En salle

23 décembre 2023

Voila 2024 : en route vers le pire ?


 

En 2017, ma mère a eu une opération du cœur. A son âge 85, ce n’était pas « raisonnable ». Pour l’aider, j’ai commencé à revenir en Bretagne bien plus souvent. En 2018, elle a cassé sa voiture puis fait une grave infection, près du cœur. Elle est entrée en maison de retraite et j’ai dû acheter un vélo électrique pour aller la voir (et aussi aller au bistro, hein !).

En 2019, j’ai fait deux petites entorses, rapidement soignées (mais il faut tout de même porter des atèles pendant six semaines à chaque fois). Je me suis retrouvé environ quatre mois avec des difficultés à marcher. La conséquence est que, pendant près d’un an après, je n’osais plus sortir sans ma canne, ce qui donne au moins l’avantage de recueillir la pitié des gens qui vous laisse des places dans le métro ! Jusqu’au moment où un jeune m’a dit : « Monsieur, je vous en prie, asseyez-vous. » « Merci mais ne vous inquiétez pas je ne vais pas loin. » « Mais si, à votre âge, il faut vous ménager. » j’avais 53 ans et on me traitait de vieux.

En 2020, à peu près rétabli, j’ai eu à subir, comme tout le monde, la crise sanitaire et le confinement qui va avec. A force de rester chez moi, tétanisé, j’ai pris une trentaine de kilos, grimpant de 120 à 150 kg (j’en ai perdu une dizaine depuis). Un truc sans fin : après ne plus avoir eu le droit de marcher, j’ai eu beaucoup de difficultés à le faire, m’essoufflant très rapidement et ayant peur sans ma canne.

En 2021, j’ai dû être hospitalisé pendant un mois à cause de ces problèmes respiratoires. J’avais une sorte de pleurésie, en fait. En faisant des examens, les toubibs ont découvert que j’avais l’aorte bouchée. Me voila réhospitalisé pour une lourde opération (avec ouverture du thorax puis arrêt forcé du cœur avec une dérivation pour pouvoir accéder aux tuyaux).

Après cela, ils ont poursuivi les examens pour savoir ce que j’avais aux poumons. Ils ont découvert un peu truc cancéreux.

En 2022, j’ai ainsi été opéré avec l’ablation d’un lobe de poumons. Pour la préparer l’intervention, j’ai fait des dizaines de séances dans des hôpitaux, notamment pour des exercices respiratoires visant à renforcer ma capacité. Après l’opération, j’avais perdu, tout de même, une partie de cette dernière, m’obligeant à faire une pause après une centaine de mètres à pied. Mes difficultés à marcher étaient « empirées » par une baisse logique de la capacité musculaire.

 


Revenons en 2020 après avoir sauté une ligne. Mon entreprise a déménagé. Encore plus loin de chez moi (alors que, à l’origine, elle était à 10 minutes en voiture) et, surtout, l’obligation de prendre le RER, le métro ne suffisant plus. Heureusement, avec le confinement, on n’avait pas y aller, puis, en 2021, avec mes maladies et la nécessité d’aller souvent en Bretagne, ma boîté a été assez conciliante. Je n’allais plus au bureau que quatre jours toutes les trois semaines quand, fin 2021, il a fallu reprendre une vie « plus normale ». En 2022, j’avais tellement de séances à l’hôpital que je ne pouvais même plus aller très souvent au bureau, d’ailleurs. De fait, j’ai pris l’habitude d’aller en taxi.

Sauf que, après l’opération des poumons, j’ai dû y retourner plus souvent et le taxi était très cher.

En 2023, j’ai ainsi recommencé à galérer dans les transports en commun, avec toujours des difficultés à marcher lors des changements de ligne.

Mais il y a eu plus grave vu que j’ai perdu ma mère en mars.

 


On peut difficilement décrire la douleur. Peut-être étais-je plus proche d’elle que beaucoup de gens, d’autant que « son » confinement nous avait rapproché « par la pensée ». Je l’appelais tous les jours et tout ça. Près de dix mois après sa mort, je continue à avoir des pensées un peu bizarres. Par exemple, après une heure de bistro, le soir, je me dis qu’il faut que je l’appelle avant d’être saoul… On dit que je raconte des choses très personnelles dans les réseaux sociaux mais je n’ai jamais parlé de cela vu que je ne vois pas l’intérêt de raconter des sentiments qui devraient arriver à à peu près tout le monde, malheureusement.

 

Après les obsèques, il a fallu gérer la succession. J’ai « gagné » la maison de Loudéac mais je n’étais pas spécialement prêt à entretenir deux habitations et à payer des droits de succession surtout que je ne suis pas très doué pour les affaires administratives.

Cela étant, je suis tout de même souvent un roc et j’ai supporté toutes ces péripéties, sans compter deux changements de patron à la Comète et un au café de la Gare ce qui est tout de même bien plus grave.

 


En cette veille de réveillon, à moitié oisif en attendant l’heure de l’apéro, je réfléchissais à un billet de blog en me demandant si 2024 allait pouvoir être pire, suite à un événement récent.

