En salle

28 septembre 2023

Twitter, never

 


L’ami Laurent a quitté Twitter. Il en a fait un billet. Même que cela m’incite à en faire un à mon tour, le deuxième en une semaine. Ce qui est complètement idiot : je n’envisage pas de partir sauf si le rat Muské confirme son intention de facturer le service.

Je suis sans doute réactionnaire mais Twitter, c’était mieux avant. Bien avant. Cela fait plus de 10 ans que ce machin est parti en vrille, non pas à cause des tauliers successifs mais du comportement des utilisateurs. C’est paradoxal vu que c’est aussi ce qui a fait sa gloire…

Je vous préviens : je vais être désagréable. C’est exprès, pour une fois…

 


Peu après la victoire de François Hollande, j’ai subi des insultes et autres phénomènes de harcèlement par des méchants gauchistes qui pensaient que je n’en étais pas un vrai. Comme, au fond, il n’avait pas grand-chose à dire, ils ont commencé à me traiter de méchant raciste voire de fasciste sans aller jusqu’à me qualifier de Doriot ce qui, au fond et a posteriori, me rabaisse au rang de sous-merde.

Néanmoins, cela m’a atteint parce que j’aime bien avoir la paix (ils n’ont pas réussi à m’évincer, le blocage est miraculeux, parfois) et a même déclenché quelques crises d’hilarité. Prendre la défense de personne d’une origine ethnique, jamais attaqué même si parfois un peu moqué, uniquement quand j’étais en présence de racisés divers, au seul prétexte qu’ils sont présumés étrangers est évidemment raciste.

Il y a des gens qui ont une sacrée opinion de ceux qu’ils finissent par appeler les « opprimés » quand ils ne trouvent pas d’autres qualificatifs... En fin de compte, j’aime bien mon côté réactionnaire…

 

A cette même époque, j’ai aussi été accusé, souvent par les mêmes, de passer toute ma vie dans les réseaux sociaux. Le fait que j’y passe beaucoup, voire trop, de temps est indéniable. Par contre, recevoir des critiques de ce type de la part de zozos qui se plantent devant Twitter dès que la corvée familiale du repas du soir est passée est à plier de rire alors que, pour ma part, j’utilisais Twitter essentiellement pendant mes pauses cigarettes devant les bistros ou le bureau… Bistros, où je passais trois ou quatre heures par jour à avoir des relations sociales avec des vraies gens.

Le nombre d’imbéciles qui se précipitaient devant des émissions télévisées uniquement pour pouvoir les critiquer dans Twitter est délirant ! Il suffisait de suivre son « mur » pendant des productions comme « on n’est pas couchés »… Ce que je faisais en rêvassant de mon comptoir.

Dans cette histoire, je me suis engueulé avec beaucoup de monde sur le thème : si tu n’aimes pas les interventions d’Eric Zemmour, tu éteins ta télé et tu retournes avec ta famille.

 

Paradoxalement, ces gens tournent exclusivement entre eux. Ces abrutis se dépêchaient de regarder Zemmour pour faire les tweets les plus « drôles » au sujet de ce que notre néofasciste pouvait dégoiser sans même se préoccuper de ce que pouvaient penser les électeurs concernés. Après, ils accusent les gens de centre gauche de faire monter le Rassemblement National (c’est toujours vrai même si le nom du parti a changé) et de faire perdre la gauche.

Pour prendre un exemple plus récent, parlons de la polémique au sujet de l’abaya. Ils ont continué à défendre entre eux ce torchon, dans Twitter, en oubliant totalement que 80 de la population est favorable à l’interdiction, de même que 70% des sympathisants socialistes ! Qu’on ne soit pas d’accord avec le peuple est une chose (on n’aurait jamais aboli la peine de mort patati patata) mais tourner entre eux avec la volonté de sortir les meilleurs arguments a fait que nos twittos ont totalement omis de considérer les vraies raisons qui ont rendu les Français favorables à l’interdiction.

