En salle

31 juillet 2013

Les vacances du Gouvernement

Mes dernières vacances datent de Noël. Je suis fatigué. Quand on bosse, c'est normal. C'est assez facile à comprendre. Les ministres bossent. Ils sont fatigués. Ils devraient prendre des vacances. C'est la même histoire depuis 2003. On ne parle que de ça à cette époque. Cette année, ça semble pire, avec ce qu'on lit dans la presse et François Hollande qui ne part pas et empêche les ministres de partir. Il leur donne même des devoirs de vacances.

Ce n'est pas que le travail qui est fatigant. C'est un peu la routine quotidienne, le train train, mais c'est aussi le stress, les responsabilités, les urgences à traiter, les conflits avec les clients, les fournisseurs, les collègues, les usagers, les parents d'élèves, les concurrents, les électeurs, les journalistes,... Rayez les mentions inutiles selon votre boulot.

Mon confrère Sarkofrance pense que "c'est comme ça", de nos jours les ministres ne peuvent plus prendre des vacances. Il cite des exemples :

« Imaginez une nouvelle émeute publique tandis que Manuel Valls se repose dans le pays basque espagnol. Imaginez une nouvelle catastrophe ferroviaire pendant que Frédéric Cuvillier, notre ministre des transports, se repose quelque part en villégiature en Corse. Imaginez qu'une panne paralyse l'ensemble du réseau Free ou SFR tandis que la ministre déléguée à l'économie numérique serait en vacances lointaines.  Imaginez qu'un musée brûle alors qu'Aurélie Filippetti (Culture) se dore le dos quelque part dans le Sud. Imaginez qu'un lycée vide soit vandalisé en plein été mais que Vincent Peillon (Education) ne soit pas là pour commenter la triste affaire au micro de BFM-TV. Imaginez quelques morts de trop à cause de la chaleur mais que Marisol Touraine (Santé) soit trop éloignée pour réagir. » 

J’abrège sa liste.

Notre confrère Authueil est sur une ligne totalement opposée. « On touche le fond. Un ministre, un gouvernement est là pour donner le cap, donner des impulsions, trancher et arbitrer. »

Il a évidemment raison. Les ministres ne peuvent pas tout faire. Ce n’est pas Manuel Valls qui va calmer les émeutes publiques ni même organiser l’intervention de la police : ce n’est pas son job. Ce n’est pas Frédéric Cuvillier qui va soigner les blessés d’une catastrophe ferroviaire. Ce n’est pas Aurélie Filippetti qui va éteindre l’incendie. Ce n’est pas Vincent Peillon qui va réparer les dégâts. Ce n’est pas Marisol Touraine qui va… qui va quoi, d’abord ? Enterrer les morts ou dire qu’il faut laisser les vieux entrer dans les supermarchés climatisés ?

Les élus ont donné les instructions, les services ont travaillé. Mon confrère Romain Blachier, adjoint au maire dans le septième arrondissement de Lyon, a présenté dans son blog, par exemple, le travail fait en prévention d’une éventuelle canicule.

Jean-François Mattéi a perdu son job de Ministre en 2003 après la canicule qui a fait 15000 morts. Selon Wikipedia : « On lui reproche de n'avoir pas pris la mesure du drame à temps, et de n'avoir pas pris les mesures d'urgence nécessaires. Sévèrement critiqué par les médias, il ne fera pas partie du gouvernement suivant. » Les médias ? Ils étaient l’objet de mes deux précédents billets. C’était quoi les mesures d’urgence qu’ils recommandaient ? Qu’est-ce que pouvait faire un ministre ? Les médias avaient comme job de dire aux gens de boire de la bière pour s’hydrater. Ils sont largement plus responsables que le ministre. Le gouvernement serait responsable s’il n’avait pas donné les moyens aux hôpitaux et aux différents services de faire face à une crise. Si j’avais eu un blog, à l’époque, c’est ce que j’aurais dit. Les blogueurs de droite auraient pu me répondre que c’est de la faute aux 35 heures.

Après la catastrophe de Brétigny, on a vu des blogueurs de droite, justement, gueuler parce que Jean-Paul Huchon s’est invité très vite mais que Frédéric Cuvillier a mis quatre heures à se pointer. D’une part, à partir du moment que le président de la République s’est déplacé, l’intervention des autres étaient inutiles mais Jean-Paul Huchon est responsable des transports en Ile de France.

Ce que j’attends de Cuvillier, maintenant, en tant que ministre des transports, c’est qu’il s’assure que la SNCF prenne bien les mesures nécessaires : une enquête complète pour déterminer la cause de l’incident, des travaux pour contrôler les voix voire les réparer,… Je n’attends pas d’un ministre qu’il gesticule devant les caméras.

François Hollande fait une erreur de communication.

L’an dernier, il est parti en vacances à Brégançon. Au retour, on a eu l’impression que le gouvernement ne faisait rien, ne prenait pas la mesure de la crise. La presse s’est mise à faire du « Hollande bashing »… Le gouvernement et Pépère n’ont pas été critiqués parce qu’ils partaient en vacances mais parce qu’ils ne foutaient rien à la rentrée ou, plus précisément, qu’on avait l’impression qu’ils ne foutaient rien. Le problème est toujours le même : ils ne communiquent pas assez sur ce qu’ils font dans le cadre de leur job qui est essentiellement de prendre des mesures, de préparer des lois,…

L’erreur de communication est à plusieurs niveaux.

Petit 1 : il accrédite l’idée qu’un ministre – donc « le politique » – peut  tout faire et est responsable de tout. C’est à la limite du Sarkozysme, on bouge dans tous les sens mais rien n’avance. On est partis pour cinq ans, pour dix ans, de cet activisme stupide.

Petit 2 : François Hollande avait parlé de boîte à outil et de retour de la croissance. On a bien compris qu’il nous disait d’être patients, que la croissance allait revenir et que les outils mis en œuvre allaient permettre de l’accompagner. En empêchant les ministres de partir, il dit donc que le travail doit être permanent, que la crise ne sera derrière nous que si on s’agite. Il donne le sentiment qu’il faut travailler dans l’urgence alors que lors de ces dernières interventions, il parlait d’une vision à 10 ans, d’un cap à suivre,…

Petit 3 : les vacances vont se terminer et les Français vont se mettre à attendre bêtement qu’il se passe quelque chose. Et tout ça n’aura été qu’un coup d’épée dans l’eau. Le bashing continuera sur le thème : mais qu’ont-ils fait pendant leurs vacances studieuses ?

Petit 4 : il donne l’impression de n’agir qu’en fonction des médias.

Ce qu’il fallait faire ?

Rien. Ou presque.

Petit 1 : Organiser une vague permanence entre le premier ministre et le ministre de l’intérieur du 27 juillet au 25 août et faire en sorte que les personnages clés (ministres de la santé, de la justice, de la défense,…) soient à moins de trois ou quatre heures de Paris, que tous les autres ministres puissent être contactés par leurs cabinets en cas d’urgence.

Petit 2 : Faire un communiqué de presse. « Les ministres ont bien travaillé, le Gouvernement est en vacances, ses membres les ont bien méritées ».

Et rappeler, toujours rappeler, ce à quoi sert un gouvernement.

« Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. »

Ce n’est pas compliqué. C’est indiqué dans la Constitution.

Ce n’est pas indiqué : « Le Gouvernement envoie un de ses membres faire un discours quand il y a une catastrophe. » ou « Le Gouvernement envoie un de ses membres vérifier que les médecins urgentistes font bien leur boulot. » ou « Le Gouvernement envoie un de ses membres donner les ordres pour que les grues puissent dégager les voies ferrées encombrées. »

Sauver la presse ?

Dans mon dernier billet, j’évoquais le projet qu’ont certains de mettre en place un « conseil de la presse ». Je me moquais d’un confrère blogueur qui était heureux de cette nouvelle mais il convient de se pencher plus précisément sur le sujet. « L’Association de préfiguration d’un conseil de la presse en France » existe… Elle a même un blog.

