En salle

12 septembre 2013

La révolution attendra ?

N’ayant pas le temps de faire un billet, je vous conseille la lecture de celui d’Elie Arié qui est parfaitement déprimant mais décrit probablement très bien l’état du monde. Je vais le résumer au cas où vous voudriez déprimer rapidement. Dans la plupart des pays démocratiques du monde, les élections ont permis la victoire d’une droite libérale. La France fait exception mais François Hollande ne pourrait que difficilement être qualifié de dangereux communiste et, d’un point de vue sociétal, et je m’en réjouis, il me semble parfaitement libéral. De fait, toutes les démocraties du monde ou presque sont de tendance « droite libérale ». Quant aux autres pays, dont le plus peuplé, la Chine, ils ne sont pas vraiment des démocraties et sont souvent dirigés par des religieux – disons-le : des musulmans – qui n’inspirent pas réellement confiance.

Aussi, le monde parfait dont nous pourrions rêver (une démocratie avec plein de libertés mais aussi un vrai partage des richesses permettant une certaine justice sociale) est bien loin de nous.

J’ajouterais volontiers des particularités bien françaises :
-         une droite qui n’est pas libérale. On a vu la radicalisation d’une grande partie à propos du mariage pour tous. De fait, si ces gens arrivaient au pouvoir, nous serions plus proches d’une dictature presque religieuse que d’un quelconque paradis,
-         une gauche de gauche qui est inaudible, mais ce n’est pas une particularité française et je ne sais pas pourquoi je vous ponds un deuxième alinéa.

Je vais donc insister sur le premier : même Jean-Louis Borloo qui aurait pu symboliser un libéralisme à la Française, puisque les vrais libéraux n’ont plus que les centristes pour pleurer, de nos jours,… en confirmant les propos de François Fillon à propos du vote FN semble opter pour cette droite dure qui ne ressemble strictement à rien.

Elie ajoute deux arguments.

Le premier : l’inégalité croissante entre les revenus du travail et ceux du capital provoquent un entassement du capital ce qui fait que les puissances financières ont de plus en plus de facilités à diriger le monde (ajout personnel) et devient totalement incontrôlable. La mondialisation et tout ça rend impossible tout contrôle. Il faudrait un gouvernement économique mondial qui instaure un impôt sur le revenu progressif à l’échelle de la planète mais on n’est pas près de le voir.

Le deuxième : le peuple est de plus en plus passif…

La gauche n’a pas perdu une bataille. Elle a perdu la guerre. C’est en gros sa conclusion. C’est ballot. J’espère que vous ne vous êtes pas suicidé.

La gauche doit se remettre en ordre de marche. Par exemple, je voyais, hier, les écolos qui gueulaient parce qu’il n’y avait pas d’ajustement de la fiscalité entre l’essence et le gazole. Putain de bordel ai-je envie de leur répondre : vous croyez vraiment qu’on n’a que ça à foutre ?

Quant à nos braves révolutionnaires qui voudraient agir seuls, je leur conseille de réviser leurs positions. On ne bougera qu’à l’échelle de la planète. Et en attendant, de l’Europe… Sinon, on risque fort d'être obligés d'utiliser des silex pour démarrer nos PC pour raconter des conneries sur le web.

27 commentaires:

  1. On peut laisser aux écolos qu'ils proposent aussi des trucs pas trop débiles :
    http://www.pcinpact.com/news/82305-l-obsolescence-logicielle-volontaire-bientot-infraction-specifique.htm

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    1. Oui. Mais en l'occurrence ce n'est pas de l'écologie mais de la protection du consommateur. Mais ce n'est pas de gauche de faire une loi pour un truc comme ça. Ce qui serait de gauche, c'est de donner à l'Etat les moyens de faire des contrôles. C'est donc une loi libérale comme beaucoup de celles de protection des consommateurs. Ça permet d'étouffer l'affaire. De se couvrir. C'est une très mauvaise idée des écolos.

