En salle

30 juin 2014

Vive l'Algérie française et la France algérienne

Paire de boules simulant la double nationalité
Le blogueur Voix Nomique, en vente dans toutes les bonnes blogrolls, est un blogueur réactionnaire avec du poil dans les oreilles néanmoins très sympathique. Dans son dernier billet, il revient sur ces histoires de football et d’Algérie. Il est un tantinet violent, ce que nous mettrons sur le dos du ramadan : ne pas manger, ça fatigue. Du coup, j’ai bien envie de donner mon avis, aussi. Gratuitement, comme ça. Ne me remerciez pas. Il faut dire que l’on lit ou entend beaucoup conneries. Merci à Mme Le Pen, à M. Estrosi, au Point,…

Tenez ! L’ami Romain Blachier faisait un billet à propos des événements. Il a osé dire qu’aucune église n’avait été brulée à Lyon par des Algériens. Il se fait donc traiter de menteur dans les commentaires de ce billet de Didier Goux. Il faut dire qu’une petite dame lui supplie de modifier son billet parce qu’une église avait réellement été incendiée à Lyon, elle l’a vu avec ses grands yeux. Aucune église n’a pourtant brulée mais les réacs y croient ! Ils hurlent à la manipulation des méchants socialistes qui cachent la vérité. Ils finissent par friser le ridicule.

Reconnaissons néanmoins que nos amis Algériens ont une manière particulière de montrer leur joie et qu’ils méritent amplement quelques baffes et nuits au poste.

Pour ma part, je suis beaucoup plus proche des Algériens que des Allemands. Il faut dire que j’habite un patelin où l’on mange plus de couscous que de Strudel et où les gonzesses sont plus souvent voilées que blondes avec des gros nichons. Par contre, je bois plus souvent de la bière que du thé à la menthe, allez savoir pourquoi.

J’étais hier au PMU à côté de chez moi. Le patron est algérien. Il a mis un drapeau français et un drapeau algérien dans son bistro. S’il y avait un match France-Algérie, je crois qu’il serait aussi content quel que soit le gagnant et moi aussi. On préférerait peut-être l’Algérie parce que la France a déjà gagné la coupe. Chacun son tour…

Il y a eu des débats sur la double nationalité. C’est grotesque. J’ai deux couilles. Pas une double couille. Les lascars, ils ont deux nationalités. Point. Ils sont Français et Algériens. Avoir deux nationalités est possible mais, à un instant donné, une seule peut être utilisée. La France, par exemple, ne reconnaitra que la nationalité française à un franco-algérien. Un type né en France d’un père de nationalité algérienne aura automatiquement les deux nationalités. Les lois des deux pays sont faits ainsi et c’est très bien (sauf qu’il me semble qu’il n’aura pas la nationalité algérienne si seule sa mère est du bled : l’égalité a encore plus de marge chez nos amis que chez nous).

Il n’empêche que manifester bruyamment quand l’Algérie gagne, avec drapeaux et tout ça, est du bête nationalisme, tout comme la France gagne mais, au moins, on est en France. J’insiste sur ce terme « nationalisme » car je connais des gauchistes capables de critiquer les types de droite qui gueulent en les traitant de nationalistes…

Et pour montrer sa satisfaction, il y a des moyens plus intelligents que de bruler des bagnoles. Qu’on ne s’étonne pas, ensuite, si le Front Nationale et les idées qui puent du cul progressent.

L’Algérie sera probablement éliminée par l’Allemagne, ce soir. Ne nous faisons pas d’illusion même si tout est possible. Par contre, la France devrait se qualifier face à un autre pays d’Afrique, le Nigéria (ils ont un joueur qui s’appelle Emenike ce qui est très rigolo), pays très connu situé entre l’Egypte et l’Angola, en gros.

Tous mes potes algériens soutiendront alors l’équipe de France sans la moindre réserve.

Et bruleront probablement des voitures si elle gagne. Tant qu'à faire, brulez des BMW et des Mercedes.

Des conseils au Front de Gauche

Place au poulpe !
« Les masses n’ont plus l’indignation mobilisatrice. On le constate tous les jours. On peut accuser les médias, le gouvernement d’hier, celui d’aujourd’hui. On peut fustiger les "Dominants" – nous prenons part ici et là-bas à ces critiques quotidiennes. Mais cela ne suffit pas. Les récents échecs électoraux du FDG le prouvent. Alors je pose la question. Comment fait-on ? Que fait-on ? » Telles sont les questions que posent l’ami Sarkofrance dans son billet d’hier. Ayant récemment donné des conseils à l’UMP, la moindre des choses est que je fasse pareil pour le Front de Gauche.

Je vais néanmoins faire une remarque préliminaire suite aux conversations que j’ai eues hier chez lui. J’invite les militants du Front de Gauche à écouter le discours de Marine Le Pen et à lire les informations données sur le site web en faisant abstraction du fait que son parti politique soit nauséabond et nous rappelle les heures les plus sombres patati patata. Il nous rappelle le discours du Parti Communiste Français de la grande époque qui tapait allègrement sur les immigrés qui mangent notre pain et occupent nos HLM tout en étant résolument antilibéral. Ca ne sert à rien de dire que Marine Le Pen est en fait une libérale qui tient un autre discours, seul compte ce discours qui lui permet de grappiller des voix pendant que les autres partis politiques sombrent…

C’était le premier conseil, en fait.

Conseil number two : la PS a connu de lourdes défaites lors des dernières échéances et dans toutes les élections partielles depuis 2012. On sait pourquoi ou, si on ne sait pas, on imaginera un tas de raisons. Il n’empêche que dans les commentaires du billet d’hier, un type me renvoyait à la gueule ces échecs. Le problème est qu’on s’en fout dans le dossier que nous traitons allègrement aujourd’hui. Le fait est que le Front de Gauche connaît aussi de lourdes défaites. Dire que le PS se vautre ne devrait pas être une consolation d’autant que le Front de Gauche aurait du en profiter.

Conseil troisième : arrêtez donc de parler au nom du peuple, c’est grotesque. Le peuple vous emmerde. Il emmerde tout le monde d’ailleurs. Il faut lui parler, pas parler en son nom. Dans le billet du blog de Jean-Luc Mélenchon que citait Juan, il dit : « Le but de notre travail n’est pas de fédérer des partis mais le peuple lui-même. Le système n’a pas peur de la gauche ! Le système a peur du peuple. » Sortez des ornières que vous avez devant les yeux ou des œillères dans lesquelles vous marchez et voyez à quel point ces propos sont ridicules. Trois phrases.

Quatre conseil : tant que j’y suis, arrêtez le phrases creuses, les conneries du genre « les médias dominants », « l’oligarchie »,… Je suis sérieux, cela vous fait plaisir à vous mais les électeurs s’en contrepignolent. Je vais illustrer mon propos. Tout le monde s’émouvait de la suppression de l’émission de Mermet, ce week-end. Croyez-vous que le peuple écoutait cette émission ? Qu’elle avait le moindre impact sur la pensée dominante ?

Conseil خمسة : Sarkofrance le dit : « Les masses n’ont plus l’indignation mobilisatrice. » Arrêtez donc de penser que les masses en question ont la même faculté d’indignation que vous. Demandez-vous plutôt si les braves gens ne sont pas exaspérés par vos indignations ? Des combats sont parfaitement légitimes mais sont contreproductifs.

Conseil sex : n’oubliez pas d’être de gauche. Je plaisante, hein, mais réfléchissez bien au positionnement politique. Par exemple, vous défendez l’immigration et tout ça. Il n’empêche que l’immigration est provoquée par le patronat qui bénéficie d’une main d’œuvre à bon marché, faisant ainsi pression sur les salariés. Autre exemple : vous être contre la réduction des déficits mais à qui profitent la dette si ce n’est pas à ceux qui prêtent et touchent des intérêts. Encore un exemple : vous défendez le régime des intermittents ce qui équivaut à défendre un système où les salariés sont précaires, peuvent cumuler les CDD, n’ont aucune chance d’avoir un CDI.

Conseil sjö : n’oubliez pas que les salariés des grandes entreprises ne représentent pas un socle électoral suffisant pour garantir la garantie. Parmi les électeurs, il y a plus de vingt millions de types qui ne sont pas salariés et la moitié du reste qui bosse pour des petites boites. Fustiger l’ANI est bien joli mais que fait-on des chômeurs, des barmans, des retraités ?

