En salle

24 avril 2013

Radicalisation

Une partie de la droite s'est visiblement radicalisée. Certes, on peut toujours dire que les débordements des opposants au mariage pour tous est l'œuvre d'une minorité. Il n'empêche que les sondages montrent que de plus en plus de sympathisants UMP souhaitent des accords avec le FN. Le phénomène peut même être observé au travers des réseaux sociaux. Des blogueurs de droite que j'ai connus plutôt modérés sont devenus hystériques au fil des débats.

Les réseaux sociaux ne sont néanmoins pas spécialement significatifs. Il y a un effet de meute : les braves gens se motivent entre eux au point de se croire majoritaires et donc de justifier encore plus leur radicalisation au nom du peuple... Il s'en suit un procès en illégitimité de pouvoir en place et on entre dans une espèce de spirale. Je dis ça sans la moindre méchanceté : j'ai moi-même été dans l'opposition. Je me rappelle du "No Sarkozy Day" dans lequel j'avais plongé avant de faire un très rapide rétropédalage quand je me suis rendu compte que c'était complètement con.

La comparaison entre les blogs d'opposition de droite et blogs d'opposition de gauche s'arrêtera là. C'est un sujet que j'aborde souvent avec mon copain Falconhill. Les blogs de droite, maintenant, se contentent de faire de l'opposition de principe, du genre : "ils nous ont volé notre mariage, ils ne sont pas légitimes, ils n'ont pas le droit". Ou : "ils ont menti aux Français, le chômage continue à augmenter". A leur place, j'aurais tendance à la fermer sur certains aspects.

D'une part, même si le bénéfice des mesures prises par le gouvernement tarde à venir à un point où l'on peut légitimement se demander si elles sont bonnes, on ne peut nier que la gauche arrivant au pouvoir a hérité d'une mauvaise situation économique, ce qui n'était pas spécialement le cas de la droite que cela soit en 2002 ou en 2007. C'est la première différence entre le blogueur d'opposition de droite et celui de gauche : en 2007, nous n'avions pas vraiment de passif à "assumer". La dette n'avait pas augmenté de 600 milliards et le chômage de un million pendant que l'on gouvernait.

D'autre part, et c'est bien plus important, pour la plupart, nous n'avions pas un comportement monomaniaque. Nous avions bien sûr des critiques générales du gouvernement, mais nous avions aussi des critiques ultraprécises de cette politique, nous faisions des propositions, nous critiquions notre camp politique, ... Vous pouvez fouiller nos archives de l'époque... Nos billets étaient beaucoup plus variés que ceux des blogueurs militants proches de l’UMP.

A ce sujet, il convient de noter que les blogueurs socialistes et ceux d'une droite modérée sont les seuls à critiquer régulièrement leurs propres camps. Les deux "extrêmes" sont beaucoup plus dans la défense systématique... Par exemple, essayez de critiquer le Front de Gauche, vous allez vous faire tomber dessus par des meutes de blogueurs hystériques.

L'autre différence est que nous étions beaucoup plus nombreux...

Comment expliquer cette radicalisation, que je crois mauvaise ?

Tout d'abord, il y a un parti politique délirant. Dès la Présidentielle, ils se sont lancés dans une bataille de succession, dans l'urgence, avec le résultat que l'on connait : le parti est coupé en deux et on ne sait pas si les dirigeants sont légitimes donc si le parti est légitime. C'est un mot que j'emploie beaucoup dans cette note parce que c'est au cœur du sujet.

En 2007, le PS avait mis 18 mois avant les premières élections internes, permettant aux courants de se reconstituer après l'élection. Dans une période intermédiaire, début 2008, il y a eu des élections municipales et le PS avait pu travailler ensemble et remporter de belles victoires. Certes, le parti s'était déchiré, fin 2008, et la légitimité de Martine Aubry a largement été remise en cause au sein du parti. Par contre, elle n'a pas été remise en cause à l'extérieur du parti par des sympathisants comme moi. Je vais dire du mal de Ségolène Royal. Que ses partisans ne se fâchent pas, je vais en dire du bien plus loin. A cette époque, il nous semblait qu'une direction du parti assurée par elle aurait été une catastrophe. En fait, il aurait fallu être membre du parti pour avoir des critiques à faire de Martine Aubry.

