En salle

11 janvier 2023

Ecoutons le COR, en saignant !

 


La France est un des pays où la pauvreté des personnages âgées est le plus faible (selon Alternatives Economiques, dans un article que je ne peux pas lire vu qu’il est réservé aux abonnés). A mon sens, c’est une excellente raison de ne pas vouloir changer notre système de retraite, à part pour améliorer la situation des plus faibles : ceux qui ont une petite pension. Pour le reste, il est temps de se poser…

Les partisans de la réforme nous disent « le Conseil d’Orientation des retraites estime que le système n’est pas financé jusqu’à 2030 ». Les opposants signalent « le Conseil d’Orientation des retraites estime que le système n’a aucun problème de financement ». Tout cela est évidemment complètement grotesque. J’ai tout de même lu – heu… disons survolé – le rapport de ce sombre COR (pdf). Il est insipide et relativement incompréhensible. Je dis ça pour vous faire plaisir. En vérité, la synthèse du rapport dit : « Au regard de ces résultats, il ne revient pas au COR de se positionner sur le choix du dimensionnement du système de retraite. Selon les préférences politiques, il est parfaitement légitime de défendre que ces niveaux sont trop ou pas assez élevés, et qu’il faut ou non mettre en œuvre une réforme du système de retraite. »

 

C’est le premier enseignement (direct…) de ce rapport : le sujet est purement politique. Nous avons un gouvernement venu de la gauche mais bien à droite qui veut cette réforme refusée par la gauche et acceptée par « la droite historique » pour des raisons politiques vu qu’ils ont toujours été partisan du « travailler plus ». Il n’empêche que mon copain FalconHill (copain de très longue date, avec une confiance réciproque énorme), issu de cette droite historique, donne son avis dans son blog et indique que la droite ne devrait pas soutenir cette réforme.

Passons les raisons politiques : « Cette réforme est politique et sert à présenter Macron en réformiste, alors qu’en 10 ans chez Hollande ou en président il n’a que peu fait. Lui donner ce quitus sera ressenti comme un ralliement de fait. Oui, c’est vrai. D’autant plus que c’est l’aider sur une réforme impopulaire, et c’est le deuxième que met en avant Maxime. La soutenir revient à se ranger dans le camp du président et de la majorité. Et ainsi laisser le monopole de l’opposition populaire au RN et à la LFI, car LR aura perdu la légitimé. Les extrêmes n’en demandaient pas tant ! » Je vous laisse lire la suite, à laquelle je n’adhère pas, forcément ! beaucoup plus intéressante… Et également politique…

 


Revenons sur la première partie de la synthèse du rapport du COR. Voila une phrase compliquée (mais la plus simple de ce texte…) : « Les dépenses du système de retraite rapportées au PIB constituent un indicateur déterminant pour évaluer la soutenabilité financière du système de retraite ; il exprime, de manière globale et synthétique, le niveau des prélèvements qu’il faut opérer sur la richesse produite par les actifs pour assurer l’équilibre. »

Le rapport nous montre que le pourcentage des prélèvements rapporté au PIB pour assurer le financement du système est à peu près constant ou, du moins, se stabiliserait autour de 14,7%, compte tenu des réformes déjà votées mais avec pour contrepartie une baisse relative du niveau de vie des retraités par rapport au reste de la population.

Nous allons quand même en rester là, de cette lecture de la synthèse, la conclusion se suffisant à elle-même : « Il convient enfin de souligner les fortes incertitudes qui entourent les travaux de projection présentés dans ce rapport. L’évolution du contexte économique des prochaines années dépendra notamment étroitement de celle de la situation internationale ainsi que celle de la situation sanitaire. » En français : on n’en sait rien, ça dépend de la conjoncture internationale et on aura chaud aux fesses si, en plus, on a un nouveau virus qui nous titille les testicules.

 

Je retiens quand même une phrase qui me parait très importante : « Le débat économique actuel reste cependant très partagé entre « techno-optimistes » et « techno-pessimistes » sur l’avenir des gains de productivité – et notamment sur la possibilité ou non d’un choc positif de productivité lié à la révolution numérique. » Pour moi, c’est le nœud du débat : quel sera l’impact du progrès technologique sur le travail (et donc la part des dépenses « du travail » consacré au financement des retraites, pour ce qui nous concerne), quel que soit le secteur de l’économie. C’était un peu l’objet de mon précédent billet. L’enjeu de toute le monde serait plutôt l’évolution de la répartition de la production de richesses en cas d’évolution « négative » du travail. Je n’ai pas la solution mais il me semble évident que les tergiversations actuelles autour des retraites est assez ridicule. Le gouvernement a fait une grosse connerie en ouvrant ce dossier. Point barre. Il y a d’autres priorités. On le dit depuis des années (je me rappelle, par exemple, des débats autour de l’ubérisation est qui est aussi une refondation des modes de travail).

