En salle

21 décembre 2021

Adieu Pompidou, Thrombus, gauche et Bouvet !

Photo piquée à Dagrouik dans Facebook


C’est la première fois depuis un mois que j’ai accès à un clavier autre que celui de l’iPhone et il est temps que je reprenne le blogage après tout juste un mois de glandage hospitalocole alors que j’attends avec une impatience feinte l’infirmière loudéacienne qui doit faire un état des lieux après le largage pompidolien. Et va-z-y que je te piquasse d’anticoagulant et que je refaisisse les pansements ad hoc en trois lieux bien différents sur mon pauvre petit corps grassouillet où, je dois admettre, elles ont de la place à s’épanouir d’autant que le compte rendu des quatre semaines de planque rédigé par la cardiologue spécialisée dans le coeur mentionne une sur morbide surcharge pondérale, comme si je n’avais que ça à foutre, déjà que j’ai arrêté de fumer.

Je vais donc commencer par résumer la situation de mon thorax et des zones apparentées en quelques mots. La responsable des ressources humaines de mon entreprise sentant qu’elle allait perdre une ressource m’a avisé : « toi, mon lascar, je vais te faire convoquer par la médecine du travail et ça ne fera ni une ni deux ». Ca n’a pas fait trois non plus et le lendemain je me pointait en haletant fortement au siège de la boutique où la toubib a dit « ho là là » puis a appelé les pompiers. Même qu’il y en a un qui a dit « putain de bordel de merde, ça fait des années que je fais le boulot, c’est a première fois que je récupère un lascar aussi mal en point à sa médecine du travail. ». C’était il y a bientôt trois mois et je vais résumer : les gens de la faculté ont fait ce qu’ils avaient à faire pour me retaper et je frisais la bonne santé pour la reprise du boulot et pour la visite médicale du travail. La toubib, la même, semblait bien surprise de me retrouver encore vivant et a fait les contrôles nécessaires : ma tension était revenue à la normale, baissant d’environ 30%.

Les gens de Cochin qui m’avaient soigné n’étaient pas contents d’eux car ils n’avaient pas trouvé de raison valable à ma faiblitude. Ils m’ont donc convoqué à une série d’examens complémentaires comme un pet scan, un scanner sans péter, une IRM et des trucs comme ça. A la fin de la deuxième journée à l’hôpital de jour, un type en blouse blanche pour montrer sa compétence m’a dit : « putain de bordel, on a foiré votre scanner, il faut recommencer d’urgence ». Cela sentait mauvais, limite le sapin. Ils m’ont refoutu dans le machin rond puis collé dans un coin. En fin de journée, un type me dit « on a réfléchi avec les cardiologues de Pompidou (l’hôpital, pas le musée), il faut vous opérer d’urgence car vous avez un bête caillot même qu’on appelle ça un thrombus qui pourrait exploser et vous provoquer un AVC alors que je n’avais pas envie d’y aller. Me voila transféré dans un nouvel hosto, Pompidou, donc, où j’ai pu discuter avec le chirurgien qui m’a annoncé les réjouissance : « ah ben on va vous ouvrir le thorax à la scie électrique ou à la hache puis vous arrêter le cœur pour faire passer le machin. » Hé ho ! J’étais venu à Cochin, ce matin, pour m’assurer que mon épanchement pleural n’avait pas d’origine cancéreuse et me voila opéré lourdement… Ce que je n’ai pas compris de suite, d’ailleurs.

Je me suis réveillé en salle de réveil, ce qui est fait pour ça, mais comme personne ne parle et que je n’arrivais pas à bouger, je pensais être mort. C’est assez surprenant comme sensation. Pour moi, la mort était la fin de la vie et il semblait que je continuais à penser… Je me disais que si ça devait durer l’éternité, j’étais mal barré ! Mais non ! On finit par émerger dans le cirage à cause des médicaments contre la douleur provoquée par l’opération et l’ouverture du Thorax puis tout rentre dans l’ordre et au bout de quelques jours vous vous retrouvez dans une chambre normale où vous pouvez vous laver les fesses et pratiquer beaucoup de gestes quotidiens sans l’aide d’une infirmière… Au bout d’une quinzaine de jours, ça ne pouvait plus durer mais Pompidou ne pouvait plus me garder et Cochin ne voulait pas me récupérer. Les hôpitaux « de suite » étaient complets et, en discutant avec les cardiologues, on a fait un constat imparable : le mieux était que je « rentre dans la famille en Bretagne » (je me suis bien gardé de dire que la famille n’était pas à la maison…) à une condition : que je ne prenne pas le train tout seul… J’ai mis quelques jours à comprendre pourquoi…