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  2. Je suis optimiste, je pense que notre système politique corrompu, qui profite aux Mr Sylvestre de ce monde, va perdre de son emprise au fur et à mesure que le citoyen 2.0 s'y intéresse et apprend à se débrouiller sans lui. On en sait de plus en plus sur le budget des collectivités, le patrimoine de nos représentants, les copinages et les affaires, merci internet. Comme ironisent les bloggeurs libéraux, quand la Belgique n'avait pas de gouvernement, elle n'est pas pour autant tombée dans le chaos. Et Detroit montre comment les habitants se réorganisent à l'échelle locale, et des solutions de crowdfunding se développent (http://www.economist.com/node/21586222). Sinon ca fait plaisir quand "libéral" n'est plus une insulte et quand tu rappelles que la gauche défend souvent un libéralisme sociétal :) D'accord avec la vanne sur les centristes!

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  3. Yves-André Peremer12 septembre, 2013 16:24

    "une gauche de gauche qui est inaudible"

    Quand on pense qu'il suffirait qu'on vote pour elle pour qu'elle ait davantage de voix...

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  4. Je ne comprends pas pourquoi il ne faudrait pas déprimer quand la situation est déprimante!

    Par ailleurs, je ne pense pas que la gauche puisse se définir par des réformes de type "sociétal", qui ont souvent été le fait de la droite, en France (l'IVG, la contraception, la majorité à 18 ans, le divorce par consentement mutuel, c'est Giscard) comme ailleurs (à New-York, le mariage homosexuel, c'est le républicain Bloomberg).

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    1. C'est surtout la gauche qui a du mal avec libéralisme. Et les types de droite qualifieraient ils Giscard de droite ?

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  5. nos révolutionnaires d'extrême-gauche le sont surtout verbalement

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    1. Oui. Voir le commentaire ci-dessous. Je vais expliquer.

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  6. Et qu'entendez-vous donc par "La gauche doit se remettre en ordre de marche" ?
    Se mettre tous en bon ordre derrière Hollande ? Alors même qu'il écoute visiblement plus Gattaz et le Medef , qui ne rêvent que d'augmenter encore "l’inégalité croissante entre les revenus du travail et ceux du capital", qu'il n'écoute ceux de ses propres troupes ?
    Et pour dire cela je m'appuie sur ce qu'en ont écrit les socialistes qui se sont mobiliser contre la réforme des retraites .... (si vous le souhaitez je vous trouverais le lien)
    Cet ordre de marche-là semble pourtant nous mener droit dans le mur ! Et certainement pas vers le type de société que vous dites appeler de vos voeux.

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    1. L'ordre de marche est de gagner des élections. Jamais la gauche en France n'a été au pouvoir plus de cinq ans. Il faut donc mener une politique réaliste qui nous permette d'occuper durablement le pouvoir. Hollande est en début de mandat. Il fait ce qu'il veut (et il avait dit dans son programme qu'il fallait d'abord rétablir les comptes avant de redistribuer). Il verra en 2015 et 2016 ce qu'il faut pour être réélu.

      On dira ce qu'on voudra mais c'est à cause de la gauche (toutes tendances confondues) qu'elle a perdu en étant incapable de se retrouver au second tour. La gauche a perdu en 2007 à cause de la gauche de la gauche qui n'a pas réussi à convaincre ses électeurs (la candidate du PS a fait un score exceptionnel au premier tour par rapport aux scores de Jospin).

      Tu peux évidemment retourner le problème dans tous les sens mais les faits sont là : les thèmes de gauche ne sont plus majoritaires pour différentes raisons dont le fait que la gauche de la gauche ne soit pas crédible dans une économie mondialisée.

      Et tu devrais te demander pourquoi Marine LP gagne des points en préconisant la sortie de l'euro alors que la gauche de la gauche en perd avec le même thème.

      Quand la gauche n'est plus internationaliste, elle perd. C'est simple. Pour ne prendre qu'un exemple. Parce que les gens ne sont pas cons au point de croire que ses idées seraient néfastes. Les gens de gauche.