Avec ces imbéciles de réseaux sociaux, je suis tombé sur le « thread » d’une militante féministe (une activiste femen) qui disait : « Une pétition est en train de s’écrire pour défendre Depardieu. Hâte de découvrir les arguments. Sur quoi pourrait-on baser sa défense ? » Histoire de rigoler, j’ai répondu : « Sur la présomption d’innocence, peut-être… Ou le fait cette histoire casse les couilles des électeurs et les ovaires des électrices. Ou le fait qu’on a du bruit en 2023 au sujet d’un mec qui a cinquante ans de carrière. » Non moins d’humeur guillerette que moi, elle a rétorqué : « et l’argument éculé de la présomption d’innocence on le connaît. Soyez inventives-ifs ».

J’ai laissé tomber. J’avais trop envie de dire : « espèce de connasse, nous avons une grave crise avec la montée de l’antisémitisme, le rejet de l’immigration, des guerre dans tous les coins du mone, le tout sur fond de personnel politique délirant et d’un parlementarisme qui ne fonctionne plus avec à peu près comme seule perspective l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir et, toi, tu répands ta haine dans les réseaux sociaux non sans exhiber des nibards de femen à l’occasion et tu remets en cause les fondements de notre justice, de notre République, de notre Etat de droit. Tu peux aller chier. Tu mérites le mépris ».

« Et hop » aurais-je pu ajouter.

 

Malheureusement, je crois bien que 2024 peut être pire que les années précédentes… Et les pétasses sans vie continueront à nous les briser.

22 décembre 2023

Il faut inciter Threads à s'taire

 


Un nouveau réseau social est « apparu » la semaine dernière : Threads. Comme BlueSky, il est fait pour concurrencer X (anciennement Twitter, comme ils disent dans la presse). Il est géré par Méta, la maison mère de Facebook et d’Instagram. En fait, il existe depuis un certain temps mais avait été fermé en Europe, le temps que les éditeurs se mettent en conformité avec la réglementation et a été rouvert récemment.

Au début, je ne voulais pas en parler dans le blog car j’avais beaucoup parlé de BlueSky mais, hier, la goûte de moutarde faisant déborder le vase m’arrivée dans les naseaux.

En effet, Thread a été proposé aux utilisateurs d’Instagram qui ont ainsi pu récupérer leurs abonnés. Aussi, il y a beaucoup plus d’abonnés, d’abonnements et d’utilisateurs sur ce nouveau machin et les « clients » sont venus par niche, notamment les militants féministes et insoumis. Il n’est donc pas surprenant que la lassitude me soit rapidement venue. Une semaine après l’ouverture, j’ai d’ailleurs repris mon sport favori : insulter les crétins qui racontent n’importe quoi ou étalent une rare bêtise.

 

Le dernier avait dit : « Askip la France tu l’aimes ou tu la quitte bah en ce moment j’ai très envie de la quitter elle et son gouvernement éclaté au sol. » Je lui ai donc gentiment dit qu’il pouvait se barrer. Plus précisément : « Ben casse toi ! Sauf si c’est plus facile de fanfaronner dans les réseaux sociaux. »

J’avais répondu au précédent : « Je résume les propos de ce connard : tous les avis qui ne me conviennent pas sont ceux de connards. Au moins, avec Twitter, on avait mis des années à s’insulter. Avec Threads, il a fallu moins d’une semaine. » Je ne sais même plus exactement ce qu’il avait dit (il m’a bloqué, depuis) mais toujours est-il qu’il disait ne plus vouloir lire d’avis différents du sien car les émetteurs étaient forcément des abrutis.

Vous remarquerez que je n’hésite pas à faire preuve d’une certaine grossièreté mais j’te jure que c’est pas par méchanceté mais uniquement pour forcer le trait et renforcer le personnage « Jégoun » qui est d’une infini délicatesse dans la vraie vie sauf quand il est saoul.

 

J’ai remarqué aussi que des gens que je connais dans la vraie vie et m’avaient unfollowé dans X était venus me suivre dans Threads. Tout d’abord, unfollower des connaissances dans X est bien plus grossier que les mots que je peux utiliser. S’ils ne veulent pas me suivre car mes conneries les énervent, ils peuvent me muter.

Il faut tout de même bien qu’ils manquent d’honneur pour me « demander en ami » dans d’autres réseaux. Je me demande s’ils ne sont pas tous cinglés.

D’ailleurs, j’en ai vu un paquet qui s’estimaient heureux de pouvoir enfin quitter le réseau social d’un multimilliardaire, X, car un nouveau était enfin disponible. Ces bandes de gauchistes d’opérette pensent certainement que Facebook est une petite boite avec trois développeurs qui travaillent dans le garage de la mère d’un d’entre eux.

 

En plus, je suis fatigué des gens qui diffusent exactement la même chose dans trois ou quatre réseaux sociaux (Facebook, X, BlueSky et, maintenant, Thread), y compris quand il s’agit de simples messages de « bonjour » mais, encore plus, quand il s’agit de publications militantes.

Je les engage, d’ailleurs, à limiter leur militantisme vu qu’ils tournent entre eux. Je ne nommerais pas ma copine féministe qui passent une partie de ses journées à rediffuser des tweets ou threads féministes. D’une manière générale, les militants tournent beaucoup entre eux et diffuser des papiers dans le vent ne sert pas à grand-chose. Le seul résultat est de lasser le passant.

Qui se fatiguent aussi des multiples publications de ceux qui jacassent. Il ne s’agit pas pour moi de dire ce que les gens doivent diffuser mais ils doivent se rendre compte que leurs publications remplissent les murs des copains. Je pourrais les « unfollower » ou les « muter » mais je ne veux pas : ce sont des copains.

