En salle

14 août 2021

L'influence du coronavirus sur les trolls et la réflexion politique

Illustration sans rapport mais je cherche une
recette originale pour des courgettes,
pour demain.

Au sortir de la sieste (la deuxième, hein !), je viens de tomber sur une conversation entre copains notamment pro peine de mort pour ceux qui ne sont pas vaccinés avec effet rétroactif qui se vantent d’avoir bloqué d’autres copains pro autre chose. Moi, je ne suis pro rien à part un peu d’humilité (et d’humidité vu qu’il fait plus de 30° en Bretagne). Je leur ai fait peur de ma réprobation : il faut rester copain sinon on finir par boire tout seul et ne plus écouter les arguments des autres et donc ce que peu penser le peuple. Quand on se vante de faire de la politique et d’être proche de la sociale démocratie, ça fait tâche.

Tâche d’huile, vu que je me suis enfin débarrassé de mon plus ancien troll, EA, pour ne pas le nommer, à qui j’ai demandé en 2015 ou 2016 (c’était à l’occasion de la déchéance de nationalité de pépère). Ce gars, ayant dépassé l’octogénarité depuis longue date, était persuadé que j’étais intelligent et sympathique tout en étant de gauche et ne comprenait pas que je ne fusse pas d’accord avec lui. Il me cassait donc les couilles à tous les sujets et me disais « vous avez tort ». Je ne publiais pas ces commentaires ce qui me faisait passer pour un dangereux censeur mais il ne connait pas vraiment les blogs. Le pauvre… N’étant pas d’accord avec lui, j’avais sans doute trahi l’amitié qu’il m’avait concédé et regrettait que je ne l’approuve pas systématiquement. Dès fois, il me disait : « voila ce que vous auriez dû dire dans votre billet ».

 

Cette fois, il est fâché. Il m’a dit : « je ne reviendrai plus dans ce blog ». Ca tombe bien, c’est exactement ce que je veux. C’est mon blog à moi et j’y diffuse ce que je veux.

Le problème qu’il avait est qu’il se mélangeait dans les arguments tant il était sûr d’avoir raison. D’ailleurs, un pro vax peut avoir raison quand il dit que seule la vaccination systématique nous permettra de venir à bout de cette saloperie mais il ne doit pas oublier que le monde ne tourne pas autour de cette phrase.

Là, j’avais osé dire dans un billet : « Désolé. Jamais, en France, on ne fait de contrôles d’identité pour entrer dans des lieux publics (sauf, potentiellement, pour vérifier l’âge ou pour des raisons de sécurité). » Il m’a répondu (réponse censurée) : « Bien entendu, ce sont des CRS qui, au cinéma, aux bistrots, aux bureaux de tabac, etc., vérifient l'âge de ceux auxquels la vente de billets pour certains films, d'alcool, ou de tabac sont interdits, jamais le commerçant. » Je ne lui ai pas fait remarquer que je citais moi-même les contrôles pour l’âge, évidemment fait par les commerçants. Je lui ai répondu : « ce n'est pas le vendeur de billets du cinéma qui doit demander une pièce d'identité au mineur apparent, c'est l'apparent mineur qui doit présenter une pièce d'identité pour qu'on lui vende un billet » histoire de me foutre de sa gueule.

Je vais quand même publier l’intégralité de son commentaire : « Bye, Jégou. J'étais content, à un moment, de faire votre connaissance et de lire certains de vos billets; mais votre façon de m'injurier nommément tout en me censurant systématiquement, de répondre stupidement à mes commentaires sans les publier ( "ce n'est pas le vendeur de billets du cinéma qui doit demander une pièce d'identité au mineur apparent, c'est l'apparent mineur qui doit présenter une pièce d'identité pour qu'on lui vende un billet " : génial !) me prouvent que vous êtes finalement un pauvre type, vous êtes victime dew réseaux sociaux que vous méprisez ici tout en y passant votre temps. Je ne reviendrai plus lire ce blog, vous êtes finalement plus proche de Sarkofrance que de Didier Goux. » Je publie ça en rappelant que ça fait cinq ou six ans que je le prie de ne plus passer sur mon blog et que je l’insulte systématiquement.

On rigole bien dans les blogs et si vous ne saviez pas ce que doit, parfois, supporter les tauliers, c’est fait. Sarkofrance a abandonné ses blogs et Didier Goux n’a pas un blog politique. Des années qu’on se trolle dans la plus grande bonne humeur, pourtant !