Pourquoi je parle des barmans, moi ? Vous vous n’êtes jamais demandé si ces employés bénéficiaient réellement d’une sécurité de l’emploi ? Je les prends à titre d’exemple.

Achtste conseil : laissez tomber l’écologie. Les électeurs s’en foutent. C’est dommage, je sais, mais l’écosocialisme ne veut rien dire et le nucléaire emploie plein d’électeurs, les Français n’ont pas confiance dans les énergies alternatives. Laissez l’écologie aux écolos. D’une manière générale, laissez tomber les luttes débiles, comme celle contre Notre-Dame-des-Landes, vous ne faites qu’énerver l’électorat qui peut, à juste titre, penser que la région a besoin de développement économique.

9 : revoyez votre positionnement par rapport à l’Europe. A chaque fois que vous la dénoncez comme bouquet missaire (si je veux), c’est le camp d’en face qui en profite. Vous voulez vous rapprochez d’EELV ? Ils sont tous de profonds partisans de l’Europe. Vous voulez l’échec de Notre-Dame-des-Landes ? Ce sont des textes européens qui vont faire capoter le projet.

Conseil X : place au peuple ! Oui ! Bravo ! Ce peuple emmerdé par les Roms, les musulmans, les grèves, l’administration,…

Conseil 11 : ne mettez pas systématiquement les bâtons dans les roues du gouvernement, ça me casse les burnes et celles de tous les socialos. Par exemple, au Sénat, vous avez votez avec l’UMP pour faire retarder l’examen de la réforme territoriale. Bravo… Mais que pense le public de ce choix ? Luttez contre le gouvernement quand vous pensez que les textes sont mauvais, ce qui est parfaitement légitime dans certains cas (par exemple, il est logique que vous luttiez contre le pacte de responsabilité).

Conseil gratuit : soyez objectifs. Non. Je déconne.

29 juin 2014

C'est ma tournée, patrons !

8 organisations patronales envoient une lettre ouverte à François Hollande et Manuel Valls. Pépère et Manu étant occupés à vérifier l'évaluation des biens immobiliers des ministres, je vais répondre à leur place. Si je peux rendre service.

Cher Pierrot, chers copains de Pierrot,

Alors, les vacances, se préparent ? Vos femmes et vos enfants vont bien, messieurs ? Et ton mari, Elisabeth ? Parfait ! Allons directement à l'essentiel.

Tout d'abord, dans votre bafouille, vous reconnaissez plus ou moins qu'une partie des maux de la France, son retard par rapport aux autres pays, sont dus à la mauvaise gestion de la France pendant les 10 dernières années. Je suis vache ! « Pourtant, depuis une décennie, notre pays s’affaiblit, et contrairement à nos voisins européens, aucun signe de reprise ne s’annonce. » Vous le dites franchement mais, est-ce que vous ne pourriez pas le dire plus fort ? Ne pourriez-vous taper plus fort sur ce que nous appelons « la droite de gouvernement » et qui n'a fait que plomber la France. Vous pourriez lancer un appel contre le retour de Nicolas Sarkozy voire d'un certain nombre de tartuffes... Vous pourriez le dire franchement aux Français.

Cela aiderait bien les blogueurs de gouvernement qui s'échinent à dire qu'on ne résoudra pas la situation en claquant des doigts. Cela les aiderait vis-à-vis de la droite mais aussi vis-à-vis de leur gauche impatiente qui ont passé des années à dire que la politique industrielle de Nicolas Sarkozy était mauvaise et que, maintenant qu'elle change vraiment, persiste à dire qu'elle est la même qu'avant.

Vous pourriez nous aider à faire sauter un tabou : la gauche n'est pas l'ennemi du patronat. Seule la vrauche pense que vous êtes tous des enculés (je résume, hein !).

Ensuite, j'ai lu avec attention votre courrier et je voudrais vous faire remarquer que depuis que pépère parle du pacte de responsabilité, vous n'avez pas fait beaucoup de propositions. Pire, on lit dans la presse que vous seriez tentés de boycotter la conférence sociale. C'est mal. Sachez que vous avez le droit de vous bouger le cul, aussi, et de prendre des engagements.

Je vais donner un exemple : nous avons une grève des intermittents. Vous pourriez vous engager à offrir des CDI à tous ces intermittents qui enchaînent les CDD pour les mêmes boites. Vous pourriez proposer à l'Etat de légiférer dans ce sens, ce qui d'ailleurs serait assez rigolo puisque ce sont essentiellement des boites publiques qui pratiquent ces abus. Une fois que le patronat aura résolu ses propres problèmes, je vous assure qu'il sera beaucoup plus facile de négocier une réforme du régime...

Enfin, vous lancez trois appels.

Le premier est bien naturel mais laissez nous bosser, bordel, et signalez les trucs qui pourraient être améliorés.

Le deuxième mérite réflexion. Vous demandez « un moratoire sur sur tout texte législatif et administratif qui viendrait complexifier notre réglementation, mettre des contraintes ou renforcer les contrôles et les sanctions sur les entreprises et les entrepreneurs. » Vous auriez du modifier votre proposition. On ne peut assouplir cette réglementation que si on peut augmenter les contrôles et les sanctions pour s'assurer que ce qui reste de réglementation est bien appliqué. On en revient à l'exemple que je citais ci-dessus : faites des propositions intelligentes et ne tapez pas systématiquement. On n'entame pas une négociation en disant : on veut moins de contraintes et moins de contrôles.

Le troisième est à pisser de rire, comme souvent. Au fond, vous êtes assez proche de cette droite de gouvernement dont on parlait. Vous appelez à effectuer des réformes de structures pour baisser les dépenses mais vous ne dites pas lesquelles.

Alors, vous pouvez aller vous faire voir. Désolé. On ne peut pas travailler avec des gens qui ne font que passer pour des guignols, comme si le personnel politique ne suffisait pas... Je vais le dire plus poliment : sortez-vous les doigts du cul et on pourra envisager la suite.

Vous concluez ainsi : « Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier ministre, notre appel solennel est avant tout un cri d’alarme de citoyens français inquiets pour l’avenir de leur pays. » Je vous propose de prendre ma réponse ainsi : ceci un cri d'alarme de citoyens français inquiets par les bêtises des instances représentatives du patronat.

Bien cordialement,
Friendly,
Votre Nicolas,
Président des éditions Partageons mon avis et autres billevesées.

28 juin 2014

Refondons l'UMP pendant l'apéro

Bureau politique d'un grand parti de droite
Youpi ! Il y a un nouveau sondage, au sujet de l'UMP, le parti qui broie du noir ! S'il fallait que je fasse un nouveau billet à chaque scandale qui arrive, je serais épuisé. Les résultats de ce sondage ne sont guère surprenants à deux détails près.

Le premier : il est surprenant de voir que les sympathisants de l'UMP veulent un positionnement politique plus à droite alors qu'ils ont perdu les élections présidentielles en partie pour cela et qu'il ne ferait que cautionner Marine Le Pen. Surtout, comment peut-on être plus à droite ou moins à droite qu'une formation politique qui n'a plus aucune orientation ?

Le deuxième : je suis surpris que « l'ensemble des Français » puisse avoir un souhait pour l'avenir de l'UMP. Je n'en ai qu'un, pour ma part : que ce parti se casse la gueule, c'est encore la meilleure solution pour François Hollande pour gagner en 2017 (ce sur quoi il semble d'ailleurs compter).

Cela étant, je veux bien donner des conseils !

Conseil 1 : le parti doit tourner la page des années Copé – Sarkozy. La France et le parti ont été mal gérés au niveau économique comme au niveau politique. Imaginez que les juges prouvent que les comptes de campagne pour 2012 ont été trafiqués et que Nicolas Sarkozy ce qui, en l'état de ce qu'on sait avec ce que nous dit la presse, ne devrait pas être compliqué, on aura l'assurance que les comptes de 2007 ont été aussi plombés et que beaucoup de choses sur la gestion du pays ont été dissimulées. Marine Le Pen et François Bayrou auront un boulevard pour piquer des électeurs, aidés par les blogueurs socialistes (qui auront plus de faciliter à taper sur Nicolas Sarkozy qu'à défendre François Hollande, allez savoir pourquoi...).

Conseil 2 : le tournant doit être fait de manière douce, pour ne pas choquer les fans. La meilleure manière de faire cela est de changer de nom avec un vrai congrès fondateur, cela évitera de parler des anciens.

