En salle

20 mai 2022

Le burkini n'est pas une priorité ?

 


Les publications contre les zozos de la gauche laïque (ça fait quand même mal au cul de devoir utiliser cette expression) comme moi et expliquant que le burqini n’est pas une priorité se multiplient. Elles proviennent soit de simples citoyens qui ne partagent pas spécialement certaines préoccupations mais aussi de militants politiques de la gauche de la gauche qui voudraient rabaisser la « gauche Républicaine » (on va quand même avoir un sacré problème de fondement).

Tout d’abord, ce n’est pas « nous » qui avons mis le sujet sur la table mais bien Piole et, à chaque fois, le sujet est ouvert par des islamogauchistes ou des militants musulmanistes par provocation. Il faut donc arrêter de raconter des conneries et de critiquer les bonnes personnes. Si on va finir par être obligés de légiférer (et on va l’être, comme en 2004 pour le voile, à cause des mêmes raisons), c’est bien en réponse à ces revendications politiques.

 


L’autre jour, c’est un copain de Loudéac, dans le Centre Bretagne, qui me faisait la remarque : « ce n’est pas priorité ». Il a raison. A Loudéac, la dernière fois qu’on a vu une musulmanes voilées c’était lors du défilé d’un zoo humain (je déconne, hein !, mais la vérité est qu’il n’y en a presque pas). En 2017, l’extrême droite faisait, au bled, 17% au premier tour. Elle a gagné quatre points depuis.

Alors, par-delà les raisons politiques profondes qui nous poussent à être contre le burkini, il faudra, un jour, que la gauche mais attention la vraie hein réfléchissent aux raisons qui font que le Front National monte régulièrement et que les partis de gauche n’arrivent plus à gagner et à prendre le pouvoir pour faire passer leurs priorités…

 


Et ce « sentiment » d’insécurité culturelle n’est pas neutre. Je rappelle parfois que Marx disait que la religion est l’opium du peuple. Wikipedia nous en résume le principe. « Dans sa Critique de la philosophie du droit de Hegel, Marx écrit que la religion permet de justifier les inégalités sociales, et permet au prolétariat de mieux les supporter. Elle laisse le peuple dans l'illusion que sa condition n'est pas si terrible, en lui donnant des exemples de morales religieuses, des bienfaits de la souffrance, etc. Elle permet de surmonter les conditions d'une vie privée d'esprit, qui est par nature pénible.

Toutefois, la religion, parce qu'elle conforte le pauvre dans sa pauvreté, bloque le passage à l'action. Elle est le garant du statu quo4. Le terme d'opium est utilisé à l'époque dans le sens d'analgésique. Ainsi, Marx dénonce l'effet anesthésiant de la religion, qui est une force de l'aliénation. La nécessité de la religion chez les opprimés serait la conséquence de l'oppression elle-même : « La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l'âme d'un monde sans cœur, de même qu'elle est l'esprit d'une époque sans esprit. C'est l'opium du peuple. » Marx pense que la racine de la croyance religieuse se trouve dans les conditions de vie misérables de la plus grande partie de la population. C'est la raison pour laquelle il ne pense pas que la lutte contre la religion doit se trouver au centre du militantisme communiste. »

En langage jegounationnesque, ça donne : « putain de bordel, si vous voulez oublier tous les sujets, mettez donc en avant la religion ». 

 


Hier, dans Facebook, je lisais un texte à propos du burkini et on lit beaucoup de conneries de la part des islamomachinistes. « Le mot laïcité est de nouveau utilisé à contresens. En France, la laïcité repose sur trois principes : la séparation des Églises et de l’État (depuis la loi de 1905, l’État est neutre et ne finance aucun culte) ; l’égalité des citoyens devant la loi quelles que soient leurs croyances ; « le respect de toutes les croyances » (art. 1 de la Constitution de 1958). » Sauf que, nous sommes ici dans une démarche politique pour faire croitre la présence de l’islam et, à terme, renforcer la présence de cette dernière. D’ailleurs, la démarche vise à augmenter son importance dans la loi (ou, du moins, dans la réglementation légitimée par la loi).  L’égalité devant la loi n’est plus assurée vu que les musulmanes deviennent obligées d’avoir une tenue spécifique alors que, auparavant, rien ne les empêchait de fréquenter les piscines, quoi qu’on en dise.

« La Convention européenne des droits de l’homme précise que « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion (…) ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé » (art. 9). » Il aurait été honnête de citer la suite de l’article qui précise les restrictions qui peuvent être faites. En outre, il s’agit bien des droits de l’homme… surtout à imposer des contraintes vestimentaires aux femmes.

« Autoriser le voile et le burkini favorise l’intégration ; les interdire favorise le séparatisme déploré par ceux-là mêmes qui contribuent à sa propagation. » Ce sont vraiment des propos de théoriciens en peau de fesses : obliger les femmes musulmanes à porter une tenue spécifique ne favoriserait pas le séparatisme ? Bravo…

« Avec leur dénonciation grandiloquente, Darmanin, Wauquiez et quelques autres accréditent (in)directement la thèse du grand remplacement. L'identité française serait menacée. Avec ce discours, la droite instrumentalise la question de la laïcité. » Revoir ce que j’ai dit en début de billet. Et c’est bien la gauche nupsiale qui met le sujet sur la table moins d’un mois avant les élections. Il faut quand même arrêter de déconner. Et si les Français ont peur de la perte de l’identité française, c’est peut-être parce que des types lui font porter une menace.

