En salle

17 février 2022

L'impasse sanitaire


 

Ce matin, je suis tombé dans Facebook sur une dépêche dont le titre disait à peu près : pourquoi le Danemark (de mémoire) abandonne-t-il le passe sanitaire (ou vaccinal) alors que le nombre de contamination reste élevé ? J’ai éclaté de rire tellement la réponse est évidente voire est dans la question : ils arrêtent ce machin parce qu’il ne sert plus à rien ! Le vaccin n’empêche pas de tomber malade ou de contaminer les autres (et compte tenu du délai d’incubation, il faudrait trois tests PCR par jour…). Donc, on arrête tout ! Ca emmerde tout le monde et ça coûte la peau de fesses, il serait temps que nos autorités en prennent de la graine (la rumeur dit que le passe cessera fin mars).

Il parait même qu’avec Omicron, le vaccin n’empêche plus les formes graves de la maladie.

Je n’ai pas raconté l’histoire de ma troisième dose dans le blog (ceux qui l’ont déjà lu dans Facebook vont pouvoir sauter le paragraphe concerné, un peu au-dessous)(ou au-dessus si votre écran est à l’envers) alors que tout au long de ces deux ans de crise, j’ai beaucoup parlé des conneries gouvernementales. Je vais y revenir et rappelle que l’ami Seb Musset a fait un historique assez complet sur son blog.

Je suis beaucoup (infiniment ?) moins vindicatif que lui. Je mets du Picon dans ma bière à défaut de l’eau dans mon vin. Par exemple, je ne dis pas que le vaccin n’a pas été nécessaire à une époque (avec les variants précédents) ce qui ne m’empêche pas d’être contre le passe tel qu’imaginé. Je ne sais pas si j’aurais fait mieux que le gouvernement – sans doute pas – mais j’aurais évité de débiter des carabistouilles ! Rappelez-vous l’époque où l’on disait que le masque ne servait à rien voire était dangereux alors que le contraire était à peu près évident. Surtout, plutôt que de mentir, le gouvernement aurait pu dire la vérité : ah ben on n’a pas assez de masques mais tant pis vu qu’on ne sait pas s’ils pourront empêcher la pandémie.

Par contre, je ne reviens pas sur des erreurs faites par ignorance du gouvernement (et de nous autres) : par exemple, avoir des attestations pour sortir mais ne pouvoir, avec, faire uniquement que s’entasser dans des commerces mais empêchant de déambuler dans la campagne ou dans les parcs…

 

Parmi les éléments qui m’ont marqué (je rédige de mémoire, je ne tiens pas à faire comme Seb) parmi ces faits loufoques et outre les débuts du masque, même si je vais y revenir, il y avait évidemment cette attestation (papier au début, sur smartphone ensuite). Pour ma part, j’ai un Leclerc en bas de chez moi. Quand j’avais envie de me dégourdir les jambes, je signais un papelard et fonçait dans ce commerce pour acheter n’importe quoi. Je n’avais alors à renier une « certification sur l’honneur » mais, de toute manière, le ridicule était tel que j’aurais pu facilement m’asseoir sur l’honneur. En fait, n’importe quel gugusse pouvait signer un truc et sortir comme il voulait. Remarque, ça n’a pas empêché des andouilles d’avoir des amendes…

Par ailleurs, faute de consigne, les flics faisaient n’importe quoi comme évaluer eux-mêmes si les achats faits étaient de première nécessité. Ces clowns trainaient donc parfois dans les parkings de supermarché pour observer les colis !

Ne rigolons pas ! On a presque oublié mais ça ne fait pas deux ans…

On va quand même dire que les attestations ont eu une vertu pédagogique : vu qu’il fallait signer pour éviter le raquer, les zozos ont fini par savoir qu’il y avait une dangereuse épidémie.

