En salle

28 décembre 2022

Une grève sans le peuple


 

« T’es de droite et t’es dég que ton train pour noël soit annulé ? T’avais qu’à travailler plus pour te payer un jet privé, feignasse. » Voila le genre de tweet idiot acclamé par des gauchistes en peau de fesse avec cette grève SNCF ! Parfois, certains se livrent à ce qu’ils doivent appeler une réflexion : « Total soutien aux grévistes SNCF. Ce ne sont pas les cheminots qui prennent en otage les Français mais bel et bien la direction de la SNCF et le gouvernement Macron. Olivier Véran ne sait même pas de quoi il parle. A t -il seulement vécu avec un salaire qui fait de toi un travailleur pauvre malgré le fait que tu travailles, jour et nuit, les wk, les jours fériés,  les remplacements sans fin, les heures supplémentaires sans fin, dans le froid, les intempéries,  que tu rates chaque fête familiale ou de fin d'année.....?? J'en doute. »

L’ami Denis, quand il n’est pas occupé à manipuler des informations pour justifier sa haine des vaccins, se basant parfois sur des médias de vérification d’information qu’il cassait la veille, va même jusqu’à écrire « Il est toujours curieux d’entendre, de là où ils sont, des gens dits de gauche fustiger les pauvres et les grévistes, sans dire un seul mot sur la suppression de l’ISF et sur les exonérations d’impôts, de taxes et de charges. »

On pourrait bien entendu répondre à tous les arguments dans nos blogs mais je ne cherche pas une médaille. Tenez, Denis a fait, dans son blog, le bilan de son année de blogage en 2022.

 

Blogueuse mode

Je vais faire le mien : une très grande majorité de mes billets a été consacrée à démontrer que la gauche, notamment avec l’accord Nupes, faisait fausse route et ne permettrait pas de reconquérir le pouvoir. J’avais raison. La gauche, dans les urnes, ne dépasse pas les 30 ou 32% et les personnalités de la gauche radicale, celles qui tirent Nupes, ne décollent pas dans les enquêtes d’opinion.

J’ai raison ! Je ne dis pas cela pour me vanter, c’est purement factuel.

Avec la première citation que je fais, ci-dessus, on voit bien le trait d’ironie mais on voit la double conclusion : tu ne peux être dégouté par les grèves que si tu es de droite et si tu es de droite eu es assez con pour te faire baiser par les riches. C’est peut-être vrai mais la question n’est pas là.

Pour la deuxième, on se demande si l’auteur n’a pas fumé quelques produits illicites : un chef de bord, à la SNCF, n’est pas un travailleur pauvre. C’est une personne qui fait un nombre normal d’heures de travail mais pas nécessairement à celles les plus plaisantes. Il a fait un concours pour cela et c’est un travailleur protégé : son emploi est garanti à vie. Au fond, c’est un peu comme si un employé de la restauration se plaignait de travailler aux heures des repas…

Denis, quant à lui, parle d’un peu de tout, sans trop de rapport avec la choucroute. Surtout, personne ne fustige les pauvres.

 


C’est assez facile d’adopter des positions de principe – et d’accuser les autres d’être de droite – quand on n’est pas concernés tout en laissant entendre que le seul mal est de louper un repas de famille. Pour ma part, mon TGV du 17 décembre a été supprimé. Je l’ai remplacé par un nouveau pour le 25 (il n’y avait rien avant) finalement annulé lui aussi (je croise les doigts : je n’ai reçu aucun message pour mon train de ce soir…). Dans une situation un peu particulière, je me fous des réveillons. J’aurais dû passer deux semaines en Bretagne, prêt de ma mère, hospitalisée, avec du temps pour gérer les aspects administratifs liés à sa demande d’admission en Ehpad.

En quoi cela vous regarde ce qui motive les gens pour voyager ? L’étudiant, de 18 ans, va bien être privé de réveillon mais aussi d’une semaine ou deux en famille après avoir vécu deux mois dans une chambre de bonne, par exemple. Il a peut-être besoin de se faire couver par sa mère, de demander à sa grand-mère de lui repriser des chaussettes ou, plus simplement, à son oncle ingrat de le sodomiser en échange d’une PS5 (comme quoi, il n’est pas si ingrat que ça).

Comment des militants politiques, pour justifier un mouvement social qu’il faut défendre par principe, en sont-ils arrivés à oublier le sort des gens. Je n’aime pas l’expression « prise d’otage » à propos des grèves (les lascars ne risquent pas leur vie avec une arme sur la tempe, tout de même) mais pourquoi défendre systématique des grévistes qui ne cherchent même pas à défendre des avantages acquis, cette fois, mais à obtenir une augmentation de salaire (ce qui n’est pas malsain) fasse à un nombre beaucoup plus important de citoyens voulant voyager ?

Ils parlent parfois de défense du service public mais continuent à saborder ce dernier en défendant des actions peu légitimes dans un contexte où tout le monde vit dans une situation de crise depuis plusieurs années, entre le covid et l’inflation, pour ne citer qu’eux.

 


La vérité est que les salariés de la SNCF, tout comme tous les salariés défendus par la gauche depuis les lois travail, par exemple, sont relativement privilégiés. Il n’y a rien de mal à ça, remarquez ! Mais on demande à des types totalement enfoncés dans la merde à être « solidaires pour » d’autres qui ont la chance d’avoir une paille pour respirer.

Alors ça lasse…  

 

Mais l’honneur est sauf. L’Etat a poussé la direction à céder. Les cheminots vont avoir leur augmentation et les voyageurs être largement indemnisés. L’actionnaire va payer. L’actionnaire c’est l’Etat, c’est nous… et dans deux mois, on reverra des types de gauche qui expliquent que le déficit est artificiel et monté pour démontrer qu’il faut privatiser ou un truc comme ça, avec des slogans de type « nationaliser les pertes pour privatiser les bénéfices ».

« Ils » ne se rendaient plus compte qu’ils chiaient sur les vrais pauvres, les opprimés mais n’ouvrent toujours pas les yeux pour voir le mur qui approche.

Cela étant, la position de l'Etat est probablement expliquée par l'annonce par la SNCF d'un excédent historique...

