En salle

30 octobre 2022

Like a Birch (et autres hommages dans les réseaux sociaux)

 



Jerry Lee Lewis, Mike Birch, Pierre Soulages. La semaine fut riche en morts divers ce qui nous donne des sujets de discussion. Cela nous donne l’occasion de raconter des bêtises et de crocodiler. Je vous préviens : je vais commencer par utiliser toute la bêtise et la mauvaise foi dont je suis capable pour introduire ce billet dont au sujet duquel je ne sais pas trop de quoi je vais parler.

Prenez le premier. Jerry Lee Lewis. Il est surtout connu parce qu’on rigolait bien, dans le temps, grâce à Jerry Lewis. Personne ou presque n’écoute plus rien de lui et, quand son nom est apparu dans l’actualité, il m’a surtout rappelé les mariages de la fin des années soixante-dix quand il fallait passer des musiques permettant de réconcilier les générations : tout le monde peut danser sur un vieux rock’n roll… Je suis un blogueur consciencieux : pour préparer ce billet, je suis allé faire un tour sur Youtube pour réécouter ses succès. Le premier sur lequel je suis tombé est « Rock over Beethoven ». Le bon vieux Chuck doit bien rigoler.


Alors, j’ai fait pareil avec Soulages mais plus parce que j’avais eu une idée idiote : voir ce que donnait une recherche de son nom dans Google Images. Notre illustration. Le talent est indéniable. J’entends pas là que n’importe quel abruti ne peut faire de tels tableaux, créer une luminosité à partir du noir, y ajouter du relief, des reflets… Il n’empêche qu’il ne me viendrait pas l’idée d’égayer mon salon avec un de ses tableaux. Et, franchement, ça m’amuse beaucoup de voir des gauchistes lancer des hommages pour un génie dont la moindre toile coûte maintenant plusieurs centaines de milliers d’euros et ne sont plus, probablement, exposées que dans les couloirs de résidences de quelques milliardaires, ayant ajouté des étiquettes avec le nom du bonhomme pour bien montrer qu’ils ont bon goût.

T’as vu ça ? Je suis doué pour les hommages, hein ! Bon, je déconne, j’avais prévenu en introduction. Surtout que je ne voudrais me mettre personne à dos.

 

Par contre, quand j’ai lu que Mike Birch était mort, j’ai immédiatement eu en mémoire l’image de son trimaran, Olympus Photo, doublant le Kriter V de Michel Malinovsky, presque sur la ligne d’arrivée de la route du Rhum 1978. Eric Tabarly et Alain Colas ont beaucoup fait pour l’image de ce sport, ne serait-ce qu’à l’occasion de la transat anglaise de 1976. Je vous dis ça sans oublier que je suis né en Bretagne en 1966, ce qui permet de laisser de la place à de beaux souvenirs. Les parents nous promenaient de ports en ports pour nous permettre d’admirer ce qui deviendraient des « géants des mers », principalement à la Trinité sur Mer, où j’ai pu rencontrer Eric Tabarly.

J’étais un fan mais ce sont bien les images de Birch qui m’a fait entrevoir ce que pourraient être les nouveaux héros des mers et leurs futurs vaisseaux, le tout avec un sport dont le « centre de gravité » était revenu en France…

Soyons francs : le jour de la mort d’Alain Colas, je pourrai faire un beau billet bien émouvant. Surtout, si je puis me permettre une plaisanterie éculée, depuis le jour où on l’a retrouvé à la Samaritaine vu qu’on trouve tout à la Samaritaine.

Parmi mes souvenirs de marin précoce, j’ai beaucoup d’images de Pen Duick III dans la rivière d’Auray, alors que Tabarly allait voir un de ses potes vers Crach, à quelques kilomètres de Brech où s’est « éteint » Birch. Je me rappelle alors avoir fait la couse avec lui, avec un copain qui avait un 420. On avait perdu, le vieux marin avait peut-être voulu jouer avec nous… On ne saura jamais.

Je ne compare par la notoriété de Birch avec celle de Colas ou, surtout, de Tabarly mais ça m’amuse beaucoup de voir que des millions de gens vont s’entasser sur les côtes Bretonnes, le week-end prochain, pour admirer le départ d’une nouvelle édition de cette course mythique, mi-raisin. Comme on dit : « Dès sa première édition et la victoire aux 98 secondes historiques du petit trimaran de Mike Birch face au long cigare de Michel Malinovsky, la Route du Rhum braque ses projecteurs médiatiques sur les couples formés par un bateau et un solitaire pour braver les mers et affoler les compteurs. Il n’est donc pas étonnant que la transatlantique à destination de la Guadeloupe devienne, à travers la participation d’une multitude de navires, les plus en vogue sur la crête des vagues, le témoin des avancées architecturales et technologiques de la voile de compétition. »

La course fut aussi marqué par la disparition d’Alain Colas, à la barre de Manureva, l’ancien Pen Duick IV d’Eric Tabarly, lui-même empêché de participation faute d’avoir trouvé les financements nécessaires. Tant pis ! « Au total, ce sont 38 marins, professionnels comme amateurs, qui seront inscrits sur cette première édition. Parmi eux, on retrouve des grands noms de la course au large et des jeunes prometteurs : Mike Birch, Alain Colas, Florence Arthaud, Michel Malinovsky, Olivier de Kersauson, Philippe Poupon, Marc Pajot, Bruno Peyron… »

 


Je dois avouer que je me suis désintéressé de ce sport assez rapidement quand les moyens commencèrent à être démesuré, bien loin de l’amateurisme de Birch et des exploits de Colas et Tabarly en 1976… mais aussi du même Mike Birch (et le bateau d’Alain Colas, malheureusement mais justement dégradé, n’était pas un exemple de sobrité…).

Et des copains, dans les prochains jours, vont commencer à participer virtuellement à cette course grâce à quelques sites web leur permettant de simuler des options de navigation. Invention bien géniale.

 

Ma publication suite à la mort de Birch, dans Facebook, a obtenu deux likes et un commentaire. Je n’ai vu aucune autre publication à propos de ce marin. Par contre, les hommages à Jerry Lee Lewis se sont multipliés et je me demande si mes « amis gauchistes de Facebook » ne sont pas, parfois, un tantinet ridicules. Ca ne les empêchera pas d’embarquer virtuellement dimanche prochain.

Je n’aime pas les hommages dans les réseaux sociaux. Et encore, Jean Teulé nous a quittés il y a plus d’une semaine : il échappe à mes foudres. Je n’aime pas ces phénomènes de masse où faut célébrer, subitement, un de nos très récents « chers disparus », avant le remettre dans des oubliettes d’où il ne ressortira jamais.

Sauf dans le rêve de quinquagénaires de rappelant leur enfance ou leur adolescence.