 

Je reprends donc pas ma phrase : « Désolé. Jamais, en France, on ne fait de contrôles d’identité pour entrer dans des lieux publics (sauf, potentiellement, pour vérifier l’âge ou pour des raisons de sécurité). ». Les contrôles d’identité sont effectivement toujours quasiment réalisés par des agents assermentés (« on » vous demande parfois une pièce d’identité pour certaines actions, comme louer une voiture… et parfois il faut présenter des papiers pour entrer dans un immeuble pas public). Vous pouvez aller absolument partout sans être contrôlé. Un mineur de moins de 16 ans pourra entrer dans un bistro pour demander un verre d’eau : il ne sera pas viré par le patron, manquerait plus que ça ! Il reste les activités : l’achat d’alcool, de jeux et j’en passe. Le commerçant pourrait être emmerdé par la police si un mineur fait des emplettes illégales. Il vérifie donc l’âge par les moyens du bord…

 

La vérité est donc bien que : « Désolé. Jamais, en France, on ne fait de contrôles d’identité pour entrer dans des lieux publics (sauf, potentiellement, pour vérifier l’âge ou pour des raisons de sécurité). »

Par une sombre semaine de vacances scolaires dans une frénésie délirante, cette règle implicite vient de sauter. Le personne politique de gauche ne réagit qu’à peine. Et les pro sont pro.

 

Moi, je demande à ce qu’on arrête de s’engueuler. On est assez con sans ça.

11 août 2021

Des questions pour une pandémie

J’aime bien faire des billets pour me foutre de la gueule des passionnés de la vaccination car ils ne savent généralement pas lire et commentent hors sujet comme cet imbécile d’Arié qui n’a toujours pas compris mais je crois que les twittos sont encore plus débiles… Ils sont confrontés à un problème sans solution évidente (supprimer ce virus). Ils se replient donc sur celle qu’ils jugent la moins mauvaise mais sans oser le dire. De fait, ils ne lisent pas les arguments. Vous pouvez retourner à mon billet d’hier…

En préambule à celui d’aujourd’hui, je rappelle que je n’ai jamais dit que la vaccination obligatoire n’était pas cette solution. Arrêtez donc de me traiter de menteur. Je propose de s’en tenir à ce que j’ai dit (comme si cela pouvait avoir le moindre intérêt, d’ailleurs, ceci est mon blog et j’y dégoise ce que je veux depuis 15 ans) que je vais résumer en deux points : je suis opposé au passe-sanitaire mais suis favorable à une obligation de vaccination pour la fréquentation de la plupart des lieux publics. Le troisième point que je voudrais mettre en avant, je le rabâche depuis l’été dernier : c’est aux forces de l’ordre qu’il revient de faire des contrôles de conformité à la loi et cette option n’a été retenue qu’à la marge, pendant cette crise, et surtout pour les contrôles du truc le plus débile qu’on ait pu inventer : l’attestation. Je n’ai pas vu les flics entrer dans les bistros pour vérifier le respect des consignes. De fait, beaucoup d’établissements ont fini par ne plus rien respecter et cela explique probablement le retour de clusters et de foyers divers…

 

Ainsi, je suis contre le passe-sanitaire tel qu’il nous est présenté d’une part parce que les contrôles ne devraient pas être faits par des « privés » et d’autre part parce qu’il regroupe deux notions, comme si les tests pouvaient remplacer la vaccination !

Par ailleurs, ce n’est pas parce que l’on tend, comme moi, vers la vaccination qu’il faut éluder les autres sujets.

Petit 1 : un an après les polémiques sur la chloroquine et ce qui va avec, n’existe-t-il pas des pays qui s’en sortent très bien sans vaccin, en utilisant des combinaisons de médicaments ou autres ?

Petit 2 : alors que l’on devine que deux doses de Pfizer pourraient ne pas être suffisantes, sait-on vraiment si les vaccins pourraient un jour répondre à l’objectif ?

Petit 3 : sait-on évaluer la surmortalité qui serait liée à la covid avec, disons 60 ou 70% « seulement » de la population vaccinée ?

 

Mes questions sont orientées mais je pourrais faire pire (s’il faut se taper une dose tous les six mois, ne risque-t-on pas de développer je ne sais quelle forme de cancer dans cinq ans ?). Elles sont orientées mais ne reprennent pas celles d’hier (s’il y a une obligation, il y a par définition une diminution des libertés, jusqu’à quel point est-ce tolérable ?).