 


Je ne sais pas de quoi sera fait mon blog en 2023. Je vais sans doute continuer à ronchonner tout seul tout en priant pour que les militants de gauche retrouvent le chemin de la raison. Les premières semaines devraient être consacrées à la réforme des retraites, si mal jouée par le gouvernement, si mal combattue par l’opposition, incapable de sortir des arguments habituels, faisant semblant de s’appuyer sur des rapports d’organismes gouvernementaux auxquels ils ne comprennent rien.

La routine, quoi.

Au fond, ce blog a dix-sept ans, aujourd’hui… 17 ans que je vois passer des commentateurs qui m’expliquent ce que je devrais penser.


Elle était très bien, cette grève : au moins, on était avertis par SMS de l'annulation de nos trains pour nous permettre de réserver dans un autre train qui sera annulé sans que nous n'ayons à galérer dans les gares.

Le progrès est indubitable. 

21 décembre 2022

Petite histoire de la Comète

 


Avant-hier soir, j’ai rencontré celui qui reprendra la gestion de la Comète au début de l’année. Je me suis alors rappelé (ce n’est pas compliqué) tous les patrons que j’ai connus dans mon bistro : Martine et Jean, Patricia et Patrick, Bruno (et un peu Jérôme), Mathieu et Nellie, Nellie seule, Ambre et François (puis Ambre « plus seule », François ayant une autre affaire), puis Jérôme (un autre) et maintenant André (le prochain étant… Nicolas). Puis je me suis rappelé comment certains changements avaient correspondu à des bouleversements de ma vie privée ou professionnelle.

Toujours est-il que voila encore 26 ans de ma vie bistrotièrement locale transformés et comme je me prépare à fêter les dix sept ans de ce blog, autant en faire un billet ! Bouleversement ? Transformation ? Que de mots forts. J’abuse, je sais.

 


Je suis entré dans la Comète pour la première fois le dernier lundi d’octobre 1996, alors que j’habitais à 250 mètres depuis près de trois ans. Je venais de quitter un poste à responsabilité dans l’échelon breton d’une association nationale après 19 ans de « montée en grade » ce qui allait me donner beaucoup plus de loisirs (j’étais occupé, auparavant, pendant l’intégralité de mes congés scolaires et une quarantaine de week-ends par an). Parallèlement, un changement de client principal, au boulot, allait faire que je ne pourrais plus revenir au bled aussi souvent sans contraintes. En plus, j’allais au boulot en métro et plus en voiture.

Auparavant, rentrant à Bicêtre avec ma valeureuse Xantia, il fallait que je la gare, donc que j’aille dans mon parking, dans mon immeuble, ce qui fait que j’allais directement chez moi, en ayant pris soin d’aller faire les courses en route.

C’est ainsi que ce lundi 27 octobre 1996, sortant du métro après une journée chargée (ou pas…), je me suis arrêté dans le premier bistro sur ma route. Le seul en allant chez moi. Et depuis 26 ans, j’y vais tous les jours, quand je suis dans le coin et que le bistro est ouvert, soit environ 95% de mes journées de travail (sauf depuis la crise sanitaire, évidemment, d’autant qu’elle a marqué, pour moi, le début des alternances entre des jours à Paris et du télétravail en Bretagne).

Ce n’est pas rien ! Sans doute près de 6000 jours de passage (en comptant le week-end) et plus de 4000 fermetures. Excusez du peu. Ne convertissez pas en fûts de bière, merci.

 


Cela faisait suite à un… bouleversement dans ma carrière professionnelle, début octobre. J’arrêtais alors de faire du développement d’applications pour distributeurs de billets pour passer en « maîtrise d’ouvrage en paiement par carte », revenant dans le monde des GAB deux ans après, mais toujours en maîtrise d’ouvrage. Je me présente comme informaticien mais je n’ai pas touché une ligne de code depuis ces 26 ans, depuis que j’ai mis le pied dans ce bistro ! Et je devrais tenir jusqu’à la retraite, comme la disparition des espèces, tant annoncée par des experts en rien, n’est pas près d’arriver… alors, il est probable que je vende mon appartement et que je quitte le quartier, abandonnant ma Comète.

Mais je n’en suis qu’au premier mois, voire au premier jour… 11 ans ont passé à une vitesse folle. Jean était le gérant, Martine son épouse et, Roger, il me semble, le propriétaire du fond de commerce, les murs appartenant à une dame très âgées (à près de 100 ans, elle est encore propriétaire de l’immeuble en entier). Notons bien la hiérarchie : Jean payait un loyer à Roger pour l’usage de la licence et du commerce, Roger payant, quant-à-lui, un loyer pour l’implantation de son commerce dans un espace commercial.

Jean a eu, de mémoire, 60 ans à la fin 2007 et les bistros devenaient non-fumeurs au premier janvier 2008. Jean a prétexté ce fait (cachant le manque d’envie de devoir revoir toutes ses règles de gestion) pour prendre sa retraite. Roger en a profité pour vendre le fond de commerce à un margoulin qui était déjà propriétaire d’un fond de commerce (un bistro) en banlieue. Le nouveau a confié à la direction à Patricia, sa sœur, et à Patrick, l’époux de cette dernière ! Ces derniers n’étaient pas gérant mais simples salariés. Pour eux, cela change beaucoup ! Ils gagnaient de l’argent en fonction des heures passées et pas du chiffre d’affaires. Ils n’étaient pas « intéressés ». Ils n’avaient aucun pouvoir, ne pouvaient même pas offrir un verre à un client et n’avaient strictement aucun intérêt à dépasser l’heure officielle de fermeture, 21h à l’époque. Le frère – le propriétaire – n’avait aucune considération pour eux. Il n’avait fait qu’un investissement financier et chargé des proches de le faire fonctionner, sans leur en donner les moyens et avec un salaire assez dérisoire.

C’est amusant. Autant Jean (et Martine mais à une moindre mesure comme c’est lui faisait les fermetures) a joué un rôle dans ma vie, un peu la figure du père, avec qui je passais deux ou trois heures par jour, autant c’est moi, je crois, qui ai été important pour Patricia et Patrick, leur servant de confident mais aussi de conseiller, tout en assurant une partie des relations avec les serveurs (il y a prescription mais les serveurs ne savaient pas, à l’époque, qu’ils touchaient plus que ceux qu’ils prenaient pour les patrons, par exemple).

