En salle

21 mai 2022

Une grande gagnante : l'écologie


 

Quoi qu’on en dise et quelles que soient les rodomontades des militants, un des secteurs gagnants, dans ce nouveau gouvernement, est l’écologie même si on a un peu du mal à voir comment vont s’articuler les travaux des trois dames : Elisabeth Borne, première ministre, en charge de la planification écologique, Amélie de Montchalin, au poste de ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, et Agnès Pannier-Runacher à la fonction de ministre de la Transition énergétique.

Les deux nouvelles ministresses ont la particularité de ne pas être des spécialistes de l’environnement mais de l’industrie et c’est bien ce dont on a besoin, pas de militants qui veulent empêcher les vaches de péter pour sauver la planète.

 

Je parle rarement d’environnement dans mon blog car je suis bien fatigué par ces militants qui habitent dans des maisons et ont une voiture tout en expliquant qu’il faut prendre les transports en commun, limiter l’étalement urbain et tout ça. Les mêmes qui te disent qu’il faut vivre dans des immeubles collectifs mais qu’il ne faut pas utiliser les ascenseurs. Le pire étant peut-être Jadot, lui qui est souvent mesuré, pourtant, qui a dit qu’il fallait faire des lessives de nuit comme si ça allait changer la consommation d’électricité (je comprends néanmoins les raisons de ses propos) et comme si un type normal, habitant un immeuble, ne savait pas qu’il fallait faire de machine la nuit car ça réveillerait les habitants au moment de l’essorage.

Je vais faire un aparté, hier, car j’ai appris une expression qui vient de la bouche d’écolos : « remplir les caisses de glanage ». Ce n’est pas très joli et il a fallu que je fouille dans Google pour comprendre de quoi on me parlait. Amis pauvres, sachez que quand vous allez ramasser les invendus après les marchés, cela s’appelle « remplir les caisses de glanage ». Vous serez toujours aussi pauvres mais vous aurez appris quelque chose. Pour ma part, j’ai appris ça pendant que je mangeais des moules à la Comète, généreusement offertes par le patron car elles n’auraient pas tenu le week-end. Je glane malgré moi ?

 

Revenons aux militants écolos pour montrer la méchanceté dont je peux faire preuve. Anne Hidalgo a présenté hier ou avant-hier un nouveau plan pour le périphérique. En gros, il faut supprimer des voies de circulation et végétaliser tout ce bordel. Peu importe, on en pense ce qu’on veut. Ce n’est néanmoins surtout pas à des automobilistes ou des écolos de dire s’il faut plus ou moins de voies de circulation mais à des ingénieurs qui connaissent bien des trucs comme la mécanique des fluides pour savoir comment… fluidifier la circulation.

Toujours est-il que les écolos locaux n’étaient pas contents : ils veulent qu’on verdisse tous les espaces récupérés et qu’on y empêche toute construction, de même qu’à proximité du périphérique. Si ces imbéciles veulent réellement séparer Paris de sa banlieue, ils ne s’y prendraient pas autrement. Ils devraient aussi réfléchir au fait que l’entassement urbain fait diminuer les transports et l’étalement des villes.

Le militantisme rend con.

Cela nous rapproche des accords signés par les partis de gauche et LFI, accords que je n’ai pas lu contrairement aux communiqués de la formation majoritaire, dorénavant (et temporairement…) à gauche. Je ne comprends pas comment des militants écologistes (contrairement aux autres partis, le PS et le PCF, d’ailleurs) ont pu signer un texte dans lequel ils approuvaient la possibilité de ne pas respecter les accords internationaux alors qu’il est évident qu’on ne fera des progrès écologiques et sociaux qu’en faisant en sorte que tous les pays soient soumis aux mêmes normes.

Il s’agit d’une faute politique grave et, franchement, un militant de base qui accepte cela devrait remettre en cause ses propres convictions en faveur de l’environnement, même s’il a une voiture et un heureux pavillon de banlieue et admettre qu’il est écolo par principe et aime bien faire chier les autres.

