30 octobre 2013

Gauche de gouvernement vs. droite de gouvernement

Ce qu'il y a de bien avec l'actualité politique, c'est que lorsqu'elle ne déprime pas le blogueur de gouvernement, elle l'amuse (surtout lorsqu'il est débordé de travail). Hier soir, un hebdomadaire de droite sortait un scoop : un cabinet noir aurait été mis en place à l'Élysée pour taper sur Nicolas Sarkozy et empêcher son retour. 

Vous vous rendez compte, ma brave dame, ils auraient consulté les archives ! Les méchants. 

L'information m'a étonné. Pourquoi mettre en place des archives s'il n'y pas le droit de les consulter ? Peut-être existe-t-il des procédures que je ne connais pas, du genre secret défense...

Ce matin, l'information était retournée : c'est l'Élysée qui a fourni les données en réponse à des demandes de la justice. 

Ce qui veut dire que la justice enquête sur les faits commis au palais pendant le quinquennat précédent. 

Ce soir, l'autre information est tombée. Les juges ont trouvé d'autres trucs à se mettre sous la dent dans l'affaire Karachi. 

À part ça...

Le coût des portiques pour l'écotaxe a également fait beaucoup jaser. Les blogueurs de droite ont même tenté de mettre ce coût sur le gouvernement. Ils n'ont peur de rien pour perdre le peu de crédibilité... Toujours est-il qu'une société a bien été montée en Italie pour gérer ces portiques qui permettront de récolter nos taxes à nous. Une nouvelle société ! Et le premier contrat qu'elle signe avec l'Etat pour une mesure qui n'est finalement pas applicable prévoit une indemnité de 800 millions si elle n'est pas appliquée.

Excusez du peu !

Vaut-il mieux être gérés par des gens dont on soupçonne l'incompétence, dont on sait la nullité en communication mais que l'on suppose être honnêtes ou des gens dont on connait l'incompétence et la nullité en communication et qu'on finit par ne plus oser se poser la question de l'honnêteté ?

Surtout avec les ardoises qu'ils ont laissées et les affaires judiciaires. 

Telle est la question que je me pose, ce soir. C'est petit, je sais. 

Merde ! J'ai fait le lit du FN. Il n'a qu'à se coucher. 

Twitter de tourner la page

Mon confrère Sarkofrance a franchi un pas : il a ouvert un nouveau compte Twitter qu'il garde "privé". Moi, j'ai choisi une autre solution : je bloque les utilisateurs. Juan a fait plusieurs billets au sujet de Twitter, récemment. Il est exaspéré. Moi aussi. L’heure est peut-être venue de tourner la page.

Pourtant, le problème n'est pas Twitter mais certains de ses utilisateurs qui se prennent un peu trop sérieux même quand ils pensent plaisanter. J'ai encore subi une bête moquerie hier soir. Quelques jours avant, j'avais subi les assauts, de quelqu'un que je connais, qui fréquente les Kremlin de Blogs,... Il s'étonnait que je soutienne NDDL alors que j'en ai fait 15 billets en un an. L'étonnement... ne m'étonne pas mais derrière, il y avait un jugement moral de ma position, tout comme hier soir, d'ailleurs. Le tribunal de la pensée : je n'ai plus le droit de penser que NDDL est bon pour la région.

Twitter est irritant

Hier, j'en ai fait un billet. C'est souvent que je fais ce genre de billet. Après tout, des andouilles parlent de moi dans les réseaux sociaux, je peux me moquer dans l'annexe. Un lascar m'a dit que j'étais insultant avec ce billet, comme si je ne m'étais pas senti insulté par le tweet.

C'est ce que permettent les réseaux sociaux maintenant. Juan passe en privé. Politeeks a mis son blog en sommeil et à changé son pseudo Twitter. Des imbéciles nous dénigrent sans cesse. Ils ont le droit. C'est la liberté d'expression. Mais quand ça pousse les adversaires à de taire, ce n'est plus de la liberté d'expression.

Ce n'est pas grave. Ce sont ces andouilles qui n'ont que 140 caractères pour s'exprimer qui vont regretter la faiblesse du niveau du débat politique en France.

C'est ça Twitter.

Je repense à la personne qui s'est étonnée de ma position à propos de NDDL. Que connait-elle du dossier ? A-t-elle lu autre chose que deux ou trois chroniques d'opposants ? N'a-t-elle pas vu les événements récents, en Bretagne, qui montrent que les Bretons sont préoccupés par leur développement économique ?

C'est ça Twitter. On se sent investi d'une mission divine qui, au bout, se révèle n'être qu'une pensée en 140 caractères.

Twitter est inutile

Hier, j'ai remonté ma TL sur 10 minutes. Il y avait 42 tweets. 17 étaient des tweets avec des informations qui ne m'intéressent pas. 17 étaient des RT de tweets sans intérêt. 2 des tweets de lascars qui cherchent à faire le bon mot du siècle. 2 des conversations privées. 2 étaient avec des informations qui m'intéressaient mais que je connaissais déjà. Il reste quatre tweets susceptible d'avoir un intérêt.

Chacun fait ce qui veut. Moi-même je tente de faire de bons mots, je fais des RT foireux et des liens vers des machins inutiles.

C'est ça Twitter.

Arrêter ?

Que Twitter soit inutile n'est pas nouveau. Qu’il soit irritant non plus. Pourtant que nous soyons tous les trois en même temps à nous poser les mêmes questions m’interpelle. Ce qu’il y a de sûr, c’est que j’y suis de moins en moins souvent (je n’y suis que quand je suis seul, pour passer le temps) et que je ne clique presque jamais sur les liens. Si les informations sont importantes, elles seront en une de Google News. Si elles touchent un sujet qui l’intéresse particulièrement, j’aurais un copain qui me fera suivre l’information. Au pire ou au mieux, je la retrouverais sur un des blogs auxquels je suis abonné…

Par contre, hors de question de quitter. On s’y amuse avec les copains, on papote,…

Je ne changerai pas le comportement des autres. Je continuerai à être harcelé, interpelé,…

Tant pis. Je vais bloquer.

Basculer sur Facebook ?

Bof… Je préfère conserver ce truc pour papoter avec les copains, la famille et quelques personnalités politiques qui y font des publications très intéressantes. En outre, l’application pour smartphone n’est pas du tout à la hauteur et l’interface web me déplait.

Reste Google+

On n’y pense pas assez. Ce machin est venu trop tard par rapport aux autres.

Quelques raisons de passer à Google+ :
-         l’imbrication Google+ - Gmail fonctionne très bien. On reçoit les notifications dans la messagerie, on peut y répondre directement,…
-         les conversations sont beaucoup plus limpides que dans Twitter,
-         il est plus facile de trier les utilisateurs qu’ailleurs, sans blesser les susceptibles,
-         les « communautés » (l’équivalent des groupes Facebook) sont très pratiques et même que les pages.

Surtout, il y a beaucoup moins de monde qu’ailleurs et on peut y reconstituer un écosystème sans reproduire les mauvaises habitudes de Facebook et de Twitter.

Et les conversations ne sont pas limitées à 140 caractères.

NDDL : la DGAC est pour

La Direction générale de l'avion civile "a présenté le 28 octobre 2013 à Nantes l’étude commanditée en avril dernier par la commission du dialogue, constituée pour calmer le jeu suite aux violences entre pro- et anti-NDDL." Ils ont étudié les nuisances sonores si l'ancien aéroport était maintenu. 

"Les avions survolent le centre de Nantes, à forte densité de population, à moins de 400 m de hauteur. Ils survolent aussi, à moins de 300 m d’altitude, le lac de Grandlieu, au sud, site exceptionnel classé en zone Natura 2000. Avec la croissance du trafic, les habitants du centre de Nantes subiraient à terme, aux heures de pointe, le passage d’un avion toutes les deux minutes."

La "zone soumise à de très fortes contraintes d’urbanisme, notamment l’interdiction de construire de nouveaux logements, s’étend significativement. De nombreux terrains, situés en milieu urbain, proche des équipements et bien desservis seraient gelés, en totale contradiction avec les politiques de densification des villes et de lutte contre l’étalement urbain, dans une agglomération où la démographie est particulièrement dynamique."