29 octobre 2022

Fascisme woke'n wolle

 


Entendons-nous bien : je ne comprends pas qu’on puisse avoir un loisir qui consiste à massacrer des pauvres bêtes. La corrida m’insupporte particulièrement. Je pourrais trouver des excuses aux chasseurs qui connaissent bien mieux la nature que la plupart des gens, y compris parmi les farouches écolos, il faut pratiquer une certaine régulation sinon, par exemple, nos campagnes pulluleraient de sangliers et d’autres mammifères peu Républicains et j’en passe. Il n’empêche que cela consiste à se promener avec un fusil et à tirer sur de braves bestioles…

Il parait que l’ineffable Aymeric Caron prépare une loi pour interdire la corrida et qu’elle pourrait très bien passer vu qu’elle serait approuvée par des députés centristes, même contre l’avis du gouvernement (que je ne connais pas). Et l’on parle beaucoup des accidents de chasse et des mesures à prendre pour les éviter comme des contrôles d’alcoolémie (qui me semblent évidemment souhaitables même si nos forces de l’ordre ont d’autres chats à fouetter).

Il n’empêche qu’il n’y a que 7 ou 8 morts à cause de la chasse, chaque année. On me dira que c’est évidemment trop – ce qui est vrai – mais ce nombre est dérisoire, surtout si qu’il y en a plus de 400 pour tous les sports (donnée aimablement fournie par Google sur la base d’écrits du Chasseur français, donc nécessitant des vérifications), dont près de 100 par des sports de montable. On me dira aussi que les sportifs ne tuent qu’eux-mêmes alors que les balles perdues… Cela étant, au bistro hier, un chasseur (qui ne boit pas d’alcool) m’a dit que, dans l’après-midi, il avait intercepté un groupe de gamins en vélos encadrés par des « moniteurs » qui circulaient dans des zones de chasses alors qu’elles étaient parfaitement signalées alors que des parties de la forêt, assez proche, n’étaient pas pratiquées par les chasseurs.

 


Depuis quelques jours, on voit des messages de politiciens ou des publications de militants dans les réseaux sociaux à ces sujets. Cela m’énerve. Néanmoins, il faut satisfaire les camarades proches de la nature. Bien qu’étant contre les mesures, je suis profondément démocrate. Compte tenu que les électeurs l’ont demandé dans les urnes, tout comme l’interdiction des entrecôtes au barbecue, je propose d’interdire la corrida et, tant qu’à faire, la chasse. Nous sommes égalitaristes : il nous faut donc interdire également la pêche. Les prétextes pour défendre cette dernière sont nombreux mais il n'empêche que ce loisir consiste à planter des crochets dans la gueule des poissons (sans compter que certains faux culs les relâchent ensuite sous prétexte qu’ils sont trop petits – pas les hameçons, imbécile !).

La chasse étant interdite, nous aurons alors les problèmes de régulation évoqués ci-dessus. Avoir des chevreuils qui envahissent nos jardins est un moindre mal mais, tout de même… Nous allons donc réintroduire massivement des prédateurs tels que les loups, les ours, des condors (les cons qui ne dorment pas sont assez nombreux), les aigles, les ptérodactyles… Charge à eux de faire le boulot. Bien sûr, ces nouveaux venus créeront un danger pour l’espèce humaine, nous, quoi ! Il va donc nous falloir de construire de gigantesques palissades autour des zones d’habitation (et d’élevage, bien sûr). Les femmes et les hommes qui en sortiront le feront à leurs risques et périls ce qui nous permettra néanmoins d’interdire les 4x4 et autres SUV, devenus inutiles par les lois complémentaires qui nous permettront de prohiber totalement la présence d’humains dans de larges zones. Des milices, essentiellement composées d’anciens chasseurs, seront autorisées à tirer à vue sur les contrevenants ce qui leur évitera la frustration liée à l’arrêt de leur ancienne activité.

A ce propos, les faits divers morbides mettant en scène des enfants ou des femmes, y compris des présomptions de mains aux fesses même si elles n’entrainent qu’assez rarement la mort, justifieront l’emploi des armes par ces braves compatriotes.

 


Si nous aurons ainsi permis le rétablissement des équilibres dans les zones rurales tout en limitant les violences faites aux femmes, il nous faudra aussi nous occuper de la faune en milieu urbain. La première mesure coule de source (si je puis dire) : il faudra interdire les animaux en captivité comme les poissons en aquarium ou même dans des mares artificielles et, évidemment, les oiseaux dans des cages.

Afin de veiller à leur épanouissement personnel, la castration des animaux de compagnie, et pas que les oiseaux et les poissons, deviendra impossible même avec la pratique ancestrale par arrachage des testicules avec les dents. Il sera défendu d’enfermer les chats dans les logements et, évidemment, de posséder des chiens si on ne dispose pas d’un jardin d’au moins 2000 mètres carrés. Il sera totalement illicite de promener des chiens en laisse et illégal de les faire sortir sans les attacher car il faut quand même protéger la population.

 


Les améliorations de la société ne s’arrêteront pas là. Par exemple, tous les Rousseaux pénalisés par l’interdiction de l’arrachage des couilles avec les dents pourront le faire sur les hommes de plus de vingt-deux ans. La fornication sera formellement interdite pour ceux de plus de vingt-cinq et des contrôles inopinés pourront être menés sur ces derniers pour vérifier que ceux encore pourvus de testicules auront ces dernières bien pleines, les autres devront pouvoir prouver qu’ils ont agit manuellement (et avec leurs propres mains, bien entendu).

Les paysans qui auront renoncé au gavage des oies ou des canards pour participer au bien-être collectif seront autorisés à gaver leurs propres enfants, comme compensation, tout en ayant l’interdiction de manger autre chose que leurs foies.

En effet, nous ne souhaitons imposer d’autres contraintes à la paysannerie car, je cite : « putain de bordel, il n’est pas possible que je ne puisse plus bouffer de bidoche. »

26 octobre 2022

Les idiots utiles et la motion de censure

 


Le grand sujet politique de la semaine a bien sûr tourné autour du 49.3, des motions de censure et du vote par les députés du RN de celle déposée par la Nupes. Cela a engendré plusieurs polémiques, presque « à tiroir » et c’est un peu l’objet de ce billet même si j’aurais tendance à préféré traiter une autre question : on fait quoi, à présent ? Mais je n’en ai pas la moindre idée et je n’ai pas l’illusion de pouvoir peser sur une réponse avec mon pauvre blog…

Néanmoins, que les choses soient claires… Tout d’abord, on nous dit, à gauche, que c’est la faute de Macron et de sa politique si la motion de censure a été déposée puis votée par les deux groupes extrêmes. On peut en discuter mais le fait est que c’est bien la Nupes qui a déposé la motion de censure. Pas les députés centristes. Il faut assumer.

Ensuite, il est à peu près avéré que les rédacteurs de la motion Nupes ont fait en sorte que le texte soit acceptable par le Rassemblement National, en éliminant les sujets de discorde comme en supprimant, par exemple l’immigration. Il y a donc eu une action délibérée quoiqu’en disent les partisans d’Olivier Faure qui ne supportent pas les critiques. Je veux bien leur trouver des excuses (ils n’étaient pas à l’origine, ils n’étaient pas au courant) mais les faits sont là.

