En salle

30 novembre 2013

Prostitution : la plume au président

La pénalisation de la prostitution a été votée à l'Assemblée Nationale (ce qui ne veut pas dire qu'elle passera, vu le nombre de députés présents dans l'hémicycle). Je ne vais pas en rajouter des tonnes vu que j'ai déjà fait un billet hier mais à la lecture des commentaires (de mon billet, dans Twitter ou ailleurs), je crois que je vais envoyer une bafouille à François Hollande, directement. Il me semble que c'est la deuxième fois. La première, ça n'avait pas marché mais je suis parfois persévérant. Ou idiot.

Monsieur Le Président,
Mon cher François,
Pépère,

Le texte de loi comporte de très bons volets mais la pénalisation de la prostitution est une erreur grave. Je suppose que tu reçois des tonnes de courrier, des pétitions,... et que tu connais les arguments de chacun. Je vais les résumer : les policiers n'auront plus les moyens de faire leur travail de lutte contre le proxénétisme et la précarité des filles qui devront se cacher de plus en plus pour protéger leurs clients va augmenter.

Tu m'excuseras pour le tutoiement, mais, après tout, on a fait campagne ensemble...

J'ai deux messages à te faire passer.

Le premier : tes ministres sont très mal conseillés. Je sais ce que c'est. J'ai moi-même été consultant pendant vingt ans et j'ai toujours fait des rapports qui arrangeaient mes clients. En 2008, un de ces clients m'a embauché. Il a été très surpris de voir que je commençais à le contredire...

Tu sais, on se connaît à peu près tous, on s'est croisés dans les blogs, les équipes de campagne, les partouzes du Parti Socialiste, les listes de diffusion,... Ces braves gens se retrouvent maintenant dans des cabinets ministériels parce qu'il fallait bien recruter du monde pour faire l'immense travail mais leur problème est la sincérité. Ils se disent : « La prostitution c'est mal, des cons exploitent le corps des femmes, il faut mettre fin à ça ! ». Un jour, une députée a dit : « tiens, je vais faire une proposition de loi pour abolir la prostitution. » Tu penses bien que ces mecs ont applaudi et dit « oh oui, oh oui, voilà une idée qu'elle est bonne, hé t'as vu, Najat, il faut qu'on soutienne ça parce que la prostitution c'est mal. »

J'ai bien dit « ces mecs ». Je n'ai pas le temps de faire une étude mais je suis prêt à parier que parmi les militants socialistes, il y a plus d'hommes que de femmes à soutenir ce texte (il me semble que les femmes connaissent mieux les conditions de vie des femmes que les hommes...). Comme il y a beaucoup d'hommes dans les cabinets... Sinon, je me permets d'appeler Najat par son prénom, je t'appelle bien pépère.

Je les connais tellement bien qu'il m'arrive de discuter avec eux. Discuter, c'est un bien grand mot. Ils devraient faire un stage chez les Francs Maçons pour apprendre à écouter. Ils balaient tous les arguments sans même essayer d'y réfléchir. Le pragmatisme n'est pas leur idéal. La social-démocratie est bien loin d'eux... L'idéologie prime.

Tes ministres, dont Najat, sont débordés et comme ils sont mal conseillés, ils ont une très mauvaise idée du terrain.

Ne me dis pas que tu n'as pas ce sentiment, parfois, dans ton bureau à l'Elysée ?

Le deuxième message...

Tu vois, j'ai voté pour toi parce que je croyais en ta politique. Je t'ai soutenu dès la primaire. Je croyais au changement (je dois reconnaître que le mot « maintenant » me faisait un peu rigoler mais ne lis pas au copain). J'approuve globalement la politique que tu mènes et les changements que tu imprimes à la société. Bien sûr ! Je n'approuve pas tout, hein ! Augmenter le nombre d'années de cotisations pour la retraite ne me paraît pas très fin quand on a tant de chômage et tant de progrès techniques qui nous permettent de bosser moins. Il n'empêche que j'approuve des trucs qui sont honnis par certains camarades de gauche qui pensent plus à défendre les salariés des grandes sociétés que les 55 millions de Français qui ne le sont pas...

Il n'empêche que quand je vois que l'on s'apprête à donner comme mission aux policiers et aux gendarmes d'arrêter des pauvres types qui vont se faire sucer, j'ai l'impression de me retrouver au temps où la France avait Raymond Marcellin comme ministre de l'intérieur. Je croyais que la gauche devait représenter le progrès et on se met à faire des lois guidées par la pudibonderie de certains, des lois de principe, pour se donner bonne conscience, même si elles ne pourront pas être appliquées...

Je croyais que la gauche devait provoquer d'important changements dans la société, pour la faire se tourner vers le futur.

La France d'après François Hollande aurait pu être la France où les homosexuels auront eu le droit de se marier, la France où une gestion efficace aura permis une meilleure redistribution, où la fiscalité aura connu un tournant, où l'industrie aura démarré, où la transition énergétique aura été mise en place, où l'égalité entre les hommes et les femmes aura fait un bond. Et tout ça.

La France d'après François Hollande risque de devenir la France où la police mettra des amendes aux andouilles qui vont se faire éponger, le tout pour faire plaisir à quelques militants qui s'imaginent défendre la cause féminine tout en ne faisant que monter celle du sida et des violences faites aux femmes.

Le changement, c'est maintenant ?

Heu...

Il est encore temps de remuer les députés...

Bien à toi,
Friendly,

Ton Nicolas

29 novembre 2013

La véritable histoire de l'hermine à bonnet des benêts


Vous avez probablement déjà vu ce logo, sur un site web, un blog, un avatar Facebook ou Twitter. L'hermine, le "symbole" de la Bretagne. Le drapeau breton coiffé d'un bonnet rouge. 

Figurez-vous que je suis au bistro. Je sais, ce n'est pas une information. Je suis au bistro mais en Bretagne. Ceci est peut-être une information. Au comptoir. Ce n'est pas une information. En train de boire une bière. C'est un scoop, non ?

Un type que je connais depuis 20 ou 30 ans se met à côté de moi. Je le salue et me rappelle qu'on est depuis peu potes dans Facebook. Je lui donc : ah mais tu es vachement actif sur Facebook ! Il me répond : oui, ça marche très bien mon truc. Moi : quel truc ? Lui : tu as du voir, l'hermine à bonnet ! Moi : ???

Il m'explique : le drapeau breton avec un bonnet rouge, j'ai créé ça comme ça avant de réfléchir, sur le coup de la colère ou un peu énervé. Le buzz a été immédiat ! Il a été repris par des sites web, des pages Facebook avec des milliers de visiteurs. 

Du coup, me dit-il, j'ai lancé la production de stickers et les tee shirts seront bientôt disponibles. Ça va me faire un bel argent de poche. 

Elle est belle la lutte contre l'écotaxe, non ?

28 novembre 2013

Le Point dans la gueule

c
Comparer Buisson et Chevènement est évidemment complètement crétin. Il n'empêche qu'en gazouillant dans Twitter, je suis tombé sur cette une du Point que j'avais aperçue dans un commerce en faisant mes courses, ce soir.

Prendre Chevènement pour un néo je ne sais quoi est évidemment débile compte tenu de l'âge de pépére et traiter de cons les imbéciles n'est rendre service à personne même si cet honorable magazine prétendra qu'il ne traite personne de con.

Du coup, j'ai du mal à me faire un avis sur cette une du Point. Il faudrait que j'achète ce magazine people pour me faire une idée en lisant l'article mais je n'ai pas envie. D'ailleurs, le contenu des articles de tous les magazines n'a JAMAIS aucun rapport avec la une.

Je crois effectivement à cette vague de "nouveaux conservateurs à la française" et au "triomphe de l'idéologie du replu" mais je me demande comment convaincre le grand public qu'ils nous prennent pour des cons. Ou des néocons. 

Elle s'inverse, cette courbe ?

Le nombre de chômeurs a baissé de 30000 lascars, le mois dernier. Ca s’arrose. On va dire que François Hollande est en train de réussir son pari ce qui est assez drôle, à la réflexion (et réjouissant bien entendu).

