En salle

18 décembre 2007

Déconstruction Européenne

Pendant que notre chef reçoit des chefs d’états terroristes puis s’affiche avec une nouvelle fiancée, fort charmante ailleurs, la destruction Européenne continue. Combien de nos concitoyens savent-ils que la ratification par le Parlement réuni en congrès de l’espèce de truc qui doit servir de traité doit avoir lieu avant le 8 février ?

Le Chafouin appelle ici à intervenir directement auprès de votre député. Le blog des rédacteurs de Politis signale un rapport d’information du Sénat, qui semble assez amusant : « La synthèse est digne d’une analyse de la gauche qui milite en faveur d’un référendum sur le traité de Lisbonne : « Alors que la coordination des politiques économiques est un engagement politique fondamental dans le processus de construction européenne, son organisation et son fonctionnement concrets semblent, paradoxalement, inspirés par des approches théoriques et des instruments d’analyse économique qui fondent une coordination a minima, que symbolise le rôle primordial, sinon exclusif, du Pacte de stabilité et de croissance ». »

« Le constat est alarmant : la coordination, engagement fondamental dans le processus de construction européenne semble à l’abandon et dégénère en une confrontation aux effets économiques très préoccupants ».

Moi y en croire savoir ce que vouloir y en dire : la méthode employée pour poursuivre la construction Européen ne peut pousser qu’à un beau bordel voire à une régression économique.

Mon sentiment est qu’en plus, en dépossédant le peuple de la construction Européenne on accentue l’incompréhension générale au risque de faire oublier la sortie du nouvel album des Comboys Etanches (ou la commande de nouvelles chez Filaplomb) et de décourager les honnêtes gens qui aimeraient penser que la construction Européenne est pour notre bien à tous.

23 commentaires:

  1. je suis une raclure fédéraliste, parait qu'on n'est plus que 1 ou 2% dans ce pays :o)
    Il me semble essentiel de demander aux peuples européens ce qu'ils veulent, ce serait plus démocratique. Voulons nous par exemple d'un noyau dur à 4 , 5 ou 6 ? ou d'un tiroir caisse géant? Somme nous prets à abandonner des compétances à une fédération ( la politique extérieure par exemple, la défense, la recherche, l'espace, l'écologie) et a rechercher/étudier la possibilité de mettre tout les participants sous le même droit civil, pénal et du travail ?

    Vaste boulot non?

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  2. Yes ! Trop de boulot. Je ne sais pas ce qu'il faut... Mais je crois bien que je vais finir fédéraliste, je ne vois pas d'autre solution.

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  3. Merci d'avoir relayé l'appel, Nicolas!
    Que tous ceux qui sont convaincus par l'idée la relayent également, c'est important si on veut peser sur les choses, il faut se bouger. Reprenez le texte de la lettre, et diffusez le sans modération.
    je suis également tenté par le fédéralisme, car c'est la seule solution pour être certain de ne pas tomber dans une dictature. Dans une fédération, on est sûr de garder certaines compétences. Et on préserve les différences de chacun, tout en étant plus efficace en groupe.
    Le gros pb, c'est le chantage des béni-oui-oui : si vous n'êtes pas content vous bloquez l'europe. Ce qui est en partie vrai, vu qu'en disant non on ne propose rien.
    Qu'à cela ne tienne, je persiste.

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  4. Oui, mais tu n'es pas doué pour les liens sur ton blog.

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  5. Oui c'est clair, l'informatique et moi, ça fait quatre.

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  6. Pour en avoir discuté récemment avec un élu PS fabiusien (stop, j'en ai trop dit!), il semble que certains au PS ne soient pas disposés à ratifier le traité sans rien faire. Et il paraît qu'il faut 66% des voix pour que ça passe. Donc, si des députés UMP nonistes se joignent au bal, il pourrait bien y avoir une grosse surprise.

    Eric

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  7. J'en avais discuté avec un militant ségoliste mais antitraité. La probabilité que ça échoue est presque nulle, ce qui n'empêche pas le combat.

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  8. Comment affirmer que l'évolution de l'Europe se fait contre les peuples alors que l'assemblée, si mes souvenirs sont bons, et désignée par le peuple lors d'une vote démocratique ?

    Considères le système comme bancal ? has been ? A ce moment là pourquoi pester contre l'évolution européenne et pas contre les autres lois votées, elles aussi, par ces mêmes députés stupides ?

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  9. Seb,

    Merci pour ta visite.

    "A ce moment là pourquoi pester contre l'évolution européenne et pas contre les autres lois votées, elles aussi, par ces mêmes députés stupides ?"

    C'est justement ce que je fais à longueur de billets !