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    2. Franchement je ne sais pas. Dans mon entourage, il y a peu de gens qui iraient voter FN ; mais par contre ils sont nombreux à basculer vers l'abstentionnisme ; et ça a commencé avec Jospin, et la sensation que la gauche au pouvoir NE FAIT PAS une politique de gauche. ça a ensuite empiré avec le referendum de 2005 (genre "de toutes façons ils font ce qu'ils veulent et ne tiennent pas compte des avis des votes") et le pompon ça a été le mouvement contre les retraites (plus de 2 millions de personnes dans les rues et ils n'en tiennent pas compte) ..... On est dans un mouvement du genre "de toutes façons, ça ne sert à rien".!
      Une gauche au pouvoir (au gvt, dans les régions, au parlement ...!!) et qui n'en profite pas pour faire une vraie politique de gauche (à mon sens les seules choses qu'ils font à gauche ... ça ira plus vite que de citer toutes les mesures qui sont a contrario... c'est le texte de Hamon sur l'ESS et la réforme Taubira ) et bien ça ne fait qu'amplifier le phénomène !
      Je le vis comme une trahison, mais autour de moi c'est pire ! Les gens s'en désintéressent totalement !
      Je ne vois pas bien l'intérêt de mettre la priorité sur le fait qu'ils se maintiennent au pouvoir, si c'est pour avoir ce résultat ....

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    3. Si tu préfères la droite au pouvoir.

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  7. Je ne suis pas du tout d'accord avec le thème et les arguments de l'auteur que tu cites. Une révolution n'est pas forcément ce ramdam badaboum boum boum ... On n'est pas en russie en 1905 et en 1917, sortant de la féodalité, on n'est ps non plus en France en 1789 ni en 1945 ! ...
    Le changement, c'est vraiment maintenant ... et c'est un mouvement de fond, une approche incroyablement plus humaine dans les services sociaux, une " vision " et non plus une approche froidement comptable dans les Ministères les plus importants, une "respiration" dans les collectivités locales qui, je le rappelle, avaient été mises en très grande difficulté avec la suppression de la taxe professionnelle incomplètement remplacée ... je pourrais multiplier les exemples.
    Dans le domaine de l'aménagement : ex. à Paris, tu prends le tram sur les boulevards des maréchaux autrefois saturés de véhicules. Tu as un tram toutes les 4mn dans les 2 sens, tu évites deux ou trois correspondances à longs couloirs de métro et tu économises ta bagnole, ton essence et ton temps. Pourtant dieu sait s'il a fait couler une encre âcre saturée de critiques toutes plus sottes les unes que les autres !Je vois dans le tram des gens contents.
    Dans les services sociaux, je vois de la fraternité à l'oeuvre et une éducation au respect de l'autre et à la tolérance, à l'acceptation des défauts de l'autre - cette paille qu'on voit en ignorant sa propre poutre - Je trouve hallucinante la vision de l'auteur que tu cites.
    Le changement, ce n'est pas la lithanie paranoïaque à la Méluche ou à la François Delapierre !
    Marx, la lutte des classes, l'affrontement manichéen entre les damnés de la terre et les autres, c'était hier ... de belles idées ont été portées, des crimes aussi, au nom du socialisme : et c'est très bien que ce soit du passé.
    Pour ma part, j'ai confiance et le changement, je le ressens, au travers des publics, comme au travers des fonctionnaires qui mettent tout ça en oeuvre.Un vrai chantier, enthousiasmant.
    Bz

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    1. Tu as raison. Le changement on le fait ou on tente de le faire. Mais il ne se fera plus par la révolution, il se fera pas par pas. Mais d'une manière générale, on est mal barrés. On est enfermés dans une espèce de libéralisme économique crétin qui ne défend même pas les idées purement libérales (la liberté d'entreprendre et tout ça, ce pourquoi je me bats) mais un libéralisme orienté vers les avantages de ceux qui ont du pognon.

      Le problème est que tout ça se fait à l'échelle mondiale, avec l'entassement du capital d'un côté et le développent de l'extrême droite (Ben oui, des dictatures religieuses) de l'autre.

      Il faut retrouver une politique qui puisse faire bouger le monde (imposition progressives des revenus y compris celui des successions, en plus du capital) et on est mal barrés.

      La France s'améliore quand la gauche est au pouvoir (je ne suis pas angéliques, un type de droite prétendra le contraire) mais bascule à droite la fois suivante.

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    2. La droite -une certaine droite, en tous cas- serait parfaitement capable d'instaurer le tramway, de sensibiliser à l'attention qu'il faut porter à l'autre, etc. : ce n'est pas par ça que la gauche se définira.

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    3. Comment définir la gauche ?