Je ne vais pas refaire mon billet d’hier même si je continue à trouver surréaliste de voir un blog politique lutter pour l’objectivité ou la déontologie de la presse alors que c’est l’essence même des blogs politiques de donner de l’information orientée.

Je vais néanmoins reprendre un commentaire qui m’a été laissé par le sympathique ZapPow qui défend le blogueur dont je me moquais. Il commence par citer un extrait de mon billet : « L'article qu'il cite est intéressant mais ce brave de Combat donne l'impression de vouloir régir ce que doit diffuser la presse, parlant même de journalisme de propagande qu'il faudrait pouvoir interdire. » pour y répondre : « Ce n'est pas du tout l'impression que m'a fait l'article de GDC, qui, outre qu'il n'a jamais dit qu'il fallait interdire le journalisme de propagande (c'est du journalisme ?) parle en fait de déontologie de la profession, de lutte contre les intimidations judiciaires, contre l'envahissement de l'information par les faits divers, contre l'autocensure du politiquement correct, ouvre un débat, et demande ce qu'en pensent les professionnels. Il me semble par ailleurs que si des imbéciles pensent à créer un conseil de la presse alors que la presse est en train de crever, c'est justement pour tenter de la sauver, en lui ramenant la faveur du public. C'est ce que j'ai compris de l'article, mais j'ai dû mal comprendre ? »

Nous ne sommes pas d’accord mais peu importe. C’est la fin du commentaire, le fait de sauver la presse en lui ramenant la faveur du public, qui m’intéresse. Je l’invite néanmoins à relire le billet de Gauche de Combat : il ne parle pas du tout de lutte contre les intimidations, l’autocensure du politiquement correct ne veut rien dire,… Par contre, il critique l’organisation capitalistique de la presse (ce que je fais aussi) comme s’il s’intéressait à la gestion des journaux.

Tenter de sauver la presse ?

Ce n’est pas mon problème. Je participe moi-même à l’enterrement de la presse, comme nous tous, dans les blogs et dans Twitter. Nous sommes les premiers consommateurs d’information en continu et nous en faisons notre propre analyse que ce soit en deux mots dans Twitter ou en 3000 signes dans un billet de blog.

Mieux : nous ne lisons plus les analyses que fait la presse, nous lisons celle de blogueurs en qui nous faisons confiance ou dont nous savons décrypter les propos.

Quant au travail de journalisme et d’investigation, nous sommes les premiers à le piller. Par exemple, quand Médiapart ou le Canard Enchaîné sortent des informations nous les relayons avidement sur nos blogs, sans même payer l’information d’origine ! Par exemple, mon confrère Bembelly citait récemment le Canard et j’ai repris son billet à mon compte… Je ne me prends pas pour journaliste pour autant, contrairement à certains confères… : je fais des billets d’humeur sur des sujets qui me tiennent à cœur.

La presse se sauvera comme elle veut. J’évoquais récemment les difficultés de Libération et de la Presse Quotidienne Nationale : il est clair qu’avec l’information en continu et internet, elle a des difficultés à envisager pour les prochaines années, ce qui n’est probablement pas le cas de la presse régionale ou de la presse spécialisée.

L’envahissement de l’information par les faits divers

Si la presse ou les médias en général mettent en avant les faits divers, c’est qu’ils y trouvent leur compte. En d’autres termes, c’est ce qu’attendent les lecteurs.

En tant que blogueur, je peux analyser assez facilement les chiffres de visites de mon blog. Avant-hier, j’ai fait un billet à propos des vacances de Valérie Trierweiler. Hier, j’ai fait un billet à propos de la politique sécuritaire par la gauche. Le billet sur les vacances de la compagne de Pépère a eu à peu près deux fois plus de visites que l’autre alors qu’il n’a à peu près aucun intérêt : il relève du fait divers.

Je suppose que les patrons de presse (et de médias) savent ce qui marche.

Néanmoins, si on poursuit l’analyse, la plupart de mes lecteurs habituels étant des observateurs avisés de la vie politique, ce sont eux qui assurent, par Twitter et autre, la promotion de mes billets. Si mes billets « faits divers » marchent mieux que les autres, c’est donc « de leur faute ». Rassurez-vous, je me mets moi-même dans le lot : je « RT » les billets qui sont susceptibles d’intéresser mes abonnés, pas nécessairement ceux qui m’intéressent, moi.

Je vais continuer car j’aime bien engueuler mes lecteurs ! Depuis six mois, j’ai fait plus de dix billets à propos de la réforme du territoire et du Grand Paris. Je note d’ailleurs que je suis à peu près le seul blogueur politique à avoir traité du sujet. C’est pourtant un sujet essentiel pour un tas de raisons. Ces billets ne sont presque pas lus. C’est déprimant.

La presse est foutue ?

Je n’en sais rien. Mais c’est à elle de se sauver…Toujours est-il que si elle met à faire uniquement les articles que certains souhaitent, elle est tout bonnement foutue.

N.B. : Tiens ! J’avais oublié de finir mon billet du matin et de le diffuser. Le voilà…

30 juillet 2013

Vite ! Muselons la presse !



Voila la bonne idée relayée par notre ami Gauche de Combat ! C'est beau. J'en ai les larmes aux yeux. De rire. Au nom de la liberté d'expression, mieux ! De la liberté de la presse, nos amis de la gauche de la gauche veulent créer un "conseil de la presse". 

L'article qu'il cite est intéressant mais ce brave de Combat donne l'impression de vouloir régir ce que doit diffuser la presse, parlant même de journalisme de propagande qu'il faudrait pouvoir interdire. 

Cela étant, c'est un peu compliqué. Voir la gauche de la gauche soutenir Neelie Kroes est déjà relativement jouissif. Vouloir une instance de régulation de la presse au nom de sa liberté, aussi. Tenir un blog - c'est un média - et vouloir imposer aux autres ce qu'ils doivent faire est amusant. 

Il faudrait surtout une loi qui oblige les électeurs à lire le blog de Gauche de Combat et leur interdisant de lire Le Figaro. Au nom de la liberté ! 

Je vais expliquer à GdeC : l'intérêt de la presse tient en sa liberté. Mediapart, par exemple, fait un bon boulot et a fait tomber un ministre. Ils l'ont fait par intérêt commercial ce qui est logique. Mais le camarade semble vouloir dire ce qu'est la vraie information. Médiapart gagne du pognon même s'ils représentent la gauche de la gauche. C'est la joie du libéralisme. D'autres journaux touchent des subventions. J'aurais tendance à dire qu'ils n'ont pas à toucher mon pognon. Imaginer que Le Figaro touche des sous de mes impôts que rend malade... Enfin pas plus que ça. 

Des imbéciles pensent à créer un conseil de la presse alors que la presse est en train de crever, concurrencée par internet, où les médias peinent à trouver un modèle économique dans ce monde d'information en continu. GdeC condamne les sites qui ne font que diffuser des dépêches d'agence alors que nous sommes accroc à l'information en continu. 

Ou alors, il voudrait privilégier la presse qui fait avancer sa cause : faire tomber le gouvernement. La même cause que la droite, que l'extrême droite,...

Il faut une presse pur ça. Une presse qui donne de la vraie information. Une information certifiée par Gauche de Combat. 

