En salle

11 mai 2012

Ne mettons pas le droit de vote des étrangers au centre de la campagne (ni au centre ville, d'ailleurs)

Il y a 348 sénateurs et 577 députés ce qui nous fait un total de 925 joyeux drilles. Pour avoir la majorité des 3/5, il faut donc que 555 soient favorables à un texte.

Parmi les 348 sénateurs, il y en a 171 de gauche. Pour avoir une majorité des 3/5, il faudrait donc que la gauche dispose de 384 députés… et donc qu’il n’en reste que 193 à la droite qui en avait 252 lors de sa dernière défaite (1997), 242 lors de la précédente (1988) et 158 en 1981 mais avec un autre découpage électoral beaucoup plus favorable à la gauche.

La probabilité que la gauche bénéficie d’une majorité de parlementaires pour faire une modification de la constitution pour valider le droit de vote des étrangers est quasiment nulle. Il faudrait faire un referendum mais François Hollande, me semble-t-il, a décidé qu’il ne le ferait pas (à mon avis, il serait sur de perdre).

La probabilité que le vote des étrangers se fasse est quasiment nulle.

Or, tout un tas d’andouille prennent uniquement ce critère en compte, dans toutes les formes possibles, pour bâtir un argumentaire pour les prochaines législatives.

C’est grotesque, nul, antidémocratique, dangereux et idiot. Je manque d’adjectifs, aujourd’hui.

Un tas de types sont prêts à remettre au pouvoir des gens avec un bilan catastrophique et aucun projet valide et susceptible de nous faire sortir de la merde dans laquelle ils nous ont enfoncés.

Ca mérite des baffes.

21 commentaires:

  1. En même temps, tu laisses entendre que le PS propose le droit de vote des immigrés en espérant ne pas avoir de majorité pour modifier la constitution. C'est pas bien :)

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  2. Oui, tu as raison. Il ne faut pas dans tous les cas, que cela soit un argument de campagne, ça serait contre productif...

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  3. Mon cousin Mpemba, il est étranger et, ne demande rien!
    Il m'a confié: Qu'on nous fiche la paix!

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  4. Si l'on fait le moment venu une réforme constitutionnelle qu'un certaine nombre de sujets appelle on pourrait fort bien parmi d'autres propositions mais dans un ensemble, faire passer la vote des étrangers non communautaires. Par exemple dans un paquet comprenant l'introduction de la proportionnelle (même si le mode de scrutin ne relève pas necessairement d'une réforme constitutionnelle). Avec referendum à la clé.
    En plus sans en faire le principal de la campagne, le moment venu il faut gagner le débat idéologique sur cette question. Et c'est possible.

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  5. Mon cousin Mpemba, il est étranger et, ne demande rien!
    Il m'a confié: Qu'on nous fiche la paix!

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  6. Hollande a dit que s'il n'y avait pas de majorité, il ferait un référendum. Et je suis sur qu'il le gagnera, car il y a d'autres réformes de la constitution dans les propositions et qu'il fera un "package" avec le droit de vote des étrangers.
    Qui dira non à une modification du statut du chef de l'état et à la moralisation de la politique?
    Une autre "habileté" serait de le conditionner à une réciprocité.
    Cela dit, pour la gauche, mettre ce thème en avant dans la campagne pour les législatives est effectivement suicidaire, mais les adversaires ne vont pas s'en priver, et il faudra bien répondre.

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  7. D'accord avec toi pour ne pas mettre le droit de vote des étrangers au centre de la campagne. Pas sûr, toutefois, que ce soit si facile, Copé, dans sa droitisation du parti, semble prêt à transformer les législatives en référendum pour ou contre le droit de vote aux étrangers.

    Je ne suis pas aussi convaincu que toi de l'impossibilité de faire voter certains députés de droite en faveur de ce droit de vote. Et François Hollande à réaffirmé Mercredi qu'il serait prêt à aller jusqu'au référendum, c'est en tout cas comme ça que j'analyse la phrase "S'il n'y a pas de majorité, ce sera au peuple français et seulement au peuple français de pouvoir en décider".

    Surtout, je ne suis pas certain que la meilleure stratégie pour gagner les législatives soit d'annoncer, au lendemain de la présidentielle, toutes les promesses du programme qui ne seront pas tenues.

    En ce sens, certains ministrables, Michel Sapin entre autres, feraient mieux de se taire plutôt que de nous tirer une balle dans le pied. On sait très bien que tout ne se fera pas tout de suite, les mesures prioritaires qui seront appliquées la première année ont été clairement annoncées. Face aux difficultés que nous rencontrerons, certaines mesures seront sans doute abandonnées. Mais pas besoin, dans l'espoir de se positionner pour un maroquin, de donner des billes à la droite!

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  8. Les étrangers, de toute nationalité et de toute confession, votent depuis longtemps, dès l'âge de 16 ans, aux élections professionnelles et à celles de la sécurité sociale !
    Qui ça choque ?
    Lies Hebbadj qui vit à Nantes, a fait parler de lui pour être vivre avec quatre femmes portant le voile intégral et douze enfants ! ... Et voilà qu'il est français !
    Ce débat est complètement nul ! Il est instrumentalisé par les extrêmes droites chez nous, parmi lesquelles il faut ranger l'UMP.
    Tu as raison : ce n'est pas demain qu'aura lieu la réforme constitutionnelle nécessaire pour permettre le vote des étrangers aux municipales : il faut une majorité des 3/5ème au parlement réuni en Congrès; de plus, il faut avoir résolu des problèmes juridiques de fond.

