Dans son
dernier billet, mon confrère Bembelly évoque l’évolution de la presse et de
la télévision avec l’arrivée des réseaux sociaux. Je vous laisse le lire. Il y
a deux volets : la presse qui est obligée d’aller de plus en plus vite et
de plus en plus court avec la diffusion rapide de l’information en 140
caractères et le twittos qui devient acteur de l’information.
Je vais le résumer en quelques mots. Les nouveaux supports d’information
(Internet via PC mais aussi tablettes et smartphones) font qu’on a un nouveau
rapport à l’information et Twitter apporte de l’interactivité… et une
limitation à 140 caractères. Les tweets sont repris par les télés et les
journaux et on a l’impression de participer à l’information, surtout si on est
blogueurs et que la presse fait appel à nous pour remplacer le travail de
journalistes. Lisez son billet, vous dis-je !
Comment cela va-t-il évoluer ?
Hé ho ! Je ne suis pas Madame Soleil…
Cette après-midi, Le Point a diffusé
un article annonçant une chronique de Georges
Buisson, fils de Patrick Buisson. Le Lab en a fait un
billet sur son site. J’ai tout lu. Je vais le résumer : « D’après son fils Patrick Buisson a promu sa propre théologie
et cherché à écrire le retour du christianisme dans le récit national pour
gagner des parts de marché. » Vous pouvez compter, ça fait 136
caractères. Je peux le tweeter. Je vais transformer ça en titre de billet de
blog : « Patrick Buisson : son fils
ne veut plus qu’il parle », parce qu’il faut que ça fasse moins de
140 pour que je puisse tweeter : « Sur PMA :
Patrick Buisson : son fils ne veut plus qu’il parle » avec un
lien vers le billet.
Ce titre est inspiré par celui du Lab. En le lisant, j'ai
immédiatement compris ce que Le Lab voulait dire ou alors je suis tordu. J'ai
compris que le fils avait honte du père mais je m'en fous.
Je suppose que l’information a fait le tour de Twitter mais
la véritable question est : a-t-elle la moindre importance ? Environ
deux heures après, une recherche dans Google News montre qu’elle a été prise par
deux autres sites d’information et deux « nouveaux médias » en ligne.
L’information va rester dans le « microcosme »,
résumée en 140 caractères.
Nous avons une première mode : consommer de l’information
en 140 caractères. Une mode a vocation à disparaître. Et cette mode reste
confinée dans un petit monde. Je crois qu’il y a sept millions d’utilisateurs
de Twitter en France et probablement quelques dizaines ou centaines de milliers
qui s’intéressent à la politique au sein de Twitter.
J’en suis pour ma part totalement lassé. Je le répète mais
au bout de six ans de Twitter, commenter l’actualité dans ce machin ne m’intéresse
pas, si ça m’a intéressé un jour.
Les médias ont trouvé un moyen d’interaction avec le public.
Les tweets sont cités en ligne, les gens sont contents, ils connaissent les
noms des auteurs des tweets qu’ils voient à l’écran, parfois ils sont repris. Pour
les média, parler de Twitter fait branché mais ils ne savent pas quoi en faire.
Les twittos ont trouvé un public. Tout va bien. Cela dépassera-t-il deux ou
trois ans ?
L’autre phénomène évoqué par Bembelly est cette gourmandise
qu’a le public par « l’information courte », les dépêches AFP
simplifiées,… Ca n’a pas changé beaucoup. Ce qui m’intéresse est l’information
qui va aux oreilles du grand public. Je lis donc une presse relativement
populaire comme la majorité des citoyens…
Par ailleurs, « les gens » aiment bien l’information
gratuite. Avec les nouveaux moyens de communication, elle est disponible plus
facilement mais elle l’a toujours été, avec la télé et la radio, voire les
journaux dans les bistros puisque je lisais Le Parisien toujours les jours
avant même d’avoir internet. La presse, notamment écrite, continuera à gagner
de l’argent avec le vrai travail de journalisme qu’elle peut faire. Lire Le
Parisien (je n’ai rien contre eux, c’est celui que je connais le mieux) n’a un
sens que pour le « sujet du jour », les interviews exclusives… et les
pages locales, sportives et hippiques, les jeux, la partie magazine. A peu près
tout le reste est disponible sur internet la veille.