Je ne suis pas chômeur : j’ai passé ma journée à travailler et je n’ai pas suivi la polémique de ce matin suite aux propos de François Hollande et un démenti de l’Elysée. Il va être temps qu’ils prennent des vacances et que la DARES fournisse ces chiffres aux ministères et à la présidence 24 heures avant de les rendre publics…

Moi qui passe mon temps dans l’actualité, c’est étrange d’être informé par une dépêche du Figaro. Pourquoi ont-ils ajouté « ponctuel » dans le titre ? Pour souligner que François Hollande pourrait perdre son pari. Je vais leur donner une leçon de français : à partir du moment où la période est précisée, ce n’est pas la peine de dire « ponctuel ». C’est un pléonasme.

Je les remercie néanmoins de souligner que le chômage est en baisse depuis trois mois (après le cafouillage lié au « bug SFR ») tout en précisant que l’augmentation de la hausse précédente baisse au point de devenir négative.

Ca nous éclaire.

Ajoutons que la baisse du chômage des jeunes se poursuit. Le nombre d’emplois d’avenir dépasse 85000. Le contrat de génération monte en puissance aussi vite que moi en blogage gouvernemental. L’opération « 30 000 formations prioritaires pour 30 000 emplois vacants » a dépassé ses objectifs autant que moi mes horaires de travail.

D'ailleurs je suis en week-end depuis 21 minutes. Travaillez bien en mon absence.

27 novembre 2013

Tontons flingués au second degré


Comme toujours, chacun pensera ce qu'il veut de la une de Charlie Hebdo. Je l'ai découverte grace à une publication Facebook du chef de l'UMP locale, au Kremlin-Bicêtre. Visiblement, il n'avait pas lu la ligne en haut. C'est rigolo. 

Les 21 millions et je dégueule

C'est un scandale. Le type qui part en retraite dorée de chez Peugeolt aurait touché 21 millions s'il n'y avait pas renoncé. Du coup, on s'indigne. C'est une connerie : la gauche de gouvernement a tort de s'indigner, ça profite à tout le monde (au FN, à l'UMP et tout ça) sauf à elle. Vu des blogs, le constat est simple. C'est mal. La vrauche a actionné les ventilateurs. 

En plus le lascar en question a renoncé à ce machin (à ma connaissance sans prétexte fallacieux : c'est le bordel, il abandonne). Très joli coup, en général, pour refuser de traiter le sujet. Il avait un contrat avec une boîte, celle ci lui verse du pognon, il faut les taxer mais ça n'est pas notre problème. Des cons filent une prime à une andouille qui les approche de la faillite...

L'indignation, c'est bien. Le libéralisme c'est mal. Mais on fait quoi ? C'est bien, l'indignation, mais on fait quoi ? Même Sarko avait promis d'interdire les parachutes dorés...

Notre économie, nos entreprises,... ont vachement gagné. Elles sont vachement plus compétitives.

Voirin a refusé les 21 millions ? Il faudrait faire une loi qui obligé les patrons à accepter les parachutes dorés. Et les contrats de travail. 

Il faut que j'arrête de faire des billets de blog uniquement parce que je "tiens" un titre. 

Un nouveau parti pour mieux diviser la gauche

Pierre Larroutourou crée un nouveau parti politique. Je voulais me foutre de sa gueule, pour le fun, mais c'est l'homme des 32 heures. Défendant la diminution du temps de travail (c'était la motivation de la création de ce blog, une autre époque), j'ai renoncé. 

J'ai donc lu son interview et je suis tombé sur ceci : "Nous irons aux européennes de mai 2014 avec des citoyens qui s’engagent pour la première fois et avec des militants et des élus venus du Front de gauche, du PS, d’EELV, du MoDem, des patrons de PME et des précaires comme Isabelle Maurer, la chômeuse de Mulhouse qui a montré à Jean-François Copé ce qu’est la pauvreté !"

Cette chômeuse peut poursuivre son heure de gloire. Mais pourrait-on faire de la politique sérieusement ? 

Pierre, camarade, ne te mélenchonise pas... Et ce n'est pas utile de diviser encore plus la gauche. 


http://m.leparisien.fr/politique/larrouturou-l-homme-des-32-heures-cree-son-parti-27-11-2013-3355115.php



Du vent derrière le voile ?

C’est la nouvelle de la matinée : la cour d’appel de Paris a confirmé le licenciement de la salariée « voilée » de la crèche Baby-Loup. J’avoue : cette information me réjouit. Il n’y aura pas à légiférer et nous n’aurons pas un nouveau débat terrible. Ce matin, je lisais mes tweets. Les discussions sont plus ou moins houleuses.

Un des avocats a déclaré : « Cette décision de résistance marquera l'histoire de la laïcité. » Je ne sais pas si ça a un rapport avec la laïcité. Le Larousse donne deux définitions de ce mot. La première tourne autour de la séparation de l’église et de l’Etat. Nous ne sommes a priori pas dans ce cas même si cela se discute : la crèche assure ce que je vais appeler pompeusement une mission de service public.

La deuxième est : « Caractère de ce qui est laïque, indépendant des conceptions religieuses ou partisanes. » Dans le mille ! On est en plein dedans. Mais je crois que l’on s’en fout un peu. Le débat est politique à au moins deux niveaux.

Le premier fâchera probablement : peut-on laisser progressivement l’islam envahir notre quotidien ? Doit-on se coucher au prétexte de la défense des minorités et tout ça ? Pour ma part, c’est niet.

Le deuxième est plus amusant. Le règlement intérieur d’une entreprise privée peut-il interdire une tenue vestimentaire (en précisant : « neutralité philosophique, politique et confessionnelle »). On se met à imaginer une bataille entre libéraux et gauchistes. Le libéral dira-t-il que l’entreprise peut faire ce qu’elle veut ou que le salarié a le droit de s’habiller comme il veut ? Le gauchiste tapera-t-il sur l’entreprise ou constatera-t-il que le contrat de travail est conforme à la loi ?

Le bon sens doit pourtant vaincre. Je ne vais pas en clientèle avec des tongs et un bermuda, mon patron pourrait mon virer. Ma comparaison est osée : ma tenue n’est pas une revendication religieuse.

On ne s’occupe pas d’enfants en revendiquant une religion si les parents n’ont pas explicitement donné son accord. La crèche Baby-Loup doit garantir la neutralité religieuse aux parents.

Hop ! Un peu de bon sens, bordel !

26 novembre 2013

Dominique Voynet se met au vert

Dominique Voynet : "refuse de rendre coup pour coup, d'user du mensonge, de la calomnie et de l'insulte (...) de la démagogie la plus abjecte et d'arguments aux relents lepénistes". Elle ne se reprendra pas à la mairie de Montreuil.

Déjà, en 2008, elle m'avait gonflé en se présentant face à Jean-Pierre Brard, maire sortant, apparenté communiste. J'étais relativement fier de la gauche dans ma commune, qui se présentait unie, malgré une liste des verts... Communistes et socialistes sur la liste du maire sortant, du MRC. C'est ainsi que la gauche peut gagner : unie.

Indépendamment de la stratégie du Front de Gauche, je ne vois pas pourquoi les partis de gauche iraient de tirer la bourre dans des patelins acquis.

"Je mesure que, pour être réélue, je devrais me résoudre à des compromis, à des alliances, à des prises de position qui bousculent mes valeurs et mes convictions et me conduiraient à ne plus me ressembler" déclare aussi l'ancienne candidate à la présidentielle. Ben oui, c'est de la politique, quoi,...

Je ne sais pas quels sont précisément les faits qui la poussent à prendre cette décision que la presse annonce sans le moindre travail journalistique pour décrire l'ambiance locale (à part peut-être dans Le Monde).

Il semble que le bordel régnait et qu'elle était de plus en plus isolée. Le socialiste Razzy Hammadi semblait avoir les dents longues. Le Parti Socialiste aurait trop tardé à afficher son soutien à la dame.

Je suis partagé. J'aime bien tous ces paradoxes qui m'empêchent d'exprimer une position tranchée. D'un côté, je suis le premier à demander à ce que ce que le PS torpille les verts qui ne sont pas toujours des bons alliés. De l'autre côté, je suis partisan de l'unité de la gauche et pense que celle-ci ne doit pas se battre pour se disputer ses fiefs.

Je reste néanmoins droit dans mes bottes. J'ai détesté cette gauche de 2008, incapable de soutenir Jean-Pierre Brard, laissant Dominique Voynet lui prendre le job et je déteste cette gauche incapable du moindre bon sens qui aurait dû se ranger derrière le candidat sortant.