Mes questions sont orientées mais rien ne vous empêche de les compléter (Tiens ! Petit 1 : l’obligation est une privation de liberté, certes, mais l’absence de vaccination ne remet-elle pas en cause la liberté des autres de ne pas attraper le virus par un non vacciné ? Petit 2 : quelle est la surmortalité prochaine liée au report de certains traitements ou opérations sans rapport avec la covid mais pour libérer des places en hôpital ?).

 

 

Je vais volontairement terminer ce billet en eau de boudin : la vaccination systématique et obligatoire n’est pas l’option retenue par le gouvernement.

10 août 2021

Au bord du gouffre, ils continuèrent à avancer...

Ce qu’il y a des fascinant avec les défenseurs des passes sanitaires, des vaccins obligatoires et un tas de machins qui m’énervent tout cru est leur faculté à dire « ce n’est pas grave ». La SNCF a inventé le bracelet bleu pour désigner les heureux déjà contrôlés aptes à figurer dans le quartier. Ne voila-t-il pas que l’on voit dans Twitter et Facebook : « ah mais ce n’est pas très grave d’avoir un bracelet bleu. » Ils ont raison. Ce n’est pas très grave. A part que ça ne va pas avec mes lunettes. Ils ont raison. Ce n’est pas grave.

D’ailleurs, ce n’est pas très grave de porter une étoile jaune mon montrer sa fierté d’appartenir au peuple élu (je godwine pour rigoler, hein !) ou un bide en obus pour montrer son adhésion à la famille des admirateurs de céréales.

Je pense néanmoins que la SNCF pourrait inviter les porteurs d’un bracelet bleu de se visser une casquette magenta (c’est la couleur qu’on apprend à l’école, avec le cyan, mais qui n’existe pas dans la vraie vie) pour attester de l’authenticité du bracelet bleu pour éviter à un brave préposé de devoir faire un nouveau contrôle du passe-toutgrain pour éliminer les fraudeurs. La casquette magenta, elle, pourra être authentifiée par une ceinture fuchsia.

On pourrait aussi s’abstenir de ces machins en couleur en se faisant tatouer un QR code authentique sur la bite pour les messieurs (pour les dames aussi, si elles veulent) ce qui permettrait d’ouvrir automatiquement les nouveaux portillons installés dans certaines gares.

 

La mauvaise foi ne tuant à peu près jamais, j’aime beaucoup, aussi, les partisans des obligations en question expliquer que de nouvelles obligations ne sont pas une privation de liberté. Il faut quand même oser le dire. Et que ce n’est pas bien grave. C’est toujours la même chose : ce n’est pas bien grave.

Et bien si. Désolé. Jamais, en France, on ne fait de contrôles d’identité pour entrer dans des lieux publics (sauf, potentiellement, pour vérifier l’âge ou pour des raisons de sécurité). Et sur ordre du président de la République, des élus ont fait passer un tel texte en plein mois de juillet. C’est odieux !

Je ne crie pas à la dictature, je me fous de ces polémiques à deux balles. Je dis simplement que les militants de mon bord politique qui défendent cette abjection avec de tels propos (« ce n’est pas grave ») me font chier et je les vois reprendre la critique des cadres des partis qui n’écouteraient pas le peuple.

Faire de la politique n’est plus utile. 

06 août 2021

Pandémie de rire


Me voila en congés (depuis le début de la crise sanitaire, j’ai pris beaucoup de jours « épars » mais assez peu de périodes longues ; c’est la troisième je crois avec l’été dernier et Noël). N’ayant pas de passe sanitaire et n’ayant pas spécialement envie de voyager, je vais sans doute glander à Loudéac. On ainsi une énième nouvelle page qui se tourne avec ce passe sanitaire et la décision du Conseil constitutionnel d’hier.

Je pense que dans quelques années, nous aurons des livres très drôle à propos de cette période ! Rappelez-vous au début du confinement, par exemple. Céconla avait réussi à nous donner une peur bleue de tout : le virus se transmettait par le toucher. Il ne fallait pas toucher. Je sortais de chez moi pour faire les courses et je m’arrangeais pour ne rien effleurer avec les mains, je touchais les boutons de l’ascenseur avec le revers de ma veste ! Je me précipitais pour laver la barre de mon caddie avec le produit spécial. De retour à la maison, je posais mes sacs de courses dans un coin en me jurant bien de ne pas y toucher avant les trois heures réglementaires (sisi, le virus ne pouvait pas survivre !), je fonçais me laver les mains pendant les trente secondes légales en frottant bien entre les doigts, sous les ongles voire dans le nez, puis allait pisser avant de me relaver les mains puis d’enlever mon pantalon et de me relaver les mains au cas où des morceaux de virus se furent décollés de ma bite en pissant pour se poser sur le bouton braguette ou que sais-je !

