En salle

09 octobre 2008

Reprenez vos esprits !

C’est par cette injonction que Jean-Claude Trichet espère sauver le monde de la finance.

Je n’aime pas ce type. Ca date de l’époque de la création de la Banque Centrale Européenne, quand il tentait, comme un môme qui pleurniche pour avoir la place de capitaine de l’équipe de foot pendant la récré, de devenir Président de la BCE. Win Duisenberg (de mémoire) avait été nommé au poste et l’autre manipulait tout le monde pour tenter de prouver qu’il fallait que ce soit un Français – donc lui, à l’époque patron de la Banque de France – qui dirige la BCE, quitte à pourrir l’unité de l’Europe naissante. Il voulait être le chef. Un compromis a été trouvé : l’autre démissionnerait à la moitié de son mandat.

Depuis, il nous prouve que sa seule volonté est de diriger la BCE pour lutter contre l’inflation sans se préoccuper de la bonne marche de l’économie, du bien être des peuples qui ont permis son accession à ce poste.

« Reprenez vos esprit » qu’il crie maintenant. Comme s’il s’adressait à une petite vieille dépressive ce à quoi, d’ailleurs, ressemble bien fort notre économie. Comme si « les marchés » étaient une personne physique et pas des traders fous tentant de sauver les derniers meubles pour éviter de tomber sur un excellent prétexte pour se pendre aux cordons de la bourse.

« Reprenez vos esprit » ! Ca va surement calmer les petits porteurs qui ont perdu leur chemise, leur pantalon et la moitié de leurs économies dans l’opération et qui n’ont plus un sous pour manger jusqu’à la fin de leur retraite qu’ils n’ont plus d’autre choix que d’abréger, sauf peut-être en France, où la retraite par répartition fait la nique aux fonds de pension.

« Reprenez vos esprit » ! Belle parole. Elle fera date dans l’histoire de la monnaie. Le 8 octobre 2008, c’est une belle date.

Bon. Je les ai repris. On fait quoi, maintenant ? On attend quinze jours que ça baisse encore pour acheter des actions et s’en foutre plein les fouilles ensuite. D’accord. Donnez-moi les plein-pouvoirs !

15 commentaires:

  1. La grande classe, De Gaulle au Québec ! :)

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  2. Je commence à avoir l'impression qu'en fait, les marchés, voyant papa l'Etat venir à leur secours, ils continuent simplement à jouer dans la cour comme si de rien n'était.
    C'est à celui qui arrivera quand même à gagner de la thune (sur notre dos) comme par exemple le directoire de cette banque des Etats-Unis parti en week end thalasso aux frais du contribuable américain !
    :-))

    [Ah, ca y est, je coche directement !].

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  3. Poireau,

    Ils auraient tort de ce priver. Mais note bien la dernière phrase de mon billet : on a tous intérêt à acheter des actions d'ici une quinzaine de jours puis de laisser voir venir (mais ça nécessite d'avoir du pognon à investir).

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  4. Nicolas : ma religion m'interdit d'acheter des actions ! Même en période de récession ! :-))

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  5. Je me souviens de cette époque et des pitoyables gesticulations de Trichet pour essayer de se sortir du merdier de l'affaire du Crédit Lyonnais... en entrant à la BCE.

    KesJenDi

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  6. Bon alors, on se le monte ce club d'investissement?

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  7. Poireau,

    Tu as bien tort ! Comme je le disais l'autre jour, que crois tu que ta banque fasse de tes sous (les jours où tu en as !) ?

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  8. Kesjendi,

    Oui. Moi qui ne suis pas nationaliste pour deux sous, j'en avais honte pour la France : on avait enfin une concrétisation, un vrai truc que faisait l'Europe, et ce type gesticulait pour exiger que ça soit un Français qui soit à la tête !

    Olivier,

    Jamais avec un gauchiste !

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  9. Nicolas : c'est pour cette raison que je vais chercher en Belgique, une banque comme la NEF qui investit dans l'économie locale !

    [Les marchés, la bourse, c'est un soutien à la mondialisation qui n'en a pas besoin ! :-) ].

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  10. Nicolas, t'as tort.
    Le surnom de JB DOUMENG c'était le milliardaire rouge

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  11. À la radio, à 13h, de jeunes étudiants futurs traders, pas démoralisés pour un rond, disaient ne pas s'en faire, que tout redeviendrait comme avant d'ici un an ou deux…

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  12. Le coucou,

    Le pire, derrière le cynisme, c'est qu'ils ont probablement raison.

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  13. Une analyse marxiste du capitalisme :

    http://egalite.over-blog.org/article-3736113.html

    Et une citation d'actualité :
    "Le crédit, loin de contribuer à abolir ou même à atténuer les crises, en est au contraire un agent puissant." (Rosa Luxemburg)

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