 

Un peu de pitié, que diable !

21 décembre 2023

Immigration - Intégration - Mélenchon - Démission



Jean-Luc Mélenchon a diffusé sur son compte TikTok (ici et , par exemple) des vidéos où il parle de la loi immigration. Comme très souvent, sur ce sujet, il a parfaitement raison (et j’insiste sur le fait que je l’ai déjà dit, qu’on ne se méprenne pas). Il décrit notamment la création d’une usine à gaz qui ne résoudra rien et introduira plus de souffrance pour les individus et dégradera l’image de la France. C’est quoi, par exemple, cette histoire de caution pour les étudiants qui viennent acquérir du savoir chez nous ?

En revanche, il commet son erreur habituelle : il ne s’adresse qu’à ses partisans sur le monde « tout le monde il est beau tout le monde il est gentil » mais pas du tout au peuple de France qui sont favorables à ce texte à 70% nous disent les sondages même si, pour la plupart, ils sont probablement incapable d’en citer plus de deux ou trois mesures.

 


Parmi ces sondages, un récent évoque les élections européennes (LFI est à la ramasse) et donne (page 10) les enjeux qui paraissent importants aux électeurs selon l’intention de vote. En global, l’immigration est le deuxième, juste derrière le pouvoir d’achat. Dans le détail, notre sujet est important pour 16% des électeurs insoumis, 36% pour ceux du PCF, 20% de ceux du PS, 5% (!) de ceux des écolos… 52% pour ceux de la macronerie et, bien sûr, beaucoup plus pour les partis de droite (83% pour le RN).

Jean-Luc Mélenchon fait, ainsi, le job : il parle aux gens qui vont voter pour lui. A ce rythme, il ne risque pas d’augmenter le nombre de voix… Je me demande si, plutôt que de dire « les étrangers, ils sont gentils, et ceux qui sont pas d’accord, ils sont des fachos », il ne devrait pas évoquer les sujets connexes comme l’intégration, la lutte contre le communautarisme… si tant est qu’il pense que ce sont des « vrais sujets ».

Pour ma part, si j’avais eu à répondre à ce sondage, je n’aurais pas pu exprimer d’intention de vote. Disons le PS ou EELV. En revanche, pour l’immigration, j’aurais clairement indiqué que ce n’est pas un enjeu important pour cette élection. Ma position relève du pur pragmatisme : le sujet n’est pas du ressort du Parlement européen. C’est d’ailleurs paradoxal ou délirant de voir les électeurs de la droite de la droite, opposés à l’Europe, dire que les aspects liés à la nationalité sont un enjeu important pour l’Europe…

 


D’une manière générale, je ne crois pas que l’immigration soit un problème pour notre pays (évidemment si on arrive à maintenir le nombre de nouveaux arrivants à environ 2 ou 300 000 par an, soit au maximum 0,5% de la population : le grand remplacement est sûrement en marche mais il n’est pas rapide… d’autant que le nombre d’arrivants est, en fait, dans la fourchette basse et que 50 000 repartent chaque année) et je pense, comme disait Roro, que si on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, on doit tout de même « prendre notre part », considérer les réfugiés politiques et les futurs réfugiés climatiques annoncés.

Cela ne m’empêche pas d’écouter les Français qui pensent qu’il y a un problème mais, contrairement à Mélenchon, je n’ai pas le devoir de faire des propositions vu que je ne suis pas candidat… Il est probable que nos citoyens pensent plus aux problèmes d’intégration en tous genres causés par l’immigration des précédentes décennies.

Pour tout cela, LFI est très mauvaise. Rien qu’en défendant en permanence les musulmans et leurs accoutrements exotiques voire leurs traditions débiles, ils font tout pour que l’immigration devienne un problème, sans même évoquer les autres sujets comme le port du voile qui est évidemment une perte de liberté pour les femmes et est donc contraire à nos valeurs.

 


Je vais donc terminer ce billet en recopiant ou en paraphrasant ou résumant un ami (dont c’est l’anniversaire aujourd’hui, souhaitons-le lui bon) qui disait hier dans Facebook : « je rêve d'une gauche qui serait capable de s'ouvrir à l'immigration sans faillir sur l'exigence d'intégration. Je ne souhaite pas que plus d'immigration signifie plus de communautarisme, plus de fracture culturelle et plus de religiosité délétère. »

Le RN devrait arriver au pouvoir et il faut donc que la gauche cesse l’abandon idéologique de ces sujets, « l’angélisme mortifère » et les bidouilles électorales pour gagner trois électeurs.

Les zozos qui rentrent chez nous doivent se conformer aux exigences de notre pays (les « standards Républicains »)

« La gauche reviendra au pouvoir quand elle assumera un discours républicain ferme, un humanisme sans complaisance. Une république qui restera généreuse mais stricte et indivisible. »

Une République laïque et intransigeante. Mais à l'écoute du peuple, sans lui inventer des pensées...

 

Amen, si je puis me permettre.

 

20 décembre 2023

Immigration : encore une faute de la gauche !