Conseil 3 : intégrer dans les statuts : « un type qui est élu pour diriger un exécutif, à une municipale, régionale ou présidentielle, et qui perd cet exécutif n'a plus le droit de se présenter à l'élection suivante correspondante. ».

Conseil 4 : dans les statuts, il ne doit pas y avoir de président mais uniquement un secrétaire général ou un truc comme ça. Le président d'un parti a forcément vocation à devenir son candidat à l'élection. Il peut avoir des présidents d'honneur, s'il faut, pour recaser des vieux crabes.

Conseil 5 : le secrétaire général doit avoir une casquette de « droite républicaine » même si on ne sait pas trop ce que cela veut dire. François Baroin serait parfait pour cela parce qu'il représente l'aire d'avant Nicolas Sarkozy tout en étant jeune (ou du moins pas trop vieux).

Conseil 6 : le parti doit présenter au plus tôt un programme économique précis. Comment voulez-vous motiver les militants avec des généralités comme « il faut supprimer les 35 heures, diminuer les cotisations et baisser les déficits » ? Il faut arrêter de sortir des « Eléments de Langage » comme projet économique.

Conseil 7 : le parti doit présenter rapidement un projet de société, indépendamment du petit 6, ci-dessus, ce qui n'est pas facile, pour des conservateurs.

Les conseils 3 et 6 s'appliquent à peu près à toutes les formations politiques. Le 4 pourrait être renforcé pour les partis de gauche afin qu'ils virent les machines à perdre...

A bon entendeur ou à sourd comme un foc (c'était ma participation à l'événement politique du jour), salut.

Faisons le défilé du 14 juillet le 20 ?

Les zautorités envisagent de décaler le défilé du 14 juillet si la France est en finale de la coupe du monde ce qui provoque des mécontentements dans tous les coins, je dois avouer que cette hypothèse m'amuse beaucoup et me plaît franchement !

Rappelons que la finale aura lieu le 13 juillet à 22 heures.

Outre le fait que si François Hollande y participe (comme spectateur, andouille !), ce qui paraît la moindre des choses, il ne pourra pas être de retour à temps pour les cérémonies, le match finissant vers 23h30, si la France (ou l'Algérie, ne l'oublions pas) gagne, les Champs-Élysées seront immédiatement envahis par la foule, quel que soit le nombre de CRS déployés ! Toute la préparation du défilé sera foutue en l'air ! Sans compter les comiques qui iront visiter les tribunes présidentielles place du Trocadéro...

Il faut donc que le défilé du 14 juillet se tienne, au minimum, le dimanche suivant, le temps de tout préparer...

Plutôt que de ronchonner, qu'as-tu à proposer ?

27 juin 2014

Laïcité, il est temps de se ressaisir !

Bateau breton peu laïque : il porte la voile.
Polluxe relaie dans son blog l'appel à la pétition de Marianne : Laïcité, il est temps de se ressaisir. J'ai signé ! Voilà l'introduction qui a suffi à me faire prendre ma décision : « Hommes et femmes d'horizons philosophiques, politiques et professionnels différents, nous sommes inquiets de voir à quel point, face à l'action engagée par diverses mouvances religieuses et politico-religieuses pour attenter à la laïcité républicaine, la réponse politique demeure faible. Pour notre part, récusant autant ceux qui exploitent la défiance générale pour accentuer la fracture sociale et identitaire, que ceux qui rejettent toute analyse critique du multiculturalisme dans le camp des « réactionnaires » ou des « intolérants », notre démarche vise à défendre et faire vivre la laïcité sans blesser mais dans la clarté et la fermeté, à trouver des solutions sans heurter mais sans faillir.

La laïcité — qui refuse les aspects politiques des religions et laisse à ces dernières toute liberté dans la vie sociale sous régime de droit commun — est globalement vécue dans notre pays comme une « tradition moderne », ce qui est parfois difficile à décrypter pour ceux venus d'ailleurs. Or aujourd'hui, la laïcité comme principe politique, code de vie collective et force morale, est remise en question par divers mouvances et groupes religieux qui rejettent « la démocratie des mécréants », la suprématie du droit civil sur les textes, à leurs yeux sacrés, avec un usage maîtrisé des radios communautaires et d'internet. Dans cet espace ainsi ouvert se rejoignent radicaux et orthodoxes issus des trois religions monothéistes pour exploiter à leur profit la crise ambiante, remettant notamment en cause les acquis du long combat pour l’égalité des sexes que l’on croyait clos et qui, à notre grande surprise, est à reprendre.
 » Vous pouvez lire la suite.

Le tout début est un peu ampoulé et je connais des lecteurs qui vont le sauter pour lire mes conneries. Alors je vais résumer le premier paragraphe en ajoutant des gros mots : ça commence à nous casser les burnes de voir des religieux attenter à la laïcité et de voir la réponse politique très faible. Il y a des connards qui exploitent la défiance générale pour accentuer le bordel chez les pauvres gens et d'autres imbéciles qui qualifient de fachos ou de réacs tous les clampins qui osent critiquer l'islam « radical » (ou les Roms voleurs de poules, le problème est le même mais le sujet n'est pas là).

Les politiques doivent revenir sur le terrain de la laïcité plutôt que de pleurer en regardant les scores du Front National.

A noter que je ne suis pas juriste mais l'affaire Baby-Loup a connu un nouvel épisode cette semaine dont je n'ai pas parlé. Il n'est pas normal qu'il existe un vide juridique qui permettent à des salariés de contester un règlement intérieur qui promeut la laïcité ou la neutralité religieuse, notamment si l'Etablissement accueille des mômes. Que nos politiciens interviennent, bordel, si je puis me permettre cette excitation passagère.

Cela étant, je vais aller au bistro, il y a assez rarement des femmes voilées.

26 juin 2014

La rigueur est de rigueur

La coupe du monde fait des ravages : hier soir, je me suis couché tard, ce qui fait que je suis arrivé en retard au boulot et que j'ai bossé comme un fou, sans le temps de regarder l'actualité. J'ai seulement reçu une alerte m'informant des très mauvais chiffres du chômage. Arrivé à la Comète à 21h30, je regarde Twitter et un copain ironisait, du genre : "dans vingt ans, on comprendra que mener une politique de rigueur était une funeste connerie."

Je vais lui répondre : quand on dépense 70 ou 80 milliards de plus que ce que l'on gagne, on ne peut pas appeler ça une politique de rigueur. 

Je vais lui répondre une deuxième fois : ça fait à peu près 40 ans que le chômage et les déficits galopent de concert. Quand l'Etat gagne plus que ce qu'il dépense, on appelle ça aussi une politique de la demande. Ça ne fonctionne pas. 40 ans d'une telle politique et la barre des cinq millions d'inscrits à Pôle Emploi vient d'être franchie. 

Je ne sais pas si ça s'arrose. 

Toujours est-il qu'il apparaît urgent de faire baisser ces putains de déficits pour inverser 40 ans de politique. Toujours est-il que François Hollande a été élu non pas parce que son adversaire c'est la finance mais parce qu'il a promis de réduire les déficits, ce qui fait que François Bayrou a suggéré à ses électeurs de centre droit à voter pour lui. Toujours est-il encore que nous avons fait campagne en tapant sur l'augmentation de la dette sous Sarkozy et que voir des militants exiger une augmentation de la dette m'amuse beaucoup. Les voir oublier à qui bénéficie les intérêts de cette dette m'amuse aussi mais je suis joueur. 

En gros, ils voudraient que l'on poursuive la politique menée depuis 40 ans, bonne sous la gauche, mauvaise sous la droite, qui nous a envoyé dans le mur. Si Hollande change de politique, on pourra dire : au bord du gouffre, on a fait un grand pas. 

François Hollande et Manuel Valls doivent continuer. Tant pis si ça déplaît. Tant pis aussi si le chômage augmenté de 10% pendant un temps. Il faut le dire : la sortie de crise sera douloureuse. C'était l'objet d'un billet d'Elie Arié récemment. 

Ce matin, j'ai commenté le billet de Sarkofrance. Un des autres commentateurs a cru intelligent de dire qu'avec Élie, Captain Haka, Bob,... on sentait obligés de défendre Hollande. Ben non. On s'en fout. On n'est pas payés par le SIG pour faire de la propagande ou de la riposte. 

Sans être leur porte parole, je pense qu'on est d'accord pour dire que rétablir les comptes est nécessaire. 

