministre, des projets de loi de programmation définissant les orientations pluriannuelles des finances publiques, des projets de loi, d'ordonnance ou de décret ainsi que des propositions de loi entrant dans le domaine de sa compétence.

Il peut également être consulté, par le Premier ministre, le président de l'Assemblée nationale ou le président du Sénat, sur tout problème de caractère économique, social ou environnemental.

Il peut être saisi de demandes d'avis ou d'études par le Premier ministre, par le président de l'Assemblée nationale ou par le président du Sénat.

Dans les cas prévus aux deux premiers alinéas, le Conseil économique, social et environnemental donne son avis dans le délai d'un mois si le Premier ministre déclare l'urgence. »

Extrait de l'« Article 4 -1

Le Conseil économique, social et environnemental peut être saisi par voie de pétition de toute question à caractère économique, social ou environnemental. »

(Je ne mets qu'un extrait de ce dernier article mais vous pouvez cliquer sur le lien pour vérifier).

Orange mécanique ta mère

« Invitée sur le plateau de « Des paroles et des actes » sur France 2 le 21 février, Marine Le Pen a de nouveau brandi le livre La France Orange mécanique, de Laurent Obertone, dont elle avait déjà assuré la promotion sur le site du Front national. La formule de Xavier Raufer qui y dénonce "l’ensauvagement d’une nation" semble avoir fait mouche auprès de la présidente du FN, qui répète l’expression à chacune de ses apparitions médiatiques. » Ainsi commence cet article de Médiapart. Z'avez qu'à prendre un abonnement pour lire la suite. Je ne peux pas tout pour vous.

J'avais entendu parler de ce livre chez Didier Goux qui m'avait entraîné vers un résumé. Je résume le résumé : s'il y a tant de délinquance en France, c'est de la faute des immigrés. C'est un résumé. Je ne vais pas donner mon avis sur un bouquin que je n'ai pas lu écrit par un type que je ne connais pas et qui est vraisemblablement proche de l'extrême droite.

Si j'ai bien compris, l'auteur est un blogueur, donc connu de mes potes réactionnaires, Didier Goux et l'Amiral Woland, qui y sont cités, de même que ma copine Rosa, pour son "blog annexe" où elle traque les nauséabonds de la toile. Parfois, j'ai l'impression de servir de pivot. Un peu gras du bide mais parfaitement coiffé, pour un pivot.

Les journalistes auteurs de l'article ont enquêté dans les blogs pour faire leurs études. Mediapart gagnerait parfois à enquêter dans les blogs de gauche plutôt que dans les blogs réactionnaires et leurs commentaires. D’ailleurs, les blogs de gauche devraient lire plus souvent les blogs réactionnaires pour voir comment les intellos en face pensent de l'état de notre société et d'imaginer pourquoi Marine Le Pen fait des scores incroyables et risque bien de monter encore.

Je vais donner deux exemples pris dans l'actualité récente vue d'un blog de gauche et d'un blog dont le taulier est à droite mais pas extrême.

Le premier : le blog de gauche. C'est le mien. Mon billet du matin. J'y parle de cumul des mandats et d'une nouvelle pétition. Lire les blogs réactionnaires me permet d'anticiper une réaction des électeurs qui sont prodigieusement exaspérés de voir les militants de gauche mettre ce genre de sujet en priorité maximale.

Ce qui ne m'empêche pas d'être opposé au cumul des mandats et de penser qu'il doit y être mis fin avant la fin de la législature, d'autant que c'est une promesse électorale.

Le deuxième : c'est le blog de mon ami Falconhill.

Je vais commencer par un aparté. Un blogueur réactionnaire me reprochait dans les commentaires du blog d'une consœur de parler souvent de mes amis de droite et surtout de mes amis réactionnaires. Je cite : « Vous jouez sans cesse à ce petit jeu stupide qui consiste à provoquer vos amis de gauche en faisant état de vos liens avec Didier, ce réactionnaire patenté. Cela vous permet de chercher querelle à gauche en expliquant à quel point vous êtes différent du gauchiste moyen et supérieur à lui » Je suis désolé Bob, tout ça n'est qu'une vaste connerie. Vous me dénoncez comme si vous étiez un petit facho ou un petit stalinien. C'est mal. Je suis à prendre comme je suis à savoir un blogueur de gauche mais pas un militant de gauche. Je n'ai pas à convaincre des électeurs contrairement à mes amis militants. Je peux donc raconter toutes les âneries qui me passent par la tête.

C'était réellement un aparté. Revenons au billet de mon copain Falconhill. Il gueule contre "l'amnistie des syndicalistes" votée par le Sénat, hier. La lecture de son billet par le militant de gauche pourra être : « ouh la la, il est réactionnaire et contre les syndicats ». Ma lecture sera : « ah mais putain ! Les gens font la gueule. »  On pensera ce qu'on veut de l'amnistie. Il n'empêche qu'on devra réfléchir à ce qu'elle représente auprès de l'électorat.

Et on s'étonne de la montée du Font National.

Les journalistes de Médiapart ont ainsi fait une enquête très complète pour voir comment la pensée nauséabonde se reprend dans la toile. Très bien. Ils pourraient aussi faire une enquête pour savoir pourquoi elle se répand aussi dans urnes.

Certes, cela fera moins plaisir à leurs lecteurs gauchistes.

Le livre tente de prouver que l'immigration provoque une augmentation de la délinquance. Il est cité en exemple par Marine Le Pen. Elle progresse dans les urnes. Les journalistes de Médiapart auraient pu faire un billet pour expliquer que la délinquance n’est pas le fruit de l’immigration.

Ses lecteurs le savent déjà.

Le plus grave est-il que des blogueurs réactionnaires connaissent un type qui écrit un livre qui dit que l’immigration provoque la délinquance ou que le Front National progresse dans les urnes.

Et si on pouvait s’attaquer aux raisons ?

Fin du cumul des mandats et des pétitions

Il ne se passe pas une journée sans qu'on nous parle de la fin du cumul des mandats, comme si c'était une priorité ou une urgence absolue. Ce matin, j'ai reçu une invitation pour signer une pétition, celle lancée notamment par Corine Lepage. A ce niveau, c'est du terrorisme intellectuel !

J'ai reçu cela avec la newsletter d'un site de pétitions par internet. C'est presque délirant ! On reçoit ça et on est invité à choisir des causes parmi celles proposées. Aujourd'hui, on est amenés à se prononcer sur les vacances scolaires, les farines animales, le cumul des mandats, le rapatriement sanitaire de Le Floch-Prigent, les usines polluantes et j'en passe. J'imagine le brave citoyen qui aura été signé tout ça avec la satisfaction du devoir accompli... Je crois que je vais lancer une pétition contre la faim dans le monde. Voila un sujet important ! Signez ! Vous allez enfin permettre l'éradication de ce fléau !

Revenons à la pétition sur le cumul des mandats. Voilà de larges extraits qui vous permettront de juger.

« Parmi les réformes souhaitées et attendues avec impatience par l’immense majorité des Français, la fin du cumul des mandats est une priorité absolue. » C'est une erreur. Elle n'est pas attendue par la majorité des Français. Il faut sortir du microcosme des militants politiques. Vous avez vu les taux d'abstention aux élections Européennes, cantonales et Régionales ? Les Français votent avant tout pour un maire et un Président de la République. Ils ne connaissent que quelques hommes et on ferait un sondage auprès de ceux dont le Maire est aussi Député, le résultat serait favorable au cumul.

On n'est d'accord sur la nécessité de mettre fin au cumul mais il ne faut pas se tromper sur les motivations.

« Cet engagement que vous aviez pris durant la campagne est en passe d’être renié, du fait de manœuvres savamment orchestrées par des cumulards de tous bords. » Il n'est pas en passe d'être renié. C'est un mensonge. Il est en passe d'être reculé à 2017 parce que les électeurs ont voté, en 2002, pour un député pour une législature. Obliger les députés à démissionner avant la fin serait une espèce de trahison.

Sans compter que si on veut garder la majorité à l'Assemblée, il ne semble pas très fin de se lancer dans des élections intermédiaires.

Notre République aura bientôt 60 ans. On n'est pas à trois ans près pour mettre fin au cumul.