C’est vrai que, à l’époque, on n’avait pas assez de masque… Mais peu importe car non seulement on n’avait pas assez de masque mais, en plus, ils étaient dangereux à utiliser car on n’avait pas été formés à les mettre. On aurait pu, par exemple, se mettre les élastiques dans les trous de nez ce qui aurait accéléré l’écoulement de morve qu’on aurait pu se toucher avec les doigts avant de l’étaler par mégarde sur nos pupilles. Moi qui suis gros, je nouais les masques entre eux autour de mon ventre pour éviter d’être touché par des gamins mal surveillés dans les supermarchés au cas où ces jeunes branleurs auraient piqué des particules virales à leurs aînés pour les distribuer dans les commerces aux passants avec une attestation mal remplie !

Tiens ! Je l’avais oubliée, celle-là ! Je soussigné Nicolas Jégou certifie en fonction de la loi machin être sorti pour acheter des produits de première nécessité dont une bouteille de Ricard pour passer la nuit. Même que la fois où j’avais pris du Casanis à la place du Ricard, j’en avais mal dormi vu que j’avais certifié autre chose sur l’honneur. Le coronavirus m’avait fait le perdre, cet honneur !

Revenons aux masques ! Du jour au lendemain, ils n’étaient plus dangereux mais, au contraire, salvateurs ! Plus précisément, puisque nous sommes en train de rigoler (mais pas de travestir), on nous a annoncé le 25 avril qu’à partir du 5 mai les masques ne seraient plus dangereux et qu’ils deviendraient obligatoires ! On a alors vu dans les réseaux sociaux des pignoufs disserter de la marque du masque. Il fallait des FSP2, des chirurgicaux ou que sais-je ! Nous avions donc un tas de scientifiques qui débattaient entre eux pour tenter de donner la lumière aux imbéciles que nous sommes… Ces scientifiques sont les mêmes qui nous expliquent aujourd’hui qu’il est complètement de crétin de discuter de l’efficacité du vaccin (alors qu’on commence à nous expliquer que deux dosent ne servent à rien et qu’il en faut une troisième mais rassurez-vous mesdames messieurs nous avons suffisamment de recul) !

Les imbéciles que nous sommes ont fini par comprendre comment fonctionne ce grand couillon de coronavirus ! Il est expulsé par nos orifices variés avant de tomber par terre vu que Newton a inventé la gravité. Donc les vilaines molécules trainaient dans l’air aux alentours immédiats des potentiels malades et basta ! Constatant ainsi que se laver les mains étaient devenu inutile mais tendance, nous avons continué et il fut évident que les masques, quel que soit leur type, allaient permettre de ralentir l’avancée des saloperies trainant dans l’air ! On comprenait bien que le masque qu’on mettait était bien pour les autres tant il était évident que les glaviots que nous sortirons allaient être ralentis.

La science fut sauvée de justesse mais nous n’en sommes qu’à deux mois après le début du premier confinement.

Pendant l’heure de gloire des masques en papier, nous avons eu celle des masques en tissus. Nous avons eu celle de ceux en tissus et des mobilisations citoyennes qui vont avec (notons que, ici, je rigole, mais pour la première fois de ce billet, je suis plein de respect), celles des élus locaux et autres employés municipaux pour organiser des distributions mais aussi de braves couturières se relayant pour fabriquer des trucs à distribuer ! J’imagine des salles de sport remplies de table et de joyeuses ménagères masquées s’agiter, recevant les ordres d’élus avec leurs écharpes officielles. Dès un carton plein, il était acheminé vers une autre salle communale pour être distribué au compte-goutte aux mères de familles éplorées.

Pendant ce temps-là, j’avais découvert la boîte de masque à 35 euros les 50 à usage unique, chaque masque à usage unique pouvant être mis à sécher (en boule dans la poche de son veston) pour une utilisation ultérieure, jusqu’au craquage de l’élastique voire l’apparition d’un dépôt noirâtre sur le devant. Depuis, je me fais un plaisir de ne pas respecter les consignes (mais je suis obligé de changer de masque quand j’ai plusieurs heures consécutives avec, tout de même) de conservation de ces bouts de papiers.