L'endettement ne résoudra rien. 

Le festival de l’Oh!, c’est ce week-end…



Huit escales au bord de la Seine et de l’Yerres,
Deux jours de fête, de débats et de spectacles gratuits.
Le programme complet est à retrouver sur : http://festival-oh.valdemarne.fr
 ...et sur facebook : https://www.facebook.com/festival.oh

Retrouvons-nous y nombreux

25 juin 2014

Le gouvernement et l'accession à la propriété

Je rappelle au gouvernement qui a fait des annonces aujourd'hui qu'un gouvernement de gauche n'est pas là pour aider les gens à devenir propriétaires mais à permettre à tout le monde de se loger. 

L'aide à l'accession à la propriété a surtout comme effet d'entraîner l'inflation de l'immobilier (achat et location), un des premiers maux de notre société. 

Et de la gauche. Quand je vois des patelins comme Villejuif passer à droite grâce à l'excellente gestion des communistes qui a permis à des nouveaux bourgeois de s'installer là,... L'Etat doit favoriser les logements sociaux de manière à pousser les prix vers le bas. 

Au fait ! Anne Hidalgo a demandé aux élus Parisiens de quitter leurs logements sociaux ? Pour être élu à Paris, il faut toucher plus de 3000 euros par mois. 

Les socialistes sont complètement... à la rue à propos de l'immobilier. D'ailleurs, je me rappelle de ma réaction lors de la rencontre de François Hollande avec des blogueurs pendant la primaire. J'étais d'accord avec tout sauf sur ses propositions au sujet du logement. Vous pouvez fouiller les archives de mon blog. 

Je me rends bien compte des défauts de la loi Duflot mais ce n'est pas en créant 50000 emplois dans l'immobilier que l'on va sortir de la crise ! Par contre, en redonnant du pouvoir d'achat aux braves gens sur le long terme en réduisant la part des revenus consacrés au logement...

Le pacte de responsabilité conforté ?

Sarkofrance revient, ce matin, sur le rapport de Valérie Rabault, rapporteuse du budget, qui soulignait l’impact récessif du plan d’économie du gouvernement et qui a fait beaucoup de bruit en début de semaine. Globalement, elle estime que la politique menée ferait perdre 60000 emplois mais sans prendre en compte l’effet positif du CICE ni les impacts d’une autre politique.

Je ne veux pas polémiquer aujourd’hui. Il est évident que si l’Etat dépense moins, c’est nocif à court terme sur l’emploi. D’un autre côté, on ne peut pas vivre sur la dette, ce que l’on fait depuis 40 ans. Il me semble donc important de réduire les déficits plutôt que de continuer la fuite en avant et qu’il sera nécessairement douloureux de sortir de cette crise qui dure qui dure qui dure.

Cela étant, Ben, du blog « Economie, Europe et Leffe » a une vision différente de celle de Sarkofrance et je vous invite à lire son dernier billet que je vais résumer dans ma grande bonté.

Premier point : ce n’est pas directement le Pacte de responsabilité qui a un impact négatif sur l’emploi, au contraire, mais les baisses de dépense pour la réduction du déficit décidées par ailleurs.

Deuxième point : ne pas diminuer les déficits comporte des risques beaucoup plus importants.

Troisième point : je le disais, ce n’est pas le pacte qui détruit des emplois mais la baisse des déficits. Le pacte pourrait rapporter beaucoup plus que les 190000 emplois prévus, notamment en permettant de sauver certaines filières.

Quatrième point : il faut affiner les prévisions avec les vraies mesures qui seront prises.

Ainsi, le rapport de la dame valide le Pacte de responsabilité contrairement à ce qu’essaient de nous faire croire certains. C’est mal.




De l'utilité du blog politique

Mon premier billet d’hier portait sur les blogs politiques. Elie Arié laisse le commentaire suivant « Je ne crois pas que les blogs politiques puissent concurrencer sérieusement les analyses de journalistes sérieux de tous bords et mieux informés (si, si, il y en a !). Ils doivent abandonner le catalogue d'infos de la semaine, avec un lien par phrase, et le ton de l'indignation permanente et toujours stérile. Ils doivent essayer de trouver un ton personnel sur la vision politique de celui qui les tient, et agréger ceux qui s'y retrouvent ou, au contraire, prennent plaisir à lui porter la contradiction. Et c'est tout. »

Je suis parfaitement d’accord avec lui (sauf sur les liens, ils font le charme de la blogosphère). Les blogs doivent avoir une touche personnelle, je pense, sinon ils ne servent à rien. Toujours est-il que je disais récemment que des types de la vraie gauche m’étaient tombés sur le poil, dans Twitter en me critiquant parce que je parle à la première personne.

Ben oui, mon blog n’est pas un journal. Ils s’appelle « Partageons mon avis ». Ils n'ont rien compris ou se prennent au sérieux.

Elie laisse un deuxième commentaire : « Ajoutons que lorsqu’une activité passe son temps à s’interroger sur elle-même (de blogs pour se demander à quoi servent les blogs…), ce n’est jamais bon signe pour elle… » Là, je ne suis pas d’accord ! Les blogueurs politiques (et les twittos) devraient s’interroger plus souvent au sujet de leur utilité. Quand ils auront compris qu’ils sont là pour se faire plaisir uniquement, ça ira mieux.

24 juin 2014

Expliquons l'Europe aux reacs anti-européens


La Cour machin de l'Europe invalide la décision du Conseil d'Etat à propos de Vincent Lambert, allant ainsi dans le sens des reacs qui pensent défendre les droits de l'homme. C'est beau. Presque émouvant. 

Tout ça sur le dos de ce pauvre gars. 

Quel camp ?

Mon billet d’hier provoque d’amusantes réactions chez des blogueurs de droite comme ce bon Jacques Etienne et ce subtil Skandal, allant jusqu’à prendre Didier Goux à témoin… C’est mal. Je disais hier que le clivage gauche - droite existait toujours. Ils sont persuadés que ce n’est pas vrai.

Ces guignols ont passé deux ans à taper sur la gauche, le mariage pour tous, les méchants délinquants qui pillent des cadavres dans les trains accidentés en banlieue, des antifas qui provoquent des gentils fachos au point d’en mourir… Mais ils osent écrire sans rigoler que le clivage droite – gauche n’existe plus, remplacé par un clivage étatiste – libéral (ce en quoi je suis d’accord, il y a un autre clivage).

Ils ne font que comme beaucoup de gens à droite : se considérer dans le camp du mal (au point de marteler que les gens de gauche se considèrent dans le camp du bien) donc nier l’existence ce camp. C’est compliqué…

A part ça, Skandal manque toujours de second degré mais ce n’est pas grave, il est tricard de mon blog.

La dure vie des blogs politiques

Mon confrère Sarkofrance explique qu’il est assez facile de faire un billet de blog politique. Je suis d’accord avec lui sur le fond : on prend une information et on rétablit ce qu’on pense être la vérité ou on la présente comme on aurait voulu qu’elle soit présentée. Si on est blogueur Front de Gauche, on en profite pour critiquer l’oligarchie et dire que c’est de la faute aux médias dominants. Le confrère Melclalex, lui, met son blog en sommeil. Il n’était plus inspiré.

Je le comprends. Moi-même, je n’ai plus cette envie, ce machin qui faisait que je fouillais l’actualité, tous les matins, à la recherche d’un sujet. Aussi, comme Sarkofrance, je vois une dépêche, dans la journée, je rebondis dessus si j’ai quelque chose à dire mais je n’ai plus envie de chercher.

Tiens ! Je vais faire un tour de Google News.

Première article : Benoit Hamon lance une conférence pour réformer la notation des élèves. Je dois reconnaître que je m’en fous. J’aurais tendance à trouver cela complètement con mais les réacs y étant opposés, je crois que je vais soutenir le ministre. Hop !

Deuxième article : Jean-Pierre Raffarin critique l’anti-sarkozysme qui règne à l’Elysée. Je croyais qu’il était contre le retour de l’ex. L’autre jour, il tapait dessus.

Troisième article : c’est à propos de Vincent Lambert dont le Conseil d’Etat pourrait décider d’autoriser l’Etat français à arrêter son alimentation. Le cas est probablement intéressant mais je n’en ai pas grand-chose à cirer. Je ne veux surtout pas en faire un billet : avec ma dose de réacs dans les commentaires, les réactions seraient assez prévisibles. Néanmoins, j’imagine assez bien des blogueurs de gauche, au nom de la modernité, donner leur avis…

Quatrième article : le Qatar n’achète pas de Rafale. On s’en fout. S’ils en achetaient, ça serait une information.