Ensuite, il y a le manque de fond de l'UMP depuis longtemps. C'est une machine à gagner les présidentielles mais une fois qu'elle a échoué, c'est la fin... Il n'y a pas de projet politique. C'est logique : c'est un parti conservateur. Du coup, le militant ou le blogueur de trouvent sans rien à défendre. Nous à gauche, on est peinard : tant que l'égalité ne sera pas parfaite, on aura toujours des sujets de revendication... (Smiley !)

L'UMP se trouve incapable de montrer un projet de société. C'est quand même fort ! Tout ce qu'elle a à nous proposer est de travailler plus... Pendant les trente glorieuses, la droite française avait un projet, une politique industrielle, la construction d'infrastructures, la grandeur de la France,... La crise économique est arrivée et la droite a perdu les principales élections dès 81. Elle a bien récupéré le pouvoir pour de courtes périodes mais elle l'a rapidement perdu. Ça a duré environ 20 ans. Elle a réussi à prendre le pouvoir en 2002 mais un peu par hasard. Il n'y a qu'en 2007 qu'elle a pu concilier un homme et un projet. D'ailleurs, Nicolas Sarkozy a fait un score exceptionnel au premier tour. Je crois bien que depuis 74, seul Mitterrand a réussi à faire mieux en 1988.

En 2007, le projet de Nicolas Sarkozy était vaguement d'inspiration libérale (mais ne l'était pas réellement : c'était une politique en faveur des plus riches, pas en faveur de la libéralisation économique, doublée d'un interventionnisme imbécile...). Toute l'essence du projet et de l'idéologie est rapidement passée à la trappe. A gauche, de fait, nous avions un projet décrit par l'excellent pacte présidentiel de Ségolène Royal puis retravaillé par le parti puis les candidats aux primaires.

Si j'étais à l'UMP, je me dépêcherais de travailler sur un projet audible qui se base sur autre chose qu'un degré de droitisation. D'ailleurs depuis 2010, le discours de Grenoble, le débat sur l'Islam, seule une course à la droite fait figure d'élément idéologique du parti. Ca n’en fait pas un projet pour la France (mais je ne dis pas que ce n’est pas important : pas plus qu’un gros réactionnaire, je ne veux voir des femmes voilées dans ma rue).

Je parlais de radicalisation : elle dure en fait depuis 3 ans mais il n'en sort rien.

Au moins, Marine Le Pen a un projet : sortir de l'Europe. Je me demande ce qu'en pensent les blogueurs qui militent maintenant pour un rapprochement ? Je les invite à aller sur le site web du Front et à lire le programme économique. La crise décrire est assurée.

Le fait que Marine Le Pen dispose d'un projet explique une partie de la radicalisation de certains blogueurs de droite, probablement, mais j'ai déjà fait assez de psychologie de comptoir.


C'est un long billet et il faut le résumer pour les fainéants.

Les blogueurs de droite profitent d’un débat de société pour s’autopersuader qu’il faut que l’UMP bascule encore plus à droite parce qu’ils n’ont pas d’autre chose à faire.

La direction de l’UMP est bien embêtée. Si elle lit les blogs, elle se dit qu’il faut opérer dès maintenant des rapprochements avec le FN en vue des municipales. Elle se dit aussi que cela pourrait fédérer les mécontentements et pousser les électeurs centristes vers la gauche. On en revient toujours au même.

Ce sont bien les municipales qui sont en vue. La droite a une large fenêtre de tir pour remporter gros : le vote de mécontentement contre le PS pourrait la faire gagner. Une alliance avec le FN pourrait lui faire perdre gros au centre. Ne pas faire d'alliance pourrait faire gagner la gauche à la faveur de triangulaires.

Marine Le Pen doit rigoler...

42 commentaires:

  1. Ainsi va la politique, le nez dans le guidon, à l'horizon limité par la prochaine échéance électorale (municipales, régionales, européennes, etc.); et, quand, brusquement, un camps se retrouve au pouvoir, c'est la panique "Zut: ça, ce n'était pas prévu! Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait?"