Enfin, il faut voir les résultats. D’une part, c’est bien l’extrême-droite qui s’est montrée responsable en acceptant de voter un texte proposé par « l’autre bord ». D’autre part, c’est LR qui a repris du poil de la bête en refusant de voter pour éviter une censure qui n’aurait que foutu la merde (je vais aussi y revenir).

Les élus Nupes ont ainsi montré qu’ils sont les idiots utiles… aux autres, par définition. Google et Wikipedia nous disent : « L'expression « idiot utile » s'applique en politique à des personnalités qui servent des desseins divergents de leurs représentations authentiques, et se trouvent, bien que peut-être de bonne foi, utilisées, instrumentalisées ou manipulées. »


 

Après, il y a eu des textes, dont de très bons issus de personnalités de gauche, sur le thème « comment on en est arrivé là » mais leur conclusion est toujours la même : c’est la faute de Macron si le RN est fort. Il faut quand même se sortir les doigts du cul et arrêter d’accuser les autres. Le Front National a bien progressé une deuxième fois au début du premier quinquennat de Mitterrand et, une suivante, lors du mandat de Jospin. Je ne dis pas qu’ils sont responsables directement mais les faits sont là… C’est bien facile de désigner un coupable en omettant ses propres fautes.

On va revoir l’histoire. Le petit Macron, vers 2016, a constaté que la gauche était à la ramasse, incapable de soutenir franchement ses propres élus et que les personnalités de droite, à part peut-être Juppé, n’étaient plus crédibles. François Fillon, par exemple, passait pour un horrible réactionnaire et personne n’en voulait réellement. Nicolas Sarkozy était resté grillé après son quinquennat, sa tentative de récupération du parti un peu après et tout ça.

Je mets Juppé à part car je disais à l’époque, comme beaucoup de monde mais très moqué, qu’il était le seul, à droite, à pouvoir gagner. Rappelez-vous, on disait même, à l’époque, que des gens de gauche avaient été voter pour lui à la primaire des Républicains pour limiter les dégâts… Les gens de droite ont merdé et les affaires de Fillon ont fait la suite.

Revenons à notre petit Macron. Il s’est dit que les électeurs n’en pouvaient plus de la gauche et de la droite et a lancé le « ni de droite ni de gauche » ce qui a bien marché. Les gens de gauche modéré, comme moi, en avaient assez d’une gauche populiste et radicale, d’un parti socialiste qui avait tapé sur le candidats qu’ils avaient poussé au pouvoir cinq ans avant (et Manuel Valls s’est grillé tout seul). Macron a réussi son parti… et, « en même temps », a permis la mise en place d’une Assemblée Nationale qui lui était largement majoritaire.

Il a gagné.

 


Je sais bien qu’il n’y a aucune originalité dans mes propos, malheureusement, mais je ne vois pas l’intérêt des dissertations diverses cherchant d’autres « prétextes ». L’histoire ne s’arrête pas là. La macronnerie est donc arrivée au pouvoir et il y a eu un événement que je tiens à souligner, c’est quand ils ont donné raison aux zadistes à Notre-Dame-des-Landes. Cela m’est certes resté au travers de la gorge mais ils ont été contre un consensus national cinquantenaire, contre le résultat d’un référendum local, contre un processus normal d’évolution de l’aménagement du territoire, donnant raison aux écologistes incompétents (là, je m’engage et ce n’est pas l’objet du billet).

Les révolutionnaires de gauche en peau de lapin et les réactionnaires en peau de fesses ont eu une victoire.

Il y a eu, ensuite, l’histoire des gilets jaunes qui n’a été, en fin de compte, qu’un pet dans l’eau et qui n’a pas été traité comme il fallait, c’est-à-dire, comme à NDDL, avec des coups de pied au cul. La nouvelle assemblée venait d’être élue et ce n’était surement pas aux « ronds-points » de faire la loi, ils n’étaient pas légitimes pour cela.

Ensuite, il y a eu la crise sanitaire qui a généré beaucoup de mécontentements, ce que l’on peut concevoir. Je passe la fin, avec la guerre en Ukraine. On pourrait penser que les oppositions avaient un boulevard (chacune) mais la droite a continué à sombrer, tout comme la gauche socialiste. Je peux difficilement parler de la droite et montrer comment une telle stupidité à peu régner. La gauche socialiste m’intéresse plus. Ils n’ont tiré aucune leçon valable de 2017. Le candidat qu’ils avaient choisi (et dont j’approuvais l’essentiel du programme, comme le revenu universel et la nécessité de changer une base de la fiscalité – traduite par la fameuse taxe robot) et qui venait de leur bord gauche s’est vautré pendant que l’aile centriste, exaspérée par le radicalisme d’une certaine gauche, s’est rapproché de Macron.

Il n’aurait pas fallu ignorer ces braves gens.

Le Parti Socialiste est cette fois devenu « les idiots utiles » de la gauche radicale… (notons que, depuis la dernière séquence électorale, cela ne s’est pas arrangé).

 


Et on se retrouve maintenant avec une Assemblée Nationale composée d’un groupe de la majorité présidentielle d’un peu moins de 250 députés, un d’une gauche radicalisée d’un peu plus de 130, d’une droite traditionnelle avec une soixantaine de représentants et d’une extrême droite dédiabolisée avec près de 90 élus. Sur ces 530 lascars (il faudrait faire le calcul avec les 577 députés), on pourrait dire que, mathématiquement (pour trouver un centre de gravité), 265 à droite et 265 à gauche.

Nupes représente donc moins de la moitié de cette demi-assemblée mais continue à nous casser les burnes sur le thèmes « les macronistes sont à droite ». Idéologiquement, je les comprends, mais cela est nier les nouveaux clivages issus de « pas de droite et pas de gauche ». Sur les 130, et je vais arrêter avec les chiffres après, il y a trente socialistes qui auraient bien mieux fait de se rapprocher des 135 (265 moins 130) vers le centre que des 100 (130 moins 30, essaie de suivre) sur la gauche.

Les 30 socialos auraient pu, aussi, se rapprocher de la vingtaine de « divers gauche » et de quelques écolos perdus dans la Roussellerie pour avoir un groupe d’une soixantaine de lascars motivés, fatalement rejoints par quelques macronistes bien déçus par un tournant politique vers la droite. Et ils auraient pu s’abstenir de voter un texte de censure partagé ostensiblement avec l’extrême-droite.

Je rappelle que le thème de ces deux sections était comment on en est arrivé là. Les camarades socialistes ont tort de chercher des raisons plus politiques alors qu’il n’y a aucun aboutissement possible sans lever le bordel dans les rangs du centre gauche officiel. Et ils ont tort, aussi, de dire en principal argument « Macron, c’est la droite », parce que ça ne fait pas une ligne politique gagnante. Au contraire, même.