"L’augmentation du nombre de vols annuels et du nombre de survols de l’agglomération nantaise combinés à une croissance de l’emport moyen conduit à un allongement des courbes de bruit dans les secteurs survolées par les avions à l’atterrissage, c’est-à-dire ceux dans le prolongement de l’axe de la piste en particulier du côté de l’île de Nantes et sur la commune de Saint-Aignan Grand Lieu. A contrario, la modernisation de la flotte et notamment l’amélioration des performances acoustiques des futurs avions au décollage a pour effet de rétrécir les courbes de bruit dans les zones survolées par les avions au décollage."

Si en plus le seul argument en faveur des antis (le progrès technologique qui diminue le bruit) montre que l'aéronautique est une industrie d'avenir...

29 octobre 2013

L'actualité politique du jour

L'actualité politique est difficile à résumer, ce soir, mais la rédaction ne recule devant aucune connerie. Si je comprends bien, Ayrault et Hollande ont réussi à annuler une réforme de la fiscalité, que Fillon et Sarkozy ont ratée tout en nous laissant une ardoise de 800 millions et à faire libérer des otages, grâce au travail de plein de gens, que les deux mêmes avaient échoué à faire libérer tout en versant 17 millions de caution. 

Pendant ce temps, Valeurs Actuelles dénonce un cabinet noir mis en place à l'Elysée pour empêcher le retour de Sarkozy. Comme s'il y avait besoin de ça. 

À part ça, les Twittos font leurs choux gras du premier "divorce homo" comme si cela avait la moindre importance, d'autant que les heureuses élues étaient mariées aux États-Unis. 

Et la Cour d'appel a autorisé l'ouverture de grandes surfaces le week-end, montrant ainsi comment les lois votées lors du précédent quinquennat étaient mal ficelées. 

Il va encore falloir réparer les dégâts. 

Recul

Le gouvernement a décidé ce matin de suspendre l'écotaxe. C'est évidemment la seule décision qu'il pouvait prendre quoiqu'en disent les Twittos de gauche de ma TL qui hurlent à la reculade tant il est d'usage de taper sur le gouvernement. D'ailleurs, en fouillant un peu, on pourrait probablement trouver ces quelques hurleurs qui réclamaient la suppression de cette taxe, rien que la semaine dernière. Je me rappelle de ceux qui dénonçaient le ras-le-bol fiscal... Je me rappelle aussi de ceux qui gueulaient parce qu'au bout du compte c'est le consommateur final qui va payer.

Quand je vois aujourd'hui cette gauche défendre ce qui n’aurait été en fin de compte qu'une taxe sur la consommation, je m'amuse.

N'allez pas croire pour autant que je ne pense pas sincèrement que le gouvernement n'a pas fait une grosse connerie. Il aurait dû annoncer cette mesure avant. Cette taxe est une usine à gaz mal foutue voulue par la droite. Tient ! Il faudrait qu'il l'annule franchement, que l'on puisse enfin dénoncer ce contrat signé par la droite qui nous obligera à payer 800 millions à la société qui avait eu le marché pour obtenir gérer ce bordel. D'ailleurs, c'est peut être le but. Voyons si l'UMP va lancer un #ecolotaxethon pour réparer ses conneries.

Et c'est un peu pour ça que je suis de mauvaise humeur : tout ce bordel a été créé par la droite mais les gros finauds de gauche ne pensent qu'à taper sur le gouvernement !

L'amiral Woland, illustre blogueur réactionnaire, tweetait, en gros : Ben voilà, les opposants au mariage pour tous auraient du faire plus de bordel, ils auraient eu gain de cause. Non ! La population défendait majoritairement ce mariage. Cette fois, personne ne défend une taxe supplémentaire. En cas d'émeutes sévères, 90% de la population aurait dit : il faut supprimer ce truc, un peu comme pour le CPE, il y a quelques années.

Je parle du CPE car je lisais des tweets, ce midi : jamais on a vu un gouvernement avec aussi peu d'autorité. Ben si. On a oublié Villepin, comme on oublié Cresson.

Ce qu'on n'a jamais vu, ce sont autant de types d'un bord politique taper sur ce bord quand il prend la seule décision possible.

Que se serait-il passé s'il avait maintenu cette taxe stupide ? Est-ce que ce gouvernement, ce président, ne pourraient-ils pas anticiper des décisions afin que nous puissions arrêter d’être obligés de défendre tout et n’importe quoi sur nos blogs ? 

Ce qu'il y a de bien, c'est qu'on n'a pas encore trop de déclarations ridicules de nos élus, de droite comme de gauche, deux après l'annonce.

Annonces sur l'écotaxe : les réactions de l'opposition

A l’heure où je mets sous presse sans me presser, on ne sait pas quelle suite sera donnée à l’écotaxe. Mon confrère Bembelly souhaite qu’elle soit maintenue. Il nous rappelle que c’est une brillante idée de Nicolas Sarkozy ou de ses ministres et qu’il coûterait 800 millions de la supprimer.

Il n’a trouvé qu’un seul chef de l’UMP pour dire qu’il fallait assumer le principe, Hervé Mariton. Je l’aime bien lui. Il n’avait pas la même position que moi au moment du mariage pour tous mais au moins, il assume. Les autres hurlent : « l’écotaxe était la goutte d’eau qui fait déborder le vase fiscal (…) elle avait été imaginée il y a six ans dans un contexte économique et fiscal totalement différent. » nous dit Jean-François Copé. Six ans ? Avec un décret d’application en mai 2006, juste avant de partir ?

Jean-Louis Borloo est probablement le plus gonflé vu que c’est son Grenelle et son ministère qui ont accouché de ce truc. Il se démène sur les plateaux pour justifier son retournement de veste.

Le gouvernement a trois solutions.

1. Il maintient l’écotaxe.

Réactions de MM. Borloo et Copé : « le gouvernement est incapable de trancher ».

2. Il supprime l’écotaxe.

Réactions de MM. Borloo et Copé : « le gouvernement recule encore ».

3. Il diffère l’écotaxe.

Réactions de MM. Borloo et Copé : « le gouvernement est incapable de trancher et recule encore ».

Un record d'impopularité

La récente période de fut pas facile pour la majorité (et les blogueurs joyeusement associés) et se termine par un record historique, celui de l’impopularité d’un président qui, pour la première fois chez BVA (pdf), tombe au dessous de 30%. Notons que tout ne va pas si mal puisque 3% de la population a encore une très bonne image du Président.

Je ne sais pas quel événement a le plus contribué à cette brutale chute tant ils se sont enchaînés depuis la rentrée, avec la confusion sur les chiffres du chômage du mois dernier, l’affaire Léonarda, ces histoires de taxes, la Bretagne au bord de la révolution,… Léonarda a probablement apporté le coup de grâce.

Que faut-il faire ? La première urgence est d’éteindre l’incendie en Bretagne. Nos ministres vont se réunir ce matin et prendre une décision. A part reculer encore cette écotaxe et revenir sur la taxation de l’épargne populaire, je ne vois pas trop ce qu’ils peuvent faire. Au fond de moi, j’aimerais qu’ils restent droits dans leurs bottes…

Parmi les chiffres de ce sondage, j’en note un : « le Président ne dispose d’une majorité de bonnes opinions auprès d’aucune des catégories de la population française, à l’exception des seuls sympathisants socialistes (75% de bonnes opinions). » 75% des sympathisants socialistes ont encore une bonne opinion de François Hollande. Je me sens un peu moins isolé. Peut-être qu’en ayant fait sa campagne, en l’ayant soutenu, sommes-nous beaucoup plus indulgents que le reste de la population d’autant qu’il y a une belle confusion du côté de la droite à part à l’UDI où ils semblent remonter la pente.

Je vais en noter deux autres.