C'est à lire ici :
http://gauchedecombat.com/2013/07/30/en-voila-une-question-quelle-est-bonne/

Des réactionnaires en hollandie

Les sujets sociétaux nous ont bien occupés au cours du premier semestre, avec le mariage pour tous puis la mort de Clément Méric, l’incarcération de Nicolas,… Du coup, j’en ai fait des billets de blog. Didier Goux écrit ceci, dans son journal de juin (par ailleurs recommandé dans toutes les bonnes boulangeries), à mon sujet : « Il se passe, je crois, que Nicolas est de plus en plus mal à l'aise vis-à-vis de son soutien inconditionnel au régime actuel. Il s'y entête (et il n'a pas tort : le reniement au premier vent contraire n'a rien de spécialement glorieux), mais en même temps il est assez lucide pour voir que Hollande et sa bande de branquignols, non seulement se renient tous les jours, mais en plus vont droit dans le mur. Par compensation, il se rue sur le moindre sujet “sociétal” (mariage pour tous par exemple), le plus banal fait divers (une échauffourée entre voyous d'extrême droite et d'extrême gauche qui se termine par la mort de l'un d'eux), parce qu'il n'y a guère que dans ces domaines marginaux qu'il peut encore soutenir Hollande et sa clique, dans la mesure où ces sujets ne sont pas à l'épreuve des faits, mais relèvent de la pure jactance (en français d'aujourd'hui : du débat d'idées…). Il en remet une couche d'autant plus épaisse, et qui finit par devenir indigeste, qu'il voit arriver la question de la réforme des retraites, dont il sait bien – il l'a d'ailleurs dit – qu'elle va être particulièrement pénible pour les béats de l'hollandisme. »

Il commet quelques erreurs…

Par où commencer ?

Tout d’abord, Hollande et sa bande branguignols ne vont pas dans le mur. Ils ont fait un tout un paquet de réformes et la reprise économique arrive doucement. Je ne suis pas Madame Soleil mais je ne suis pas non plus une sorte de « décliniste » comme on en voit tant partout, des andouilles qui souhaitent que le gouvernement se casse la gueule pour prouver qu’ils avaient raison.

A force de polémiquer sur un tas de conneries, on voit peu le travail qui est fait. Peut-être que je ne fais pas assez mon job de blogueur de gouvernement. Par exemple, j’ai très peu parlé de la loi bancaire et de ces cent mesures. Je n’ai pas parlé du premier bilan semestriel de la BPI. Je ne fais pas mon job. Mais ce genre de billet n’intéresse pas les lecteurs.

Avec le gouvernement précédent, les annonces se succédaient mais le boulot ne suivait pas. Maintenant, c’est le contraire…

J’ai fait les critiques que j’avais à faire sur le gouvernement. Par exemple, de plus en plus le CICE me parait, disons, obscur… Pour ne pas dire une connerie. Effectivement, la réforme des retraites pourrait donner à jaser. Néanmoins, la piste d’une augmentation de la CSG semble se confirmer de jour en jour. Je suis partisan de l’imposition sur le revenu et la CSG est un impôt sur le revenu. Didier pourra vérifier en lisant les archives de mon blog.

Certains sujets n’intéressent pas les lecteurs. Par exemple, je peux bosser pendant deux heures sur la réforme territoriale ou le Grand Paris, le compteur de visites aimablement fourni par mon hébergeur montre qu’il y a environ 200 lecteurs. Un billet comme celui d’hier, à propos des vacances de Valérie Trierweiler finira vers 600. Mon dernier billet à propos de Brétigny est arrivé à 900.

Cela étant, ce n’est pas l’essentiel des propos de Didier, je crois.

Les sujets sociétaux

Didier manque singulièrement de recul ce qui est surprenant de sa part. Je vais prendre deux exemples : Brétigny et la « théorie du genre ». Je prends ce dernier parce que c’est le sujet du dernier billet d’Elooooody et parce que mes billets restent trollés longtemps après leur publication. Je prends l’autre parce qu’il est récent.

La théorie du genre : elle n’existe pas. Pourtant, les réactionnaires disent partout que la gauche va obliger son enseignement à l’école et nier les genres. Selon eux, les instits devraient expliquer aux enfants qu’ils pourront décider plus tard s’ils sont des garçons ou des filles. C’est évidemment une immense connerie qui prête à rire, ce que je fais volontiers avec des billets parodiques, mais il est particulièrement significatif de la vie politique française : les réactionnaires racontent n’importe quoi sur la gauche et pousse une droite au pouvoir, droite dont on voit tous les jours que la gestion est une catastrophe. Il y a dix ans, nous pouvions lutter avec l’Allemagne. Maintenant, nous sommes à la traine.

Et les responsables sont bien les électeurs de droite et ceux qui communiquent avec des bêtises. Mon billet de ce matin est encore un exemple puisque j’y parle d’un commentateur qui explique que le civisme et la morale sont des valeurs de droite. Dans les réseaux sociaux, le but des blogueurs est de rétablir certaines vérités.

Pourtant, la réforme territoriale aura bien plus d’impact sur la vie de tous les jours et le développement économique que les modifications qui seront faites dans les programmes scolaires pour éviter que les exercices de mathématiques commencent par « Maman va au marché et achète deux carottes à 5 francs et 3 courgette à 8 francs. Pendant ce temps, papa va chez Lidl pour acheter huit bouteilles de Côtes-du-rhône. Que vont-ils en faire ? ».

Brétigny : on le sait, des rumeurs sont parties pour dire que des jeunes des banlieues ont dépouillé des cadavres. Les réactionnaires auraient voulu qu’il soit établi que des hordes de jeune musulmans se sont précipité pour empêcher les services de sécurité et d’intervenir pour pouvoir dépouiller les victimes plus longtemps. Ce n’est pas la vérité. Ils ne peuvent pas répandre leur propagande et leur haine.

C’est ballot ! D’un autre côté, ils devraient plutôt faire des billets de blogs pour expliquer l’immigration et étudier les impacts de la présence de la droite et de la gauche au pouvoir, pour que l’on puisse rigoler. Dans cette étude, ils oublieront probablement que les sans-papiers sont employés… par des employeurs.

Avec Brétigny, ils se sont rendus ridicules. Avec les autres affaires aussi. Les gazés des manifs pour tous nous ont bien fait rire. Quand ils ont fait de Nicolas un martyr, on a bien rigolé aussi ! Ils étaient mignons, tous ces blogueurs réactionnaires.

A propos de Nicolas, embastillé suite à un contrôle de police, Didier reprend un de mes propos et dit qu’il a du mal à me le pardonner. Il a tort. J’ai seulement une phrase qui est mal branlée. Ce qu’il y a, c’est qu’on n’aurait jamais du parler du Nicolas en question qui a fait trois semaines de prison après deux refus d’obtempérer, le pauvre. Je connais des gens qui pensent que les 3 ou 500 connards qui ont foutu le bordel à Trappes devraient être punis, emprisonnés,… Je suis d’accord ! Augmentons les impôts en conséquence pour entretenir une caserne avec 2000 policiers dans chaque ville de banlieue. Et ça n’empêchera rien…

Les réactionnaires devraient oublier que le gouvernement n’est pas là pour leur faire plaisir. Si les ministres prennent des vacances trop longues, les blogueurs – je ne parle pas de Didier – vont immédiatement faire des billets pour les traiter de fainéants.

Pourtant, le boulot ne se fait pas uniquement par les ministres. Des gens travaillent. Tout prend du temps.

On sait très bien qu’on ne sortira du Sarkozysme en claquant des doigts. On a cinq ans pour ça.

Le plus drôle, pendant cette période, c'est quand Jacques Etienne s'est fâché avec moi et est venu me descendre en commentaires (non sans faire un billet pour dire qu'en réponse je l'avais insulté) parce que je n'étais pas d'accord avec lui, probablement à propos de l'affaire Méric.

Ce ne sont pas les blogueurs de gouvernement qui sont en difficulté, mais bien les blogueurs d'opposition, (des deux côtés), notamment chez les réacs qui, par définition, ne supportent pas que le monde évolue dans le sens qui n'est pas le leur et qui ne reconnait pas la légitimité des urnes quand la gauche gagne.

Pour en finir à propos des blogs, j'avais fait le calcul, mi juin : 70% des billets des blogs de droite militants sont consacrés à des sujets sociétaux contre 30% à gauche (un peu plus chez moi, mais comme je faisais 3 ou 4 billets par jours, ces derniers mois...).

Sur les 30%, vous enlevez les billets personnels, les critiques idiotes du gouvernement ("oh ! t'as vu ? le chômage il a augmenté à cause de ces cons ?" ou "ah ! la Trierweiler est partie en vacances en Grèce, c'est mal"), il ne reste plus aucun sujet de fond !

Didier, mettez donc vos blogueurs au boulot...