 

Enfin, il m’a toujours semblé assez drôle de voir des militants de gauche faire de la propagande (auprès de gens d’accord avec eux, je le souligne une nouvelle fois par pure méchanceté) dans un outil issu de ce qu’il y a presque de pire dans le monde capitaliste mondial… Le tout sans doute avec des smartphones ou ordinateurs construits en Chine.

Je ne dis pas qu’ils avaient tort ! L’outil est fantastique… Mais il faut parfois un peu de recul. On ne peut pas sérieusement réclamer la réindustrialisation de la France avec des outils qui viennent de l’étranger tout en critiquant les exonérations de cotisations proposées par la gauche aux entreprises.

C’est tout de même de la schizophrénie.

 

Twitter, c’était mieux avant, disais-je. Avant cette époque, on ne faisait que discuter avec des potes, sans faire de la propagande politique. A la limite, on était entre blogueurs et on discutait de choses diverses. Et il y a eu 2011, avec les printemps arabes, l’affaire DSK… puis la campagne pour la primaire suivie par celle pour les élections. Je ne sais plus à quel moment c’est parti en vrille. Peut-être pendant les histoires de DSK, précisément, à quelques heures près !, vu que chacun cherchait à obtenir les meilleurs informations et les diffuser immédiatement.

Comme si cela pouvait avoir la moindre importance, à part pour lui et pour ses proches. En quelques heures, il avait été grillé et ne viendrait plus dans l’arène…

C’est un des autres problèmes de ceux qui twittent au sujet de l’actualité qui en oublient que chaque information n’a, en fin de compte, aucune espèce d’importance ! Et c’est un blogueur qui réagit à l’actualité qui vous le dit.

 

Il y a une dizaine d’années, je m’en suis sorti (au sens « débarrassé de tous les cons », hein !) en bloquant tous ceux qui m’attaquaient ! Ceux qui ronchonnaient quand une personnalité politique les bloquait, en leur reprochant d’être fermés au dialogue… Comme si ce dernier était possible en commençant par emmerder les individus. Et j’ai un peu déserté Twitter, allant même jusqu’à me créer un autre compte pour avoir la paix.

J’ai fini par retrouvé un « lieu » où j’étais bien. Mais plus trop avec les mêmes copains. Des humoriste ou des journalistes comparent toujours Twitter à un bistro. Ils ont tort.

 

Vraiment. Au bistro, les cons sont plus rares.

 

14 commentaires:

  1. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai déserté cet endroit. Toujours pour la même raison: klasditude des comportements et mécanismes que tu décris très bien.

    Toit récemment, j'ai réactivé le compte mais je m'y ennuie parce que j'y reviens pour le boulot et je n'y trouve plus mon compte. Même les journalistes finissent par ne nourrir que leur sphère.

    Ça se tarit.

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    1. Ouais. La compensation est qu'on n'en a plus rien à cirer. Mais ceux qui pensent que c'est Musk qui a tué le truc se trompent...

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  2. Comme je suis paresseux, je copie-colle mon com publié chez Mark Z.

    Eh bé t'as été rapide ;) beau billet bien senti. Tu as tout dit, prendre du recul ne nuit pas, au contraire. Comme je l'ai écrit dans mon billet, c'est une niche, un microcosme et les twittos, beaucoup en tout cas, se prennent beaucoup trop au sérieux (j'ai été dans ce cas) et oublient que les 3/4 de la population se moquent totalement de Twitter.

    Je baise les pieds du gars qui a inventé le copié collé. Métaphoriquement parce que je ne baisserais jamais les pieds de personne.


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    1. Baiser et pas baisser pfff fichu correcteur. Oui je me rappelle des classements de Wikio et les concours de kikalaplugrosse. Et oui, notre impact, notre influence est dérisoire pour ne pas dire ridiculement nulle. Mais bon, ça nous a plu de croire l'inverse.

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    2. Oui, mais en politique, il y avait autre chose. On croyait tous avoir une "influence" mais beaucoup se prenaient très au sérieux au niveau de l'analyse ou du volet "littéraire" (alors qu'il ne sortait rien de plus valable qu'un devoir de philo ou d'éco du niveau bac) et moi je jouais avec un classement dont j'avais compris le fonctionnent qui collait bien, d'ailleurs à mon style...