J’avais envie qu’ils réussissent. J’étais le seul gros client à être resté après le départ de Jean. C’était psychologique : au fond d’eux-mêmes, la Comète était Jean ou Jean était la Comète. L’un sans l’autre ne pouvaient exister. J’aurais pu me barrer, aussi, mais la Comète était MON bistro. Il fallait que je tienne, d’autant qu’un de mes fiefs, les Monts d’Aubrac, avait disparu dans l’année, et que l’autre, l’Aéro, avait changé de patrons.

 


Surtout, fin 2007, j’avais décidé de quitter la SSII qui m’employait et mon client de l’époque avait choisi de m’embaucher (ça s’est concrétiser en avril 2008). Sans doute ne pouvais-je pas avoir ma vie professionnelle et ma vie bistrotière partir en couilles en même temps… Cela fut le second des bouleversements dont je parlais : j’allais quitter le monde du conseil en informatique pour celui de la banque (cela ne change pas trop au niveau du métier mais beaucoup au niveau de la carrière et des responsabilités). En même temps, j’allais m’encrouter (quand on est dans le conseil, on passe une partie de sa vie à se demander ce qu’on fera le lendemain, quel sera le nouveau client, comment augmenter son niveau de facturation pour que la paye suive…). J’allais rentrer dans des grilles, jusqu’à ma retraite, commençant à un niveau de salaire mais n’ayant plus d’espoir de progression sans nouveau bouleversement…

Au bout de trois ou quatre mois, Patricia et Patrick ont décidé de jeter l’éponge : le frangin ne voulait céder sur rien et ils n’avaient plus aucun espoir. Ils ont trouvé du boulot « dans leur vie d’avant ». Ils sont partis fin mai.

Des mauvaises langues m’ont dit après que le frère n’avait jamais payé Roger pour l’achat du fond de commerce, ce que je crois volontiers mais je n’ai jamais pu suivre les aspects judiciaires de la chose. Toujours est-il que Roger a pu vendre son fond à une boite. La Comète a pu rouvrir mi-juin après une quinzaine de jours avec de très importants travaux : refonte complète du décor et remplacement des vieilles véranda des années 1970 par des terrasses ouvertes… aux fumeurs, chassés des bistros six mois avant.

Les nouveaux tauliers ont confié la gérance à Jérôme et Bruno qui tenaient déjà une autre affaire ensemble. Jérôme allait surtout rester dans l’ancienne alors que Bruno allait se consacrer à la nouvelle (ils conservaient une gestion en commun et se remplaçaient mutuellement pendant les congés). Ils ont eu beaucoup de chance. Ils sont devenus patrons pendant les travaux « chez Auchan » et les ingénieurs et autres contremaitres avaient choisi la Comète comme cantine. Jusqu’à l’ouverture du nouveau commerce, ils montaient jusqu’à 160 couverts par jour ! Mais tout a pris fin en mars 2020 et, en juin, ils étaient dehors, remplacés par de nouveaux « cogérants », Matthieu et Nellie, tous deux de Saint Flour (mais ne se connaissant pas) et changeant l’ambiance du bar qui est redevenu plus familial.

Bruno et Olivier avaient décidé de fermer le comptoir à 19 heures pour éviter que les ivrognes ne dérangent les clients qui voulaient dîner paisiblement. On s’est retrouvés un peu orphelins et on allait picoler ailleurs jusqu’à environ 21h30. Le nouvelle Comète fermait souvent très tard et nous festoyons beaucoup… mais avec deux heures trente de trou (trou qui a fini par être abandonné). On rigolait bien mais on n’avait plus d’atomes crochus avec les patrons. D’ailleurs Bruno était à moitié mythomane et, s’il était excellent pour monter des bistros, ne voyait absolument pas ce qui s’y passait et à quel point une partie des serveurs qu’il embauchait était nuisible.

J’ai un souvenir très partagé de cette période…

 


Les dix ans qui suivirent furent plus paisibles, comme du temps de Jean, trois avec Mathieu et Nellie, deux avec Nellie seule puis cinq avec François et Ambre. Mathieu avait une espèce de poil dans la main mais presque inversé : il ne supportait pas de travailler sans être dans le jus. Le soir, quand il était de service, s’il n’y avait pas beaucoup de clients, il se barrait et laissait le serveur tout seul. Le serveur avait du mal à tout faire, les clients du soir ont déserté et ainsi de suite…

Mathieu n’avait qu’un rêve : prendre une deuxième affaire, un peu comme Jérôme et Bruno. Gérer deux affaires à deux est beaucoup mieux, semble-t-il, que gérer une affaire tout seul… et est surtout plus lucratif, tout en permettant de s’octroyer des week-ends (c’est une sensation que j’ai mais j’ai du mal à expliquer tout ça rationnellement).

Mathieu a décidé de partir au bout de trois, avec un copain à lui qui était serveur à la Comète, pour prendre une autre affaire en gérance avec, en tête, l’idée d’en prendre une autre.

Nellie est restée encore deux ans mais je crois bien que c’est son époux qui en a eu marre, d’une part de mettre un trait sur son propre job et, d’autre part, de gérer la vie familiale un peu tout seul. Un couple de gérants est arrivé, en juin 2015, si je compte bien : Ambre et François. Les premières années, c’était surtout François qui tenait la boutique, Ambre étant surtout occupée à faire des enfants. Au bout de trois ans, je crois, ils ont fini par prendre une autre affaire. C’est alors surtout Ambre qui était à la Comète mais ils ont vite tout délégué à des loufiats… Dont un très con, Jonathan, un Espagnol, qui a foutu en l’air toute l’ambiance.

François et Ambre ont fini par abandonné la Comète, au profit d’une autre (une troisième donc) affaire. Je crois bien que les propriétaires du fond ont fini par vendre. Cela est tombé pendant la crise sanitaire et le tout ne s’est pas très bien goupillé.

Le nouveau gérant, Jérôme, un autre, était mauvais mais faisait parti de ceux qui connaissent mieux que tout le monde. Cet imbécile n’avait même pas vu qu’il avait la possibilité de faire une terrasse gigantesque et de gagner un tas d’oseille quand l’intérieur des bars étaient encore interdit. Je m’en fous un peu vu que, à l’époque, j’ai commencé à confiner (télétravailler, pardon) en permanence en Bretagne. Autre bouleversement dans ma vie professionnelle ?