Tenez ! Puisqu’on parlait d’Anne Hidalgo (enfin, c’est surtout moi qui en parlais), jusqu’à jeudi j’étais assez partisan de ce quelle faisait pour la circulation, notamment celle des vélos. Néanmoins, depuis quelques mois, ça me gonflait de voir des cyclistes ralentir les bus et les taxis tout en faisant chier les piétons en ne regardant pas qui passait devant eux. Avant-hier, donc, j’ai failli me tuer en rentrant dans un bus parce que la voie de droite était réservée aux vélos et qu’il a bien fallu que j’avance. De la pure folie.

Je maintiens donc que la mise au point finale des mesures en faveur de l’environnement ne doit pas être confiée à des militants mais à différents spécialistes, en industrie, en voirie et aussi en écologie.

 


Alors, dans ce gouvernement, nous avons, à la tête, une personne qui aura en charge la planification écologique. C’est une très bonne idée, de voir à long terme où on va et de donner des instructions dans ce sens. Il me semble d’ailleurs que l’idée provient du programme de Jean-Luc Mélenchon. Elle sera aidée, notamment, par deux personnes : une ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et une de la Transition énergétique. Ils font tout pour le transit, visiblement… Les titres des ministères ne veulent plus dire grand-chose (mais on est loin des sommets atteints par Hollande, comme le ministère du redressement productif qui remplaçait le ministère de l’industrie).

Je suppose que si Macron a mis trois semaines pour faire son gouvernement c’est parce qu’il cherchait des noms rigolos ou ridicules.

On voit néanmoins ce qu’est un ministère de la transition énergétique : un ministère de l’énergie. On sait, surtout, le travail qu’il y aura à mener : préparer l’après « énergie carbone » dans un premier temps puis, à très long terme, l’arrêt du nucléaire car il pue un peu du cul et l’uranium n’est pas inusable. Mais une personne raisonnable ne peut que convenir que le nucléaire reste indispensable tant qu’on n’a pas autre chose et qu’il est temps que le pouvoir politique remette les mains dans le cambouis quand on voit l’état de nos pauvres centrales déméritantes et les espèces de poivrots qui n’arrivent à faire fonctionner un vulgaire EPR. Il va y avoir des culs à botter.

Pour l’autre (bougez pas, je me relis, ah oui, celui de la transition écologique et de la cohésion des territoires), on voit un peu de quoi il s’agit. Les marges de manœuvre, en terme d’écologie, passent par les transports de proximité, la gestion de l’eau, des ordures et de tous ces machins qui doivent encore progresser sans faire chier, pour autant, les usagers… Le tout sur des « territoires », terme souvent à la mode mais pas continuellement…

Enfin… qu’ils se débrouillent.

 

Toujours est-il que je suis bien content de ne pas avoir des écolos officiels en charge de ces dossiers. Tiens ! L’Europe interdit les pailles pour éviter de polluer les océans. Pas grave. Grace aux écolos, on peut s’asseoir sur les décisions.

Il y a quand même pire que les écolos officiels : les écolos improvisés, comme ces couillons de droite qui ont inventé les portiques pour vérifier la circulation des poids lourds et les faire raquer.

L’écologie a perdu dix ans d’un coup, en France.

Laissons faire les politiques.


Ne confondons pas les caisses de glanage et les panniers Runacher.

2 commentaires:

  1. y'a l'écologie locale : propreté, pollution donc au niveau des territoires, et le truc national : + de production d'electricité decarbonnée. Comme tu le dis, le militantisme rend con, on va nous faire chier sur le steak , alors que les voisins se sont vendus a Putin par anti-nuclearisme trépané. Aaaaah je vois que tu pestes contre les voies de bus et voies vélos mélangées n'importe comment , tu n'es pas seul : c'est dangereux pour les piétons et vélos qui ne voient pas la mention priorité aux pietons ou ne ralentissent pas en voyant le bus s'arreter et donc déverser des piétons (qui peuvent faire n'importe quoi aussi): des abrutis en vélo qui me font pester (note aux trolls je fais 4000 km de vélo dans Paris chaque année).

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