En salle

05 novembre 2013

Faut-il virer Manuel Valls ?

Ce week-end, dans Twitter, j'ai vu plusieurs fois une amie se demander ce qu'il restait comme raison à Hollande pour ne pas virer Manuel Valls. Je vais en citer quelques unes mais je me demande pourquoi cet acharnement.

Raison 1 : pourquoi le virer ? Mais ça revient à la question précédente.

Raison 2 : ce n'est pas l'époque du remaniement. Certains pensent qu'il aura lieu après la déroute aux municipales de 2014. Je pense qu'il faut attendre la débâcle aux régionales de 2015.

Raison 3 : on ne vire pas le seul ministre populaire, surtout si c'est celui de l'intérieur et que les "mouvements" se diversifient en France. Manuel Valls tire la popularité du gouvernement vers le haut. Et il a du boulot.

Raison 4 : il fait le job d'un ministre de l'intérieur de gauche qui ne consiste pas à régulariser massivement les sans-papier et accorder l'absolution aux petits délinquants parce que vous comprenez ma bonne dame ils n'ont pas une vie facile.

Raison 5 : ça serait donner raison à ceux qui ont une vision exiguë de la gauche et plus généralement de la gauche de gouvernement. Il y a l'éternel débat sur la vraie gauche mais si on y fait abstraction pour ne regarder que les casquettes officielles, la gauche, de LO et le NPA à un bout jusqu'à l'aile Valls du PS, à l'autre, représente moins de 45% des voix au premier tour d'une présidentielle. La gauche, pour gouverner, doit aller au-delà.

Raison 6 : il n'y a qu'à, faut qu'on. C'est facile de dire en 140 caractères ce que les autres devraient faire.

Raison 7 : il ne se médiatise pas tant que ça, malgré quelques passages un peu louches dans la presse people. Ce sont les journalistes qui le mettent en avant parce qu'il est populaire et que ça fait vendre. Je suis persuadé qu'il y a une partie des ministres qui seraient prêts à beaucoup pour avoir le dixième de son espace dans la presse.

Raison 8 : certains (dont moi peut-être) peuvent juger le gouvernement pas assez à gauche. Ce ne peut pas être attribué au ministre qualifié de plus à droite du gouvernement mais à une ligne générale et surtout aux ministres plus à gauche qui ne se font pas assez entendre.

Ainsi, cet acharnement d'une partie de la gauche sur un seul homme me fatigue. Manuel Valls n'est pas l'ennemi.

François Hollande à un drôle d'enjeu. Faire en sorte qu'une politique de gauche puisse être longuement menée. François Mitterrand par deux fois et Lionel Jospin ont échoué. Les trois législatures socialistes de la cinquième se sont terminées par des échecs électoraux alors qu’elles avaient commencé bien à gauche. Donner le signal d’un coup de barre à gauche, dès maintenant, par exemple en virant Manuel Valls serait se mettre dans la situation des précédentes législatures de gauche.

Selon moi…

21 commentaires:

  1. Z'est bien bourgoi je brobose de remanier la Brésidenze ! Ou pour dire autrement, quand dans un attelage les chevaux ne réussissent pas à rester sur la route, c'est peut-être bien la faute au cocher, après tout. Surtout s'il passe son temps à flirter avec Miss Phynance, rose de plaisir pour avoir été conviée sur le banc du coche, là-haut, au lieu de surveiller les travailleurs et les chômeurs qui doivent s'écarter devant le danger.

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    1. Et si tu changes la présidence, il se passe quoi ? Surtout si tu le fais de manière démocratique ? Le plus drôle, c'est que Hollande serait réélu, la droite n'ayant pas le temps de faire des primaires...

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    2. Si on vire quelqu'un, ce n'est pas pour l'autoriser à se représenter, cela me paraît évident.

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    3. Tu m'expliqueras les bases juridiques et constitutionnelles.

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  2. Manuel Valls fait son job et il est très populaire, c'est un atout maitre pour Hollande il en a grand besoin il ne peut donc pas s'en séparer et ceux qui demandent sa démission peuvent toujours croire au père Noël ou se ronger les ongles.

