En salle

21 avril 2022

Le débat

 


Il faudrait quand même être sacrément barré pour ne pas trouver qu’Emmanuel Macron n’a pas perdu le débat face à Marine Le Pen. Dès le début, elle sortait des chiffres de dépenses astronomiques et évidemment pas finançable. Au sujet du voile, elle n’a pas réussi à masquer son racisme et sa xénophobie faisant sauter les plombs des saintes nitouches qui avaient décidé de ne pas voter du tout pour prouver à eux-mêmes qu’ils étaient bien dans une gauche antilibérale proche de la pureté. Elle s’est emmêlé les pinceaux dans plein de chiffres. A propos de la dépendance et des Ehpad, il suffit d’être concerné de loin pour voir qu’elle nageait en plein délire. Son tweet imprimé était à plié de rire et, à lui tout seul, ce papier A4 écrit en gros prouve qu’elle mérite plus le cabanon que l’Elysée d’autant qu’il n’était pas lisible à l’écran. Sa manière de dire « vous voyez bien que je ne soutiens pas Poutine » est de la folie et, d’ailleurs, Macron a pris beaucoup de plaisir à démontrer qu’elle était plus ou moins vendue.

J’en passe.

Mais peut-être se fout-on de tout ça… Elle n’avait aucune chance de me convaincre et elle ne s’adressait sans doute pas à moi. Elle a évité la panique de la dernière fois, lui permettant de ne pas passer pour un repoussoir et il faut quand même reconnaître qu’on a connu le Macron meilleur tant il semblait exaspéré mais tellement pressé de bien faire que pendant la plus grande partie du débat, il était en avance, côté temps de parole (le seul truc, d’ailleurs, amusant à suivre, à part mon cubi de rouge).

Alors on a forcément du mal à être objectif. Nous avons évidemment les blogueurs neuneus fanatisés qui trouvent la victoire du chef écrasante mais, de toute manière, ils voteraient pour lui les yeux fermés et n’ont pas grand-chose à cirer de ce que peuvent penser les autres. Nous avons aussi une presse à la ramasse qui cherche à critiquer Macron pour augmenter les ventes.

Et j’ai du mal. Alors que Macron est souvent attaqué pour les violences policières, elle défendait la police (c’est la moindre des choses vu sont positionnement mais pourquoi défendre des gens qui dépendent de son adversaire ?). Elle n’a pas réussi à parler de McKinsey alors que c’est le principal sujet ayant ébranlé Manu dans la campagne. Elle veut donner de l’argent aux étudiants qui travaillent pour gagner des sous. A la limite pourquoi pas mais elle ne se rend pas compte de son ignominie : le môme qui ne trouve pas de boulot parce qu’il a des horaires à la con sera condamné à la double peine, ni salaire, ni aide. Le diable est dans les détails. Tiens ! Elle a résumé les besoins des Français en matière de numérique à la fibre alors qu’ils ont plus besoin de haut débit pour un accès normal à Internet et même moi, en Centre Bretagne, j’arrive à regarder Netflix avec un ADSL bancal. Il est probable que le gros de son électorat ne puisse pas capter la 4G et elle arrive à sortir des mots dont elle ne connaît peut-être pas la signification.

Quand elle a parlé du nucléaire, elle semblait avoir fait un séjour dans un réacteur… Même moi qui suis partisan du nucléaire, je n’ai pas supporté son fanatisme absolu et Macron a pu afficher une position très convaincante pour le nucléaire mais aussi pour la préparation de sa sortie à long terme. Le Pen ne connaissait visiblement rien à ce sujet.

Je ne peux pas être objectif.

 

A part ça, Le Gorafi m’a bien fait rire avec ceci : « Le débat s’ouvre sur une minute de silence observée en mémoire de la campagne d'Anne Hidalgo. » Mais Olivier Faure, responsable de ce désastre n’a toujours pas démissionné.

8 commentaires:

  1. Oui, le discours de MLP en devenait désarmant tellement il était surréaliste et pas argumenté. Un étudiant en première année de sciences-po ou en journalisme aurait pu le défaire. C'était affligeant et presque honteux de voir toute un classe politique d'opposants de tous bords présenter une challenger aussi nulle.

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  2. Votre première phrase, empêtrée dans sa double négation, signifie que Macron a PERDU le débat : est-ce bien ce que vous vouliez dire ?

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    1. D'un autre côté, ça vous permet d'arrêter la lecture à la première phrase.

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    2. Vous êtes mesquin comme un homme de vraie gauche : j'ai lu jusqu'au bout !

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    3. Cela dit, je viens de la relire, cette première phrase, et c'est moi qui me suis planté : nonobstant son aspect lourdingue, elle dit bien ce que vous souhaitiez dire.

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    4. Mais non, j'ai corrigé cette première phrase. Et je plaide coupable : j'aime bien ces espèces de doubles négations, voire d'espèces de fautes comme "vous n'êtes pas sans ignorer". Donc ma bévue initiale ne m'étonne pas.

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  3. La double négation du début, j’ai eu du mal à la comprendre… pour le reste, je suis d’accord (comme souvent)

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