 


Un autre argument utilisé au sujet du « comment on en est arrivé là » est « c’est de la faute du gouvernement qui n’a pas pris en compte nos amendements ». Mais, en fin de compte, cela revient à dire « c’est de la faute du gouvernement qui n’a pas pris en compte ce que l’on voulait comme budget. » Or, ce n’est pas à un groupe minoritaire de fixer le budget. Accepter les termes proposés aurait été particulièrement antidémocratique de la part du Gouvernement car ça aurait été tourner le dos aux électeurs des 250 députés centristes. La gauche a voulu marquer le coup en pleurant : « on ne veut pas de la taxation des superprofits » mais Renaissance n’a pas été élu pour créer cet impôt ! Les législatives ont moins de six mois, tout de même.

On peut le regretter, certes, mais il convient de conserver un peu d’objectivité. Les discussions n’auraient pas abouti. Le budget n’aurait pas été voté. Mme Borne a dit : « cessez le feu, hop, 49.3 ». Après, je suppose qu’il y a eu des tractations secrètes pour interroger les groupes : qu’est-ce que vous voulez exactement qu’on fasse passer pour nous foutre la paix ? Je suppose donc qu’il n’y a pas eu de consensus. Les négociations ont échoué.

 


Enfin, on a beaucoup spéculé sur le thème : que se serait-il passé si la censure avait été votée ? Je passe le fait que si ma tante en avait, on l’appellerait mon oncle. Le sujet n’a aucun intérêt. Un changement de gouvernement n’aurait rien modifié. Les oppositions de droite comme de gauche auraient continué à tout faire contre le budget, allant jusqu’à la paralysie du pays. Une dissolution n’avait aucune chance de rebattre suffisamment les cartes pour qu’un groupe obtienne une majorité absolue. Alors la seule solution qu’aurait eu le gouvernement est de faire une alliance avec la droite traditionnelle.

Le résultat aurait donc été un nouveau virage à droite.

 

Nos idiots utiles auraient alors dit « on vous avait bien prévenu ». C’est pourtant bien amusant de constater qu’Hollande, par exemple, grimpe en force dans les classements de popularité, devançant tous les autres zouaves issus de la gauche… Mais qu’il reste devancé, seulement, par les deux premiers Premiers ministres d’Emmanuel Macron…

24 octobre 2022

Le cheval de 49.3

Un billet rapide vous est offert par ma pomme vu que je le suis planté dans mon dernier : j’avais dit que ni le RN ni la Nupes ne voteraient pour une potion de censure de l’autre… J’avais tout faux. Le RN a voté celle de la Nupes. J’espère que les socialos de ce machin s’arracheront les parties intimes pour avoir voté la même notion contre le gouvernement et le chef de l’Etat qui avait été élu, en 2017, majoritairement avec des voix de gauche. 


Alors je vois, ce soir, des copains de gauche se moquer de Macron qui n’a plus que la droite traditionnelle pour empêcher son gouvernement de tomber. D’ailleurs, Sarkozy lui-même a appelé (avant le vote) l’ex LREM, appelons-la Josiane, j’ai oublié le nom de ce nouveau truc, à conclure un accord avec la droite en question. Macron ne va pas trahir ses électeurs en couchant avec Josiane. Il a au moins un sens politique. 

Contrairement à la gauche qui appelle à une alliance contre nature pour faire chuter un gouvernement pour une raison de basse vengeance ou un truc comme cela mais avec un résultat bien incertain. 

C’est triste. 

23 octobre 2022

49.3,1415926 - peut-on faire pi pour résoudre la quadrature du cercle

 


La semaine a connu son nombre normal de polémiques débiles mais je n’ai pas eu le temps de m’exprimer ce qui est bien dommage vu le principe de base : quand on a l’occasion de raconter des conneries sur le web, il ne faut pas hésiter. Il y a bien sûr eu les propos au sujet de « Lola » mais les parents ayant exprimé le souhait qu’on ferme notre gueule, je vais le respecter et me contenter de dire que je pense bien à eux. Tout comme à mon copain Gilles mais je suis hors sujet.

C’est donc le 49.3 qui retient mon attention ce matin avec les éternelles critiques des oppositions qui ne manquent pourtant pas de l’utiliser quand ils sont au pouvoir. Rappelons que les règles d’utilisation ont été modifiées il y a une quinzaine d’années : un gouvernement ne peut plus mettre en œuvre cette mesure que pour les lois de budget et pour une autre loi chaque année. Ce n’est tout de même pas comme s’il pouvait passer en force à tout bout de champ et, en fin de compte, il faut bien un budget…

Il y a deux aspects : tout d’abord ceux qui lui reprochent le manque de démocratie et, ensuite, ceux qui expriment le regret que les oppositions ne puissent pas voter la même notion de censure.

 


Pour cette dernière facette, il faut quand même rappeler que nous ne sommes pas là pour jouer et que faire tomber le gouvernement n’est pas franchement une fin en soi. Il y a une question de principe : la gauche radicale et l’extrême-droite ne peuvent pas toujours agir dans le même sens… A eux deux, la Nupes et le RN ont moins d’élus que « Ensemble » qui reste majoritaire. En d’autres termes, voter une censure commune n’aurait aucun sens : ils ne pourraient même pas voter ensemble. Emmanuel Macron serait obligé de mettre en place un gouvernement proche de l’actuel. On peut toujours parler de dissolution mais je ne pense pas qu’une motion de censure soit là pour faire tomber une Assemblée. Le résultat de nouvelles élections donnerait sans doute un résultat proche de l’actuel… sauf si les électeurs disent majoritairement « j’arrête de voter pour des guignols qui bloquent le pays », ce qui n’est pas exclu.

En outre, le vote d’une motion commune n’apporterait sans doute pas le résultat escompté : les députés « LR » ne voteraient de toute manière pas avec Nupes et RN. La censure n’aurait aucune chance de passer et, le résultat serait que LR, RN et Nupes seraient obligés de gouverner ensemble. A la limite, les zozos à la tête des deux partis extrêmes doivent chier dans leurs frocs à l’idée que cela passe…

J’imagine assez bien une coalition mettant en place une politique dite sociale tout en étant obligée de frapper sur les étrangers et les différentes minorités pour satisfaire tout le monde. On rigolerait assez bien.

 

Il y a surtout une question de principe : ce n’est pas le même camp et chacun a parfaitement le droit de rejeter l’autre. Les déçus de la macronnerie, pour la plupart revanchard après les épisodes « gilets jaune » et « covid » peuvent joyeusement aller se faire voir avec leurs idées tordues et feraient mieux de minimiser les dysfonctionnements de l’Etat plutôt que de rêver à une espèce de révolution grotesque. Je me répète : nous ne sommes pas là pour jouer. Surtout, les résultats sont moins mauvais qu’ils ne le prétendent. On a par exemple une inflation bien moindre que d’autres pays. On ne va pas tout foutre en l’air pour montrer qu’on a des couilles.