 

Electeurs typiques

On a à peu près tous vu, hier, le psychodrame de pedzouilles : la « CMP » a adapté le texte de la loi « immigration » selon les souhaits de ses membres, majoritairement à droite, visiblement à droite, en le « durcissant » et le texte a été adopté par l’Assemblée National. Pif pof. La gauche est furieuse et crie au fascisme, la routine…

Pourtant, elle devrait analyser ses propres erreurs et en parler. C’est la gauche qui a présenté la motion de rejet lors que le texte est arrivé au Palais Bourbon. Elle a été votée par eux, évidemment, mais aussi par les députés de droite et d’extrême droite qui ont vu là une opportunité. De fait, le texte n’a pas été discuté et les points n’ont pas pu être négocié. Le pire est arrivé.

La gauche en question avait déjà eu un comportement similaire avec la réforme des retraites. En faisant de l’obstruction parlementaire, elle avait obligé le gouvernement à adopter la « procédure d’urgence » en évitant d’étudier les articles un par un.

Le comportement de l’opposition de gauche est celui de débutants et d’incompétents et ils devraient avoir honte ou, à défaut, fermer leurs gueules quand ça arrive.

 


Les réactions outragées se sont multipliées, chacun cherchant à adopter la plus belle posture. Marine Tondelier, par exemple, a tweeté : « On pourra retourner dans tous les sens la forfaiture d’hier soir… Le problème n’est pas, en vrai, que ce texte ait été voté par des voix d’extrême droite : ça c’est normal vu son contenu. Le problème c’est qu’il ait été voté par des députés d’autres forces politiques que le RN. »

Elle a tout faux. Le problème est que cela soit arrivé à cause de la gauche qui a refusé de discuter le texte qui n’est pas spécialement « plus pire » que ce que proposait la droite « de gouvernement » dans les années 1990… Il y a des points qui sont acceptables (je partage l’avis de l’ami Denis) et une négociation en bonne et due forme aurait permis d’éviter les abominations. Le texte aurait été voté sans les voix du RN, les partis de gauche et LR se seraient peut-être abstenus mais on ne serait pas arriver là.

 

C’est plus important qu’il n’y parait mais la gauche doit reconnaitre ses erreurs. Un sondage est sorti avant-hier : s’il y avait des législatives anticipées, le score de la gauche, dans un périmètre Nupes, diminuerait encore. Les sympathisants n’en peuvent plus de cette incompétence (au sujet de ce sondage, c’est totalement délirant de voir Manuel Bompard demander la relance de la Nupes suite au passage de cette loi juste après sa sortie alors qu’il montre que la gauche diversifiée s’en sort beaucoup mieux, sans toutefois arriver à un score satisfaisant).

La gauche se plante depuis longtemps et 2017 a été un point culminant. Au soir de l’élection d’Emmanuel Macron, elle s’est placée dans l’opposition alors que la moitié des électeurs de ce dernier avaient voté pour François Hollande en 2012. Il fallait être totalement fou et ces ânes s’enfoncent de jour en jour.

Après, ils s’étonnent de voir des populistes de la droite de la droite aux portes du pouvoir… Certes, ils ont un positionnement idéal vu de leurs principes moraux mais, en fin de compte, ils restent dans l’opposition et ce sont les autres qui avancent.

 


L’autre erreur de la gauche est de ne pas s’intéresser à ce que veut le peuple. S’il nous dit qu’il y a un problème avec l’immigration, il faut traiter le sujet.

Ca me rappelle 2002. Les gens disaient « il y a un problème de sécurité ». La gauche a répondu « non, c’est un sentiment d’insécurité, cette dernière n’a pas augmenté ». Bravo ! Au bilan, la gauche est restée 10 ans dans l’opposition. Cette fois, on se prépare visiblement à battre les records…

En 2017, les électeurs ont choisi et ont dit « vous nous les brisez avec vos clivages droite gauche ». Macron était peut-être effectivement bien de droite même si nous étions à penser le contraire. Il n’empêche que, depuis, on a arrêté d’écouter les braves gens.

 

Pire ! On a tenté de leur expliquer comment faire le bien. En 2022, le principal thème de campagne tournait autour de l’augmentation du SMIC. Les citoyens ne sont pas fous : les smicards (et tous ceux qui ont un niveau légèrement supérieur) savent très bien que si on avait augmenté le SMIC, ils seraient restés smicards…

Il faut cesser immédiatement de regarder des aspects de principe et des slogans gauchistes : cela ne fonctionne pas.

Vous pouvez traiter les députés qui ont voté le texte sur l’immigration de fascistes mais je ne vois pas ce qu’il y a de scandaleux à ne pas donner d’allocations familiales à un type qui est en France depuis moins de cinq ans et ne travaille pas. Il faut rester réaliste. D’ailleurs, il faut aussi se demander si l’électeur est d’accord pour contribuer à ce versement de prestations… Par contre, si la gauche avait accepté l’étude de ce texte au parlement, jamais la ridicule caution pour les étudiants étrangers n’auraient été validée, par exemple.

 

Il est temps que la gauche se remette au travail et arrête ses successions de boulettes. Sinon, elle restera dans l’opposition.

15 décembre 2023

Ménageons la Chèvre et le chouchou

 


Je n’ai pas été le premier ébahi  en voyant que France Télévision avait décidé de ne plus diffuser de films avec Gérard Depardieu mais, le temps que je réagisse, voila notre acteur quasiment accusé d’un meurtre récent. Cette décision est scandaleuse et révoltante et les guignols qui dirigent notre service public de la télé mériteraient d’être licenciés sur le champ pour faute grave. Ces charlots bien-pensants mais tétanisés par des groupes de pression et des militants survoltés (oups ! Des militant.e.s survolté.e.s).