Le premier est que Manuel Valls est plus populaire à droite qu’à gauche. Chacun en tirera ses conclusions. Pour ma part, je pense qu’il sert un peu de rempart…

Le deuxième est l’état lamentable de l’opinion envers les écolos et les socialos. Les deux partis, surtout le PS, sont en forte baisse. Le Parti de Gauche se trouve le moins populaire et le Parti Communiste grimpe légèrement depuis quelques mois. La stratégie d’attaque frontale ne semble pas la bonne.

EELV a perdu 10 points en quatre mois mais cette formation ne m’intéresse pas franchement. Ils ont une mauvaise stratégie : ils devraient soit sortir de la majorité soit y être plus soudés. Par contre, l’état du Parti Socialiste est préoccupant. La baisse de popularité au cours du dernier mois est particulièrement préoccupante.

La question pourrait être de savoir si c’est le Parti Socialiste qui entraine le gouvernement dans sa chute ou le contraire. Elle ne l’est pas : ils tombent ensemble. Le gouvernement et le président sont coincés : ils ne peuvent pas changer de politique. J’ai fait un sondage au bistro, hier. Les clients attendent un remaniement. Ils ne souhaitent pas franchement une autre politique : ils sont résignés. Ils attendent cette inversion des courbes qu’on leur promet pour fin 2013 depuis si longtemps. Ils veulent un remaniement mais il ne peut pas être fait maintenant, cela ne rimerait à rien.

Mon sondage est très sérieux. Je n’ai pas été voir les clients pour leur demander ce qu’ils en pensaient mais j’ai questionné les patrons de bistro pour savoir quels étaient les bruits de fond. Les gens veulent un remaniement. Ils ne pourront pas l’avoir avant les municipales. Ca donnerait l’impression d’agir dans la panique. L’effet serait désastreux.

Le changement doit venir du PS. Il n’y a qu’une seule solution : en changer le chef. Depuis quelques semaines, je milite de plus en plus dans ce sens. L’erreur faite par Harlem Désir avec Léonarda peut servir de prétexte.

On lit de temps que le gouvernement doit changer la communication. C’est peut-être vrai mais je ne sais pas comment. L’affaire Léonarda a été déclenchée par un billet du blog de RESF pendant que le ministre en charge du dossier était au bout du monde. L’enquête a été vite faite. Tout est parti en vrille. François Hollande a fait un discours catastrophique…

Je vais donner un conseil au président : se mettre au vert. Se faire oublier. Il doit continuer à faire le job mais arrêter d’intervenir en urgence en sachant que la communication ne peut plus se maitriser. Il doit montrer le cap comme on dit. Aujourd’hui, il est en Slovaquie. Il fait le job. Ses ministres se réunissent. Ils font le job. Jean-Marc Ayrault ou un ministre feront une annonce.

Quant à nous, les fidèles mais « pas très satisfaits », on est toujours là. On oublie que l’écotaxe a été décidée par la droite, que c’est Jean-Louis Borloo, l’homme qui monte dans les sondages, qui a décidé des modalités et signé le contrat avec la société privée en charge des « péages ».

On n’oublie pas que c’est sous le gouvernement précédent que la France a été ruinée, que le chômage est parti en vrille, que les dépenses publiques et la fiscalité ont explosé. On n’oublie pas, non plus, que Nicolas Sarkozy a fait la moitié de son mandat avec une image déplorable.

On va faire comme les clients du bistro : attendre le retournement des courbes. La fin d’année arrive. On saura alors.

Le mois d’octobre a été catastrophique.


Ne recommencez pas cette erreur. On va se lasser.

28 octobre 2013

Twitter n'est pas toujours un ami

Sarkofrance s’interroge à propos de Twitter. Il se demande s’il ne pourrait pas être possible de changer de réseau social. « C’est la question que je me suis posé en commettant l’erreur de regarder ce weekend ce qui se passait sur ma Tweet-Line, ce fil d’info de la twittosphère que je suis. Des amis blogueurs se disputaient au point de clasher sans doute définitivement. » Ah ! Il parle de moi, même.

Je suis fatigué de tout ça, alors je bloque. C’est une copine qui est à l’origine de se clash. Elle a tweeté mon billet à propos de Notre-Dame-des-Landes en s’étonnant du fait que je sois pour. Tu parles ! 14 billets en onze mois. Tiens ! En fouillant sur un internet, je suis tombé sur ce billet du Plus où la rédactrice expose très bien ce point de vue : on a plus le droit d’être contre la « bonne pensée », bien gauchiste,…

Il est amusant, ce réseau social : la seule solution qu’on a pour avoir la paix est de bloquer les contacts, des braves gens – des pauvres gens ? – tous coincés dans leurs certitudes…

Je viens de constater que mon billet d’hier était le 6000ème du blog. Demain, mon blog geek et mon blog bistro fêteront leurs 8 ans. J’y engueulais le gouvernement et leur énième reculade. L’ambiance politique est nulle : on attend la reprise comme s’il n’y avait plus que ça à faire, le gouvernement enchaîne les conneries sous les coups du buttoir de tous les opposants politiques, quand ce n’est pas en interne du PS.

Juan, il n’y a qu’une solution : continuer les billets et bloquer les andouilles. Tant pis si les clash sont définitif, au moins, ça nous fait des vacances.

Il y a d'autres réseaux sociaux mais j'ai plein de potes dans Twitter. Je ne vais pas me fâcher pour quelques uns qui ne jouent pas le jeu. Ceux qui jugent en un tweet ne méritent pas de considération.

27 octobre 2013

Prélèvement : recul du gouvernement

Cher Jean-Marc, Cher Pierre, Cher Bernard,

J'apprends ce matin que vous allez reculer sur la fiscalité des PEL et des PEA. Sur celle des PEA, c'est un grave erreur. Le contribuable benoît qui choisit d'avoir des actions et de gagner des sous en jouant avec mérite d'être taxé comme tous les Français qui gagnent de l'argent en en ayant. Ce n'est pas très grave. 

Vous faites une bête connerie : aucun citoyen s'intéresse à la fiscalité des Plan d'Epargne en Action à part ceux qui gagnent beaucoup de sous avec.

En reculant, vous faites une chose affreuse : vous donnez raison à Authueil suite à nos billet d'hier mais je ne vous en veux pas pour ça. Je vous en veux pour une énième reculade devant ceux qui ont du pognon parce qu'à ma connaissance, les classes moyennes et populaires n'ont pas de PEA sauf s'il leur a été vendu de force par un conseiller financier...

Pour les PEL, je suis plus partagé. Je n'ai pas les chiffres exacts : mais quel est la proportion de "vrais PEL", c'est-à-dire de ceux qui débouchent sur l'achat d'un logement ? Sur les milliers ou dizaines de milliers de logements qui sont achetés chaque année, combien le sont avec un PEL et quel est le montant moyens des avantages accordés par le PEL ? Ces avantages ont-ils été comparés à l'inflation immobilière due à la spéculation ?

Ne pensez-vous qu'il ne serait pas plus logique de rediriger l'argent de l'épargne vers les livrets A, donc faire une loi qui permette la mutation des PEL vers ces livrets ?

Tant qu'à poser des questions, ne serait-il pas intéressant de savoir à quel point ces livrets A contribuent contribuent à l'inflation immobilière ?

Et l'épargne salariale ? Autant il est logique que les salariés disposent d'un revenu complémentaire, même non soumis aux contributions sociales, dépendant du résultat de l'entreprise, pourquoi ce revenu serait-il nécessairement épargné ? Pourquoi cette obligation pour les entreprises, les salariés,... de souscrire à des produits financiers qui vont nécessairement enrichir avant tout les organismes qui les proposent, à savoir les banques ? Pourquoi les revenus de ces revenus ne seraient-ils pas imposables comme tous les autres revenus ?

Ne pensez-vous pas qu'avec cette reculade, vous donnez un double mauvais signal : 
1. Une reculade,
2. Il est normal d'avoir des revenus financiers qui ne soient pas fiscalisés ?

Dans l'attente d'une réponse objective, je vous prie d'agréer, chers camarades, l'expression de mes salutations distinguées et l'espoir d'un bon apéro dominical, même si j'ai l'impression d'avoir une heure de retard.

