En salle

31 août 2012

Cumul des mandats et sandwich au poulet

Je ne crois pas avoir donné mon avis récemment sur le cumul des mandats (ou des mandales comme dirait mon valeureux confère) et je ne vois pas pourquoi je n’ouvrirais pas ma gueule sur un sujet qui m’intéresse aussi peu que la première bière de JJU. Le sujet n’intéresse d’ailleurs absolument pas les Français mais il faisait du bruit à la Rochelle.

Que dire d’un sujet dont on se fout ?

Du remplissage. Tiens ! Je vais vous donner la recette du sandwich au poulet avec un heureux conseil : faites cuire les blancs de poulet à la vapeur mais en prenant soin de remplacer l’eau par de la bière ambrée. Je ne plaisante pas. Vous ferez cuire les œufs normalement. Je ne vais pas expliquer la recette des œufs durs. La salade sera bien fraîche, du cœur de laitue, taillée en chiffonnade. Vous ferez griller le lard sans matière grasse de même que les tranches de laitue. Pour le reste, procéder comme un sandwich ordinaire en ne lésinant pas sur la mayonnaise mélangée à de la moutarde, appliquée dès la première tartine. Vous pourrez les accompagnes de pommes allumettes et surtout d’une bonne bière, si possible de printemps mais ne soyons pas trop exigeants. Les amateurs pourront ajouter des tomates, mais sans moi.

Le non cumul des mandats est un des engagements de François Hollande. Il sera respecté mais devra passer au  travers de la Commission Jospin qui aura surement des trucs à dire mais je ne vais pas anticiper n’ayant, moi-même, rigoureusement rien à avancer sur le sujet.

Prenez bien soin à utiliser de la bière de mars ambrée pour la cuisson du poulet. Sauf si on n’est pas en mars. Les tranches de lard doivent être très fines et le pain de mie sera aux céréales. Ca fait plus branché. Vous pourrez couper les sandwichs en petit triangle que vous maintiendrez en y piquant des cure-dents.

Je rappelle que la bière de mars est à moitié une supercherie commerciale qui aurait du disparaître avec les progrès de l’agriculture et des procédés de conservation. Au moyen-âge, la bière ne pouvait qu’être brassée qu’en hiver pour le froid empêche d’affreux microbes d’intervenir. Arrivé en mars, il fallait commencer à vider les premiers fûts de la saison pour pouvoir y foutre la bière issue des céréales qui restaient encore vivantes. Enfin, je résume. Du coup, les brasseurs ont inventé un système pour vendre plus cher de la bière dont ils devaient se débarrasser. Ils sont malins, hein ! On finit toujours par se faire baiser dans les bistros. D’autant qu’ils cuisent assez rarement leurs blancs de poulets dans la vapeur de bière ambrée.

Je tiens à rappeler à mes collègues blogueurs, amateurs ou non de bière, qu’ils peuvent arrêter de dire qu’ils sont pour le non cumul des mandats. Il est beaucoup plus simple de dire qu’ils sont contre le cumul.

Ce « non cumul » a été voté par les militants socialistes, ce que je ne suis pas sauf pour faire joli dans mon blog, au sein de différentes règles visant à moderniser les pratiques de leur parti, comme les primaires et un tas de trucs dont je me fous comme de la marque des cure-dents utilisés pour maintenir mes mini-sandwichs au poulet. Cette rénovation a permis au Parti Socialiste de gagner l’élection Présidentielle puis les élections législatives.

Afin de marque cette rénovation de la vie politique, toutes les décisions prises par les militants doivent être respectées ne serait-ce que pour montrer qu’on croit à cette rénovation et que la démocratie n’est pas de la merde.

Le refus de certains sénateurs de se plier à la règle – même si je comprends très bien les raisons – est grotesque puisque le cumul devrait être interdit par la loi, qui sera applicable à partir des prochaines échéances électorales.

Je ne vais pas faire un plaidoyer de huit pages pour le sandwich au poulet (n’oubliez pas de bien mélanger la mayonnaise et la moutarde) ou contre le cumul des mandats, le temps nécessaire pour travailler chaque fonction électorale, la destruction des bastions politiques, le cumul des rémunérations, …

Je ne sais pas à quoi travaille la commission Jospin. La loi doit être facile à faire. Je propose : « Article 1. Même pour ceux qui sont amateurs de sandwichs au poulet à la bière de printemps, il est interdit d’exercer conjointement plusieurs des mandats suivants : Président de la République, Ministre, Député, Sénateur, Patron d’un exécutif local, adjoint (ou vice Président) d’un patron d’un exécutif local. Article 2. Après chaque élection, les braves gens concernés ont jusqu’à l’ouverture de la session parlementaire suivante pour se mettre en conformité. »

Je ne sais pas ce que boivent les membres de la Commission Jospin avec leurs sandwichs à la bière de printemps mais ils discutent probablement beaucoup à chercher la petite bête. J’espère que ce n’est pas celle qui nous fera avaler des couleuvres, pour une fois qu’on tient une promesse pas trop compliquée à tenir.

Certains comparent le Beaujolais nouveau et la bière de mars. Ca n’a rien à voir. Les évolutions de l’agriculture et des processus de réfrigération font que la bière de mars ne sert à rien et peut-être produite en permanence. Les céréales sont beaucoup plus dociles que le raisin.

