Point d’équipe traditionnel, suivi d’un Comité interne avec
tous les types de la maîtrise d’ouvrage du domaine, deux comités projets avec
deux fournisseurs. La vingt-quatrième journée de confinement est comme les
autres.
Hier, j’ai parlé de bistros. Les lecteurs m’ont suggéré d’en
faire un livre. Dans le temps, dans mon blog bistro, je racontais plein d’anecdotes
(en voila
une, que j’avais oubliée. Je l’ai choisie au hasard). J’y parle de mes potes d’alors,
les vieux Jacques, Marcel et Joël (morts tous les trois), Jean le patron d’alors
et Jim le serveur. Michou est toujours là et est parfois dans mes blogs avec
son vrai prénom. Il a fallu plusieurs minutes pour que je me rappelle qui est
Manu, par contre. On a bien un Manu dans la bande mais on le voyait dans un
autre bistro… Qui avait changé de patron un peu avant. Il s’est donc rabattu
sur la Comète. Je serais bien incapable d’écrire un livre. J’avais une petite
quarantaine d’année à la fin de l’époque de Jean.
Je suis arrivé dans ce bar fin octobre 1996, un peu par
hasard. J’avais repris le boulot le matin après deux semaines d’arrêt ; un
gros coup de fatigue à cause de l’engagement associatif qui était le mien et
que je pensais bien quitter le mois suivant. Je sortais du métro, le soir, et je
me suis dit qu’il fakllait que je sorte de ma routine métro, boulot, asso, dodo…
J’ai obliqué vers le premier bistro sur le chemin : la Comète.
Au bout de trois ou quatre jours, un type, Antoine, m’a payé
un verre, j’ai remis ça et c’était parti. La Comète était fermé le samedi, je
trainais un peu à l’Aéro du temps d’Abdel puis « chez Y » où était la
bande. Outre Antoine, il y avait Casquette, Jaune Jeannine, parfois Patrice (le
Michou ») et quelques potes à eux. Ils allaient parfois aux Monts d’Aubrac,
pas très loin mais je n’aimais pas l’ambiance. Le patron a changé fin 2007, je
crois, et j’ai commencé à y aller tous les samedis puis tous les dimanches. On était
très potes avec les patrons, Brahim et Mouloud et d’autres clients comme Régine
et Michel avec qui je suis parti plusieurs fois en vacances par la suite. Un
des patrons était très fêtard, donc on faisait des belles fiestas. Il y avait
Jean-Baptiste et j’ai oublié les autres sauf comme Jean-Baptiste et le vieux
qui bossait chez But.
A la fin des années 1990, Antoine m’exaspérais tellement que
je n’allais plus à la Comète quand il était là, le dimanche matin et surtout
tous les soirs de semaine avant 19h20 (il était très précis…). Donc, après le
boulot, j’allais souvent une demi-heure ou une heure à l’Aéro, juste en face.
Dans ces deux bistros, j’ai fait la connaissance du gros Loïc, du vieux
Jacques, de son pote Gérard de Ramdane, Manu. On discutait, sans plus.
Un jour, après avoir été à l’Aéro où je les avais vus, j’étais
à la Comète. J’ai dit au loufiat en parlant fort « mets en verre à ces
deux ivrognes. » Depuis, je suis resté très pote avec le vieux Jacques
jusqu’en 2008 (et suis resté en bon contact jusqu’à la fin). Michel le cycliste
était assez pote avec eux.
Toujours vers la fin des années 1990, comme la bande de
potes ne venait pas tous les jours et que j’arrivais après le départ d’Antoine,
je fréquentais d’autres gens, tels que Jeff, Pascal et Marcel le fiacre, vieux
chauffeur de taxi proche de la retraite. J’étais bon pote avec les trois mais
les deux premiers ont quitté le quartier au bout de trois ou quatre ans. Un peu
avant, j’avais croisé Laurent. On était amis et j’ai même été son témoin de
mariage.
J’ai fini par présenter Jacques et Marcel. Ils sont devenus
inséparables.
En 2002, Tonnégrande est arrivé à Villejuif mais pour le
boulot, il prenait un bus à Bicêtre puis le métro. Il s’arrêtait tous les soirs
à l’Aéro où il discutait avec Ramdane. Un jour, ils se posaient des questions
sur un sujet que je connaissais. Poliment, je me suis mêlé à leur conversation.
Depuis, nous sommes devenus très potes et, progressivement, assez complices.
Un jour, la même année, peut-être, un grand black est arrivé
à la Comète vers 20h. Il buvait des bières et rigolait de nos bêtises. Alors j’ai
dit au serveur : « mets un demi à ce con, là ! ». Il n’était
pas très loquace, comme moi, mais était là tous les soirs avec nous. C’est
Djibril.
La bande était constituée. Il y avait d’autres personnes
comme Jean-Michel et Jim, le loufiat, qui picolait avec nous quand il n’était
pas de service. Et Franck, tiens ! Et Hassan qui passait par là vers 2130
tous les soirs.