Grosses bises,
Nicolas

26 octobre 2013

Quand je reçois des menaces !

Une tartine pour les prélèvements

« Le gouvernement vient, à nouveau, de commettre une bourde monumentale. Lors du projet de loi de financement de la sécurité sociale, il a décidé un relèvement des prélèvements sociaux sur les assurances-vie, les plans d'épargne logement et les plans d'épargne en actions, y compris pour ceux qui ont été ouverts il y a longtemps, et dont les titulaires étaient en droit d'espérer un taux de prélèvements beaucoup plus bas. » Ainsi commence le dernier billet de mon sympathique confrère de droite, Authueil.

Je ne suis pas d’accord, évidemment. J’ai d’ailleurs déjà fait un billet pour défendre cette mesure. Mais qu’en dit Authueil ?

« La première erreur vient de la cible. On ne touche pas à l'assurance-vie ! C'est le placement favori des français, il n'y a qu'à regarder les déclarations de patrimoine des ministres, quasiment tous en ont. » Si, on touche à l’assurance vie. La seule raison invoquée par les banquiers pour vendre des assurances vie sont les exonérations fiscales. Regardons les déclarations de patrimoine des ministres. Combien ont-ils en assurance vie ? Combien vont-ils gagner avec ? Pourquoi ces confortables revenus seraient-ils non imposables ?

« Pareil pour le Plan épargne logement, c'est le premier placement que font les gens modestes, et pour beaucoup, c'est le seul. » Arrêtons les conneries. Soit le type fait un PEL dans la prévision d’acheter un logement et, dans ce cas, le pognon sert principalement à la spéculation immobilière. Depuis quand l’accession à la propriété est-elle une mesure de gauche ? Pourquoi aider les gens qui ont les moyens d’acheter un appartement ? Soit le type fait un PEL parce qu’il est modeste et parce que son banquier payé à la commission lui a vendu un produit sous prétexte qu’il était défiscalisé. Il va donc mettre un minimum de pognon dessus parce qu’il n’en a pas beaucoup, touchera peu d’intérêts et sera imposé sur des clopinettes.

Tiens ! Authueil ne parle pas des PEA…

Revenons sur les chiffres. Le Monde prend un exemple. Un type ouvre un PEL en 2004 et met 510 euros par mois dessus (ils ont des exemples tordus, au Monde). Au bout de 10 ans, il aura touché 10989 euros d’intérêts. Avant la réforme, il aurait payé 1469 euros de prélèvements sociaux. Après la réforme, il en paiera 234 euros de plus, soit 2,12% de ses gains. La belle affaire. Pour un type qui a les moyens d’épargner 6120 euros par an.

Ce ne sont pas les titulaires de PEL qui vont en prendre plein la gueule mais un peu ceux qui ont des assurances vie.

Revenons à Authueil.

« C'est d'autant plus malencontreux pour le gouvernement que cette décision s'inscrit dans un tour de vis fiscal qui rencontre une hostilité de plus en plus croissante. Le thème du "ras-le-bol fiscal" est matraqué depuis de long mois dans les médias et commence à entrer en profondeur. Tous les warning clignotent et le gouvernement continue le tour de vis, c'est juste de l'inconscience. Quand en plus, la nouvelle mesure touche la grande majorité des français, on est au delà de la bêtise... »

Non. Ce n’est pas de la bêtise. Ce qui serait de la bêtise, c’est de laisser filer les comptes publics et d’être obligé, en fin de mandat, d’augmenter de toute urgence les prélèvements. Et de perdre les élections en 2012.

« La deuxième erreur est la plus grave à mes yeux. En revenant sur des engagements et en taxant avec une rétroactivité parfois très forte, le gouvernement sape la confiance des épargnants dans les incitations fiscales. » Ah ! Ca devient intéressant. Il n’y a pas de rétroactivité : c’est un mensonge largement répandu. C’est mal. Par contre, la deuxième partie est vraie : le gouvernement sape la confiance des épargnants dans les incitations fiscales.

Moi-même, j’ai souscrit des produits d’épargne vers 2001 et 2002. Un héritage et un solde de tout compte en changeant de boulot. Je suis allé voir mon banquier lui demander conseil pour mettre un peu de sous de côté pour mes vieux jours. Il me dit : prenez tel truc, le taux d’intérêt est de tant, le taux de prélèvement est environ de 11% (10,8 si ma mémoire est bonne). J’ai fait. C’est ballot, je vais être taxé 15,5% pour cette période.

Effectivement, on peut penser que je pourrais perdre confiance dans les incitations fiscales. Il n’empêche que ce n’est pas le fisc qui m’a vendu un produit d’épargne mais un banquier. C’est surtout envers les banquiers que la confiance va baisser.

Je serai à la retraite vers 2030…

J’ai pris mes machins en 2002, le taux était à 10%. En 2012, il était à 15,5%. La droite a relevé le taux de prélèvement de 5 points (un peu moins en fait, de l’ordre de 40%). Le « contrat » avec mon banquier était de 10% pendant 30 ans. Il est passé avec la droite de 10% pendant 10 ans puis 15,5 pendant 20 ans. Avec la gauche, il est passé à 15,5 pendant 30 ans.

C’est bien la droite qui a procédé à l’augmentation des taux de fiscalité sur ces machins qui a fait la principale rupture de contrat, contrat passé avec mon banquier.

Que disais Authueil ? « le gouvernement sape la confiance des épargnants dans les incitations fiscales. » Les incitations fiscales ne devraient pas être un truc de gauche. Une incitation fiscale est aussi une niche fiscale. Les incitations fiscales telles que le PEL participent à la spéculation immobilière. C’est mal. « Même chose pour le PEL, qui amenait vers l'investissement dans l'immobilier, autre placement vers lequel l'Etat voulait amener l'épargne des français. » Oui, mais pas moi. Je préfère que les gens mettent de l’argent dans un livret A, le pognon part vers le logement social, permettant de mettre à disposition des appartements pas chers… Seule solution pour lutter contre la spéculation immobilière.

« Je comprend tout à fait la colère des épargnants qui ont respecté leur part du contrat, et qui, à la dernière minute, voient l'autre partie ne pas respecter la sienne. » Non ! Le contrat est avec un banquier.

Tiens ! Un aparté. Je voyais une twittos de la vraie gauche discuter avec Sarkofrance, dans Twitter. Elle parlait aussi de rupture de contrat. Un contrat est un machin totalement libéral… Je n’ai pas besoin de contrat, je fais confiance à la loi.

« C'est moralement indéfendable de la part du gouvernement et cela relève du hold-up fiscal pur et simple. » Ah ! Une expression à la mode. Et l’augmentation des prélèvements obligatoires pendant les 10 dernières années, ce n’est pas du hold-up fiscal ? Et l’augmentation de la dette ? Et le torpillage des comptes publics ? La moralité, maintenant…

« Cette colère, si elle touche la moitié des épargnants français, n'est pas prête d'être oubliée. » Mais si ! La colère ne porte pas sur ces taux de prélèvements sur des produits d’épargne mais sur le reste, les autres impôts. On fera un bilan en 2016.

« Après un coup comme ça, comment accorder la moindre confiance aux incitations fiscales accordées par l'Etat pour favoriser certains types de placement ? S'il n'y a plus de confiance, la capacité de l'Etat à orienter l'épargne par le biais de la fiscalité risque d'être sérieusement entamée. » Oui, mais ce n’est pas le rôle de l’Etat d’orienter l’épargne. C’est rigolo, me voilà plus libéral qu’Authueil ! Le rôle de l’Etat est de surveiller les propositions des banques à leurs clients et de leur permettre de proposer des produits à leurs clients, notamment en lissant la fiscalité pour les trucs à long terme, comme les PEA. Ce qu’il ne veut pas dire qu’ils ne doivent pas être fiscalisés normalement.