Finalement, l’illustre El Camino a décidé de sortir son automobile et de me ramener directement en Bretagne, ce qui fut fait hier soir mais nous n’avons eu le temps d’aller que dans deux bistros.

Quatre semaines à Cochin, deux à la maison dont une en travaillant et quatre à Pompidou, voila comment passer un excellent quatrième trimestre… Même si, des fois, on a tendance à s’inquiéter un tantinet comme si une opération à thorax ouvert suite à un truc possiblement dû à un cancer et pouvant vous provoquer un AVC était vraiment préoccupant.

 

Au moins, je suis vivant ! Ce n’est pas le cas de tout le monde. Tout d’abord, la gauche est morte. Tant pis. Je ne vais pas développer aujourd’hui à part un bête aspect : les vrais gauchistes ne s’en rendent pas compte. Ils continuent à penser que c’est de la faute des autres et que nous méritons au minimum le pal ou, pire, une soirée avec Ségolène Royal et Christiane Taubira. Ils ont tort. Ils sont presque les seuls coupables car, quelles que soient les erreurs faites par François Hollande et les siens, en cinq ans, ils n’ont pas su redresser la barre. Je reconnais évidemment que le débat est sans fin et je ne souhaite pas le relancer avec ce billet : on aura le temps d’en causer. Je vous promets.



Si cette gauche n’arrive pas à retrouver un fond de sympathie de la part « du peuple » et si elle conserve, comme électeurs, que des gens qui ont le cœur profondément à gauche au point de n’oser partir, elle devrait se rendre compte des nombreuses erreurs qu’elle fait, jour après jour, ne serait-ce qu’en conchiant des personnalités issues de la gauche qui, elles, avaient compris le sens de la vie… Il suffit de lire les réactions suite à la mort de Laurent Bouvet, dans Twitter, pour comprendre le malaise…

Car Laurent Bouvet est mort, aussi… C’était samedi dernier, à la fin de mon séjour à l’hôpital pour préparer mon propre décès ou, du moins essayer de l’éviter pour les trente ou quarante prochaines années. Il mériterait un hommage bien plus appuyé, de ma part, dans ce blog, mais je ne sais pas faire un papier à froid. J’aurais pu pondre trois A4 samedi mais, là, j’en suis incapable, surtout après avoir lu la prose d’autres andouilles dans la presse et les réseaux sociaux.

 

Et de toute manière, ma mission actuelle est de me remettre en forme pour rejoindre mon travail, Boulevard des Bouvets, à Nanterre (non sans un rendez-vous, fin décembre, avec mon chirurgien et une nouvelle convocation à Cochin pour faire le point sur tout ça).

Salut Laurent ! On va essayer de reprendre le combat, à notre niveau…

34 commentaires:

  1. Ahhhh ! Enfin un article de blog !
    Remets toi vite camarade vivant !

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  2. Aaaahhhj ! Enfin un nouvel article de blog !
    Remets toi vite, camarade vivant !

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  3. Surtout que les commentaires valent double.

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  4. Ca va blogguer sévère entre deux piquouzes!

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  5. Enfin trouvé le temps de lire tranquillement tes écrits et posts, et réalisé ce qui s est vraiment passé. Ca coupe un peu le souffle. Et te savoir sorti d'affaire rassure. Bravo al Camino !
    Amitiés.

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  6. Je ne vois pas bien d'où vient cette idée de l'origine cancéreuse de l' épanchement pleural, mais votre histoire est un peu confuse... C'est un médecin qui vous en a parlé, ou c'est une phobie personnelle ?