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  2. Pour Les Européennes, je crains un raz de marée FN pour deux raisons, la révolution conservatrice et le refus du progrès moderniste doublée d'un rejet du néo libéralisme. Ce que n'a pas compris la droite parlementaire et ce sur quoi le FN surfe.

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  3. Globalement pas en désaccord. Mais un point. Tu dis que l'UMP est incapable de proposer aujourd'hui un projet de société. Pourquoi pas ?

    Mais lors du dernier mandat, un an après l'élection présidentielle (Avril 2008), le PS en était également bien incapable. Et nous étions avant la blague de Reims.
    Ce que je veux dire par là, c'est qu'il est idiot d'entendre de l'opposition républicaine aujourd'hui qu'elle soit en ordre de bataille pour reprendre le pouvoir, qu'elle propose un projet tout beau tout clair tout bon.

    Sur la radicalisation, elle est aussi très présente à gauche. C'est pourquoi je pense qu'en effet il y a tension très fortes dans la société. Mais ce n'est pas du seul fait de la droite.
    Et le pouvoir en place a une grande responsabililité... (aussi parce que c'est lui qui est aux manettes)

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  4. FalconHill,

    Je le note dans le billet sous forme de boutade, mais le projet de la gauche est « éternel » : résoudre les inégalités, défendre l’opprimé,… Cela inclus un tas de chose : partager le travail et les richesses créées, … Il ne s’agit pas d’un programme de gouvernement. Néanmoins, on a la base du programme depuis le pacte présidentiel de SR. Or, depuis 2007 et le fameux « travailler plus pour gagner plus », la droite n’a rien sorti. NS n’avait pas de projet en 2012 à part deux ou trois bricoles.

    Mais je ne suis pas en train de faire un procès à l’UMP ou à la droite. Pendant l’année avant la Présidentielle, le PS avait des municipales à préparer, l’UMP n’a pas « cette chance ». Elle n’a en effet pas à avoir maintenant un programme. Pour le PS, il s’est fait après les primaires mais entre les municipales et la Présidentielle suivante, il a travaillé sur le projet. Depuis 2010, par exemple, François Hollande a battu la campagne pour travailler à « son rêve français ». Il y a bien eu la farce de Reims mais, encore une fois. On s’est pris une branlée en 2009 aux Européennes et il a fallu bosser après. Le bordel aura duré six ou huit mois.

    Là, on a l’impression que l’UMP ne fait rien et n’a plus rien à proposer depuis 2007.

    Sur la radicalisation, elle est forte à gauche mais pas vraiment au sein de la base électorale du PS, ces « environ 30% » de l’électorat. Alors qu’il y a un net clivage très visible dans les blogs dans ces « environ 30% » de l’électorat que représente la base électorale de l’UMP. Par ailleurs, cette radicalisation à gauche porte sur la politique économique. A droite, elle porte plus sur la politique sociétale. La nature des tensions n’est pas du tout la même. Par ailleurs, il y a une « frontière historique » entre l’UMP et le FN ce qui n’a jamais existé entre le PCF et le PS où l’on travaille ensemble depuis des années. Il n’y a juste qu’un pitre : Méluche, qui n’est pas suivi par la base militante du PS (dans les réseaux sociaux, on ne voit que les militants du Parti de Gauche).



    Elie,

    Il y a un peu de ça. Mais on sent en plus une forme de panique dans les militants « de la droite de l’UMP ». FalconHill, par exemple, (qui n’est pas à l’UMP) est beaucoup plus serein. Il ne parle pas de faire la révolution.



    Disp,

    C’est évident… Il y aura un raz-de-marée du FN. Mais qu’est-ce qu’un raz-de-marée ? 20%, 25 ? Ca n’en fait pas une majorité. Il est déjà arrivé que les deux grands partis se cassent la gueule à 12 ou 13% à ses élections. De mémoire Tapie avait fait chuter Rocard en 1994. Pasqua avait fait chuter Sarkozy en 1999. Et le PS a pris une branlée (moins importante que celle de Rocard et Sarko) en 2009 parce que les Verts avaient des candidats charismatiques (Cohn Bendit, Bové,…) et que le PS était en bordel suite au congrès de Reims.