« L’affaire Buisson » fera peut-être un
entrefilet, demain… Quant au Twittos, acteur de l’information ? Le « Téléphone
sonne » n’est pas nouveau… Ni les SMS surtaxés…
Avec Twitter, on a l'information avant les autres. Et alors ?
Avec Twitter, on a l'information avant les autres. Et alors ?
Nicolas, je pense que les choses vont changer avec ce nouveau format que je qualifie d'info-Tweet. Twitter est un réseau social qui peut être va disparaître (je ne suis pas Madame Soleil non plus ;-) ), c'est ce format court qui marque une rupture dans notre façon de consommer l'info.
RépondreSupprimerL'info-tweet est sorti de twiter et s'impose comme le nouveau format MacDo de l'info. Le Lab en a fait son fonds de commerce et ça marche plutôt bien.
Je ne sais pas de comment sera l'info de demain, mais, cette interactivité du fait du monitoring partout va se structurer, certainement avec d'autres supports. Au texte viendra se greffer l'image et le son, voire la réalité augmentée etc...
Une certitude, notre consommation d'info est dans une nouvelle ère, celle de la malbouffe. Certains finiront par chercher les beaux restos, pour faire chic.
Non ! Cette information n'apporte rien et Le Lab n'a pas de revenus. Cette information courte était déjà importante avant. Regarde France Info et les quotidiens gratuits. Regarde aussi les quotidiens régionaux hors Bretagne et Paris : l'information nationale n'est pas traitée en plus de deux pages.
SupprimerLe commun des mortels n'en veut pas. Et c'est celui qui rapporte.
Quoi qu'il en soit, on le saura très vite. La présidentielle 2017 sera un marqueur important...
RépondreSupprimerÀ suivre.
Ou pas ! En 2007, on s'est complètement trompé. En 2012 on a surestimé.
SupprimerJe ne crois pas qu'il y ait d"information gratuite", pas plus qu'il n'y a de "médecine gratuite": il y a toujours quelqu'un qui paye, même si ce n'est pas celui qui consomme, ou bien pas au moment de consommer: pour la médecine, c'est le cotisant social; pour l'info, c'est celui qui paye sa redevance, ou celui qui achète des espaces publicitaires, ou le Parisien qui offre des exemplaires aux bistrots pour se faire connaître et que les gens l'achètent (ça entre dans son budget publicitaire); mais enfin, les gens qui diffusent de l'info à la télé, à la radio, dans les journaux "gratuits" touchent bien des salaires, donc il y a bien quelqu'un qui paye toujours.
RépondreSupprimerLe Parisien diffuser des numéros gratuits ?
SupprimerSinon, oui : il y a toujours quelqu'un qui paye. Par contre si un "vrai journal" sort une une information, rien n'empêche les autre de la répéter. Voir l'affaire Cahuzac où tout ce qui était dit par Mediapart était repris par les concurrents (et par les blogs). Le système est bien en danger.
En fait le débat est appauvri par twitter, des fois mieux vaut un bon billet de blog. La complexité n'est pas facile en 140 caractères
RépondreSupprimerOn est d'accord mais comme les blogs ne sont lus par personne, ça ne change rien.
SupprimerPour un journal en ligne, il y a peut-être un moyen, à plusieurs étages.
RépondreSupprimer- un twit lance une accroche et un lien
- le lien aboutit sur le début de l'article (4 ou 5 lignes, plus si l'article est vraiment étoffé)
- le reste de l'article est payant
C'est peut-être une solution. Peut-être. Ainsi selon la motivation du lecteur, l'info passe plus ou moins tronquée. On ne peut pas obliger à lire 6 pages de développements à celui qui a juste besoin du titre.
Tiens ! Je n'ai pas répondu à Bab, ici ! Toutes mes excuses.
SupprimerTu as raison. Mais les informations payantes sont souvent reprises par la presse "gratuite" et les blogs. Est-ce qu'on a eu besoin d'un abonnement à Médiapart pour suivre l'affaire Cahuzac ?