En salle

25 février 2015

Dialogue avec l'islam ?


Toujours en retard avec la lecture de l'actualité (troisième billet...), j'apprends ce soir que Bernard Cazeneuve a monté un nouveau machin pour le dialogue entre les musulmans et l'Etat. Je gueulais déjà lors de la création sous Chirac, du conseil machin des musulmans de France. 

Ce n'est pas à l'État d'organiser les religions. Et la laïcité, bordel ?

14 commentaires:

  1. Si maintenant vous me piquez mes réparties...

    De toute manière, le bouzin ne fonctionnera pas mieux que le CFCM. La particularité de l'islam sunnite, c'est qu'il n'y a aucune prêtrise hiérarchisée. Tout le monde peut devenir imam, il suffit d'être désigné par les fidèles du coin. Donc dans les coins déjà radicaux... En plus, prier à la mosquée n'est pas une obligation, les fidèles peuvent se réunir où ils veulent.

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    1. Ah mais je ne pique aucune répartie.

      Et qu'ils se réunissent où ils veulent est très bien. Ce n'est pas mon affaire.

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  2. La photoest amusante: le dialogue avec l'islam, c'est un musulman que les flics embarquent...

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  3. Ils n'embarquent personne sur cette photo... la policière est à 1m du monsieur

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  4. Organiser les religions, non. Organiser les relations entre l'état et les organisations religieuses, un peu quand même, non ?

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  5. Dommage que l'on ne voie pas le peloton d'exécution, situé à droite et la photo, hors cadre…

    Forcément, ça fausse l'interprétation…

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  6. M.Cazeneuve, interviewé par le monde fait, à cette remarque du journaliste qui l'interroge:

    "A gauche aussi on trouve une conception plus raide de la laïcité…"

    Cette intéressante réponse:

    "Les laïcards ? Je suis issu de cela. Mais, je le redis, la laïcité n’est en rien une déclaration de guerre aux religions."

    Comme quoi on peut être issue de la gauche laïcarde et comprendre que le modèle français de laïcité repose sur le dialogue avec les religions. Faut dire que le ministre de l'intérieur est en charge des cultes. ca aide à comprendre.

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    1. Je ne vois pas en quoi être ministre des Cultes aiderait à comprendre quoi que ce soit.

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    2. Ben, le ministre de l'intérieur est en charge du dialogue avec les cultes.

      Dans les conceptions un peu "raide de la laïcité", comme dit le journaliste, vous avez des gens qui pensent qu'elle doit être la traduction politique de l'athéisme, donc que l'Etat doit ignorer la religion, ou encore que, pour être vraiment républicaine, elle doit être une "laïcité de combat", dont le but est de bouter la religion hors du champ social pour la cantonner strictement à la sphère privée.

      Mais ces conceptions politiques sont en fait assez éloignées de la pratique administrative de l'Etat républicain qui, lui, se réfère aux textes, sous le contrôle du juge administratif.

      Or, ces textes ne prévoient pas du tout que la république fasse la gueule ou la guerre aux religions, ils organisent au contraire une sorte de cogestion du fait religieux entre l'Etat et des instances représentatives.

      Et le pivot de cette cogestion, c'est le ministère de l'intérieur.

      Un ministre de l'intérieur est donc assez bien placé pour mesurer la distance qui sépare les conceptions que les gens se font de la laïcité, conceptions variables qui ressortissent à leur sensibilité personnelle, et la conception que l'administration s'en fait, et qui dépend de la loi.

      C'est ainsi que Nicolas a sa propre conception de la laïcité: "Je gueulais déjà lors de la création sous Chirac, du conseil machin des musulmans de France. "

      Et il ajoute: "Ce n'est pas à l'État d'organiser les religions. Et la laïcité, bordel ?"

      Les religions se démerdent pour ce qui est des modalités pratiques d'exercice de leur culte. Mais tout ce qui relève des instances de dialogue avec l'Etat relève de son autorité, et c'est précisément cela la laïcité à la française.

      Voili voilou.

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    3. Non, pas tout à fait : l' Etat dialogue avec les représentants que les religions qu'elles se sont choisis, mais ce n'est pas à lui d'organiser cette représentation des religions ( comme Napoléon l'avait fait avec le Consistoire Israélite), c'est à elles à se démerder pour le faire.
      (parce qu'en pratique, pour l' Etat, c'est " Vous m'élisez Boubakeur à votre Présidence").

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    4. Nous somme d'accord: l'Etat ne désigne pas les représentants siégeant dans les instances représentatives comme le CFCM, qui est une association L1901. Ce n'est pas son job. Même s'il est capable de faire pression.

      Mais:

      - Vous aurez remarqué que le CFCM, puisqu'on parle de lui, a été créé à l'initiative de l'Etat, parce que la république veut avoir en face d'elle un interlocuteur unique.

      ET:

      - Lorsque cet interlocuteur unique n'est pas considéré comme suffisamment représentatif, ou bon père de famille, ce qui est le reproche adressé au CFCM, il prend les mesures pour remédier à cela.

      Par exemple en créant en marge du CFCM une instance de dialogue.

      C'est ce que vient de faire Cazeneuve. Et il ne faut pas s'y tromper: le ministre ne dit pas "s'il vous plait" il dit: "voilà ce que vous allez faire", tout en restant dans le cadre d'une cogestion.

      Dans ce cadre, chacun doit comprendre où est son intérêt.

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