« Que l'Etat veuille réorienter l'épargne, c'est parfaitement légitime (et à mon avis souhaitable) » : c’est légitime mais ce n’est pas son rôle (sauf pour le logement social mais je doute qu’un libéral finisse d’accord avec moi sur ce coup). Ce qui est plus légitime, c’est de réorienter la dépense, par exemple en aidant les braves gens à isoler leurs habitations (mais on tombe dans les niches fiscales, c’est mal).

Dans l’autre sens, il ne serait pas légitime que l’Etat pousse les gens à investir dans des produits boursiers au détriment de PME, d’entreprises locales créatrices d’emplois. C’est pourtant ainsi que les incitations fiscales sont faites actuellement. Et que modifiera le gouvernement en autorisant les gens à investir dans des PME via leur PEA… L’Etat va ainsi inciter les gens à investir dans l’économie réelle et pas dans les marchés financiers.

Je reprends : « Que l'Etat veuille réorienter l'épargne, c'est parfaitement légitime (et à mon avis souhaitable), mais cela doit se faire en indiquant à l'avance les nouvelles priorités, et en laissant l'épargne se déplacer d'un secteur à un autre sans trop de prélèvements. Ici, il n'y a aucune indication d'un nouveau secteur vers où s'orienter, puisque tout est taxé au maximum possible, et le prélèvement de l'épargne sortante est brutal. »

Authueil pourra-t-il m’indiquer vers quels secteurs l’épargne est orientée avec les PEA et les assurances-vie ? A part les marchés financiers ? Les PEL sont-ils réellement une orientation de l’épargne vers tel ou tel secteur quand on connaît le nombre de PEL qui sont cassés avant la fin ou qui ne débouchent jamais sur une acquisition parce qu’ils ont été souscrit uniquement par des personnes modestes qui trouvaient le seul moyen de s’assurer d’un placement supérieur à l’inflation ?

« Le pire, c'est que je pense qu'Hollande va faire machine arrière, comme d'habitude. » Après le vote par les députés ? C’est une habitude ?

« Il aura alors tout perdu (comme d'habitude) en ne touchant pas l'argent de la nouvelle taxe, mais en ayant écorné la confiance des français et en les ayant rendu méfiants sur la parole de l'Etat. »

Dans le billet (celui d’Authueil mais je l’ai reprise dans le mien), il y a une ambiguïté : ce n’est pas l’Etat qui veut inciter mais le gouvernement et le Parlement. La parole de l’Etat est probablement une notion pour les juristes et les fiscalistes mais pas pour les électeurs. Pour l’électeur, la parole de l’Etat est celle que tiennent les gouvernants.

La confiance des Français est déjà écornée, depuis longtemps. François Hollande ne reviendra pas en arrière pour cette taxe : c’est purement du bruit dans les médias, bruit légitime, mais la taxe sera indolore pour les Français. De toute manière, ils ne savent pas ce qu’ils auraient payé.

Résumons-nous…

Je ne sais pas ce qui me prend de pondre des tartines le samedi matin.

Depuis longtemps, la gauche a tenté de rétablir une fiscalité plus juste, en essayant de faire en sorte que tous les revenus, ceux de l’épargne comme ceux du travail, soit taxés de la même manière. Pendant ce temps, la droite a fait des réformes fiscales inconsidérées, en baissant l’imposition sur le revenu à plusieurs reprises, aboutissant à des comptes de la nation catastrophiques.

La gauche a ainsi créé la CSG et des machins pour imposer tout. Les Français ont fini par élire un président, en 2007, qui a été catastrophique, avec une ligne politique délirante. Dans les dernières années de son mandat, il a augmenté de 40% la fiscalité de ces produits d’épargne.

Il a été balayé aux élections, les électeurs n’en voulant plus. Il a été remplacé par un autre président qui avait promis une réforme fiscale quand il était candidat à la candidature ce qui fait qu’à gauche, on attendait « le grand soir ». Son gouvernement a travaillé et pris des mesures pour faire évoluer la fiscalité dans le bon sens mais il a très mal communiqué et a pris deux mesures fiscales qui ont déplu sur sa gauche (le CICE et la TVA).

Le bon peuple ne voyant pas sa situation s’améliorer ronchonne de plus en plus, à juste raison, mais les commentateurs politiques, ceux qui ne sont pas des disciples de sa sainteté François 1er, voient chaque événement comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Vous vous rendez compte ? On est arrivé à trois gouttes d’eau qui font déborder le vase par semaine ! Léonarda, la NSA puis la fiscalité !

Que la gauche gueule, ça m’énerve. Je l’ai déjà dit.

Quand c’est la droite, ça m’amuse. Elle a augmenté la TVA. La gauche a annulé l’augmentation de la TVA. La droite gueule. La gauche a réaugmenté la TVA (mais beaucoup moins). La droite a gueulé. La gauche a créé la CSG. La droite a gueulé. La droite l’a augmenté. La gauche « durcit » l’augmentation de la droite. La droite gueule.

Le bon peuple continue à ronchonner.

Pendant ce  temps, Pépère avance. Progressivement, il rétablit une fiscalité plus juste. Sa sainteté François 1er prend les mesures délicates en début de mandat. Le vase est plein de goutte d’eau qui le font déborder.


On va pouvoir y mettre des roses (non seulement mon billet est trop long mais en plus, je raconte des conneries à la fin… Emporté par mon élan…).

25 octobre 2013

Abolition de la prostitution ?

J’ai un peu connu une jeune prostituée venant d’un pays de l’est. Elle habitait dans le quartier et passait souvent dans le bistro (je ne vous dirai pas lequel…) vers 20 heures avant d’aller au boulot. Le patron nous disait qu’elle passait aussi à 5h30, en rentrant du boulot, pour boire un coup et lui faire une gâterie. J’ai deux bons copains, maintenant un peu âgés, qui se vantaient d’aller occasionnellement « aux putes ». J’avais un copain de bistro homosexuel qui se prostituait et aimait (il faisait des gâteries aux chauffeurs de taxi, une fois j’ai eu honte puisque quand il a fait sa proposition, j’étais dans la voiture). Il venait au bistro, de temps en temps, pour retrouver une ambiance plus normale que les milieux qu’il fréquentait pour trouver des clients. Quand je faisais mon service militaire, en 88 et 89, j’amenais parfois les jeunes appelés dans les quartiers chauds pour leur prouver que « ça » existait. Je n’ai jamais été client.

Voilà cette introduction à peine graveleuse pour vous dire que je ne connais pas grand-chose au milieu de la prostitution. Il n’empêche que tout m’intéresse, d’autant que mon billet de ce matin portait sur la gauche morale. Il y a des gens essentiellement à gauche qui mènent des combats mais je me demande s’ils ne sont pas contre-productifs.

J’ai reçu un mail pour me prévenir que www.abolition2012.fr lance une campagne : « 30 jours d'actions contre les violences sexuelles et sexistes ! 30 jours d'actions pour abolir le système prostitueur ! »

Je me suis intéressé. J’ai commencé à lire mais j’ai eu une crise de rire en voyant une de leurs exigences : « 3. la mise en place de véritables alternatives à la prostitution. » Je me demandais s’ils pensaient à la masturbation ou à une sorte de trayeuse électrique. C’est mal, je sais. D’autant que la suite du communiqué de presse donne des explications : les alternatives sont pour les prostituées ! Andouille que je suis.

Je n’ai pas trouvé en ligne le communiqué de presse que j’ai reçu aujourd’hui. Je vais en diffuser quelques extraits mais pas pour en faire de la publicité. Je n’ai pas d’avis sur le sujet. François Hollande, au cours de sa campagne, s’était engagé avec eux.

Mon avis en partage

L’abolition de la prostitution, qui revient à la pénalisation du client, nuira aux travailleuses puisqu’elles seront obligées de se cacher encore plus et seront donc plus loin des différentes personnes capables de les aider.

Leur réponse

Ils estiment que ma position est un non sens (en aparté : si vous faites du militantisme politique, n’agressez pas les gens en leur disant qu’ils pensent n’importe quoi. Sacré gauche morale !).