« Il s’agit pourtant de la mère de toutes les réformes, la seule de nature à restaurer la confiance de l’électeur dans l’élu. » Ce n'est pas la mère des réformes. La mère des réformes est celle qui nous permettra de sortir de la crise économique.

« Il faut mettre fin sans faiblesse et rapidement à un particularisme français, qui explique en large part la situation économique et sociale de notre pays qui se délite, faute du courage politique que seuls peuvent avoir ceux qui ne font pas métier des mandats cumulés. »

C'est une hérésie de penser et de dire que le cumul des mandats est responsable de la crise économique. Je dirais même plus : ça s'appelle prendre les gens pour des cons.

« Il n’est donc plus tolérable que des parlementaires élus au nom de tous les citoyens refusent par auto-protection une réforme voulue majoritairement par l’électeur citoyen. » Comme ils veulent l'arrêt de la faim dans le monde et des fûts de bière pourris qui empêchent de servir une belle pression.

« L’article 11 de notre constitution organise parfaitement le dispositif, s’agissant d’une question qui porte à l’évidence sur l’organisation des pouvoirs publics et relève donc bien du champ référendaire. » Ça serait à vérifier mais à mon avis ce n'est pas du ressort de la constitution mais de la loi. Nous avons une large majorité pour faire passer ce texte. Dans ce contexte parler de référendum ne sert à rien.

« Monsieur le Président, vous le savez, la suspicion est le cancer de la confiance, en matière de justice, de finances et plus encore en terme de démocratie. » Quelle suspicion ? Celle de deux ou trous politicards Parisiens ?


« Vous ne pourrez pas bâtir sans éradiquer cet abcès. Votre prédécesseur a fait modifier l’article 11, avec de belles gesticulations, mais en se gardant bien de faire voter la loi organique indispensable à son entrée en vigueur. Le référendum d’initiative populaire reste donc à faire naître, avec des conditions d’organisation largement assouplies. » Quel rapport ?

Est-ce qu'on ne pourrait pas, un jour, laisser le Gouvernement travailler sans l'assommer avec des conneries ?

D'autant que si on fait passer ça maintenant, on se retrouvera avec des clowns de droite qui vont nous accuser de faire diversion.

27 février 2013

Le Président qui rentre dans l'histoire

Jean-François Copé est toujours en forme ! Il déclare ce soir que François Hollande entre : « dans l'histoire comme le président des impôts et du chômage ». Au moins, il est rentré dans l’histoire, contrairement au noir… « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire. »

Nicolas Sarkozy restera dans l’histoire pour un million de chômeurs en plus, pour avoir fait le discours de Dakar et pour avoir augmenté les prélèvements obligatoires de 2,4 points du PIB.

Elle est belle l’histoire.

Vers une nouvelle réforme des retraites

« Jean-Marc Ayrault, Premier ministre a installé le 27 février 2013 la Commission pour l’avenir des retraites, en présence de Madame Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé. » peut-on lire dans le communiqué de presse de Matignon. La Commission sera présidée par Madame Yannick Moreau (à ne pas confondre avec M. Yannick Moreau, député). La lettre de mission (pdf) précise le cadre et les objectifs : « Vous serez chargée […] d’identifier les différentes pistes de retraite permettant d’assurer l’équilibre des régimes de retraites à court, moyen et long terme, et d’en renforcer la justice, l’équité et la lisibilité pour les assurés, sur la base d’un cahier des charges des charges qui vous sera adressé à l’issue des échanges en cours avec les partenaires sociaux. »

Dans mes billets de ce matin, j'aidais la droite à faire l'inventaire du précédent quinquennat. Il aurait installé une commission, il aurait donné les grands axes de travail. Cette fois, il n'y a strictement aucune piste. C'est triste pour le blogueur politique qui devra attendre juin pour analyser la sauce à la quelle on sera mangés, mais c'est bien mieux pour la pertinence d'une négociation.

On rappellera qu'avec la précédente réforme, on s'est fait avoir et il est dommage que le gouvernement et le Parti Socialiste ne communiquent pas assez sur le sujet. J'entendais encore aujourd'hui des critiques de MM. Raffarin et Le Maire sur la lenteur des actions menées par le Gouvernement. On peut aussi les interroger sur la pertinence de celles des deux précédents quinquennats. Mais l'heure n'est pas à la polémique.

Si…

M. Le Maire a déclaré : « Il est temps que l’on passe à un traitement économique du chômage. » Pour la forme, nous allons rappeler qu’il était Ministre, encore récemment. Il a participé à un Gouvernement qui a fait en sorte que les gens travaillent plus longtemps alors qu’il y a des millions de chômeurs. C’est une hérésie. M. Raffarin a déclaré : « François Hollande est le président du chômage », « on n’a jamais vu un chômage aussi élevé et des perspectives aussi mauvaises » et « il y a un avis de tempête sur toute l’économie française. » Le nombre de chômeurs a augmenté de plus de un million au cours du quinquennat précédent ce qui nous montre l’inefficacité des différentes mesures prises par la droite au pouvoir. L’échec de deux réformes des retraites, alors qu’on nous disait qu’elles allaient tout résoudre, est la preuve que ces Gouvernements travaillaient comme des cochons. Le présent Gouvernement travaille normalement. Il met en place des équipes, des concertations, … et ne fait pas que vitupérer.

Je disais donc… La commission « conduira ses travaux sur la base des rapports récents du Conseil d’orientation des retraites et d’un cahier des charges, discuté avec les partenaires sociaux, qui lui sera remis dans les jours qui viennent. Elle mènera des auditions et des consultations auprès des acteurs concernés. La commission rendra un rapport au mois de juin 2013. Conformément à la feuille de route de la grande conférence sociale de juillet 2012, le gouvernement engagera alors une concertation avec les partenaires sociaux, puis prendra les décisions nécessaires pour assurer l’avenir des régimes des retraites et conforter la confiance de nos concitoyens dans sa pérennité. »

Comme le Gouvernement ne donne, heureusement, aucune consigne à la commission, je vais me permettre de suggérer des axes de travail.

Une interview récente de Marisol Touraine est disponible sur ce site.

A propos du rôle de la commission : « Elle fait ainsi le pont entre le diagnostic du COR et la concertation, qui s'engagera ensuite entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Elle permettra ainsi que le débat soit le plus éclairé et transparent possible. »

A propos des enjeux de cette réforme : « L'enjeu premier, c'est de redonner confiance aux jeunes dans notre système de retraite par répartition, en le modernisant, en le rendant plus juste et plus lisible. C'est cela, une réforme de gauche. Il ne s'agit pas de tout changer si ce n'est pas justifié. Aucune piste ne doit être écartée a priori. L'objectif est bien de remettre à plat ce qui doit l'être, avec courage, et en disant la vérité aux Français. »

A propos de la méthode : « La modernisation de notre système ne reposera pas sur l'opposition entre le public et le privé, ou entre les générations. Certaines questions sont communes à tous les régimes, d'autres sont spécifiques, mais toutes requerront notre attention pour pérenniser notre système de retraite. »

Toutes les pistes doivent être étudiées. Au boulot !

Mon avis…

Nous avons un nombre important de chômeurs et les progrès technologiques font qu’on a besoin de moins en moins de travail pour produire autant. L’éternelle piste de l’allongement du temps de travail pour sauver les retraites ou pour toutes autres raisons, notamment relancer la machine économique ou redonner du pouvoir d’achat, ne doit pas être retenue même si des ajustements à la marge peuvent être faits si nécessaires. Cela ne fonctionne pas.

Il reste donc à peu près deux paramètres : baisser les pensions et augmenter les cotisations. La première solution n’en est évidemment pas une.

Il faut donc se mettre dans la tête que la meilleure des solutions pour sauver les retraites est d’augmenter les cotisations.

Il ne faut donc pas craindre une reforme plus large des retraites : s’il faut augmenter les cotisations sur les retraites sans augmenter le coût du travail tout en maintenant un salaire sérieux, il faudra faire supporter d’autres piliers de notre système de protection sociale sur d’autres machins…


Nicolas Sarkozy et le droit d'inventaire (suite)

Dans mon billet de ce matin, je donnais des conseils aux camardes Raffarin et Fillon qui semblent bien décidés à faire usage de leur droit d'inventaire vis-à-vis de l'héritage de Nicolas Sarkozy. Pierre signale en commentaire que j'ai oublié un point et je me rends compte que ce n'est pas le seul. Ce matin, j'étais un peu trop concentré sur des thèmes économiques, sociaux et méthodologiques.