Dans Twitter et les réseaux sociaux (que j'ai beaucoup désertés depuis une dizaine de jours, ayant la tête remplie de considérations professionnelles), les analyses se multiplient. Ça serait un coup monté du PS pour sortir le FdG qui était déjà minoritaire. Je laisse volontiers les militants du coin m'expliquer tout ça.

Je me contente de me demander si Harlem Désir n'a pas été au dessous de tout, encore une fois.

J'ai commencé ce billet en voulant taper sur Madame Voynet. Je vais finir par la remercier. Les Verts du coin ne trouveront jamais de personnalité politique pour la remplacer. Le candidat majoritaire à gauche sera donc logiquement issu du PS. Razzy Hammadi ?

Au moins les choses sont claires.

Un billet plus sérieux à lire chez Actupol. Le jeu de mot idiot du titre vient de chez Bembelly.

24 novembre 2013

Camion qui fume sans tousser


Les dimanches se suivent et se ressemblent... Je reste ébahi devant le "Camion qui fume" et le nombre d'andouilles qui attentent une heure pour avoir un hamburger alors qu'ils pourraient entrer dans le bistro pour en manger un, dans une gamme de prix équivalente mais avec des frites maisons et des pains modelés avec amour par le chef (notre illustration). 

Par delà ma détestation de ces machins de bouffe ambulants, ce bordel me semble emblématique de ce que j'appelle, au fil des billets, cette France de dégénérés. 

Des guignols se précipitent, les dimanches midi pour se taper une bouffe de merde alors qu'ils pourraient avoir la même en achetant un steak haché chez le boucher du coin. 


C'est bon. Ils ferment. Il est exactement 14h30. Il ne manquerait plus qu'ils aient à payer du personnel en heures supplémentaires. 

C'est étrange d'être dans une commune MRC, qui pourrait représenter la gauche réac, Le Kremlin-Bicêtre, qui encourage ce genre de commerce qui n'apporte strictement rien à la commune mais met en danger les commerces locaux. 

5 personnes qui vont pisser sans consommer à la Comète alors que leur job est de concurrencer ce sympathique bistro. Payés au SMIC, je suppose. De 11 heures à 14 heures 30. Trois jours par semaine. Ou cinq. Ou sept. 

Trois jours par semaine à Bicêtre. Des commerces qui n'apportent rien à l'économie locale, qui attirent des clients qui ne fréquentent pas le marché et dont on ne sait d'où ils viennent. 

Dans mon précédent billet, j'évoquais mon ami Romain Blachier, adjoint au commerce dans un arrondissement de Lyon (de mémoire, le septième mais je confonds toujours avec le huitième). Deux fois par an, je vais voir les copains blogueurs, à Lyon. Trub, Romain, Bem, Marco, Jean, Fabien, JC, Tonio, Sassa,... Il y a souvent une soirée où je déambule avec Romain dans son arrondissement. Il connait tous les commerçants, les écoute, discute,... Il développe des marchés, des animations commerciales,...

Il ne lui viendrait pas à l'idée de faire venir des commerçants de l'extérieur pour faire de la concurrence à "ses" commerçants. 

À la limite, c'est rigolo. Romain soutenait Manuel Valls à la primaire du PS mais defend les commerçants de son quartier. Ça me fait un peu mal au cul de devoir défendre une municipalité de gauche, à Bicêtre, qui défend des commerces venus directement des États-Unis. 

On a les paradoxes qu'on mérite. Ce qu'il y a de rigolo, c'est que j'ai tendance à soutenir "mes" élus quand ils parlent de la réforme territoriale alors que la ministre qui la pousse, Marylise Lebranchu, est de  Loudéac, comme moi. Je ne dis pas ça au hasard. Dans tout combat politique, la dimension affective intervient mais beaucoup la nient. 

Ce Camion qui fume est une funeste connerie. Des commerces se montent à Bicètre, comme la Comète, il y a bientôt six ans, mais aussi ce nouveau restaurant  italien, en face, ou le KB, à côté. Et on encourage des chaînes comme le Buffalo machin à 300 mètres ou des symboles de la mal bouffe comme ce camion. 

Notre commune va crever avec ses imbecillités alors qu'un très bon boulot à été fait, avec ce nouveau marché, par exemple. Après l'avoir fait revivre, la mairie la transforme à nouveau en cité dortoir avec un seul symbole : un commerçant qui ne vient pas d'ici et qui attire des clients venus d'ailleurs qui ne vont pas dans les commerces du coin. 

Des zombies sortent du métro, commandent un hamburger, s'assoient sur un banc pour le manger et plongent dans le métro. On m'expliquera l'intérêt pour la ville. 

À part de me fournir un éternel sujet de billet. Ils sont partis. Le calme est revenu (mais l'appareil photo de mon iPhone ne va pas mieux).

À la Comète, le personnel est payé normalement, ils bossent à plein-temps. On va se retrouver avec une situation à l'allemande, des petits jobs...

Soutenus par une commune de gauche. 

Bravo. 

Lui, Romain Blachier, élu, cadre, et dyspraxique (et blogueur)

"Les gens qui croisent Romain Blachier pour la première fois dans les rues de Lyon le pensent maladroit à l’extrême, distrait, voire un peu tête de linotte. Un personnage lunaire, quelque part entre Pierre Richard et le professeur Tournesol."  Je confirme ! Et un côté Bernard Blier, compte tenu de la carrure.

C'est ainsi que commence (ou presque) cet article du Nouvel Obs poursuivant par : "Sauf que cet élu socialiste chargé de l’économie, du commerce et de l’artisanat dans le 7e arrondissement la capitale des Gaules, vit cette involontaire drôlerie comme une malédiction. Une malédiction portant un nom très "Larousse médical" : la dyspraxie."

"Ma posture est naturellement un peu avachie, je fais très souvent tomber des objets, je me fais des taches partout en mangeant, j’oublie mes clés ou mon portable partout... énumère le trentenaire. Quant à faire mes lacets ou nouer correctement ma cravate, cela relève de l’exploit !" Je confirme aussi ! Au mariage de Trub, il avait fallu que Bembelly lui fasse son nœud de cravate...

Lisez donc l'article en question pour en connaître un peu plus sur cette maladie.

21 novembre 2013

Excellent Kremlin des Blogs, ce soir !

Le Beaujolais nouveau aide bien mais l'esprit compte beaucoup. Il y a un malentendu à propos de ces réunions de blogueurs politiques. Les KdB représentent la plus vieille en France et peut-être au monde. Ce rendez-vous tient parce qu'il se tient au bistro en bas de chez moi. Je peux dire à des blogueurs de venir, ça ne change rien pour moi (à part évidemment le plaisir de revoir des copains). De toute manière, je suis à la Comète.

Le précédent s'est mal passé. Ou pas. On était bien, on a raconté des bêtises, on a rigolé, le bonheur. Mais un (une, en fait) m'a engueulé en séance et chié de dessus dans les réseaux sociaux par la suite. 

Outre le fait qu'elle manque singulièrement de savoir vivre, elle devrait comprendre que je ne tiens pas à passer une soirée au bistro avec elle. Les KdB sont des réunions de blogueurs politiques mais aussi de mes potes. Le reste m'emmerde profondément.

En voyant des tweets, ce soir, elle a demandé "il y a kdb, ce soir ?"  La réponse fut non ! Il n'y a pas de KdB, il y a une soirée avec mes potes, ceux qui ont envie de passer une bonne soirée en parlant de blogs et de politique pas avec des types qui cherchent une soirée pour s'occuper en se foutant des gens présents et en prenant les gens pour des cons. Surtout l'organisateur. 

Je n'aime pas les gens qui demande dans Twitter : y'a kdb, ce soir ? Ils n'ont qu'à lire mon blog. Tout est annoncé. Je n'oblige personne à lire mon blog. Les gens peuvent aussi m'envoyer un DM : c'est quand le prochain KdB ?

Annonçons le prochain : il devrait être le 19 décembre en présence de prestigieux invités d'outre atlantique qui sont des amis et dont la moitié a des nichons qui méritent le déplacement. C'est une soirée privée dans un lieu public. 

Le savoir vivre voudrait que l'on respecte l'organisateur et qu'on ne l'envoie pas chier en public mais aussi qu'on ne s'invite pas en voyant un tweet mais qu'on prévoit un peu à l'avance, qu'on s'intéresse aux gens et tout ça...