 

 

L’affaire de Jérôme a coulé et de nouveaux propriétaires ont acheté le fond, mettant comme directeur l’actuel patron, André (qui, comme Patricia et Patrick, à une autre époque, n’est pas le gérant mais est un simple salarié, à un autre niveau cependant…).

Le moment a coïncidé avec la fin de la crise sanitaire et donc de mon ermitage à plein temps en Bretagne (remplacé par deux mi-temps).

Voila comment revisiter vingt-six ans ! La Comète va voir un nouveau gérant dans une dizaine de jours, un Nicolas.

Ca s’arrose !

19 décembre 2022

Ne blanchissons pas les Argentins



Comme tout le monde, j’étais bien déçu pendant un peu moins de 80 minutes, pendant le match d’hier. Alors, j’ai lâché fini l’affaire et je suis allé me poser en terrasse avec ma bière, le temps qu’il soit l’heure de commencer sérieusement à entamer la cuite du dimanche soir. Notre équipe jouais comme un pied. Ca arrive.

Et la clameur est arrivée du comptoir ! Et ce n’est pas un but qui avait été marqué mais deux. Les affaires reprenaient. Je dois avouer, par une réflexion footballistique que je ne devrais pas me permettre, que cette déception initiale a permis de noyer celle de la fin, celle de la vraie perte. Après tout, nous avions été meilleurs pendant les 40 dernières minutes (sur les 120) et on a perdu par la faute des aléas des tirs au but…

 


Bien sûr ! Taper sur le pays adversaire est le jeu. Ainsi, l’Argentine est un pays avec plein de racistes, hein ! D’ailleurs, ils n’arrêtent pas de critiquer l’origine des joueurs français. Comme si les joueurs Argentins étaient originaires de peuples « historiques du coin », comme les Incas (qui eux-mêmes ont envahi les braves gens qui étaient là auparavant). Ce sont bien des fachistes en peau de fesses qui, eux-mêmes, d’ailleurs ne devraient pas oublier qu’ils descendent pour certains d’Allemands blondinets émigrés vers le milieu des années 40 car ils ne supportaient pas le climat de chez nous… Je ne parle pas de la météo mais de l’affreuse chasse aux criminels de guerre.

Toujours est-il que les populations locales sont essentiellement des descendants de descendus de bateaux…

Alors, pourquoi n’y a-t-il pas plus de noirs dans l’équipe d’Argentine ? Des méchants disent que les populations d’origine africaine ont été exterminées mais il est plus vraisemblable (je suis devenu spécialiste suite à la lecture en diagonale de la première moitié de l’article de Slate que j’ai mis en lien) que ces braves Afrosudaméricains aient été tués pendant les guerres qui ont permis l’indépendance de ce pays et il serait logique – ou du moins de bon ton – que les surveillants blanchouillards vénèrent les racisés décédés.

Sans compter que le tango est bien d’origine africaine, non mais sans blague, et pas « de l’immigration européenne ». « Le terme tango, à l'étymologie très incertaine, serait originaire de la communauté noire d'Amérique latine issue de l'esclavage, et a connu divers sens au sein de cette communauté au cours des siècles, dont l'un des tout premiers fut celui-ci : tango : « Endroit où les personnes de couleur parquaient les esclaves (en Afrique) avant l'embarquement ». »

Il faut le dire : le seul truc connu de la culture argentine – une espèce d’expression où des couples se trémoussent – vient directement d’Afrique. Encore 10 ans et ils vont nous expliquer avoir inventé le rap.


 

Il faut quand même avouer que tous les noirs n’ont pas été tués dans les guerres d’indépendance mais la vérité est qu’ils éprouvaient une certaine lassitude de servir de chair à canon pour les Argentins et ont préféré désertés dans des nations voisines plus accueillantes. Il n’empêche que les rumeurs vont bon train dans les réseaux sociaux vu qu’il convient de taper sur ceux qui ont vaincu nos blacks beurs blancs nationaux.

Allons plus loin : les hommes noirs étant morts à la guerre ou ayant déserté, les gonzesses n’ont pas eu d’autre choix que de se maquer avec les blancs qui, eux, restaient, d’où un blanchissage généralisé et progressif de la population qui ferait assez plaisir à la dame qui s’occupe de mon linge.

Il faut poursuivre les recherches : « en réalité, l’Argentine abrite de nombreux Noirs depuis des siècles – non seulement la population d’esclaves et leurs descendants, mais aussi les immigrants. […]. Mais les dirigeants argentins blancs tels que Domingo Faustino Sarmiento, ex-président de l’Argentine (1868-1874),ont élaboré un « roman national » différent pour effacer la noirceur parce qu’ils assimilaient la modernité à la blancheur ». On ne m’ôtera pas de la tête que ce n’est pas joli-joli. « L’Argentine a aboli l’esclavage en 1853 dans la majeure partie du pays et en 1861 à Buenos Aires. Avec son histoire d’esclavage derrière elle, les dirigeants argentins se sont concentrés sur la modernisation, considérant l’Europe comme le berceau de la civilisation et du progrès. Ils croyaient que pour rejoindre les rangs de l’Allemagne, de la France et de l’Angleterre, l’Argentine devait déplacer sa population noire – à la fois physiquement et culturellement. »

On ne m’ôtera pas de la tête, aujourd’hui, que l’on peut quand même conchier ces néobougnoules.

 


Et ce n’est pas fini. « En effet, l’ex-président Sarmiento remarquait vers la fin du XIXe siècle : « Dans vingt ans, il faudra se rendre au Brésil pour voir des Noirs». Il savait que les Noirs argentins existaient mais suggérait que le pays ne les reconnaîtrait plus pour longtemps. Le paysage argentin s’est rapidement transformé, puisque 4 millions d’immigrants européens ont répondu à l’appel du gouvernement à migrer entre 1860 et 1914. Cette clause demeure dans la constitution argentine aujourd’hui. »

C’est quand même un peu comme si on inscrivait dans notre Constitution l’interdiction pour les Chinois de tenir des bars tabacs. Et d’y blanchir du pognon.


Et on ne dit pas Argentine mais pain à l'argent.