    David75

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    1. Manuel valls a 40% de satisfaction ,ce n'est pas ce que j’appelle très populaires.

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  3. Bon billet. Je suis parfaitement d'accord avec toi.

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    1. À cause des trolls je suis obligé d'activer la modération mais ton commentaire avait bien été pris en compte.

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  5. Réponse sur la Raison 3 : on ne vire pas le seul ministre populaire, surtout si c'est celui de l'intérieur et que les "mouvements" se diversifient en France. Manuel Valls tire la popularité du gouvernement vers le haut. Et il a du boulot.

    1. Populaire oui, auprès de la droite qui l'utilise pour affaiblir le gouvernement et donc François Hollande
    2. Il tire la popularité du gouvernement vers le haut. Ah bon.

    Le problème n'est pas de le virer, le problème c'est qu'il se la joue solo, pas solidaire du gouvernement. A croire qu'il agit dans un destin personnel sans se soucier d'appliquer le politique du gouvernement.

    La Gauche décomplexée de Valls n'aura pas plus de succès que la Droite décomplexée de Sarkozy_Copé dans les urnes.

    Sans moi.


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    1. Ne pas comprendre qu'il fait son boulot est navrant enfin tu dois être en parfaite symbiose avec ceux qui t'entoure si non la solitude n'est pas loin .
      vincent

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    2. Vincent,

      Oui. Mais ne réponds pas aux commentateurs à ma place.

      Bem,

      Ton 1 : hein ?

      Pour le reste, hein aussi. En quoi il est pas solidaire. Surtout quand les autres lui chient dessus en permanence... Ce sont eux qui ne sont pas solidaires. Ils ne pensent qu'à le casser.

      C'est quoi la gauche décomplexée ? Valls est sur sa ligne, la même qu'il a toujours tenue. Est-ce que tu pourrais avoir des arguments concrets ?

      Ce n'est pas lui qui ferme les camps de Roms mais les préfets (qui dépendent de lui, ce qui revient au même), à la demande de maires. Ce n'est pas son rôle de les reloger mais celui de Duflot notamment.

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  6. Totalement d'accord avec ton dernier paragraphe !

    Il faudrait le répéter, le ressasser, et le redire à chaque fois que certains insistent pour faire un virage à gauche: ça a toujours conduit la droite à reprendre le pouvoir !

    Essayons donc, pour une fois, d'obtenir une gauche - même rose pâle - au pouvoir en France pendant 10 ans plutôt qu'une succession de soubresauts inefficaces.

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  7. Problème, actuellement ce n'est pas le rose pâle que nous avons, mais la République exsangue. Alors, quand ? Il n'y a pas de soubresauts inefficaces, mais un libéralisme triomphant qui progresse sans obstacles.

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    1. Ce n'est pas la République qui est exsangue, mais l'économie du pays. Et pour la redresser au profit du plus grand nombre c'est bien la méthode Hollande-Ayrault qu'il faut choisir, pour toutes les raisons évoquées plus haut.

      Après il y a d'autres voies qui peuvent être ouvertes, je suis d'accord avec vous, mais les français n'en veulent pas. Elles ne pourraient s'imposer que par la terreur, quoi que vous en pensiez.

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    2. C'est clair : nos opinions divergent totalement. Totalement. La clique actuelle n'est qu'un prolongement encore pire de ce que nous avons connu avant. Je m'attendais à quelque chose de plutôt moche, je suis surpris que ce soit encore bien plus déplorable que prévu. Et quand je parle de la débâcle de la République, c'est bien aussi de cela qu'il s'agit.

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  8. Bon. J'ai répondu à personne ici mais ça va changer. Désolé pour le retard mais j'étais en réunion de 9h30 à 18h30 alors FAITES PAS CHIER HEIN.

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  9. Hello Nicolas,

    Pourquoi virer Valls, alors que ce n’est pas le bon moment (pas de remaniement en vue) , qu’il est populaire, qu’il fait le job, et qu’il n’est pas l’ennemi ?