L'identité Nationale

Rappelez-vous ! C'était au cours de la campagne 2007. Nicolas Sarkozy avait annoncé la création d'un ministère de l'immigration et de l'identité National. Je me rappelle en particulier Simone Veil qui avait été "obligée d'applaudir". Pendant les cinq ans, on nous a abreuvés avec ça, jusqu'au lancement par l'UMP d'un grand débat avec l'Islam au cœur de tout ça. On a eu le discours de Grenoble et la stigmatisation des Roms.

Le résultat de tout ce bordel est bien évidemment un échec : l'UMP a perdu toutes les échéances électorales (sauf les Européennes) depuis. Les deux anciens Premiers ministres ne doivent pas oublier cela. Ils ne doivent pas, non plus, oublier de souligner que les élections se gagnent au centre, certaines thématiques faisant naturellement fuir les électeurs. La plus grosse preuve de l'échec est que tout cela a remis le Front National au cœur du débat politique. Le plus drôle est que c'est la gauche qui va maintenant au combat contre les méchants islamistes.

Peu importe la position de chacun sur le sujet, son attachement au problème, la méthode pour le traiter, il y a eu un malaise dans le pays, montrant que le Président n'était pas rassembleur.

Par ailleurs, tout cela a prouvé une double incompétence. D'une part, l'identité Nationale ne sera pas sauvée par la création d'un ministère (je rappelle que j'ai aussi critiqué l'intitulé des ministères sous Hollande). D'autre part, le grand débat n'a servi à rien. On ne sait pas trop qui l'a lancé et où il a atterri. Sur ce coup-là, c'est probablement plus le chef de l'UMP qui a morflé.

Enfin, l'attaque contre les Roms a totalement foiré. Tout le monde a ses bons Roms à portée de la main, ne serait-ce que quand on les voit entassés dans des campements indignes le long de l'autoroute. On a forcément un fond de pitié.

Les territoires de l'UMP

Dès la première échéance électorale qui a suivi la Présidentielle, les municipales, j'ai senti, dans ma commune, que les militants du terrain étaient progressivement abandonnés par les échelons nationaux, comme si l'UMP était mise en sommeil pendant cinq ans.

Je ne suis pas militants UMP. Il n'empêche que j'ai des copains sympathisants de droite et dans les deux communes qui m'intéressent (naissance et résidence), j'ai l'impression que les militants sont abandonnés à eux-mêmes.

La réforme territoriale, j'y viens, a été un des éléments clé de ce pataquès.

Est-ce une impression ? Je ne sais pas.

La réforme territoriale

Je n'ai toujours pas compris ce qui a poussé la droite à la mettre en œuvre. Les soi-disant économies étaient bien sûr du pipeau (construire un collège ne coûte pas plus cher en fonction du maître d'ouvrage et seuls des élus de proximité peuvent "contrôler"). Mais je me fous des motivations de la droite.

Toujours est-il qu'à un moment où les gens doutent de la démocratie, leur enlever des élus n'est pas une bonne idée. Ce n'est surtout pas une bonne idée quand on est à droite et qu'une bonne partie des électeurs sont "des ruraux".

Le Grand Paris

Dans la même veine que la réforme territoriale, la création du Grand Paris fut une magistrale erreur. Elle a montré que la droite n'était pas décentralisatrice. Elle a montré une volonté de mainmise de l'Etat sur tout, faisant fuir les libéraux.

Elle fut donc une erreur politique mais aussi une erreur technique en mettant dans le même paquet, "concurrent" du STIF, des trucs liés aux transports et aux d'autres machins.

Enfin, elle a montré que l'état privilégiait la Région Parisienne et écœuré les provinciaux.

 Les traités européens

Nicolas Sarkozy a fait le coup de force de nous imposer deux traités alors que le peuple n'en voulait visiblement pas (voir le référendum de 2005). Encore une fois, peu importe ce que voulait le Président et l'UMP.

Électoralement, l'erreur a été double, outre le fait que le Président qui arrivera à réellement réorienter l'Europe avant l'explosion aura quelques chances de rentrer dans les livres d'histoire...

Petit 1 : créer un débat sur l'identité nationale tout en laissant passer une perte de souveraineté n'est pas très fin.
Petit 2 : s'enfermer dans un machin libéral tout en étant particulièrement interventionniste ne l'est pas plus.

La réintégration du commandement intégré de l'Otan et l'atlantisme

Ce ne sont pas des sujets que je maîtrise. Il n'empêche que tourner le dos à de Gaulle et à 50 ans de droite Française ne me parait pas, non plus, spécialement heureux.

L'amitié Franco Allemande

Encore une fois, je me fous des motivations réelles de Nicolas Sarkozy et de la justesse des actions, je ne suis pas de droite. Nicolas Sarkozy a réussi à passer pour étant totalement à la traîne, à la remorque,...

A noter que si j'étais à l'UMP, je prendrais mes marques en vue de l'élection Européenne qui s'annonce. D'ailleurs Jean-Louis Borloo n'est pas fou : il a commencé à critiquer l'austérité et tout ça.

Et ensuite ?

J’espère que j’ai balayé à peu près tous les sujets, cette fois.

Et qu’ils feront réellement l’inventaire, ça nous permettra de rigoler.

Nicolas Sarkozy et le droit d'inventaire

« Raffarin, Fillon et d’autres veulent analyser ce qui n’a pas marché chez Sarkozy. » Le droit d'inventaire était à la mode, à gauche, pour critiquer ses prédécesseurs. Je n'ai jamais aimé cette expression que je trouve extrêmement péjorative. Toujours est-il que deux anciens premiers ministres de droite semblent vouloir de farcir les années Sarkozy.

Je vais les aider, au delà du simple constat de mauvais résultats sur toute la ligne. Je vais aussi tenter de ne pas avoir une vision "droite - gauche", je n'ai pas à critiquer l'idéologie : ils ont été élu... à mon grand regret, certes....

Les réductions d'impôts aux plus riches

Je commence par ça histoire de mouiller Jean-Pierre Raffarin qui a pratiqué de grosses baisses de l'impôt sur le revenu quand il officiait...

L'objectif était de relancer la consommation et donc la production. L'argent libéré à ce niveau n'a pas été utilisé pour consommer des produits consommés en France... C'était évident et c'est un fiasco.

Toujours est-il qu’avec 2002 et 2007, la droite a fait deux fois des campagnes sur la thème des baisses d’impôts en faisant croire qu’elles vont bénéficier à tout le monde alors qu’elle ne bénéficient qu’aux plus riches et qu’elles n’atteignent pas leurs objectifs : une relance de la consommation ou de la production. Et on se retrouve avec du pognon en moins dans les caisses (et de la dette…).

La défiscalisation des heures supplémentaires

Longuement critiquée pour plein de raisons, elle a aussi généré une rupture dans la solidarité nationale en aidant des secteurs performants. Ce qui me gêne, c'est le fait d'avoir pu faire passer ça pour un droit, presque un avantage acquis alors que c'est une rupture par rapport à certains principes de notre République.

En complément, François Fillon dans son discours a encore parlé du temps de travail. Je vais lui rappeler que les 35 heures sont essentiellement la limite à partir de laquelle les heures sont majorées. Qu'il n'oublie pas de le dire aux électeurs sinon son propre inventaire va vite être réalisé. Qu'il dise aussi que les Allemands, nos modèles !, travaillent moins que nous... A ce niveau, on ne peut pas se baser sur des mensonges...

La réforme des retraites

Elle a été menée sur la base d'un tas de mensonges (je me répète...). On voit d'ailleurs maintenant qu'il faudra en faire une autre. Ce n'est pas une réforme qu'ils ont faite, c'est faire travailler plus pour travailler plus...

Le débat a été faussé pour faire passer des idées de droite.

L'absence de négociations

C'est une impression que j'ai eue tout au long du mandat : les syndicats semblaient convoqués à l'Elysée pour qu'on leur donne le résultat auquel ils devraient aboutir...