 

Pendant un an, on s’est beaucoup moqué de l’amateurisme du gouvernement, de sa communication… Mais nous n’avons nous-mêmes pas avancé ! On devait parler du monde d’après mais les partis d’opposition mais gouvernementaux ne cessent de préparer le terrain pour le retour de Macron qui est quand même très fort : avec son calendrier débile, il aura jugulé l’épidémie – espérons-le – un mois ou deux avant la prochaine échéance électorale, prouvant ainsi qu’il est le seul à tenir la route…

Alors j’espère que l’on pourra longuement rigoler – jusqu’à 2027 – avec nos conneries présentes qui entrent dans l’histoire. Drôle.

05 août 2021

En attendant le CC...

 Les zanti disent tellement de conneries dans leurs arguments qu’il arrive que ça fasse franchement mal au cul d’être plutôt dans leur camp. Pour résumer, il est hors de question que j’aille manifester derrière des bannières grossières. Tout cela nuit à la cause car on aimerait un peu plus d’argumentation, de débat… Du coup, les « pour », souvent « bénis oui oui » de la majorité LREM ne se sentent plus pisser et sortent des arguments à peu près aussi débiles sans même se rendent compte de leur propre bêtise.

Par exemple, je viens de tomber sur un type qui expliquait que ce sont les scientifiques qui font la science et pas les réseaux sociaux et qu’on pouvait donc fermer notre gueule. C’est d’autant plus rigolo que les notions de sciences qu’il a sujet de ce vaccin, il les a lui-même lu dans Facebook ou dans des journaux non scientifiques et il n’a aucune raison de se sentir supérieur en sciences que moi. On est toujours le con de l’autre, hein ! Par ailleurs, s’il semble y avoir un large consensus en faveur du vaccin et de son utilité (consensus loin d’être absolu : on nous dit maintenant qu’il faudra une troisième dose… A quand la quatrième ?) mais pas du passe qui n’est qu’un pis-aller pour éluder un sujet (les Allemands viennent de l’éluder alors qu’ils sont bien plus rigides que nous). Surtout, le sujet n’est plus scientifique : il touche l’obligation de se vacciner (au moins pour se rendre dans certains lieux) et donc sur les modalités de contrôle de la bonne vaccination.

Hors, cela n’est pas scientifique. C’est purement politique.

D’ailleurs, je n’ai pas la prétention de parler de science, dans mon blog ! Déjà, une fois, j’ai parlé d’esprit scientifique et ça a fâché un gros normand non vacciné… Pourtant, je pourrais parfois parler de science ! Rien ne me permet de penser qu’un type avec un parcours similaire au mien puisse être plus scientifique que moi. Ou moins.

02 août 2021

De l'argument pour le vaccin


Cette semaine, les dispositifs gouvernementaux autour du « passe sanitaire » devraient être examinés par le Conseil constitutionnel. On peut penser qu’il supprimera les textes rendant obligatoire la vaccination dans des milieux professionnels, c’est-à-dire, ce qui permet aux entreprises de virer les salariés qui refusent la vaccination. Sans même parler du fond, ça serait aussi bien que le CC se saisisse du dossier : les législateurs n’ont pas à prendre ce genre de décision en urgence alors qu’il faudrait des années de réflexion…

Ce sujet me tient à cœur car c’est un des principaux argumentaires des provaccins abrutis : il y a déjà onze vaccins obligatoires, on peut en ajouter un douzième. Or ce n’est pas vrai. Il n’y a aucun vaccin obligatoire sauf chez les nourrissons (et je ne sais même pas si le premier rappel, au bout d’un an, est systématiquement imposé). Si on a réussi à éradiquer des maladies avec la vaccination, c’est qu’il y a eu de bonnes campagnes organisées, par des associations de terrain, comme la Croix Rouge et pas par des crétins dans Facebook.

D’ailleurs, je suis allé faire ma première piqûre, mercredi, et j’ai pu constater que l’organisation était excellente (et j’en profite pour remercier et féliciter qui de droit). Si les systèmes de réservation n’avaient pas merdé copieusement, j’aurais été vacciné bien plus tôt alors que je ne suis pas spécialement favorable à la généralisation de la chose (en aparté, il y avait bien deux bugs dans les applications en question, j’ai pu le vérifier. Tout d’abord, la case « plus de 55 ans » est venue bien après la date officielle. Ensuite, les principales applications ne trouvaient pas de centre de vaccination à Loudéac).