De papy Voise à Manuel Valls

Moi, j'aime bien Manuel Valls. J'aime bien les endives au jambon aussi mais ça n'est pas le sujet de mon billet. J'aime bien Valls même s'il n'est pas gros, est bien habillé, a une jolie cravate et est bien coiffé. Récemment, un sondage est sorti : 70% des socialos le verraient bien premier ministre !

Automatiquement, les représentants de la vraie gauche certifiée, tamponnée,... ont rué dans les brancards.

Disons le calmement : ce sont des cons. Des nuisibles. Des néfastes. Des peine-à-jouir. Des moins que rien.

Des perdants.

Certes, Manuel Valls n'est pas très à gauche. Il n'a pas proposé le SMIC à 2600 euros, les retraites à 55 ans, l'interdiction des licenciements boursiers, le plafonnement des salaires des patrons à 4000 euros, la construction d'hôtel pour les Roms et l'ouverture complète des frontières avec une prime de 10000 euros pour les hommes venant avec au moins deux femmes voilées.

Il n'empêche que je vais être sérieux trente secondes. Dans mon précédent billet, je disais pour rigoler qu'il fallait être con pour être à droite quand on est pauvre. Un commentateur réactionnaire me répondait que même pauvre on pourrait être attaché à certaines valeurs de droite telles que le civisme, l'ordre, la morale,...

Mon sang ne fit qu'un tour ! Comment ? Ces valeurs ne seraient pas celles de mon camp ? Arg ! Je meurs.

Bon. Certes, l’ordre n’est pas la première de mes priorités. D’un autre côté, contrairement à DSK, je n’aime pas spécialement le bordel. Par contre, je suis un garçon plein de civisme et de morale.

On pensera ce qu’on voudra de Manuel Valls. Heureusement. Il n’empêche qu’il ne faut pas oublier les électeurs qui ont une certaine image de la gauche, une image de laxisme, probablement d’amoralité (mon dieu ! On autorise les garçons ou les filles à se marier entre eux !), peut-être d’incivisme, de laisser-faire,…

C’est mal.

Et il est temps de tourner la page, de changer cette image.

Et de revenir sur terre. Il y a des élections municipales dans quelques mois. Il est assez peu probable que des électeurs emmerdés par des camps de Roms votent pour nous si on ne fait rien. Et quand on n’aura plus le pouvoir, adieu redistribution, lutte contre les inégalités et tous ces trucs qui font que je suis à gauche…

En 2002, l’insécurité nous a foutu dehors pour 10 ans pour des raisons délirantes. Ne jetons pas quelques atouts dès maintenant.

Je préfère la fausse gauche à la vraie droite bien dure. Ca fait moins mal.

29 juillet 2013

Des vacances de Valérie Treirweiler à la blogowar

On ne peut même pas dire que mon billet d'hier après-midi était prémonitoire : des blogs de droite évoquent les vacances en Grèce de Valérie Treirweiler, la compagne de François Hollande. Je dis "des", je n'en sais rien. Le premier que j'ai consulté en parlait ce qui m'a plongé dans la bonne humeur d'autant que le taulier semble me mettre au défit de lui répondre. Je suppose puisqu'il parle de blogueur qui va au bistro...

Je vais donc le faire, comme au bon vieux temps des blogowars ! J'espère que Corto ne va pas être jaloux mais cette fois, c'est PP qui s'y colle !

Le titre : « Grand luxe pour les vacances de Valérie Trierweiler en Grèce ». Belle accroche ! Bon ! C’est un peu moins luxueux que le bateau de Bolloré ou la villa du cap Nègre… Ils ont de la chance les Grecs, c’est tellement le bordel en Egypte et en Tunisie qu’ils attirent les touristes et peuvent augmenter les tarifs…

Voyons des extraits du reste, après la courte introduction.

« Closer, puisque c’est désormais là qu’il faut se renseigner sur les faits et gestes de nos politiques et leurs proches, faute d’un traitement impartial de l’actualité des « grands médias nationaux », »… Ca commence bien… Pourquoi il « faut » se renseigner ? On se fout totalement de leurs faits gestes. Les grands médias nationaux sont bien impartiaux : ils ne s’occupent pas de la vie privée des gens.

Nous avons donc bien en ligne un blogueur de droite qui s’intéresse à la politique non pas sur les actes, les projets, les chiffres,… mais uniquement les vacances des conjoints des élus avec des renseignements glanés dans une presse people néanmoins fort honorable.

Après, il évoque le prix, le luxe,… « Deux suites entre 719 et 811 € la nuit et par suite, sur une durée hypothétique de 10 jours ça nous fait la coquette somme de minimum 14 380 € et maximum de 16 220 €… » C’est à peu près ce que je disais hier, des vacances entre 15 et 20000 euros. Pas besoin d’une calculatrice.

« Dans cette affaire, l’histoire ne nous dit pas qui paie la facture… » Poser la question est déjà une marque de suspicion : Madame Trierweiler serait-elle partie en vacances sur notre dos.

Redevons sérieux. On sait par contre qui payait les vacances de Nicolas Sarkozy, notamment au début : ses amis riches, ceux qu’il a favorisés lors qu’il était au pouvoir. Le blogueur de droite abordant le sujet du financement des vacances de Mémère (la femme de Pépère…) devrait ne pas oublier qu’il s’est fait sodomiser récemment.

« Si être de gauche c’est pouvoir se faire ce genre de petits plaisirs, moi aussi je veux bien dans ce cas être de gauche… » Etre de gauche, c’est être de gauche et on s’en fout, on a ça dans le portefeuille et pas dans le cœur. Par contre, être pauvre et être de droite, il faut vraiment être mal en point…

« Entre le fils Hollande qui fait le brave sur un bateau ou s’affiche entouré de nanas et le fils Fabius liasse de billets de 500 € à la main, on se demande bien comment cette jeunesse à priori dorée perçoit la réalité du quotidien de quelques dizaines de millions de français… » Que font les enfants des gens ici. Le fils Fabius pourrait bien finir au gnouf d’ici peu, s’il n’y est pas déjà. Quant à Thomas Hollande, il sort avec une star, Joyce Jonathan. J’ai appris ça au bistro parce que j’ai un copain qui bosse vers Opéra et qui les croise parfois. Je ne sais pas qui est Joyce machin.

Pourquoi ce blogueur de droite parle-t-il des enfants de François Hollande ? Pépère a organisé son rapatriement d’un pays éloigné parce qu’il était malade, au frais de la République ? Ou il a essayé de le faire nommer à la tête de l’Epad ? Les blogueurs de droite sont parfois un peu bizarre.

« Sans compter tous ces bons vieux gauchos dont certains blogueurs d'ailleurs s'empressent "d'aller au bistrot" qui se servent de cette histoire pour tourner au ridicule quiconque oserait en parler... » Qui oserait ? Je vais lui expliquer : on n’a pas besoin de tourner au ridicule, « ils » y arrivent tout seul.

On ne tourne pas au ridicule, on fait « la riposte ». Ils racontent des bêtises, nous rétablissons la vérité. En arrivant à l’Elysée, Nicolas Sarkozy a multiplié son salaire par trois (en gros). Un blogueur de droite, pour taper sur François Hollande ne peut que sous-entendre que Valérie Treirweiler est allé en vacances au frais de la princesse, quelques jours après que le coût du site web de Carla Bruni fasse le buzz.

Si j’étais blogueur de droite, je ferais profil bas. Ou je ferais de la politique. Au moins, Corto nous a présenté le projet de François Fillon…

« A titre personnel, je me fiche royalement de ce que fait Valérie Trierweiler et de ses vacances. » Pour quoi en faire un billet et avoir fait un foin d’ans Twitter, hier, alors ! C’est quand même fort. Ca veut dire quoi « à titre personnel » ? Moi, à titre personnel, je suis bien content qu’ils passent des bonnes vacances, ces braves gens. J’ai fait la campagne de Hollande, finalement je l’aime bien. Si sa compagne peut passer des belles vacances à la mer, je suis heureux comme un poisson dans l’eau.

