En salle

30 mai 2022

La reconstruction de la sociale-démocratie ?

Ex reconstructeur en chef

 

« Nous avons donc besoin, plus que jamais, d’une base de puissance suffisante pour ne pas être les victimes des nouveaux désordres du monde. C’est la conviction profonde de tous les sociaux-démocrates, qui ont fait du projet européen, maintenant depuis trois générations, une part importante de leur identité propre. Renforcer l’Union européenne, en la réformant pour aller vers plus de solidarité dans les domaines essentiels pour notre avenir, et non la démanteler par morceaux, telle est notre ligne de conduite sans hésitation aucune.

Refermer la France sur elle-même serait la condamner sûrement. Ce sont là des conditions pour que le socialisme démocratique soit vraiment une philosophie de la liberté pour toutes les femmes et tous les hommes. On peut espérer alors, en rétablissant une communication entre les êtres, contribuer, même modestement, à donner une raison à la vie dans nos sociétés. » Telle est la fin d’une tribune signée par environ 200 parlementaires, universitaires et hauts fonctionnaires, aujourd’hui, dans le JDD pour défendre la sociale-démocratie, que je vous invite à lire vu que je partage une grande partie.

 

Depuis la présidentielle, je parle ici, essentiellement, des législatives et du fameux accord ayant généré la Nupse resserré. Vous aurez compris que j’y suis opposé, si tant est mon avis a de l’importance, hein !, et j’évoque différentes raisons.

La première est que l’accord est contreproductif électoralement. Il va peut-être rapporter des élus à LFI mais ne donnera pas vraiment plus de poids à la gauche. D’une part, certains aspects peuvent faire peur à des lascars du centre gauche. D’autre part, le programme est restreint à celui des 22% de Mélenchon et pas de la somme des projets de gauche.

La deuxième est qu’il va à l’encontre de certaines valeurs, notamment ce qui concerne les projets internationaux et l’Europe. On ne baisse pas sa culotte, que diable. Il ne faudrait pas confondre accord de premier tour et coalition gouvernementale…

La troisième est que son application – improbable – serait néfaste et ruineuse pour le pays. Par exemple, il y a aujourd’hui, un article des Echos (réservé aux abonnés, je n’ai pas pu consulter les détails) qui explique que la réforme des retraites coûterait 100 milliards d’euros (soit 700 euros par mois et par actif, excusez du peu).

 

La quatrième, enfin, je ne me suis jamais étalé dessus et la tribune que je cite le fait très bien : la reconstruction d’une gauche sera très difficile après cette vague qui voit la sociale-démocratie se fondre dans la gauche radicale ce qui est le pompon, voire le sommet du ridicule. La gauche, toute tendances confondues, va devoir défendre des projets locaux mais, surtout, préparer les prochaines échéances électorales : les européennes de 2024 (au moins, on aura la paix en 2023) puis préparer un projet pour 2027 avec, dans l’intervalle, des élections municipales, départementales et régionales.

C’est trois dernières pourront l’être en regroupant les forces de gauche (même si je n’y crois toujours pas).

Pour la présidentielle, on sait que c’est sans doute impossible d’autant que les trois leaders actuels, Le Pen, Macron et Mélenchon ne devraient plus être candidat. Il va falloir élaborer un projet et trouver la bonne personne pour le pousser, dans chaque formation de gauche, ce qu’avait fait, à merveille, la primaire de 2011 pour arriver à la victoire de 2012. Le PS avait bossé, sous la houlette de Martine Aubry, et les grandes tendances (cette dernière remplaçant, sur le fil, DSK, malgré un profil bien différent) s’étaient affrontées tout l’été, au sein d’un débat audible par tous les Français, avec une participation record...

 

Quant aux Européennes, on va forcément avoir des conciliabules dans l’appareil du PS mais comment des andouilles qui valident aujourd’hui un projet anti-européen pourront-ils être crédibles, alors que, déjà, ils n’avaient pas trouvé de chef de file en 2019 ?

Du n’importe quoi ?

 

5 commentaires:

  1. J'ai lu la tribune. Mais je n'ai pas trouvé la liste des signataires. Est-ce qu'elle n'est accessible qu'aux abonnés du JDD ?

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  2. il y a de la place, si quelqu'un peut prendre le flambeau. La NUPES sait de toutes façons qu'elle ne peut gouverner, son programme est un suicide, un embryon de guerre civile et derrière son chef, une grande partie de personnes qui n'ont aucune expérience probante pour légiférer et encore moins gouverner.
    Ils veulent simplement faire du bruit (et ils le font plutôt bien)...
    La Nupes n'est d'ailleurs qu'un consortium puisqu'il me semble que les répartitions de financements ne sont pas prévus mais que chaque partie touchera ce qu'il représentera. C'est déjà un bel exemple d'incapacité à trouver un schéma directeur de programme de gouvernement...
    Donc la reconstruction sera possible sur les ruines de la NUPES

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    1. Si je ne l'étais pas, je ne m'intéresserais plus à la politique, j'arrêterai de voter, je m'occuperai de mon potager et de mes potes âgés

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