Alors, plutôt que de pérorer dans les ministères, les réseaux sociaux et les administrations, si on avait laissé les « acteurs de terrain » faire le job, on en serait pas là…

Il y a un autre aspect sur lequel j’aimerais que le Conseil constitutionnel se prononce (dans mon sens…) : des acteurs privés tels que des commerçants ou des organisateurs de spectacles peuvent-ils être habilités à vérifier un « passe » notamment s’il contient des données de santé. Vérifier qu’un type a bien 18 ans avant de lui servir une bière est une chose, faire un vrai contrôle d’identité une autre.

 

Les « provax » sont tellement sûr d’eux (on pourrait parler des anti mais ce n’est pas l’objet de mon billet) qu’ils arrivent à manquer de recul même quand ils accusent les autres de manquer de recul. Prenons les dernières nouvelles du variant Delta. Les vaccins permettront d’empêcher les formes de graves et d’éviter des décès mais pas du tout la circulation du virus. Du coup, ne peut-on pas avoir le droit de penser que le vaccin n’est pas aussi utile que l’on pourrait l’imaginer ? On va nous dire que cela permettra d’éviter des engorgements des hôpitaux mais, en un an, n’aurait-on pas pu augmenter le nombre de lit… ? Je ne fais que poser des questions…

Cette supériorité autoproclamée des provax fait circuler des âneries comme ce dessin du Canard enchaîné (très drôle dans son contexte) du genre : the « je suis pas antivaccin mais anti pass » is the new « je ne suis pas antisémite mais je suis antisioniste ». Ceci est grossier et je ne vois pas pourquoi je pourrais passer pour antisémite parce que je ne suis pas pour l’obligation d’un vaccin et contre un « passe ».

Je vais préciser ma position : je suis pour l’obligation du vaccin pour certaines activités mais contre un contrôle systématique par des personnes non habilitées et je suis contre l’utilisation généralisée d’un « passe » ridicule conçu, à l’origine, pour savoir si on pouvait voyager…

La lutte contre l’antisémitisme a encore du boulot. Et encore, j’espère que la covid n’a pas le nez crochu.

 

Dans les arguments « provax », nous avons aussi la comparaison avec la sécurité routière qui serait la preuve qu’on peut nous imposer des mesures pour notre bien et diminuer le nombre de mort. Reprenons calmement : si on a des limitations de vitesse, c’est bien pour diminuer la possibilité pour les chauffards de tuer les autres. Par contre, l’obligation du port de la ceinture de sécurité pour le chauffeur (je ne parle pas des autres passagers) pourrait ne regarder que lui. Quand je vois un type rouler sans ceinture, je me dis « il est con, il pourrait être arrêté par les flic » et pas « il est con, il pourrait avoir un accident ». De fait, si un type de ne vaccine pas et prend des risques pour lui, je m’en fous.

Un autre argument provax qui m’énerve est l’utilisation du nombre de manifestants. Genre : on a 40 millions de vaccinés face à 100 000 types qui manifestent contre. Parmi les 40 millions, il y en a 10 de vieux qui seraient confinés en permanence dans une maison de retraite et veulent souffler, 10 qui ont été inscrits par leurs conjoints, 10 qui ont voulu être peinards pour les vacances, 10 qui ont confondu avec le don du sang et pensaient avoir un sandwich au jambon à l’œil, ce qui laisse précisément 53434 personnes qui se sont faites vaccinés pour participer à l’effort collectif. Ne me demandez pas d’où je tiens ces chiffres. J’en ai d’autres plus officiels (un sondage Harris Interactive pour LCI) où l’on apprend que 40% des gens soutiennent les manifestations, 60% parmi les  pauvres, oups !, les catégories populaires (dont au sujet desquels le PS reste à la ramasse). Un tiers de ces soutiens le sont parce qu’ils sont inquiets à l’idée de se faire vacciner (et des coups de semonce dans Facebook ne font pas disparaitre une inquiétude).

Enfin, il serait intéressant de savoir, parmi les 40 millions de vaccinés, le nombre de ceux infoutus de respecter les règles barrière et coresponsables des précédentes vagues. Et parmi eux, le nombre d’abrutis qui expliquent que c’est à cause des « anti » que la prochaine vague arrivera ! Surtout que pisser dans un violon est plus efficace contre l’épanouissement du variant Delta que le vaccin en question…

 

Les arguments des antivaccins sont évidement bien souvent plus ridicules que dans l’autre camp, notamment quand ils sont godwiniens mais si tout le monde pouvait avoir un peu de recul sans tenter d’écraser l’autre sous un science qu’il n’a pas, on y verrait plus clair et on pourrait envisager de crever douloureusement mais dignement de cette saloperie.