En salle

17 septembre 2018

Le plongeur et la politique





Macron a dit des conneries mais les réactions ne sont pas d’un haut niveau y compris les miennes mais je suis là pour raconter des conneries. Ou être sérieux. Tiens ! Moi, par exemple, j’ai été embauché avec un bac plus deux pour un poste de bac plus cinq en 1987 parce les types sortant d’école d’ingénieur pétaient plus haut que leur cul. Les patrons avaient eu mon CV (vide : je n’avais que des jobs d’été) de bouche à oreille (ce qui est très fort !). Ils m’ont pris par confiance. Deux ans après, dont un sous les drapeaux, mon salaire dépassait celui des jeunes ingénieurs. Et depuis, j’ai une certaine opulence qui me permet de maintenir une IMC de 35 sans le moindre effort financier. 

Voyez ce tweet de Ruffin. Il dénigre les plongeurs. C’est assez mal quand on croit défendre le peuple. Je me demande s’il fait la vaisselle quand il va au resto, épluche les légumes, coupe les frites et prépare les assiettes d’entres froide. Le truc bien chiant. Tu commences à 7h et finis vanné à 15. Je connais des gens qui ont commencé plongeur, ont été barman après avoir conquis la confiance du patron puis serveur en salle et, enfin, « responsable », c’est-à-dire dire pouvant remplacer le taulier pendant son absence, tenir la caisse et tout ça pour un salaire de l’ordre de 2300 euros. 

J’en connais même un qui a fini horticulteur. D’ailleurs, je cherche quelqu’un pour le jardin de ma mère mais comme je ne fréquente que des garçons de café, je ne trouve personne. 

Les propos de Macron sont évidemment condamnables mais ce garçon a tendance à raconter beaucoup de conneries dans le feu de l’action. Ou alors, il avait une arrière pensée politique et voulait siphonner les dernières voix de LR en traitant les chômeurs de fainéasses. Allez savoir ! De toute manière, il est au plus bas dans les sondages. Ça ne sert à rien de tomber dessus. 

Il n’empêche qu’il y a plusieurs millions de chômeurs en France (certains parlent de 6) et plusieurs centaines de milliers de postes non pourvus (certains parlent de 4). Il reste donc de la marge de progression pour Pôle Emploi. 

Cela étant, passant une partie de ma vie au bistro, je ne vois pas pourquoi je traverserais la rue pour trouver du boulot même si on a bien rigolé pendant 24 heures. 

Cela étant, pour compléter ma réponse à Ruffin, en France, on a aussi une problème à force de former des types pour un boulot qui n’existe pas sans les accompagner jusqu’au CDI. Et il faut arrêter de faire croire aux gens qu’ils auront un boulot dans leur bled de naissance. C’est ballot. Je ferais bien le mien en Centre Bretagne.

4 commentaires:

  1. Sur la totalité des gens qui travaillent, combien pratiquent depuis le début de leur vie professionnelle le métier de leur rêve ?

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    1. Mais, d'abord, qui nous assure que le jardinier (je déteste ce terme prétentieux et laid : "horticulteur") fait le "métier qu'il aime" ? Qu'est-ce qu'on en sait ? Il peut très bien s'être retrouvé dans cette "filière" par hasard, et continuer par manque de volonté ou peur du changement…

      (Ce qui m'amuse c'est que, en ce moment même, j'ai une discussion sur ce thème, chez Élodie, avec un semi-abruti dogmatique qui, ne sachant pas trop quoi m'objecter, se réfugie derrière le "mépris" dont, d'après lui, je serais tout dégoulinant.)

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  2. Ce que je peux dire c'est que le bonheur que souhaite Ruffin au demandeur d'emploi est un monde chimérique .
    "Tous ensemble tous ensemble avec Ruffin..." et plus dure sera la chute .
    vincent

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