J'aime bien les gens grossiers, les types odieux et tout ça. Pas ceux qui n'ont pas de savoir vivre, qui se disent de gauche mais ne savent pas vivre avec d'autres gens. En collectivité, quoi !

Merci Apo, Laurent, Ronald, Seb, Gilles et Martin ! 

Des nouvelles de NKM


La campagne des municipales parisiennes bat son plein. 

Lancement de la carte Google Mastercard et le paiement par internet pour les nuls

La nouvelle est tombée sur nos téléscripteurs (surtout ceux de Presse-Citron) : Google va lancer une carte MasterCard adossée à Google Wallet. Dure concurrence pour les banques françaises !

Un wallet, c'est quoi ?

C'est un système qui vous permet de payer sur internet sans vous obliger à fournir un numéro de carte bancaire. Outre le fait que c'est bien pratique (c'est facile de payer avec son compte Google !), ça augmente la sécurité.

D'une part, votre numéro de compte ne risque pas d'être volé dans des systèmes informatiques qui vous échappent. Imaginez que les fichiers d'Amazon (pour ne citer que le plus gros mais c'est valable aussi pour la SNCF et La Redoute), le nombre de numéros de cartes qui seraient piratés.

D'autre part, si vous vous faites piquer votre carte, personne ne pourra l'utiliser pour des achats par internet (ou assimilés).

Les banques poussent bien évidemment vers les wallets mais la concurrence est rude. Il faut que les banques s'unissent entre elles.

Il va me falloir être technique. Serrez les fesses.

Pour qu'un type puisse payer un autre, il faut une confiance réciproque. Le paiement le plus simple, en espèces, se base sur des machins émis par les banques centrales. C'est la loi qui définit tout ça (je résume).

Pour le paiement par carte, qui nous parait si simple, c'est plus compliqué. Il repose sur des contrats. Vous avez un contrat avec votre banque pour avoir une carte. Le commerçant a un contrat avec sa banque pour avoir un terminal de paiement. Les deux banques ont des contrats avec des organismes qui assurent le partenariat entre elle. En France, il y a notamment le Groupement Cartes Bancaires (vous savez, le logo CB que vous avez sur votre carte et celui que le commerçant a sur sa vitrine !). À l'international, il y a MasterCard et Visa. Le Groupement Cartes Bancaires est un GIE entre les banques françaises. C'est essentiellement un opérateur technique. Visa et MasterCard sont des entreprises privées (étrangères). Toutes les banques françaises ont des contrats avec le Groupement CB, Visa et MasterCard pour que leurs commerçants puissent accepter les cartes de tous les clients (et accessoirement que tous leurs clients puissent utiliser leurs cartes partout dans le monde). Il y a d'autres acteurs tels qu'American Express mais ils sont moins répandus en France.

C'est ainsi que le paiement par cartes s'est déployé dans le monde. Nous avons des clients, des commerçants et des réseaux de paiement qui permettent de mettre tout ce joli monde en relation pour échanger le pognon. Nous avons en plus des opérateurs qui assurent un rôle d'intermédiaire entre les clients et les réseaux d'un côté et les réseaux et les commerçants de l'autre.

En France, ces opérateurs sont généralement des banques, votre banque et celle du commerçant. Il n'y a pas qu'elles ! Vous avez peut-être une carte Cofinoga (ou autre). Réglementairement, ce sont des établissements de crédit, mais commercialement, ils n’apparaissent pas comme tels. Dans d'autres pays, la situation est différente. Par exemple, les commerçants peuvent ne pas passer par leur banque pour avoir des terminaux mais par un opérateur spécifique. Et si vous avez une carte American Express, vous ne considérez pas cette boîte comme une banque.

Je cite des organismes privés dans cette boîte, mais c'est uniquement à titre d'exemple. J'ai cité la SNCF, par exemple, parce que je crois que c'est la plus grosse entreprise française qui accepte des paiements par carte. Nous sommes en France. Je suppose (je sais, en fait, c'est mon job) que la SNCF à une banque. Au fond, pourquoi cette grosse boite s’emmerde-t-elle à avoir une banque alors qu’elle pourrait se déclarer elle-même comme organisme de crédit et avoir un contrat avec Mastercard, Visa et toutes les grandes du banque du monde ? Pourquoi payer des commissions aux intermédiaires ? Réfléchissez bien à ces questions et revenez dans deux heures. Je vais donner des éléments de réponse : ce n’est pas le cœur de métier de la SNCF et sa banque propose probablement des services moins coûteux que ce qu’elle devrait faire en interne pour assurer le service.

Que vient faire l’Europe dans tout ça ?

Pas grand-chose ! Avec la mise en place de l’euro, elle a libéralisé les moyens de paiement. En luttant pour la concurrence, elle a permis que les opérateurs dont je parlais ne soient plus nécessairement des établissements financiers. Halte aux monopoles disent ces braves libéraux qui l’ont bâtie !

En France, ça ne change pas grand-chose : on a toujours une banque et les commerçants aussi… Il n’empêche que, progressivement, avec le paiement par internet, on assiste à une mondialisation des échanges et on ne sait plus trop qui fait quoi.

Vous faites des achats sur Amazon. Vous avez un compte chez eux. Ils ont mémorisé votre numéro de carte et vous n’avez plus à saisir votre numéro de compte dès que vous achetez un film de cul. C’est très bien. Amazon joue un peu le rôle du wallet. Par contre, vous ne savez pas ce que fait Amazon pour récupérer votre pognon ? Vous ne savez pas s’il a un contrat avec Mastercard ou Visa ou s’il passe par un opérateur tel qu’une banque. Et vous vous en foutez et c’est très bien ainsi.

On parlait de la SNCF. Je disais que je pensais que c’est la plus grosse boite acceptant du pognon par carte en France (elle doit se tirer la bourre avec Carrefour – je crois que Leclerc et Auchan ayant surtout des magasins franchisés). Si on réfléchit bien, on se rend compte que c’est aussi, probablement un des plus gros acteurs mondiaux, voire la plus grosse agence de voyage au monde, notamment sa filiale voyages-sncf.fr. Quand un étranger passe par la SNCF pour acheter un voyage, il ne se préoccupe pas spécialement du circuit par lequel passe le pognon. Ils doivent donc accepter les cartes françaises, estampillées CB, mais aussi les cartes étrangères, estampillées Visa, Mastercard, American Express, JCB, Diners,… Vous comprendrez bien que la SNCF ne peut pas avoir des accords avec toutes les banques toutes les banques du monde…

Revenons au wallet

« C'est ainsi que le paiement par cartes s'est déployé dans le monde. » disait le blogueur en pleine digestion. Parallèlement, le paiement par internet est monté en charge, depuis moins longtemps. On a utilisé le numéro de carte parce que c’était bien pratique mais ce n’est pas fait pour ça. Une carte était faite pour faire des transactions électroniques avec un « fer à repasser » qui imprimait un papier que vous signiez (en gros, ça remplaçait un chèque). On a oublié, mais c’est pour ça que les cartes sont en relief. On dit qu’elles sont embossées. Vous la foutez sur un papier carbone et un papier, vous appuyez dessus, et si vous n’êtes pas saoul au point de vous tromper, votre numéro de carte (et le reste : date de validité, nom,…) se trouve imprimé sur le papier. Mais les plus jeunes d’entre nous ne savent plus ce qu’est du papier carbone. Il ne vous reste plus qu’à signer.

Ca fait du bien d’écrire l’histoire, de temps en temps. Pendant ce temps là, on n’est pas au bistro (surtout que c’est le jour du Beaujolais nouveau).

En fin de journée, le commerçant envoie ses « facturettes » à sa banque où une opératrice pas occupée à faire une gâterie à son chef saisit les informations sur son ordinateur.

Après, on a inventé les terminaux de paiement. Ils lisent ce qu’est écrit sur une piste magnétique et impriment des tickets avec les mêmes informations. Vous n’avez plus qu’à signer… Le terminal envoie les informations à la banque du commerçant. L’opératrice n’a plus à saisir mais uniquement à archiver les facturettes après avoir vérifié qu’elles sont signées.

Ensuite, on a inventé le code confidentiel qui permet d’utiliser la carte sans signer, en l’absence de commerçants, dans des distributeurs de billet, c'est-à-dire dans des terminaux appartenant à la banque avec laquelle vous avez un contrat. Le progrès et la concurrence étant, les banques se sont mises d’accord pour que vous puissiez utiliser les machines des concurrents.