16 décembre 2022

Gode save the queer

 


Didier Goux écrivait dans son blog, récemment : « Deux titres d'Atlantico, le premier d'hier, le second de ce jour, qu'il serait sans doute particulièrement nauséabond de prétendre rapprocher l'un de l'autre. Je le fais pourtant, n'étant pas plus que cela dérangé par les relents méphitiques se dégageant de ma personne :

1) Selon une étude de Cambridge, moins de la moitié des étudiants se déclarent désormais hétérosexuels.

2) Le nombre des adolescents atteints de troubles mentaux ou qui se suicident explose.

Ce sera tout pour ce matin. »

Je suis malheureusement peut-être aussi nauséabond que lui vu que je n’hésite pas à faire le rapprochement en question mais, c’est le premier point qui m’intéresse aujourd’hui.

Google nous permet de retrouver l’article en question et d’avoir des informations sur la personne interrogée, Christian Flavigny, qui a notamment écrit un livre présenté ainsi : « Comment aider les enfants et les adolescents qui ressentent un désarroi profond quant à l’établissement de leur identité sexuée ? L’approche anglo-saxonne, faute d’une culture lui permettant d’approcher le malaise de l’enfant à sa source, l’embarque, lui et sa famille, dans le leurre d’une adaptation du corps par la chirurgie plutôt que vers un dénouement de la détresse affective. La culture française possède elle cette expérience qui lui permet de comprendre et donc d’aborder le problème à sa racine, une démarche moins clinquante mais seule prometteuse d’une solution durablement apaisante. »

Je n’en sais pas plus et je prends donc l’article d’Atlantico au premier degré mais je pousse le bouchon jusqu’à m’abonner à la newsletter de ce truc pour pouvoir lire l’article sans m’abonner. Faut pas déconner quand même.

 


Tout d’abord, non seulement nous allons gagner la coupe du Monde mais, en plus, on est sans doute moins coincé du cul que les rosbifs (battus par ailleurs) et les ricains (qui ont tout de même battu l’Iran dans cette coupe). « Les sociétés anglosaxonnes, anglaise et américaine, ont brimé voire persécuté les minorités sexuelles, établissant une catégorisation qui résulte de leur approche normative et puritaine. Ce n’est pas le cas de la société française dont la conception universaliste a toujours accepté que chacun vive sa vie affective et sexuelle à son gré, sans jamais en faire un critère d’acceptation sociale, donc sans jamais discriminer selon de tels critères. »

Cocorico.

 


Je vais citer deux extraits (tout est intéressant mais j’ai un billet de blog à faire, moi). Tout d’abord ce chiffre (« près de la moitié ») a beaucoup augmenté vu qu’il était de l’ordre de 80% il y a six ans.

« L’exemple du “phénomène transgenre” est illustratif : est-il lié au fait que de plus en plus de jeunes oseraient déclarer ce qu’ils n’osaient pas avouer antérieurement, qu’ils se sentent appartenir à l’autre sexe que celui dévolu par leur anatomie ? En rien. Il est lié au fait que les jeunes se saisissent des moyens que leur donne le discours adulte pour clamer leur malaise. Or ce malaise de bien des jeunes pour s’approprier leur corps sexué et le vivre au profit de leur vie affective, bref pour en faire la base de la définition d’eux-mêmes, est connu de longue date ; mais aujourd’hui la fortune faite à la thèse des militants américains, voulant que “la Nature se serait trompée, mettant une âme de fille dans un corps de garçon ou vice-versa”, fait aux jeunes déclarer “se sentir dans le mauvais corps”. Il faut entendre leur mal-être, mais ne pas rentrer dans cet effet déclaratif qui n’a pour effet voire pour fonction que de détourner de la vraie prise en compte du désarroi de fond qu’ils ressentent. »

« Peut-on prendre la mesure du paradoxe américain qui réclame le “droit au respect de la vie privée” sans cesse invoqué dans les jugements, tout en ayant imposé la “visibilisation” de cette vie privée depuis le honteux “coming out” exigé dans la vie sociale, comme une sorte de “j’assume” ma différence ? Cette différence, la culture française n’en a jamais fait un problème, du fait de sa compréhension de la vie sexuelle comme d’un partage et d’un vécu de la relation à l’autre, sans hiérarchisation de la manière, mais cantonnés à l’intimité. »

Tout cela est bien joli mais un peu trop intellectuel pour moi, d’autant que je ne connais pas le Christian Flavigny en question.

 


Toujours est-il que nous en retiendrons que les anglosaxons sont baisés de la caisse et que les militants queer et autres machins à poils sont des dangers publics. Avec leurs discours à la con, les mômes hétérosexuels finiront par se sentir anormaux et on n’aura rien fait pour les autres.

14 décembre 2022

Foot trac

 


J’ai été déçu par la victoire de l’Argentine en demi-finales de la coupe du monde. De foot. Oui, je parle de tout dans mon blog politique. Après tout, ils ont déjà gagné deux fois cette épreuve alors que le Maroc et la Croatie, jamais… et on est plus habitué à battre la Croatie même si nous avons gagné la dernière confrontation contre les Sud-Américains. Vous pouvez me dire que cela n’est pas rationnel : je souhaite que la France gagne ce soir en finale et que, si nous n’arrivons pas en finale, celui qui nous aura éliminé, l’emporte. En plus, c’est un petit pays dans le monde de foot, comme le Maroc, et ça ferait un bien fou à tout le monde. Et je préfère la Croatie à l’Argentine et ne me demandez pas pourquoi, bordel !

De toute manière, il faut bien que je fasse une introduction à mes billets de blog surtout quand j’ai trouvé un jeu de mot idiot pour le titre, que je serai peut-être le seul à comprendre.

 


Je ne connais pas grand-chose en foot et je n’aime pas spécialement le sport en général mais j’aime bien ces ambiances pendant les grandes compétitions internationales… et regarder les matchs avec les copains au bistro. Surtout si l’équipe nationale gagne, vu qu’on est obligés de faire la fête. Cette fois, j’ai prévu une semaine de vacances après la finale, on ne sait jamais.

Je n’y connais rien mais.

Petit 1 : je n’aime pas les oukases idiots. Genre : « cette fois, pour gagner, il va falloir marquer au moins un but. » C’est un peu le principe de ce sport et ne me dites pas que vous n’avez jamais entendu ce genre de connerie ! Il y a des dérivés peut-être moins cons sauf qu’on les entend à chaque fois. Genre : « il faudrait qu’on marque le premier but rapidement, ça soulagerait l’équipe. » C’est sûr que si on le marque le mois prochain, ça nous fera une belle jambe.

