En salle

23 février 2016

Burn out

C'est très bien de vouloir assimiler l'épuisement professionnel à une maladie professionnelle mais je me demande si les gens qui en parlent savent vraiment de quoi ils parlent (surtout quand il s'agit d'apparatchiks du PS) et qu'ils confondent cela avec le harcèlement ou la pure folie de certains cadres. D'ailleurs, on assimile souvent ce truc à un truc réserve aux cadres et aux commerciaux qui doivent faire un tas de "reporting" en plus de leur job. 

Je ne vais pas définir le burn out ou alors je vais résumer : c'est quand on va au boulot en reculant et que le fait de devoir bosser vous met dans un état proche de la dépression alors que tout va bien quand vous ne bossez pas. Il faudrait d'ailleurs faire un billet (politique pas médical) sur ce qu'est la dépression (en 1996, un toubib m'en avait diagnostiqué une alors que ce n'était qu'un épuisement, non professionnel, mais ça fait bizarre de se retrouver au Prozac). 

La difficulté est donc de qualifier ce qu'est précisément un burn out, et j'aimerais bien que les réseaux sociaux de gauche se penchent sur la question plutôt que de militer pour la qualification en "maladie professionnelle" avant d'opter pour des positions de principe (que je partage volontiers, la question n'est pas là). 

Tout d'abord, il faut différencier le type qui fait un burn out du type qui fait tout pour faire une carrière professionnelle et bosse trop pendant les heures de repos. C'est une espèce de folie, un type qui pète plus haut que son cul. J'en connais. J'ai envie de leur dire d'arrêter, qu'ils n'arriveront pas à augmenter leur salaire et qu'ils auraient mieux à faire que de lécher le cul du patron ; ça ne marchera pas. Je ne donnerai pas de nom mais quand je vois dès collègue faire 11 heures par jour, je doute. 

Le plus drôle, c'est que c'est ceux qui me reprochent de regarder ma messagerie et de répondre aux mails à toute heure. Les pauvres ! S'ils savaient que c'est une habitude prise avec les blogs... Je fais le tour de mes messageries par réflexe quand je suis seul au bistro. 

Le pire : l'autre jour, un type fait un long mail un dimanche matin. Je l'engueule gentiment et il me répond que je fais pareil, à juste titre. Sauf que, quand je bosse le week-end, c'est uniquement sur des sujets de fond qui me passionnent. Je ne gère jamais le quotidien en dehors des heures de travail. 

Et c'est important ! On peut recevoir des mails de son chef en dehors des heures normales parce qu'il choisit les heures auxquelles il bosse comme il veut et il a bien raison. On n'est pas obligés d'y répondre. 

Et si on est obligés d'y répondre, c'est que c'est du harcèlement et cela n'a rien à voir avec une maladie professionnelle. C'est un truc contre les blogueurs de gauche devraient se mobiliser plutôt que de décider ce qu'est une maladie. Laissons le sujet à la médecine. 

L'autre sujet est de se demander pourquoi on va au boulot à reculons. Une femme de ménage en entreprise qui bosse de 5h à 8h et de 19h à 22h a des raisons d'y aller à reculons, surtout pour gagner le SMIC en se tapant à chaque fois une heure de transport à chaque fois. 

Et les militants de gauche pourraient y réfléchir. Je connais peu de gens qui ont un boulot chiant qui y vont en chantant et qui aiment ça. Mais il faut bien gagner sa vie. 

Je résume ce billet : c'est quoi le burn out ? 

27 commentaires:

  1. Elie. Te fatigues pas je vire tes commentaires sans lire. Tu me harcèles depuis plus de deux mois. Oublie moi.

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  2. En gros avoir les burnes out, c'est en avoir plein les couilles ?

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  3. Ho, hé , j'fais ce que je peux à ces heures... côtes du Rhône !

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    1. Ivrogne. On ne commente jamais les blogs quand on est saoul.

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  4. Je vous refourguerais bien mon expression favorite (faire suer le burn out), mais je crois bien vous l'avoir déjà servie plusieurs fois…

    Cela étant, il me paraît normal d'avoir de la peine à définir un truc qui n'existait pas il y a quinze ou vingt ans et qui aura probablement disparu des mots fétiches des journalistes (et des médecins) dans aussi peu de temps.