Un jour, des banques (françaises, notons-le avec fierté en chantant la Marseillaise) ont dit « ah ben putain, ça serait bien de pouvoir payer – et plus seulement retirer du pognon – avec les cartes, ça éviterait qu’on ait à s’échanger des bouts de papier avec des signatures ce qui nous coûte la pognon et, en plus, on se tape un tas de fraude parce que les commerçants ne peuvent pas vérifier les signatures. » Mais pour ça, il fallait des cartes à puce pour assurer un minimum de sécurité (les distributeurs de billets sont dans les banques et sont beaucoup plus chers que les terminaux de paiement). Les cartes bancaires françaises devinrent à puce.

Ca fait maintenant plus de vingt ans. On peut en rigoler, mais les Etats-Unis n’y sont pas encore…

Ainsi, les cartes bancaires ont été faites pour être utilisées avec une signature puis un code confidentiel mais pas du tout par internet : il faut un terminal, qu’il soit un machin élaboré ou papier carbone, pour l’utiliser.

Les fraudes se sont multipliées. Je vais citer un exemple. Vous avez un commerçant. On va l’appeler Mohamed pour faire plaisir à mes lecteurs réactionnaires. Avec Wilfrid comme deuxième prénom pour brouiller les pistes. Il est véreux. Il tient un commerce où il accepte la carte. Son terminal de paiement lui imprime des tickets où sont imprimés les numéros de compte et les dates de fin de validité. Il lui suffit de noter les cartes et les dates et de les revendre à des gens mal intentionnés qui pourront utiliser ces machins pour acheter des conneries sur internet et se les faire livrer dans des boutiques faites pour ça. Ni vu ni connu… Pour contourner cela, les banques ont mise en place le cryptogramme visuel, ces trois chiffres que vous avez au dos de la carte. Le commerçant de proximité ne peut pas les intercepter. Votre numéro de carte n’est plus utilisable tout seul.

Mais ça ne suffit pas à supprimer toute la fraude. Les fraudeurs et les banquiers débordent d’ingéniosité…

Mais la fraude n’a pas cessé.

Parallèlement, avec le développement d’internet, des lascars ont développé des services pour permettre le paiement entre particuliers comme Paypal.

Entretemps, Google a développé Google Wallet. Je vous rappelle que c’est le sujet du billet (ou de tartine). Je cite Wikipedia : « Google Wallet est un système de paiement par téléphone mobile proposé par Google qui permet à ses utilisateurs de stocker des cartes de débit, des cartes de crédit, des cartes de fidélité et des cartes-cadeaux entre autres. » Ainsi, un wallet est bien un « portefeuille » dans lequel vous rangez les coordonnées de vos cartes pour choisir au moment du paiement avec votre mobile (ce qui n’est pas vraiment répandu par chez nous…).

Vous avez loupé une évolution technologique, malheureux… C’est resté aux Etats-Unis, où, rappelez-vous, il n’y a pas beaucoup de paiement sécurisé par une carte à puce.

Le wallet peut s’utiliser également pour les paiements par internet. D’où l’intérêt pour le client que je citais en début de billet mais aussi les gains en matière de sécurité.

« Google Wallet remplace Google Checkout le 19 septembre 2011 dans le but de concurrencer le système de paiement en ligne PayPal de manière plus efficace. » Nous y voilà ! Google complète sont machin pour capter les paiements en ligne.

D’autres wallets existent. Je parlais récemment de Paylib lancé par trois banques françaises.

Le principe !

Vous avez un contrat avec un opérateur. Pour Paylib, c’est facile, c’est accessible en trois clics à partir du site web de votre banque (si vous êtes client d’une des trois banques...). Pour Google, c’est encore plus simple. Il faut avoir un compte Google. Vous donnez vos coordonnées bancaires (un numéro de carte, quoi !) à ce machin et il gère tout. Parallèlement, des grands commerces ont des contrats avec Google ou Paylib et vous proposent d’utiliser ces machins quand vous voulez payer.

Prenons l’exemple de Google. Vous avez un contrat avec Google : votre compte Google. Votre commerçant a un contrat avec Google. Au cours de votre transaction, par internet, votre commerçant vous demande de vous connecter à votre compte Google et d’y valider votre moyen de paiement (l’utilisation d’une carte enregistrée ou le machin où vous avez vos sous pour ne pas les filer à Paypal). Au moment du paiement, vous avez donc des moyens sécuritaires (du HTTPS, sur SSL et des machins comme ça auxquels vous ne comprenez rien) garantissent aux acteurs « l’authenticité de chacun ». Google sait que c’est vous (ou du moins votre compte Google) et sait que c’est le commerçant. C’est donc très sécurisé !

Mais, en plus, votre numéro de carte de circule pas. Aucun pirate ne peut l’intercepter.

La fraude pour les nuls.

Imaginez que, comme moi, vous fassiez des paiements par internet chez ces commerçants : Interflora, SNCF, Amazon, Europcar, FNAC,… Je saisis mon numéro de carte dans une application informatique d’une de ces braves sociétés. Outre le bon fonctionnement du système, deux cas de figure peuvent se présenter. Petit 1 : les informaticiens sont des branquignoles et le système n’est pas sécurisé : des fraudeurs (des hackers) peuvent pirater le système et récupérer votre numéro de carte. Petit 2 : un des informaticiens est véreux et installe un truc qui lui permet de récupérer votre numéro.

Je cite des très grandes sociétés. On peut imaginer qu’elles sont ultra-sécurisées. En cas de fraude, elles auraient un déficit d’image tel qu’elles couleraient. Par contre, il existe des milliers d’acteurs qui n’ont pas les moyens de garantir la sécurité. Et même ces acteurs n’ont pas la sécurité informatique dans leur cœur de métier. Le métier d’Interflora est de vendre des fleurs et de les faire livrer. Celui d’Europcar de louer des bagnoles. Celui de la SNCF d’assurer le transport de passagers,… L’informatique n’est pas nécessairement au cœur de leurs préoccupations…

On peut imaginer d’autres cas : un logiciel installé frauduleusement sur votre PC qui va intercepter ce que vous tapez. Une défaillance chez votre opérateur de téléphonie qui va permettre à un clown d’intercepter vos échanges. Une faille dans les machins sécuritaires (https,…) que vous utilisez,…

Avec les wallets, les numéros de carte ne circulent plus. C’est un opérateur tiers qui assure la liaison entre les acteurs, un peu comme ce que font Mastercard, Visa et le Groupement CB pour la carte.

Il n’empêche que les systèmes de wallet (Google, Paylib,…) peinent à s’installer chez les commerçants. La concurrence est terrible. Un commerçant ne peut pas proposer à tous ses clients tous les wallets existant dans le monde entier. Seuls les plus gros subsisteront.

Paypal

Selon Wikipedia : « PayPal est un service de paiement en ligne qui permet de payer des achats, de recevoir des paiements, ou d’envoyer et de recevoir de l’argent. Pour bénéficier de ces services, une personne doit transmettre diverses coordonnées financières à PayPal, telles que le numéro de carte de crédit, transmission qui peut se faire par voie postale. Par la suite, les transactions sont effectuées sans avoir à communiquer de coordonnées financières, une adresse de courrier électronique et un mot de passe étant suffisants. »

« Le service que propose PayPal est de payer en ligne sans communiquer ses données bancaires, en s’identifiant simplement avec son adresse électronique et un mot de passe. Il n’est pas nécessaire d’alimenter son compte PayPal à l’avance. La source d’approvisionnement que vous avez choisie (carte de paiement ou compte bancaire) est automatiquement débitée au moment de la transaction. »

« PayPal peut également permettre de transférer des fonds d’un compte vers un autre internaute à condition que le destinataire ait un compte PayPal. »

Google Wallet

Pourquoi je parlais de Paypal ? Parce que c’est le système le plus connu. Il a été racheté par eBay. Surtout, Google Wallet a évolué pour prendre en compte à peu près les mêmes fonctionnalités.

Google Mastercard.

Cette carte n’est pas nouvelle, en fait. « Google sort une carte de crédit officiellement pour les règlements Adsence. En fait, il suffira de pas grand-chose pour que cette carte puisse servir partout. » Voilà ce que j’écrivais dans un billet il y a un an. Comme quoi, comme blogueur, je ne fais pas que raconter des conneries.

