En salle

22 mai 2018

J’ai mon plan banlieue

J’y habite. J’y suis bien. Depuis 24 ans. Les pouvoirs publics font leur job. Les collectivités territoriales aménagent et incitent les entreprises à venir. Les flics tentent d’y assurer la sécurité (et y arrivent mais si je le dis, on va trouver des grincheux). L’Education Nationale fait son job. La Poste est là. On va avoir une deuxième station de métro. On a un CHU. 

Du coup, j’ai bien aimé le discours de Macron. Je résume : « on n’a pas besoin d’un énième plan, il faut que chacun bosse. » C’est très libéral, d’ailleurs mais tout le monde gueule. C’est rigolo. 

Il faut du travail de longue haleine, secteur par secteur, et arrêter de penser que débloquer quelques dizaines de milliards par ci ou par là va résoudre toutes les erreurs du passé, le tout voiture, l’entassement des immigrés qu’on a fait venir pour lutter contre nos valeureux travailleurs dans des HLM pourris et tout ça. 

A titre personnel (dans le sens où ce n’est pas l’objet principal de ce billet), je pense qu’il faut plus de mixité, pas que sociale. Favoriser la proximité des logements de bourges (comme le mien), les commerces, les trucs sociaux, les logements étudiants, les entreprises, leurs sièges,... et l’Etat ne peut pas tout.  Je suis favorable à la loi machin qui impose un taux de logements sociaux mais ne va peut-être pas assez loin. J’en sais rien. Imposer un HLM si t’imposes pas un cinéma et un bistro n’a pas de sens. Elle « oblige » les banlieusards à passer leurs loisirs dans d’immondes centres commerciaux... Et il faut lutter contre le communautarisme qui fait tant de mal. Ce qui implique de ne pas traiter les anti-communautaristes comme des fachos. 

Du coup, je crois que j’aurais bien aimé le discours d’Emmanuel Macron si je l’avais écouté et s’il n’avait pas dit des conneries sur le cannabis. Il faut le légaliser ne serait-ce que pour diminuer les trafics. Peut-être qu’ainsi on aura la paix. 

Enfin, il faut arrêter de faire des plans banlieue qui, par nature, opposent la banlieue à la France périphérique comme on dit. Que chacun bosse. Les besoins sont les mêmes : des services publics, des commerces, de la sécurité, des transports en commun,...

Amen. 

7 commentaires:

  1. Légaliser le cannabis? Ça ne fera que déplacer d'un cran le niveau des trafics en tous genres. Ces trafics existeront toujours...

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  2. Ah merde alors.... si dans les banlieues ça va mieux, les gens ne voudront plus voter pour la vraie gauche.

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    1. Ah merde ! La vraie gauche qui veut le dire quoi faire chez moi ?

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  3. Très bô billet ! J'espère juste que le gouvernement ne procède pas, à terme, à la suppression de près d'un tiers des lignes desservant la France périphérique. Dans ma campagne, les élus ont déjà transformé les anciennes voies de chemin de fer en voies vertes. On aura du mal à toutes les transformer en pistes cyclables, sans l'aide de l’État ! ;+)

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  4. Depuis les travaux de l'Ecole de Chicago (1920) on sait que les interactions sociales sont plus pauvres dans les quartiers "socialement mixés" que dans ceux socialement et ethniquement plus homogènes. En France, et cela depuis 2 décennies déjà, l'objectif des politiques publiques n'est plus de "mixer" pour "faire société" mais de diluer, de disperser. Vous avez raison de souligner que la mixité urbaine c'est d'abord celle des fonctions et en particulier la présence des services publics.

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