Gérard Depardieu est assurément un des plus grands acteurs français des soixante dernières années (il a commencé sa carrière avant ma naissance) même s’il ne peut évidemment pas être comparé à des « monstres sacrés ».

Et c’est le plus gros ce mérite toute notre sympathie.


 

On voit parfois des débats sur le thème : faut-il différencier l’homme de l’artiste ou l’artiste de l’œuvre ? On s’en fout. C’est de la pure masturbation… Le fait est que Gérard Depardieu a marqué le cinéma français. Le fait est aussi que j’ai aimé beaucoup de films avec ce lascar. J’aime toujours, d’ailleurs, mais ça fait longtemps que je n’ai pas regardé un film récent… Beaucoup de Français ont une vraie tendresse pour le bonhomme, pour les films qu’il a joués avec Pierre Richard, Jean Reno et tant d’autres.

D’ailleurs, je propose que tous les films des zozos qui ont tourné avec Depardieu et sont donc potentiellement complices soient interdits.

Tant qu’à faire, faisons en sorte que tous les acteurs, y compris les simples figurants, tous les producteurs, tous les réalisateurs et tous les autres professionnels de la profession dont je n’ai absolument rien à foutre mais figurant au générique et qui ont déjà eu des relations à caractère sexuel avec d’autres personnes fournissent un certificat de consentement enregistré devant des membres d’un jury assermenté composé de militants mitousiens pour autoriser la diffusion de la fiction sur nos chaînes nationales.

 

Notons bien que je n’ai pas grand-chose à cirer de Depardieu, à part que je l’aime bien, que c’est un grand acteur, un gros, un épicurien et j’en passe mais je suppose qu’il est assez grand pour se défendre tout seul, comme disait l’autre, voire qu’il se réjouit de foutre la merde dans un obscure communauté de bien-pensants souvent ridicules mais on ne va pas leur reprocher d’être dans le camp du bien.

C’est un autre débat que l’on trouve souvent, toujours dans le but de faire taire les méchants petits canards comme moi : les actions féministes de ce type sont-elles utiles à la cause ?

La réponse est : non, bien au contraire, et je ne vois même pas l’intérêt d’en débattre. Elles (oups ! iels !) seront sûres d’elles et argumenteront sur les progrès des droits des femmes, progrès assez nets, je le reconnais, puisque la probabilité que la prochaine présidente de la République soit une charmante dame blonde n’est plus nulle tant les électeurs sont lassés par tout ce bordel.

La dame aura eu le loisir de se laisser pousser une mèche sur le front avant d’interdire l’IVG, de verser des subventions pour que les bonnes femmes restent à la maison, pour que les époux puissent avoir un droit de regard sur leurs comptes en banque, pour qu’elles ne puissent plus avoir accès à des métiers d’hôtesses d’accueil, de couturières, de barmaids topless et de présidente de la République.

Pendant ce temps, si Depardieu a fait des choses mauvaises ou lamentables, laissons la justice travailler. Sauvons l'Etat de droit.

 


Cette lassitude n’est pas nulle. On a eu dix-huit mois de pignolades de députés minoritaires faire croire qu’ils ne l’étaient pas et défendaient la cause d’un peuple qui a progressivement déserté devant tant d’arrogance. On a eu des attaques terroristes au Moyen-Orient à l’occasion desquelles, d’ailleurs, des femmes se sont fait violer devant des caméras mais nos féminises locales préfèrent taper sur des acteurs célèbres dans nos médias.

Hier, un nouveau réseau social est arrivé en Europe : Thread. Les utilisateurs grotesques se sont réjouit d’avoir un nouveau média où pouvait s’exprimer tant de liberté par rapport à l’ancien en oubliant, au passage, qu’il appartient à une multinationale dont la fortune du patron suffirait largement à payer mes bières pendant deux ans.

Comme tous les membre ont été récupérés d’Instagram et ils sont donc très nombreux. On a réussi à avoir dès LE premier jour des publications politiques de personnalités de gauche et des messages de conglomérats féministes invitant tous les membres à occuper la place.

Trop, c’est trop.

 

Laissez-moi vénérer (heu…) :

Petit 1 : Depardieu.

Petit 2 : la présomption d’innocence.

Petit 3 : les réseaux sociaux où l’on déconne gentiment avec les copains.

13 décembre 2023

Motion de rejet de la classe politique

 


L’espèce de guignolade autour du rejet du texte sur l’immigration est assez symbolique de la nullité de la classe politique qui devrait nous servir d’élite d’initiés. Nous avons, dans le désordre, un gouvernement qui n’arrive même plus à trouver assez de députés pour accepter qu’un texte soit étudié à l’Assemblée National, un parti héritier des grands partis de droite avec des députés qui refusent de débattre d’un texte voulu par leurs collègues sénateurs, un parti d’extrême droite qui rejette ce projet de loi qui va pourtant dans son ensemble en se basant sur une motion présentée par la gauche, nous avons une gauche qui fanfaronne pour avoir provoqué le rejet d’un texte dit de droite en étant soutenu par la droite et l’extrême droite.