« Chaque jour, des clients prostitueurs tentent d'obtenir par la force ou par la pression financière des actes sexuels sans préservatifs ou des actes sexuels que la personne prostituée refuse. Lorsque ces mêmes clients prostitueurs seront sous le coup de la loi pour le simple fait de solliciter un acte sexuel tarifé, alors pour la première fois, les personnes prostituées pourront soit accepter l'acte sexuel tarifé dans le respect des conditions qu'elles auront fixé et ainsi ne pas dénoncer le client, soit menacer de dénoncer le client prostitueur qui tenterait de déroger à leurs conditions. »

Mon avis sur la réponse ? J’ai beau tourné ça dans ma tête, je trouve cet argument surréaliste. Un type se promène dans la rue. Une fille lui propose une passe avec préservatif. Ils se mettent d’accord sur le tarif. Ils montent dans la chambre. Le type exige un rapport non protégé. Comment va-t-elle le dénoncer ? En outre, un rapport sans consentement mutuel à propos des conditions est d’ores et déjà un viol.

Je n’ai pas cité le début de l’argumentaire. Je vais le résumer (il est trop long pour un billet de blog, ils n’ont qu’à organiser eux-mêmes leur communication…). La répétition d’actes sexuels imposés ne serait-ce que par la précarité est une violence avec des dommages avérés. On est d’accord. Seul le recul de la prostitution peut les limiter. On est d’accord. Et là, ils concluent, juste avant le passage que j’ai cité : « Mais aussi parce qu'en transférant pour la première fois dans l'Histoire française la pression pénale des personnes prostituées vers les clients prostitueurs, l'inversion de la charge pénale s'annonce comme la mesure pragmatiquement la plus protectrice des personnes qui demeureront dans la prostitution. »

Quand quelqu’un utilise le mot « pragmatique », je me méfie toujours. D’ailleurs, il m’arrive de l’utiliser quand je suis sûr de moi… En l’occurrence, ils n’ont rien démontré mais on dit que j’avais « pensé un non-sens ».

Ce que je retiens de tout ça, c’est qu’une prostituée pourra dénoncer les clients qui la violentent. C’est important. Mais disons le clairement : si une femme ne peut pas porter plainte contre un fumier, actuellement, c’est parce que la prostitution est « interdite ». Il faut diminuer les violences faites aux femmes donc supprimer les lois relatives à la prostitution pour que les femmes puissent porter plainte pour viol.

Ce qui ne résoudra pas l’autre violence : celle de devoir subir des rapports sous la contrainte, soit de la précarité, soit d’un proxénète. Mais tout l’argumentaire est introduit par « Stop à la désinformation : la pénalisation des clients est la mesure pragmatiquement la plus protectrice ! Le principal et dernier argument des opposants à la pénalisation des clients prostitueurs consiste à dire que celle-ci accroîtrait la violence à l'encontre des personnes prostituées, et aggraverait l'atteinte à leur santé. C'est un non-sens ! »

Or rien n’a été démontré. La pénalisation des clients fera qu’ils ne pourront plus aller voir s’il y a moyen de tirer un coup. Les prostituées se cacheront et changeront de mode de racolage pour rassurer les clients potentiels.

Les policiers ne pourront plus faire leur travail. S’ils veulent arrêter des clients, ils seront obligés de monter des opérations d’envergure avec des fausses prostituées, le tout avec une énergie et une dépense folles qui serait mieux utilisées à chercher les proxénètes.

Allons plus loin… Avant de revenir.

La première recommandation

« I- L' inversion de la charge pénale : une exigence de justice et de protection des femmes !
1- Abrogation du délit de racolage qui, depuis 1939, pèse injustement sur les personnes prostituées alors que sa rédaction permettrait d'interpeller les clients prostitueurs.
2- Création d'un délit sanctionnant tout achat d'un acte sexuel pour mettre fin aux droits des hommes à imposer un rapport sexuel par l'argent. »

Je suis absolument d’accord avec la première partie du premier point : il faut abroger le délit de racolage. Pas la suite : « pèse injustement sur les personnes prostituées ». Bah ! Je vais le leur laisser. Il n’empêche. Imaginez que le cannabis soit en vente libre mais qu’il soit interdit d’en acheter… « alors que sa rédaction permettrait d'interpeller les clients prostitueurs » ! Non… Les prostituées seront obligées de mieux se cacher pour protéger leurs clients, qu’elles fassent de la prostitution volontairement ou imposée, par la précarité ou des fumiers.

Quant à la deuxième partie, elle est le principal objet de la campagne mais elle est en contradiction avec l’argumentaire précédent, ce que j’ai déjà dit.

J’ai dit aussi que j’étais totalement d’accord avec l’idée d’abroger le délit de racolage. En fait, c’est faux. Je demande l’avis de la police, c’est-à-dire des gens qui sont en charge de lutter contre le proxénétisme, ce qui me parait indispensable pour lutter contre une des sources de violence faites aux femmes. L’abrogation du délit de racolage leur permettra-t-il de continuer à faire leur métier ? J’ai un doute.

Les autres recommandations

La deuxième porte sur l’arsenal législatif contre le proxénétisme. Je suis d’accord.

La troisième porte sur les alternatives à la prostitution. Elle est en deux volets.

« Lancement d'un plan Marshall pour les alternatives à la prostitution et financement d'un accompagnement social global (« exit programmes », formation, reconstruction personnelle, logement, santé, accès à l'emploi...) » Je suis d’accord mais il ne faut pas appeler ça « alternative à la prostitution » mais « programme de sortie ».

« Mise en place d'un partenariat de confiance « Etat, association, personne prostituée » pour octroyer un titre de séjour aux personnes étrangères qui ne peuvent pas dénoncer leur proxénète (peur des représailles, menaces sur la famille au pays) mais qui ont effectivement rompu avec le milieu prostitutionnel et s'engagent dans un programme de sortie de la prostitution. » On est d’accord aussi mais je l’aurais formulé autrement. Du genre : si une étrangère sans papier arrive à sortir de la prostitution, lui donner des papiers pour lui éviter des emmerdements supplémentaires ce qui nécessite que l’Etat fasse confiance aux associations.

La quatrième recommandation porte sur la prévention. J’aurais tendance à être d’accord mais j’ai un sérieux doute sur l’efficacité. Si une fille – ou pas, d’ailleurs, on l’oublie un peu – n’a rien d’autre pour assurer sa subsistance (ou payer ses études), je ne suis pas persuadé que la prévention l’aide beaucoup.

Ce que j’en retiens

Qu’il faut dépénaliser la prostitution pour faciliter la défense des prostituées qui se font réellement violer par un client (et aussi pour incarcérer les violeurs). Qu’il faut lutter contre le proxénétisme. Je le savais. Qu’il faut aider les filles à s’en sortir. Qu’il faut lutter contre la précarité. Je suis un blogueur de gauche et tout ça : je sais.

Je n’ai pas un seul argument en faveur de la pénalisation des clients. C’est dommage de lancer une campagne dans ces conditions. Je sors renforcé dans mes positions après l'étude du communiqué.

Faites gaffe...

Quelles gauches ?

Je me retrouve assez bien dans cette tribune de Jean-Pierre Le Goff dans le Monde à propos de « l'opposition qui existe depuis longtemps entre une gauche politique et sociale et un gauchisme sociétal qui s'est approprié le magistère de la morale. » Je fais sans doute partie de la première catégorie ce qui, si j’en crois les commentateurs, me qualifie de droite, d’autant que je distingue cette opposition. L’appropriation du magistère de la morale est bien réelle…

Le gauchisme sociétal « accentue la coupure de la gauche avec les couches populaires et mine sa crédibilité. » C’est ce que je dis souvent. « En refusant de rompre clairement avec ce courant, la gauche au pouvoir récolte les fruits amers de ce qu'elle a semé. » Ce n’est pas faux mais elle paie aussi, probablement, l’absence d’une ligne politique parfaitement claire.