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    1. Oui c'est rigolo ! Comme si les types qui bossaient dans les mines au B' début du siècle dernier le faisaient dans la joie ! (Sauf que, au moins, ils avaient une fierté) (je me demande si je ne suis pas un peu réac dans cette parenthèse).

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  5. Je pense que tu poses la bonne question. Définir la chose.

    Je me rend compte aussi quand j'assiste à des réunions syndicales à mon boulot que l'on mélange plusieurs notions (burn-out, qualité de vie au travail, etc...) sans forcément mettre derrière le mot les mêmes choses.

    Je trouve le sujet intéressant. Il mérite une réflexion pas politicienne ou caricaturale.
    Ton billet est en ce sens très bien, il pose bien les questions.

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    1. Oui. Ils mélangent tout. Je te réponds aussi dans la réponse à Cyrille, ci dessous.

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  6. Langagne Cyrille24 février, 2016 12:55

    ils vont se marrer à le définir, je pense. Ca existe vraiment mais démêler les causes est un casse tête infernal.
    J'ai 44 ans, j'ai connu un gars, même âge que moi, une ambition folle, comme tu le dis, il vivait à fond son boulot, comme il vivait à fond sa vie sociale et sa vie de famille (femme, enfant)...a fond tout le temps. Ambitieux, il postulait pour des postes plus dimensionnés qui nécessitaient de déménager (la place du dessus dans une boite est dispo quand la ou le titulaire du dessus libère la place), il emportait le taf, déménager...célibataire géographique le temps nécessaire, des enfants en scolarité primaire, tu te fais de nouveaux amis (école, activités sportives ou autres, centres d'intérêt, etc...)...ca se passait bien. plusieurs fois entre les années 1994 et 2010. sauf que dans la foulée, les enfants ont grandi, plus difficile de se refaire des amis. Et un jour, le couple explose et le divorce se passe mal. mais toujours à fond dans le boulot, voire plus (ben oui, plus de temps et quand t'as pas d'amis autour, plus de famille, ca libère du temps)... et un jour...ben... plus de progression (faut bien que ça s'arrête un jour), quand on est nourri à la nouveauté, on tourne en rond. et il stagnait (en fait avait l'impression de stagner), et puis plus rien. Il se fait chier, de plus en plus, se pose la question de ce qu'il a fait de sa vie, de ce qu'il va faire demain... et se suicide.
    Burn out? très certainement. boulot? oui évidemment. Un responsable (RH?, collègue ou autres) aurait il du prévenir? l'alerter? quelqu'un aurait du dire "non, tu n'auras pas le poste parce que tu vas perdre tes amis? ta femme? et qu'un jour tu te diras que t'es passé à côté de la vraie vie?
    Dans ce cas précisément?
    Bref cette loi est certainement indispensable. Mais de grâce, qu'ils arrêtent de faire des lois et de penser après ce qu'on va y mettre derrière. Ca nous changera, ca fera des lois utiles

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    1. Tu as raison. Ton pote n'a pas fait un burn out, il s'est lui même mis dans la merde visiblement, il a fait une dépression (mais je ne tiens pas à faire l'analyse d'un type qui s'est suicidé).

      Reconnaître le burn out (et je suis pour) est favoriser les abus et ton pote n'aurait jamais revendiqué le burn out.

      Reconnaître le burn out est un trucs de médecins. Constater que son client fait une dépression à l'idée d'aller au boulot mais n'a pas de pb en dehors (je résume).

      Ce n'est surtout pas à un militant politique de reconnaître ce qu'est une maladie professionnelle. Et c'est surtout le rôle de la médecine du travail qui n'a pas les moyens de fonctionner.

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  7. Pour construire un tableau de maladie professionnelle, il faudrait effectivement une définition pas trop floue et des critères diagnostiques : par exemple l'épuisement professionnel donne des gros cernes de teinte foncée ; on n'a qu'à appeler ça "les yeux au burn out".

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    1. Ah Ben j'ai des gros cernes parce que je picole. On est foutus.