 


Ce matin, il pleuvait en région parisienne, notamment au sud de la Porte d’Italie. Les gauchistes qui sont d’accord avec cela (le truc sur la pluie) sont de vils collabos. Après tout, je suis bien d'accord avec Wauquiez et Darmanin... 

13 commentaires:

  1. Le problème vient des religieux forcenés.
    Une lecture en appelle une autre et il y a quelque temps je suis tombé sur un texte officiel vieux de plus de 1700 ans. L'Edit de Milan autrement nommé Edit de Tolérance qui spécifiait : "Chacun peut adorer à sa manière sa divinité qui se trouve dans le ciel."
    Depuis l'empereur Constantin, ce sont toujours les religieux qui ont battu en brèche cette disposition.
    Avec le wagon d'interdictions que cela a entrainé.

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    1. Non, le porblème vient de militants et cadres de gauche.

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  2. J'avoue que du point de vue strictement juridique le problème est complexe.

    La loi dit que dans l'espace public, on peut s'habiller comme en veut (sous réserve du respect des bonnes moeurs, tout ça...). Une femme peut donc se balader voilée dans la rue (J'ajouterai à titre perso que je n'aime pas le voile, que ça me fait suer de voir aujourd'hui des nanas que j'ai connues en facs quand elles portaient des minijupes se balader aujourd'hui avec ce truc sur la tête, mais c'est la loi, donc no problémo).

    Ceci dit, on ne demande pas à une femme voilée de se découvrir quand elle se rend dans sa mairie de quartier pour des histoires d'état civil, alors que c'est le même contexte que pour une piscine municipale : une personne se rend dans un lieu public pour bénéficier d'un service public. comment interdire le burkini dans une piscine municipale dès lors qu'on le tolère ailleurs ?

    Et j'ajouterai que ramener ça à un problème d'hygiène ("dans ce cas là, pourquoi ne pas autoriser les shorts) ne serait qu'une manière hypocrite de gérer le truc

    Si quelqu'un a un début de réponse je suis preneur

    Gadebois

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    1. Ce n'est ni un problème d'hygiène, ni un problème juridique. C'est un problème politique. Une minorité inspirée par une religion qui ne fait pas la part belle aux femmes vient d'imposer son choix à une majorité qui aurait du les envoyer balader. Cette majorité a à la fois fait preuve de soumission à une philosophie qui n'est pas la sienne (toute leur prose sur la tolérance, l'intégration, l'assimilation par le burkini n'est, à mon sens, qu'un habillage) et; comme le dit le patron de ce blog, perdu son temps car je présume que la municipalité de Grenoble a d'autres sujets à traiter que des problèmes de fringues.

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    2. C'est un problème politique, certes, mais comme on est encore dans un état de droit la réponse doit avant tout être juridique, parce que le pire à faire c'est effectivement laisser les Piolle et Wauquiez y apporter leurs réponses politiques et électoralistes.
      Encore une fois, on peut penser ce qu'on veut du voile (et par extension du burkini), la seule chose à retenir pour l'instant c'est qu'en France les femmes qui le désirent peuvent le porter dans l'espace (et certains lieux ?) public(s).
      Ce n'est pas à des types comme les deux marioles évoqués ci-dessus qu'il appartient de définir, chacun sur son périmètre électoral, où sont les limites de ce droit. Ca ça s'appelle le bordel, et c'est exactement ce que cherchent à obtenir les types derrière cette affaire.

      Gadebois

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    3. Je n'ai pas la solution. Et ce n'est pas l'objet initial de mon billet (mais j'ai dérivé). On va être obligé de légiférer, probablement, parce qu'un imbécile a modifié le règlement intérieur. La réponse par cette loi sera probablement idiote du genre, l'obligation d'avoir un maillot de bain traditionnel (encore que, je ne vois pas comment la loi peut le définir) mais comment voulez vous appliquer ça aux piscines dans les campings, par exemple ?
      La loi passera : elle ne sera pas contraire aux textes, d'une part parce que la Constitution n'interdit pas les règlements intérieurs, si je puis me permettre, et, d'autre part, il y a une rupture d'égalité entre les femmes et les hommes non pas dans les textes mais dans les faits.
      Mais l'objet (initial) de mon billet était de montrer que c'était un vrai sujet car on a une espèce de séparatisme qui va empêcher durablement la gauche d'arriver au pouvoir.

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  3. Voilà ce que disait Piolle en 2019 après la première action pro burkini de l'association alliance.

    "Je regrette aussi le timing, à une semaine des élections [européennes] qui exacerbe les fractures de notre société et alors que notre débat public local est constamment tiré dans la boue par toujours les mêmes", accuse encore Eric Piolle qui aurait souhaité "plus de modération, et de recul (...) de tous les côtés."

    Sylvie

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    1. Il ferait mieux de se taire, c'est lui qui fout la merde...

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    2. Voilà et en l'espace de trois ans il dit une chose et son contraire. Je pense que ça va finir par le discréditer !
      Sylvie

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    3. « Je pense que ça va finir par le discréditer ! »

      Ah bon ? Parce qu'il ne l'étais pas déjà ?

      J'en ai marre : on ne me dit jamais rien, à moi !

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  4. Ils seront tondus à la libération.

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