Par contre, à titre « pas personnel », je m’en fous, à part le plaisir de me foutre de la gueule des blogueurs de droite. Tout comme je me foutais des vacances de Carla Bruni.

« Le but de ce genre de billet d'humeur n'est que de démontrer aux gauchos-démagos-opportunistes qui ont passé les 5 dernières années à créer des problèmes et des scandales là où il n'y en avait pas forcément, qu'ils comprennent à quel point leur démarche était aussi iditote que sans intérêt... Amis blogueurs de gauche si vous me lisez... »

Ah ! Mais on te lit !

Tu peux nous citer des problèmes et des scandales là où il n’y en avait pas forcément ? L’Epad, le jet, les cigares, le yacht, Karachi, Compiègne, le Fouquet’s, Kadhafi,… ?

C'est qui Joyce Jonathan ?

28 juillet 2013

La polémique idiote des vacances de Valérie Treirweiler



Sans doute vexés par la polémique autour du site web de Carla Bruni-Sarkozy qui a coûté plus de 400 000 euros aux contribuables, les imbéciles de droite ont lancé une polémique à propos de la compagne de François Hollande : elle est partie en vacances en Grèce sans Pépère. 

Premier angle d'attaque, mineur mais complètement crétin : elle est partie avec ses deux fils (deux de ses fils nous explique le site web de Morandini, toujours en pointe pour sortir des perles et des dépêches en urgence pour faire le buzz) mais sans lui. C'est mal. On ne sait pas pourquoi mais c'est mal. En 2013, en France, une femme ne peut pas partir une dizaine ou une quinzaine de jours sans homme mais avec les enfants issus d'une précédente relation ?

Deuxième angle d'attaque, encore plus con : elle aurait deux gardes du corps. Ah ! Bon ! Et si elle était restez en France, elle n'aurait pas eu de garde du corps ?

Troisième angle d'attaque, tout autant absurde : le coût des deux suites réservées (6 ou 800 euros chaque, selon les sources). Ces andouilles de polémistes à deux balles disent, sans le savoir, que c'est payé par l'Etat. A mon avis, ils mériteraient un procès en diffamation. 

Et quand bien même ce voyage aurait coûté 15000 euros, allez !, disons 20000, cela fait le 20ème du site de Carla Bruni et est amorti en trois mois par la baisse de sa propre rémunération, décidée par pépère quand il a pris le job. 

Lancer ce genre de polémique quelques jours après le rapport expliquant la baisse du budget de l'Elysée montre que les internautes proches de l'UMP n'ont pas grand chose entre les oreilles. 

Ce n'est pas grave, cela permettra à Valérie Trierweiler de faire un joli communiqué de presse expliquant qu'elle paye elle-même ses vacances. 

Merci à la presse people, aux twittos de droite,...

Culture politique

Périodiquement, on entend l'expression conjuguée « manquer de culture politique » pour expliquer tout et rien, notamment le comportement ou les écrits de certains énergumènes dans les réseaux sociaux. Cette expression me gène beaucoup car on ne sait pas ce que veut dire l'auteur à part qu'il est plus fort que les autres et à une meilleure connaissance historique de la politique. Ainsi, nous avons probablement des lascars qui connaissent Marx par cœur qui vont prétendre avoir une meilleure culture politique qu'un élu local qui travaille au quotidien pour ses administrés...

C'est d'ailleurs pour cela que ça m'énerve : ceux qui accusent les autres de manquer de culture politique sont souvent ceux qui en ont le moins vu qu'ils sont extrémistes, bien loin de la pensée de 80% des électeurs.

Je réfléchissais à tout ça en prenant mon bain dominical avant de rédiger mon billet de blog dominical avant l'apéro dominical... Je me suis essuyé. J'ai enfilé un caleçon dominical rouge pour bien montrer mes orientations politiques et je me suis précipité sur internet. N'hésitez pas à chercher « culture politique » dans Google et à lire les résultats de la première page (sauf ce billet qui devrait y arriver).

Stupéfaction ! Un tas de gens ont réfléchi au sujet, donnent des définitions, souvent très proches, par exemple : « ensemble relativement cohérent de représentations, de valeurs et de normes qui orientent les attitudes politiques des membres d’un groupe social ou d’une société (et par conséquent leur rapport au pouvoir politique). » (trouvé dans ce pdf).

De fait, la « culture politique » ne peut s'appliquer à un individu mais uniquement à une société, un pays,.. On parlera de culture politique en France, mais pas de la culture politique d'un Français. Donc, on ne peut pas dire qu'un type, un blogueur, un twittos, manque de culture politique. Il pourra manquer de connaissance d'histoire politique, de théories politiques, du fonctionnement de l'électorat,... Tiens ! Moquons nous des réactionnaires : j'en vois souvent qui caricature l'électeur de gauche (on pourrait trouver la même chose de l'autre côté). Il se trompe systématiquement. C'est parce qu'il est bête mais ça n'a rien à voir avec la culture politique du pays sauf que le type en question ne connait pas la culture politique de la France. Et en sortant des caricatures, il se rend lui-même ridicule. La culture politique de la France comprend le fait que des gens de droite ne comprennent pas des gens de gauche et vice versa. C'est tant pis.

Le problème vient des gens qui pensent avoir plus de culture politique que d'autres. Ils font une erreur grossière. Ils ont peut-être plus de culture en politique. Ils connaissent par cœur les théories de Trotski, son histoire, sa vie, son œuvre et c'est éminemment respectable mais ça ne sert pas à grand chose : le modèle n'est probablement plus utilisable, ce qui peut se discuter, et, surtout, il ne peut pas être mis en œuvre faute de pouvoir le faire démocratiquement, dans les urnes, compte tenu de la culture politique de notre société.

La vraie culture en politique serait celle qui permettrait de se faire élire puis de mettre en œuvre des lois, des actions,... qui seraient efficaces. C'est mal barré.

Hier, JJ Cale est mort. Il fait partie de la culture musicale d'une large fraction de la population, dont moi. Il n'empêche que le connaître n'est pas avoir de la culture musicale. D'ailleurs, parmi tous les messages dans Twitter qui « rendaient hommage », hier, la plupart des gens n'en avaient probablement plus entendu parler depuis 20 ans, ce qui est mon cas. D'ailleurs, j'ai confondu avec John Cale et la nouvelle m'a beaucoup attristé. Par contre, parmi tous les gens qui ont de la culture musicale, très peu savent jouer réellement bien d'un instrument.

Il y a beaucoup de blogueurs très cultivés qui sont incapables de pondre un billet de blog intéressant mais sont persuadés savoir le faire...

Toujours est-il que contrairement à la culture musicale ou la culture littéraire, la culture politique ne peut pas désigner ce que connaît une personne.

Jetons des cailloux à ceux qui pensent avoir une grande culture politique.

27 juillet 2013

Ces informations qui surgissent du passé dans les réseaux sociaux

Ce titre d'un article de La Tribune m'a fait bondir : « Faute de subventions, l'inventeur du trottoir électrique quitte Toulouse pour New York. » Je me suis dit (outre : « bordel, c'est quoi un trottoir électrique ? ») : « Tiens ! Encore un truc que font buzzer des libéraux contre la France ! » J'ai donc lu l'article que je vais résumer : un entrepreneur est furieux. Il a inventé un chouette système : « Le trottoir électrique est composé de dalles au sol qui, lorsque les passants marchent dessus, transforment l'énergie mécanique des passants en énergie électrique alimentant des lampadaires à leds. » Il a cherché des financements mais n'a pas trouvé. Il est obligé d'aller à New York.

J'étais plié de rire : il a cherché des subventions auprès du Conseil Régional, d'Oséo et d'un tas de machins publics. J'aime me foutre de la gueule des libéraux qui protestent parce qu'il n'ont pas de financement public.

La suite de l'article m'a paru suspect, on parlait de NKM, ministre de l'environnement. Je me suis alors dit que le journaliste était saoul ou avait oublié de préciser les dates. Finalement, j'ai vérifié la date de l'article, le 7 mai 2012 : l'article est donc sorti le lendemain de la présidentielle.