      Beaucoup étaient plus ou moins jaloux (je dis "plus ou moins" pour être gentil) et c'est en partie pour ça qu'ils ne pouvaient pas me blairer dans Twitter d'autant qu'ils trouvaient que je faisais sale dans leur bande symbolisée par un classement.

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  3. Twitter reste un très bel outil pour s'informer, après avoir bloqué ou masqué les "cons" dont tu parles. Depuis que Elon Musk l'a racheté, la liberté de s'y exprimer est plus grande. Pour le meilleur et pour le pire.

    S'il passe payant, comme toi, je le quitterai sans l'ombre d'une hésitation.

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    1. Je tarde un peu à répondre à ton commentaire parce que j'ai un peu de mal à formuler. Disons que je ne considère par nécessairement comme une information les mêmes choses que toi. Mon rêve serait d'avoir un site qui présente des articles sur des thèmes précis en "catégorisant" la source.

      Cela n'a rien de méchant. Par exemple, dans ton dernier tweet, au sujet du PCF et de Roussel, ta source est claire : c'est @d_schneidermann, soit un type connu pour l'orientation de ses idées.

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    2. Encore que, le Daniel en question n'est pas nécessairement connu par tout le monde, bien sûr !

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    3. A la fois, quand tu te revendiques du communisme au XXIe siècle à coup de fromage et de barbecue, comment veux-tu être crédible ?

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    4. Ma remarque portait sur ta source, pas sur Roussel qui devrait être l'objet de mon prochain billet.

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    5. Oups ! Elle ne portait pas sur ta source mais sur le fait que ton tweet était sans ambigüité.

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  4. J'ai quitté Twitter ni à cause de Musk ni a cause du grand capital, mais bien à cause du taux de connerie ambiant ...et depuis que les fanzouzes LFI a QI de cruche et tartine de moraline embedded ont investi en masse le réseau (tout en lui chiant dessus) c'est pire qu'avant. Je n'ai au fond rien contre le fait que Twitter ou d'autres RS passent en mode payant à condition de dégager la pub. Pour moi l'anomalie, c'est que Twitter soit resté gratuit 15 ans et ultra déficitaire.

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    1. On est d'accord. Totalement (ou presque : si les RS passent payant à la consultation, ils seront tués et les diffuseurs se tourneront ailleurs).

      Les gens, notamment à gauche, ont un rapport bizarre avec l'économie du gratuit mais c'est sans doute un autre sujet. L'autre jour, j'avais envie de me foutre de la gueule d'un commentateur de mon blog : il a raconté une grosse connerie et je lui ai fait remarqué que la première entrée de Google lui aurait donné la vérité (un sujet idiot, l'origine d'une expression dans notre langue). Il m'a alors dit qu'il n'utilisait pas Google pour ne pas donner de l'argent à cette boite.

      Il réagissait comme s'il fallait donner de l'argent à Google pour une recherche. Le lascar le disait dans les commentaires d'un blog hébergé gratuitement par Google et citait souvent Wikipedia (largement subventionné par Google, je crois). Je comprends que l'on puisse vouloir favoriser des moteurs de recherche "alternatifs" mais les arguments sont parfois délirants.

      Pendant que j'y suis, je prépare à mes heures creuses un billet sur Facebook (normalement, je fais mes billets "à la volée" mais là, il me faut un minimum de concentration et je ne peux pas le faire en même temps que le boulot). Il y a une publication sur cinq qui est une publicité par un acteur externe à Facebook et environ une sur sept pour un "interne" (comme un type qui file du pognon pour que Facebook fasse la publicité de sa page).

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  5. Comme je suis un flemmard de compète ,je fais comme Laurent, je copie colle mon commentaire.

    'Je suis d'accord avec ton billet, c'était mieux avant. Le côté potache a disparu, ne reste que des excités qui se la joue :
    "mon avis est le meilleur et est important"
    Alors que twitter n'est qu'un microcosme ou les journalistes pèchent le coup médiatique.'

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