Cinquième article : Hélène Costa garde le secret. Encore un article pour dire qu’il n’y a rien à dire.

J'aurais bien une idée de billet, pour ce soir. Tiens ! Un billet au sujet de l'inspiration dans les blogs politiques ? C'est toujours plus facile que de faire un billet pour défendre le gouvernement.




23 juin 2014

Le clivage de glace

« Ce message et ces commentaires montrent la disparition du clivage gauche droite » commentait une andouille effacée suite à mon dernier billet à propos de la grève des intermittents. Il faut dire que l’andouille est libérale, trouve refuge dans les blogs réactionnaires et les blogs politiques normaux tant il est perdu.

Il se trompe. Il n’y a pas de disparition de ce clivage, il y a simplement certains qui sont perdus et qui rangent dans le camp d’en face tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux, notamment à gauche et à droite. C’est assez marrant à observer mais pour cela il faut lire les blogs du camp d’en face, ce qui équivaut, pour nous autres gauchistes, à lire les blogs nauséabonds qui puent en nous rappelant LHLPSDNHOUTCA (les heures les plus sombres de notre histoire ou un truc comme ça).

Commençons par l’ami FalconHill blogueur non politique mais de droite par ailleurs le type de la blogosphère dont au sujet duquel je suis le plus proche avec d’autres imbéciles comme Gaël, Poireau et Styven. Je le prends lui car il serait inconvenant que je prenne son épouse.

Quand je fais un billet de fond, il est généralement d’accord avec moi. Moi aussi, d’ailleurs, je suis d’accord avec moi. Il n’empêche que quand nous sommes tous les deux d’accord avec moi, ce n’est pas nécessairement pour les bonnes raisons. Par exemple, quand je fais un billet contre la grève des intermittents, il est d’accord avec moi parce qu’il est contre la grève qui emmerde tout le monde notamment l’économie d’Avignon. Moi, je suis contre la grève car ça fait des dizaines d’années qu’on nous parle des intermittents et qu’il me parait souhaitable qu’on traite du fond à défaut de le toucher. Je suis contre, aussi, parce qu’il y a parmi les intermittents qui ne peuvent pas bosser à Avignon alors qu’ils voudraient le faire et en ont besoin. Je ne veux pas caricaturer les propos FalconHill mais les résumer (il en parle très bien sur son blog et dans les commentaires du mien).

Ainsi, nous sommes tout à fait en phase sur les constats. Pour un peu, on trouverait des vieux réactionnaires limites fascistes ou des purs trotskistes qui seraient, comme lui et moi, contre la faim dans le monde, le sida, la vache folle, la TVA sur la bière, les serveuses habillées,…

C’est à la gauche de la gauche, néanmoins, que les réactions sont les moins réfléchies ce qui a tendance à m’énerver. Par exemple, l’objet de mon billet de samedi était de dire qu’avant de défendre sans retenue les intermittents du spectacle parce que, à gauche, on défend la culture, bordel, je souhaite qu’on se demande combien parmi les intermittents travaillent réellement pour la culture, sauf si on doit considérer d’emblée que faire éclairagiste pour « On n’est pas couché » est participer à l’œuvre culturelle. Je constate que ce régime permet aux employeurs de piocher dans un gisement de braves gens sans se poser de question et de cumuler les CDD de courte durée sans limitation dans le temps. C’est purement libéral.

Je crois que la gauche de la gauche a du mal avec le libéralisme. Ils le défendent sans le savoir. Moi, quand je tape sur les intermittents, je ne fais que lutter contre le libéralisme. Je conçois assez facilement que l’on soit perdus et arrêtez immédiatement de dire que je suis condescendant, d’autant que je bosse au 17ème étage, avant d’avoir lu la suite.

Figurez-vous que j’étais tranquille accoudé à table ou attablé au comptoir, ce week-end quand je suis tombé sur un tweet d’un représentant de la vraie gauche qui disait : « Le gerbe » en citant un billet de blog que je suis immédiatement allé consulter. Je l’avais déjà lu et surtout, je l’avais écrit. C’était mon billet de vendredi où je posais la question « quelle gauche pour demain ? » et où je constatais que la gauche telle que la voudrait les andouilles de la vraie gauche n’avait aucune chance d’arriver au pouvoir parce que les Français n’en veulent pas. Rappelons que quand la gauche est arrivée au pouvoir, en 1981, 1997 et 2012, c’était surtout par rejet du pouvoir en place. Tiens ! A l’UMP, ils se battent pour leur survie et dans les alliances qu’ils veulent faire, ils sont bien emmerdés : François Hollande a été élu grâce à François Bayrou. Faire alliance avec lui ferait tache mais en l’absence de Jean-Louis Borloo il reste le seul à incarner le centre droit (à part quelques guignols amusants).

J’ai lu un peu les conversations qui ont suivi ce tweet. Les gens de la vraie gauche parlaient de moi avec un dégoût prononcé ce qui me faisait rigoler, tout comme le fait qu’en ayant bloqué certains, je ne voyais qu’une partie des propos. A un moment, on avait même le lascar qui jurait être tombé par hasard sur billet et ne pas me suivre. C’est ainsi que j’ai vu qu’on me traitait de condescendant. Voilà où on est dans la vraie gauche : dès qu’on émet un avis divergent du leur tout en osant se présenter comme étant aussi à gauche, on est accusé de condescendance. C’est nouveau.

Tiens ! Il y a un truc qui offusque beaucoup la gauche : le mobilier anti-SDF qui fleurit dans Paris. Des images tournent dans Twitter. On voir des rebords de fenêtre avec des petits pics, des pas de porte avec des machins pour éviter que les clochards ne s’allongent,... C’est comme ça, il faut s’indigner. C’est un ordre : tu ne peux pas être de gauche si tu ne d’indignes pas.

Tant pis si les gars habitent dans un immeuble où un sas avec digicode ferme l’accès aux boites aux lettres. Ces faux culs disent que c’est pour protéger ces boîtes alors que c’est pour empêcher les clodos d’y dormir.

Pour ma part, en tant que type de gauche, j’aimerais bien qu’on empêche des types de dormir dehors en leur offrant un hébergement digne de ce nom.

Je pourrais multiplier les exemples mais je ne vais en citer que deux, dont je parle souvent. Le premier : la politique de la demande et la fameuse « rigueur ». Tu parles ! La dette étant financée par des intérêts privés, elle bénéficie essentiellement à notre adversaire c’est la finance. Le deuxième : la défense des musulmans. Je suis fatigué de voir la gauche de la gauche défendre les femmes voilées et les prières de rue au prétexte que les critiquer est nauséabond. Nos grands pères et grands-mères se sont battus contre le catholicisme, je ne vais pas défendre une autre religion maintenant.

Allez ! Un dernier exemple ? Le camarade Des Pas Perdus fait de nombreux billets contre le travail du dimanche. Comme lui, je suis contre. Mais je ne suis pas persuadé que raisons d'être contre soient les mêmes. Les miennes sont de gauche : je n'ai pas une position au nom de la défense de la famille. Smiley.

Ainsi, le clivage droite gauche existe toujours même si tout le monde ne le met au même endroit car il existe un clivage interne à chaque côté…

Ne pas le prendre en compte est mortifère et donne soif.

C'est ainsi que j'aime autant boire un coup avec FalconHill qu'avec certains glandus...

21 juin 2014

Intermittents : de droite ou de gauche ?

Mon dieu ! J’ai osé critiquer le mouvement de grève des intermittents ! Me voila immédiatement qualifié de droitier… Surtout qu’auparavant, j’avais critiqué la grève à la SNCF. Pour un peu, j’entendrais parler d’inquiétante dérive droitière. Néanmoins, intermittent est un statut précaire dont le nombre de bénéficiaires à explosé en trente ans. S’en inquiéter me parait légitime.

Tout d’abord, je ne remets pas en cause le droit de grève qui est parfaitement légitime. La grève des intermittents l’est particulièrement puisqu’ils défendent leur statut (plus exactement leur régime d’assurance chômage). Celle de la SNCF l’est aussi puisque c’est un droit Constitutionnel, comme on dit (à tort, d’ailleurs, mais peu importe) mais le motif de celle-ci me semble suspect.