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    1. C'est le médecin mais rien de bien grave, un mot laché dans une conversation.

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  7. Formidable de vous lire en pleine forme. Quand j'ai appris la mort de Laurent Bouvet, je me suis dit que vous alliez être touché et c'est sur votre blog que je suis allé pour comprendre ce qu'il a fait pour que la gauche ne sombre pas complètement. Je me suis abstenu d'aller lire "les autres andouilles"; de toute façon, je ne connais pas beaucoup d'autres sites de gauchistes mis à part le votre ...
    Je vous souhaite un joyeux Noël et une belle nouvelle année.

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    1. Un seul site gauchiste, le mien, suffit ! Merci...

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    2. Faut être gonflé ( ou alors, c'est du second degré ) pour souhaiter un joyeux Noël et une belle nouvelle année, tous deux Omicronesques.

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    3. FAut être très con pour tenir ce genre de propos.

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  8. Ça fait cinq minutes que je cherche un truc bien cynique à dire… et je ne trouve rien !

    Je baisse, moi, je baisse…

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    1. En vieillissant, on doit avoir des complexes à se moquer de la santé des autres...

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    2. Non, non, rien à craindre de ce côté-là : c'est juste du racornissement cérébral, je le crains…

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    3. Bah ! Dites vous bien, par exemple, que vous n'êtes pas allé en vacances au Canada...

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  9. Cette épreuve (pas des moindres) ne vous a pas fait perdre le sens de l'humour.
    Contente de vous lire à nouveau.
    Prenez soin de vous
    Sylvie

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  10. mais mais à une condition : que je ne prenne pas le train tout seul… J’ai mis quelques jours à comprendre pourquoi…

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  11. M ...! Comment fait on pour ne pas se marrer ? Peux pas.

    C’est quand même grâce à El Camino que je peux profiter de ce super billet. Un héros n’ayons pas peur des mots.

    Hélène

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  12. Rien de bien intelligent à dire ici. Ce que j'ai à te dire, je te l'ai déjà dit.

    Je cherche aussi du cynique comme Didier, mais j'y arrive pas.

    Alors je vais juste te rappeler que tu es quelqu'un que beaucoup de gens aiment (dont moi et ma famille). Tu es un chef de bande, et tu as réussi à féderer des gens qui viennent de partout. Qui ont un point commun : toi.

    Je tiens à toi. Mais nous tenons tous à toi. Prends soin de toi, repose toi bien.

    Merci à Camino

    Un superbe billet.

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  13. Mince, Content de te lire.
    Repose toi.

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  14. Avec ton absence sur ce fil, je me suis bien douté que ce n'était pas simple du tout.
    Mais tu étais entre les mains de pros que j'ai entendu se qualifier (hors de leur lieu de compétences) de "plombiers".
    Pour moi, ce sont des sorciers ou bien des magiciens.
    Alors donne leur comme à nous la joie de bien te rétablir.
    A bientôt et bonne fêtes.

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  15. Oui, Bouvet n'a pas été épargné même après sa mort. Ils seront tous tondus à la libération.
    Sinon content de te voir sur pied et en voie de vie (qui n'est que l'autre versant vers la mort) mais on a le temps, hein ! Heureusement qu'il a une bagnole ElCamino, j'ai du mal à vous imaginer lui au guidon et toi à l'arrière en train de faire l'andouille sous une pluie battante bretonne. Gloire à vous deux !

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  16. Mais on vous a expliqué pourquoi ce thrombus ? Vous avez eu une injection d' Astrazénéca ?

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  17. Ta mission est de te remettre en forme, tout court. Bises.

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  18. Un thrombus ... Les russes disaient que leur spoutnik, contrairement au pfizer, ne provoquait pas de thrombose (surtout dans la région ORL je crois) ? Pour éviter tout thrombe-quelque-chose, j'ai donc préféré aller me faire vacciner en Union Soviétique, comme Peppone, comme Don Camillo (mon thrombinoscope perso).
    Allez, bon rétablissement, bonnes fêtes, bonne révolution et bonne marche à pied, direction Moscou.

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