J'ai pris l'exemple des syndicats mais je pourrais mais je crois qu'on pourrait les multiplier. J'y reviendrai mais on a l'impression que beaucoup de décision ne relevant pas de l'Etat étaient prises au château.

Le Grenelle de l'environnement

Ça a été un gigantesque fiasco à mon avis mais ce que je lui reproche, c'est qu'on a beaucoup communiqué sur une méthode sans vraiment avoir de ligne directrice sur les résultats. Beaucoup de yakafocon. En fait, l’impression qui reste est qu’on a lancé un gros machin pour arriver à ce que l’on ne fasse plus rien. Comme pour le point précédent, Nicolas Sarkozy a montré qu'il ne croyait pas aux négociations...

L'environnement a été le parent pauvre du quinquennat. Pas grave : ils sont à droite. Mais quand je lis dans les commentaires de blog que l'écologie est forcément de droite, ça m'amuse.

Le libéralisme de pacotille

Je ne vais pas me mettre à défendre ce qu'on appelle le libéralisme en France mais je trouve que Nicolas Sarkozy a surtout berné les libéraux d'une part par un interventionnisme incessant et d'autre part par une politique au service des plus aisés, pas au service de la liberté d'entreprendre.

Hadopi

Cette loi est éminemment critiquable pour toutes les raisons évoquées lors de sa mise en œuvre. Ce qui me marque, c'est qu'elle a été construite totalement en dépit du bon sens. L'important aurait été de pénaliser ceux qui font du bénéfice avec les œuvres pillées, pas les braves gens. C'est un peu comme si on collait une amende à un client du bistro parce qu'il accepte la tournée du patron alors que celui-ci fait de la fraude fiscale...

Je mets Hadopi juste après le libéralisme de pacotille : les professionnel de la culture ont un problème industriel : comment gagner de l'oseille "malgré" les mutations technologiques ? Or ce n'est pas le problème de l'état.

Et c'est encore moins le problème de nos impôts. Excellente transition...

La politique fiscale

On a passé cinq ans à nous les brouter avec la dette et des taxes en plus. Pour être objectif, je dois avouer que le présent Gouvernement me fait parfois un peu peur...

La visibilité semblait proche de 0 (Falconhill en a fait son billet d'hier mais pour les socialos).

Toujours est-t-il que la dette a continué à augmenter, les banques ont été aidées,... C'est nous qui allons payer mais le pognon a bien été gardé par les plus riches.

Ce que je reproche à la droite c'est de faire croire aux électeurs que la dette est un truc de gauche. Il serait d'ailleurs bien que mes camarades qui gueulent contre la politique du Gouvernement y réfléchisse : à qui profite la dette ?

L’omniprésence

Je le disais récemment à propos du présent Gouvernement : on voit un peu trop les ministres sur tous les sujets. Avec « les précédents », c’était pire : on voyait le président de la République sur tous les dossiers, intervenant dans les usines…

« L’Etat ne peut pas tout ». L’expression a beaucoup été reprochée à Lionel Jospin mais Nicolas Sarkozy n’a eu cesse de communiquer en faisant croire que l’Etat pouvait tout. C’est amusant de constater qu’il était soutenu par les libéraux.

Ensuite ?

J’avais 40 minutes de métro pour faire ce billet. J’ai probablement oublié des éléments, notamment sur la personne du Président, sa vie privée (c’est souvent hallucinant : les blogueurs de droite critiquent la compagne de François Hollande et ont complètement oublié le début du quinquennat, l’annonce du mariage chez Mickey, …), les niches fiscales, la personnalité des ministres, le comportement du Président à l’international et la politique extérieure de la France qui m’ont donné une mauvaise impression…

J’espère que François Fillon et Jean-Pierre Raffarin n’oublieront pas…

Edit : un aimable commentateur me signale que j'ai oublié le plus important : le débat sur l'identité nationale et le discours de Grenoble. Pourtant, je n'avais que ça en tête quand j'ai eu l'idée de ce billet.

26 février 2013

11 mars : Kremlin des Blogs

Tout est dans le titre. Ça faisait longtemps. En l'honneur de @jujusete (qui sort un bouquin) et @hielenahb (qui sort de chez elle). Tout est prêt.

La stratégie de François Fillon

François Fillon multiplie les interventions dans les médias avec le passage à TF1 dimanche et une interview au Monde mais il n’est candidat à rien. Il pensait gagner haut la main l’élection interne à l’UMP mais il s’est planté. Il ne sera pas candidat aux municipales à Paris et laissera probablement tomber la prochaine élection interne, à la rentrée. « Ayant choisi – après mûre réflexion – de préparer les échéances de 2017, je ne serai pas candidat à un autre mandat, quel qu'il soit. »

Aurait-il écouté mes conseils pour viser directement l’élection Présidentielle de 2017 ? J’avais fait un ou deux billets (ou trois ou quatre, quand j’ai un os à ronger…) pour rappeler que tous les Présidents depuis 1981, à l’exception notoire de Nicolas Sarkozy, s’étaient mis en retrait de la vie publique avant de gagner une Présidentielle.

Qui aurait parié, début 2011, que François Hollande allait faire son retour ? Qui aurait parié, début 1995, que Jacques Chirac allait être élu. Jusqu’à fin 1980, Michel Rocard était donné favori face à François Mitterrand…

François Fillon doit néanmoins continuer à exister pour différentes raisons, notamment barrer la voie à Nicolas Sarkozy et l’empêcher de passer pour le seul recours quand les militants UMP se seront rendu compte que l’élection de Jean-François Copé est impossible.

Jusqu’alors, pourtant, il semble avoir multiplié les erreurs avec la création puis la dissolution de son groupe parlementaire et sa participation à une bataille de petits chefs. Les erreurs ? Jean-François Copé a continué à s’enterrer.

Au cours des deux derniers mois, il semble avoir préparé une stratégie plus claire. Il commence à faire l’inventaire du quinquennat précédent. « Je suis fier des cinq années passées à la tête du gouvernement car je pense que l'on a évité à la France une catastrophe à l'espagnole, à la portugaise ou à la grecque, ainsi qu'une dislocation de la zone euro. Est-ce à dire pour autant que je n'ai aucun regret, aucun remord? Evidemment non. Nous avons trop tardé à prendre des mesures radicales en matière de compétitivité. Mais c'est un reproche que je me fais à moi-même tant j'assume la totalité du bilan du quinquennat. Les mesures que nous avons prises en matière de baisse des charges à la fin du quinquennat, nous aurions sans doute dû les prendre au début. La question du temps de travail, nous aurions dû la trancher... »
A nous de lui rappeler le vrai bilan de son passage à Matignon pour qu’il ne loupe rien dans cet inventaire.
- 0,7% de croissance (estimation 2011)
- 148,8 milliards de déficit budgétaire (2010)
- 70 milliards de déficit commercial (commerce extérieur) en 2011 (39,1 milliards en 2007)
- 1 600 milliards d'euros  dette publique soit 82,3% du PIB fin 2010
-  la dette publique de la France est passée de 64.2% du PIB en 2007 à 82.3% en 2010
- 172% d'augmentation du salaire présidentiel de Nicolas Sarkozy de 172% en janvier 2008
- 2 milliards de baisse de l’Impôt Sur la Fortune pour les plus riches

Par exemple…

L'école du comptoir

Jusqu'alors, la réforme des rythmes scolaires n'avait pas égratigné les comptoirs des bistros, plutôt fréquentés, et c'est heureux, par des gens peu concernés. Par contre, le raccourcissement des vacances d'été à six semaines commence à faire du bruit à un point que je me demande si Vincent Peillon ne devrait pas dire immédiatement qu'il a déclaré ça pour rigoler suite à un pari avec des copains alors qu'il était saoul.