    En 2014, il n’y aura pas de trublions. Le Front de Gauche et le FN feront probablement de bons scores, on va dire 35 à 40% à eux deux. Le Modem fera 10% et quelques petits candidats récupèreront au total 5%. Il reste 50% à se répartir entre l’UMP, l’UDI, les verts et le PS, globalement. Soit à peu près ce qu’ils ont fait à la Présidentielle (55% ?).

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  5. C'est amusant que vous parliez de radicalisation. Des gens assis sur l'esplanade des Invalides, ce n'est quand même pas la grande terreur de 1793... Toutefois, oui, certains sont en colère et peut-être même radicalisé, mais n'est-ce pas (du moins en partie) en raison de mesures "radicales", ou de rupture, comme vous préférez, mises en place par ce gouvernement? Et je ne parle même pas des propos de certains de ses soutiens comme Bergé etc...

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    1. Amiral, non. Je dis en introduction que les actes visibles (violences,...) ne sont que marginales. Je fais bien allusion au changement de comportement de gens que je connais, notamment des blogueurs (je vous envoie des exemples par mail).

      Ils savaient qu'on allait faire ce mariage pour tous ! C'est même une des seules promesses que nous étions à peu près sûrs de tenir. Ce n'est pas une mesure radicale ! C'est une conséquence logique de l'élection.

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    2. On a, tout de même, assisté à quelque chose d'extraordinaire, comme le note J.-F. Kahn: la "droite républicaine" clamant que la rue a forcément raison et doit l’emporter sur la représentation nationale, que le Parlement n’est nullement représentatif du pays réel, que les élections au scrutin majoritaire ne lui confèrent aucune légitimité, pas plus qu’au Président de la République, que tous les chiffres donnés par la Préfecture sont faux, que le droit à l’insurrection contre une loi que l’on réprouve est sacré et que la vérité est du côté du peuple qui s’insurge.

      L'apparition d’une "UMP gauchiste", en somme.

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    3. On a entendu jusqu'à plus soif le même genre de discours à gauche - et surtout à l'extrême-gauche - au moment de la réforme des retraites, un sujet autrement plus important pour l'intérêt général que celui du mariage homo. L'opposition à cette loi dépasse largement la seule UMP, qui a du reste raté le train, tout comme le Front National; on y trouve la plupart des électeurs de droite, mais pas tous et surtout pas seulement: par exemple les DOM-TOM et les musulmans ont voté massivement Hollande en mai 2012, mais ils sont aussi très conservateurs sur le plan moral.
      Nicolas a raison de parler de radicalisation de la droite en général; mais je pense aussi que François Hollande s'est aliéné pas mal de monde avec cette histoire.

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    4. Élie, oui, c'est amusant. Mais d'un autre côté, on a vu la gauche défendre le mariage.

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    5. Je réponds en plusieurs étape à cause de l'iPhone.

      Rupert, le FN n'a rien loupé, au contraire. Il a gagné sur deux tableaux : la droite s'est radicalisée et les électeurs de droite traditionnelle se rapproche de ses idée, d'une part. D'autre part, il s'est très peu exprimé sur le sujet car son propre électorat s'en fout (il est même plutôt pour). Son électorat est un électorat populaire qui veut une protection économique et sociale. Les homos peuvent bien de marier s'ils veulent ce n'est pas ça qui donnera un boulot à leurs gamins et empêchera les fermetures d'usines.

      Il a évité de se ringardiser.

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    6. Je continue.

      Rupert, on ne peut pas comparer les réformes dont tu parles. Le mariage était déjà au projet et les mêmes avaient déjà réformé les retraites 6 ans avant. Et comme le soulignait Élie, c'est plus dans les gènes de la gauche de critiquer la légitimité du pouvoir.

      Enfin, on oublie un détail. Les français sont majoritairement pour cette réforme. A près de 60%. Je ne sais plus ce que pensaient les français de la réforme des retraites, mais si on avait interrogé que les gens concernés, ceux qui travaillent, 80% des gens auraient été contre.

