26 décembre 2020

Le père-Noël ne m'a pas loupé !

Le 24, à minuit, j’étais assis devant la cheminée à regarder le feu qui tonitruait quand le père Noël est sorti de la cheminée en disant « tékon ». « Oh pépé » lui dis-je « outre le fait que tu n’existes pas, tu ne devais pas passer cette année à cause de la covid. » « Polope » me répondis-t-il « pour ta peine, tu n’auras pas les nombreux cadeau que j’avais prévus, à savoir : un vaccin contre la covid, garanti à vie et sans effets collatéraux si tu prends soin de l’avaler avec une dose de Ricard et cinq doses d’eau, même en hiver, des panneaux solaires qui fonctionnent deux jours comme de nuit même s’ils sont encore dans leurs cartons, un nouveau produits d’entretien de la nature qui ne tue que les insectes et les plants susceptibles de provoquer des dommages collatéraux, un système redistributif qui permet aux pue-le-sueur de dépenser le RSA dans des jeux à gratter tout en leur laissant de quoi vivre et d’acheter une Clio avec régulateur de vitesse et appuie-têtes en peau de zob, des transports collectifs universels avec un barbecue sur la plateforme à l’arrière, des centrales nucléaires sans danger qui produisent du steak haché à la place de produits qui vont mettre des dizaines de milliers d’années avant de redevenir sain, un personnel politique objectif et des internautes avec de la matière entre les oreilles, une laïcité saine et globale également pour les personnes de couleur et la construction d’un mur pour terminer d’isoler le Royaume-Uni. »

 

« Ah merde » répondis-je, « j’ai loupé tout ça » en espérant que papi m’accorde une deuxième chance même avec les avantages limités comme la fin de la TVA sur la bière ou le wifi qui fonctionne normalement chez ma mère.

 

J’étais quand même déconfit. Les larmes commençaient à couler doucement sur ma couperose. Le père Noël me dit : « ne soit pas triste, Jégoun ! Je t’ai apporté le plus beau cadeau qu’il soit : une carte du Parti Socialiste. C’est le plus beau cadeau qu’il soit car c’est la dernière… » J’ai commencé à méditer, à compte d’auteur. « Qu’ai-je fait au bon dieu pour métier tout ça ? » me demandais-je avant de me rappeler que dieu n’existait pas plus que le père Noël.

L’inexistant a entendu mes pensées, il faut croire puisqu’il me répondit aussitôt : « Tu as jusqu’à la fin de l’année pour réfléchir. Ta mission, si tu l’acceptes, sera de dénoncer toutes les idées faussement de gauche qui ont tant nuit à la cause. » « Heu… » m’autant emportais-je le vent ! « C’est bien joli, tout ça, mais tu pourrais m’en dire plus, s’il te plait ? »

 

« Tiens ! Voila un exemple : toi et tes copains avaient défendu corps et âme puis obtenu le mariage pour tous ! C’est beau, c’est symbolique, mais est-ce de gauche ? Est-ce que défendre le mariage, ce résidu de sacrements religieux est-il bien de gauche ? Pourquoi défendre l’égalité par le bas ? Pourquoi obliger les gens à participer à une cérémonie pour avoir les mêmes droits que les autres ? »

Je commençais à percevoir l’idée générale de cette vieille crouille qui n’a de gauche que la vocation de passer une fois par an de maison en maison pour apporter le bonheur. « Maintenant, lance-toi, me dit-il ! Tu peux même être grossier et traiter des copains de connards et d’andouilles. »

« Je peux dire que c’est complètement con de lutter contre la privatisation d’Aéroport de Paris sous prétexte que c’est un service public alors que le service n’est apporté qu’à des compagnies aériennes privées, par exemple ? » « Oui, c’est un bon début… » « Et qu’il faut arrêter de traiter un Etat de libéral quand il dépense beaucoup plus que ce qu’il ne gagne ? Ou qu’on ne peut pas défendre une religion au nom de l’oppression ? » « Continue ! » « Que verser des APL permet aux propriétaires privés d’augmenter les loyers ? Qu’on peut aider les propriétaires privés à faire de la rénovation écologique de leurs logements mais que l’aide aux propriétaires n’est pas franchement une idée de gauche. » « Très bien ! Continue un peu avec l’Europe ? » « Hein ? Tu voudrais que je démontre qu’il faut vraiment tortiller du cul pour être souverainiste de gauche et le faire uniquement parce qu’on a loupé le reste et qu’il faut maintenant oublier qu’on ne peut qu’être internationalistes, à gauche ? Qu’il faut continuer la construction européenne car il n’y a pas de fatalité de l’échec ? Qu’on ne convaincra pas par un claquement de doigts les milliards d’autres habitants de la planète que le projet que l’on peut porter au fond de soi-même est le meilleur de tous les temps, comme Robert Boulin. »

« Très bien, ton blog aura quinze ans dans trois jours. Il faut que tu acceptes la mission qui est la tienne ! Rappeler, éternellement, avec ton ton péremptoire heureusement inimitable, quel est le chemin. Tu as huit jours pour me donner ton accord : continuer ou pas ».

 

Au boulot ! Commençons par un apéro, ce soir à 18h30, par visioconférence.

7 commentaires:

  1. Et bien moi, j'ai eu la preuve de son existence à ce vieux barbu aux cheveux blancs.
    Hier matin, en me réveillant à une heure indue, j'ai voulu regarde l'heure sur ma tablette et j'ai vu qu'il y avait deux mails.
    Le premier était la belle carte de Noël d'un copain et la deuxième était ...
    Une facture !
    Tu vois il ne m'a pas oublié.

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  2. Sais-tu que tu ferais un père Noël tout à fait acceptable ?.

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  3. Joli billet qui rappelle pleins de choses...

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