Un client, Jean-Marc disait, quand je suis entré à la Comète ce matin, qu'il avait clairement entendu un type dire à la radio qu'il était mal éduqué, ignorant, ... parce qu'il a été à l'école à une époque où les vacances d'été duraient deux mois et demis. Vous ne connaissez pas Jean-Marc ? Pas grave. C'est un type qui prend son café dans le même bistro que moi depuis une quinzaine d'années. Il est à la retraite depuis 7 ou 8 ans. C'est un vieux con de droite. Vraiment ! Je me rappelle quand il était jeune retraité, il passait son temps à nous expliquer que Nicolas Sarkozy avait raison de vouloir faire travailler plus les actifs. Toujours est-il qu'il nous racontait qu'il avait entendu quelqu'un à la radio expliqué que les anciennes générations étaient moins bien éduquées que les suivantes parce qu'ils avaient plus de vacances donc moins de jours d'apprentissage...

Je vais finir réac, comme Jean-Marc. Entendre que les "jeunes d'aujourd'hui" ont une meilleure éducation...

A part ça, je lisais dans la presse que François Hollande préparait la population à des mauvaises nouvelles pour 2013 et 2014. Allo ? Le Gouvernement ? On sait qu'on va en prendre plein la gueule ! Pour ma part, je vais continuer à vous soutenir. Les Français ne sont pas fous. Ils savent que l'économie va mal. Ça fait des années qu'on nous bassine avec la dette ! La droite ne parlait que de ça et du triple A mais a tout foutu en l'air... Z'avez vu le bordel chez les ritals ? Chez nous, ça ne risque pas d'arriver : Cantelou ne se présente pas aux élections et il n'y a pas d'élections nationales avant 4 ans. Bon ! On va prendre une branlée aux Européennes, tant pis ! Ce ne sera pas la première !

Il n'empêche... Vous allez commencer par raboter les niches fiscales avant de taxer les allocs, hein !

Le bordel de l'Italie ne risque pas d'arriver chez nous, disais-je. On est habitués à raquer. Pourtant, en entendant les réactions du comptoir, ce matin, je me disais que le bordel pourrait arriver par la rue, les comptoirs et les cours d’école. Nous allons avoir des manifestations d'enseignants, de parents d'élèves, d'élus de petites communes,... Tous ces braves gens seront rejoints par ceux que l'on traite d'abrutis mal éduqués parce qu'ils avaient 75 jours de congés l'été. D'ailleurs, j'avais 75 jours.

Vous allez me revoir cette réforme. C'est simple : vous remettez en place le rythme scolaire de ma jeunesse. 27 heures de cours par semaine et 8 ou 9 semaines de congés d'été. Hop ! Ni vu ni connu. On oublie les erreurs, les conneries de la droite quand elle a fait la semaine de 4 jours et nos propres conneries !

Est-ce que vous vous rendez compte, par exemple, que dans une famille où les parents sont divorcés, il ne sera plus possible que chacun des parents puisse partir quatre semaines avec les enfants ? Si un des parents ne vit pas dans la même zone, ça va devenir l'enfer ! Je vous passe tous les autres inconvénients : des profs et des parents seront plus habiles que moi pour en faire la liste...

A un moment, je croyais que les annonces de Vincent Peillon étaient faites pour cacher les mauvaises nouvelles en matière économique. On en est à un stade de mécontentement tel qu'il faudra bientôt inventer des mauvaises nouvelles économiques pour faire oublier les annonces de Vincent Peillon. C'est fort ! 

(photo)

L'inspiration du blogueur politique

Le blogueur politique tombe parfois en panne d’inspiration. Si, comme moi, il « tient » à faire un billet tous les matins, c’est gênant… Je vais l’aider, sachant que j’avais déjà donné un certain nombre de trucs dans mes autres blogs, notamment celui en une de Google News. 

Ce midi, je vais donner un autre truc.

Petit 1 : charger Google News.
Petit 2 : chercher « Copé ».

Il ne s’agit pas de stigmatiser la personne mais, en tant que chef de l’encore plus gros partie d’opposition, il fait nécessairement plus parler du lui que les autres.

Notons qu’un blogueur de droite pourra chercher « Harlem Désir » mais ça fait plus de caractères. Nous avons aujourd’hui, par exemple, Harlem Désir qui minimise les propos de Vincent Peillon. Je vous assure que si j’avais été à droite, j’aurais pu en tirer un billet d’au moins un A4. Ensuite, nous avons une dépêche où l’on apprend qu’il dit le contraire de François Hollande à propos de la fiscalité. Ensuite, des articles signalent qu’il met au défi Jean-Michel Guérini de donner des noms… Il y a aussi des informations à propos du non cumul des mandats et du droit de vote des immigrés aux élections locales mais, à vue de nez, il ne me parait pas souhaitable, pour un blogueur de droite, de rebondir dessus. Se moquer des promesses non tenues par « l’adversaire », hors périodes électorales, serait relativement grotesque : un blogueur de droite devrait se réjouir quand des promesses ne sont pas tenues.

Enfin, c’est son problème.

Pour en revenir à Jean-François Copé et au blogueur de gauche, les informations sont réjouissantes, ce matin.

Voir la copie d’écran… Deux informations dominent. Le président de l’UMP cherche visiblement à mettre des bâtons dans les roues des autres cadres importants de l’UMP. Il semble vouloir torpiller un meeting de François Fillon et la candidature de NKM…

Je vous jure que tous les matins, on peut ainsi faire des chouettes billets pour se moquer de l’UMP.

Mediavox fait peau neuve

Mediavox a mis en ligne une nouvelle version, ce week-end. Beaucoup plus claire et simple que la précédente ! L'occasion d'y aller faire un tour !

Le grand prix de la mauvaise foi ?

Luc Chatel était particulièrement en forme, ce week-end, semble-t-il ! « La France, et je pèse mes mots, ressemble de plus en plus à une République bananière. » Riens que ça ! Après cinq ans de Sarkozysme…

« Surtout, Luc Chatel voit dans ce projet de loi, porté par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, des visées électoralistes et les craintes du Parti socialiste de perdre les élections intermédiaires :
« Quel est ce pays où l'on change la date des élections ? »
« Où l'on charcute les circonscriptions, où l'on modifie les scrutins tout cela pour le bon vouloir du pouvoir en place. » »

Ce pays est une grande démocratie où l’on change la date des élections pour éviter que dans la même année on se retrouve avec des élections municipales, départementales, régionales, européennes et sénatoriales !

Ce pays est une grande démocratie où les partis politiques s’entendent pour ce genre d’opérations, comme il y a une dizaine d’années, avec la droite au pouvoir, il avait été décidé de repousser les élections municipales de 2007 (6 ans après celles de 2001) en 2008 pour ne pas avoir, en 2007, une Présidentielle et des municipales…

Le charcutage des circonscriptions ? Heu… Le redécoupage des cantons était prévu par la réforme territoriale de Nicolas Sarkozy avec la « fusion » des Conseillers généraux et des Conseillers régionaux.

Luc Chatel cherche à battre un record ?

24 février 2013

L'humour, toujours l'humour ! Sauf à l'UMP...

Voila les chefs de l’UMP scandalisés par la vanne de François Hollande ! « Une première visite du Salon de l'agriculture et un trait d'humour qui passe mal. À une fillette qui samedi sur un stand où il s'arrêtait lui a lancé «je n'ai jamais vu Nicolas Sarkozy», François Hollande a répondu dans un sourire «bah, tu ne le verras plus!», suscitant des rires dans le cortège présidentiel, selon des images de iTélé, relayées et partagées depuis hier après-midi. »

Certains confrères reviennent dessus, comme Elooooody et Bembelly. Tiens ! Allez le voir chez les jeunes limougeauds.

C’est un bon mot de François Hollande à un môme ! Faut reconnaître que ça nous change du « Casse toi pauvre con » de Nicolas Sarkozy à un précédent salon de l’agriculture.

NKM : « C'est une mauvaise blague, donc c'est un dérapage. Ça n'a pas sa place dans la bouche d'un président de la République. » Luc Chatel : « François Hollande ne fait plus rire les Français et derrière M. Petites-Blagues se cache beaucoup de petitesse vis-à-vis de son prédécesseur et beaucoup de mépris vis-à-vis des Français (...) qui ont voté pour lui. » et «Donc, de grâce, Hollande, soyez à la hauteur de vos fonctions » Frédéric Lefebvre : « sa phrase maladroite sur Sarkozy est lourde de sous-entendus, de calculs politiciens et en plus à une petite fille de 6 ou 7 ans ! » et « C'est déplacé. »

J’en passe !