Je n’en suis qu’à l’introduction et je ne vais pas tout citer. Seulement une phrase pour rigoler : « De nouveaux moralistes au pouvoir entendent éradiquer les mauvaises pensées et comportements en changeant les mentalités par la loi. Ils sont relayés par des militants et des associations qui pratiquent la délation, le lynchage médiatique et multiplient les plaintes en justice. La France vit dans un climat délétère où l'on n'en finit pas de remettre en scène les schémas du passé. » Ce sont « délation » et « lynchage médiatique » qui m’amusent car dès que je me retrouve hors des clous de « la gauche morale », je me fais dénoncer dans les réseaux sociaux pour ma mauvaise pensée.

J’en viens donc directement à la conclusion. « La question n'est pas celle de maintenir à tout prix une majorité divisée sur des questions essentielles, mais de la crédibilité de la puissance publique et de l'unité du pays dans la période difficile qu'il traverse. Un tel enjeu suppose d'en finir avec la pratique de la " synthèse" et ses salmigondis, de trancher le nœud gordien entre l'angélisme et le sens de l'Etat qui enserre la gauche au pouvoir et l'entraîne vers la débâcle. L'affaire Leonarda en aura été l'occasion manquée. »

Toujours l’affaire Léonarda. François Hollande n’aurait pas du faire ce discours ? Il n’avait probablement pas d’autre choix que d’intervenir, mais fallait-il tendre la main à Léonarda donc à « la gauche morale » ? Ne fallait-il pas, plutôt, rappeler les faits : nous sommes maintenant au pouvoir, en charge de faire appliquer la loi et de la définir… ?

Pour ma part, je n’aime pas ce clivage. Je le ressens pourtant fortement depuis quelques années, notamment depuis l’été 2011 et les débats au sein de la gauche à l’occasion des primaires.

On avait, avant, deux gauches : une gauche radicale et une gauche plutôt centriste. Un nouveau clivage apparaît, maintenant, et est mis à jour par cette chronique. Le clivage est au sein des deux gauches, ce qui nos fait quasiment quatre gauche !

Mais on finit par ne plus savoir où se situer. Ma gauche a fait voter, hier, une taxe sur les boissons énergisantes ! Je ne m’y retrouve pas du tout. La droite va gueuler : c’est quoi cette gauche qui augmente les impôts alors que cela me semble typiquement une mesure de droite : petit 1, taxer la consommation, petit 2, un problème de société, une taxe. Je suis contre les taxes sur la consommation (ou, du moins, leur alourdissement) et je suis fatigué de cette gauche qui veut répondre à un problème de santé publique (peut-être non avéré, d’ailleurs) par l’impôt. On se retrouve avec une espèce de gauche morale qui a décrété « ah la la, le Red Bull, c’est mal ». Je réponds : occupez-vous de vos fesses ou, s’il est scientifiquement prouver que ce truc est mauvais (à mes yeux, ça l’est : ce n’est pas alcoolisé), interdisez-le, interdisez la publicité,… Mais ne pénalisez pas des gamins qui vont s’enfiler ces machins par effet de mode.

Mes trois billets d’hier sont emblématiques et je ne vais pas les refaire. On taxe les revenus de l’épargne pour que ces revenus soient moins favorisés et cette gauche morale va voir l’effet unitaire sur chacun sans se préoccuper d’une ligne politique, des comptes de l’Etat (de la sécu, en l’occurrence). On construit un autre aéroport et cette gauche morale va trouver un tas de prétexte pour le casser car le transport aérien c’est mal. Les types très à gauche d’un point de vue « social et économique » seront probablement assez d’accord avec moi sur l’intérêt de taxer les revenus de l’épargne (qui sont des revenus de l’épargne) mais pas d’accord à propos de l’aéroport !

C’est compliqué, la gauche ! Il y a bien plusieurs clivages qui permettent à chacun de se revendiquer de la vraie gauche. Combien de fois ai-je moi-même dit que la vraie gauche ne pouvait être que celle qui permet de gagner les élections ?

Mais l'auteur de la chronique a raison. Il faut briser l'influence du gauchisme culturel, car, avec lui, c'est impossible de gouverner.

24 octobre 2013

Les trolls de gauche ne sont plus ce qu'ils étaient

J'ai fait deux billets aujourd'hui, exceptionnellement trollés (mais les trolls ne sont plus ce qu'ils étaient, ils interviennent dans Twitter et Facebook). C'était mieux avant. D'ailleurs, ça m'amuse beaucoup quand je vois des commentateurs de gauche qui sont d'accord avec MON commentateur réac. 

Le premier billet était sur Notre-Dame-des-Landes. Je m'attendais à ce qu'il soit trollé. La routine. Il n'empêche que quand je vois des copains s'étonner publiquement que je soutienne cet aéroport, je rigole. J'ai fait 14 billets en onze mois. 

Le deuxième portait sur la fiscalisation des produits d'épargne. J'ai été montré du doigt sur la place publique par des gens de gauche parce que j'ai osé dire que les revenus de l'épargne devaient être imposés au niveau des revenu du travail, ce qui n'est même pas le cas. 

Et on m'a dit "ah c'est comme ça que Hollande s'attaque à la finance après le Bourget et tout ça". Je n'ai pas vu un type faire une proposition. 

Ce sont les mêmes qui gueulent après les banques qu'il m'arrive de défendre ici qui défendent la liberté de se faire enfiler par leurs propres conseillers financiers. 

La plupart des produits d'épargne comme les assurances vie et les PEL sont utilisés par les banques pour des placements boursiers ou autres. Les PEA encore plus, par nature. Quant aux PEL, l'accession à la propriété contribue largement à la spéculation immobilière. 

Rétablir progressivement une fiscalité normale sur cas machins me parait logique. Et contribuer à lutter contre la finance, "mon ennemi". 

Je suppose que si un gouvernement disait : on va appliquer l'impôt sur le revenu progressif à tous les revenus, ils applaudiraient. Jusqu'au jour où l'imposition sur le revenu s'appliquerait à leurs propres produits défiscalisés ou niches fiscales. J'ai bien peur que ça soit ce qui leur tombe dessus. Après, ils ronchonnent : les classes populaires votent pour le FN et tout ça. Il faudrait que je retrouve une étude sur la sociologie des électeurs des trois grandes formations de gauche. 

Le gauchisme n'est pas toujours facile.

Il n'empêche que le troll le plus rigolo m'est venu dans Twitter à propos de NDDL. Les deux trolls, d'ailleurs. Le premier est une copine de blog depuis plusieurs années. Elle s'étonnait que je défende l'aéroport. J'ai vérifié, j'ai fait 14 billets en 11 mois pour le défendre. 

L'autre est un type qui m'expliquait que de soutenir l'aéronautique faisait très années 80. En gros, il me traitait de ringard. 

Je vais faire un aparté : son raisonnement est idiot. Comme la plupart de ceux utilisés par les opposants. L'industrie aéronautique est forcément l'avenir, sinon les investisseurs n'investiraient pas. Mais quand on est militant dans les réseaux sociaux, on sait mieux que tout le monde, hein !

Toujours est-il qu'ayant constaté avoir un bas de plafond en face de moi, qui voulait me faire passer pour ringard, j'ai répondu : heu... Et militer comme pour le Larzac, ça fait très années 70. 

Cette andouille a tweeté, en gros : hé les gars ! @jegoun considère que manifester c'est ringard !

On peut donc aisément le traiter de gros con, outre le fait qu'il me dénonce sur la place publique et celui que je n'ai pas dit ça : il me traite de ringard, je le traite de ringard. Il tweete : hé les gars, @jegoun nous trouve ringard. 

Un gros con. Toujours d'accord pour dénoncer anonymement. 

Les trolls de gauche ont du progrès à faire pour devenir moins cons que les trolls d'antan...

À part ça, je vais proposer un exercice de mathématiques pour terminer. Sachant que le gouvernement attend 600 millions de recette de cette mesure, combien vont payer en plus les classes moyennes avec revenus du capital, pardon, d'épargne, que les classes moyennes qui n'ont comme revenu que le le fruit de leur travail ?

Airbus vient d'annoncer des études pour un avion qui devrait sortir en 2050 pour une durée de vie de 40 ans. Les investisseurs sont-ils si bêtes ?

