En salle

27 avril 2022

"Sortez !", c'est Faure (de café ou de bar tabac) !


 

Lors d’un bureau national, Olivier Faure a dit aux opposants à un accord avec LFI : « Si vous pensez que le PS est mort, qu’il n’y a plus rien à faire, que vous n’appartenez plus à la gauche, alors partez. Rejoignez La République en marche. Sinon restez et battez-vous avec nous. Ça nous changera. » Je ne suis pas au BN (et encore moins au PS, d’ailleurs, si je donne mon avis c’est pour faire joli dans la blogosphère, seulement) et ne peux ni confirmer ces propos et ni les remettre vraiment dans le contexte.

Ensuite, je précise que les critiques que je vais formuler ne concernent pas qu’Olivier Faure mais tous les membres de la direction du Parti Socialiste qui le soutiennent et qui ont fait des conneries diverses. Par exemple, je vais commencer par dire que le PS a connu deux échecs avec Faure à sa tête, aux européennes et à cette présidentielle. Ce sont des échecs majeurs, poussant le parti vers sa perte, alors que 2017 ne fut qu’anecdotique, et la moindre des choses serait que Faure démissionne et que tout le monde admette que sa stratégie a été mauvaise. Donc les vrais coupables sont ceux qui ont validé tout cela et sachez, braves gens, que le peuple de gauche patati patata ne vous remercie pas.

Déjà, le choix du mode de désignation du candidat est une pantalonnade montée pour que les électeurs (membres du PS uniquement, du moins, ceux qu’il restait) vote pour le favori – la candidate, donc – soit retenue, le tout indépendamment de toutes considérations logiques, notamment l’élimination de toute la partie du Parti Socialiste à avoir gagné, pour la dernière fois, une présidentielle.

Ceux-là même, vraisemblablement, que Faure prie aujourd’hui de sortir…

 


Son propos n’est ni plus ni moins que malhonnête voire de la plus profonde débilité gauchiste, à savoir dire que ceux qui ne sont pas d’accord avec vous ne sont pas à gauche. Quand on n’a pas compris, à ce point, la diversité de ce qu’est la gauche, on DOIT démissionner de ce qui fut, il y a peu, la principale force politique de gauche, justement parce qu’elle arrivait à faire l’unité entre différentes tendances.

On a assez critiqué Hollande d’être « l’homme de la synthèse » alors que, en faisant cette synthèse, il a permis de gagner les élections locales quand il était le patron du parti puis, à ce dernier, de retrouver le pouvoir au niveau national.

Ce qui disent le contraire sont évidemment des cuistres, pour rester poli.

Faure n’est pas l’homme de la synthèse mais celui de la division, c’est évident.

 


Et si certains pensent que le PS est mort, c’est peut-être parce que sa direction frise à la frigidité et qu’il devient évident qu’on ne peut plus rien faire (et, pour ma part, je regarde avec attention l’initiative de Julien Dray : voir http://reinventez.fr où je me suis inscrit récemment).

Olivier Faure, et je comprends qu’il puisse être exaspéré, doit entendre les arguments et ne pas oublier les volets politiques (j’en ai déjà fait deux ou trois billets) : on ne peut pas tolérer des positionnements contraires à nos valeurs. On peut accepter de vouloir avoir comme principe de base une retraite à 60 ans même si on est contre. Par contre, on ne peut pas participer à une « plateforme » qui indiquerait que l’on doive tourner le dos aux accords européens.

 


Ainsi, sans avoir été présent, il me semble que les deux derniers BN sont passés au travers de ce seul sujet : le périmètre possible d’un accord. Et si les débatteurs sortent de ce périmètre précis, ils doivent… sortir.

 

C’est Edgar Faure qui disait « si vous n’avez pas d’opinions politiques, prenez donc les miennes. » Mais c’était Edgar. Olivier doit être démocrate et écouter les avis divers, même si, je me répète, son exaspération est compréhensible.

7 commentaires:

  1. Merci pour ce bon mot d'Edgar !

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  2. Clémentine Autain ce matin :
    "Législatives : "Si ça ne se passe pas comme prévu, il faudra aller chercher la victoire dans la rue. La mobilisation populaire est l'une des clés pour faire avancer la société"
    La rue contres les urnes : c'est que que pensent les nouveaux alliés des socialistes.
    Marco

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    1. Parce que ,d'après Clémentine Autain, les législatives sont " prévues" comment ? Confusion entre " prévues" et "souhaitées".

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    2. Marco, oui... On ne peut plus compter les raisons de ne pas faire accord avec eux... La direction du PS est folle.

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    3. Ils ne sont pas fous, ils essaient juste de prolonger un peu l'agonie (« Encore une petite minute, monsieur le bourreau ! »).

      C'est humain…

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  3. Qu'est-ce qu'il leur passe par la tête ?
    S'allier avec un tel parti extrémiste (de gauche comme de droite d'ailleurs) est la toute dernière des choses à faire et remet en question toutes les avancées de tous ordres depuis la fin de la guerre.
    On risque juste l'affaiblissement der la France et de l'Europe dans un monde en ébullition.
    Qu'il y ait des grandes avancées sociales à faire, c'est indéniable et ce PS là n'a ni le culot ni le courage de le faire.

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