En salle

16 juillet 2008

Contre la révision des institutions

Fini de jouer… Il faut claquer Valls pour l'exemple et refuser de voter la réforme des institutions qui conforte une République Présidentielle, voire bananière, et non parlementaire comme tentent de le dire les quelques vrais défenseurs de ce texte quand ils ne sont pas au bistro pour oublier qu’ils ont choisi le mauvais camp.

Nous sommes dans un pays où le Président reste chef du principal parti politique et a donc la main mise sur toutes les investitures des députés. Il assure lui-même le rôle de chef de gouvernement et, par conséquence, toute la politique décentralisée de l’état ce qui veut dire, concrètement, que les députés n’ont qu’à fermer leur gueule s’ils veulent des sous ou des casernes. C’est une monocratie comme le rappelle à juste titre Robert Badinder !

Elle devrait en plus s’accompagner d’une monarchie absolue puisque le Président voudrait pouvoir réunir le Parlement en congrès et lui dicter sa ligne de conduite chaque année, voire lui donner des ordres.

C’est un déni complet de toute démocratie représentative
. Il faut que ça cesse, que les députés puissent mener leurs missions en toute tranquillité.

Cela dit, on ne va pas faire de pleurnicherie d’usage suite à un nouveau désaveu flagrant de toute démocratie. Nous allons féliciter Robert (Bob) Badinter (Bad) qui, même quand il n’abolit pas la peine de mort, fait des discours sympathiques. Il faut dire qu’on ne peut abolir la peine de mort tous les jours ou alors il faudrait la rétablir à chaque fois : la politique manquerait de lisibilité et on serait obligés de prendre Jean-Pierre Raffarin pour faire de la pédagogie. Quand je dis « prendre Jean-Pierre Raffarin », c’est une image.

Pour que les socialos se décident enfin à voter ce texte, il faudrait qu’ils se rappellent qu’ils sont dans l’opposition

Nicolas Sarkozy pense les convaincre en faisant en sorte que son propre temps de parole soit compté dans celui de la majorité. Mes trolls vont dire que je ne suis jamais content mais si le temps de parole est compté avec celui de la majorité, ça entérine le présidentialisme de la République. En cas de cohabitation, ça nous ferait un beau bordel !

Imaginez que Nicolas Sarkozy démissionne parce que sa réforme ne passe pas (ce qui serait la moindre des choses) et que Dominique Voynet soit élue Présidente de la République (je prends des exemples bidons pour rigoler) suite à une mésentente au sein du PS (est-ce vraiment bidon, finalement ?). Son temps de parole, vœux du nouvel an compris, serait compté avec celui du gouvernement et des députés UMP. On n’a pas fini de rigoler.

Finalement, je me demande si les socialos n’ont pas intérêt à voter ce texte pour éviter d'avoir à subir une nouvelle élection nationale. Mais non, les gars ! Nicolas Sarkozy ne démissionnera pas. Au pire, il pourrait dissoudre l’Assemblée Nationale mais je me demande ce que j’ai, aujourd’hui, à émettre des hypothèses encore plus ridicules que d’habitude.

Votez contre. Si vous ne savez pas pourquoi, vous n’avez qu’à lire les blogs.

12 commentaires:

  1. J'aime beaucoup que ce grand projet du petit président soit l'objet de marchandage acharné. Les députés devraient pourtant être depuis longtemps convaincus par le talent indéniable de l'Elu de la France qu'on a, non ?
    :-)

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  2. On parle d'un remaniement à mi mandat, Valls est partant on dirait (surtout si ça a lieu plutôt genre cette année)

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  3. David75

    Faut pas révêr, la France a élu un présiedent et un parlement pour casser(on appelle ca réformes) et quand on est élu pour la casse économique et sociale, on va jusqu'au bout et il reste encore 4 ans pour casser les quelques murs et les acquis qui restent de la république.Et on ne peut dire que ce sont les maçons du coeur.

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  4. Je viens de relire votre billet trois fois : je ne comprends rien ! C'est vous ou c'est moi ?

    Pour ce qui est de cet éteignoir de Badinter, il n'a jamais aboli quoi que ce soit : c'est Mitterrnd qui a supprimé la peine de mort, et personne d'autre.

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  5. Didier,

    Débrouillez vous ! Je ne suis pas là pour le comprendre mais pour le rédiger.

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  6. Excellent ce site !

    Les commentaires sont aussi bons que les billets !!!!

    J'adore...

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  7. Bon, c'est tout à fait anecdotique, hein... Mais j'ai cherché "monocratie" dans le dico (parce que ça ressemblait à un néologisme), et l'exemple que donne Robert, c'est : "monocratie gaullienne" (1969). Pouf-pouf !
    Désolée, mais ça me fait rire (jaune)...

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  8. Oui, en fait...
    Surtout les votres Nicolas.

    ;)

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  9. @ Nicolas : bien sûr que non, c'est pas drôle. Mais si je m'écoutais, je pleurerais tous les jours, et j'ai décidé que non !
    Je trouve que "monocratie", c'est beaucoup trop soft. Encore une façon de dédramatiser. C'est plutôt une autocratie qu'on sent arriver petit à petit. Mais bon, c'que j'en dis...

    Bises

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