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    7. Nicolas, c'est justement le fait que ce soit incontestablement "plus dans les gènes de la gauche de critiquer la légitimité du pouvoir" qui est étonnant: le "mariage pour tous" a fait descendre dans la rue des tas de gens qu'on ne voit d'ordinaire jamais manifester, et je pense que c'est inquiétant pour le pouvoir actuel. La réforme des retraites a mobilisé les contestataires habituels, syndicats, extrême gauche etc. C'est en ce sens qu'on ne peut pas comparer les réformes en question. Pour ma part, je pense qu'ils ne désarmeront pas. Je connais personnellement plusieurs de ces catholiques pratiquants qui se rendent depuis la fin de l'année dernière à toutes les manifestations; ce sont des gens qui ne vont habituellement même pas voter. Ils sont dans leur monde, leur truc, et là, le politique vient leur donner un coup de pied avec cette histoire. C'est comme cela qu'ils le vivent.

      Ensuite, il est vrai que le mariage était bien au projet, mais ton argument est purement rhétorique; on sait bien pour quelle raison François Hollande a été élu en mai 2012, et ce n'était pas pour son programme. C'était pour virer Nicolas Sarkozy à n'importe quel prix.

      Enfin, j'ai bien vu les sondages qui donnaient des scores faramineux en faveur du mariage homo. Je suis très sceptique quant à la validité de ces questionnaires, qui portent au plus sur un millier de personnes, et qui ne me semblent pas correspondre à la vigueur de la réaction à laquelle nous assistons depuis plusieurs mois. En effet, le mouvement initié par Frigide Barjot et quelques autres, et qui semble quelque peu leur échapper tout comme il échappe aux partis de droite, n'a bénéficié d'aucun soutien de la part des médias traditionnels. La mobilisation qu'il a réussi à susciter avec les moyens du bord est un beau succès. C'est étonnant dans un pays où près de 60% des gens seraient favorables à cette loi. Et qui n'étaient plus que 53% au 4 avril (sondage CSA).

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    8. Ton commentaire est trop long. Et tu n'as qu'une réponse. Tu n'es pas d'accord avec mes arguments dont certains ne seraient que rhétoriques. Tu nies le résultat des sondages, tu omets le fait que les manifestants contre la réforme des retraites étaient au moins deux fois plus nombreux ceux contre le mariage et tu supputes des conneries comme le fait qu'ils ne désarmerons pas alors qu'ils vont évidemment le faire.

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    9. Ben je t'ai simplement donné mon avis de mec de droite (désolé par la longueur de mon commentaire). J'ai peut-être tort, mais je te le donnes quand même ! De toute façon, seul l'avenir nous diras qui de nous deux était dans le vrai. Ou du moins le plus dans le vrai. On verra bien. Pour ma part, ça ne changera pas ma vie.

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    10. Non. L'avenir ne dira rien. Personne ne fera l'analyse.

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    11. Mais si. Les historiens passent leur temps à le faire. Je peux te le dire: j'en suis un.

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    12. C'est pareil. On parle de politique, pas d'histoire.

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    13. Ben non. Dans un an, tout ça sera entré dans l'histoire. Et alors on verra bien qui avait fait la meilleure analyse de la situation ce mois-ci: les optimistes invétérés comme toi, ou les pessimistes ronchons de la réacosphère (Jacques Etienne et les autres). Je partage globalement leur avis et cela me désole pour le pays. Cette histoire de mariage homo n'était pas nécessaire et laissera des traces. Hollande ne l'emportera pas au paradis; les tomates de Guy Mollet ne sont pas loin. Je crois que dans la situation dans laquelle nous sommes, il n'avait vraiment pas besoin de ça.

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    14. Ben si, nananère et tout ça. Ca ne sera pas inscrit dans l'histoire dans un an mais dans 10, 20 ou 50.

      Tu es un type de droite et pense que Hollande n'a pas besoin de ça. Mais il y a une partie de l'électorat qui ne pense pas comme toi et tu devrais prendre du recul.

      Parlons politique : si Hollande n'avait pas tenu cette promesse, il aurait été cuit.

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    15. LGBT et ActUp, combien de divisions ? Justement, je prends du recul et je pense que la plupart des gens se seraient amplement satisfaits d'une union civile. Ce serait passé comme une lettre à la poste et on n'en parlerait plus depuis octobre. En "dénaturant" le mariage, Hollande a agité la muleta, sans raison valable, et pour provoquer. C'est maladroit et dangereux, et là je parle politique.