    Par ailleurs, le rapport du sénat que je cite, qui critique la construction Européenne, en dehors de tout un tas de trucs, dont une tendance vers l'harmonisation fiscale est rédigée par des sénateurs UMP.

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  10. Avant les commentaires :
    J'ai enfin réussi à lire cet article !

    C'est bien ce que je songe à souligner dans un prochain article : allez-y les gars, continuez à vous moquer des peuples puis à vous plaindre qu'ils n'aiment pas l'Europe !

    Les petits livres à lire partout
    Le blogueur

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  11. Après les commentaires :
    Pour ma part, je considère que la première phase de construction européenne s'est arrêtée avec la chute du mur de Berlin.
    A partir de là, tout l'édifice est devenu bancal.

    Il faut revenir à un noyau de 9 ou 12 qui decident de s'aligner sur les choses essentielles (fiscalite et salaire minimum, par exemple). Puis un deuxieme cercle de pays "convergents" qui œuvrent a atteindre cet alignement.
    Quand ils l'atteignent, ils deviennent européens…

    Le soucis d'aujourd'hui, c'est d'accepter en Europe des pays qui ne peuvent pas en appliquer les regles…

    :-)

    Les éditions Filaplomb
    Le blogueur

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  12. "Le soucis d'aujourd'hui, c'est d'accepter en Europe des pays qui ne peuvent pas en appliquer les regles…"
    Des pays qui ne VEULENT PAS en appliquer les règles qui s'apparentent au communisme.

    Et pour un éditeur, "le soucis"...ça craint un peu.

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  13. Fil,

    Il est temps ! Tu as raison. Un truc s'est arrêté après le mur.

    Anonyme,

    Merci pour ton analyse précise.

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  14. Euh c'est pas un scoop du tout que la "méthode ouverte de coopération intergouvernementale" qui a été choisie pour mettre en oeuvre la stratégie de Lisbonne fonctionne très mal. C'est justement pour ça qu'il faut que le traité... de Lisbonne (rien à voir ;-) passe. Le traité de Lisbonne, tu peux l'interprêter comme étant principalement un recul partiel mais décisif du principe intergouvernementaliste, ses plus féroces partisans ayant fini par s'avouer que ce n'était ni démocratique ni efficace. Au contraire des domaines qui sont régis par le principe communautaire où il n'y a pas à rougir des actions de l'UE. Bon certes, c'est comme tout, on peut les soumettre à l'esprit critique, mais au moins il est possible d'en faire quelquechose.

    Que le système soit bancal c'est clair. Il y a un cap à passer. (Perso je serais assez pour virer les pays eurosceptiques genre Angleterre, Pologne, République Tchèque) Mais n'est-ce pas justement dans la tempête que le moussaillon doit tenir bon sur l'essentiel ?

    1% de raclures fédéralistes seulement ? ... mais pourtont on exiiiiiiiisteeeee ;-)

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  15. jmfayard,

    Tu dis ça pour me remonter le moral ?

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  16. Mmh pas spécialement.

    Mais écoute il faut être logique deux minutes. Si tout allait bien madame la marquise au sein de l'Union européenne, pourquoi diable serait-il nécessaire de changer quelquechose à ses règles de fonctionnement ? C'est justement parce qu'on a bien cerné les problèmes (ex en France : 7 millions de précaires, problème de logement, des banlieues, déficit démocratique, nécessaire reconversion écologique, ...) qu'on va pouvoir essayer de passer des réformes pour les résoudre en partie. Et non pas le raisonnement inverse : tout va bien en France donc je peux avec confiance voter Royal plutôt que Sarkozy.

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  17. Ta logique est bizarre ! Les gens ont perdu confiance dans l'Europe : il faudrait faire une enième réformette de ses structures pour qu'ils retrouvent la confiance... et on nous pond un truc encore plus incompréhensible.

    Ségolène Royal parlait de faire l'Europe par la preuve (ou un truc comme ça), ce qui équivaut à ne plus faire l'Europe pour l'Europe ou le libéralisme mais des vrais projets.

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  18. C'est vrai que je suis bizarre ;-)

    Tu m'excuseras le "copier-coller" mais je suis trop fatigué pour faire autre chose ce matin et je crois que ça répond à ta remarque.