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  8. "Au burn" ? Ça fait plutôt pin-up américaine... comme chez Camino

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  9. Salut les nazes,

    Pour l'élévation de votre culture perso, il ne s'agit pas d'inscrire une nouvelle maladie prof sur un tableau.

    Il s'agit de ceci (extrait):

    "Comment faciliter la reconnaissance de l’épuisement professionnel ?

    La première voie consiste à inscrire le syndrome d’épuisement professionnel au tableau des maladies professionnelles. Cette option suppose un accord des partenaires sociaux, irréalisable en l’état en raison du refus des organisations patronales d’avancer sur la reconnaissance du « burn-out » en tant que maladie professionnelle.

    L’autre voie consiste à faciliter l’instruction et la reconnaissance individuelle des cas de « burn-out » par les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles.

    Aujourd’hui, engager une telle procédure pour un salarié nécessite un taux minimum d’incapacité permanente partielle (IPP) de 25 %. En pratique, ce seuil élimine l’écrasante majorité des cas de « burn-out.

    Cet obstacle à l’instruction des dossiers ne fait que renforcer le sentiment de solitude des victimes du syndrome d’épuisement professionnel, chacune d’entre elles se heurtant à l’impossibilité qui lui est faite de voir reconnaître la responsabilité directe de son travail dans la situation d’épuisement dont elle est victime.

    C’est la raison pour laquelle nous proposons que ce seuil soit supprimé, comme c’est aujourd’hui le cas en Suède, ouvrant la possibilité d’instruire tous les dossiers sans distinction. Mais instruction ne veut pas dire reconnaissance automatique. Les comités régionaux dont la composition sera renforcée et ouverte à davantage de professionnels spécialistes des risques psychosociaux, pourront enfin identifier l’étendue et la réalité des pathologies psychiques liées au travail en France et favoriser une meilleure prévention du syndrome d’épuisement professionnel."

    La source est là:http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion3506.asp

    La proposition de loi comporte donc un article unique dont le I se propose de modifier une obscure ligne de code dans le dispo légal et le II d'augmenter les taxes sur... le tabac.

    Rien d'autre. Si vous tenez absolument à partager votre avis sur un truc pareil, c'est que vous vous amusez d'un rien.

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    1. Un type qui se moque de la culture des autres (inférieure à la sienne bien entendu) et qui, dans le même élan, parle de "culture perso" ou encore de "maladie prof", celui-là me fait penser à un khmer rouge qui ferait une conférence sur la mansuétude ou les imprescriptibles droits de l'homme.

      (Pas lu la suite, évidemment.)

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    2. Il est comme ça : çon et prétentieux. Et hors sujet tout comme mon iPhone qui ajoute des cédilles.

      Je ne réagis pas à un projet de loi mais aux propos que je lis...

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  10. Je suis très sceptique sur cette notion de burn-out :
    - soit effectivement c'est du harcèlement
    - soit c'est tout un système d'ambition et il faut pouvoir tenir et avoir le physique pour et il y a des compensations financières qui fait qu'il y aura toujours des prétendants malgré le rythme infernal (je connais un couple d'avocat de haute volée dans le même cabinet et il y en a un qui physiquement ne tient pas)
    - soit c'est de l'égocentrisme - j'ose le mot mais voilà les cas que j'ai vu dans le boulot, les gens étaient effectivement vraiment en dépression, malade de venir au boulot mais bon le discours de fond c'est "on ne m'écoute pas on ne fait pas à ma façon, on ne me plaint pas assez, je suis démotivé, tout est de la faute des autres". Oui bah c'est la vie, dans tous les boulots il y a des périodes où on s'ennuie, où on apprécie pas son collègue du moment, où on est pas d'accord avec la façon de faire (ce qui ne veut pas dire qu'on a raison même si on en est persuadé), des périodes où il y a plus de boulot. Et franchement des fois j'ai eu envie de mettre une paire de claques à certains collègues pour les faire réagir et les emmener à la soupe populaire pour leur faire relativiser leur horrible situation d'avoir un boulot et payé à la fin du mois parce qu'en attendant c'est aussi à leurs collègues de gérer la situation et au chef d'être suspecté alors qu'il essaye de faire son boulot comme tous les autres.
    Et c'est là que je vois la différence entre la mentalité française avec la peur panique du chômage (à tort pour des profils diplômés avec expérience dans les régions dynamiques) et d'autres pays qui fait que la France sera plus touchée, où des copains étrangers devant les plaintes des français se contentent de nous regarder ahuri "bah t'a qu'à démissionner". Moi-même j’ai souvent démissionné de cdi et je suis considérée comme une folle furieuse par les mêmes qui sont malheureux dans leur boulot...