Petit 2 : je n’aime pas les analyses débiles. Genre : « les anglais ont mieux joué mais on a gagné. » Si on a gagné, c’est qu’on a mieux joué vu que gagner est le but du jeu. On comprend bien ce qu’ils veulent dire mais il faut résumer : « c’est con pour les rosbifs, ils auraient mérité de gagner mais on les a niqués, les cons. »

Petit 3 : je n’aime pas les pronostics débiles. Genre : « on devrait gagner deux à zéro face au Maroc ». On n’en sait rien et on s’en fout un peu : un pronostic ne peut avoir un intérêt que s’il y a un enjeu et donc un pari monétisé.

Petit 4 : je n’aime pas les pronostics faciles. Genre : « bah, on devrait gagner face au Maroc ». Outre le fait que c’est condescendant, si ces zozos sont arrivés là, c’est quand même qu’ils ne sont pas des Mickey et on devrait serrer les fesses.

Petit 5 : ceux qui prétendent s’y connaître – et ils sont légions – oublient souvent le côté hasardeux de ce sport. Vous prenez le hand ou le rugby, les scores sont nets et sans bavure, souvent. La plupart des matchs de foot se terminent avec un but d’écart (quand il n’y a pas égalité à l’issue des prolongation) : c’est un peu le hasard, quand même, ce qui ne veut pas dire, évidemment, que ce n’est pas le meilleur qui a gagné.

 


Je prends souvent pour exemple le parcours de la France pendant la coupe du monde de 1998. Déjà (et je viens de le découvrir), le Maroc nous avait battu aux tirs au but dans un des matchs préparatoires. On a gagné, haut la main, les deux premiers matchs du premier tour et, un peu plus difficilement, le troisième. Le sans-faute. Tout le monde chiait quand même sur l’entraineur ce qui est bien la preuve d’une dose de connerie.

Ensuite, pendant les huitièmes de finales, on a gagné avec un but d’avance, marqué un peu avant la fin des prolongations. Avouez que c’est du bol. En quart de finale, aucun but n’est marqué pendant le match. C’est aux tirs au but qu’on l’emporte. Une andouille ritale a loupé son tir. Avouez que c’est encore un coup de bol. On gagne la demi-finale confortablement mais c’est quand même un défenseur qui marque nos deux buts. Il y a quand même un truc pas net. Et on gagne, haut la main, la finale face au Brésil dont les joueurs étaient visiblement à la ramasse.

Et depuis, Ronaldo est devenu gros, ce qui le rend sympathique.

Ce que j’aimais bien dans cette coupe 98 est qu’on semblait marcher sur un nuage ! On avait la meilleure équipe – forcément… elle a gagné – et on disait même que l’équipe « réserve » (les joueurs qui n’étaient pas sélectionnés à chaque match) auraient fini second derrière… nous. En plus, sur les vingt-deux jours, bien plus de la moitié était connue par le public. Connue et reconnue. Cette année, les spectateurs connaissent la bonne bouille de MBappé, l’abandonné Benzema, Giroud et Griezmann. Peut-être quelques types comme Varane. Ou Lloris vu qu’il a une tenue d’une autre couleur…

Mais je m’égare.

 


Après la victoire du Maroc, on a vu les Dupond et Dupont de la réacosphère, Zemmour et Bardella, faire le tour des studios de télés pour gueuler contre les Marocains qui faisaient la fête alors que les Français étaient plus sérieux. Faut dire que, eux, ils picolent, et prendre la voiture n’aurait pas été bien sérieux. C’est sans doute du racisme de la part de nos duettistes mais l’heure n’est pas à leur procès. Franchement, je ne vois pas pourquoi un type d’origine étrangère ne ferait pas la fête, à l’étranger, si son pays gagne ! C’est comme si je n’avais pas le droit de prendre une cuite à Paris quand Rennes gagne la coupe de France… En plus, quand on connait les Marocains, ils feront la fête aussi si la France les élimine et, dans ce cas, si la France gagne la coupe du monde.

Il y a des domaines où un fond de chauvinisme, notamment pour les expatriés, est plutôt sain : le foot et la gastronomie. Je ne vais pas quand même pas manger des galettes au couscous pour faire plaisir à tout le monde.

 


Il me reste un sujet à traiter ici : le fameux boycott. Tout d’abord, le meilleur moyen de rendre hommage aux types qui sont morts dans les chantiers est bien d’utiliser leurs stades pas de même un polo floqué « je boycotte » ! J’avais plus ou moins dit que ce boycott était ridicule (les chiffres d’audience, en fin de compte, me donnent raison). J’avais aussi dit que ce boycott était une faute politique : on ne boycotte pas une activité si populaire que le football, on ne se met pas le peuple à dos.

Et, de toute manière, le mal n’est pas récent. Le choix du pays organisateur a une dizaine d’années. C’était à l’époque qu’il fallait réagir. Annoncer un boycott deux mois avant le match est délirant et montre le niveau de la politique actuel. Dans le même style, on voit les gauchistes qui vont hurler contre l’argent facile fait les riches mais oublient de leur scope le foot. C’est un des pires trucs libéraux : ceux qui méritent le plus de pognon en gagnent plus. Ca, ça ferait une raison un peu plus sérieuse de boycotter.

 

Soyons quand même magnanimes. Que le meilleur gagne. De toute manière, c’est nous.

 

09 décembre 2022

Covid : le retour de la peur

 


« Covid : le retour de la peur ! » Ce n’est pas un joli titre de billet de blog ? Ce n’est pas un constat ou une information, notez bien ! Ou alors, c’est personnel. Ou c’est un souhait. J’aimerais que l’on s’en préoccupe un peu plus. Je viens de passer deux semaines en télétravail, en Bretagne, et je dois retourner en région parisienne, pour le travail mais aussi pour relever et traiter mon courrier et j’ai peur. Mardi, il y a le repas de Noël, à la cantine. Jeudi, nous avons un repas de service (chacun amène ce qu’il peut).