 


A propos de la démocratie, on entend beaucoup de bêtises de style « les électeurs ont envoyé un message ». Tu parles ! Ils ne sont pas regroupés pour décider de voter individuellement pour une assemblée avec un gros partis à 250 députés et les trois suivants à 100 (j’arrondis). Il n’y a aucun signal, il y a un fait.

Effectivement, on peut considérer que ce n’est pas démocratique de ne pas prendre en compte les amendements et de refuser la plupart des points négociables (officiellement) mais le groupe centriste trahirait ses propres électeurs, donc la majorité, s’il en acceptait certains. Cela serait un beau déni de démocratie, aussi… Sans compter que la politique macronienne perdrait toute cohérence.

On pourrait aller plus loin dans le raisonnement. Il faut un budget. Point. Donc le groupe qui soutient le gouvernement devrait pouvoir l’imposer, à la limite sans vote mais après une grosse discussion visant à l’améliorer. Nous sommes bêtement dans ce cas. C’est du bon sens et ça n’a rien d’antidémocratique. Les décisions sont prises par les représentants du peuple et point barre ! Considérer les autres comme des moutons voire comme de cons n'est pas une grande preuve de sagesse.

 

Que voulez-vous ? Je n’aime pas spécialement Emmanuel Macron, je n’ai pas voté pour lui. Je n’ai pas voté, non plus, pour les représentants de son parti aux législatives. J’ai voté Roussel alors que je suis libéral. Mais de gauche. On a les contradictions que l’on veut et laisser moi nager dans mes paradoxes comme celui qui n’en est pas un de reconnaitre la victoire de Macron et de ses joyeux acolytes sans pour autant apprécier leur politique, voire en m’y opposant franchement comme pour la réforme des retraites dont, en fin de compte, je me fous de plus en plus alors que j’aurai soixante ans dans trois ans et six mois (exactement ; j’en profite pour souhaiter un bon anniversaire à mon copain Philippe).

Il est assez facile d’être dans l’opposition et de dire que la crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont mal été gérées. Il est aussi trop facile de dire que ce ne sont pas les grévistes qui bloquent le pays mais les riches actionnaires et le gouvernement. Mais c’est faux. Cela a toujours été faux.

 


Je vais quand même m’asseoir sur mes paradoxes : je suis bêtement fatigué avec ces conneries, notamment les débats au sujet du 49.3. Ca suffit d’être dans la minorité et de prétendre que ce sont toujours les autres qui refusent de négocier alors qu’on devrait gentiment discuter et poser son cul autour d’une table pour améliorer les textes sans pour autant exiger l’acceptation d’amendements, comme les taxes sur les superprofits, tout bonnement inacceptables par le gouvernement.

Et par les hommes de bon sens…

 

19 octobre 2022

La rue ne va pas vers les urnes

 


Dans Facebook, je me moquais gentiment, il y a quelques jours, des sympathisants politiques qui croient dur comme fer à l’impact de leurs actions « dans la rue » mais je suis persuadé qu’ils font fausse route voire que ces différents événements sont négatifs dans la mesure où ils reculent ou empêchent l’arrivée (le retour) de la gauche au pouvoir et donc la mise en œuvre de « nouvelles avancées sociales ».

En français dans le texte, les pénuries de carburant actuelles n’ont de sympathie que dans un cercle assez fermé de militants de gauche mais exaspèrent assez les électeurs pour les détourner des partis politiques qui tentent d’en tirer profit. Cela se discute, tout se discute… Mais l’observation des manifestations de dimanche et de mardi et de l’impact de la grève d’hier doit quand même amener à réfléchir : il y, dans ce pays, 25 millions de salariés et 45 millions d’électeurs. Quel que soit le nombre de manifestants, tant qu’il reste à moins de 1%, ce qui est le cas, il montre simplement que l’ampleur est dérisoire.

Je ne dis pas que ces mouvements sont inutiles : si les blocages permettent aux salariés de Total d’être augmentés et si les grèves des profs permettent une refonte de la réforme de l’enseignement professionnel, c’est tant mieux (surtout pour eux).

 


En revanche, l’enthousiasme général me navre car, je le disais, ces actions font perdre toute crédibilité aux mouvements qui les portent. Il y avait dimanche une marche contre la vie chère et l’inaction climatique. Qui va croire à la moindre efficacité de la chose ? Je pense que les électeurs sont plus enclins à voter pour des gens sérieux et voir arriver bras dessus bras dessous notre récente prix Noble et le Méluche donne l’impression d’une joyeuse foiridon et de clowns qui se foutent de notre gueule.

Je suis tombé, hier, sur cet article à propos d’une interview de François Hollande et je suis largement d’accord avec les propos mais c’est une partie de la conclusion qui m’intéresse ici et je vous encourage à lire ce pavé, pourtant bien indigeste. Cela reprend des choses que je n’arrête pas de claironner : l’union de la gauche vers un gauche radical pousse à l’échec. La crédibilité auprès des électeurs d’une telle position est nulle et si la gauche arrive encore à faire dans les 30%, c’est parce que des fidèles n’envisagent pas de voter ailleurs. Encore faudrait-il ne pas les en dissuader. Le type qui n’arrive pas à faire le plein de sa caisse pour aller bosser en observant les dirigeants de gauche applaudir dans leurs mains va vite déjanter. Ainsi, « la moitié des électeurs socialistes de 2012 ont voté dès le premier tour pour Macron en 2017. La réserve ne peut être que là. Il faut alors sortir du ni ni (ni Mélenchon, ni Macron) qui semble être la posture recommandée par François Hollande et qui n’a aucun avenir, et reconstruire un centre-gauche ouvert à l’alliance au centre. »

Les 30% ne suffiront jamais. L’histoire a montré que la gauche ne peut gagner qu’avec 40% au minimum en cumulé au premier tour. A propos du budget, on voyait « les Panot » hurler contre l’éventualité du 49.3 (on en saura plus aujourd’hui) mais il n’empêche que Nupes n’aurait pas de majorité nécessaire pour faire passer un budget… même si des amendements d’oppositions sont votés.

Les manifestations et grèves ne servent donc à rien sauf, comme je le disais, occasionnellement (tant mieux pour ceux qui seront augmentés…).

 


Et c’est à ce sujet que je me moquais de mes congénères de Facebook en y écrivant ceci : « Je suis fatigué de ces militants qui n’arrêtent pas de dire dans les réseaux sociaux que les acquis sociaux ont été obtenus par les mouvement sociaux, les syndicats, la lutte des salariés : c’est tout simplement un mensonge que chacun pourra vérifier.

Au cours des quarante dernières années, les manifestations ont fait reculer la droite sur le CPE (ça fait plus de quinze ans et une belle jambe) et leur a vaguement donner peur pour les réformes des retraites successives qui ont pourtant été menées bon an mal an.

Pour le reste, les acquis divers ont été obtenus par les urnes. Vous pourrez évidemment me trouver des contre-exemples (et encore) mais la cinquième semaine de congés payés, les 39 puis 35 heures, la CMU, le RMI et un tas de trucs ont été mis en place parce que la gauche a été élue. »

 

Manifestation efficace...