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    1. Je pense que tu te trompes sur la nature du burn out. C'est une maladie proche de la dépression. On a alors des raisonnements qui ne sont plus rationnels.

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    2. Voilà un long commentaire qui me paraît plein de bon sens. J'ai quant à moi les plus sérieux doutes quant à la réalité de cette maladie dite "des couilles à l'air" (burnes out).

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    3. La France est championne du monde de consommation d'antidépresseur, au Japon qui n'est pas extactement un modèle social concernant la pression au travail, la notion de dépression même dans la vie personnelle n'existe tout simplement pas. C'est une notion médicale qui n'existe pas.
      J'ai croisé effectivement des personnes officiellement en "burn-out", sincèrement irrationnelle sincèrement malheureuse, mais pourquoi elle sur une équipe de 20 personnes ayant les mêmes contraintes? Et pourquoi cette augmentation de cas?
      Des collègues plus âgés ayant passé 40 ans dans la même boîte m'ont dit que depuis qu'on avait mis la main dans cette boîte de Pandorre, des risques psycho-sociaux, tout a empiré. Ce qui a la base partait d'une bonne démarche est devenu un phénomène où de plus en plus de gens tombent en burn-out sans raison objective par rapport au même service 10 ans auparavant.
      Et c'est un phénomène particulièrement français. Plus on en parle et plus les gens s'écouteront un peu trop, et plus ça s'amplifiera. Maladie professionnelle? c'est une fausse bonne idée, cela va rendre la vie en entreprise irrespirable. Un collègue me disait qu'avant quand un mec ralait trop le chef le prenait entre 4 yeux pour lui demander de se calmer au bout d'un moment (on a tous des périodes difficiles où on est plus très sociable) et les rires revenaient dans le service. Moi dans ma "jeune" expérience de 10 ans, je n'ai vu que des circonvolutions, où il ne faut surtout pas brusquer le râleur-dépressif-génie-incompris ce qui ne règle pas son problème au contraire et détruit littéralement le reste du service, où quand trop de personnes commencent à partir on arrive à déplacer la personne dans un autre service où le même phénomène recommence.

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    4. Comme mon précédent commentaire (d'hier) semble être tombé dans les oubliettes, je redis maintenant que je partage pleinement les vue de Lali, qui me semblent frappées au coin du bon sens et de l'observation "sur le terrain", comme disent les crétins.

      En très gros, si vous inventez une nouvelle maladie (dans le domaine "psycho-somatique" évidemment), vous trouverez aussitôt des flopées de gens pour en présenter les symptômes, lesquels seront en effet réels et leur donneront une sorte d'importance nouvelle à leurs propres yeux.

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    5. Je ne suis pas aussi formel. La maladie existe. Mais effectivement, certains mettent tout et n'importe quoi derrière.

      Et elle a forcément toujours existé mais on en parle depuis peu.

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  11. J'ai un très proche qui a fait un burn out. C'est plus qu'une simple dépression. La personne est vraiment malade, même physiquement. Ça met vraiment en danger la santé. La personne est vidée de toute énergie. Un zombie.

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    1. Es tu sur que c'était un burn out et qu'entends-tu par "simple dépression" ? N'était-ce pas une dépression liée à du harcèlement, par exemple ?

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    2. Je ne comprends pas bien non plus ce que vous entendez par "simple dépression" ; et ne vois pas davantage ce qui, hors d'une véritable psychose, pourrait être pis.

      Je reste persuadé que votre burn out n'est rien d'autre qu'une dépression, mais qu'on a paré d'un terme vaguement anglais pour lui donner l'attrait de la nouveauté et pouvoir décider qu'elle est due uniquement et entièrement à des conditions de travail dignes des galères du roi.

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