Les « services de paiement en ligne » ont été développés pour ne pas utiliser directement sa carte bancaire. Maintenant, la boucle est bouclée. Google émet directement une carte bancaire Mastercard adossée à son service de paiement en ligne.

Ca craint.

Le mois dernier, on parlait beaucoup d’Amazon. Avec la vente de livres par internet, les libraires prennent une grosse claque. Maintenant, ce sont les banquiers qui vont en prendre une.

En quelques clics, vous ouvrez un compte chez Google et vous y collez votre pognon, comme si c’était une banque.

Et les banques françaises n’ont plus de pognon pour faire tourner l’économie.

Les banques européennes et les instances politiques (la Commission et tout ça) feraient mieux de se bouger les fesses pour garantir que les acteurs qui subsisteront soient européens plutôt que de faire en sorte que la concurrence libre et non faussée permette à un acteur américain d’avoir un monopole.

« Seuls les plus gros subsisteront » disait le blogueur en prenant son café.

20 novembre 2013

Lassant PS


Je viens de recevoir un mail du PS. Je suis invité (comme tous les membres de leurs listes de diffusions) à un machin contre le racisme, ce qui est certes un combat honorable mais François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont essayé de faire en sorte qu'on sorte de ces débats qui exaspèrent les électeurs de gauche et renforcent ceux d'extrême droite dans leurs positions. 

Je suis par ailleurs invité (en tant que blogueur, cette fois) à une conférence, samedi, sur le progrès. Ce que c'est et tout ça, sujet qui me passionne d'autant plus que je passe mon temps à papoter avec des blogueurs réactionnaires avec du poil dans les oreilles. 

Je ne voudrais pas émettre une opinion négative sur ce parti qui dicte nos consciences et tout ça, mais il me gonfle. Et pour résoudre ce problème, il n'y a qu'une seule solution : changer le chef. 

Please RT et tout ça. 

Les réactionnaires doivent éviter le Beaujolais nouveau cette année


Il parait qu'il a le goût de banane, cette année. 

Au fait ! N'oubliez pas le Kremlin des Blogs, demain soir. Nous singerons l'ivresse. 

Accord de Bruxelles pour l'aide de l'Etat pour la construction de Notre-Dame-des-Landes

Presse Océan déclare aujourd'hui que les instances européennes ont confirmé que l'aide de l'Etat pour la construction de NDDL est conforme à la réglementation Européenne.

Le montant de la subvention est de 150 millions d'euros soit un montant dérisoire.

Presse Océan rappelle également que l'Europe étudie toujours le respect du machin pour ce qui concerne la réglementation relative à l'environnement.

Cette information est l'occasion de rappeler que le coût de ce projet est essentiellement supporté par un opérateur privé, la collectivité ayant à sa charge cette subvention et les routes d'accès. Si le coût de la construction de l'aéroport dérive, les frais seront à la charge du concessionnaire...

En outre, il ne s'agit pas d'un PPP traditionnel : l'Etat ou les collectivités ne paieront pas un loyer ! Les compagnies aériennes paieront une redevance qui sera évidemment refacturée aux usagers qui bénéficieront de cet aéroport.

Les maires, favorables à la réforme des rythmes scolaires !

Un article du Monde montre qu’une majorité (83% !) des communes ayant choisi d’adopter la réforme des rythmes scolaires sont satisfaites et que la moitié estime que le coût est inférieur à 150 euros. « Les difficultés existent, mais elles ne sont pas insurmontables – et pas là où les attendait. » L’enquête a été faite à la demande de l’Association des maires de France et on est bien loin de la fronde qu’on aurait pu soupçonner à la lecture de la presse qui a interrogé des maires UMP…

Même si les résultats de l’enquête sont à prendre avec précautions (il est trop tôt pour faire un chiffrage complet et les communes parties un an plus tôt que les autres sont logiquement favorables à la réforme), certains résultats sont surprenants.

Intéressant.


Seule la victoire est belle : ça fait lire des âneries

On ne compte plus les andouilles qui prétendent que le match d'hier a été truqué pour différentes raisons soit pour faire diversion par rapport aux mauvais résultats économiques (donnez leur des jeux !) soit pour sauver les revenus publicitaires de TF1. On en trouve même qui prétendent que c'est le Qatar qui a payé l'Ukraine pour perdre.

C'est évidemment ridicule. Je vais refaire un aveu : je n'aime pas spécialement le foot et je n'y connais rien. Si ça m'intéresse, c'est parce que c'est un sport populaire et que je ne vois aucune raison de rester à l'écart des autres quand je suis au bistro.

Il n'empêche que les commentaires abrutis me gonflent, au bistro comme dans Twitter. Par exemple, j'en voyais certains contester un hors jeu. Je vais leur rappeler la règle : ne pas de faire repérer par un arbitre quand on fait une connerie. J'en vois d'autres qui mettent cette victoire sur le dos d'un but contre son camp d'Ukrainien. Je vais leur rappeler que les Ukrainiens connaissent les règles aussi bien que nous : il s'agit de foutre un ballon dans le but des autres.

Le problème est que des gugusses prennent une position de principe qui est de ne pas soutenir l'équipe de France pour un tas de raisons bonnes ou mauvaises. Ils en arrivent à dire des conneries.

On dirait des blogueurs politiques. Tiens ! Je soutiens François Hollande et le gouvernement. Je ne vais pas jusqu'à prétendre que ses résultats sont bons... Aussi, je ne vais pas dire que les résultats de l'équipe de France sont bons. On est qualifiés par hasard pour la coupe du monde... Il empêche qu'en 1998, nous n'avons pas été qualifiés en fonction de nos résultats dans des matchs de qualification. Seul le résultat compte.

L'autre aspect qui me gonfle est les critiques incessantes de certains sur l'équipe, l'entraîneur et les joueurs. Je comprends que l'on puisse être irrité par certains comportement voire par la fédération mais des lascars ne savent pas faire preuve de discernement. Je ne vais pas refaire le procès de l'Équipe de 1998 qui n'avaient de cesse de tomber sur Aimé Jacquet.

Enfin, Dorham me disait qu'il avait prévu le résultat. Je lui ai répondu que moi aussi. Surtout, je l'espérais parce que ça fait plaisir aux copains et parce que ça me donne l'occasion de me défouler sur les cons. Je l'avais prévu aussi parce que je crois que les coupes de foot sont surtout un jeu de hasard. En 1998, on a gagné la finale largement devant des adversaires absents. Par contre, lors des trois tours précédents, on a gagné par hasard. Un match gagné aux tirs au but, un gagné avec deux buts miraculeux d'un défenseur qui n'y croyait pas lui même,...

Et la coupe du monde 93, vous vous en rappelez, hein ? C’est Dorham, toujours lui, qui me rappelle France Bulgarie qui nous a valu une élimination qu’on était en tête du groupe deux matchs avant la fin. L’avant dernier : on mène 2 à 1 mais on prend deux buts dans les dix dernières minutes face à une équipe qu’on avait battu 4 à 0 lors de la dernière rencontre. Dernier match : à la 90ème minute, alors que la qualification est acquise, Ginola tire un coup franc alors qu’il reste quelques secondes de jeu. La Bulgarie marque un but. Pendant 10 ou 20 ans, on a fait le procès de ce pauvre garçon…

Seule l'endurance compte et seule la victoire est belle. La critique, elle, est très facile… Il n’empêche que c’était la droite qui était au pouvoir et, en 1998, la gauche.

Ça me ferait bien plaisir de voir l'équipe reçue à l'Elysée en juillet. Je vais d'ores et déjà faire du lobbying pour que les blogueurs soient invités. Pas de raison.

19 novembre 2013

Le président qui mouille son maillot


Grâce à l'action de François Hollande et malgré une forte opposition, l'équipe de France est qualifiée ce soir pour la coupe du monde de football au Brésil face à des braves gens qui ne savent même pas maintenir une centrale nucléaire sans la faire péter. 

N'oublions pas que non seulement on va gagner la coupe du monde mais en plus la transition énergétique est en marche. 

Ce qui s'arrose. Si ce n'est pas déjà fait. 

Jean-François Copé aurait déjà convoqué la COCOE mais uniquement pour nous faire rigoler. 

Un coin de ciel bleu ?

