26 février 2007

Mon avis, notre richesse et notre pauvreté

Juste après avoir diffusé mon court billet sur la pauvreté aux USA, en baguenaudant sur le web, je suis tombé sur le blog de Jacques Attali et tombé sur ce billet. La plupart des commentaires sont affligeants. Ils portent sur un propos que n’a pas tenud Jacques Attali : « Il faut nationaliser Total ». Ne les lisez pas, ce n’est pas la peine.

Regarder plutôt la photo de ce sympathique animal d’une couleur… Heu… et foncez lire la suite de mon billet.



Jacques Attali a raison, le bougre.

Si les bénéfices des entreprises étaient partiellement récupérés par l’état en tant qu’actionnaire, ça fait, à terme, moins d’impôts, moins de TVA et des ressources supplémentaires pour la chose publique. Sans oublier une meilleure répartition de la richesses et une réduction des inégalités.

Ce n’est pas du communisme, c’est de la finance. Des particuliers investissent dans des actions pour gagner des sous, il n’y a pas de raison que l’état ne puisse pas en faire autant.

Le gouvernement de M. de Villepin a vendu des sociétés d’autoroutes. De ce fait, il prive l’état de revenus substantiels, bien supérieur au montant des intérêts de la portion de la dette que cette vente aurait permis de rembourser.

La vente de ces sociétés d’autoroutes ne répond qu’à une volonté idéologique… et démagogique : MM. Breton et Copé nous expliquent que la dette de l’état diminue. Oui. Mais son patrimoine et ses ressources aussi. Cette privatisation est de la spoliation du patrimoine commun au profit d’intérêts privés. Ce n’est pas sympathique. Et je ne vois pas à quoi ça sert.

En quoi une société d’autoroute serait-elle plus performante si elle devient privée ?


Il n’est pas immoral que l’état, donc l’ensemble des citoyens, gagne des sous avec les entreprises et qu’il en soit co-propriétaires plutôt que leur capital reste dans les mains d’une poignée d’individu ou de fonds de pension américains.

Etudions cela…

Petit a : plutôt que de gueuler à cause de la dette qu’on laisse aux enfants, il serait très judicieux de réfléchir aux investissements de l’état et à l’opportunité d’acquérir des parts dans les entreprises de manière à laisser un héritage aux enfants.

Petit b : le programme de Ségolène Royal contient à juste titre des mesures pour les entreprises. La proposition de Jacques Attali de transformer les aides en participation au capital me paraît intéressant à étudier. Les entreprises auraient leur financement et une partie des charges serait convertie en investissements.

La totalité des aides publiques est environ 68 milliards d’euros… Si la moitié avait été investie dans des parts de nouvelles entreprises (par exemple), l’état serait plus riche de 34 milliards de patrimoine, soit à peu près le montant de son déficit.

Petit c : il y a beaucoup d’entreprises qui vivent de contrats à vocation strictement publiques (armement, BTP, …) ou qui devraient l’être (eau, …) et qui sont donc payées avec les impôts. Si une partie de leur bénéfice revenait dans le giron de l’état, ça ne serait que justice.

Petit d : on nous les bassine avec le patriotisme économique qui consiste à acheter des boîtes françaises pour les sauver ou pour les empêcher d’être rachetées par des méchants étrangers qui mangent nos enfants. Il faudrait parfois penser à le faire en amont !

Petit e : si l’état achète des parts dans une société et que les dividendes sont supérieurs aux intérêts de la dette, ce n’est pas dramatique ! On appelle ça un investissement.


Attention ! Je n’ai pas dit qu’il fallait nationaliser dans tous les sens, on a vu ce que ça a donné… Si les dirigeants du Crédit Lyonnais avaient eu à répondre devant des actionnaires et pas devant quelques fonctionnaires, la déroute aurait probablement été évitée.

Je dis juste qu’entre les deux extrêmes, communisme abruti et libéralisme con, une voie existe permettant de bénéficier des bienfaits du libéralisme économique (production ahurissante de richesse) en limitant les inconvénients (production ahurissante de pauvreté).

Et hop !

5 commentaires:

  1. Nicolas : parfois il y a des idées tellement évidentes, on se demande pourquoi personne ne les a mises en pratique avant !
    D'autant plus que, pour poursuivre ton billet, je souligne qu'un actionnaire comme l'Etat peut aussi influer sur la conduite sociale de ces entreprises…
    :-)

    [très bon sujet !]

    RépondreSupprimer
  2. Merci fil !

    "un actionnaire comme l'Etat peut aussi influer sur la conduite sociale de ces entreprises"

    Je ne voulais pas aborder des sujets autres que l'aspect "investissement" pour ne pas entrer dans un débat "droite-gauche traditionnel".

    Mais il y a bien d'autres intérêts à un état actionnaire. Outre ce que tu cites (l'aspect social), je crois que ça permettrait d'orienter efficacement la politique industrielle de la France.

    Faut que j'arrête : je tiens des propos gaulliste !

    RépondreSupprimer
  3. Nicolas : mais non puisque tu inclues tout ça dans un Europe revue et corrigée ! De Gaulle était d'un autre siècle et n'a pas compris l'Europe, telle qu'on la voulait !
    :-)

    RépondreSupprimer
  4. bien joué! je vote pour toi!
    effet caméléon ?

    RépondreSupprimer
  5. Merci Cat !

    Fil, je réfléchis demain...

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...