En salle

23 décembre 2017

Encore une réorganisation territoriale en région Parisienne !

On commence à en savoir plus sur les intentions d’Emmanuel Macron pour la Région Parisienne. Ca faisait longtemps que je n’avais pas fait de billet sur la réforme territoriale. Il faut dire que ce machin est tellement compliqué et rencontre tellement d’opposition que les gouvernements successifs sont obligés d’avancer par petite touche ce qui, d’ailleurs, est probablement plus efficace d’un point de vue pratique que de faire une révolution.

L’idée n’est pas neuve mais de Gaulle avait été obligé de démanteler le département de la Seine en 1964 pour différentes raisons dont, notamment, le fait que le préfet était alors très puissant, plus puissant que le Premier ministre, dit-on. Après plusieurs vagues de décentralisation, beaucoup de prérogatives des représentants locaux de l’État sont transférées aux collectivités territoriales mais avec la densité de population en région parisienne et le nombre d’échelons de décisions est devenu délirant. On va essayer de lister avant d’aller au bistro.

Il y a l’État qui joue un rôle particulier en Ile-de-France par rapport aux autres régions vu qu’il copilote les transports en commun, d’une part, en étant propriétaire des deux principaux opérateurs (la RATP et la SNCF) et, d’autre part, comme dirigeant de la Société du Grand Paris (le machin pour les futures lignes de métro du Grand Paris Express et d’autres aménagements).

Il y a la Région qui fait le job… d’une région et gère notamment le STIF, propriétaire des infrastructures de transport ferré et du matériel roulant utilisés par la RATP et la SNCF.

Il y a la métropole du Grand Paris, l’EPCI (genre de communauté de communes) à fiscalité propre, sur un peu plus du territoire des quatre départements centraux.

Il y a ces quatre départements.

Il y a les territoires (établissements publics territoriaux), subdivision de la métropole du Grand Paris.

Il y a les communes et les arrondissements de Paris ce qui, si je compte bien, fait six plus l’État en espérant que je n’ai rien oublié (sans compter les quartiers, très importants pour l’aménagement ou l’animation de proximité, et les cantons et les circonscription législatives qui jouent un rôle essentiellement lors des élections). Pour que mon billet soit complet, il faudrait que je décrive à quoi servent tous ces machins mais vous en foutez et je n’ai pas que cela à faire, non plus (d’autant que je risque de raconter des conneries).

C’est le bordel ! L’idée de réorganiser tout ça n’est pas neuve, disais-je. Nicolas Sarkozy et ses gouvernements avaient mis en place la Société du Grand Paris. François Hollande et les siens ont fait la Métropole du Grand Paris. Emmanuel Macron (je ne vais pas dire « et les siens », il décide tout) veut « supprimer » les départements.

Je mets des guillemets car je ne sais pas trop ce que ça veut dire. J’imagine que les départements vont rester en tant que subdivision administrative de l’État (et pour que je puisse continuer à habiter dans le 9.4) mais que les Conseils départementaux (ex Conseils généraux) vont disparaître et que leurs responsabilités seront transférées à la Métropole du Grand Paris et à ses territoires, dont Paris.

Tout n’est évidemment pas décidé mais « En retenant cette solution, M. Macron pourrait se targuer d’avoir arbitré entre les forces politiques en présence en évitant qu’aucune ne prenne le pas sur l’autre. Tous les grands acteurs politiques du territoire obtiendraient des gages les empêchant de perdre la face. Mme Pécresse se voit renforcée, Anne Hidalgo obtient le maintien de l’échelon métropolitain qu’elle a toujours défendu. Patrick Ollier, président (LR) de la MGP, la voit survivre malgré les critiques dont elle fait l’objet de la part de bon nombre de grands élus, à l’exception des maires. » En d’autres termes, seuls les élus départementaux vont gueuler mais comme j’habite dans une banlieue rouge insoumise, c’est plutôt rigolo.

Tiens ! Je vais faire un apparté. Cet article de Slate a pour titre « Et Macron acheva de dépolitiser la France » (vous pouvez lire, c’est relativement intéressant et ça n’est pas dans le style habituel du site). Il est un peu partagé dans les réseaux sociaux mais seuls les insoumis ronchonnent… Les autres, comme moi, constatent un fait que l’on peut, certes, déplorer.


Avec la suppression des trois départements autour de Paris (et le fait que la capitale soit un département), Macron continue la dépolitisation de la France notamment en supprimant les derniers fiefs rouges.

(J'ai une question subsidiaire, Manu : que va-t-on faire des parties du Grand Paris qui ne sont pas dans un des quatre départements ?)

1 commentaire:

  1. Je viens de calculer que cela touche directement plus de 7 millions de personnes cette zone. Il ne faut pas s'étonner que ce s oit un gros bordel à reformer. Et j'imagine très bien les appétits de quelques vieux politicards.
    Tu poses la question des limitrophes. C'est un peu la question que l'on se pose vers Rennes. Une fois que tu sépares l'agglo du département, quel est le poids des communes ou communautés de communes ?

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...