En salle

15 octobre 2010

La réforme de la fiscalité pour préparer 2012

Dagrouik fait un bon billet pour montrer les manœuvres en cours à l’UMP pour la préparation des élections 2012. La réforme de la fiscalité en fait probablement partie. Je vais l’aider à le marteler car beaucoup de gens, à gauche, oublient qu’il est plus facile à perdre.

Imaginons qu’un candidat issu du PS (n’importe lequel, appelons-le Raymond) soit opposé à un candidat de l’UMP (n’importe lequel, a priori Nicolas Sarkozy, mais nous allons le Marie-Charlotte). Chacun des deux est à peu près sûr de faire au minimum 46% des voix au second tour. Chaque camp a un socle d’électeur à peu près stable.

Si on fait abstraction de 2002 et de 1969, où la gauche n’était pas présente au second tour, il faut des situations exceptionnelles pour que cette logique ne soit pas respectée. En 1965, Mitterrand n’a fait que 43,6%, mais face au Général. En 1988, Jacques Chirac, Premier Ministre a fait 45,98% pour vous dire à quel point il n’a pas fait 46%.

En 1974, il y a eu 1,6% d’écart entre les deux finalistes, 3,6% en 1981, 5,3 en 1995 et 6,1 en 2007.

Ainsi, l’écart maximum a été au maximum de 8,04%. Pour gagner le second tour, donc l’élection, ce sont au final au maximum 4% de la population qu’il faut conquérir.

C’est ainsi que Nicolas Sarkozy a procédé couche par couche, en 2007, et c’est ce que raconte Dagrouik dans son billet que vous devriez potasser. Hop ! Un coup d’aide à l’accession à la propriété pour les jeunes qui ont des difficultés de logement, un coup de travailler plus pour gagner plus pour les smicards (et, comme le rappelle Dagrouik, pour nos anciens qui ne travaillent pas…).

Reste à passer le premier tour. Ce n’est pas Lionel Jospin qui me contredira (ni même Jacques Duclos à qui il ne manquait que 2% en 69 mais ça n’aurait pas changé grand-chose). Mais ce n’est pas le sujet du billet. Pourtant, je suis vaguement inquiet pour 2012 (on ne sait jamais ce qui peut arriver : mais mes copains qui m’expliquent que tel ou tel candidat serait aussi pire que Nicolas Sarkozy m’énervent, qu’ils n’oublient pas le premier tour !). C’est d’ailleurs pour ça que le PS est obligé de se montrer extrêmement prudent pour les retraites. Ben oui ! On sait bien qu’on ne partira pas à 60 ans… Les 42 ans sont déjà encombrés dans nos esprits.  

Nicolas Sarkozy travaille déjà sur le sujet, d’où ses coups de buttoir de cet été sur la sécurité tout en se mettant en conflit avec les instances Européennes. Récupérer 1 ou 2% sur sa droite (soit la droite « souverainiste » de NDA soit l’extrême) ne fera jamais de mal.

Il est au plus mal dans les sondages, la cote de popularité est en berne mais d’une manière générale, 18 mois avant l’élection de 2007, je ne voyais franchement pas qu’il pourrait gagner le deuxième tour. Cette fois-ci, il va remonter aussi.

Et il va commencer le boulot pour le second tour.

Pardon ! Il a commencé. Dagrouik fait le rapprochement entre les dates choisies pour la réforme de la fiscalité et celles annoncées pour les primaires du PS.

Les candidats à ces primaires seront obligés d’annoncer leurs projets qui tourneront nécessairement autour de la fiscalité (ben oui, financer les retraites, c’est de la fiscalité). Le débat sur le budget au parlement le rendra inaudible et la droite pourra piquer quelques bonnes idées au PS et claironner « Ah ! Vous voyez, on est ouvert… »

Dans un récent billet, je disais que la réforme de la fiscalité ne serait pas visible pour l’électeur immédiatement (les déclarations d’impôt sont après les élections et il est même probable que les évolutions concernent l’impôt sur le revenu de 2012 qui ne sera visible qu’en août ou septembre 2013).

Nicolas Sarkozy pourrait bien trouver un cadeau à une cible d’électeurs (les 2% à aller chercher), comme des « chèques » qu’il pourrait envoyer avant les élections à une cible d’électeurs deux mois avant les élections qui seraient compensés par un tour de passe passe budgétaire (on récupère le chèque en fin d’année sur l’impôt sur le revenu). Allez hop ! 500 000 bénéficiaires d’un chèque de 1000 euros : 1,25% des électeurs contents pour 500 millions de transfert de charges !

Ne soyons pas effrayés par les 500 millions, le budget se comptant en centaines de milliards, ça ne fait environ que 0,1%...

Vous voulez achetez une maison à 2012 ? On vous file 1000 euros pour couvrir vos déplacements pour les recherches. Vous remboursez en 2013 si vous n’avez pas acheté. « Je ne vois pas pourquoi, alors qu’ils occupent des logements sociaux, on n’aiderait pas les gens à rechercher un logement à acquérir ».

C’est un scénario similaire qu’imagine Dagrouik, en le détaillant.

On est mal barrés.

(photo)

6 commentaires:

  1. Honteux ! vous vous copiez dagrouik et toi , et lui me censure sur son blog !!!!!

    Et si ça relance la construction c'est une bonne chose. Ca vaut mieux que des HLM avec des populations qui ne produisent pas grand chose et ne font pas marcher l'économie .
    Par contre des familles dans des maisons construites par des professionnels , ce sera une belle france !

    RépondreSupprimer
  2. à lire sans modération le blog
    http://afeuvif.hautetfort.com/

    RépondreSupprimer
  3. Maintenant, il faudra aussi savoir si cet électorat volatil, voir versatile sera amnésique au moment de l'élection et aura oublié ce qu'il aura enduré pendant 5 ans au moment du vote ! C'est aussi là que ça va se jouer...

    RépondreSupprimer
  4. Dagrouik est brillant ! :-))

    Lorsqu'on parlait de sa popularité, je soulevais justement qu'il était simplement occupé à bétonner son socle électoral et rassembler le troupeau !
    :-))

    RépondreSupprimer
  5. Bah, il y a une solution toute simple : le virer dès à présent ! C'est ce qui aurait déjà été fait depuis au moins un an si tous les Français pensaient comme moi.

    RépondreSupprimer
  6. Le Coucou,

    Oui, c'est la meilleure solution.

    Poireau,

    Ouais. Je ne suis pas inquiet pour lui.

    Dada,

    Je crois que l'électorat est toujours amnésique.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...