Il y avait deux autres bande, des Sri-Lankais, Molière
(Belzac de son prénom mais réellement Molière, Ravi et Fernand, et des lascars
qui bossaient dans une miroiterie juste à Côté. Claude, Eglantine et Carlos.
Quand tout le monde était là, qu’est-ce qu’on rigolait ! Et il y en avait
d’autres : les Auvergnats, les copains du patron,…
Le samedi soir et certains dimanches soirs, j’allais aussi à
l’Aéro ou au PMU. J’y ai fait connaissance de Jacky le boucher et surtout du
vieux Joël. Quand le patron fermait tôt, nous allions à l’Amandine, chez
Michel, jusqu’à 22h30 si ma mémoire est bonne.
Les années ont passé et les micro-drames ont commencé à
arriver. Fin 2006, les Monts d’Aubrac ont été rachetés par un promoteur pour
construire un Auchan dans le quartier. Les habitudes ont changé. La bande s’est
un peu disloquée. Je n’aimais pas le bistro où des copains allaient alors que j’en
avais d’autres à l’Aéro…
Le deuxième drame fût en avril 2007 quand l’Aéro a changé de
gérant. Idir et Karim ont remplacé Abdel. Les copains n’y venaient plus mais je
suis resté fidèle. Karim étant très fêtard, on fait des belles soirées.
Le troisième s’est passé à la fin de l’année. Jean et
Martine sont partis à la retrait et le propriétaire a vendu à un type qui a mis
la boutique en gérance auprès de sa sœur et du mari de cette dernière, Patricia
et Patrick. Ils étaient tous les deux payés au SMIC. Ils n’étaient pas du
métier. Je suppose que le nouveau propriétaire leur avais promis monts et
merveilles. Ils ont tenus cinq mois.
Les nouveaux, Jérôme et Bruno, sont arrivés en juin et ont
tout refait. Ce n’était plus le même bistro. Et ils ont changé la règle :
ils ne voulaient personne au comptoir pendant le service du soir car ils voulaient
privilégier le restaurant (ce qui fût une erreur). La bande n’y venait plus
aussi souvent sauf Djibril et Tonnégrande. Les Auvergnats se sont regroupés
ailleurs. On continuait à venir sauf de 19h à 21 ou 22h. Au fil du temps, les règles se sont assouplies
mais je suis devenu un pilier de l’Amandine et, pendant plusieurs années, j’y
avais rendez-vous avec le vieux Joël et nous faisions les mots fléchés de France
Soir.
Jérôme et Bruno ont tenu à peu près deux ans car ils ont eu
beaucoup de chance : pendant les travaux de l’Auchan, les ingénieurs et contremaîtres
y déjeunaient. Ca allait jusqu’à 160 couverts les midis… Puis quand Auchan à ouvert
vers avril 2010, non seulement ces lascars ne bossaient plus dans le quartier
mais, en plus, il y avait des restaurants dans la galerie marchande. Il a tout perdu le chiffre d’affaire, ils s’entendaient
pas, du personnel de clown, sauf Jim et deux ou trois types sympa, une carte
qui n’avait pas su se renouveler à la nouvelle clientèle…
Leur gérance n’a pas été reconduite. Je crois que le
propriétaire a vendu le fond. Deux nouveaux gérants sont arrivés, Nellie et Mathieu.
On a retrouvé un bistro familial sympathique. Mathieu a tenu trois ans, Nellie
deux de plus. Le soir, par contre, ça tournait souvent mollement, pendant tout
un moment, il y avait une seule personne. Ensuite Ambre et François ont repris
la gérance.
Michel a revendu l’Amandine il y a environ un an à Lounès.
Un autre bistro, le Théâtre, à côté a fermé. L’Amandine a récupéré une grande
partie de la clientèle.
Ambre et François auraient lâchés la gérance en début du
mois (c’est reporté à cause du confinement).
Mais que sont devenus tous ces gens ? Tous les copains
qui m’ont accompagné près de 25 ans à Bicêtre.
Vous avez des nouvelles dans mon blog bistro.
Je n'ai pas regardé les informations et les réseaux sociaux depuis ce matin. Je n'ai donc aucune nouvelle. Ca va venir. Ma mère est contente car quelqu'un a "fait le jardin" mais elle n'est pas contente car elle ne peut pas aller le voir.
Et elle n'est pas prête de le faire...
L'inconvénient de ce billet est le même que celui des anciens annuaires téléphoniques (qui viennent d'être supprimés ) : il y a trop de personnages.
RépondreSupprimerSuper billet ! Je revois l’ambiance. Des gens que j’ai rencontré. C’est super.
RépondreSupprimerJe vais lire ton billet bistrot.
Un très très beau billet
Merci !
SupprimerJoli billet.
RépondreSupprimerMerci !
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