La une des sites web d'information était intéressante, ce matin, avec un fait divers, un discours de président et une annonce de Premier ministre. Le fait divers, je ne vais pas y revenir. J'ai fait mes deux billets hier. Certains commentaires dans les blogs, Twitter et la presse sont affligeants.

Le discours du président. Je ne vais pas parler du fond. Ça fait presque depuis ma naissance que c'est la guerre en Israël. Il n'empêche que ça fait du bien de voir François Hollande faire le job et ne pas s'occuper de nos petites histoires.

L'annonce du Premier ministre à propos de la remise à plat de la fiscalité. J'ai envie de dire : il est temps. Il a fallu attendre une grogne généralisée pour avoir ce qu'on attend depuis le début. On va dire qu'ils ont fait exprès pour imposer une réforme indispensable qui ne serait pas passée plus tôt (la fusion CSG - impôt sur le revenu). Très rusé. Ma foi est inébranlable. Smiley.

Jean-Marc Ayrault pourrait être remué aujourd'hui à l'occasion du congrès des maires de France. Son annonce sur la réforme de la fiscalité tombe au bon moment d'autant que François Hollande est loin. Alors que certains exigeaient sa démission il y a très peu, le Premier ministre revient sur le devant de la scène avec une annonce qu'on attendait montrant ainsi que c'est lui qui mène la danse.

On croit rêver ! C'est le hasard ? Ils ont changé de communiquant ? Un type va faire une bourde dans les prochains jours, je parie...

Vincent Peillon qui était sous les feux de la critique avec la réforme des rythmes scolaires devient la principale personnalité du PS et la seule du gouvernement à être impliqué dans les élections européennes. Discrètement, il se repositionne sur la scène, lui aussi, par une nouvelle porte tout en laissant Jean-Marc Ayrault se débrouiller avec sa réforme des rythmes scolaires devant les maires.

Tiens ! Les élections européennes ! Le PS a présenté ses têtes de liste, ce week-end. J'ai failli exploser. Ils n'ont pas réussi à mettre plus de trois têtes de listes connues au niveau national ! Et encore, parmi elles, il y a Harlem Désir. Ils font déjà comme si l'élection était perdue ! Or elle ne l'est pas. L'UMP n'est pas en ordre de marche. Elle sera débordée sur sa droite par le FN qui pourrait faire un bon score (même si je n'y crois pas ; j'en ai suffisamment parlé). L'UDI devrait présenter des listes pour se compter, pour mesurer le rapport de force. L'UDI arrivera à présenter des candidats profondément Européens et pourrait cartonner. On va se retrouver avec le FN et l'UDI à 18 ou 20%, l'UMP à 12 ou 14...

Quant à la gauche de gouvernement, elle fait traditionnellement entre 26 et 32% à ces élections. Une fois sur deux, des trublions comme Tapie (en 94 ?) pique au PS la moitié des voix. La dernière fois, c'était les écolos. Les deux formations avaient fait environ 16%. Cette fois, les écolos sont au bord de la ruine. Il n'y a pas de raison que le PS fasse moins de 20 ou 25%, se reposant sur son socle électoral, surtout si les chiffres de l'économie vont enfin mieux...

Encore faut-il ne pas faire n'importe quoi et mettre des candidats qui évoquent quelque chose aux électeurs...

Tant qu'à évoquer les élections, il faut que je parle des municipales. Encore une fois, une catastrophe était annoncée mais elle pourrait être très limitée. D'ailleurs, un dernier sondage a montré que Marseille pouvait être gagnée !

À propos de sondage, pour Bordeaux, Alain Juppé gagnerait au premier au tour. J'aime bien Vincent Feltesse et j’ai de la peine pour lui. Cette commune, Bordeaux, est incroyable. La gauche gagne les législatives (je ne parle pas que de 2012 mais aussi de 2007), préside la communauté de communes mais n'arrive pas à piquer la mairie à Alain Juppé. Il faut croire qu'il fait du bon boulot, ce que me confirment mes connaissances bordelaises.

À propos de Bordeaux, jeudi c'est le Beaujolais nouveau. Ce truc n'est jamais très bon mais pour une fois qu'on a une occasion pour faire la fête avec les copains...

Surtout si le coin de ciel bleu n'est pas qu'un mirage. La semaine dernière avait marqué ce que j'ai appelé un "retournement" en titre de billet. L'impopularité de François Hollande qui frise des records et un "bashing" au sommet. Ras-le-bol était le mot d'ordre de la fin de semaine.

Cette fois, on a un tueur dans Paris avec quelques observateurs abrutis qui tentent de politiser la chose en mettant ça sur le dos de la droite de la droite, des dérives de l'UMP,... Du grand n'importe quoi !

Et on a un Premier ministre et un président qui font le job. Pourvu que ça dure.

Il ne restera plus qu'à faire le ménage au PS.

Pour un peu qu’on soit qualifiés pour la coupe du monde…

18 novembre 2013

Montée de la violence ?

L’ami Jacques signale un de ces tweets que l’on peut voir aujourd’hui avec des gens qui se lâchent à propos de celui qui est appelé le tireur fou. On m’en a montré plusieurs de ce type. Jean-Luc Mélenchon a diffusé un communiqué de presse qui m’interpelle.

« L'odieuse agression armée dont a dû souffrir Libération après BFM-TV montre la montée d'une violence qui se généralisera contre tout ce qui peut représenter la liberté d'expression. » L’agression est effectivement odieuse mais montrer la violence qui monte avec un seul fait divers ne me parait pas très fin.

« Que cette agression soit l'œuvre d'un déséquilibré ou d'un acte politique, elle révèle une ambiance. » Non, si c’est un déséquilibré, l’agression ne révèle rien (à part la folie de Twitter et des informations en continue, toute la journée).

« Souhaitons que la visibilité de cet acte barbare permette de briser la spirale de l'insensibilité médiatique, autant que celle de la violence. » L’insensibilité médiatique ? On ne parle que de ça dans les médias, de problèmes de sécurité,…

Et s’il réfléchissait aussi à sa propre violence, bien verbale ?

Fusillade

Twitter ne parle que de ça et je n'ai aucune information supplémentaire : un type est entré au siège de Libération et à ouvert le feu faisant un blessé grave, l'assistant d'un photographe. C'est en voyant dans la presse que des coups de feu ont été tirés à la Défense que j'ai l'idée de ce billet. Ce n'est pas du tout dans mon quartier mais près d'un coin où je vais souvent en réunion. 

La première réflexion que j'ai eue est probablement malheureuse mais, la semaine dernière, les blogueurs réactionnaires pleuraient sur la censure, la liberté d'expression. On voit aujourd'hui que la liberté de la presse est remise en cause par une espèce de fou. D'important dispositifs de sécurité ont été mis en place mais les journalistes ne peuvent pas travailler dans des bunkers ce qu'à rappelé Nicolas Demorand. 

Mes pensées vont au blessé. Je ne peux rien faire de plus. Un fou a ouvert le feu dans un journal et sur la voix publique à 1,6 km de mon lieu de travail. 

17 novembre 2013

Ballade en tram - vive la banlieue !




Prendre le métro à 10h05 un dimanche matin pour aller visiter un nouveau tramway... Les quais sont vides à Bicètre. Tonnégrande y a pensé, hier, à l'inauguration du nouveau tramway entre Villejuif et Athis-Mons mais j'ai complètement zappé ce moment. J'ai 24 heures de retard. 

10h13 : arrivée à Villejuif Louis Aragon. La station est entièrement rénovée. Les boutiques ne sont pas encore ouvertes. Tristounet.

Je me pointe sur le quai. Le tram part. Le prochain est dans 16 minutes. La nouvelle rame se pointe. Je m'installe après avoir laissé passer les gens. À 10h20, toutes les places assises sont prises. Qui sont ces gens ? Des touristes comme moi ? Des gens qui vont faire des courses ? Cette dame, avec une valise, elle va à Orly ? Le type à côté de moi qui écrit avec son smartphone, c'est un blogueur ? Tiens ! Le texte qu'il écrit est en Chinois...

Une vieille dame monte, très élégante. Un type lui cède sa place. 

Une rame arrive, sur la voie d'en face. Elle est pleine à craquer. 

10h30. Mon tram démarre et s'arrête au bout de 10 ou 20 mètres. Un feu rouge, probablement. Ça y est ! Elle s'élance. 