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  9. Les andouilles vous remercient de l'attention que vous leur portez.

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  10. Je trouve votre illustration très déplacée et digne du FN. En quoi 2 femmes afghanes en burqa sont elles l'illustration du vote des étrangers? Vous en croisez souvent vous ???

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    1. Je n'en croise jamais, justement ! Je me fous de la gueule de ceux qui en ont peur.

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  11. Sympathique illustration de la gauche communautariste. Donner le droit de vote aux résidents étrangers c'est voir des Afghanes dans les bureaux de vote. D'où nécessité absolue de combattre ce droit de vote. C'est quoi la différence avec Rioufol ?

    Cela étant, avec une telle démonstration jésuitico-arithmétique, Mitterrand n'aurait jamais aboli la peine de mort et Jospin n'aurait jamais fait voter le PACS.

    « Grotesque, nul, antidémocratique, dangeureux et idiot » : j'aime surtout le "antidémocratique". A ce compte, j'espère qu'on va également supprimer l'impôt pour les résidents permanents étrangers, puisqu'il s'agit du premier acte du contrat démocratique. Pas de vote, pas d'impôt ; logique et républicain, non ?

    « Antidémocratique » Ouais. C'est juste dommage qu'en la matière la république française soit à la traîne des pays de l'UE. Le droit de vote des étrangers, ne serait-ce qu'à l'échelon local, nous permettrait de rejoindre les standards européens.

    Mais le plus gênant dans ton billet, c'est qu'en te camouflant derrières ces arguties tu n'oses pas affirmer les vraies raisons de ton opposition à ce droit de vote.

    Parce que si l'on file ton raisonnement utilitariste, comme la gauche est aujourd'hui au plus haut dans les majorités locales et nationales, elle ne pourra que décroître lors des scrutins intermédiaires à venir, et peut-être (certainement ?) perdre le majorité sénatoriale avant la fin de la législature. Il ne faudra alors pas s'étonner sur l'abstention majoritaire dans les quartiers populaires, ni sur l'accroissement relatif du score pénique, dès lors que l'on exclut de la participation politique une large part de la classe ouvrière. Enfin, toujours en jouant l'utilitarisme, c'est aussi une manière de rééquilibrer les inégalités du découpage électoral qui favorise les circonscriptions rurales au détriment des circonscriptions d'outre-périphéries, et donc d'obtenir une représentation politique un peu plus proche du pays réel (langage buissonnier oblige). Et il y a certainement moins de honte à s'engager pour cela qu'à combattre le droit de vote sous prétexte que cela ferait le jeu de la droite.

    C'est un vrai et noble débat, que l'on ne peut mener qu'en début de législature, notamment en prenant le sarkolepénisme à rebours sur ses tautologies favorites comme celle de la réciprocité des "droits et devoirs". Badinter lui-même a posé ce droit citoyen comme une nécessité politique.

    A défaut, cela me rappelle l'antienne entendue depuis 83-84 : "non, non, surtout pas de tête de liste basanée, ça fera progresser le FN" Résultat, le FN n'a cessé de progresser et le PS a eu l'air bien connard il y a cinq ans quand Sarkozy a propulsé Rachida Dati les potiches Yade et Amara aux premières loges.

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    1. Sombre crétin (désolé mais avec ce que tu me balances...). Où as tu vu que que je m'étais prononcé contre le droit de vote des immigrés ?

      Si la suppression de la peine de mort avait été au centre de la campagne de 81, Mitterrand n'aurait pas été élu.

      Or la droite met ça en premier plan volontairement pour faire perdre la gauche et pour que le droit de vote ne soit pas accordé.

      Je demande donc par ce billet à ce qu'on se méfie.

      Et des ânes comme toi, se croyant supérieurs aux autres tombent dans le panneau. Et vont faire perdre la gauche.

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    2. Je te remercie du "sombre crétin", un avis d'expert assurément et tu m'en vois gratifié. En revanche, si tu es pour le droit de vote des résidents étrangers, on peut dire que tu le camoufles bien dans ton billet. Tous les arguments que tu donnes sont pour justifier de ne pas accorder ce droit. Jusqu'à qualifier cela d'« antidémocratique », tu reconnaîtras que c'est quand même difficile d'y voir de ta part un soutien à ce droit.

      Quant à Mitterrand, il a annoncé sa volonté d'abolir la peine de mort le 16 mars 1981. Peut-être pas "au centre" de la campagne de l'époque, mais six semaines avant le 1er tour (26 avril), soit "au cœur" de l'affrontement. Et la droite ne s'était alors pas privé d'instrumentaliser cela.
      http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/I00004518/francois-mitterrand-je-suis-contre-la-peine-de-mort.fr.html

      A l'époque, le courage de Mitterrand fut aussi d'opposer sa conscience et sa volonté à tous ceux qui lui enjoignaient de ne rien dire pour ne pas "tomber dans le panneau" sécuritaire de la droite. C'est – entre autres – ainsi que l'on endosse le costume présidentiel et acquiert la stature morale en conséquence.

      On a compris la supériorité de ton raisonnement tactique, pas besoin de te paraphraser. Plutôt que tes épithètes, pourquoi ne veux-tu pas répondre aux arguments que je te propose dans mon premier commentaire ? (rattraper le retard de la France, représentativité politique, droits et devoirs des contribuables, etc.) Sans même parler d'une éthique démocratique fondamentale.

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