En salle

25 juin 2022

De la Cour suprême à la France Insoumise

 


Hier, en fin d’après-midi, les réseaux sociaux parlaient essentiellement de la décision de la Cour suprême des Etats-Unis d’Amérique de ne plus rendre obligatoire le droit à l’avortement dans tous les états. Chacun d’entre eux peut désormais faire ce qu’il veut. De fait, les plus conservateurs d’entre eux ont interdit l’IVG immédiatement.

C’est sûrement scandaleux mais je ne me sens pas spécialement concerné, n’ayant plus l’âge de tomber enceinte. Smiley, hein ! J’estime que cela ne me regarde pas. Je « défends » à un niveau mondial la lutte contre la peine de mort et le droit des homosexuels, par exemple, mais, pour l’instant, je ne crois pas pouvoir avoir mon mot à dire sur l’avortement outre Atlantique ni même la libéralisation des armes à feux (ce qui permet de ne pratiquer l’avortement que par des tueries de masse quand les mômes sont scolarisés).

Ces décisions, de la Cour suprême et des Etats qui ont appliqués immédiatement la chose, sont évidemment le fait de conservateurs religieux. J’aurais donc tendance à rappeler l’évidence : il ne devrait pas y avoir de rapports entre les Etats (en tant que législateurs) et les religions. Pourquoi un type qui n’est pas croyant, qui n’est pas « d’une religion », devrait en respecter les règles et pas seulement la loi ? Alors pourquoi la religion devrait faire la loi ? Mais si nos médiocres franchouillards pissent souvent sur nos racines chrétiennes (ou autres) alors que nos principes moraux, donc notre loi, en sont issus. En fait, si la moralité disait qu’on pouvait tuer les enfants jusqu’à leur majorité, je pourrais faire du télétravail normalement (j’habite au-dessus d’une école maternelle et, en cette période de l’année, les mômes passent leur temps à brailler dans la cour inférieure).

 

Beaucoup, en France, ne comprennent pas la laïcité à la Française qui, il parait, fait de nous une exception. Pourtant, à la vue de la « décision américaine », on voit bien les religieux ne devraient pas se mêler des affaires d’Etat. Aucun religieux. Quand une religion, chez nous, revendique une tenue vestimentaire pour aller à la piscine, on se doit de ne pas l’écouter. La revendication est, en plus, purement politique. Je suis désolé mais tout est lié. On a des abrutis qui gueulent dans les réseaux sociaux parce que la religion interfère avec la loi chez les autres mais défendent les religions minoritaires chez nous… La laïcité n’est pas à géométrie variable.

 


Imaginons que cela se passe en Europe. Les différentes entités qui font les règles européennes : le Conseil, le Parlement, la Commission et la Cour de justice pourraient interdire l’interdiction de l’interruption volontaire de grossesse. Nous trouverions cela très bien. Imaginons maintenant qu’un des pays de l’Union s’assied sur cette règle et interdit l’IVG chez lui, nous serions révoltés, évidemment !

Pourtant, dans le projet LFI, accepté par EELV dans le cadre de la Nupes, il est bien indiqué que l’Etat français doit pouvoir s’asseoir sur les règles communautaires. Vous voyez pourquoi j’étais résolument contre cet accord et continue à le trouver totalement inadmissible ?

 


Alors, tant que nous y sommes, les réseaux sociaux gueulaient aussi contre un vote au Parlement Européen au sujet du passe sanitaire et étaient fiers de la position de LFI en oubliant d’ailleurs de noter qu’elle était la même que celle du RN.  Mais de quoi s’agit-il exactement ? Pas du tout de l’instauration d’un passe obligatoire en Europe mais de continuer à rendre utilisable le passe établi dans un pays dans les autre Etats ?  Ce n’est pas du tout une fermeture… Par exemple, en France, le passe sanitaire et obligatoire pour rentrer à l’hôpital (ça me coûte une blinde en batterie d’iPhone). Si un étranger tombe malade par chez nous, il pourra entrer à l’hosto grâce à son passe obtenu chez lui, s’il respecte les règles européennes. Sinon, il ne pourrait pas être soigné. La pandémie est en train de repartir, disais-je dans mon billet d’hier. Si vous allez boire un coup à Turin et que l’Italie oblige un contrôle de passe pour entrer dans un bistro, vous pourrez utiliser celui que vous avez obtenu par chez nous.

Et LFI vient de voter contre (sauf leur chef qui s’est planté de bouton).

 


J’imagine la tronche de l’insoumis franchouillard qui veut s’enfiler une bière (et une pizza) à Turin mais qui se fait refouler à la porte du bistro parce que l’Italie aurait refusé de respecter une règle européenne… On est peu de chose.

Cela étant, une grande nation, présentée comme étant de progrès et démocratique, vient de faire un pas de géant vers le moyen-âge. C’est mal de faire un rapprochement avec nos grandes démocraties à nous qui voudraient simplement autoriser le burkini alors que, cette semaine, notre plus haute instance de justice a confirmé l’impossibilité pour les municipalités de l’imposer. Tant pis pour la liberté religieuse.

Pas d’amalgame, hein !

3 commentaires:

  1. J'ai l'impression que tout le monde s'en fout de la cour suprême des E-U...

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    1. Hein ? Les réseaux ne parlent plus que de ça depuis hier soir.

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    2. Les réseaux sociaux ne sont pas le pays réel mais un pays parallèle...

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