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    16. Arrête de raconter n'importe quoi. Faire une union civile serait revenu à sortir le mariage du code civil. J'étais pour. Mais les mécontentements auraient été plus nombreux. Il n'a pas provoqué : il a tenu un engagement à propos d'un sujet qu'il avait besoin d'avoir dans le programme pour être élu.

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  6. La radicalisation ne peut être qu'en prenant position contre la politique dite européenne (celle de Merkel, en fait). Pour l'instant c'est inexistant. C'est ce que j'attends depuis des années. Avec le précédent élyséen, bien entendu il ne fallait pas y compter. On ne voit toujours rien venir, au contraire les mesures désastreuses sont votées, et bien votées. Revenir dessus signifiera donner un grand coup de pied dans le ventre de l'union européenne. De la part du consensuel de service il ne faut rien attendre de ce côté-là. Ou il aurait bien caché son jeu depuis vingt ans.

    On est maaaaal !

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    1. Bab, je crois que tu t'egares. D'une part, la radicalisation contre l'Europe est essentiellement d'extrême droite ou de la droite de l'UMP. Il ne me parait pas prudent de jouer avec la radicalisation. Par exemple, tu voudrais que la radicalisation se fasse contre NDDL et différents sujets.

      D'autre part, il pourrait y avoir une radicalisation vers le libéralisme. Nicolas Sarkozy était tout sauf un libéral. Il a donné de l'argent public pour sauver les banques. Un libéral aurait laissé crever les banques concernées et tant pis pour les clients. Toute la création monétaire actuelle est orientée vers les milieux financiers. A gauche, on préférait la voir orientée vers la population. Mais si on était dirigé par des vrais libéraux, la monnaie serait orientée vers le privé.

      Il pourrait donc y avoir une radicalisation pire que contre l'Europe.

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    2. Nicolas, sérions les problèmes.

      Cette Europe-là, celle de Lisbonne et la suite, est foncièrement perverse, et c'est pourquoi je lutte contre elle tout en étant terriblement européen, mais d'une tout autre manière. En fait européen dans un contexte d'une mondialisation humaniste, et non financière. Antifinancière, même.

      Le néolibéralisme n'est pas le libéralisme, mais une version radicalement pervertie où tous les coups sont permis pour écraser le concurrent quitte à faire jouer les institutions en sa faveur. Et la solution d'utiliser les oligarques au pouvoir (dont fait partie Hollande naturellement) est en première ligne. Cela fausse effectivement tout-à-fait le jeu libéral. S'il était réellement joué, avec tous les partenaires, cela n'aurait pas le côté atroce auquel nous assistons. Tu connais ma passion pour l'égalité : le libéralisme bien compris ne peut pas l'oublier. La compétition (que je déteste, mais c'est une option personnelle) n'a un sens que si tous ont les mêmes chances au départ (je n'ai pas dit à l'arrivée, là où joue la différence d'astuce, de force, de stratégie en somme).

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    3. On est donc d'accord. Le problème n'est pas l'Europe le problème mais la manière dont elle est gérée.

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  7. La radicalisation me semble obligatoire. Dès le 7 mai 2012, les militants UMP attaquaient personnellement le candidat Hollande. A la moindre possibilité d'avoir un mouvement important qui touche de très près au conservatisme, ils auraient dégainer.

    On peut être pour ou contre les impots, il n'empêche que le mouvement des pigeons a été la première grande attaque des anti. Certainement les costards cravates sont restés chez eux mais les médias ont commencé a radicalisé le clivage gauche droite.

    On a senti un président ne plus être crédible dans les journaux alimentant le moulin de ces personnes voyant un illégitime président.
    Ensuite arrive l'addition Hollande + Taubira obligeant les conservateurs à aller au front.

    Partant de la tout s'explique et tout s'accèlère. Un objectif faire plier le président mou, incompétent, ...

    Cette radicalisation profite à la fois à l'UMP et au FN. La population Française veillisante, il est interessant d'écouter les militants de plus de 60 ans parlaient de leur politique loin du discours hypocrite des politiques.
    On est bien dans l'assistanat, l'immigration, le "c'était mieux avant", les jeunes sont faignants,...

    Après ce positionnement est compréhensible, ils ne veulent pas perdre leur supériorité, leur argent, leur symbole, leur habitude,...