Qu’on ne remette pas en cause non plus mon droit à faire un billet d’humeur, rédigé sur un coin de comptoir entre le boulot et le métro.

Je ne critique donc pas la grève des intermittents mais je me pose des questions.

Par exemple, comment se fait-il que deux des quatre intermittents que je connais travaillent pour des boites privées qui organisent des manifestations commerciales ou internes à des entreprises ? Comment se fait-il qu’un des autres travaille à plein temps pour des organismes publics ? Evidemment, seul le quatrième, qui a réellement une profession artistique galère pour boucler des fins de mois, ce qui l’oblige à faire des jobs qui n’ont rien à voir avec sa spécialisation…

J’ai beau fouiller internet, on trouve assez peu d’informations objectives quantifiées sur le régime des intermittents. On voit juste que leur nombre a explosé en 30 ans (mais le monde du travail s’est durci en France, on ne peut pas reprocher à des gens de choisir un régime plus favorable et aux employeurs d’en profiter). Je dis « objectives » car on trouve des sites de syndicats mais aussi de médias fortement politisés, proches de l’extrême gauche ou de l’extrême droite.

Quelle est la proportion d’intermittents qui travaillent effectivement dans le monde du spectacle, c'est-à-dire qui sont artistes ou aident des artistes à se produire, ou qui travaillent à l’accès à la culture du plus grand nombre ?

Une dérive droitière ? C’est quoi ce système qui permet aux entreprises d’accumuler les CDD sans limitation de durée ? C’est quoi ce machin qui permet à des sociétés commerciales d’embaucher des salariés uniquement lots de pics récurrents d’activité ?

C’est quoi cette gauche qui soutient mordicus un machin qui entretient les salariés dans la précarité ? On va se retrouver avec les mêmes personnes qui critiquaient l’ANI et qui soutiennent maintenant un truc qui empêche les salariés d’avoir un CDI ! Ce sont les mêmes qui fustigent le libéralisme qui défendent des salariés qui veulent avoir la liberté de choisir au jour le jour ce qu’ils peuvent faire ?

Le régime a été créé avant la guerre parce que la production cinématographique ne pouvait pas entretenir du personnel à plein temps. Est-ce qu’on ne pourrait pas réfléchir à une évolution de ce système ?

Dans l’informatique, par exemple, on a quelque chose de très bien : les Sociétés de service en ingénierie informatique. Les clients peuvent disposer de personnel en permanence pour faire face à leurs pics d’activité ou disposer temporairement d’une compétence particulière. Les salariés des SSII ont un contrat de travail à plein temps, en CDI, mais on des périodes d’inactivité pendant lesquelles ils restent à la maison, à côté du téléphone (vive les portables, on peut aller au bistro). Le fonctionnement pourrait être le même pour une partie de « l’événementiel » dans la mesure où beaucoup d’intermittents travaillent de boulots en boulots plus de 1000 heures par an. Des boites comme France Télévision ou Radio France pourraient créer des régies pour mettre à disposition du personnel des différents services qui en ont besoin.

Mais les SSII ont un travers : elles emploient de moins en moins de salariés et font appel à des salariés qui sont à leur compte, parfois au régime d’auto-entrepreneurs.

En trente ans, avec ces salariés et les intermittents, on a vu exploser le nombre de types qui n’ont plus un contrat de travail normal.

Constater cela est une dérive droitière ? Lutter contre le libéralisme et favoriser des entreprises qui peuvent puiser à la demande dans un panier d’intermittents au gré de leurs besoins est-il vraiment sérieux ?

La précarisation des salariés augmente de jour en jour et les gauchistes sont d’accord pour défendre le système et pour qualifier de « droitier » un type qui s’en inquiète.

Bravo les gars… 

Rappelons ce qu'est intermittent ou un informaticien indépendant ? C'est quelqu'un qui peut très bien gagner sa vie mais sans jamais être sûr qu'il aura assez de travail pour survenir aux besoins de sa famille. Il n'y a pas qu'eux.

Illustration : One Direction en concert au Stade de France, hier. Combien d'intermittents pour préparer le spectacle puis démonter les installations ?

20 juin 2014

Question de grève

J'ai peu consulté l'information aujourd'hui  mais il me semble que la grève à la SNCF se calme et que celle des intermittents prend de l'ampleur. Je me pose une question. 

Le statut des intermittents est particulier. Un type normal qui fait grève perd son salaire. Comment un intermittent peut-il faire grève alors que quand il ne travaille pas il est indemnisé s'il a fait son quota d'heures ? En d'autres termes, les gugusses qui refusent de travailler sont-ils indemnisés ? 

Ce qui tomberait assez bien en cette période de festivals où ils ont plus de travail que d'habitude. C'est un peu comme moi si je faisais grève uniquement les jours où on a une forte activité et pas ceux où l'on peut glander...

Je pose la question.

Et une autre, ne pourrait-on pas modifier la loi pour cesser toute indemnisation des intermittents inactifs si plus de 10% de leurs confrères se déclarent comme grévistes ?

19 juin 2014

Quelle gauche pour demain ?

Trois liens pour le prix d’un, dans ce billet : allez lire les billets de Dedalus, Sarkofrance et Elie Arié. Le thème général est « qu’attendre de la gauche ? ». Dedalus ne dit rien et ne fait que reprendre une discussion ailleurs mais on sent qu’il est d’accord avec un des intervenants. Je suis d’accord avec Sarkofrance et Elie Arié qui disent des choses presque opposées ce qui m’amuse beaucoup car c’est très fréquent. Mon côté social-démocrate, je suppose.

Je suis d’accord avec Sarkofrance : il faut s’occuper du peuple, redistribuer et tout ça. Mais pour le deuxième jour consécutif, je vais rebondir sur une de ses perles : « il m'est donc insupportable d'entendre que la Compétitivité vaut plus que la Pauvreté. » On comprend parfaitement ce qu’il veut dire mais, pour ma part, je préfère être compétitif que pauvre. Par contre, lancer des généralités, même en mettant des majuscules à ce que l’on considère comme des valeurs, ne sert à rien.

Je suis contre la pauvreté.
Je suis pour la défense des opprimés, des pauvres, des chômeurs, des retraités, des travailleurs, des pétasses, des tafioles, … pardon, je m’emporte.
Je suis contre le sida, les accidents de la route, les gros cons qui braillent au comptoir ou écrivent des conneries dans Twitter quand ils sont bourrés, le poulet aux hormones, l’électricité nucléaire alors qu’on pourrait tous pédaler pour faire tourner le frigo,…
Je suis aussi contre la taxation de la bière mais vous allez croire que je fais une fixation.

Changeons de sujet. Il y a un article du Monde qui tourne en boucle dans les réseaux. Je ne l’ai pas lu car je ne suis pas abonné au Monde (et en plus, heu…) qui dit que les cadres du PS sont très pessimistes sur l’avenir même de leur parti. Je vais les consoler : regardez l’état de l’UMP. Le PS en a vu d’autres, pas l’UMP, il se remettra. L’UMP aussi, je suppose, en changeant de nom et en virant deux ou trois glandus supplémentaires.

Toujours est-il que, parmi les billets que je cite, celui d’Elie Arié retranscrit mieux, à ma grande détresse comme celle de l’auteur, ce à quoi ressemblera l’avenir…

Dans une économie mondialisée, les électeurs ne croient plus en un socialisme à la papa. Les dirigeants du Parti Socialiste non plus, d’ailleurs, et savent qu’ils n’ont plus aucune chance d’être élus avec un programme bien de gauche. D’ailleurs, le Front National surfe sur la vague de la lutte contre le libéralisme.

L’économie mondialisée est basée sur le libéralisme. On sent que François Hollande voudrait franchir le cap et c’est un peu le symbole du positionnement politique de Manuel Valls, l’homme politique du PS qui a fait le pire score à la primaire mais le plus populaire dans le grand public. On peut le regretter, on peut être contre, la question n’est pas là ou, du moins, n’est pas l’objet des mes propos. Il n’empêche que dans notre monde Valso-Hollandais, cette politique semble être la seule alternative... au TINA. Je ne sais plus quel blogueur faisait référence au « I want my money back » de Margareth Thatcher pour expliquer que pépère ne ferait bouger l’Europe qu’en ayant de grosses exigences et en ne bougeant pas…

Toujours est-il qu’Elie conclut son billet avec : « Le prochain « socialiste »  (il est possible que le Parti doive changer de nom, comme l'a suggéré depuis longtemps Manuel Valls, et comme l'a fait Tony Blair en Grande-Bretagne avec le New Labour) qui sera élu président, en France, ne pourra l'être qu'avec un programme socio-libéral, laissant le discours socialiste ou social-démocrate du monde d'hier à des partis appelés à péricliter: personne ne convaincra plus jamais une majorité d'électeurs avec un discours dont ils conservent la nostalgie, mais qu'ils savent désormais impossible à appliquer ( même s'ils le regrettent) dans un monde qui a changé. »

Qu’en pensez-vous ?