Ce qui m’a troué le cul, c’est que de sympathiques andouilles se sont largement plantées en tant de démontrer que j’avais tort.

Il y en a, évidemment, qui sont remontés au Front Populaire pour prouver que les manifestations pouvaient être efficace. Tant pis si je limitais mes propos aux 40 dernières années (le monde change). Il ne serait tout de même pas idiot qu’ils révisent un peu les manuels d’histoire. L’arrivée de la gauche (le Front Populaire) au gouvernement (Léon Blum) a précédé les manifestations, voire les a motivées… Evidemment, on pourra me sortir mai 1968 et la quatrième semaine de congés payés. Ca fait plus de 50 ans. En outre, après le Front Populaire, on est tombé dans la guerre mondiale et après 1968 dans les chocs pétroliers et un chômage de masse. On est peu de chose, ma pauvre dame…

Alors les gazouillements dans la rue et les coups d’éclats à l’Assemblée continueraient à me laisser de marbre s’ils n’empêchaient pas, à mon avis donné en partage, la gauche sérieuse de revenir au pouvoir.

 

 

 

16 octobre 2022

Les changements de Facebook feront-ils revivre les blogs ?


 

Suite à mon billet au sujet du dysfonctionnement de mon nom de domaine (le blog fonctionnait parfaitement en y accédant, par exemple, via des bloguerolles, mais l'adresse www.jegoun.com était dans le coma), une copine a écrit dans Facebook, en commentaire, ce qui valait dire, en gros : « fais pas le con, abruti, ton blog est le seul politique que je liste ». J’aurais pu lui répondre que ce n’était pas compliqué vu qu’il n’existe presque plus de blogs politiques… Hier, une autre copine disait dans une publication dont je n’ai pas compris l’objet, tant pis (je manque diaboliquement de poésie) : « Contente d'avoir remonté la pendule, le temps d'un café, en souvenir d'une époque où tenir un blog avait encore du sens ».

Ce matin, un autre pote, se plaignait des algorithmes Facebook et expliquait que ce réseau social allait crever car il faisait n’importe quoi pour tenter de contourner l’hémorragie des jeunes, partis vers d’autres cieux. Son constat est que ses billets politisés qu’il juge les plus intéressants ou les plus percutants (je ne suis pas son porte-parole) ne sont plus présentés au public vu qu’il n’y reçoit plus de « likes » ou de commentaires.

 


Cette baisse de la hiérarchie des publications politiques dans Facebook me semble être une preuve de l’intérêt des blogs : je reste propriétaire de mes billets. Mon nombre de lecteurs est à peu près stable malgré une baisse d’une petite trentaine de pour cent début avril dernier (dans le début de la dernière ligne droite avant le premier tour des présidentielles. Le nombre total de visiteurs a baissé de plus de la moitié en novembre 2016 (peut-être quand tout le monde a admis qu’Hollande était grillé). Il est reparti largement à la hausse avec la crise sanitaire, pour battre son record absolu en juin 2021 (ne me demandez pas pourquoi mais le nombre de lecteurs était supérieur à celui des grandes époques des classements de blogs puis de la campagne d’Hollande en 2012) avant de redescendre, assez nettement, depuis quelques mois (néanmoins – et heureusement – bien au-dessus de début 2019 quand je ne glandais plus rien).

Je ne fanfaronne jamais sur ces chiffres car ils ne veulent pas dire grand-chose. D’une part, j’ai trois compteurs de visites qui fournissent des informations différentes (mais deux ne peuvent pas être activés avec la version mobile vu, pour les techniciens, que le petit bout de code HTML qu’ils utilisent n’y est pas activé). D’autre part, il est possible, même si les agrégateurs de flux sont moins à la mode, de lire les billets sans accéder au blog. Enfin, et surtout, je peux savoir à un cheval prêt le nombre d’andouilles à avoir chargé une page de mon blog sur un ordinateur fixe mais je ne peux pas connaître le nombre de lecteurs. Aussi bien, ils sont intéressés par des mots clés tapés dans des moteurs de recherche mais ne trouvent pas leur bonheur. Le billet le plus lu de l’histoire de ce blog est un que j’avais fait avant Noël que j’avais couvert d’illustrations dignes de cette période, dont, la première, avec le père Noël qui donnait la fessée à une jeune femme dénudée…

Les desseins des lecteurs sont impénétrables, contrairement, sans doute, à la jeune femme en question.

 


Bloguer est peu gratifiant comme sous-entendait ma copine citée en introduction, parlant de l’époque où tenir un blog avait encore du sens, encore que je me demande si cela en a déjà eu. Les visites stagnent ou baissent, on est en retard par rapport aux réseaux sociaux traditionnels pour traiter des informations, on ne reçoit plus beaucoup de commentaires et les blogueurs politiques finissent par se rendre compte qu’ils n’avaient aucune influence alors que, à une époque, « on » s’imaginait qu’on aller damner le pion à une presse insipide. Mais des sites d’information militants se sont développés, la presse d’information en ligne a changé, diffusant des textes plus engagés… Les sites militants dont je parlais tout comme les blogs plus ou moins institutionnels sont très suivis par les sympathisants qui font beaucoup de rediffusion.

Par ailleurs, dans les réseaux sociaux traditionnels, les utilisateurs publient souvent n’importe quoi (je ne m’exclus pas du lot) martelant une information que le tout le monde connait mais dont ils ont pris connaissance sur le tard. Je comprends très bien ce que veut dire mon « autre pote » dont je parlais : Facebook n’en a plus rien à cirer de diffuser des informations qui font la une de la presse ou de Google News. Franchement, les propos de personnalités politiques intéressent plus de monde… et c’est également le cas, souvent, et malheureusement, pour le « contenu sponsorisé ».

Vous allez sur mon Facebook, ce matin, vous tombez sur un tas de publication pour l’anniversaire de l’assassinat de Samuel Paty. Ce n’est pas critiquable. Chacun est bien évidemment libre de rendre hommage mais, après le dixième de la journée, qui lit encore les hommages publiés par les autres ? Pourquoi faire un hommage dans un réseau social ? Les cérémonies organisées par les instances de la Républiques me semblent tout de même plus fortes et sortir de chez soi ne fait pas de mal…

Je prenais seulement l’exemple du jour…

 


Ainsi, pour moi, le blog reste le bon support pour écrire, pour étaler un raisonnement. Il a le bon support, permet d’illustrer le blog, tant pour l’aérer que pour le rythmer, de faire des variations de couleurs, d’espacements… afin de le rendre plus lisible alors que les longues publications de Facebook deviennent rapidement chiantes, rien que pour la forme (je vous passe le fond : beaucoup de rédacteurs ne se rendent pas compte qu’ils ne sont pas meilleurs que les autres).

Un blog comme le mien a peut-être en moyenne 300 visiteurs par billets. Sans doute moins d’un tiers du public regarde ce que j’ai à dire et moins de la moitié lisent réellement. Il n’empêche que cela reste supérieur à ce que peut apporter les algorithmes de Facebook. Les 300 du blog deviennent peut-être 50… Donc les lecteurs de Facebook moins de 10.