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  8. Tu n'as pas tort. Mais nous pourrions être un pays qui mûri ! Il y a une telle différence entre la gauche des années 80 et nous aujourd'hui, 35 ans plus tard ! C'est une génération ! Pourquoi nous juger aujourd'hui à l'aune de critères qui ne sont plus ceux d'aujourd'hui.
    Moi, les gens me "scotchent" chaque jour. J'entends, les gens sur la brèche : les entreprises qui décrochent des marchés et se "pètent les joints" pour être à la hauteur : il y a beaucoup de moyennes entreprises, pas des "trusts"; les administrés beaucoup plus mûrs qu'attendu pour une part croissante d'entre eux, même des gens démunis.
    On est loin des élucubrations négatives de certains, que je vois, mais je me trompe peut-être, dans leur majorité, comme des intellos fragilisés par leur confort, leurs difficultés à remettre en question les certitudes qu'ils se sont forgées ...

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    1. Je crois qu'en politique tous les intellos sont largués et c'est dommage. Je n'ai pas l'a culture nécessaire pour affirmer des conneries du genre : il n'y à plus d'intellos, c'était mieux avant.

      Dans la politique, il faut des intellos, des économistes et des électoralistes (et tous spécialistes selon les affinités des gens). Je crois qu'avec l'évolution de la société, plus personne ne peut répondre aux différents critères. On peut étudier les différents présidents récents mais on s'en fout : ils ne sont plus guidés par des intellos.

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  9. imposition du capital?
    il faut vraiment y croire quand un reportage (à la 5 mardi dernier)sur la fraude fiscale nous apprend qu'elle se monte à 30 000 milliards de dollars (soit le 1/10 de toute la richesse mondiale!!!)

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  10. Mais la droite n'a pas fait le tram, elle l'a combattu puis critiqué !
    Mais la gauche a laissé la pauvreté prospérer, a culpabilisé les pauvres, a menacé de supprimer le RSA ... a modifié le code de la Construction et de l'Habitation dans le sens contraire de ce qui avait été promis aux Don Quichotte ... et le dernier décret Bouttin sorti en mars 2012 ...
    Non, la droite sait se gargariser de mots, mais elle n'a pas été capable et ne le serait pas demain, de faire ce que nous faisons aujourd'hui, pour la dignité des gens et pour la cohésion sociale, sans laquelle il ne peut y avoir d'assainissement budgétaire, vu le coût social à moyen et long terme, de la pauvreté quand on la laisse prospérer avec toutes ses conséquences.

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    1. Le RSA est une connerie typiquement de droite mais porté par des andouilles de gauche. Mélanger l'aide pour ce qui n'ont pas de pognon avec le fait d'avoir du boulot est con.

      Le tram de Bordeaux a été fait par la droite... Il n'est pas critiqué.

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    2. @ ladyapolline

      Vous ne vous en rendez pas compte, mais votre discours illustre mon propos.

      La gauche, c'était la lutte contre les inégalités de revenus, la redistribution par l' Etat des richesses produites, la régulation du marché par des lois, , et la sortie de certains secteurs de l'économie du mécanisme du marché (santé,éducation, etc.)

      Vos exemples illustrent à quel point tous ces objectifs vous sont étrangers (et à quel point le libéralisme économique a gagné, idéologiquement, la partie); ce que vous appelez "gauche", c'est tout simplement un certain humanisme dans les relations entre individus et dans le fonctionnement de la cité, ce que la droite est parfaitement capable de faire, surtout là où il existe des associations de consommateurs puissantes - associations qui font aussi partie du libéralisme économique évolué; pour vous, "la gauche", ce n'est que le modèle libéral empreint d'humanisme.

      Peut-être faut-il savoir de quoi on parle:

      http://www.marianne.net/elie-pense/m/Et-si-on-se-mettait-d-accord-sur-le-vocabulaire-politique_a13.html

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  11. Je pense que la gauche, si elle perd en 2018, sera grandement confuse ensuite dans son identité. Et qu'elle est moins armée idéologiquement qu'elle ne le fut. La faute à un fonctionnement qui met moins le fond en avant que la forme.

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  12. Tout à fait d'accord avec ton billet.

    Ps. On est mal barré

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