    Pour plusieurs raisons en fait :
    - Le bon moment : Un remaniement c’est le fait du prince, c’est une décision que peut prendre un chef d’état en fonction d’un contexte particulier. Pas de bons ou mauvais moment. Mais au prochain, j'aimerais voir Valls partir.
    - Valls est très populaire. Bien que encore majoritaire chez les sympathisants de gauche (57%) il a perdu plus de 20% depuis le début de l’année (+ bas historique), et ancre maintenant sa popularité chez les sympathisants de droite ( +24% - 70% d’opinions positives). Ceci étant dit, les bons chiffres de Valls bénéficient-ils au gouvernement ? On constate que plus sa popularité augmente, plus celle du gouvernement décroit. Je ne sais pas si il y a un lien direct entre les 2 courbes, mais on ne peut absolument pas avancer que sa popularité personnelle profite à l’exécutif.
    - Valls fait le job (de ministre de l’intérieur) : Pas tout à fait en fait. Si son rôle consiste à être garant de « l’ordre républicain » et de faire appliquer les textes votés (ce que personnellement je ne lui conteste pas), c’est quand il va au-delà de son rôle qu’il est contesté. Au même titre qu’Hortefeux et Guéant avant lui, il ne désigne pas des actes ou des comportements comme étant problématiques, répréhensibles et condamnables (rôle stricto sensu du patron de la Place Beauvau), mais des personnes comme étant des problèmes en soi (Roms, confusion islamiste/terroriste…). Par ailleurs, il sort encore de son rôle de Ministre de l’intérieur, quand il exprime un avis contre une décision de la plus haute juridiction judiciaire française, à propos de la « laïcité » (Affaire Babylou). Et encore, il ne joue pas son rôle de Ministre de l’intérieur, face à la crise et à la casse des bonnets rouges, tout au long de laquelle, Manuel Valls, ministre hyper médiatisé, ne dira rien. Absolument rien. Par peur de froisser les sympathisants de droite qui le soutiennent massivement, peut-être ?
    - Valls fait le job (de ministre) : Ah ! La solidarité gouvernementale. C’est important. FH et JMA l’ont rappelé au printemps dernier.
    (1) Premier Clash : Valls – taubira. Petite entorse à la règle quand face à son désaccord avec la grande réforme pénale, Valls avait fait fuiter dans la presse une lettre extrêmement critique adressée au ministère de la justice, histoire de prendre l’opinion à témoin de son profond désaccord avec la loi Taubira.
    (2) Second Clash : Valls – Duflot : Valls joue de nouveau les francs-tireurs avec ses propos hallucinants et très personnels sur les Roms (que personne au gvt n’a repris à son compte) plongeant le gouvernement dans une nouvelle crise cacophonique.
    (3) Quand Valls, sans avoir prévenu quiconque, annonce vouloir repenser la politique du regroupement familial (obligeant un gouvernement à ramer 10 jours pour expliquer que en fait non, que ce n’est pas un initiative partagée, et que bon en fait, en la matière, on est lié par des textes EU garantissant ce droit aux migrants).
    Qu’en penser, sinon que Valls est un ministre très perso, incapable de s’inscrire dans une solidarité gouvernementale ?
    - Valls n’est pas l’ennemi, certes, mais il est bien un problème. Stratégie de communication très personnelle, initiatives de franc-tireur, participant régulièrement à troubler une ligne gouvernementale (déjà pas très claire). Communication visant à flatter une opinion de droite, ne pouvant donc en aucun cas participer à la popularité d’un gouvernement de gauche. Vraiment, j’ai beau faire la liste, et je ne trouve aucune bonne raison pour FH et JMA de maintenir à son poste un Manuel Valls, ce dernier ayant transformé son ministère en tribune au service de ses ambitions personnelles, au détriment des intérêts du gouvernement.

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    1. Merci pour ta réponse et désolé pour le temps mi à répondre !

      Autant dire qu'on n'est d'accord sur rien. Par exemple, sur Baby Lou, je suis d'accord avec lui.

      Ce soir, par exemple, il est très clair dans son discours...

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