Or, le « temps » n’est pas celui de l’organisation de telles cérémonies. La énième vague de la pandémie est là. Les passages aux urgences à cause du Covid ont augmenté de 30% en une semaine, le nombre de décès de 10…

La presse nous informe. « Les hospitalisations et les décès liés au Covid-19 sont moins nombreux qu'au début de la pandémie de Covid-19. Le virus reste cependant l'une des premières causes de mortalité dans l'Hexagone. » « […] Omicron a incontestablement changé le paysage pandémique. Plus contagieux, mais moins dangereux... Dans les têtes, certains relativisent à ce point les symptômes du virus qu'ils n'hésitent pas parfois à saborder les gestes barrières et à dénigrer les recommandations sanitaires. »

« Selon les derniers chiffres communiqués par Santé Publique France, plus de 21 000 patients sont actuellement hospitalisés après avoir été infectés : "Les hospitalisations restent en hausse, y compris en soins critiques", décrit le professeur Antoine Flahault, médecin épidémiologiste et directeur de l'Institut en santé globale de l'université de Genève, auprès de La Dépêche du Midi. Celui-ci fait par ailleurs remarquer que les hospitalisations qui sont actuellement enregistrées dans l'Hexagone "dépasse les pics des deux vagues précédentes [...] L’impact du Covid-19 reste important, même s’il ne cause plus de saturation hospitalière". »


 

Ce sont des extraits de la Dépêche du midi avec une citation d’un scientifique dont je n’ai jamais entendu parler. C’est largement plus crédible que toutes les publications des covidoseptiques reprenant des savants fous parlant dans Youtube. La désinformation me fatigue mais ces imbéciles vont jusqu’à tenter de démontrer qu’il y a bel et bien un complot organisé par « les gouvernements mondiaux » (pour ne pas dire « le nouvel ordre mondial ») pour entretenir la peur, engraisser les laboratoires et museler la population.

C’est rageant. Grotesque, aussi, mais on s’en fout, le ridicule ne tuant plus. Contrairement à la désinformation. Cela s’accompagne de fausses informations puis que j’ai lu des andouilles prétendant que la vaccination avait été obligatoire, par exemple, alors qu’il a seulement été obligatoire d’avoir été vacciné pour fréquenter certains lieux et mener certaines activités.

 


La réintégration des soignants non vaccinés est bon exemple. Ces gugusses, et quoi qu’en pensent les pays voisins, ne méritent pas de bosser pour la santé publique en France : ils ont été virés parce qu’ils ne respectaient pas des consignes données au nom de cette santé. Les « opposants à la non réintégration » (vive les doubles négations !) mélangent volontairement les sujets entre l’accord donné par les ARS pour permettre aux malades « pas ou peu symptomatique » et l’obligation vaccinale pour exercer ces professions.

C’est mal.



Mais ce qui s’est passé, cette semaine, à l’Assemblée est… symptomatiques. Les partis populistes, LFI et le RN, ont voulu proposé un texte de loi pour permettre la réintégration mais ces abrutis parlementariens sont arrivé à un cas de figure où un député LFI aurait à présenter un texte présenté par le RN…

Il y a eu un rétropédalage très drôle, Mélenchon allant jusqu’à accuser la macronerie de collusion avec l’extrême droite alors qu’elle était ostensiblement entre son parti et le RN… Nous avons des guignols qui font de la politique politicienne de manière éhontée, ne s’intéressant pas à la santé publique.

Dans les réseaux sociaux, nous avons des hurluberlus qui tentent de démontrer qu’ils ont eu raison dès le départ et qu’ils s’y connaissent bien mieux que les sommités autant internationales que scientifiques pour entretenir la peur et tout les machins dont au sujet desquels j’évoquais. Le mensonge, c'est mal, disais-je !

 


Portez des masques dans les lieux très fréquentés et évitez les rassemblements. Point barre.

Et merci au gouvernement de prendre les décisions, comme l’obligation de ce masque, même si elles ne sont pas faciles.

Pendant ce temps, les cas se multiplient dans mon entourage et je tremble souvent.

08 décembre 2022

Des indemnités pour le télétravail ?

 


Il y a quelques semaines, à l’occasion de mon entretien professionnel annuel (mais c’est le hasard), ma manageresse me dit qu’il fallait que je fasse quelques démarches administratives pour bénéficier d’une indemnité pour le télétravail et de tickets restaurants pour les jours d’absence. Cela ne prenait que quelques minutes (étalées sur plusieurs semaines car il faut faire des avenants au contrat de travail) grâce à l’intranet. N’ayant la vocation de cracher dans la soupe, j’ai cliqué où il fallait.

Il n’empêche que je me demande quel délire collectif a fait qu’on en arrive là… J’imagine les syndicats à la table des négociations : « hé ho, patron ! On veut bien des avantages induis par le télétravail mais il nous faut une indemnité en compensation. »

Je veux bien entendre tous les arguments mais cela n’évitera jamais la folie dans laquelle nous sommes entrés. A la limite, mon patron m’aurait dit « hé ho, larbin ! On t’autorise à ne plus venir au bureau que deux jours par semaine mais on te retire 100 euros par mois », j’aurais signé ! Je sais : mon salaire n’est pas représentatif de celui de la classe ouvrière mais, tout de même, je trouve que l’on marche sur la tête ! La négociation du genre : « hé ho, les copains ! On est d’accord pour que vous ne bossiez plus à la maison mais faites pas chier, vérifiez quand même que votre installation électrique est aux normes et que vous êtes bien assurés » aurait été parfaite.

 


Le télétravail est généralement un atout pour les salariés mais il est générateur d’inégalités. Forcément : il y a ceux qui peuvent en faire et pas les autres. Pourquoi renforcer cette inégalité par une indemnité ? Surtout quand cette indemnité n’est pas directement calculée en fonction des charges induites… (mon appartement, par exemple, est plein sud : je n’ai pas besoin de chauffer quand il y a du soleil).

J’aime bien parler d’inégalités, ça fait gauchiste. En plus, les patrons gagnent du pognon avec le télétravail puisque, à terme, la surface des bureaux pourra diminuer… Ils peuvent bien raquer. En revanche, je n’aime pas quand les arguments ne sont pas travaillés. Par exemple, je me moquais, plus haut, de mon salaire qui n’était pas représentatif mais il faut bien reconnaître que le télétravail est essentiellement destiné à des cadres en entreprise avec un salaire relativement copieux ne nécessitant pas des petits compléments anecdotiques.