J'avais oublié comment j'étais arrivé à lire ce machin. En fait, c'est un type (que je connais un peu) qui a mis l'article dans Facebook.

En regardant les dates des commentaires, on voit que c'est la deuxième fois que l'article ressort dans les réseaux sociaux depuis sa diffusion initiale.

Dès le lendemain de l'élection, des libéraux en peau de lapin ont commencé à taper sur les organismes publics susceptibles de financer l'économie. C'est étrange. L'article est évidemment bidon, ou plus exactement les propos de l'entrepreneur : ce n'est pas aux USA qu'il obtiendra un financement public pour un tel projet.

Les utilisateurs des réseaux sociaux sont invités à vérifier les dates des informations qu'ils diffusent et La Tribune pourrait s'interroger sur les raisons de sa mauvaise santé si elle traite ce genre de sujet le lendemain d'une élection présidentielle.

Coucou l'actualité politique !

Samedi 27 juillets 2013. Je suppose que Juan sortira bientôt La semaine de Sarkofrance. FalconHill aussi reprend l'actualité politique de la semaine. Il n'est pas « blogueur politique » (dans le sens où je ne fait que des billet politique dans ce blog) mais blogueur régulier et bien plus ancien que moi ! Il n'empêche que l'actualité est un peu pénible, pour le blogueur politique. Je vais tenter de lui répondre point par point parce que le commentaire que j'aurais fait chez lui aurait été trop long.

Les autoroutes

La Cour des comptes a épinglé les sociétés d'autoroute qui pratique des marges bien trop élevées. Falconhill rappelle que c'était une connerie monstrueuse de les privatiser. Il a raison. D'ailleurs tout le monde le disait, à l'époque, sauf l'UMP. Je vais un peu retourner le couteau dans la plaie mais cet effectivement la droite qui a privé le budget de l'état d'une rente au profit d'actionnaires prives.

Un économiste est interviewé dans le Télégramme ce matin et rappelle, à juste titre, que la France était plus forte que l'Allemagne, il y a dix ans. Je tiens à le rappeler, non pas à FalconHill, mais à un certain nombre d'acteurs que je vois dans les réseaux sociaux ou ailleurs. La droite n'a ni projet économique ni projet industriel et fait perdre la France.

Cahuzac

FalconHill estime que c'est le PS qui fout le bordel dans cette histoire. C'est totalement faux et c'était l'objet d'un de mes récents billets. J'en connais qui, à force de vouloir taper sur la gauche, oublient de poser calmement les éléments. C'est Courson qui profite d'une histoire pour faire de la communication politique. Ayrault n'aurait pas sorti une version différente de celle de Mosco, ça ne sert à rien de l'entendre. Une commission parlementaire n'est pas un tribunal, elle n'a pas à juger. Il faut arrêter de croire que ce n'est pas une instance politique ! Ca devient de la folie...

C'est la première fois que l'on voit un tel bordel dans une commission et c'est bien la droite qui en est à l'origine en communiquant des informations à l'extérieur et en refusant les décisions démocratiques prises dans ce machin.

Ce n'est quand même pas compliqué : depuis l'histoire de l'Assemblée, c'est la majorité qui est majoritaire...

En outre, Ayrault ne pouvait pas donner raison à Courson qui tente de transformer une commission en tribunal.

Gens du voyage

Rien à ajouter. Si ! Un détail : les gens jugeront des politiques menées dans les urnes.

Bourdouleix

RAS non plus, à part que j'ai vu des blogueurs réactionnaires tenter de démontrer que c'était le journaliste qui tentait de faire tomber l'autre facho. Si ! J'ai un truc à ajouter. FalconHill dit « Et cette attitude déshonorante qui consiste à accueillir un maire (dont on a occupé illégalement une partie de sa commune) avec des saluts nazis. » Qui a accueillit un maire avec un salut nazi ? Personne. C'est Bourdouleix qui a dit pour sa défense qu'il avait été accueilli ainsi.

Sa défense me paraît tombée à l'eau.

L'accident de Saint Jacques de Compostelle

Je n'ai pas grand chose à ajouter aux propos de FalconHill.

Certains blogueurs de droite, et pas seulement des blogueurs politiques, ont dépassé les bornes. Notamment un qui dit sur son Facebook : « A Bretigny, après l'accident de train, les riverains se précipitent pour dépouiller les victimes. A Compostelle, après l'accident de train, les riverains se précipitent pour se porter au secours des victimes. Choisis ton camp camarade. »

Les blogueurs geeks devraient laisser la politique aux blogueurs politiques. Est-ce que je tiens un blog geek, moi ?

Dans les commentaires d'un de mes récents billets, Didier Goux se foutait de ma gueule parce que je n'avais pas fait d'autre billet à propos de Brétigny. Il devrait lire tous les billets, je l'ai fait. Il y a eu deux valises et un téléphone portable volés.

Les internautes réactionnaires, Le Point en tête, ont tenté de faire croire que des ordres de jeunes musulmans étaient descendus dès la catastrophe pour faire les poches des cadavres pour démontrer que ces jeunes musulmans (je me répète) sont absolument ignobles n'ont aucune moralité... et devraient être foutus dehors.

Deux valises volées et un portable.

Les abrutis qui ont fait courir des rumeurs mériteraient amplement une reconduite à la frontière : ils n'ont pas leur place chez nous.

Dominique Strauss-Kahn

Tout d'abord je tiens à rappeler à mes camarades de gauche qui s'agitent sur Twitter que la justice est dans notre camp. Il est à peu près avéré que DSK a participé à des machins sexuels dans un hôtel sans se demander d'où venait la marchandise. Ce n'est pas à nous de décider si ça en fait ou non un proxénète. La justice avant tout parce que vos leçons de morale commencent sérieusement à me gonfler.

Néanmoins, FalconHill parle d'autre chose dans la section DSK de son billet. Je ne suis pas d'accord avec lui mais c'est entre lui et moi.

27 juillet 2011

Rien à ajouter. L'actualité politique est morose, aujourd'hui.

27 juillet 2013

Notre ami blogueur, Jean-Louis Fraysse, dit Le Coucou, mourait vers 19 heures, 6 mois après son épouse. Le 27 juillet est un peu la journée des copains morts, pour moi !

On va donc célébrer tous les copains blogueurs morts aujourd'hui : Jean-Louis et Olivier, en 2011, et Philippe, en début de cette année !

25 juillet 2013

Cahuzac et le cirque de la droite

Dans les Échos, le ministre des relations avec le Parlement, Alain Vidalies, répond à une interview largement consacrée à l'affaire Cahuzac et à son traitement par la droite.

Alors que la commission parlementaire avait pour objectifs de : "identifier s’il y a eu ou pas des dysfonctionnements dans la gestion de cette affaire par le gouvernement et l’administration et faire des propositions pour parfaire le système de « muraille de Chine » que nous avions établi dès le début entre le ministre délégué au Budget et tout ce qui touchait à son cas personnel."

Le Président de cette commission, le centriste Charles de Courson, a dénaturé cet objectif et en a fait un instrument de communication politique pour jeter des soupçons sur le Président de la République. Il s'est transformé en accusateur. Or, contrairement à ce que peuvent dire certains blogueurs de droite, en France, ce n'est pas au parlement de tenir ce rôle mais à la justice.

"Jean-Marc Ayrault n’allait pas lui donner raison en participant à cette dérive."

J'ajouterais, pour répondre aux blogueurs abrutis en question, que l'Assemblée Nationale étant largement à droite, il n'est pas fin de penser qu'elle pourrait servir de juge dans une affaire politique. De la part de gens qui prétendre défendre l'indépendance de la justice et gueulent en permanence contre ce qu'en fait la gauche, vouloir que la principale instance de soutien au gouvernement devienne juge est profondément ridicule.