Bravo, les gars ! A la limite, le plus à plaindre est ce pauvre Gégé Darmanin qui a tout raté, y compris sa propre démission.

 


Le pire, dans cette histoire, est pourtant… le fond. Nous avons des clowns qui essaient de faire passer une loi au sujet de l’immigration pourtant totalement inutile. Je crois avoir lu que c’était la dix-huitième en trente ans, pour vous dire. Tout a échoué et ces zozos voudraient nous passer pour des sauveurs en merdant autant que leurs prédécesseurs. Elle est inutile car elle ne résoudra absolument rien. Qui peut croire, en effet, que ces foutus immigrés viennent ici uniquement pour nous faire chier et pas parce qu’ils fuient leurs pays d’origine pour des raisons économiques ou liées à leur sécurité et qu’ils ont d’autres choix que de se pointer sur notre joli territoire producteur de charcutaille et de pinard ?

On va le dire autrement pour énerver un peu tout le monde : pensez-vous que Don Quichotte peut s’attaquer efficacement au grand remplacement annoncé ?

 

Mais est-ce bien le fond ? Ou du moins un autre fond que celui que l’on va toucher ?

L’immigration est-elle un problème ? N’avons-nous pas besoin de gentils étrangers venant chez nous pour travailler et financer nos retraites à défaut de violer nos filles et nos compagnes ? Pensez-vous que ces pauvres bougres qui piédibussent jusqu’à nos villes ou nagent jusqu’à nos porcs posent vraiment des problèmes ? Et que dépenser de l’énergie (et mon pognon) à tenter en vain de les empêcher de venir est très efficace ?

La réponse est non et je vais finir par faire plaisir aux gauchistes mais ne nous voilons pas la face et faisons plaisir aux autres : les « vrais problèmes », comme on dit, ne viennent-ils pas, plutôt, de jeunes des banlieues, issus de parents français, eux-mêmes issus non seulement des pieds mais aussi d’immigrés d’une autre époque qui se sont installés à nos portes à la place des chars soviétiques ?

En d’autres termes, vous croyez réellement que les émeutes de cet été suite à la mort d’un jeune sans permis, surtout de vivre… soient générées par de frais émoulus immigrés depuis peu ?

 

A mon avis, que je donne surtout par habitude ou lassitude, nous avons un réel problème d’intégration et je pourrais réécrire ce que j’ai écrit cet été au sujet de la nécessaire mixité sociale et néanmoins géographique que l’on brandit de temps en temps avant de la faire passer à la trappe en faisant des « plans banlieues » totalement irréalistes, inutiles et idiots.

Mais ces clowns vont oser débattre sur ce que l’on peut faire pour remplacer une aide médicale d’état qui trouvent trop alléchante comme si nous étions submergés par des pue-la-sueur étrangers venant se faire soigner le cancer de la prostate chez nous, comme si nous n’avions pas le devoir de soigner tout le monde ?

 


Et ce qui fut ma gauche continue à se pavaner pour avoir fait échouer un texte qui finira par revenir par une autre porte sans se mettre en mesure de faire des propositions alternatives et humanistes (par exemple) et de les appliquer !

Tout ce qu’ils peuvent, à l’instar de la cheffesse des députés insoumis est se vanter dans Twitter X : «   Victoire !! Joie ♥️

L’abjecte loi Darmanin sur l’immigration est rejetée dès le début du texte !

2 semaines de paroles racistes et xénophobes épargnées au pays.

Nous poursuivons le combat pour rappeler que la France n’a jamais été une nation ethnique mais sera toujours une… »

 

Oser écrire que la France n’a jamais été une nation ethnique après avoir fait échouer un texte sur l’immigration avec l’aide des députés du Rassemblement National… Il fallait le faire.

C’est fait.


Ces cons ont réussi à voter pour refuser un débat... De pire en pire.

11 décembre 2023

Depardieu à la caisse d'Intermarché ?

 


Samedi, j’étais au bistro avec trois copines. La plus jeune (la seule jeune… #etpaf) va faire une petite course au supermarché voisin et revient énervée. A la caisse, la préposée (la caissière, quoi) avait cru que le type derrière elle essayait de la doubler a dit : « Monsieur, vous n’allez pas passer devant la dame, tout de même ! » Le lascar a répondu : « ah non, je ne compte pas passer devant. Par contre, je passerais bien dessus. ».

Les trois potesses étaient choquée par de tels propos, certes grossiers, alors que j’étais éclaté de rire et surtout épaté par l’esprit d’à propos de l’imbécile qui en avait sorti une bonne.

Voyant que la jeune serveuse que je ne voyais que pour la deuxième fois était dubitative devant mes propos (elle n’avait pas de raisons de se presser, remarque…), j’ai fait une sorte de rétropédalage pour calmer le jeu et j’ai dit : « ah c’est rigolo, j’ai l’habitude de troller les copines féministes dans Facebook, c’est la première fois que je le fais au comptoir ».

L’une d’elle a dit que ce n’est pas du féminisme (alors qu’elles étaient en mode #metoo) mais de l’horreur devant une telle grossièreté. Je n’ai pas répondu que la grossièreté était tout de même une des bases du rire mais je dois avouer, quand même, que je rigole bien devant les sketchs de Laura Laune ou Blanche Gardin quand elles parlent de sodomie… Je veux bien reconnaitre que je suis un peu con. Par exemple, Bigard me fait plus marrer que les comiques de France Inter mais on s’égare…

 

La même m’a dit : « hé ben t’as qu’à raconter ça dans ton blog si ça te fait plaisir de troller dans les réseaux sociaux. » Chiche !