 

Reprenons… Le télétravail a été rendu possible il y a quelques années avec les progrès technologiques (pour ma part, j’aurais pu « techniquement » faire plusieurs journées par semaine chez moi, ne serait-ce que grâce aux mails, mais les problèmes liés à la sécurité informatique n’ont pu être résolus que progressivement) et il a été popularisée à l’occasion de la crise sanitaire.

Revenons sur les quelques années avant cette dernière. Le télétravail était demandé par des salariés et une partie du patronat et des managers mais les « Directions des ressources humaines » et les organisations syndicales freinaient des quatre fers. On peut comprendre les premières qui ne savaient pas vers où on allait, si les salariés allaient jouer le jeu, si on pouvait contrôler leur travail, s’il ne risquait pas d’y avoir des problèmes psychosociaux… Les syndicats leur emboitaient le pas mais, en plus perdaient de leur influence. Une partie des responsabilités des « CHSCT » tombait à l’eau et, surtout, les salariés n’étaient plus maîtrisables par des discussions de machine à café. Des rapports plus directs, en outre, se mettaient forcément en place entre eux et le « management » voire la direction.

Ils ont commencé à mettre dans la balance des arguments financiers (et je rappelle que je ne suis pas que blogueur ou militant de je ne sais quoi mais aussi salarié concerné). Par exemple, il fallait que l’entreprise contribue à l’équipement informatique et aux frais de télécommunication. C’était grotesque : les équipements étaient mis à disposition par les entreprises, tout le monde avait déjà un abonnement illimité en téléphonie mobile et, surtout, à internet, surtout qu’on voyait déjà se développer la fibre, la 5G et les services de streaming (Netflix et autres).

L’autre argument portait sur le droit à la déconnexion mais il se pose également hors télétravail et de la même manière : si un cadre veut appeler un salarié à n’importe quelle heure, il peut le faire, et les salariés reçoivent leurs mails sur des mobiles (d’ailleurs, à l’époque, on avait déjà des mobiles professionnels).

 


Ensuite, avec le covid, le télétravail s’est généralisé (dans les milieux concernés). Des vrais problèmes sont apparus, plus dus au confinement, d’ailleurs, comme l’isolement des individus qui, auparavant, n’avaient que le travail pour avoir des relations sociales.

Cela ne justifie pas les indemnités.

 

Ces dernières sont venues à la mode après la fin de la crise. Cela a commencé par « l’ergonomie du poste de travail ». En français : il fallait que les gens aient des fauteuils aussi confortables à la maison qu’au travail, réglables dans tous les sens et tout ça. Il s’est dit : « c’est à l’employer de payer ». Dans la réalité, c’était un peu de la foutaise (j’ai bien dit « un peu » : certains ont de vrais problèmes physiques). D’une part, un des intérêts du télétravail est de pouvoir changer de position (par exemple, il m’arrive de faire des « audios » debout ou de me mettre dans un des fauteuils du salon quand mon activité ne nécessite pas une utilisation intensive du clavier. Surtout je suis assis, généralement, sur une vulgaire chaise de cuisine). D’autre part, ce n’est pas que parce qu’il y a du télétravail que les braves gens doivent avoir du mobilier confortable. Et je passe le fait que les gens ne règlent pas leurs fauteuils de compétition pour sauvegarder leurs ossatures et leurs muscles… mais uniquement pour un confort apparent.

Mais, ce qui me fait dire que c’est de la foutaise, c’est que l’on n’en parle plus. Désolé mais les faits sont là. Des cabinets spécialisés ont bien gagné du pognon, tout comme des marchands de meuble. Tant mieux pour eux. Il fallait bien des armées de consultants pour démontrer qu'un fauteuil pour jouer au solitaire doit avoir cinq pieds.

 


D’autres sujets sont venus ensuite sur le tapis, comme les dépenses d’énergie pour faire fonctionner les équipements informatiques et le chauffage. Sauf que tout le monde s’en foutait avant la communication grotesque du gouvernement à l’occasion de la crise actuelle. Qui coupait le chauffage pendant les périodes d’absence ? Qui se souciait de la consommation d’un écran ? Le paradoxe est que, pour le télétravail, on utilise des arguments liés à la nécessité globale de diminuer la consommation cet hiver à cause de la maintenance des centrales.

Il reste bien sûr à évoquer le cas du coût du repas du midi. Il ne concerne que ceux « d’entre nous » qui ont une participation employeur aux repas à la cantine. Une rapide recherche dans google (rapide veut dire : pas scientifique…) montre que la participation des employeurs tout comme celle des salariés est de 5 euros par repas. Ne me dites pas que si vous mangez chez vous, vous n’arrivez pas à ne pas dépasser les 5 euros en moyenne par repas ! Même moi j’y arrive, sans compter le pinard, mais en prenant en compte le fait que je bouffe 2 ou 300 grammes de viande par repas (et plus du filet mignon, de l’entrecôte ou du magret de canard que de la longe de porc, du paleron ou du blanc de poulet). Je dois avouer que je dépasse avec les plats préparés et les pâtisseries… (ce n’est pas toujours facile de calculer précisément mais je peux le faire vu que je fais mes courses en vélo : en hiver, je limite le nombre de sorties et le poids et le volume par trajet… Ca fait 17 euros par jour mais je ne bois pas que de la Côtes-du-Rhône à 3 euros la bouteille et cela comprend le non alimentaire et mes extras comme les pâtisseries et les pizzas et autres plats préparés. Je raconte cela avec précision vu qu’avec le nombre de repas au resto que je peux faire pendant certaines périodes, je ne suis pas toujours crédible quand je parle d’économies au quotidien…).

Toujours est-il que je vais avoir le droit à deux repas subventionnes à la cantine et trois tickets restaurant par semaine et je souhaite bien du courage au personnel administratif pour gérer toutes les exceptions sans avoir d’ennuis avec l’URSAFF…). Encore une belle usine à gaz inutile…

 


Je terminais mon billet d’hier avec le cas du télétravail pour montrer comment nous en sommes réduits à inventer n’importe quoi dans nos discussions politiques.

J’ai des avantages liés au télétravail : j’évite deux heures de transport par jour, j’organise mon temps de travail, je n’ai plus à prendre de congés pour attendre une livraison et j’en passe. Et nous voila obligés d’exiger une indemnité en conséquence. On marche sur le crâne…