Alain Vidalies ajoute : "Je rappelle que nous avons, nous, accepté cette commission d’enquête sans en dénaturer la mission voulue par l’opposition, contrairement à ce qu’avait fait la précédente majorité, notamment sur les sondages de l’Elysée. Nous avons joué le jeu ; nous ne pouvons que regretter que la droite en profite pour se livrer à de basses manœuvres."

Tout le cirque de la droite depuis peu est ridicule : outre que les français s'en foutent, le rapport sera déposé à la rentrée (en octobre, je crois). Le rapporteur n'est pas de droite, lui, mais parfaitement socialiste. Il mettra à peu près ce qu'il veut dans le rapport parlementaire. Si l'opposition est contre, elle pourra voter ainsi et protester. Mais sa démarche actuelle montre presque un mépris pour les institutions de ce pays, notamment, outre la justice, l'Assemblée Nationale et son fonctionnement.

Courson aurait mieux fait de la fermer et la droite devrait se remettre au boulot pour faire avancer les choses. C'est le boulot de l'opposition au sein des commissions. Pas de faire de la communication politique. C'est la majorité qui décide de ce qui est fait en commission et heureusement. Elle aurait pu refuser la commission, je suppose, ou cadrer plus le but comme dit Vidalies.

Quand le rapport sera publié, les suites seront données avec, je suppose, la fourniture d'information à la justice, s'il y a des informations à communiquer, ce qui est peu probable. En outre, il faudra m'expliquer ce qu'auraient pu faire illégalement les ministres...

Si le rapport montre que des dirigeants politiques ont fait des fautes politiques, les conséquences seront politiques. Des ministres voire le premier (voire le Président) pourront démissionner. Une motion de censure pourra être déposée et même votée par les députés socialistes s'ils estiment que c'est la seule solution. 

Mais il n'y aura probablement jamais rien.  Outre le fait qu'on a du mal à imaginer qu'ils savaient quelque chose, il serait absolument incroyable qu'ils ne se coordonnent pas pour sortir des versions différentes. 

Quant à Christiane Taubira dont le cabinet aurait reçu 54 notes entre le début de l'affaire et la démission de Cahuzac, je me permets de conseiller à mes collègues blogueurs de droite qu'ils ne font que reprocher à la ministre de ne pas être intervenue dans une procédure !

Le bruit actuel de la droite est ridicule. Je ne me rappelle pas d'un tel bordel dans une occasion similaire. 

Déjà qu'à la base l'affaire n'est pas brillante, la droite française ne pensent qu'à donner une image lamentable de la politique.

L'interview est à lire ici :
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0202918018388-affaire-cahuzac-alain-vidalies-replique-a-l-opposition-589850.php






Envoyé de mon iPhone

Le député UMP qui veut faire payer les riches

A lire dans Le Furoscope : Marc Le Fur, député UMP, vice-président de l’Assemblée Nationale, est interviewé par Le Télégramme du jour. Il a déclaré : « Le gouvernement "sanctionne également ceux qui décident d'épargner sur le Livret A pour acquérir de l'immobilier, ce gouvernement devait faire payer les riches (sic) et, en fait, c'est le peuple qui paye. » Vous avez bien lu !

Le député UMP indique que le gouvernement devrait faire payer les riches ! Il finira révolutionnaire communiste ?

Il critique par ailleurs le passage du taux du livret A de 1,75 à 1,25%. Il a oublié que quand il était dans la majorité, ce taux est passé de 4% à 1,75…


24 juillet 2013

Le vrai bilan de Brétigny

Le procureur de la République d'Évry « Éric Lallement a également indiqué avoir "la certitude" qu'au moins "deux vols ont été commis au préjudice de deux passagers", en marge de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne) le 12 juillet. Des objets appartenant à ces passagers ont été retrouvés à Châtelet, au coeur de Paris, a indiqué le magistrat, évoquant également des images de vidéosurveillance où les enquêteurs ont pu voir des individus quitter la gare avec des valises qu'ils n'avaient pas en entrant dans le bâtiment. » nous dit Le Point qui était pourtant à la pointe pour dénoncer des hordes de jeunes voulant piller des victimes.

En fait, les gugusses ont simplement chouré deux valises (et un téléphone). C’est effectivement grave mais on est bien loin de ce qu’on essayait de nous faire croire : des bandes de jeunes fonçant en masse détroussant des cadavres. Moi qui imaginais des malfrats d’origine subméditerranéenne faisant les poches de types agonisant sur les quais de la gare, me voilà presque déçu.

Pépère

Il parait que François Hollande est content de son surnom, « Pépère ». C’est Bembelly qui a vu ça dans le Canard. Moi aussi. Non, je n’ai pas encore lu le Canard enchaîné : je suis content de son surnom. D’ailleurs, un rien me réjouit.

Rappelons que l’ancien président était surnommé « le nabot ». Pas par moi ! Cessez immédiatement les insultes. Je n’ai rien fait. Je l’ai toujours appelé consciencieusement « Nicolas Sarkozy ». Parfois un petit « Sarko » dans les commentaires mais uniquement parce qu’avec l’iPhone, taper plein de lettres, c’est pénible. Vous pouvez vérifier. Je tiens les 5800 billets de ce blog à votre disposition : jamais une parole déplacée. J’ai seulement dit qu’il était nul et menteur. Pas un mot plus haut que l’autre, moi qui ai la réputation d’insulter tout le monde. C’est quand même fort.

Admettez quand même que « Pépère » est affectif. Exemple : « Alors, comment ça va, mon Pépère. » Je mets même une majuscule à « Pépère », frisant la faute de français à défaut de la cinquantaine. Par contre, « le nabot » n’est pas affectif et ne prend aucune majuscule.

Bon ! Pépère est aussi surnommé « Flanby ». C’est assez peu affectif. Pourtant, le Flanby, c’est affectif. Surtout avec la petite languette qu’il faut tirer pour le démouler. Notre république est exemplaire (même si ses blogs politiques disent des conneries) : chaque citoyen inscrit sur les listes électorales a le droit de tirer la languette de François Hollande pour le démouler.

Nicolas Sarkozy était aussi surnommé : « Naboléon », « le Petit Nicolas », Speedy Gonzales » et « Iznogood ».

Jacques Chirac était surnommé « Chichi ». François Mitterrand était « Tonton » (ou Dieu, de la part de ces imbéciles de marionnettes de TF1 sans le moindre intérêt. D’ailleurs j’ai oublié leur nom et celui du pingouin qui jouait le rôle de l’imitateur).

Interrompons ce programme pour une page de publicité : les photos du Kremlin des Blogs par Catherine sont ici. Le gros avec une chemise orange, c’est moi, mais il y avait du vent qui faisait gonfler la chemise et j’ai beaucoup d’affection pour les derniers militants du Modem.

Admettez quand même que Chichi, Tonton, Pépère,… sont beaucoup plus affectifs que « la madone du Poitou » et « Naboléon », non ?


23 juillet 2013

Et nous regardâmes la presse quotidienne nationale mourir

Par ce billet de Juan à propos de la mort annoncée de Libération, je découvre cet article de l’observatoire des journalistes et de l’information médiatique (OJIM) qui est bien sombre : « alerte rouge pour la PQN alors que Libération s’effondre ». De fait, la vente au numéro des quotidiens nationaux se casse la gueule, sauf celles de La Croix. Le Monde et le Figaro baissent, Libération s’effondre et pourrait très bien disparaître.

Le numérique se porte bien mais ne rapporte pas assez de pognon. Pourtant, c’est bien le seul axe de croissance que la PQN peut distinguer et je crois à deux axes : la vente d’article au numéro pour un montant dérisoire (10 centimes ?) et les applications pour tablettes mais, à ce jour, elles n’incitent pas à vendre. N’étant pas du métier, j’ignore si un système d’abonnement peut rentabiliser le travail journalistique.