 


Dans le ridicule, j’ai loupé une étape : l’annonce initiale. Macron passe à la télé jeudi pour dire : tout va bien, on a le temps avant de se bouger les couilles. Le premier ministre arrive le samedi soir : bon, les gars, on ferme les bistros. Le lundi soir, alors que ça avait fuité, Macron : confinement à partir du lendemain midi. Pendant ce temps-là, les cadres supérieurs et autres nantis ont réussi à quitter la capitale pour aller dans leurs maisons de vacances ou chez leurs vieux.

 

Après le confinement, nos dirigeants ont mis en place les restrictions géographiques : interdiction d’aller à plus de 100 km. Comme si ça allait empêcher la pandémie alors que tous ceux qui voulaient se déplacer l’avaient déjà fait s’ils avaient pu. En fait, la mesure a été très néfaste vu qu’elle a empêché les visites de parents autant âgés qu’éloignés entrainant des dépressions et plein de trucs affreux comme ça.

Avec ce qu’on sait de la maladie aujourd’hui (mais on ne le savait pas à l’époque), il n’y avait aucun danger à circuler en voiture et à aller voir quelqu’un à condition de porter un bon vieux FFP2 ! D'ailleurs, disons-le : comment peut-on être contagieux en se trouvant seul dans une voiture ?

Je ne cite pas le type du masque au hasard car les internautes et autres facebookiens ont été particulièrement grotesque en communiquant des informations ou des comparatifs sur les types de masque, voire des conseils divers. Personne n’y connaissait rien, pourtant. Moi, j’avais un masque de base devant le tarin et le clapet pour éviter de postillonner sur les quidams et de recevoir, en retour, leurs glaviots dans la tronche… Je gardais un masque jusqu’à ce qu’il soit dégueulasse ou ce que l’élastique casse, évitant avec soin toutes les instructions officielles de type : au bout de quatre heures, vous le changez. Ca m’amusait beaucoup de voir un tas de gens tellement sérieux qu’ils en oubliaient le bon sens comme la nécessité de coller des baffes aux connards qui avaient le masque sous le nez.

 

Le temps a passé avec des modifications idiotes des règles. Je me rappelle qu’à un moment, j’étais obligé de mettre le masque pour sortir la poubelle au bout d’une impasse avec uniquement cinq maisons alors que dans le centre bourg voisin, il n’y avait aucune obligation. On pourrait évidemment rigoler avec certaines consignes comme l’impossibilité de boire debout au comptoir alors qu’on pouvait le faire sur des tabourets… Beaucoup de mesures étaient nécessaires. Par exemple, les tabourets permettaient de limiter le nombre de personnes au comptoir. Ou l’obligation du masque en plein air était indispensable (vu les connaissances de l’époque) dans des lieux fréquentés par la foule (et il était impossible de définir ce qu’est une foule avec des critères parfaits pour les usagers et les forces de l’ordre).

Pour revenir au masque, il faut rappeler l’énergie dépensée par les collectivités locales pour en fournir à toute la population, des « en tissus », alors que ceux en papier ont été vendus à un prix dérisoire quelques semaines après.

Et dans ma quête d’âneries, je zappe ce qui a été fait à l’école.

 


Au cours de ces péripéties, « l’application » est arrivée. Ce fut certainement un bijou de technologie élaboré en urgence par du personnel très compétent mais elle ne fonctionnait pas vraiment et ne servait pas à grand-chose. « Ils » croyaient bien faire mais je n’y ai jamais cru. Rappelez-vous, il s’agissait, à l’époque, de tracer, grâce au bluemachin, les types que vous croisiez plus d’un quart d’heure pour les prévenir si vous aviez la maladie (et vice versa).