Touchez pas à mon épargne !

Mon copain Homer n’est pas content. Les députés ont voté un truc qui provoque une augmentation de l’imposition de certains produits d’épargne comme les PEA et les PEL. Il titre : « Où on touche encore à l'épargne... ». Non, Homer ! On ne touche pas à l’épargne. On touche aux revenus de l’épargne. C’est-à-dire aux revenus du capital. Ce n’est pas à lui que j’en ai, sinon je l’engueulerais par mail privé mais aux différents gauchistes hostiles à Hollande – c’est la mode – qui couinent comme des cochons-tirelires dans Twitter.

Les avantages fiscaux accordés aux produits d’épargne (PEA, PEL, assurance vie,…) sont des avantages fiscaux accordés aux revenus du capital. Et ce sont des niches fiscales. On l’oublie un peu trop. On va les évoquer un par un :

Assurance vie : quel est l’argument de vente des banquiers ? Le seul ? Il n’y en a qu’un ! Echapper à l’impôt sur le revenu. Défendre ces avantages fiscaux ne semble pas être un truc de gauche. Sinon, on peut plaindre les pauvres gens qui ont mis des sous de côté pour leur retraite. Mais plaindre les pauvres gens qui ont des sous, ce n’est ni plus ni moins que du sarkozysme.

Plan d’Epargne en Action : imaginons un type qui a une femme et deux enfants. Il va pouvoir ouvrir quatre PEA et placer sur chacun 132 000 euros. Bientôt 150 000 puisque ces andouilles de socialistes ont décidé une augmentation des plafonds. Ce qui nous fait la modeste somme de 600 000 euros. S’il connaît un peu, il va gagner 10% par an, soit 300 000 euros, en 5 ans, uniquement par la spéculation. Vous trouvez normal qu’il échappe à l’impôt ? Sinon, le plan d’épargne en action est aussi proposé par nos chers banquiers à des salariés de nos chères classes moyennes, celles qui se plaignent beaucoup de payer l’impôt pour les autres. Si les banquiers leur conseillent ce type de produit, dites-vous bien que c’est pour les tondre encore plus. Quant aux riches, ils profitent de ces machins pour faire de la spéculation intraday…

Plan d’Epargne Logement : ah ! Ce cher plan d’épargne logement qui va permettre aux sympathiques citoyens contribuables d’acheter son logement, comme si l’accès à la propriété était une des priorités de la gauche ! Comme si toutes les aides à l’accession à la propriété ne partait pas directement dans la spéculation immobilière…

Ils sont amusant, ces gauchistes. Pour une fois que le gouvernement et l’Assemblée prennent une mesure de gauche, ils ronchonnent…

Je vois des twittos de gauche qui ronchonnent : « ah mais ils appliquent de la rétroactivité sur 16 ans ». Je vais répondre : « heu, les gars, la fiscalité et les plus-values s’appliquent au moment de la « vente », vous devriez utiliser d’autres arguments, c’est du n’importe quoi. » Il y a d’autres arguments pour ronchonner aux alentours de ce thème. Des lascars ont fait des projets et ils sont vaguement compromis parce qu’ils ne vont pas toucher des avantages fiscaux. Mais c’est un des arguments qu’utilisaient les pigeons, ces entrepreneurs, pour prétendre à ce qu’on ne touche pas à leur fiscalité.

Je vois des twittos de gauche qui ronchonnent : « ah mais ils feraient de mieux faire la réforme fiscale promise plutôt que ce genre de connerie. » Je vais répondre : « heu, les gars, vous croyiez vraiment qu’on allait faire la réforme fiscale en claquant des doigts ? » Non, on la fait touche par touche, en s’attaquant progressivement à tous les revenus du capital, en supprimant les niches fiscales, en supprimant les avantages qu’ont certains par rapport à d’autres, ça prendra du temps ! Des années de fiscalité foutues en l’air, une imposition sur le revenu torpillée…

Je ne vois pas de twittos de gauche qui ronchonnent sur le fait que ça ne sert à rien. Ils sont donc d’accord sur le fait qu’il faut augmenter l’imposition des revenus du capital pour sauver la sécurité sociale et notre modèle ?

Je vois des twittos de gauche qui ronchonnent : « ah mais c’est n’importe quoi d’augmenter la fiscalité, les électeurs ne vont pas être contents. »

Ils ont parfaitement raison. Mais pour une fois qu’on a un gouvernement qui a les couilles d’agir pour sauver nos comptes, ils pourraient le noter. Ils pourraient aussi signaler que ce gouvernement qu’ils qualifient de droite mais qui fait une politique de gauche qu’ils critiquent parce qu’ils ont perdu leurs repères a été élu par des électeurs de gauche pour mener une politique de gauche qui vise aussi à taxer progressivement les revenus du capital au même niveau que les revenus du travail.

Ils ont parfaitement raison. Les électeurs ne sont pas contents.

Mais je préfère qu’ils fassent la gueule en 2013 plutôt qu’en 2016. Ce n’est quand même pas compliqué de comprendre qu’il vaut mieux faire avaler les pilules en début de mandat plutôt qu’en fin de mandat. Vous voulez un scénario comme 1986, 1988, 1993, 1997, 2002 ou 2012 en 2017 ?

A part ça, augmenter les impositions sur les revenus du capital, en principe, on appelle ça de la justice sociale.

Notre-Dame-des-Landes : le tarmac est dans le pré

Vendredi 25 octobre, France 3 Pays de la Loire diffusera un documentaire de Thibaut Férié : « Le tarmac est dans le pré ». Il sera suivi d’un débat interactif au cours duquel les internautes pourront réagir sur le compte Twitter et la page Facebook de la chaîne (il sera aussi diffusé sur les sites web de France 3 Pays de la Loire, France 3 Bretagne et FrancetvInfo et disponible en VOD sur le site à partir de 18 heures). Un seul mot d’ordre : #NDDL.

Les thèmes de l’émission :
-         Vrai ou Faux ? Le futur aéroport est-il un vecteur de développement économique ?
-         Les raisons du transfert de l’aéroport sont-elles justifiées ?
-         Le futur aéroport sera-t-il compatible avec les problématiques environnementales ?

L’occasion est bonne, pour moi, pour faire le point à peu de frais :
  1. le projet est essentiel pour soutenir le développement du Grand Ouest,
  2. le projet est d’intérêt général pour 6 millions d’habitants,
  3. c’est un enjeu d’aménagement du territoire,
  4. il est nécessaire pour l’accès aux centres de décision européens,
  5. le transfert est indispensable,
  6. l’opération est réaliste et raisonnée,
  7. l’aéronautique est une industrie d’avenir,
  8. la réalisation est adaptée et anticipée avec le monde agricole,
  9. le transfert est bénéfique pour l’environnement,
  10. il correspond à une vision positive du développement durable.

Je ne vais pas vous recopier toute la propagande officielle : vous pouvez lire par vous-même, de même que les précédents billets que j’ai faits à ce sujet (cliquez sur Notre-Dame-des-Landes en bas de billet). Vous pouvez aussi lire ceci.

Quelques rappels

Contrairement à ce que prétendent les antis, le trafic de Nantes Atlantique est en constante croissance. 42000 personnes en subissent les nuisances sonores. Ils ne seront que 600 à NDDL. NDDL sera bénéfique pour l’emploi, la filière aéronautique, en pleine croissance dans le secteur est un élément clé pour l’emploi. D’une manière générale, c’est l’avenir économique de tout le pays qui se joue là bas.


La nécessité de cet aéroport et ses bienfaits ne devraient même plus être l’objet d’un débat, d’autant que ce dernier ne convaincra plus personne à part le grand public qui attend le développement économique de notre région, de notre pays. L’enjeu est devenu purement idéologique.

« Aujourd'hui, l'aéroport ici; demain, des projets d'infrastructures ferroviaires, routières ou d'autres équipements publics ailleurs. C'est un choix de société qui se pose. » 

Quelques idéologues ne nous imposeront pas quelques cabanes dans le bocage uniquement pour un symbole.