En salle

07 juin 2023

De l'instinct maternel à la charge mentale


 

« L'instinct maternel : une vaste supercherie, finalement assez récente » : tel est le titre d’un article France Inter qui a pas mal tourné dans les réseaux sociaux, hier ! Et il m’énerve. Prenons le début : « L'instinct maternel, cela serait une capacité innée et naturelle des mères à prendre soin de leur bébé, à savoir comment s'occuper de leurs enfants. Il y a aussi derrière ce concept l'idée selon laquelle les femmes ont par nature envie de faire des enfants. Ce serait un instinct d'enfanter, lié à leur capacité de le faire. Cet invariable lié à l'espèce agirait comme une sorte d'appel du ventre que toutes ressentiraient. Ainsi, à partir du moment où l'enfant naît, l'amour serait tout de suite présent, et cela guiderait les mères dans leurs actes quotidiens. »

Tout cela est évidemment un ramassis de connerie et le reste de l’article est assez à l’avenant…

Par exemple, il n’y a rien d’inné et de naturel à s’occuper de chiares : on a tous « appris » à le faire, ne serait-ce que par l’observation de ce qui se passe autour de nous. Je passe sur l’expression « faire un enfant ». Il faut quand même admettre si le père a un nécessairement une participation active au moment de la conception, c’est tout de même la mère qui fabrique le produit. Seules les femmes peuvent avoir « envie » de faire un enfant, le père a « envie » de tirer un coup puis, éventuellement d’avoir un enfant.

On ne va pas négocier chacun des mots mais il y a une grosse confusion entre l’instinct, la compétence, l’envie… Je m’en fous. Google nous fournit différentes littératures à ce sujet, nous invitant à prendre acte de l’inexistence de l’instinct maternel.

 

Pour l’instinct paternel, c’est simple. Il se déclenche lors du premier accouchement de sa femme : elle n’est pas à la maison et il n’y a pas de gamin à garder. Il peut donc aller se saouler la gueule avec ses copains.

Pour l’instinct maternel, je ne sais pas. J’ai beaucoup de mal à imaginer qu’il ne se passerait rien entre la mère et l’enfant au cours des neufs mois de gestation. Et je ne suis pas persuadé que depuis l’existence des espèces genrées sur notre planète, les exemplaires féminins ou masculins ont tous appris à s’occuper de la descendance sans un tantinet d’instinct, ne serait-ce que pousser pour éjecter des œufs.

Je ne vais pas en débattre des heures mais c’est amusant de constater que, quand on parle des animaux – par oppositions aux humains – l’instinct maternel semble bien reconnu. On trouve aussi des articles qui expliquent que l’existence de l’instinct maternel est scientifiquement prouvé (que France Inter et le Figaro ne soient pas d’accord sur le sujet semble normal… et la lecture peut être assez diversifiée. Wikipedia évoque d’ailleurs cette espèce de polémique).


 

Je m’en fous, disais-je. Je n’avais jamais réfléchi au sujet et j’étais bêtement persuadé qu’il existait bel et bien. Je me serais trompé ? Je peux l’admettre.

Ce qui m’énerve ou m’amuse – rayez la mention inutile – est que cela ressemble bien à une démarche politique qui nous pousse à constater l’égalité entre les hommes et les femmes, sans doute à s’appuyer sur une pseudo démarche scientifique. Gardons les pieds sur terre.

Il y a quelques années, nos amies féministes insistaient sur l’existence de la charge mentale qui, dans mon esprit, est une vaste connerie mais, dans le leur, est la preuve d’une différence entre les hommes et les femmes. Il faudrait savoir !

 


Pour la charge mentale, on nous explique que seule la femme pense aux choses importantes. Avec mon célibat éternel, je dois avouer que je suis toujours vivant sans femme pour m’expliquer ce que je dois faire. On trouve aussi une importante littérature au sujet de la charge mentale dans Google (et, cette fois, Wikipedia a une page dédiée).

Je ne nie pas l’existence de la chose mais admettez que ça serait con soit de faire la vaisselle alors que l’épouse pourrait le faire soit de la faire avant qu’elle ne le demande. Pour ma part, je fais la vaisselle quand c’est nécessaire et c’est nécessaire presque uniquement quand la femme de ménage va passer car je ne veux pas la payer pour faire des trucs qui ne me dérangent pas. Sans compte que ça pourrait la dégoûter de commencer son travail par plonger dans un évier gras… Si elle est en vacances, je fais la vaisselle quand l’évier est plein et que je risque de me faire « déborder ». Dans ce cas, je la fais avant de manger, pour profiter du temps de préparation du repas suivant…

Je ne vois pas pourquoi, au fond, on ferait la vaisselle après chaque repas. Vous pouvez trouver ma position caricaturale mais je ne vois pas en quoi elle serait absurde. On ne va pas refaire le débat, non plus, on a bien rigolé, à une époque.

 

Toujours est-il qu’il va falloir m’expliquer comment l’inexistence de l’instinct maternel cohabite avec la charge mentale qui pousse la femme à donner priorité aux repas des gamins par rapport au suivi d’un match de foot.

Je pose la question, comme on dit. Et je préfère faire bouffer les gosses que regarder un match de foot sauf s'il est diffusé au bistro.


En revanche, ne déformez pas mes propos au sujet de l'instinct maternel et de la charge mentale : une "juste répartition" des choses entre le parent 1 et le parent 2 est évidemment nécessaire.


Didier, fais pas le con, il arrive à Catherine de lire mes billets.

8 commentaires:

  1. Comme si j'avais l'habitude de "faire le con" sur les blogs aussi sérieux que celui-ci !
    En ce qui concerne le sujet du jour, ma position est aussi simple qu'abrupte : que les ceusses qui ont été assez cons pour se reproduire se démerdent avec le produit fini.
    Comme disait la princesse Mathilde (vous chercherez qui c'est chez Goux Gueule) : « Je préfèrerais commencer dix enfants que d'en terminer un ! »
    Sans oublier le conseil de Freud aux parents qui lui demandaient des conseils d'éducation : « Faites ce que vous voulez : de toute façon, ce sera mal. »

    DG

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  2. Tout cela est bien affligeant, mais il n'y a pas que France Inter fort heureusement. L'élection à l'académie française de Sylviane Agacinski a du quand même vous réjouir par exemple. Ne représente-elle pas la quintessence de la gauche que vous aimez ? Je pense qu'elle mériterait beaucoup que ces bétises subventionnées un article de votre part.

    La Dive

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    1. Détrompez-vous. Mémère n’est plus du tout aimée chez nos Woke ! Elle représente la gauche réactionnaire.
      NJ.

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  3. Je sais bien que S. Agacinski n'est plus aimée des wokes, ce qui n'empêche pas que son élection à l'académie aurait pu vous réjouir car je sens chez vous aussi un petit côté "gauche réactionnaire" certains jours, même si je conviens que c'est un concept un peu fumeux car comment être en faveur du progrès et réactionnaire à la fois ? ... Disons de gauche "vieille école" pour ne blesser ni Mme Agacinsky, ni vous.

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    1. C’est pas comme si vous aviez des a priori.

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  4. Je serais curieux de savoir combien de gens qui participent à ce débat passionnant ont lu un seul livre de la grosse à Jospin ( Mme Agacinski, pour ceux qui débarquent ).

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    1. Mais je le contre-pignole de l’Agajospin.

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