    Pour Ségolène, visiblement elle hésite. Elle commence par reprendre d’un côté le discours officiel du PSE : « Oui, il faut relancer l’Europe à travers la politique, mais la politique ne se réduit pas aux institutions. Il faut redonner aux citoyens une envie d’Europe, et ils ne retrouveront cette envie que s’ils savent pourquoi nous sommes ensemble et pour quoi faire » Bref, faisons d’abord une meilleur politique, ça donnera envie de changer les institutions. Idée sympa mais absurde : l’Europe de Maastricht (qu’elle a défendue en bonne baby-Mitterrand) interdit justement les propositions de politiques et de moyens qu’elle propose, et que j’approuve comme tout le monde ou presque. C’est pourquoi elles ne sont pas appliquées, c’est pourquoi il faut de nouvelles institutions !

    D’où sa réaffirmation mezzo-voce d’une vérité de bon sens : pour une meilleure Europe , faut une Europe capable de faire de la politique, donc avec des institutions différentes. En fait il fallait faire les deux en même temps et ne pas rater le train : d’où, lors de la Convention, l’insertion de la Charte des droits fondamentaux et de l’article 122 pour faire passer le « plus de pouvoir aux élus, et règle de la majorité » qui était le fond du TCE.

    http://lipietz.net/spip.php?breve176

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  19. Pure théorie qui va encore éloigner les braves gens de l'Europe.

    Le problème n'est pas de réformer les institutions, mais d'avoir des institutions lisibles. Il se trouve que, par mon boulot (et aussi par intérêt), je sais à peu près comment elle marche : c'est incompréhensible.

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  20. (Juste pour être clair, la sortie de la crise européenne par le bas de Nicolas Sarkozy n'est pas du tout celle que j'espérais. Mais étant donné que 53% des français ont fait un autre choix que moi, je pense que dans ce contexte faire passer le traité de Lisbonne reste la meilleure solution dont je dispose à court terme. Il y aura d'autres batailles plus enthousiasmantes).

    Pure théorie... Mmh, de la part d'Alain Lipietz c'est neuf ans de pratique au parlement européen !

    Neuf ans à essayer de changer les choses dans un sens social-fédéraliste dans le cadre des institutions libérales-souverainistes de Maastricht-Nice. (Il est important de comprendre que libéralisme économisme et souverainisme politique vont de pair quand les flux économiques se sont _déjà_ totalement émancipés du cadre national !). Alors ne peignons pas tout en noir, pour suivre son blog, je vois qu'il a eu des petits succès comme dernièrement où il a réussi à faire intégrer les émissions de CO2 du transport aérien (glouton et en forte croissance !) dans une régulation kyto-esque. Dame France n'eut pas pu le faire tout seul, ça montre la pertinence du niveau européen comme échelon pertinent du débat politique.

    Mais dans l'ensemble, si après neuf ans de batailles souvent perdues pour changer les politiques dans le cadre de Maastricht-Nice, il est persuadé qu'il faut en même temps modifier Maastricht-Nice lui-même, ... je trouve que ça mérite d'être pris en compte.

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  21. Jm,

    On est d'accord sur la nécessité de réformer les institutions... Mais ce n'est pas en intégrant une histoire de CO2 aux machins sur le transport aériens que l'Europe va les protéger contre l'immigration pour les uns ou la pauvreté pour les autres.

    Je suis prêt à parier qu'une majorité des Français ne savent pas que le Parlement Européen existe, sont persuadés que la Commission est composée de fonctionnaires nommée là uniquement parce que un traité l'a dit et qu'ils bossent parce qu'ils sont payés pour ça. Prêt à parier qu'ils ne savent pas qu'il y a des "conseils de ministres" (je ne sais même plus comment ça s'appelle) par thème, que les Conseils Européens sont uniquement une réunion diplomatique de chefs d'état.

    Déjà que la majorité des Français ne sait pas à quoi sert le Sénat (d'ailleurs... heu...) ou les Conseils Généraux ou la communauté de commune.

    Un moment, il faut sortir de l'intellectualisme ou, comme je le disais dans mon précédent commentaire, de la théorisation.

    Il faut arrêter de faire des traités ou des constitutions qui éloignent les gens de l'Europe.

    En outre, j'ai voté oui en 2005... Mais j'ai réfléchi au résultat du vote. Je le fais aussi pour le boulot (le SEPA et ses méandres) et pour tenir un blog politique "humoristique ou vulgarisateur" (voilà comment je le souhaite, je ne sais pas comment il est perçu).

    Voilà, c'est simple : il faut un fonctionnement plus simple. Plus de "Commission" qui décide, plus de "Directives" qui imposent, ... sinon l'Europe est foutu car les gens n'auront plus d'autre choix que de choisir des dirigeants populistes.

    Et ça a commencé. Si ces andouilles de socialistes avaient pris les bonnes orientations en 2004 et 2005, on en serait pas là.

    Et Alain Liepetz ne serait peut-être pas totalement à la marge de son parti, tout excellent blogueur qu'il soit !

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