Il faut garder un fond d’objectivité.

 

Vive les blogs politiques ! D'autant que les algorithmes Facebook n'en lisent pas (encore) les contenus. Et de toute manière, un billet de blog ou une publication Facebook, mais lues par 300 personnes dont 200 partisans, a une faible probabilité de convaincre les 100 autres... parmi les 50 millions d'électeurs.

14 octobre 2022

Blocage des stations d'intelligence collective


 

Un compromis, sans la CGT, a parait-il été trouvé dans cette histoire de blocage des raffineries entrainant une pénurie de carburant et un beau bordel. Evidemment, la droite crie à une prise d’otage, comme d’habitude, ce qui est une belle connerie… J’aimerais bien les voir réellement pris en otage. Mais, c’est sur les conneries de la gauche que je voudrais revenir, cette après-midi, tant on entend des absurdités dans ses rangs.

Tout d’abord, on nous dit « la grève est un droit constitutionnel ». C’est une locution très à la mode et on peut mettre, derrière, à peu près n’importe quoi. Le préambule de la Constitution de 1946, cité dans celui de celle de 1958 (on revient de loin), dit : « Le droit de grève s'exerce dans le cadre des lois qui le réglementent. » Vous admettrez qu’on peut l’interpréter autrement, comme : « bon, les gars, vous pouvez toujours faire grève, mais il faut que cela soit conforme à la loi. » En d’autres termes, le législateur pourrait modifier la loi en disant que l’on peut faire la grève dans les raffineries mais en rendant obligatoire la fourniture de carburant aux stations-services…

Arrêtons donc, d’abord, de faire dire n’importe quoi à la Constitution qui ne fait, clairement, que limiter le droit de grève.

 


Ensuite, on débat dans tous les sens du salaire des « opérateurs de raffineries » (on ne sait pas trop de quoi il s’agit) alors que l’on s’en fout. Ils ont le droit de grève et ont le droit de le « mettre en application » dans le cadre d’un conflit ou d’une négociation avec leur employeur. Ils font ce qu’ils veulent pour obtenir des augmentations et cela ne nous regarde pas. On peut les encourager, être admiratif et j’en passe mais ce n’est pas du ressort du grand public.

Par contre, le grand public n’a pas à subir ces fameux blocages. Je pense que si quelque chose devait être graver dans la Constitution, c’est la liberté de se déplacer, d’exercer une activité professionnelle et tout ça. Or cela n’a pas été garanti !

Les blocages amusent ou excitent des bandes de gauchistes dans les réseaux sociaux, comme s’ils étaient jaloux de ne pas pouvoir agir eux-mêmes…ou sont content de voir les autres perdre une partie de leur paye en luttant contre la première capitalisation boursière de notre pays. Par contre, ils oublient que les grévistes n’agissent pas pour l’intérêt général mais pour gagner plus de pognon (et je me répète : c’est tout à leur honneur).

 

En bloquant l’approvisionnement, nos grévistes ont pris à témoin l’ensemble des Français et les commentateurs en ont profité pour mettre la responsabilité des blocages sur le dos du Gouvernement. Or une grève devrait être le fait de mettre les patrons dans l’embarras pour les inciter à négocier, pas le grand public.

Tout ce bordel pourrait d'ailleurs avoir un impact au niveau électoral. Le bordel n’est aucunement de la cause de l’Etat et les électeurs ne sont pas tarés. Je ne suis pas du tout persuadé que les grands gagnants soient les partis majoritaires de la macronerie et surtout pas ceux (tout le monde est majoritaire, hein !) de gauche. Le sentiment général étant « ils nous emmerdent », je vois plutôt les formations d’extrême-droite tirer leur épingle du jeu…

 


Cela m’amène à faire un aparté au sujet de la taxe sur les dividendes exceptionnels adoptée récemment (en première lecture). Je suis partisan d’une modification de l’impôt sur les bénéfices pour les rendre bien plus progressifs et à un niveau européen. C’est d’ailleurs en cours et je trouve ça bien léger de les court-circuiter. C’est probablement un jeu du Modem pour bien montrer qu’il existe indépendamment de Renaissance (de mémoire, le nom, disons LREM), le tout en étant capable de déclencher des amendements majoritaires votés à l’unanimité des partis hors celui du Président.

C’est quand même fort. L’inutile Méluche a tweeté hier : « La macronie explose sur une taxe sur les superdividendes : adoptée par les députés contre l’avis du gouvernement, NUPES + Modem + abstention de Horizons. » Il n’a même pas assez de couilles pour dire que sa formation politique a voté comme le Rassemblement National.

 


En cherchant ses propos exacts, dans Twitter, à l’instant, je suis tombé sur d’autres perles.

« Je crois que la mobilisation et l'implication citoyenne, c'est ça qui fait vivre une société. Notre société ne pourra pas résister avec autant de pauvres et quelques riches qui s'accaparent toutes les richesses. » Accaparer n’est pas un verbe transitif mais peu importe. Pour la taxe en question, il n’y a pas de mobilisation ou d’implication citoyenne mais une espèce de barouf d’honneur des groupes parlementaires qui ne sont pas en tête. Il faut d’ailleurs bien comprendre que la distribution des dividendes n’est pas une accaparation des richesses : une fois les dividendes payés, le prix des actions baissent du même montant. Si une action vaut 100 euros, c’est que l’acheteur en bourse estime que cela le vaut. Si on verse 1 euro aux actionnaires, ils vont vite en déduire que l’action ne vaut plus que 99 vu que les réserves de l’entreprise ont diminué à cause de ce versement.

Il faut arrêter de jouer avec tous ces mécanismes d’autant que les électeurs ne sont pas dupes. Il faut arrêter avec les taxations castratrices et imaginer un système idéal de redistribution (qui passe évidemment par l’imposition mais seul le gouvernement de François Hollande avait aligné celle des revenus du capital sur ceux du travail : là, on fait n’importe quoi).

« .@HadrienClouet a déposé un amendement pour créer un motif légitime d'absence en cas d’impossibilité de s'approvisionner en essence. L'amendement est déposé, nous verrons ce que valent les hypocrites qui ne cessent d'essayer de dresser le peuple contre les salariés. » En d’autres termes, un patron de bistro devra verser son salaire à un barman qui ne peut pas venir bosser parce que des glandus d’une autre entreprise ont décidé d’un blocage. Où sont les hypocrites ? Qui dresse qui contre qui ?

« L’augmentation des prix du pétrole est due à un effet spéculatif. Les pays producteurs de pétrole ont décidé de produire en dessous du niveau nécessaire pour faire monter les prix. Macron aurait pu demander un prix plancher au niveau européen. Il n’a rien fait. » Tant qu’à faire, j’aurais préféré que Macron demande un prix plafond plutôt qu’un prix plancher… C’est moche de vieillir, quand même.