Premier arrêt en face du Carrefour à Villejuif. Il a été entièrement refait et je ne le savais pas... Au bout de quelques centaines de mètres, on tombe sur un gigantesque entrepôt neuf, c'est le garage des trams. Je crois que c'est à l'emplacement des vieilles casses automobiles. 

À "Moulin Vert", la rame est pleine. Beaucoup de gamins, visiblement allant à la piscine. Tiens ! Il y a un arrêt "Bretagne". 

Vers Thiais, le tram tourne à droite (au carrefour où on tourne à gauche pour aller à Belle Épine en voiture). Je ne connais pas du tout ce coin, vers Rungis. Quand j'avais vu les plans, tout récemment, j'avais été surpris de ce détours. Je pensais qu'il suivrait la N7. Elle est vite retrouvée. 

Quelques personnes descendent à Belle Epine. Assez peu (je suppose que les magasins sont fermés le dimanche). 

Après le tram va assez vite. Il passe sur un pont dédié parallèlement à la Nationale. Il me semble qu'on s'écarte de la N7 vers la gauche, cette fois. Je ne connais pas du tout le coin. Il y a des entrepôts et des immeubles de bureaux. 

Depuis Belle Épine, la rame s'est un peu vidée. Je me demande où vont les gens dans cette zone avec très peu d'habitations, un dimanche. 

Les gamins (8-10 ans) s'entassent au niveau des soufflets entre les voitures : "vite ! On approche du grand virage ça va être rigolo". Comme quoi, ils connaissent déjà bien le trajet... 

On est toujours dans une gigantesque zone industrielle au nord d'Orly. D'ailleurs on aperçoit l'aérogare, loin, sur la droite. Les mômes se précipitent pour voir les avions. 

Le tram longe maintenant de gigantesques parkings. C'est très moche. Ah ! Il y a des avions sur les parkings... On approche d'Orly. 

10h59 : arrivée à Orly. C'était mon but initial mais je décide de continuer. Quelques personnes sont descendues. 

On a rejoint la Nationale juste avant. Le tram s'élance sous les pistes et me semble faire une longue pointe de vitesse (un peu moins vite que les voitures, il me semble que la vitesse est limitée à 70 sur cette portion de la route). 

On a quitté à nouveau la nationale. 

11h03. Arrivée au terminus. Beaucoup de gens descendent mais pas tout le monde. Le train va repartir dans l'autre sens. Il y a donc plein de touristes, qui s'offrent un premier voyage en tram. 


Le terminus semble dans un désert, pas très loin du Carrefour d'Athis Mons. C'est étrange. Presque surréaliste (mais pas surprenant avec Orly juste à côté.on est à moins de 200 mètres d'une piste d'où vient de décoller un avion). 

La rame va partir. Sans moi. J'ai décidé de prendre le suivant (ce qui est complément con, je vais arriver en retard à l'apéro) pour observer le quartier. 

Il y a une dizaine d'arrêts de bus mais personne ne semble les attendre. Il me semble que les gens qui sont descendus de la rame (une cinquantaine ?) sont partis à pieds alors qu'il semble ne rien y avoir à côté. Si ! Il y a un vieux Concorde exposé, celui qu'on voit, sur la droite quand on arrive par la Nationale. Le tram est de l'autre côté. 

On le voit dans Google Maps. 


Dans Google Streets View, on le voit aussi... Avec les travaux du tram. 





Ses voies s'arrêtent à quelques mètres de la Nationale 7. Comme si c'était définitif (le prolongement est pourtant bien prévu).

Des gens arrivent à pied. On dirait des touristes. Ils semblent venir du Carrefour. 8 minutes après le départ du dernier tram, il y a une trentaine de personne sur le quai.

Une nouvelle rame arrive. Environ cinquante personnes descendent. Le temps de les compter, je monte dans la rame. Il n'y a plus de place assise (je me suis fait baiser... Hors de question d'attendre le suivant, à cause de l'apéro). Au moins 10 personnes attendent sur le quai.

Il faut ainsi une heure pour aller de Bicêtre à Orly. Pour à peu près 10 kilomètre... 33 minutes de tram pour faire 8,1 km...

11h27 : le départ est imminent. Le chauffeur annonce un incident technique. Les portes s'ouvrent. L'électricité est coupée. Les gens rigolent...

Me faire ça un dimanche matin... Alors que j'ai déjà 15 minutes de retard pour l'apéro...

L'électricité revient. Les ordinateurs de mettent en branle. On voit le "reboot" sur les écrans annonçant les stations. Les affichages sont rigolos (pour l'informaticien que je suis, on dirait de l'Unix).

11h33 : c'est reparti !
11h35 : Orly Sud (à l'endroit où s'arrêtait le bus 285 avant les travaux).

Je suis debout mais beaucoup mieux placé qu'à l'aller pour observer le paysage. Ces immenses zones sans habitations entre Orly et Belle Épine sont très surprenantes. Des friches, des entreprises, des entrepôts, quelques banques et restaurants. Être dans un machin moderne, près de routes refaites pour l'occasion et traverser ces endroits est très étrange. Il n'y a qu'en fait qu'une faible partie du tronçon qui passe sur la Nationale 7, contrairement à ce que je pensais. Voir un tram là est très surprenant (mais il faut bien qu'il passe quelque part et des gens montent et descendent à chaque station, même un dimanche). Le bus 285 que je prenais parfois pour rentrer d'Orly ne prenait pas du tout le même itinéraire (il prenait la nationale) ce qui fait que je découvre. À Saarinen (l'avant-dernier arrêt avant de passer sous l'A86, je pense), beaucoup (heu... 10 ?) de gens montent. L'arrêt suivant est "Porte de Rungis". Je croyais que Rungis était uniquement au nord de l'A86.  L'arrêt suivant est "Place de la logistique" (contrairement à ce que pensais dans ma parenthèse précédente). Il y a un gigantesque entrepôt Danone et Sogaris (ceux qui traînent en voiture dans le coin connaissent de nom).

On se retrouve à Belle Épine, de l'autre côté de la Nationale. J'ignore à quel moment on l'a traversée. Ça me fait bizarre. J'ignore, par exemple, de quel côté de la Nationale était Danone. On reprend à gauche, direction Rungis. "Porte de Thiais, marché internationale". Étant tourné vers la fenêtre, je n'avais pas vu que la rame était blindée.

La rame est "confortable". On tient debout sans s'accrocher. Il n'y a pas de soubresauts, de ralentissements ou d'accélérations brutales. Le niveau de bruit est correct (et couvert par les voix des gens, beaucoup de touristes comme moi qui commentent ce qu'ils voient).

Arg ! Il est midi. Pas d'apéro.

La rénovation de la Nationale 7 après Rungis semble une réussite mais il y a toujours ces entrepôts, casses,... très moches tout le long. Quelques immeubles neufs sont en cours de construction, près de l'entrepôt RATP que je signalais à l'aller. Je n'avais jamais vu l'école départementale à Chevilly-Larue aussi bien (du fait de ma position). Le parc est gigantesque. Ça me ramène presque 20 ans en arrière quand je passais là tous les jours en voiture.

Ah ! Le Carrefour de Villejuif. Le terminus doit être proche. Une demi heure après le départ.

12h06 : terminus. Le train est vraiment très chargé. Tout le monde descend cette fois. Plus de la moitié des gens vont vers le métro. Beaucoup vont acheter des tickets. Des banlieusard en visite ? (Le tramway est gratuit aujourd'hui.). Il y a vraiment une grosse queue devant les distributeurs.

Je m'engouffre dans le métro et saute dans une rame. J'aurais mis dix ou 15 minutes de moins qu'à l'aller (à cause de l'attente du tram). Je devrais être à l'Aéro à 12h16.

12h17, en fait mais ça bouchonnait dans l'escalier de sortie du métro.

2h20 de promenade. 34% de batterie d'iPhone dépensée. Et la découverte d'une gigantesque zone, entre Orly et Rungis, à quelques kilomètres de chez moi.

Il est bien ce tramway T7. Mais pour ne rien vous cacher, j'ai peur qu'il draine beaucoup de monde qui prenne la ligne 7 du métro, le matin. Déjà qu'elle est surchargée...  Tant mieux pour les gens qui vont y gagner. Tant pis pour moi.

Il est bien mais très lent. 


Edit : n'ayant aucun repère pendant le trajet, j'ai fait un certain nombre d'erreurs sur le trajet. Je rectifie certaines informations dans un autre blog.