Mesdames, Messieurs, pétez un coup, ça ira mieux ! Je vais le dire autrement : je commence à en avoir sérieusement marre de ces vierges effarouchées sans le moindre humour, la connerie à fleur de peau.

Dans un autre blog, je signalais la page dessin d’humour du site web de l’UMP. Je vais illustrer ce billet avec un dessin d’humour extrait de ce site.

Voilà François Hollande présenté comme une couille molle devant Gérard Depardieu. Je n’invente rien. Vous pouvez aller vérifier, il y a des tonnes de dessins comme ça. Je ne trouve évidemment pas ça drôle : ça ne l’est pas. Le seul truc drôle est que l’UMP trouve ça drôle.

Je ne suis pas offusqué pour autant, je m’en fous. Il n'empêche ! Bonjour le respect...

L’UMP se couvre tous les jours de ridicule.Au niveau de la communication, ils sont au top ! J'ai même vu des blogueurs qui s'offusquaient dans Facebook...

Ils nous font bien rire.

Certes, dire « casse toi pov con » à un type était sûrement un trait d’humour… A revoir chez Elmone. C'est gentil de leur part de nous conseiller de le rediffuser !


Les confessions intimes du blogueur batave

Il y a des milliers d'années, 3000 ans avant l’invention du pain, des andouilles ont laissé de l'orge dans une jarre. Il s'est mis à pleuvoir. Les grains ont germé. Une deuxième pluie est venue et a déclenché le processus de fermentation. La bière était née. L'ivresse aussi et s'était vachement bon. L'homme étant rusé, il s'est mis à cultiver l'orge. Les hommes ont cessé leur vie de nomade et devinrent sédentaires. C’était une des premières révolutions de notre époque moderne !

Peu après, ils ont inventé la poterie pour leur permettre de faire cette bière, puis l’irrigation, la charrue, la roue, …

« Avec l’agriculture est aussi venu le besoin de développer les mathématiques, la monnaie, la comptabilité, l’écriture et le système cadastral. Certains dictionnaires les plus anciens étudiés par les anthropologues comportent jusqu’à 167 mots différents reliés à la bière. Le poème le plus ancien est un hymne sumérien adressé à la déesse de la bière ! La bière a donc accéléré la genèse des civilisations humaines… »

C’est une belle histoire, non ? Ce matin, j’en ai inventée une, pour l’anniversaire de mon copain Detoutderien, sans doute le type pour lequel j’ai plus d’affection, dans cette blogosphère. J’y ai plein de copains, comme Melclalex à qui je pique la photo d’illustration de ce billet.

La suite de l’histoire de la bière est à lire chez News Republic. Elle vient de Contrepoints, un site libéral…

Voilà mes raisons de bloguer : apprendre, échanger, rigoler, écrire, lire, …

Mes copains Juan de Sarkofrance et Bembelly se lancent dans leurs confessions intimes de blogueurs, proche du Gouvernement. Pourquoi et comment en sont-ils arrivés là, comment ils le vivent ?

Ce sont des questions que j’ai la chance de ne pas me poser. J’ai découvert le blogage par hasard. J’ai toujours aimé déplacer mes doigts boudinés sur un clavier. Je suis devenu Blogger, une éternité avant eux, à l’échelle de la blogosphère.

Il y a des mauvais moments. Hier, par exemple, j’ai été pris à parti par un blogueur libéral. J’en ai fait un billet. Un blogueur justicier de la gauche de la gauche s’en est moqué. J’en ai fait un billet sur un autre blog que j’ai effacé. Il y a, comme ça, sur le web, un tas d’individus qui se croient supérieurs aux autres. Je m’en fous mais ça m’énerve sur le coup.

J’ai toujours été de gauche, beaucoup moins modéré à une époque que maintenant. J’ai l’impression d’avoir  toujours blogué. J’aurais pu m’arrêter le soir du 6 mai 2012. Je continue. J’ai défendu François Hollande, je défends le Gouvernement. La gauche a eu assez de difficultés à reconquérir le pouvoir… Je ne suis pas d’accord avec toute la politique menée. Parfois, je dis quand je ne suis pas d’accord, parfois je philosophe…

Juan dit : « Le blogueur batave doit être schizophrène. » Il se trompe. Il va être midi, on est dimanche, je vais aller boire l’apéro avec le vieux Jacques. C’est un vieux de con de droite. On s’engueule tout le temps. Mais je l’aime bien. Tous les dimanches, vers midi quinze, je vais à sa recherche, pour un échange de tournées, des engueulades, de la rigolade, …

Je crois profondément aux grandes lignes de la politique menée. Je crois qu’il faut un consensus. C’est facile pour certains de rester derrière leurs claviers et de ronchonner, de critique, …

L’histoire de la bière, c’est aussi celle du libéralisme. Des braves gens ont inventé un nectar par hasard, ont développé l’agriculture, puis le commerce, puis l’industrie, … Il a fallu mettre des règles, l’Etat est né. Il faut le gérer. Permettre à de nouveaux génies de faire des inventions sublimes tout en permettant à tout le monde de vivre, sans privilège, dans une égalité des droits. Nous en sommes à la mondialisation. On a encore vu cette semaine un fou furieux d’un mauvais libéralisme mais au nom de lui invectiver les entreprises et les ouvriers français. Il nous faut développer les règles pour permettre d’accompagner tout le monde dans une mutation de la société.

J’ai choisi des gens pour défendre ces règles et, derrière mon clavier, je tiens mes blogs. Comme avant.

Entre temps, on a inventé la démocratie. Le fonctionnement de nos institutions n’est probablement pas l’idéal mais on a rien trouvé de mieux que d’élire des gens pour fixer ces règles. Ils sont confrontés à des événements extérieurs. Ils doivent déclarer des guerres, faire des lois, pendant que d’autres cultivent des céréales et d’autres développent des logiciels informatiques pour des banques.

On ne peut pas être d’accord avec tout. Tout le monde ne peut pas être d’accord avec tout. C’est le jeu de la démocratie. Il faut une espèce de consensus.

Je n’ai pas besoin de trouver des raisons pour bloguer ou pour défendre François Hollande. J’aime bien défendre François Hollande même quand il est indéfendable.

Et j’aime bien taper sur la droite. Où j’ai des copains. Comme à gauche.

Vive les blogs ! Vive Hollande, Bembelly, Sarkofrance, Melclalex, Detoutderien ! Vive la bière !

Tant pis si ce sont des libéraux qui nous en font connaître l’histoire !

23 février 2013

Libéral inutile ?

Entre Pierre Chappaz et moi, c'est une longue histoire. Ca a commencé par une vague amitié, une bonne amitié, même, comme celle qui peut exister entre les hommes qui ont une passion commune, les blogs en l'occurrence. 

Il y a six mois, nos visions ont divergé. Je n'en pouvais plus que mon petit blog (qui a été pendant trois ans premier blog politique dans le classement fait par la boite dont il était le patron) soit mélangé à des blogs de personnalités politiques et des blog professionnels de grosses machines, disons-le, de droite, voire d'extrême droite.

Nous nous sommes fâchés.

Il a continué et fait monter son propre blog et les blogs proches des opinions politiques qu'il défend, un pur libéralisme, celui  qui n'existe que pour montrer des belles photos de vaches dans les alpages...

Dès qu'on lui fait la moindre critique, comme celle d'avoir une boite en France mais de vivre à l'étranger, ce qui lui permet de ne pas payer d'impôts, il se fâche.

Aujourd'hui, je découvre encore un billet contre moi, alors que j'ai demandé 15 fois à ce que mon nom ne soit pas cité dans les blogs (mais les libéraux pensent surtout à leurs propres libertés), en m'appelant "banquier" comme si c'était un gros mot. Je ne suis pas banquier mais informaticien employé par une banque.

Et c'est ce type qui me parle de respect !

Ce type permet d'insulter la France et il me parle de mon manque de respect.

Ce qu'il y a de bien, c'est qu'on va pouvoir continuer ainsi pendant des années à s'invectiver mutuellement. Pendant ce temps là, je continue à payer mes impôts en France et à bosser pour le pays que j'aime.