N.B. : il ne conclut pas réellement ainsi, il dit qu’il fait un constat désespéré et c’est aussi mon cas (mais j’ai trente ans de moins que lui et probablement trente kilos de plus pour compenser). Mais ce constat est important, sinon la gauche est destinée à laisser le pouvoir à une droite dure.

18 juin 2014

Pour de bon contre Toubon

« La polémique enfle, enfle. Depuis que François Hollande a proposé de le nommer au poste de Défenseur des droits pour succéder à Dominique Baudis, on ne parle que de lui. » Ainsi commence l’articled’Europe 1 qui nous indique comment les socialistes voudraient faire renoncer Jacques Toubon.

En effet, il est peu probable que trois cinquièmes des parlementaires se prononcent contre cette nomination vu qu’il y a plus deux cinquièmes à droite… La meilleure solution serait donc que Jacques Toubon se rétracte ce qu’il refuse de faire. L’autre solution serait que François Hollande change d’avis afin d’éviter d’avoir plus de la moitié des députés et sénateurs à voter contre lui. Sauf s’il veut envoyer un message, du genre : « faites pas chier, je fais ce que je veux. » Il a peut-être envie de rigoler en se faisant aider par la droite ou en obligeant celle-ci à voter pour une connerie – ben oui, au fond… – pour lui, contre sa majorité.

Par contre, je tiens à préciser à mon aimable assistance composée de gros, de maigres, d’hétérosexuels, d’homosexuels, de bi, de trans, de rom, d’ivrogne, de sobres, d’arabes, de noirs, de catholiques (il en reste), de musulmans, de sikhs, de juifs, de bouddhistes et autres discriminés, comme les nains, les géants et les gonzesses, que je me fous totalement de ce qu’a pu voter Jacques Toubon dans sa jeunesse. Le droit, c’est le Parlement qui le vote. Il peut être contre une loi et mais veiller à son application ! Je suis contre la TVA sur la bière mais je la paye quand même.

Deux raisons font que je suis contre cette nomination.

La première est que Jacques Toubon a été ministre de la justice et, en tant que tel, est intervenu dans une procédure judiciaire en envoyant un hélicoptère dans l’Himalaya pour chercher un procureur ou juge plus soumis que son remplaçant… Je ne le vois pas du tout en tant que « défenseur des droits ».

La deuxième est qu’il est de droite. On n’a pas à nommer un type de droite qui était occupé par un type de droite nommé par la droite. Je veux bien qu’on pratique une ouverture réciproque pour des strapontins comme les présidences de commissions, à l’Assemblée (le président y sert essentiellement de pot de fleur, c’est le rapporteur qui fait le boulot) mais pas pour des postes importants.

Hop ! J’ai parlé.

Mais qu’un type de droite fut opposé à l’abolition de la peine de port, il y a trente ans, ne peut pas entrer en ligne de compte aujourd’hui.

Le train train

Que les camarades blogueurs du Front de Gauche soutiennent les grévistes de la SNCF est assez attendu. Mais quand GdC utilise des arguments tels que « Le socialisme, ce ne serait donc plus défendre les intérêts des plus démunis, des classes laborieuses, des salariés, des ouvriers ? » est très rigolo. En quoi les grévistes défendent-ils autre chose que ce qu’ils pensent être leur intérêt (ce qui est discutable) ? Les socialistes ne doivent aussi défendre les intérêts des chômeurs, des étudiants, des retraités ? Heureusement que les députés communistes posent mieux le problème.

Par contre, le billet matinal de l’ami Sarkofrance m’a surpris car il donne totalement raison aux grévistes, ce qui est tout à son honneur. C’est simplement une phrase qui m’a fait tiquer : « Il suffisait pourtant de lire les tracts de la CGT, un vrai travail pédagogique. » Je l’invite à lire les tracts de la CFDT qui dénoncent les mensonges de ces braves…

Je l’invite aussi à étudier les intérêts du transport ferroviaire, du service public,… D’ailleurs, la classe politique dans sa quasi-totalité est favorable à une grande réforme du secteur, celle proposée par le gouvernement satisfait la quasi-totalité des députés socialistes et centristes, certains UMP sont également pour (voir mon billet d’hier soir : ils mènent une opposition de principe). Les députés communistes ne sont pas totalement opposés (voir les comptes rendus des séances d’hier à l’Assemblée).

Alors, je l’invite enfin à lire la déclaration de Jean-Luc Laurent, président du MRC, à laquelle j’adhère presque totalement, y compris au sujet de la dette, mais je n’ai pas vu de blogueurs Front de Gauche en parler… Encore une fois, heureusement que ce parti à des députés. Pour ma part, dès mon premier billet sur cette grève, je disais que la dette devait revenir à l’Etat… Les pingouins qui donnent des leçons de gauchisme sont toujours rigolos.

Revenons aux propos de Jean-LucLaurent. Fainéant comme je vous connais, vous n’avez même pas fait le déplacement pour lire l’introduction. Des extraits…

« Le projet de loi responsabilise les donneurs d’ordre qui ne pourront plus se contenter de se débarrasser du financement sur RFF. Cette responsabilisation supplémentaire des donneurs d’ordres va dans le bon sens à condition de ne pas l’inscrire dans une logique malthusienne où le meilleur investissement serait l’absence d’investissement. »

« Nous voulons rester ambitieux pour le système ferroviaire et cela suppose une mobilisation des financeurs mais aussi de traiter la question de la dette ferroviaire dont RFF a hérité, qui grossit au point d’être quasi irremboursable. Contrairement à l’Allemagne en 1997, la France n’a pas choisi l’option d’une nationalisation de cette dette. Un amendement des députés MRC propose que cette piste soit étudiée rapidement. L’ensemble de la réforme peut échouer si on ne libère le groupe public de cette dette ferroviaire. »

« Mais je n’oublie pas que dans les années à venir, la concurrence ne viendra pas d’opérateurs ferroviaires concurrents (comme Deutsche Bahn ou le franco-italien Thello) mais des modes alternatifs avec l’explosion du co-voiturage ou des voyages nationaux en bus. La nouvelle SNCF devra relever ces défis en étant attentive aux besoins des usagers et des territoires. Avec la convention collective du ferroviaire, le projet de loi nous protège d’opérateurs qui compresseraient les coûts par le dumping social. »

« Pour conclure, monsieur le ministre, les députés du Mouvement républicain et citoyen voteront pour votre projet. Nous voulons encore l’améliorer au cours de la discussion parlementaire avec un principe simple : tout faire en théorie pour nous conformer au droit européen, tout faire en pratique pour limiter au maximum cette concurrence en constituant un groupe public ferroviaire puissant. »

J’ai bien fait de voter pour lui, moi !

CV anonyme, le retour...

J’apprends par le bon mais réactionnaire Michel que des lascars ont ressorti le CV anonyme qui avait été voté en 2006 mais dont les décrets d’application n’ont jamais été signés. Il aurait du être obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés. Ils ont sommé le Conseil d’Etat de se positionner !

Je croyais que ce machin avait été enterré suite à quelques expérimentations ce qui aurait été la moindre des choses.

Des consultants spécialisés objectent que cela est obsolète, l’anonymat étant mort à cause des réseaux sociaux. Pour ma part, je vais rappeler aux lascars en question, la Maison des potes, le MoDem Sciences Po et David Van der Vlist, qu’une embauche ne se fait pas à la légère et que, dans le processus, il y a un entretien qui permet de voir si la candidate est baisable ou le candidat un peu basané puisque c’est à peu près de ça qu’il s’agit où, du moins, d’éviter les discriminations pas liées aux compétences professionnelles.