Ensuite, le passe-sanitaire est arrivée (et l’application est devenue le passe, au moins elle servait à quelque chose). Je passe les aspects politiques (du genre de quel droit un loufiat peut consulter des données de santé confidentiel et, surtout, depuis quand, en France, il faut des contrôles pour se rendre dans des lieux publics ?) pour en venir aux volets « fonctionnels »… Ce premier passe était la preuve qu’on était vacciné ou qu’on avait un test récent. Je l’ai dit, la vaccination n’empêche pas la maladie et la contagion. Sous cet angle, le passe est inutile. Quant aux tests, ils ne sont pas franchement suffisants (ils doivent dater de moins de 72 heures mais vous pouvez être devenus contagieux entre temps). La seule vertu du passe-sanitaire a, comme l’attestation, été pédagogique, incitant les récalcitrants à se vacciner (si tant est que le vaccin ait été utile dans la mesure où il est arrivé, en masse, alors que les formes graves commençaient à baisser).

Il y a quand même un épisode grotesque : quand j'ai eu le certificat de vaccination, je ne savais pas comment activer mon passe. J'ai cherché dans les sites officiels et je n'ai rien trouvé. C'est alors qu'une copine m'a dit qu'il suffisait de scanner le QR code papier...

Ce premier passe a été remplacé par le passe vaccinal, totalement inutile quant à lui (à part pour inciter les moutons comme moi à faire une troisième injection) vu que le vaccin n’empêche pas patati patata. Au moins, avec le test, une partie des malades était éliminée. D’ailleurs, le test a été rétabli avec la toute récente mise en place du « passe plus ». On a vraiment affaire à des amateurs.

 


Des amateurs ! Il faut que je raconte l’histoire de ma troisième dose. Jeudi dernier, le 10, j’ai vu une information qui confirmait la rumeur : les passes datant de plusieurs mois (en gros, les deuxièmes doses d’avant septembre) deviendraient obsolètes le 15 février. J’ai eu du mal à y croire vu que mon application, qui est quand même un « document gouvernemental », me parlait du 2 avril (je pense qu’en cas de litige avec passage devant les tribunaux, le gouvernement aurait été mis en tort). J’ai quand même pris rendez-vous pour une vaccination dès le lendemain !

A ce sujet, je tiens à signaler que le grand loupé de la gestion de cette crise est la très mauvaise communication autour des centres de vaccination. Il n’y a rien de plus simple : il suffit de se pointer dans un local avec son numéro de sécu. Le rendez-vous permet uniquement d’éviter de se casser le nez. Il n’y a pas de contrôle d’identité, d’ordonnance du toubib ou toutes les conneries qu’on aurait pu imaginer. En fait, tout cela est très bien organisé et est à mettre au crédit des autorités (l’Etat, l’Assurance Maladie qui centralise les informations et les collectivités territoriales qui organisent cela) sans oublier les personnels de santé. Mais le gros bug est de ne pas l’avoir dit.

Le vendredi 11, je vais donc faire ma piquouze et le préposé m’indique que mon passe serait près dans une semaine, le 18, donc !, à 17h30. Je me demandais comment j’allais pouvoir aller au bistro entre le 15 à minuit et le 18 à 17h30… (et, accessoirement, prendre le train, puisque je devais aller à Paris le 15 ou le 16). En fait, mon application a reçu rapidement le nouveau passe (bravo à la technologie et, encore une fois, aux concepteurs de ce machin) mais il n’était pas valide. Peu importe, j’avais deux passes dans la même application. Le 15, l’ancien passe a disparu et je supposais que le nouveau n’était toujours pas actif. J’ai pris le train, malgré tout, le matin (j’avais une raison impérative) en échappant à tout contrôle.

Sans le moindre complexe (à part la peur de devoir raquer) : comment pouvais-je être plus dangereux les trois jours qui suivaient une date limite nouvellement imposée pour un truc datant de cinq mois et demi ?

Finalement, le soir, il fallait bien que j’aille au bistro. Mon nouveau passe était valide.

 


J’ai arrosé ça ! Mais comment voulez-vous qu’on y comprenne quelque chose alors qu’il semble tellement que le gouvernement n’annule pas le passe car il a fallu qu’il le fasse passer in extremis et de force à la fin de la session parlementaire pré-électorale.

Grotesque jusqu’au bout.

