En salle

13 avril 2022

Au travail, la gauche !

 


Il est temps de siffler la fin de la récréation en voyant un insoumis de Facebook gueuler contre les communistes qui auraient provoqué l’échec de Mélenchon. Il faut arrêter de parler de cela car ce n’est pas vrai (Méluche n’aurait pas gagné la présidentiel s’il avait été seul à gauche) et il est maintenant urgent de préparer la suite, elle-même à étudier sous trois angles : d’abord la préparation du second tour, puis celle des législatives et, enfin, l’espèce de reconstruction de la gauche.

Pour cette dernière, il y a le temps. J’ai dit récemment qu’il fallait laisser un an aux militants et surtout aux cadres des partis de gauche pour réfléchir aux raisons qui font que la gauche n’est plus audible en France, notamment par le fait que les deux partis qui se sont succédés au pouvoir depuis des dizaines d’années sont pris maintenant, à juste titre, pour les responsables de l’état du pays : le bordel dans les hôpitaux, les difficultés administratives, le chômage à fond la caisse, l’impossibilité d’avoir un rendez-vous chez un toubib, les services publics à la ramasse… Cela va beaucoup plus loin que la campagne, les programmes et les candidats…

Dans cette reconstruction, il ne faut pas perdre un élément de vue : le PS et le PCF (et, évidemment, LR à droite) sont les partis avec le plus d’élus locaux et la meilleure implantation sur le terrain. La haine des insoumis contre le reste de la gauche ne pourra être productive pour personne : il y a plus d’élections locales que nationales. En outre, pour reprendre la dernière élection « nationale » (les Européennes), c’est EELV qui est arrivé, largement, en tête de la gauche… Ce n’est pas que le détail de l’orientation politique, disais-je, qui fait le résultat.

 

Alors, le premier élément de la suite que j’évoquais est la préparation du second tour. Je ne demande évidemment pas à tous les gens de gauche de faire la campagne de Macron qui est à droite mais de faire preuve d’une relative prudence. Bien sûr, nous sommes dans les réseaux sociaux et nous tournons un peu entre nous : nos publications n’ont pas d’impact mais nous aimons bien écrire et croire que le monde entier nous lit… Par contre, il faut arrêter de faire croire que tout cela est blanc bonnet et bonnet blanc et il faut faire une campagne contre Mâame Le Pen pour différentes raisons, bassement idéologique, d’abord, vu que son parti vient tout droit d’une bande de gudards naziformes et, ensuite, bêtement politique, comme je le disais ce matin, car elle raconte n’importe quoi et son projet n’a aucune cohérence. On peut ne peut être d’accord avec celui de Macron, et c’est la moindre des choses, encore faut-il reconnaître que les propos de Le Pen sont dangereux car, en plus, ils sont cachés derrière une couche de mesures socialisantes inapplicables et fond assez brun, tout de même.

Alors au boulot ! Dans la joie et la bonne humeur : se foutre sur la gueule entre nous ne servira à rien.

 

Pas plus, d’ailleurs, que l’unité vantée par beaucoup, sauf en tant que limitation aux divisions, si je puis dire. Jamais un parti de gauche n’a gagné une élection nationale sur un fond d’unité (il a toujours fallu le PS aidé par une gauche radicale forte). Pour varier, regardez la droite. « LR » descend des partis historiques de gouvernement dans notre patelin mais n’a plus rien gagné, au niveau national, depuis qu’ils ont créé le parti d’unité sauf en 2002, grâce à la connerie de la gauche, et en 2007, pour cette même raison mais aussi parce qu’ils avaient un candidat génial (comme candidat pour une première élection seulement, hein !). 15 ans sans la droite traditionnelle au pouvoir : du jamais vu.

Ainsi, s’il faut faire l’unité, c’est évidemment pour éviter une trop forte dispersion qui serait mortifère dans un contexte où l’on pourrait gagner le second tour.

 


Ce qui nous amène directement aux législatives. Je ne suis pas spécialement à l’aise. Dans ma circonscription natale (et de télétravail…) le candidat LF devrait gagner. Dans ma circonscription de résidence (et de vote), c’est celui de LFI. J’utilise le conditionnel pour n’effrayer personne… En plus, dans cette dernière, c’est Mathilde Panot qui me semble être une des élues LFI fréquentable (si je n’ai pas le fait qu’elle soit députée c’est parce qu’elle a pris la place historique d’un élu communiste – déjà éliminé en 2012 par un MRC que je soutenais. Tout cela est bien compliqué et personnel).

J’y reviendrai donc mais, dans un premier temps, je me mets à rêver que les partis politiques mettent en place une espèce de coordination pour vérifier que les « concurrences locales » dangereuses puissent être traitées au niveau régional ou national avec moins de 10% de crépage de chignon : le sortant est prioritaire et, pour le reste, on voit les résultats à la présidentielles, aux dernières législatives et on pense.

 

Ce qui est beaucoup demandé. Surtout que je souhaite aussi qu'on arrête de se foutre sur la gueule...


Et pour les législative, justement, on ne s'engueule pas sur le programme : on ne sera pas élu, à vue de nez...

12 commentaires:

  1. J'aime beaucoup votre "implémentation", que je rencontre pour la première fois de ma vie du monde !

    Mais je n'irais pas jusqu'à m'en servir, préférant, en indécrottable réac, me contenter du vieil "implantation"…

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    1. Oups ! Je vais corriger. C'est un néologisme qu'on utilise (beaucoup) dans un sens particulier en informatique (genre : comment on programme une particularité).

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  2. "il ne faut pas perdre un élément de vue : le PS et le PCF (et, évidemment, LR à droite) sont les partis avec le plus d’élus locaux et la meilleure implantation sur le terrain... Je te mets au défi de montrer une seule affiche électorale d'un scrutin local où apparaît le logo d'une de ces partis. Mon maire (ancien PS) ne montre plus la rose depuis deux mandats déjà.

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    1. Défit rejeté. Je ne vais pas passer mon temps à démontrer des conneries alors qu'il y a des chiffres officiels. J'ai fini de jouer.

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    2. Tu as fini d'avoir le sens de l'humour et de la distance aussi on dirait.

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    3. Quel humour ? Tu racontes volontairement des conneries pour expliquer que les partis sont morts et tu dis ensuite que c'est de l'humour... Bravo...

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  3. "Au travail la gauche", ouf, cela ne me concerne pas, je peux continuer ma sieste en vous souhaitant bon courage.

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  4. mais comment la gauche qui depuis 2002 nous dit "on va travailler" peut-elle encore être crédible ?

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    1. Elle a bossé. Elle a tout gagné entre 2002 et 2012 mais c'est après que c'est parti en couilles.

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  5. Oui. Au travail la gauche !

    C'est exactement ce que je pense aussi. Les législatives devront montrer que la politique en France ce n'est pas seulement du populisme mais des gens qui se mobilisent, dans les partis, les syndicats, les associations !

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