En salle

17 juin 2014

2017 : et si c'était sans Pépère ?

L’objet du billet d’Elie Arié, hier, était : « le vrai mystère François Hollande ». Force est de constater que nombre de ses décisions surprennent voire déçoivent. Pour ma part, j’approuve globalement la politique qu’il met en place, même si elle n’est pas toujours lisible, mais il y a des trucs que je ne comprends pas, comme l’annonce de la nomination de Jacques Toubon qui, forcément, fait jaser.

A se demander s’il ne fait pas exprès pour donner l’occasion aux parlementaires de refuser ce choix…

Je vous laisse lire le billet d’Elie et j’en viens à la conclusion : « Le « mystère Hollande » est dans l’impression qu’il donne d’avoir perdu tout sens politique et tacticien, alors que c’étaient là les deux seules qualités que même ses adversaires les plus acharnés lui reconnaissaient. »

Pour reprendre l’exemple de Toubon puis que sa nomination fait à peu près l’unanimité contre elle à gauche, comment Pépère a-t-il pu faire une telle erreur si ça en est bien une ?

Un des commentateurs formule une hypothèse, « c'est qu'il sait qu'il ne sera pas réélu en 2017, et que face à un bashing sans précédent, y compris de la gauche, et au delà d'un déficit de com évident, il a décidé de faire ce qu'il voulait, comme il le sent, quitte à prendre certains (beaucoup) à rebrousse poil... »

Et s’il le savait dès le départ ? C’est assez facile à deviner. Aucun président de la cinquième n’a été réélu hors phase de cohabitation et l’alternance a été systématique à toutes les élections nationales depuis 1981 sauf en 2007.

J’avais formulé une autre hypothèse, celle qu’il appliquait les mesures qui font mal en début de mandat et qu’il lâcherait du lest à la fin du mandat. C’est à peu près le contraire de ce qu’on fait les autres présidents, appliquant leur programme en début de mandat et faisant un virage à 180° ensuite. Je me rappelle même avoir dit que je supposais qu’il nommerait Martine Aubry à Matignon en 2015 afin de montrer et vrai virage à gauche et de se placer lui-même dans une espèce de cohabitation.

Tout ne s’est pas passé comme prévu. La reprise économique n’a pas eu lieu en 2013 et la séquence politique a été très mauvaise, ensuite, l’obligeant à nommer Manuel Valls en remplacement de Jean-Marc Ayrault, laissant ainsi plus de liberté à sa gauche pour ronchonner. L’hypothèse « Aubry » semble tomber à l’eau sauf si Manuel Valls arrive à faire quelque chose qui se rapproche d’une sortie du trou du pays avec une couche de redistribution.

Si l’hypothèse du commentateur était vraie, à savoir que François Hollande aurait d’ores et déjà pris la décision de ne pas se représenter, il a en effet à peu près quartier libre pour n’en faire qu’à sa tête et appliquer une série de réforme qu’il a dans le crane, comme la réforme territoriale qui a fait beaucoup de bruit cette année et la réforme de la SNCF qui nous vaut une des grèves les plus impopulaires depuis très longtemps, comme si les syndicats avaient décidé de se suicider. Il est d’ailleurs amusant de voir la CFDT tomber sur le poil de Sud et de la CGT. François Hollande va pouvoir faire cette réforme d’autant que l’opposition de droite est à peu près muette.

En 2017, s’il ne se représente pas, il partira la tête haute si une partie des réformes sont faites : son bilan ne pourra pas être pire que celui de son prédécesseur. Une partie de la gauche sera soudée contre lui mais ne pourra rien faire. Pour un peu, il nous fera une belle réforme de la Constitution pour « déprésidentialiser » le régime…

D’ailleurs, on voyait un chef des frondeurs, Emmanuel Maurel, réclamer une primaire en 2016 comme si cela était la première des priorités.

J’imagine assez mal François Hollande y faire une campagne sur le thème : « mon adversaire est la finance. »




11 commentaires:

  1. "J’imagine assez mal François Hollande y faire une campagne sur le thème : « mon adversaire est la finance. »"

    Ou, à la limite, sur le thème " Mon adversaire, c'est François Hollande"...et, du coup, être réélu !

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  2. Si c'est pas lui, c'est donc son frère -:)
    Remarque: L'opposition nous va si bien....

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  3. Votre hypothèse me paraît très hasardée. Ce qui est le mot poli pour dire farfelue.

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    1. Pas tant que ça. Pourquoi irait-il se présenter à une élection perdue d'avance. Pour finir comme Giscard ou Sarko ?

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    2. Parce que, dans l'état où est l'UMP (à peu près le même que le PS…), il peut toujours espérer se retrouver au second tour avec la Marine ; et donc l'emporter.

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    3. Ou ne pas être au second tour... La dernière fous où un socialo s'est présenté en étant au pouvoir, ça lui est arrivé. Et qui était premier secrétaire du parti ?
      L'UMP va se remettre. Rangée derrière Fillon...

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    4. Vous avez vu ça dans votre boule de cristal ?

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  4. Amusant de voir un supporter du PS soutenir une politique déflationniste.

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