D’ailleurs, les députés sont également beaucoup plus dociles que les sénateurs. Surtout Monsieur Durine. Rebsamen de son prénom. Ce gars-là était un des potes de François Hollande. Il pourrait au moins respecter le choix des militants qui ont permis au Batave en question de se faire élire Président de la République.

Je comprends la peine de Monsieur Rebsamen. Déjà que la loi interdit aux élus locaux de recevoir plus de 9857€49 mais en perdant une de ses fonctions, s’il restait uniquement sénateur, par exemple, il serait limité à 7100 euros sans compter 6400 d’indemnités de représentation, le pauvre.

Il n’empêche que si cela limite les possibilités d’acheter du caviar, il peut encore se payer quelques sandwichs.

Au fait, vous voulez que je vous communique la recette du sandwich au poulet à la vapeur de bière de printemps ?

Je comprends aussi les différents arguments qui sont émis. Tiens ! Ce matin, ma radio me disait personnellement que le Sénat est censé représenter les territoires et qu’il était tout à fait naturel que les Sénateurs soient élus locaux.

J’admets.

J’admets aussi qu’en démocratie et quand on est élu avec le soutien de militants, on respecte les décisions de ces militants.

Ce n’est pas négociable, contrairement à la marque de la moutarde utilisée pour les sandwichs au poulet à la vapeur de bière de printemps.

Les vacances sont terminées. Ce blog peut enfin reprendre le sérieux qui le caractérise. 

28 commentaires:

  1. moi je serais militant, aux prochaines élections locales j'irai aux réunion de distribution d'affiche manger les sandwiches et boire les bières mais je collerai rien du tout ensuite, pour bien appliquer le non-cumul :)

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    1. Tu serais plutôt pour le cumul de la sieste, toi !

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  2. Excellent billet. Un regret cependant : vous ne dites pas quel type de pain permettrait de faire avancer le débat sur le non cumul des sénateurs cuits à la vapeur de bière de printemps.

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  3. OK, j'essaie pour les blancs de poulet, de les faire mariner dans la bière, puis griller et dégraisser avec la bière ...
    Le cumul des mandats ? Y'aurait le feu au lac ?
    Si ça s'est bien passé la décumulation pendant le mois d'août ?
    Je pense pareil que toi : dès qu'ils sont rentrés, on met Jospin et Rosy et leur commission, sous surveillance : une alerte mensuelle, ça va ?
    Bz

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  4. mille métiers, mille misère: c'est pourtant pour leur bien!
    Je fais un très bon poulet rôti aux herbes, aussi si tu veux changer:-)

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  5. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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    1. C'est drôle, ce Léon (Gaston), m'a conseillé la même chose que toi toute à l'heure:
      ouvrir un blog.
      Tu ne serais pas Gaston-Léon par hasard Nicolas?
      Ce seraient tes pseudos de guerrier du web, en quelque sorte. Dire des trucs, sans jamais être démasqué.
      Je ne pense pas que c'est toi, mais il y avait une concordance dans les propos qui m'a fait tiquer.

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    2. Me confonds pas avec ce trou du cul.

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    3. je vois que les vacances t'ont apporté plein de chouettes commentateurs :)

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    4. Tu parles de l'autre connard ?

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    5. Oui, alors ce n'est pas toi.
      Vu comment tu le traites.
      Je m'en doutais que t'aurais pas fait un truc pareil,
      mais il fallait que je lève le doute.
      Les coïncidences...

      Bon week!

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  6. Bon je viens d'écouter le résumé du discours du Président Hollande, c'est vrai qu'il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. On reste sur notre faim.

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    1. Vas manger ailleurs ça nous fera des vacances.

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  7. La politique emmerde une énorme majorité de français et se dire qu'on va la moraliser ne va malheureusement pas changer grand chose. Le degré moyen d'empathie d'un citoyen français lambda pour ce qu'il adviendra de son voisin est proche de celui d'un dictateur pour un journaliste d'opposition. Il n'y a qu'à observer autour de soi la crise du bénévolat dans le monde associatif et les gentilles rafales de kalachnikov qui pleuvent dans les quartiers (attention, je pense qu'il n'y aucun rapport entre les deux, à moins que mémé Germaine n'ait été excédée par la piètre qualité de la tarte au citron meringué de tata Simone lors de la dernière réunion de l'association tricot et patchwork du quartier Boulevard Casanova à Marseille).
    Penser qu'un coup de baguette magique électoral, à la proportionnelle ou pas, avec des cumuls ou pas, des mandats limités ou pas, puisse changer la nature humaine teintée au vitriol de ce début de XXIème siècle, est un leurre. Je sais, c'est plutôt pessimiste mais je viens de relire du DESPROGES.
    En ma qualité d'observateur, à peu près vigilant (ça dépend du nombre de bières au compteur), je déplore surtout la couardise de nos régimes successifs qui sont incapables de prendre des décisions sans avoir le doigt en l'air pour prendre le sens du vent avec leurs sempiternels instituts de sondage avec lesquels la collusion est un secret de polichinelle.
    Disons-nous définitivement que les personnes les plus aptes à nous gouverner ne sont pas celles qui recherchent à se faire élire, et, quelquefois, j'en viendrais même à envier les athéniens qui pratiquaient le tirage au sort pour la plupart des mandats qui organisaient la vie de la cité.

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