Je me rappelle d'un temps où je me battais pour monter dans le classement de blogs créé par le type en question pour se faire un nom dans la blogosphère. Je prenais à parti des blogs, ça nous faisait des liens et on montait dans les classements. Jamais je n'ai dévoilé le nom d'un blogueur ou sa profession. Et jamais je n'ai considéré une profession ("le banquier") comme une insulte.

Et jamais je n'ai donné de leçon de respect à personne. 

Il insulte la France et dit que le respect est la condition du débat. Bravo...

Politique économique : si la droite redevenait humble ?

Pierre Moscovici a prononcé un important discours, hier, suite à l’annonce de la révision des objectifs en matière de déficit public. Comme il a beaucoup tapé sur la gestion de ses prédécesseurs, j’ai trouvé amusant de diffuser une partie de ses propos, dans mon blog. Evidemment, quelques commentateurs de droite sont intervenus, sur le thème : ah oui, c’est facile, nananère, mais on peut aussi revenir sur les machins des gouvernements précédents, comme les 35 heures.

Soit ! Mais la droite est au Gouvernement depuis 10 ans et l’économie du pays part en couille depuis 40 ans, dont 15 ans de gestion par la gauche et 25 par la droite. Les 35 heures faisant en sorte que la France a la productivité horaire la plus forte, le fait que le déficit commercial de notre pays, contrairement à celui des Allemands soit plongé dans le rouge depuis 10 ans et s’y enfonce progressivement aurait tendance à me faire penser que la droite devrait être plus prudente dans ses analyses…

François Fillon, par exemple, publie un billet incendiaire sur son blog. L'homme de la France en faillite déclare : « Depuis mai 2012, je n'ai eu de cesse de mettre en garde le gouvernement contre les déséquilibres de sa politique économique et le risque de déclin. En septembre, lors de la présentation du Projet de loi de finances pour l’année 2013, je dénonçais déjà un budget de récession n’assurant ni la rigueur, ni la croissance. » Il peut dénoncer mais pendant les cinq ans qu'il a passés à Matignon, la dette est montée de 600 milliards. Il évoque un risque de déclin mais d’où vient le déclin ? Qui n’est plus un risque, d’ailleurs, depuis son passage à Matignon.

En arrivant au pouvoir, en 2007, avec Nicolas Sarkozy, ils ont commencé par s'asseoir outrageusement sur les règles européennes en matière de déficit, avec la loi TEPA qui était pourtant annoncée comme étant une catastrophe, et pas seulement par des blogs de gauche. Tiens ! « Selon EcoWeek, hebdomadaire d'analyse de BNP Paribas, le paquet fiscal est un « pari risqué » et « Malgré la cohérence apparente de la stratégie d'ensemble, le budget 2008 représente un pari sur la croissance, assez risqué dans une économie ouverte à la compétitivité détériorée, notamment vis-à-vis de l'Allemagne - qui récolte aujourd'hui les fruits de son avance dans les réformes. [...] sans effet positif sur la croissance, le train fiscal (entre 12 et 15 milliards d'euros en année pleine) conduirait le gouvernement soit à une dégradation des ratios de déficit et dette publics - contrairement aux engagements européens de la France - soit à préserver les finances publiques au prix d'une politique plus restrictive par ailleurs, ce qui réduirait sa marge de manœuvre pour mener à bien les réformes structurelles. » »

De fait, quand la crise est arrivée, la France n'avait plus de marge de manœuvre. La dette est passée de 60 à 90% du PIB. C’est bien son Gouvernement sous l’ordre de Nicolas Sarkozy qui a volontairement explosé le seuil de 3%.

Cette loi aurait du permettre l'augmentation du pouvoir d'achat et donc de la consommation sans garantie d'une augmentation de la consommation de produits Français, donc sans impact positif pour l'économie. Quand la droite s'adonne à la politique de la demande... Je critiquais cette loi pour des raisons politiques (la défiscalisation des heures supplémentaires serait une catastrophe pour l'emploi et je suis un farouche défenseur des droits de succession) mais la plupart des économistes étaient contre. Même Gilles Carrez, député UMP, craignait les impacts sur le déficit extérieur.

Ainsi, de 2007 à 2012, on a eu la pure politique budgétaire de l'histoire de la Cinquième à cause d'une loi emblématique mais débile juste avant une sérieuse crise économique. On a même eu droit à une des plus stupides réforme de l'histoire, celle des retraites, qui aurait du nous permettre de sauver le système. On s'aperçoit maintenant que tout est à refaire...

Le Quinquennat précédent n'avait pas été piqué des vers, non plus. Jacques Chirac avait commencé par appliquer son programme, avec une baisse des impôts sur le revenu pour les plus aisés. Toujours la politique de la demande vue par la droite... Notons qu'on avait eu aussi, à cette époque, une réforme des retraites, emmenée par François Fillon... A ce niveau d'incompétence, on devrait faire preuve d'un peu plus de discrétion.

Ainsi, nous avons le deuxième Gouvernement de suite qui s’assoit sur les règles déficitaires fixées par l’Europe, je peux estimer qu’une certaine prudence dans leurs propos s’impose. Un peu de respect se mériterait quand un Gouvernement de gauche, fidèle à ses engagements électoraux mais contrairement à l’avis de son propre camp, s’efforce de faire cette action qui est de remettre de l’ordre dans nos comptes.

Pendant toute cette période, on a vu le commerce extérieur passer dans le rouge, notre industrie laminée, les entreprises fermer et les plans de licenciements n'en finissent plus.  Parallèlement à ça, la politique Européenne a été une catastrophe, nous arrimant à Angela Merkel, soutenu par des anglais dont les agences de notation viennent de sanctionner la mauvaise gestion...

Au fait ! Dernière connerie en date de l'Europe, pas plus tard qu'hier, ils ont menacé la France de l'envoyer en justice pour une sombre histoire de TVA sur le disque numérique. Comme si elle n'avait que ça à foutre ! Tiens ! Si elle pouvait s'occuper de la fiscalisation des entreprises extra européennes qui font chez nous du commerce par internet. Un de ces jours, mes livres numériques, je les achèterai chez Google ! Adieu la TVA ?

Il me paraît donc parfaitement légitime de taper sur la gueule de cette droite française qui nous a foutu dans une merde noire.

En, revanche, qu'est-ce trouve la droite à mettre sur le dos de la gauche ? Les 35 heures... Pour le reste, elle ne trouve rien. Elle peut chercher, les comptes publics et sociaux étaient à peut près à l'équilibre en 2002. Le chômage avait baissé. Certes ! Nous n’étions pas encore sortis de cette crise qui date du début des années 70 et, surtout, on ne peut pas se réjouir uniquement parce que le chômage était passé quelques temps au dessous des 8%... Une nouvelle crise commençait : l’éclatement de la bulle Internet. Encore, comme celle de 2008 qui continue à nous les briser, un pur produit du libéralisme ! L’indice boursier significatif correspondant, le Nasdaq, avait été multiplié par trois entre fin 98 et début 2000 pour revenir à son niveau normal un an plus tard. Un immense bordel. On avait cru que « rien » valait « beaucoup ». Que « le numérique », le « virtuel », donc, allait remplacer l’économie réelle.

Les 35 heures ! Elles sont restées pendant des années la seule arme de la droite contre la gauche. Pourtant, quel est le meilleur atout de la France, aujourd’hui ? Son taux de productivité horaire… Une heure de main d’œuvre en France rapporte 45,4€, contre 41,5 aux USA et 37 dans l’Union Européenne.

Et qu’est-ce qu’on nous dit ? Que notre industrie n’est pas assez compétitive. Répétez après moi : notre industrie n’est pas assez compétitive… La droite française a réussi le tour de force à imposer ce paradoxe : les entreprises françaises ne sont pas assez compétitives mais les employés français sont les plus productifs ! Très fort !

Tiens ! Vous connaissez l’AFII ? L’Agence Française pour les Investissements Internationaux, un machin créé… sous Jospin. Bref… Son site web est ici. Vous pourrez y télécharger ce tableau de bord de l’attractivité de la France. Vous pouvez le lire (en diagonale), on y trouve plein d’informations intéressantes. Je vous les livre en annexe, suite à ce billet.