Je vais surtout leur rappeler que l’analyse d’un CV est assez facile. Si le lascar a été livreur de pizzas à 20 ans, il s’agit probablement d’un jeune des banlieues, comme on dit. S’il a accumulé les jobs trop courts, c’est probablement parce qu’il est mauvais. S’il a 40 ans et a rarement changé d’employeur, c’est qu’il est peu ambitieux et peu motivé par le travail. Je peux vous donner d’autres trucs, si vous voulez : un type qui a le bac à 18 ans mais son premier boulot à 25 est logiquement suspect.

C’est mal, je sais… On ne devrait pas procéder ainsi et une partie de la gauche pourrait me tomber dessus mais je veux bien parier que ces zozos n’ont jamais procédé au moindre recrutement.

Je vais donc vous raconter une anecdote. Avec une collègue, nous avons récemment procédé au recrutement de plusieurs candidats pour un poste de consultant. Quand on recrute un consultant, le CV est anonyme, généralement. Les commerciaux des cabinets de conseil les envoient, on fait un premier tri et on reçoit les candidats sélectionnés. Cette collègue n’avait jamais fait l’exercice et je lui ai donc appris à sélectionner les CV. Au bout de quelques jours, je lui ai complètement délégué la sélection et j’ai fini par remarquer qu’elle appliquait mes critères à la lettre.

Dans les CV, elle avait fini par oublier de consulter quelques aspects probablement mineurs comme l’expérience et les prétendues compétences professionnelles…

17 juin 2014

La vie duraille à l'UMP

L’information fait la une de la presse : l’UMP et Nicolas Sarkozy auraient dépensé 17 millions de plus que déclaré et autorisé pour la campagne de 2012. C’est Médiapart qui se serait procuré la comptabilité. Le Monde quant à lui aurait pu avoir accès à « l’ordonnance des juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire qui ont renvoyé devant le tribunal correctionnel,  jeudi 12 juin, les principaux protagonistes du volet financier de l'affaire de Karachi. »

Le cas de Nicolas Sarkozy reste à traiter dans cette histoire. Compte tenu de son statut, il ne peut être entendu que par la Cour de justice de la République. « Toutefois, s’il existe à l’encontre de l’ex-président de la République des « indices » qu'il aurait commis un délit, ils ne sont aux yeux des magistrats instructeurs ni « graves » ni « concordants », conditions nécessaires pour une mise examen. »

L’affaire va avancer et nos chers médias nous tiendront au courant. Néanmoins, deux nouvelles informations tombent le même jour…

Ca sent la panique à l’UMP. Comme le révèle Le Lab, Jean-Pierre Raffarin a lancé une salve contre Nicolas Sarkozy sur France Inter, tout comme l’avait fait auparavant Xavier Bertrand. Les deux sont sur la même ligne : l’UMP n’a pas besoin d’homme providentiel.

L’ancien premier ministre cherche une position pour l’UMP à propos de la réforme ferroviaire vu que c’est le sujet du jour. Du genre : on votera contre parce que la loi ne va pas assez loin alors que la CGT est contre parce qu’elle va trop loin. D’une manière générale, il trouve que la France connaît une période de déclassement historique. Si j’étais joueur, je taperais « croissance France Allemagne » ou « chômage France Allemagne » dans Google Images, il est assez facile de montrer que le déclassement de notre pays par rapport à nos voisins date d’une époque où Jean-Pierre Raffarin était premier ministre de la France.

François Fillon cherche aussi une position. Pas facile d’être ancien premier ministre et chef de parti, les gars, hein ! « J’accuse le gouvernement d’improvisation sur son projet. Il est perdant sur tous les fronts. D’un côté, en tentant de restaurer le monopole de la SNCF sur ses réseaux, il a ouvert une boite de pandore dans laquelle s’engouffrent tous les conservatismes ; de l’autre côté, son projet bloque la modernisation nécessaire du transport ferroviaire qui a besoin de s’ouvrir à d’autres opérateurs européens » ! Diable ! Il accuse. De quoi ? De provoquer un mouvement de grève avec une réforme qui n’est pas assez importante alors que les grévistes pensent le contraire.

Alain Juppé, quant à lui, ne s’est pas prononcé sur le sujet, à ma connaissance. Par contre, maintenant qu’il y a quatre chefs à l’UMP, mon tour de l’information prend plus de temps. En cherchant dans Google News, je tombe sur cette dépêche de l’Express : « Sur fond de grève dans les transports, Luc Chatel, secrétaire général intérimaire de l'UMP, demande au gouvernement de "retirer" le texte sur la réforme ferroviaire. Et il est bien le seul dans son parti... où d'autres comme Xavier Bertrand refusent de se retrouver "dans le camp des jusqu'au-boutistes". »

Notons que l’objet de ce billet est de rigoler de l’UMP, on pourrait en faire autant au sujet du Front de Gauche, GdC trouvant par exemple réactionnaires ceux qui sont partisans de la réformes et progressistes ceux qui voudraient revenir à avant 1997. Quant à DPP : « A l'instar des précédentes réformes néolibérales, la réforme de la SNCF se fera au détriment de l'intérêt général ! En d'autres termes, les conditions de vie et de travail des cheminots et des usagers, et probablement comme l'a illustré hélas l'accident de Brétigny/Orge, la sécurité en pâtiront. » Une traduction ? L’organisation de la SNCF a provoqué l’accident de Brétigny, il ne faut donc absolument rien changer. Notons que je pourrais aussi me moquer du Parti Socialiste et notamment ceux de ses cadres qui soutiennent les grévistes.

Revenons à l’UMP. Les pauvres. Ils cherchent une position. Ils ne veulent pas défendre un texte du gouvernement (comme si le grand public avait un intérêt pour la position de l’UMP sur ce bordel) mais ne peuvent pas soutenir les cheminots ce qui serait pourtant assez drôle.

Ce soir, Jérôme Lavrilleux a été placé en garde à vue. Il devrait parler et peut-être dénoncer la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy…

L’UMP tient un bureau politique ce soir. François Fillon déclare que : « Notre travail sera de faire toute la lumière sur les scandales financiers qui touchent l'UMP ». Je vais le contredire. La justice va faire le travail. L’UMP ferait mieux de se trouver une ligne politique plutôt que de simplement vouloir tourner la page « Copé » en dégageant quelques types et en nommant quelques nouveaux secrétaires généraux.

Tant que leur opposition au gouvernement sera sur la dénonciation d’un texte que certains approuvent chez eux et que la grève qui découle de se texte est très peu populaire, ils n’arriveront à rien.

Toute la classe politique est empêtrée dans ce bordel. Ne me dites pas que je ne tape pas sur le PS, mon billet de ce midi était tourné contre François Hollande. Sans compter qu’on apprenait hier soir ou ce matin que Julie Gayet et François Hollande ne devraient pas tarder à annoncer leur union.

Pendant ce temps, le député UDI qui questionnait le gouvernement à propos de la réforme a déclaré : « Cette réforme est pourtant une absolue nécessité pour contenir une dette abyssale qui dépasse déjà les 40 milliards d’euros et pour espérer reconstruire un système ferroviaire à bout de souffle qui ne supporterait pas son report. Nous croyons à la rationalisation de la SNCF. Cette réforme n’est peut-être pas suffisante, mais elle nous semble nécessaire. »

Le représentant de l’UMP, quant à lui, dit : « Depuis une semaine, la France est le théâtre d’une double prise d’otage. » Toujours la même rengaine. « Prise d’otage, ensuite, du Gouvernement, qui n’a cessé de donner des gages à la CGT, pour la remercier sans doute de son soutien au candidat Hollande. » Allons bon ! La CGT descend dans la rue pour remercier le gouvernement ? Il se lance ensuite dans une charge contre le gouvernement.

C’est la routine. Le ministre finit par lui rappeler que la dette de la SNCF est due à des mauvais choix de l’UMP (je résume…). Ensuite, nous avons un député communiste qui intervient. « Monsieur le Premier ministre, est-ce que vous vous engagez à ce qu’il puisse y avoir, durant cette discussion, des avancées qui permettent de faire en sorte que nous disposions d’un service public du fer capable de combattre les dysfonctionnements et de répondre aux besoins des usagers ? » Ainsi, contrairement à la CGT et à nos blogueurs, il ne rejette pas le texte. Manuel Valls en personne lui répond pour lui donner des assurances. Entre temps, un type du PS s’est exprimé…

Tous les partis tournent normalement et travaillent. Sauf l’UMP. Ses députés sortent des âneries du genre : « Généraliser le statut du cheminot, comme vous le faites, c’est organiser la casse sociale ». Il fallait oser.

Bien du courage au quatuor de tête...