En salle

27 juin 2020

Déconfinons la Comète


C’est un samedi comme j’aime, à Bicêtre, le premier depuis fin février. Il résume assez bien ma vie de patachon… Ce matin, je me suis réveillé vers heures, j’ai vaqué à des tâches ménagères et j’ai joué à des conneries sur mon iPhone. A 12h30, je suis allé prendre l’apéro à la Comète avec les copains puis j’ai déjeuné et suis rentré pour faire la sieste. A 18h30, je suis allé à l’Amandine puis à l’Aéro avant de revenir dans mon fief vers 20h… A 23h, les derniers clients sont partis, j’ai fait pareil.

C’est ma vie et j’aime ça. En principe, demain midi, tous les copains devraient être là, sauf Patrice en week-end chez ses vieux. Jean-Michel, Tonnégrande, Djibril, Benjamin,… La suite du bonheur ! Lundi, je retourne en Bretagne parce que c’était prévu… mais aussi parce qu’il est évident que j’y suis mieux, la maison, la famille, l’autre fief… Je reviendrai au Kremlin-Bicêtre deux ou trois fois, cet été, avant d’en refaire ma résidence principale fin septembre sauf si les patrons nous donnent quartier libre pour le télétravail. Je reprendrai mon statut de pilier de la Comète mais il va falloir que la Comète change…

Il y a un nouveau patron depuis lundi et ses premières mesures ne me satisfaisaient pas. Je ne lui renie pas le droit de faire ce qu’il veut mais, s’il continue ainsi, il va à la catastrophe. Par exemple, les apéritifs au comptoir sont passés de 2€50 à 3€50. Il a le droit. Il nous explique que les tarifs n’avaient jamais augmenté depuis 10 ans (ce qui est la vérité, je crois). La Comète a toujours été l’établissement haut de gamme de Bicêtre et donc eu des tarifs supérieurs de 10% aux autres bistros, c’est un peu normal. Nous y étions fidèles alors qu’on aurait pu faire des économies en prenant l’apéro ailleurs.

Cette fois, c’est trop ! Pourquoi resterions-nous payer des tournées avec des verres à 3€50 alors qu’ils sont à 2€30 ailleurs ? Le patron fait ce qu’il veut mais il commet une erreur : la Comète n’est plus un établissement supérieur aux autres. Nous avons au comptoir une espèce de barman espagnol qui n’arrête pas de brailler, d’engueuler les clients, de se mêler des conversations ! Je l’adore : il est adorable. Mais il a un pantalon de treillis et une chemise trouée à chier. Il passe de la musique à chier, des machins espagnols… Depuis qu’il est là, le chiffre d’affaire au comptoir a évidemment baissé alors qu’il est persuadé du contraire. En salle, ce n’est pas mieux ! Le personnel est drôle et sympathique mais il n’a rien de ce qu’on attend d’une brasserie haut de gamme. Les serveurs sont mal fringués, ne font pas toujours très propres…

On s’en fout, j’y suis bien.

Mais le nouveau patron fait l’erreur de croire que la Comète peut rester une brasserie haut de gamme avec des tarifs élevés sans des changements importants. Il a le droit de tuer le comptoir avec des tarifs prohibitifs en espérant gagner sur la salle mais il ne devrait pas le faire sans des changements.

Je les écoutais discuter entre eux, ce midi. Ils étaient contents parce qu’il y avait enfin un plat du jour le week-end. Je leur ai dit que c’était le même qu’hier. Ils m’ont dit que ce n’était pas grave, que ça montrait aux clients qu’ils savaient faire des plats du jour frais, qu’ils n’ont pas les mêmes clients la semaine que le week-end, donc qu’ils peuvent avoir deux fois de suite le même plat du jour. Je leur ai rappelé que j’étais client depuis la nuit des temps et que je savais que les plats du jour du week-end sont les invendus de la semaine, que les clients qui passent devant la Comète en rentrant chez eux tous les soirs et envisagent d’y déjeuner le samedi regardent le menu affiché !