    Marine Le Pen aura peut etre quelques points en plus mais n'ira pas plus haut que 35 pour cent sans alliance avec l'UMP.
    Regardez le Tri partie à l'américaine c'est peut etre ce qui nous attend.

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  8. J'ai supprimé mat mégarde ce commentaire d'Elie :


    Vous attendrez encore longtemps, car on n'a pas le trop choix:

    http://tinyurl.com/bu3onvl

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    1. Le souci est que d'après le FMI, le coef multiplicateur des dépenses publiques en europe est 1.5. Donc pour tout milliard de dépenses publiques en moins, le PIB baisse de 1.5 milliard...

      Les deux publis d'économistes qui donnaient un vernis scientifique à l'austérité se sont révélées être bidonnées (choix des échantillons pour le texte d'Alesina, erreur de code excel pour celui de rogoff). Donc les base théoriques de l'austérité n'existent plus.

      On pourrait quand même en déduire qu'un changement de cap est possible...

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    2. Ce n'est pas un souci mais un problème et il est hors sujet du billet.

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  9. Ça devient amusant: l'UMP est inquiète du projet des Barjots de présenter des candidats aux municipales qui lui piqueront des électeurs, et de se transformer en mouvement à la Tea Party.

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  10. Analyse intéressante, j'aime bien qu'on me fasse réfléchir
    Ce que je crains est l'abstention de l'électorat de gauche aux prochaines élections.

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  11. Analyse intéressante, j'aime bien qu'on me fasse réfléchir
    Ce que je crains est l'abstention de l'électorat de gauche aux prochaines élections.

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    1. La plus grosse crainte est l'abstention. On ne peut pas se réjouir de voir Hollande élu par 22 pour cent de la population. Les chiffres de la popularité peuvent encore dégringoler.

      Restons néanmoins réaliste. La politique n’intéresse guère.

      Le temps passé devant les médias voyeuristes ne cessent d'augmenter posons nous la question si la politique revêt encore un interet pour une grande partie du peuple Français ?

      Je suis exaspéré de voir les critiques sur le gouvernement actuel ou précédent sans aucun argumentaire. Seulement ils se remplissent les poches et ils sont tous pourris.

      Après sur le gouvernement actuel, on peut être plus critique en argumentant car je trouve que la politique de Hollande n'aide ni l'employeur, ni l'employé donc au final personne n'en tire les bénéfices. C'est une chose qui ne s'est pas produit sous Nicolas Sarkozy où le patronat et les riches ont pu profiter.

      En tout cas, vis à vis de l'abstention, j'espère que simplement Marine Le Pen va avoir des responsabilités pour enfin donner la pleine mesure de son programme. Que l'on puisse voir que beaucoup de choses dite ne sont pas réalisable et encore moins efficace. Je suis las, d'entendre elle ferait du ménage etc... je rajoute toujours bien sur on verra au pouvoir que c'était impossible et irréaliste et surtout inefficace.

      Au final, ca permettrait peut etre d'avoir la possibilité de voir l'aile gauche du PS, EELV et le PG de présenter une véritable alternative crédible.

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    2. Peux tu approfondir ta réponse ?
      Regarde autour de nous, prenons l'exemple de l'espagne: Zapatero, social démocrate et Rajoy conservateur, au final le chomage ne cesse d'augmenter. Donc je sais pas si c'est rever ou pas mais pourtant les inégalités ne cessent d'augmenter et j'ai pas l'impression qu'on fasse quelques choses de clair.

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    3. Je dis simplement qu'ils ne sont pas crédibles.

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    4. Je ne comprends pas l'histoire de crédibilité.

      Si les gens veulent voir le FN de plus en plus au pouvoir, c'est qu'a un certains moment les pouvoirs UMP et PS ne sont plus crédibles.

      Tant que nous ne voyons pas de réellement changement, on ne peut croire qu'au changement venant d'autres systèmes ou courant politique.

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    5. C'est simple. En France 80% de la population pense que seuls le PS le modem l'UDI et l'UMP sont capables de gérer et ont une politique cohérente. Ils votent pour les autres par protestation. A gauche, beaucoup approuvent le programme de Melenchon mais savent qu'il n'est pas applicable. Maintenant stop. Cette discussion ne mènera nulle part.

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