La France est la première destination des investissements étrangers dans l’industrie (sur le site du Ministère du Commerce Extérieur). La France est deuxième, toutes branches confondues, pour les projets d’investissements étrangers, première pour les indications fiscales, pour le nombre de marques déposées, pour le prix de l’électricité. La France est troisième pour le transport ferroviaire des marchandises, le personnel de Recherche et Développement, quatrième pour la création de nouvelles entreprises (loin des idées reçues, hein !),

La France est un des pays les plus attractifs au Monde pour les entreprises étrangères et a une des meilleures productivités horaires mais on nous présente en permanence comme avec un déficit de compétitivité.

Mon ami Seb Musset dénonce dans un billet comment les « médias autorisés » ne parlent que de dette, de déficit, de relance de la croissance, de retour dans les clous de Bruxelles, d’un état qui dépense trop, …  Et de retour de compétitivité.

On cherche 10 milliards par ci, 20 par là, … Aucun de ces spécialistes audiovisuels ne parle de taper dans les niches fiscales (120 milliards), l’évasion fiscale (50 milliards), …  « Vu le niveau élevé de la productivité française (45,4 euros / heure travaillée) et la baisse continue de la part des salaires dans le PIB depuis 30 ans au profit du capital (- 9.3 % en 20 ans, soit 100 milliards passés de la main du travailleur à celle de l'actionnaire), si l'on voulait inverser la dynamique, remplir les caisses de l'état tout en redistribuant du pouvoir d'achat pour faire repartir la consommation, il s'agirait prioritairement de taxer plus fortement le capital, d'augmenter les salaires et de partager le temps de travail (les 35 heures sont un mythe, la moyenne d'un temps plein en France est à 41.2 heures). Bref, les trois pistes que l'on s'interdit "moralement", en persistant à prolonger la stratégie de l'échec. » Seb évoque plein de choses, notamment la baisse de la part du travail dans le PBI qui n’en finit pas de baisser, le chômage qui permet d’exercer une pression salariale,… « Le salariat implose, la flexibilité s’impose, le travail gratuit s’invite progressivement dans les consciences. » Je ne vais pas trop le citer, je pourrais perdre mon statut de blogueur de Gouvernement.

Je vais tenté de conclure.

J’ai parlé d’un rapport de l’Agence Française pour les Investissements Internationaux. Les données sont bonnes. Les chiffres datent de 2011 et sont donc pour partie à mettre au crédit des Gouvernements de droite.

Parallèlement, ces derniers ont réussi à foutre une merde notoire dans notre comptabilité publique, détruisant progressivement les services publics et notre système de protection sociale, soit dit en passant ce qui fait une part importante de notre attractivité. Ils ont réussi aussi à faire en sorte que notre commerce extérieur tombe dans la déchéance… La France a peut-être le plus fort taux de cotisations sur le travail mais le reste de la fiscalité est totalement à l’avantage des entreprises, des investisseurs et des plus riches.

Le Gouvernement français a la lourde responsabilité de devoir mettre de l’ordre dans tout ce bordel mais il n’est pas erroné de dire que c’est la gauche qui a fait les efforts budgétaires pour rentrer dans l’Europe (à la faveur d’une conjoncture favorable alors que la droite s’est pris deux crises dans la gueule) et, surtout, fait en sorte de développer l’attractivité de la France par la création de l’AFII et en rendant la productivité horaire bien meilleure… (c’est mon côté pas du tout objectif). Il n’est pas erroné, non plus, de dire que c’est la droite qui a torpillé non seulement les comptes de la nation mais aussi le commerce extérieur. Ce sont des faits…

La droite doit assumer. Elle ne le fait pas.

Alors, je vais maintenant donner des nouvelles de l’UMP : « Le président de l'UMP Jean-François Copé a invité par courriel les cadres de son parti à une "audio-conférence" mardi soir prochain. Soit au moment même où doit avoir lieu le grand meeting de rentrée de son adversaire François Fillon... » Je n’invente rien. Voilà l’opposition en France…

Jean-François Copé a diffusé un communiqué de presse. « Les premiers résultats de l’action économique de François Hollande, évalués aujourd’hui par la Commission européenne, sont mauvais et inquiétants. Qu’attend-t-il pour changer de politique ? » Ce ne sont pas les premiers résultats de l’action économique de François Hollande. Ce sont les résultats de l’action économique de l’UMP pendant 10 ans qui a réussi le tour de force a décaler une partie des plans sociaux après l’élection. Qu’attend-il pour changer de politique ? Mais il le fait progressivement. Il réoriente 10 ans de mauvaise politique qui ont laissé une marge de manœuvre extrêmement faible.

« Ce que l’UMP reproche à François Hollande, ce n’est pas seulement d’avoir menti aux Français pour conquérir le pouvoir, c’est d’échouer. C’est ce que montre clairement la Commission européenne. » Ce n’est pas François Hollande qui a échoué. C’est la droite française. Ce n’est pas François Hollande qui a menti pour conquérir le pouvoir mais la droite française, en 2002 et en 2007, promettant et pratiquant des baisses d’impôts qui n’ont absolument pas relancé la consommation mais sont parties dans les poches des plus aisés et des importations d’iPhone et d’autres cochonneries qu’on ne sait plus produire.

« Contrairement à l’objectif qu’il s’était fixé, la France ne respectera pas son engagement de réduction du déficit en 2013, tout comme l’Espagne, la Grèce et le Portugal. » Ben non ! Les dégâts provoqués par la droite étaient trop lourds.

« Au lieu de nous faire perdre du temps avec le droit de vote des étrangers et les manipulations électorales pour garder le pouvoir à tous prix, le gouvernement socialiste ferait mieux de s’occuper de la formation, de la production et de la défense des intérêts commerciaux de la France, avec l’emploi des Français comme première préoccupation. » Qui nous a fait perdre du temps, 10 ans ? Qui nous a plongés dans un immonde débat sur l’identité nationale pour cacher la misère d’une politique dévastatrice ?

Que l’UMP reste plongée dans sa propre misère interne et assume ses actes ! Et face preuve d’un peu d’humilité quand elle s’adresse au Gouvernement et au peuple français.


Annexe – extraits du rapport de l’AFII

« Avec 40,9 Md$ d’IDE [investissements directs étrangers] entrants, la France est en 2011 la neuvième destination mondiale, et troisième destination européenne, derrière la Belgique (89 Md$), le Royaume-Uni (53,9 Md$), devant l’Allemagne (42,4 Md$) et l’Espagne (29,4 Md$) notamment. »

« Près d’un salarié sur sept travaille dans une filiale de groupe étranger, et un salarié sur quatre dans l’industrie manufacturière. Cette ouverture est proche de celle observée au Royaume-Uni, mais supérieure à celle estimée en Allemagne ou en Espagne. »

« En France, la contribution des filiales étrangères à l’emploi (13 % en 2009) et à la valeur ajoutée (20 % en 2009) souligne l’internationalisation de l’ensemble de l’économie. Cette contribution est plus marquée dans l’industrie manufacturière : les filiales étrangères y assurent 25 % de l’emploi marchand, et 31 % de la valeur ajoutée (2009). »

« En 2011, elle a été le 2e pays d’accueil des activités de R&D après le Royaume-Uni. Accueillant 16,1 % de l’ensemble des projets étrangers de R&D recensés en Europe, la France devance l’Irlande (14,4 %) l’Allemagne (13,8 %) et l’Espagne (10,9 %). »

« En 2011, avec un PIB de 2 776 milliards de dollars à prix courants, la France est le 5e marché mondial après les Etats-Unis, la Chine, le Japon et l’Allemagne. »

« La position géographique de la France et la taille de son marché en font une plateforme de rebond vers les marchés européens. » « En 2011, avec 3,3 % des exportations mondiales de marchandises, la France se place au 6e rang mondial et au 3e rang européen. »

« L’un des atouts de la France tient aux coûts d’implantation et d’exploitation avantageux qu’elle offre aux entreprises étrangères. »

« Depuis la réforme du crédit d’impôt recherche (CIR) en 2008, la France est devenue le pays offrant le traitement fiscal de la R&D le plus avantageux pour les entreprises. »

« Le classement international de la qualité de la vie proposé par « International Living » positionne la France au 2e rang mondial. » « La France est, en 2010, le deuxième producteur européen d’énergie primaire tirée des énergies renouvelables. »