En salle

30 octobre 2022

Like a Birch (et autres hommages dans les réseaux sociaux)

 



Jerry Lee Lewis, Mike Birch, Pierre Soulages. La semaine fut riche en morts divers ce qui nous donne des sujets de discussion. Cela nous donne l’occasion de raconter des bêtises et de crocodiler. Je vous préviens : je vais commencer par utiliser toute la bêtise et la mauvaise foi dont je suis capable pour introduire ce billet dont au sujet duquel je ne sais pas trop de quoi je vais parler.

Prenez le premier. Jerry Lee Lewis. Il est surtout connu parce qu’on rigolait bien, dans le temps, grâce à Jerry Lewis. Personne ou presque n’écoute plus rien de lui et, quand son nom est apparu dans l’actualité, il m’a surtout rappelé les mariages de la fin des années soixante-dix quand il fallait passer des musiques permettant de réconcilier les générations : tout le monde peut danser sur un vieux rock’n roll… Je suis un blogueur consciencieux : pour préparer ce billet, je suis allé faire un tour sur Youtube pour réécouter ses succès. Le premier sur lequel je suis tombé est « Rock over Beethoven ». Le bon vieux Chuck doit bien rigoler.


Alors, j’ai fait pareil avec Soulages mais plus parce que j’avais eu une idée idiote : voir ce que donnait une recherche de son nom dans Google Images. Notre illustration. Le talent est indéniable. J’entends pas là que n’importe quel abruti ne peut faire de tels tableaux, créer une luminosité à partir du noir, y ajouter du relief, des reflets… Il n’empêche qu’il ne me viendrait pas l’idée d’égayer mon salon avec un de ses tableaux. Et, franchement, ça m’amuse beaucoup de voir des gauchistes lancer des hommages pour un génie dont la moindre toile coûte maintenant plusieurs centaines de milliers d’euros et ne sont plus, probablement, exposées que dans les couloirs de résidences de quelques milliardaires, ayant ajouté des étiquettes avec le nom du bonhomme pour bien montrer qu’ils ont bon goût.

T’as vu ça ? Je suis doué pour les hommages, hein ! Bon, je déconne, j’avais prévenu en introduction. Surtout que je ne voudrais me mettre personne à dos.

 

Par contre, quand j’ai lu que Mike Birch était mort, j’ai immédiatement eu en mémoire l’image de son trimaran, Olympus Photo, doublant le Kriter V de Michel Malinovsky, presque sur la ligne d’arrivée de la route du Rhum 1978. Eric Tabarly et Alain Colas ont beaucoup fait pour l’image de ce sport, ne serait-ce qu’à l’occasion de la transat anglaise de 1976. Je vous dis ça sans oublier que je suis né en Bretagne en 1966, ce qui permet de laisser de la place à de beaux souvenirs. Les parents nous promenaient de ports en ports pour nous permettre d’admirer ce qui deviendraient des « géants des mers », principalement à la Trinité sur Mer, où j’ai pu rencontrer Eric Tabarly.

J’étais un fan mais ce sont bien les images de Birch qui m’a fait entrevoir ce que pourraient être les nouveaux héros des mers et leurs futurs vaisseaux, le tout avec un sport dont le « centre de gravité » était revenu en France…

Soyons francs : le jour de la mort d’Alain Colas, je pourrai faire un beau billet bien émouvant. Surtout, si je puis me permettre une plaisanterie éculée, depuis le jour où on l’a retrouvé à la Samaritaine vu qu’on trouve tout à la Samaritaine.

Parmi mes souvenirs de marin précoce, j’ai beaucoup d’images de Pen Duick III dans la rivière d’Auray, alors que Tabarly allait voir un de ses potes vers Crach, à quelques kilomètres de Brech où s’est « éteint » Birch. Je me rappelle alors avoir fait la couse avec lui, avec un copain qui avait un 420. On avait perdu, le vieux marin avait peut-être voulu jouer avec nous… On ne saura jamais.

Je ne compare par la notoriété de Birch avec celle de Colas ou, surtout, de Tabarly mais ça m’amuse beaucoup de voir que des millions de gens vont s’entasser sur les côtes Bretonnes, le week-end prochain, pour admirer le départ d’une nouvelle édition de cette course mythique, mi-raisin. Comme on dit : « Dès sa première édition et la victoire aux 98 secondes historiques du petit trimaran de Mike Birch face au long cigare de Michel Malinovsky, la Route du Rhum braque ses projecteurs médiatiques sur les couples formés par un bateau et un solitaire pour braver les mers et affoler les compteurs. Il n’est donc pas étonnant que la transatlantique à destination de la Guadeloupe devienne, à travers la participation d’une multitude de navires, les plus en vogue sur la crête des vagues, le témoin des avancées architecturales et technologiques de la voile de compétition. »

La course fut aussi marqué par la disparition d’Alain Colas, à la barre de Manureva, l’ancien Pen Duick IV d’Eric Tabarly, lui-même empêché de participation faute d’avoir trouvé les financements nécessaires. Tant pis ! « Au total, ce sont 38 marins, professionnels comme amateurs, qui seront inscrits sur cette première édition. Parmi eux, on retrouve des grands noms de la course au large et des jeunes prometteurs : Mike Birch, Alain Colas, Florence Arthaud, Michel Malinovsky, Olivier de Kersauson, Philippe Poupon, Marc Pajot, Bruno Peyron… »

 


Je dois avouer que je me suis désintéressé de ce sport assez rapidement quand les moyens commencèrent à être démesuré, bien loin de l’amateurisme de Birch et des exploits de Colas et Tabarly en 1976… mais aussi du même Mike Birch (et le bateau d’Alain Colas, malheureusement mais justement dégradé, n’était pas un exemple de sobrité…).