 


En conséquences, les réactions de la gauche, si elles me paraissent justifiées, sont assez dérisoires et passent à côté des enjeux importants alors que, au fond, tout le monde s’en fout du temps de travail – hors carrières longues – des braves gens, à un ou deux ans près.

Les infographies du genre « les 65 ans, ce n’est pas pour moi » sont ridicules et font apparaître comme tel le débat. On ne va quand même pas se masturber à l’infini pour 2 ou 3% du PIB… Car c’est bien de cette prévision dont on parle et qu’évoque le COR même si je l’ai tu bêtement.

On s’en fout. Contrairement, d'ailleurs, à l'évolution du niveau de vie des retraités : il faudra bien augmenter les pensions et donc le montant global des retraites...

9 commentaires:

  1. Votre dernière phrase révèle le même optimisme aveugle dont j'ai fait preuve toute ma vie, persuadé que mes grosses cotisations ( obligatoires) me garantiraient une pension élevée: IL N' Y A AUCUNE GARANTIE, et nombreux sont les pays développés qui ont laissé tomber les retraités qui avaient cru à la pérennité des systèmes par répartition et n'avaient pas fait de bons placements capitalistiques ( Angleterre, USA, Japon où il existe une " délinquance des cheveux blancs " dans le seul but d'être logés et nourris gratuitement en prison).

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    1. Arie,

      Pauvre con. Je publie ton commentaire car il est exemplaire de ta profonde stupidité. Mon dernier paragraphe n’est pas optimiste bien au contraire et contrairement à toi, profondément égoïste, je ne pense pas à mon propre niveau de cotisation. Je ne fais que conclure mon billet en disant que le seul problème des retraites est leur faible niveau contrairement à toi (enfin si, tu as un faible niveau) qui avoue n’avoir pensé qu’à ta gueule et à tes revenus futurs.

      C’est exemplaire : tellement gâteux que tu ne comprends rien.

      Ta potentielle réponse ne sera publiée, mon blog n’ayant pas vocation à recueillir des propos de crétins qui n’auraient rien à faire au comptoir.

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  2. 25% des travailleurs pauvres - qui fument, roulent au diesel et boivent du rouge qui tâche - sont morts avant 65 ans. Normal qu'il y ait donc moins de pauvres chez les retraités !

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    1. Voila. Dans les autres pays, les pauvres ne meurent pas.

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  3. Je rend à César ce qui appartient à César, c'est Maxime Tandonet qui m'a donné l'idée de l'article. Avec un argumentaires plus politique que sur le fond. Mais que je ne trouve pas idiot.

    D'ailleurs, je met en avant que dans une famille on n'est pas d'accord sur tout. Le "travailler plus" me met des frissons. Je préférerais défendre du "travailler mieux", mais c'est notion sans beaucoup de substances. Mais tu y apportes des éléments de réflexion

    Après peut être HS y a le fond, la forme, la politique, et le timing. Hier mes collègues au boulot, même jeune, étaient un peu dans un état de "bah, une mauvaise nouvelle de plus...". On va tourner au Prozac.

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    1. Je ne sais pas si "travailler mieux" veut vraiment dire quelque chose. Toujours est-il qu'on peut travailler dans de meilleures conditions.

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  4. Les ricains ont trouvé mieux avec le "travailler dur", c'est du moins ce que l'on ressent dans les séries télévisées où la morale bigotte qui les caractérise trouve les bases de sa fiction.... A moins aussi que cela ne soit le fait que de la traduction. Mais voilà je ne suis pas un spécialiste....

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  5. Juste une question...
    Combien de personnes seront réellement concernées par cette réforme ? Avec 43 ou 44 ans de cotisation... tous les gens autour de moi disent qu'ils partiront à 67 ans pour avoir une retraite à taux plein...
    Nap1128 à la Comète :o)

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  6. je constate que personne ne t'a félicité pour le jeu de mot, dont acte. Pour le reste, quand je pigerai quelque chose à tout ce cirque, je ferai peut têt un billet.

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