J’y suis.

 

La putative victime a dit, à peu près : « en plus, il était moche, il avait une tête d’ivrogne avec un gros nez. Il était lui-même gros ». J’aurais pu répondre que « ah non, ça peut pas être moi, des témoins peuvent confirmer que je suis resté au comptoir. » J’en déduis donc que si ça avait été un trentenaire bien roulé, elle n’aurait pas été choquée.

De là à penser qu’il y a délit de faciès…

 

L’autre jour, à la télé, il y a eu un reportage à propos de Gérard Depardieu et de ses turpitudes. Cela ne m’intéresse pas et je n’ai pas regardé mais j’ai lu les commentaires dans Twitter slash X. J’aurais tendance à dire : mesdames, si vous pensez que Depardieu est un gros con libidineux, grossier, harceleur et j’en passe, ce n’est pas utile de regarder des émissions qui démontre que c’est un gros con libidineux, grossier, harceleur et j’en passe.

Je n’ai pas d’avis sur ce type que j’ai bien aimé en son temps (avant qu’il fasse allégeance à Poutine) mais je me demande si le fait qu’il soit devenu très gros et très laid n’est pas ce qui génère tant de haine contre lui…

 

Je ne sais pas si, il y a soixante, des accusions d’harcèlement sexuel sur des femmes par Jean Marais (j’aime bien les hypothèses farfelues…) auraient déclenché autant de haine.

On ne peut plus rien dire et rien faire, maintenant, surtout quand on est vieux, gros et avec une tronche de pochetron.

 

Par contre, nos féministes françaises ont un peu oublié de dénoncer les viols de guerre commis par le Hamas sur des Israéliennes. Quand on n’a pas de mémoire…  

Dans l'attente, défendons les gros qui sortent des vannes pourries et grossières mais spontanées sur les gonzesses.

03 décembre 2023

Il faut sauver le télétravail !

 


« La fin du télétravail est-elle programmée d’ici 3 ans ? » titrait La Voix du Nord, récemment, avant de préciser : « Alors que le télétravail est désormais bien implanté dans le quotidien des travailleurs en France et dans le monde, certains PDG ne voient pas tout à fait les choses du même œil. D’après une récente étude menée auprès de 1300 PDG à travers le globe, une majorité d’entre eux tablent pour un retour total au bureau d’ici 3 ans. » Google News nous apprend que plusieurs médias, comme RTL et France Info, font des publications à ce sujet, même si elles sont moins alarmistes.

Des entreprises vont arrêter, d’autres, au contraire, vont assouplir les règles. Beaucoup d’informations sont données. Il ressort globalement que beaucoup de dirigeants estiment qu’il y a une baisse de productivité, pas nécessairement individuelle mais globale pour l’entreprise.

 


La pérennité du télétravail me tracasse beaucoup. A titre personnel, j’en tire beaucoup d’avantages. Tout d’abord, avec l’accord signé dans mon entreprise, j’ai gagné en évitant les trajets trois cent quatre-vingt-cinq heures par de temps libre (l’équivalent de près de cinquante jours de travail, tout de même, alors que celui relatif aux trente-cinq heures, il y a bien plus de vingt ans (mais ça fut le dernier progrès dans ce domaine), m’avait rapporté environ cent cinq heures, soit plus de trois fois moins. Il y a évidemment d’autres avantages et j’invite chacun à les évaluer précisément pour lui. On pourra également considérer que l’on travaille plus, en télétravail, qu’au bureau, à condition de vigiler, d’une part parce qu’on évite les conversations inutiles avec les collègues, en relation ou non avec le travail mais considérées comme en faisant partie et, d’autre part, en supprimant des contraintes comme le respect des horaires de train.

Pour peu que l’on joue le jeu (c’est aussi facile d’arrêter de taffer pour se taper un épisode d’une série ou éplucher les pommes de terre), le gain de productivité individuelle me semble certain, surtout pour ce qui me concerne (tu as déjà pu faire une journée normale quand tu as du te lever à 7 heures pour prendre le métro un lendemain de cuite ?). Par contre, la « productivité collective » me semble à évaluer. Est-ce une réalité ou un simple sentiment pour les patrons (on parlait bien de ce grotesque sentiment d’insécurité, pour nier un phénomène, à une époque) ?



Je n’ai évidemment pas les moyens de le mesurer « mathématiquement » (je suppose que ce qui préoccupe les patrons est l’impact du télétravail sur la marge de l’entreprise ou, du moins, sur ses charges) mais mon sentiment est tout de même largement positif. Par exemple, nous avons pu faire, vendredi matin, une réunion avec des collègues proches dès neuf heures car c’était le seul créneau disponible dans les agendas de tout le monde. Le faire en « présentiel » aurait été impossible.

Tout ce que peuvent faire les salariés est de montre à leurs patrons afin de les convaincre est non pas de leur dire « t’as vu pépère, on a réussi à mener ce projet de la maison aussi bien que si on était au bureau ? » mais de leur prouver, au quotidien, que tout va bien… Et c’est loin d’être le cas !

