En salle

12 novembre 2013

Remanions Malek Boutih

Malek Boutih a demandé le départ de Jean-Marc Ayrault qui lui a répondu qu’il n’était pas impressionné. Le Parti Socialiste ne sanctionnera pas le député et j’aurais tendance à penser que c’est bien dommage.

Malek Boutih a tiré sur une ambulance. C’est ballot. Il ne mérite pas de considération.

François Hollande a été élu avec un peu moins de 52%. Le mois suivant, 55% des Français disaient lui faire confiance. Un an après l’élection, ils étaient 24% Ils sont maintenant 21%. Nicolas Sarkozy avait été élu avec 54%. Le mois suivant, 63% des Français lui faisaient confiance. Un an après, ils étaient 32%. Quelques années plus tard, ils n’étaient que 20%. Je ne suis pas en train de démontrer des conneries mais de papoter avec M. Boutih en lui rappelant trois faits. Petit 1 : la perte de popularité de Nicolas Sarkozy en début de mandat était aussi forte que celle de François Hollande. Petit 2 : François Hollande semble être à un plancher (même si Jacques Chirac était descendu à 16%). Petit 3 : on peut très bien gouverner avec une faible popularité.

Un nouveau sondage est d’ailleurs tombé aujourd’hui, par l’IFOP (les chiffres ci-dessus sont ceux que je prends régulièrement et viennent de TNS-Sofrès). Toute la classe politique en prend pour son grade. Les Français ne font confiance à personne. Mon confrère 365 mots titre sur la nocivité des sondages pour la démocratie. Romain, lui, titre sur le une abjecte de certains magazines.

J’ai envie de titrer sur ces élus de la majorité qui entrent dans le jeu et tirent sur le gouvernement. Je ne crois pas me rappeler que le gouvernement précédent avait autant de monde qui lui tombaient dessus dans son propre camp (d’ailleurs, Romain fait remarquer que c’est surtout la gauche qui donne de la visibilité aux magazines de droite).

Je vais donc répondre à Malek Boutih : changer le premier ministre ne résoudra rien.

Néanmoins, dans son interview du Parisien, il n’a pas totalement tort. S’il a tort, c’est sur le fait de s’en prendre à Jean-Marc Ayrault. Par contre, François Hollande doit changer de pratique des institutions et donner l’impression qu’il laisse le gouvernement gouverner. Il le fait d’ailleurs depuis quelques mois en laissant le premier ministre faire des annonces fortes. On en est toujours au même point : il faut sortir des années Sarkozy où le président était toujours en première ligne.

Mais le résultat de l’opération de Malek Boutih est net : l’information fait la une de la presse depuis ce matin.

Pour travailler, le président de la République et le gouvernement ont besoin d’une majorité unie, pas d’un député qui veut se faire un nom. Malek Boutih aurait pu parler, par exemple, de la conférence sur l'emploi des jeunes. Il a oublié.

17 commentaires:

  1. Mon opinion ne t'étonnera pas : il y a des baffes qui se perdent !

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  2. Et pourtant je ne suis pas une violente ! Mais là, si je l'avais devant moi, j'lui en collerais une !

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  3. Demander le départ du premier ministre c'est plus facile et payant médiatique que de demander un réajustement de politique pour prendre en compte la déception des électeurs de François Hollande. On a connu Malek Boutih mieux inspiré.

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  4. "Je ne crois pas me rappeler que le gouvernement précédent avait autant de monde qui lui tombaient dessus dans son propre camp"

    De mémoire, il y a eu une séquence qui ressemblait furieusement à ça : celle du choix des ministres d'ouverture. Ils furent nombreux à monter au créneau et à râler lorsque des socialistes et autres gens de gauche se retrouvèrent nantis d'un maroquin ou d'un secrétariat d'Etat. Ceci dit, la différence tenait à ce que d'un côté il y avait les déçus de ne pas avoir été choisis, puis de l'autre ceux qui fustigeaient cette ouverture, la considérant comme une erreur stratégique; ce que je ne suis pas loin de penser d'ailleurs.

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    1. C'était une erreur et ça n'a mené à rien.

      La fronde était en tout début de mandat.

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    2. Vous oubliez ceux qui ont refusé un poste de ministre offert par Sarkozy (Manuel Valls).

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  5. Je suis complètement d'accord avec ce billet. Je crois me souvenir que Malek n'est pas à son coup d'essai, après avoir soutenu et porté aux nues Ségolène, il l'avait descendue en flèche. La politique est cruelle mais Malek joue au poker et perd

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  6. Étonnant manque de sens politique de la part de quelqu'un qui n'est pas un débutant...Un changement de Premier Ministre n'a de sens qu'en cas de départ d'une nouvelle étape de la politique menée.

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  7. Et puis, puisque se répéter est nécessaire, je réitère : c'est le président qu'il faut remanier. Comme je l'ai toujours dit, y compris avant l'élection. Hollande ne pouvait pas être le bon choix de gauche, c'est toujours plus vrai.

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    1. Quelqu'un d'autre que Hollande n'aurait pas été élu. Sauf Strauss-Kahn...

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    2. Je parle là de choix de gauche : la précision a son importance.

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