« Sûreté nucléaire - Notre proposition : des casques bleus autour des centrales en #Ukraine. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? Et ne toujours pas le proposer ? » C’est pas comme si la Russie était au conseil de sécurité de l’ONU mais on s’égare…


C'est ballot : l'intérêt du peuple n'est pas le salaire des salariés de Total mais le fait de pouvoir mettre du carburant dans ses bagnoles. L'intérêt de la gauche n'est donc peut-être pas d'applaudir bêtement des grèves ou des textes passés avec l'appui de l'extrême droite qui se frotte les mains. Sales, bien sûr.

 

09 octobre 2022

Message de service(s)

 


Mon ordinateur personnel étant à Loudéac, je ne gère pas vraiment mes affaires du même métal pendant mes périodes à Paris. Le nom de domaine « JEGOUN.COM » arrivait à expiration hier. J’ai donc pris soin de prévoir mon retour en Bretagne dès jeudi mais cette histoire m’est sortie de la tête : JEGOUN.COM n’existe peut-être plus et c’est bien triste. J’ai fait le règlement ce matin mais j’ai merdé, j’espère m’en dépatouiller.

Sinon, adieu mon nom de domaine et tant pis. Vous retrouverez mes âneries à l’ancienne adresse que je communiquerai prochainement (par mail et à qui de droit, pour mise à jour des bloguerolles) à qui de droit.

De toute manière, à part Denis et Haka, je ne connais plus vraiment de blogs politiques actifs et l’on pourrait déblatérer, ce que je vais faire, sur les raisons. Mais toujours est-il que, compte tenu des usages actuels d’internet, les noms de domaine personnalisés ne servent plus à grand-chose.

 

Parmi ces raisons, il y a une lassitude, vu que cela ne sert pas à grand-chose d’autant que, à gauche, c’est de plus en plus compliqué de militer sérieusement… D’ailleurs, j’avais récemment qualifié mon blog de « pas militant » ce qui était une façon de parler : disons que je ne milite plus pour des mouvements politiques identifiés.

Cette lassitude m’a sauté aux yeux au fil des jours où j’ai vu les confrères et amis poser progressivement la plume. Pour ma part, je n’ai jamais eu le moindre doute sur le fait que je rédigeais des textes surtout pour moi-même ce qui fait que je n’ai pas grand-chose à cirer des commentateurs pas sympathiques qui n’ont rien compris au blog. Pendant des années, mon boulot a été de rédiger différents types de note, à un point que mes chefs me confiaient toute la prose du service s’ils voulaient que cela soit bien fait. Désolé pour mes chevilles mais je suis assez doué pour cela avec deux facettes : d’une part, rédiger le baratin nécessaire pour satisfaire les « sponsors » et autres chefs finançant nos projets et, d’autre part, être suffisamment concis pour ne pas être trop directif pour les informaticiens et ne pas brider leur fertilité ce qui permet de diminuer largement les coûts.

Il est très difficile, en effet, pour un « analyste » (dans l’informatique) d’expliquer un résultat attendu sans imposer des contraintes idiotes qui empêchent les informaticiens à aller droit au but, tout en soufflant des directions pour les empêcher de partir en vrille.

Evidemment, ceux qui me lisent pourront rigoler quand je me trouve concis mais trouvez donc une andouille qui fasse plus court que moi pour exprimer la même chose aussi profondément.

Toujours est-il que cela m’a lassé rapidement et j’ai pris l’habitude, voire le besoin, d’écrire des textes plus légers, d’où le blog…

 

Il y a d’autres raisons. Par exemple, depuis une quinzaine d’années, différents sites web plus ou moins institutionnels (par oppositions à l’amateurisme des blogueurs) se sont développés et on plus de métier pour cracher du militantisme. Pour ma part, je les juge sans intérêt à part qu’on y trouve parfois des informations intéressantes. Ils sont souvent écrits comme des pieds. Ensuite, une grande partie des publications et des réactions se fait maintenant dans Facebook. Enfin, Twitter a donné l’habitude aux gens de ne plus exprimer d’arguments mais de balancer soit des slogans soit des liens vers les sites dont je parlais…

Tant qu’à parler des réseaux sociaux, un de mes trolls me reprochait la fréquentation de TikTok qui n’est pas « sérieux » et fait de la propagande. Je lui ferais remarquer qu’en y allant, je sais ce qu’il s’y dit… Baver sur les médias qu’on ne connait pas est franchement crétin (ce qui ne veut pas dire que l’on doive absolument les suivre).

 

Je parlais de mes commentateurs pas sympathiques que l’on appelle, peut-être à tort, des trolls. Figurez-vous que leur nombre a doublé, suite à mon billet au sujet de notre prix Nobel, passant à deux.

Tout d’abord François, un lascar que j’ai viré il y a quelques semaines. Piqué au vif que je suis puisse critiqué une nouvelle star octogénaire et pris de je ne sais quel accès de mauvaise humeur, voire de folie, il m’a expliqué que, au moins, elle écrivait bien contrairement à moi qui multipliait les fautes de français.

Je reconnais bien volontiers ce fait, j’ai de plus en plus la flemme de me relire (mais c’est aussi une déformation professionnelle : les documents que je rédige sont relus par un tas de chefs et je préfère qu’ils fassent un focus sur les fautes et erreurs de français plutôt que sur le fond). Mais j’ai vraiment la flemme. Cela étant, il n’a pas compris que mon billet ne portait pas sur la dame mais traitait des arguments débiles des féministes pour défendre le voile. Je me fous franchement du prix Nobel de quelqu’un que je ne connais pas (au moins, quand Modiano a eu le sien, j’en étais un lecteur).

L’autre est évidemment Arié qui a dit que le port de la soutane avait été interdit sur le territoire de la commune du Kremlin-Bicêtre en 1900. Je me suis demandé s’il pouvait imaginer que je l’ignorais vu qu’habite là depuis près de 29 ans. Ensuite, il a mis trois fois le même lien pour prouver ses dire. C’est d’autant plus con que j’en ai parlé plusieurs fois dans le blog.

Son commentaire était doublement hors sujet pour deux raisons. La première est que le sujet de mon billet était les arguments des féministes ou, plutôt, de ce qu’on appelle à tort ou à raison, des « néoféministes ». Rien à voir avec la soutane. La deuxième est que je « veux » que l’on arrête de faire l’amalgame entre les tenues portées par les « officiers du culte », ces braves gens qui sont entrés dans les ordres, ont prêté serment ou que sais-je… et les gens obligés de porter une tenue spécifique à cause de leur religion.

 

Je vais continuer à virer les trolls, ça me fait des vacances et ça me permet de maintenir, dans mon blog, ce que je veux y voir figurer. A noter par ailleurs que je ne peux plus aller sur mon blog avec mon ordinateur professionnel et qu'il y a un tas de bug sur la version "smartphone" : il est probable que j'arrête prochainement de répondre aux commentaires et de commenter les billets des copains.

C'est bien dommage.