Je crois que ce dernier n’est pas en cause. Libération du jour semble fournir d’intéressants reportages sur les Roms. La une du journal ne le montre pas et évoque simplement les propos scandaleux. Elle ne sert à rien : un tweet en 140 caractères suffit largement et la lecture de Twitter et de la presse gratuite semble suffisante pour renforcer un avis sur un propos évidemment condamnable. Par contre, c’est en flânant sur le site que j’ai vu ces reportages (à accès réservé aux abonnés). Quant à l’autre moitié de la une, à propos de I’AM, je me demande si une seule personne va acheter le journal pour ça…

Pour les journaux papier, je crois que c’est mort, du moins pour le volet « actualité politique ». On trouve tout sur le net… Qui sont les lecteurs de la PQN ?

Rosa Elle vient de faire un billet pour s’insurger du traitement médiatique fait pour le fils du Prince Machin et la Princesse Truc. On voyait dans Twitter, hier, des tas de gens ronchonner parce que les médias y apportent tant d’importance. De fait, on n’en a strictement rien à cirer : ils ont un héritier. Je n’ai même pas arrosé, tiens ! Toujours est-il que si la presse dépense tant d’énergie à cet événement, c’est qu’ils y trouvent une source de revenus… Il y a des clients. Forcément, nous autres qui sont plus beaux, plus intelligents, plus mince et avec une plus grosse bite que le peuple, nous regardons cela avec dédain et finiront par nous lamenter de la disparition de la PQN, cette presse nationale à vocation politique que nous n’achetons pas nous-mêmes, faut pas déconner, quand-même, on est là pour faire de l’analyse dans nos blogs ou nos 140 caractères, pas pour lire les conneries écrites par d’autres.

Si Libé avait titré, ce matin : « Royaume Uni : la réconciliation nationale » ou une connerie comme ça, ce canard aurait probablement eu plus de lecteurs pour ses articles sur les Roms.

Mais nous aurions crié : « Ah non ! Pas eux ! ».

Communication élyséenne

On ne sait pas quand mais François Hollande semble avoir opéré un virage dans sa communication, en donnant l'impression qu'on ne parle que lui, ce qui est contraire à ce que faisaient François Mitterrand et Jacques Chirac, du temps de Jacques Pilhan. Par exemple, s'il n'y avait pas eu un heureux événement outre manche et un député UDI qui traite Hitler de fainéant, son dîner d'hier soir ferait la une de la presse alors que l'événement est totalement anodin.

Il a reçu les chefs des partis de la majorité. La presse s'en émeut. Comme si l'événement avait le moindre intérêt. Certes, il avait promis de ne pas recevoir les parlementaires à l'Elysée mais quand il avait dit ça, tout le monde s'imaginait des réceptions avec 2 ou 300 députés comme le faisait Nicolas Sarkozy. N'allez pas croire que je le défends aveuglement : sa promesse était grotesque mais je pense que ça n'a strictement aucun intérêt. Il n’empêche qu’il n’a pas reçu « les parlementaires » mais quatre ou cinq lascars, certains n’étant même pas élus.

C'est quand même fort ! On lui reproche de ne pas assez agir mais s'il réunit ceux avec qui il peut faire quelque chose, il se fait engueuler.

A noter que pour ce qui concerne les bêtises dans les blogs, ceux de droite ne sont pas en reste. Ils ont fait leurs billets. Pierre Parrillo, par exemple, critique le coût de ce repas, à peut près le jour même où l'on apprend que le site web de Carla Bruni était fait avec notre oseille. Corto, quant à lui, confond Pierre Laurent et Jean-Luc Laurent, montrant ainsi qu'il ne comprend rien au paysage politique...

Pourquoi ce regain de communication ? Tout d'abord, je suppose qu'à l'heure de Twitter, il n'a pas trop le choix. Le dîner était annoncé sur le site de l'Elysée, le buzz se déclenche. Il ne peut plus rien faire sans que ça se sache alors il est obligé de tout annoncer pour éviter les bad buzz.

Un jour, on verra l'agenda de l'Elysée :
7h30 : lever
7h45 : douche crapuleuse avec Valérie
8h00 : petit déjeuner avec le chef du cabinet
8h30 : caca présidentiel
8h45 : lecture de la presse
8h55 : lecture de Partageons mon avis.

Sinon, quand @valtrier tweetera : « ah ! il est où François ? Parti aux toilettes ? », on trouvera des imbéciles dans Twitter qui diront « C’est un scandale, François Hollande fait caca mais ne l’annonce par sur son site web. » C’était ma minute de scatologie.

Du fait qu’il communique dans tous les sens pour des sujets qui ne nous intéressent pas (encore, si on avait le menu du diner…), des spécialistes de la communication politique font des articles pour ronchonner, comparant avec les pratiques de de Gaulle qui, il est vrai, tweetait un peu moins que @elysee.

Je vous explique. Ou du moins, je vous explique ce que je crois avoir compris. Pépère donne les grands axes, il réunit les députés, les chefs de partis, les journalistes,… pour dire « on va faire ça ». Il montre le cap, comme on dit. Ensuite, Jean-Marc Ayrault fait le chef de la majorité, travaille, fait des annonces,… La semaine dernière, c’était des investissements d’avenir pour l’environnement. Ensuite, on a les ministres sur le terrain qui bossent. Depuis vendredi, on voit Manuel Valls partout. Hier, Montebourg lançait Colbert, le machin pour les relocalisations. Jean-Marc Ayrault lançait un truc pour les nanotechnologies. Mardi (tiens, c’est aujourd’hui), on vote la loi pour la réforme territoriale. Le lendemain, on s’attaque à l’indépendance de l’audiovisuel. Demain, l’Assemblée National s’attaque Soins psychiatriques sans consentement (pour les blogueurs de droite ?)…

François Hollande n’a pas le choix. A l’heure de l’information immédiate, il est obligé de causer. Certes, le style n’est pas le même que le prédécesseur mais il ne faudrait pas, non plus, qu’il se transforme en « omniprésident », ça risquerait de lasser et ça a coulé Nicolas Sarkozy. Overdose…

Qu’ont-ils pu dire, hier soir ?

Avec la presse, on n’en sait pas beaucoup plus. On peut supposer qu’ils commencent à préparer les municipales. Il faut que la gauche aille unie. Comme ça, on évite l’élimination dès le premier tour. Il y a des triangulaires gauche-UMP-FN et on ne perd pas trop. C’est mal, de la part d’un président, de s’occuper de ce genre de tambouille mais, avec Hollande, on a l’impression qu’il est obligé de tout faire. D’ailleurs, je ne dois pas être trop loin. Ce soir, il reçoit Pierre Laurent, le patron du PCF (j’espère que Corto va prendre des notes pour ne pas dire sur son blog qu’Hollande reçoit le patron du MRC).

Je suppose (ou j’espère) qu’ils ont aussi parlé de la riposte : il faut que les partis de gauche tapent sur les partis de droite les jours où ils ne font pas eux-mêmes des conneries. Sinon, dans les blogs de gauche, on est obligé de s’énerver sur des sujets sans la moindre importance, c’est lassant.

Aujourd’hui, Pépère va à Dunkerque. Il a raison : il doit y faire frais. Le thème de la journée est la mobilisation sur l’emploi. Je suppose qu’il y va avec Michel Sapin. C’est bien de rafraichir les ministres les plus âgés. Quand je vous disais qu’il devait tout faire. Ce soir, il a rendez-vous avec Mosco puis le président de l’Union Nationale des Professions Libérales et d’autres types. Les twittos de gauche vont encore gueuler, uniquement en lisant le mot « libérales ». Le tout avant de rencontrer Pierre Laurent.

Demain, c’est mercredi. L’agenda est souvent le même : rencontre avec le premier ministre, conseil des ministres, entretien avec Fabius (il faut que pépère pense aux brumisateurs s’il fait encore chaud), après il rencontre Nicolas Hulot. Tiens ! On l’avait oublié, lui ! Après, il a rendez-vous avec le chef de la coalition nationale syrienne. Après, il a rencard avec des élues d’outre-mer.

Jeudi, il va en Slovénie. On ne sait pas trop où c’est. Ce n’est pas dans ce coin là qu’a été tourné Tintin et le lac aux Requins ?

Sur tous les fronts.