Il va falloir changer, les gars ! Le bistro fait le plein le midi en semaine mais la seule marge de progression est le soir et le week-end. Les précédents patrons avaient tenté de faire quelque chose mais ça a toujours capoté avec la lassitude.

Et même en semaine, il faut changer ! Je suis en télétravail et j’y ai déjeuné trois fois. Une assiette anglaise avec des pâtes, un tartare de saumon avec des frites et un onglet avec une salade de pommes de terre. Rien de spécial. Je sais que ce n’est pas facile de prévoir les plats pour l’été mais ce n’est pas mon boulot, c’est le leur…

La Comète doit se déconfiner. A ce rythme, le seul atout qui lui reste est l’espace pour les clients ; on est à peu près sûrs d’avoir une place assise.

Pour la « montée en gamme », ce n’est pas gagné et la seule hausse des tarifs n’y suffira pas.

16 commentaires:

  1. La Comète, une brasserie "haut de gamme" ? Vous n'exagérez pas un peu, là ?

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    1. Oui et non. Ca a longtemps été le plus bel établissement de ce type à Bicêtre et c'est l'image qu'elle a. Ca n'est plus le cas mais certains s'imaginent que si... Enfin, elle ne peut effectivement pas être comparée aux grandes brasseries parisiennes.

      Mais, pour moi, ce n'est pas une brasserie mais un bistro et s'il était entretenu, il serait le plus beau de la commune.

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    2. Oui, c'est davantage un bistrot qu'une brasserie, me semble-t-il. En tout cas au sens "classique" de ces deux mots.

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    3. Oui. Encore que j'ai du mal à définir "brasserie". Dans le temps, c'était un lieu où l'on faisait de la bière, c'est devenu une espèce de grand restaurant avec les tables entassées et le personnel déguisé en pingouins.

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    4. Je crois que,dans une brasserie, on sert des plats cuisinés à toute heure, contrairement aux restaurants
      EA

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    5. Oui, c'est en effet une différence importante. Cela dit, histoire d'embrouiller un peu les choses, les MacDo se prétendent restaurants, alors qu'ils servent à toute heure.

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  2. C'est au prix du café au comptoir qu'on peut juger un bistrot ou une brassérie: s'il est nettement plus élevé qu'ailleurs, c'est que le patron cherche à se faire un maximum de blé en un minimum de temps pour revendre au plus vite.

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    1. Pas du tout. Si le café est cher au comptoir, c’est parce que le patron ne veut pas vendre de cafés au comptoir pour différentes raisons et il a sans doute raison.

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    2. Au comptoir ou en terrasse,peu importe, du moment que le point de comparaison soit toujours le même.
      J'habite en face du palais omnisports de Bercy. À ma terrasse habituelle, le café était a 2,20 €, mais les soirs de spectacles à Bercy,( grosse affluence), à 2,30. Mais nouveau patron, toujours 2,20, mais, si spectacle à Bercy, 3,20 ; j"ai changé de bistrot, ce n'est pas ce qui manque .
      ( c'est un peu ridicule, parce que pour moi, c'est toujours 2,20, les 2 patrons successifs m'avaient repéré comme un habitué; je ne suis pas sûr que tout ça soit très légal... )
      EA



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    3. Vous arrivez à être hors sujet par rapport avec votre propre commentaire.

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    4. Faut le faire hein ?

      EA

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  3. C'était lequel le patron de la comète , Frankie ? je n'ai jamais réussi à comprendre

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    1. C'était François mais il était rarement là. C'est plus sa femme, Ambre, qui faisait le job. Maintenant ils sont partis, c'est Jérôme.

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    2. « Maintenant ils sont partis, c'est Jérôme. »

      C'est Jérôme : comme le chanteur mort ?

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  4. Merci pour m'avoir éclairée !

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