Et des copains, dans les prochains jours, vont commencer à participer virtuellement à cette course grâce à quelques sites web leur permettant de simuler des options de navigation. Invention bien géniale.

 

Ma publication suite à la mort de Birch, dans Facebook, a obtenu deux likes et un commentaire. Je n’ai vu aucune autre publication à propos de ce marin. Par contre, les hommages à Jerry Lee Lewis se sont multipliés et je me demande si mes « amis gauchistes de Facebook » ne sont pas, parfois, un tantinet ridicules. Ca ne les empêchera pas d’embarquer virtuellement dimanche prochain.

Je n’aime pas les hommages dans les réseaux sociaux. Et encore, Jean Teulé nous a quittés il y a plus d’une semaine : il échappe à mes foudres. Je n’aime pas ces phénomènes de masse où faut célébrer, subitement, un de nos très récents « chers disparus », avant le remettre dans des oubliettes d’où il ne ressortira jamais.

Sauf dans le rêve de quinquagénaires de rappelant leur enfance ou leur adolescence.

24 commentaires:

  1. Bel hommage à quelques grands navigateurs.
    Quand tu mentionnes Pen Duick, tu me ramènes plusieurs années en arrière où tous les Pen Duick étaient rassemblés et sagement alignés dans le Vieux Port de Marseille.
    Beau souvenir.
    pierrotcestmoi

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    1. Tous ? Le IV a coulé et il me semble que le V n'est jamais venu en Europe.

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    2. Oups, il est bien revenu en France.

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  2. Comme c’est bien ancien, je me suis fié à une image dans ma mémoire.

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  3. Pauvre Birch ! Il aura fallu qu'il meure pour que j'apprenne son existence !

    Du coup, je me coucherai moins ignorant ce soir : ça me Soulages…

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  4. Quand même ... Jerry Lewis jouait beaucoup mieux de la machine à écrire que Jerry Lee Lewis modeste pianiste, dont Elvis Presley disait que si il savait jouer du piano comme lui, il s'epargnerait de chanter ;-)

    Les "voileux" qui nous ont quittés sont toujours présents à travers leurs livres formidables.
    J'aime à croire que Tabarly a choisi sa mort et je me fiche de ceux qui veulent me convaincre du contraire. J'ai bien le droit de m'écrire des romans.

    Soulage a fait les vitraux de l'Eglise de Conques (pas trop aimé leur austérité, mais tout le monde adore, alors ...)
    Amen
    Hélène

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    1. Tabarly a choisi de tomber à l'eau et d'être retrouvé dans un filet de pêche, c'est sûr.

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    2. Bravo !
      Conclusion digne d'un San Antonio 🙂
      Hélène

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  5. Je me rappelle de Bertrand De Brock, recousant sa langue dans des conditions de mer pas vraiment folichonnes . Ces gârs là ont un sacré coffre !

    A.b

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  6. Tabarly. Souvent je croise son bateau dans les ports Breton. Il sert de faire valoir désormais. Mais quand même je dois avouer que moi aussi j'ai un haute estime pour ce Breton. Déjà parcequ'il a énervé nos amis anglais avec sa victoire. Et sans déconner vu qu'il a disparu au large de la perfide Albion je mettrai ma main au feu que c'est le mi6. Déjà qu'ils nous coupent le gaz. Bon . Je sort.

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  7. Cette victoire de Birch sur Malinovski m'avais rendu assez triste à l'époque. Je trouve que les bateaux monocoques sont plus beaux que ces engins avec flotteurs. Celui de Malinovski était particulièrement beau et son skipper particulièrement élégant, il auraient dû gagner!

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    1. Pour l’élégance, on est d’accord. Ça a marqué la fin d’une époque.
      Nicolas

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  8. Rien sur DG, même avec son N° de tél. Vous êtes vraiment un pauvre type. Mieux vaut ne pas avoir des " amis" comme vous.

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    1. Dis moi donc, espèce de grossier trou du cul, pourquoi je diffuserais des informations dans mon blog à propos d'un lascar qui n'a pas voulu les donner lui-même ? Il est fort probable que Didier ne puisse pas te blairer vu que tu n'as absolument aucun savoir vivre et que tu passes ta vie à polluer les commentaires de son blog comme tu as fait avec celui de Sarkofrance, qui a aussi arrêter de publier. Tu es méprisable.

      Mais revenons à notre sujet : pourquoi te refilerai-je la moindre information si on ne m'a pas autorisé à le faire ? C'est bien la preuve que tu ne comprends rien aux réseaux sociaux (dont font partie les blogs).

      Je vais quand même te répondre : Didier est parti se faire se déconstruire dans un camp spécialisé au Botswana Corrézien dans un camp réservé aux homosexuels vegans.

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    2. Arie, ce n’est pas une demande formulée ainsi (avant suppression de ton commentaire) mais une demi douzaine de messages.

      Et je n’ai pas à répondre.

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    3. Arie, fous lui la paix. Fous moi la paix.

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    4. Arié, le téléphone passe par internet. Il faut vivre avec son temps : quand il n’y a pas de réseau, il n’y a pas de réseau.

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  9. "Le pen duick" se serait pas un rafiot d'extrême droite ça ?

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  10. Joli billet. Par contre Soulage, j'avoue péniblement que je croyais qu'il était déjà parti repeindre le paradis y a longtemps (le push m'a surpris). Et bon, je suis pas très sensible à cet art... (je trouve que mes enfants font plus beau, et quand j'ai repeins la chambre du grand, c'était au moins aussi beau mon mur peint en bleu, j'aurais du l'amener à Beaubourg :) )

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