En salle

12 janvier 2006

Manipulations ?

Regardant les informations à la radio ce matin. Oui, j’ai un très joli poste. Et ceux qui s’imaginent que je suis parti pour déconner ce matin se trompent. D’ailleurs je ne mets aucune photo et je ne pompe aucune dépêche AFP. Ceci est un message très sérieux, et je sais, ça fait plusieurs consécutifs. Il est temps que cela cesse !

Donc, passionnant le journal de 7h sur France Info, ce matin.

Ils ont annoncé le plan de M. de Villepin pour arriver à 0 déficits en 2010, et l’arrêt des baisses d’impôts à partir de 2007. Déjà, on sent la tromperie et on se dit qu’ils sont quand même gonflés :

  • je crois qu’il y a une échéance électorale majeure d’ici là, et je ne suis pas persuadé que M. de Villepin dispose des compétences requises pour faire une annonce sur un budget à long terme,
  • dans le dernier budget, il y a encore des baisses d’impôts,
  • la dette ne cesse de croître depuis quelques années.


La dette, parlons-en. Ca fait quelques mois qu’on nous rabâche les oreilles avec ça. Il y a d’abord eu la mise en place de la mission Pébereau, puis l’annonce que la dette est mal calculée puisqu’elle n’inclut pas les 900 milliards dus sur les retraites des fonctionnaires, puis la publication du rapport Pébereau. Entre temps, la presse s’en empare, divise le montant le nombre de français pour savoir ce que chacun doit (17 000 €, crois-je me rappeler), puis nous culpabilise en disant qu’on laisse ça à nos enfants.

Revenons une seconde sur les 900 milliards. Ce n’est que de l’intox. D’une part, ce n’est pas en changeant le mode de calcul qu’on change le montant de la dette, d’autre part, ce n’est pas nouveau que la retraite des fonctionnaires est à la charge du budget de l’état. Ca doit d’ailleurs être pareil dans tous les pays.

On en était à 1100 milliards, auxquels on rajoute les 900,… en voilà donc 2000, … auquel on en rajoute pour obtenir 2300 milliards : c’est le dernier chiffre publié récemment dans la presse. Ca ressemble un peu trop à une campagne d’information pour nous faire avaler je ne sais quelle couleuvre.

Et je me sens assez en forme, ce matin pour rappeler deux ou trois faits… En 1997, il fallait préparer la mise en place de l’euro et donc répondre aux fameux critères de 3% et de 60% du PIB pour le déficit et la dette. La situation est mauvaise. M. Chirac procède à la dissolution de l’assemblée (c’est l’idée de qui ?) pour redonner une impulsion nouvelle, … La gauche est élue. A la fin de la législature, les critères sont respectés. Le déficit à 58% du PIB. Quatre ans de législature plus tard on en est à 66%.

Les libéraux de tous poils nous expliquent que c’est de la faute aux 35 heures, que la France n’a pas su profiter de la croissance mondiale, que la gauche n’a pas profité de cette croissance pour réduire les déficits, …

J’en reviens donc à la radio ce matin (ou plutôt à la presse, l’information étant d’hier), fainéant de nature, je recopie (!) ce paragraphe : « En novembre, l'écart entre les exportations et les importations de l'Hexagone s'est encore creusé de plus de 3 milliards d'euros, ce qui porte à presque 23 milliards le déficit cumulé sur les onze premiers mois de 2005, contre 8,35 milliards pour l'ensemble de l'année 2004 ». En novembre, l’Allemagne affichait un excédent de 13 milliards. Rappelons par exemple que la balance des paiements françaises est déficitaire en continu depuis le 2ème trimestre 2004 après avoir été quasiment toujours excédentaire.

Voilà donc : la situation de la France se dégrade et celle de l’Allemagne reste bonne. Si un libéral arrive à m’expliquer que c’est à cause de la différence du coût du travail entre la France et l’Allemagne : bravo !

Vous me direz : je mélange le déficit de l’état et celui du commerce extérieur. Et bien, non ! Je profite honteusement des deux informations économiques majeures de la presse de ce matin, comme j’ai profité hier, de deux dépêches AFP diffusées en 20 minutes.

J’en reviens aux 35 heures et au sujet de ce post : les longues campagnes de désinformation pour nous faire avaler des pilules.

Les 35 heures, on en a beaucoup parlé depuis 2002. Par exemple, il y a un an ou deux, la publication du rapport d’évaluation parlementaire, … Rapport vite enterré, puisqu’il était tellement peu objectif qu’il était évident à démonter… et qu’il permettait de démontrer que les baisses de charges faites par le gouvernement Juppé étaient du même ordre que celles liées au 35 heures…

Récemment encore, la publication d’un rapport pour démontrer que le coût réel des 35 heures est de 100 milliards à cause des exonérations de charges, mais sans dire clairement sur combien de temps (je site de mémoire : « le coût des 35 heures est de 100 milliards de 2000 à 2006 », … enfin je ne sais plus la période…).

Voilà, on nous matraque depuis 3 ou 4 ans des arguments contre les 35 heures, mais le seul argument qui reste c’est le coût des exonérations de charges sur l’état, les autres arguments étant bidons…

Enfin ! On nous explique que le défaut des 35 heures est le montant des exonérations de charges, mais qu’en même temps il faut réduire les charges pesant sur le travail en France ! C’est totalement incohérent. Soit ils sont bêtes, soit ils nous manipulent. Peut-être pour rétablir les 39 heures en maintenant les exonérations de charges et en faisant porter le chapeau à la gauche !

Et pourquoi ce retour de la droite sur ses grandes idées économiques ?

Voilà la troisième information importante dans la presse ce matin : la publication des chiffres de la délinquance. Ils sont (relativement !) mauvais. La droite a échoué sur la sécurité. Les récentes violences dans les banlieues sont là pour le confirmer.

Que fait la gauche ?

1 commentaire:

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