 


Les salariés concernés ont maintenant tendance à le considérer comme un avantage acquis comme d’autres, ceux gagnés à l’issue de votes, de lutte… Or, ils sont évidemment des privilégiés, par rapport aux autres, et le télétravail nous est tombé dessus à l’occasion d’une crise sanitaire et a été possible grâce aux progrès technologiques, d’un côté, pour l’utilisation d’applications telles que Teams au quotidien et, de l’autre pour la connexion à distance aux ressources de l’entreprise.

S’il n’y avait pas eu les confinements, on serait encore à une journée par semaine de télétravail, autorisée que pour certains. Ne l’oublions surtout pas ! N’oublions pas, non plus, que les « ressources humaines » sont assez réticentes même si elles mettent tout en œuvre pour répondre aux espoirs des salariés mais il leur faut prendre en compte les risques psychomachins, l’évaluation des salariés… Les organisations syndicales le sont aussi car il n’est pas facile de contenir les troupes à distance…

 


Vous allez voir qu’un de ces jours, les entreprises, une par une, vont supprimer le télétravail. De bonne foi, « nous » protesterons, en employant les moyens habituels : grèves, manifestations, sit in, … On passera à la télé et on sera content. On sera regardé par des ouvriers, des commerçants, des artisans, des policiers, des enseignants, des cuisiniers, des loufiats, des soignants… qui ne pourront que penser, je cite : « ces cons manifestent pour pouvoir continuer à gagner de l’oseille sans aller au bureau. »

Tu parles d’avantages acquis ?

L’autre jour, au bureau, un jeudi, nous avions un repas d’équipe. Une espèce de pique-nique, dans les bureaux. Chacun amène une partie des mets (ou de la picole). N’aimant pas trop faire la cuisine dans mon appartement, je me charge des fromages. Ca tient dans la poche. D’autres se mettent aux fourneaux, préparent des quiches, des cakes, des nems et autres samoussas. Je n’aime pas spécialement les mondanités et, étant tout de même un taiseux, je n’apprécie pas de rester debout avec des guignols qui jactent. C’est quand même sympa, souvent.

Je crois que de tous ceux qui ont le jeudi parmi les jours de télétravail, j’étais le seul à avoir fait le déplacement (et encore, il a fallu que je m’organise à l’avance pour ne pas être en Bretagne à ce moment). Aucun autre, à part les chefs, n’avait fait l’effort de déroger à ses habitudes, même pour la cohésion de l’équipe. C’est très con.

J’en ai fait une publication dans Facebook et on m’a répondu qu’on n’avait pas à être aux ordres de la direction et que tout le monde avait des contraintes, comme aller chercher les gamins à la garderie à 16h35. Je passe le fait que ce n’est pas un ordre de la direction (c’est une tradition que nous avons depuis longtemps) mais pas celui que le télétravail n’est pas fait pour s’occuper des mômes. On doit travailler 8 heures par jour (7 le vendredi) et, par commodité, être disponible aux heures de bureau normales (genre 9h30 à midi et 14h à 17h). Cela n’empêche pas de prendre quelques commodités quand c’est nécessaire, comme garder les enfants quand ils sont malades mais on ne peut pas intégrer aux heures de travail des tâches « ménagères » régulières. Un peu de sérieux !

Comment va réagir un employeur avec un salarié qui n’est pas disponible à 16h30 ou qui ne fait pas l’effort de venir au bureau quand ce n’est pas inscrit dans son contrat de travail ? Comment pourrait-il accorder les commodités usuelles s’il se rend compte que l’andouille ne joue pas le jeu ? Elle pourra toujours être très productive entre 20h et 22h, le mal est fait… Il ne sera pas blâmé par le patron.

Mais ce dernier pourra toujours se poser des questions sur la productivité collective… Et finira par déclarer, je cite aussi : « c’est fini ce bordel, je veux tout le monde au bureau. »

 


Je dois reconnaître que j’ai assez peu d’idées pour convaincre mes boss mais celle là en est une. L’autre est sans doute d’arrêter de jouer au con. Les salariés en télétravail ont fini par exiger des compensations (tickets restaurant, prime pour l’achat d’équipement…). On frise le surréaliste ! Ca revient à dire : « j’accepte de ne plus venir au bureau mais il me faut quelque chose en échange. » Comment voulez-vous que l’employeur ne soit pas un peu énervé par ce « collectif productif casse-couilles » ?

 


Au-delà de la productivité individuelle, de la collective, du bien-être des salariés (c’est nous !), on pourra ajouter des avantages pour l’entreprise, comme la possibilité de diminuer la surface des bureaux, avec un peu d’organisation, ce qui compenserait sûrement la « baisse collective ». C’était une grande idée quand le télétravail a commencé à perdurer, après la crise sanitaire mais, dans mon entourage, je n’en entends plus jamais parler…

Enfin, s’il y a des gains pour l’employé, de potentiels reculs pour l’employeur, il y a aussi les avantages pour la société en général, notamment avec la diminution des déplacements et donc celle d’émission des gaz à effet de serre, des embouteillages… Perdre le télétravail serait une catastrophe qui ne bénéficierait, en gros, qu’aux industrielles de la restauration rapide et aux patrons des grosses brasseries dans les « quartiers d’affaire ».

 


A chacun de jouer le jeu.

C’était le message d’un télétravailleur heureux à ses collègues et relations diverses.