5 commentaires:

  1. Elie,

    Ton commentaire de connard fini prétentieux était trop long, je ne lis pas, comme d'habitude, sauf pour savoir où tu veux en venir ce qui est toujours rigolo. Tu ne comprends toujours rien : bon billet n'est pas scientifique. Point. Il est grand public.

    Comme à chaque fois, tu commentes sur un détail (d'après ce que j'ai cru voir), ici, le fait qu'il n'y a pas un vaccin mais des espèces de vaccins mais ce n'est pas le problème et encore moins le sujet du billet.

    Tu peux donc aller chier et ça amuse beaucoup mes lecteurs de voir ce que je réponds sans savoir à quoi. Ils aiment bien quand je te traite de vieux con sénile car c'est bien ce que tu es, reconnu comme tel, doublé d'un énorme casse-couille sans le moindre savoir vivre, y compris au sein du parti politique auquel tu te glorifies d'avoir appartenu (c'est l'intérêt d'habiter au KB, on connait les sommités de ce mouvement).

    En d'autres termes tu es profondément débile vu que tu continues à venir sur ce blog, Elie, alors que je t'insulte copieusement. Les gens normaux éviteraient de continuer à perdre du temps à tenter de me donner des leçons tout en pleurnichant, d'ailleurs, parce que tes commentaires ne sont pas publiés, ce qui n'a d'ailleurs absolument rien à voir avec de la censure. Si tu écris à un journal, il n'a aucune obligation à publier ton papier, par exemple. Ce n'est pas de la censure : il évite d'emmerder ses lecteurs avec de la prose sans intérêt.

    Figure-toi (et tu peux avoir confirmation auprès de Didier Goux qui a le même hébergeur de blog que moi) que quand un commentaire à laissé sur mon blog, je reçois un mail. Je n'ai même pas besoin de le lire pour cliquer sur "marquer comme spam" ou "supprimer" mais avant de le faire, il me faut quand même vérifier que c'est un trou du cul qui l'a émis et ça me fait perdre trois secondes.

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  2. J'ose remarquer que ton commentaire est beaucoup trop long, surtout en réponse à un autre commentaire qu'on ne voit pas. Sur le fond, mouais, y a eu des loupés dans tout ce bazar mais je n'ose imaginer l'ampleur de celui-ci sous un Sarkozy voire un Méluche ou une Lapine. On se compare, on se rassure : les autres ont bien chié dans le yaourt avec les conséquences qu'on connait.

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    1. Le but du jeu est de montrer les aspects grotesques, pour en rigoler. Pour le reste, je ne sais évidemment pas ce qu'il aurait fallu faire et tu noteras que, contrairement à d'autres, il y a un tas de mesures que je ne critique pas, comme le confinement, la fermeture de lieux de réception d'un public "statique" et j'en passe.

      Je ne suis pas de ceux qui remettent en cause les scientifiques du pays et d'ailleurs ou qui font du béniouiouisme devant le professeur Raoult. Je ne suis pas de ceux qui prétendent être le mieux informé.

      Je me contente de rigoler, ce que n'a d'ailleurs pas compris l'autre connard dont je n'ai pas publié le commentaire.

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  3. La troisième injection était utile parce qu’il y avait encore pas mal de delta et que le vaccin semblait bien protéger des formes graves.

    Pour le reste voilà mon avis : ffp2 dans les lieux clos avec du monde. Queue dalle dehors.
    Pour des rendez-vous dans un bureau, je garde mon masque en précisant que les autres font bien ce qu’ils veulent, et surtout je me lave souvent les mains, mais ça vient de loin, c’était une quasi obligation pour éviter que les enfants ne se contaminent entre eux avec divers virus, et ça marchait plutôt bien.
    Les absences scolaires étaient quasi inexistantes ... hélas.🥴
    Hélène

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  4. Message perso Nicolas

    Pas mal l’interview de Hollande sur BFM.
    Ce qui est loin chouette, c’est lorsque la prise de vue se fait d’en bas, ça augmente les défauts (double menton etc.) il faut mieux la prendre d’un peu plus haut’
    Bonne journée
    Hélène

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