En salle

26 novembre 2025

Des conseils à gogo aux gogos de la présidentielle


 

Comme je le disais hier, Jordan Bardella est donné comme grand favori pour la prochaine présidentielle. On pourrait débattre sur ce qui fait qu’on en est arrivé là mais les causes sont multiples du ras le bol des électeurs à propos des autres partis qui ont souvent échoué (ou se sont plantés dans la communication) à la peur de l’immigration, d’un choc des cultures…

Le plus drôle, dans ce débat, c’est qu’on finirait par s’engueuler ! J’imagine par exemple des lfistes expliquer qu’il n’y a pas de raison d’avoir peur des immigrés et que le peuple se trompe. Mais la peur n’est pas rationnelle et il faut faire avec les erreurs du peuple…

Dans un sursaut de bienveillance, je vais prodiguer des conseils à tout un chacun. Sauf au RN. Ils n’ont pas besoin de moi.

 


La France Insoumise

 

Il faut tourner la page « Mélenchon ». Il faut se mettre dans le crane qu’il n’a aucune chance de gagner. Les aléas d’une campagne peuvent le propulser au second tour mais jamais il ne gagnera. Les militants LFI ont cumulé les erreurs d’analyse des précédents scrutins avec des réflexions du type « à 300 000 voix près, on était au second tour ». La seule vérité est que la victoire finale a toujours été très loin.

Le pire, dans tout ça, est qu’il aurait pu gagner face à Marine Le Pen à un second tour en 2022 mais il n’est plus en mesure de le faire.

LFI doit propulser Manuel Bompard comme candidat. Il n’a peut-être pas le look, comme François Ruffin, mais, au fond, qui aurait donné un look de Président à François Hollande en 2010 ou à Emmanuel Macron en 2015 ?

Ce type est visiblement très intelligent et connait très bien la plupart des sujets. Il domine largement tous les interviews et tous les débats auquel il participe. Ce n’est pas qu’un sentiment personnel ou une idée foireuse que j’exprimerais pour torpiller Méluche (mon blog n’en a pas le pouvoir). Interrogez donc vos copains de bistro, vos collègues de travail…

 

Parallèlement, il faut adopter des positions plus « républicaines ». Par exemple, cela fait plus de deux ans que LFI parle de génocide. La question n’est pas de savoir si ces braves gens ont raison ou pas mais les électeurs ne veulent pas de ce discours. Il ne s’agit pas de s’asseoir sur ses opinions mais de convaincre les électeurs de voter dans le bon sens. On cite souvent Mitterrand qui a fait l’abolition de la peine de mort contre l’avis du peuple. Il a surtout fait cette abolition en étant élu président et pour être élu, il n’a pas mis en avant le volet correspondant de son programme politique. Or, 50% des propos de LFI sont soit autour du génocide soit autour de l’interprétation des résultats des urnes et de l’illégitimité d’un président pourtant élu dans les cadre des institutions de notre République.

 


La gauche des primaires

 

J’entends par là tous les représentants des partis qui sont persuadés que seule une primaire pourrait mener à la victoire. Les représentants les plus notables sont sans doute Marine Tondelier, Clémentine Autain et surtout François Ruffin. Olivier Faure n’est pas loin.

Ne vous voilez pas la face : vous n’avez aucune chance de gagner ne serait-ce que (mais pas que) parce qu’il y aura d’autres candidats de gauche, assurément, sans doute un insoumis et un socdem. Au mieux, votre candidat fera 3 à 5%. Or, si Ruffin se présente « tout seul », il pourrait faire 4%, Tondelier 3, Roussel 3, un socialo 4. Les candidats n’auront évidemment aucune chance de gagner mais, en cumulé, ils feront trois à quatre fois plus de voix qu’avec une candidature « unitaire ».

Au fond, comme pour Bompard, ce n’est pas nécessairement 2027 qu’il faut préparer mais l’après…

 


Le centre gauche

 

Le seul candidat dont on parle un peu sérieusement est Raphaël Glucksmann mais il ne faut pas se leurrer. Comme Ruffin et Bompard dont je parler, il n’a pas la tête de l’emploi. C’est clairement le candidat avec les idées dont je suis le plus proche mais il a récemment montré qu’il ne tiendrait pas la route lors de débats ou d’interviews musclés.

Il va donc falloir penser à chercher un candidat ailleurs et ne pas omettre le fait qu’il pourrait surgir un peu par hasard, comme Hollande pour 2012. Au fond, à l’issue de l’été 2010, il était donné à 3%...

En tout état de cause, les amis, n'allez pas vous compromettre avec des andouilles qui plafonneraient à 3%.



Le centre du centre

 

On mettre dans cette catégorie les derniers descendants de LREM et du Modem. Le seul candidat un peu crédible et photogénique est Gabriel Attal. Je n’ai pas spécialement de conseil à donner à part rester en embuscade mais ne pas risquer de faire perdre les partis proches, comme les socdems ou la droite…

En outre, Attal a sans doute un boulevard pour plus tard…

Dans l'attente, les gens, tordez le cou à vos fantômes : n'oubliez pas que votre allié naturel n'est pas la droite. Ce n'est pas de là que viennent vos électeurs.

 


La droite vaguement traditionnelle

 

Je pense à la fois à Horizon (si je me rappelle bien le nom du parti d’Edouard Philippe) et LR. Je ne devrais pas donner de conseil mais, objectivement, c’est peu le seul camp à avoir une chance de gagner face à Bardella dans un second tour…

Edouard Philippe a une chance d’arriver en finale (malgré ses récentes âneries), pas les autres guignols. Il serait donc bon pour la droite que LR ne présente pas de candidat…

Et LR pourrait arrêter ses conneries comme l’interdiction du port du voile pour les mineures, d’autant que ce n’est pas Constitutionnel. Ce n’est pas parce que le voile sur des gamines n’est moralement ou humainement pas défendable qu’il faut l’interdire. Et la chasse aux musulmans est surtout dans le fond de commerce du RN.

Cela étant, je ne crois pas spécialement à Edouard Philippe... Mais vous n'auriez pas des candidats en embuscade. Par exemple dans le Nord.

 

A bon entendeur…

25 novembre 2025

Tirons des enseignements des sondages, pour une fois !

 


Odoxa a sorti un nouveau sondage. Quelles que soit les hypothèses, Jordan Bardella arrive largement en tête au premier tour mais aussi au second. A la limite, le seul enseignement est que, parmi tous ses challengeurs testés, c’est Jean-Luc Mélenchon qui ferait le pire score au second tour. Si j’étais papi, je prendrais ma retraite pour éviter la honte ! Finir une carrière politique en perdant avec seulement 26% des voix à un second tour d’une présidentielle face au représentant de l’extrême-droite serait laisser une étrange place dans l’histoire (avec un « petit h ») de France.

Alors j’entends bien les objections ! A LFI, on va nous dire que les sondages ont toujours été défavorables à Méluche et qu’il a toujours fait mieux. Ce qui est la stricte vérité. Mais tout de même… On est pas là pour jouer ou pour faire un pari qui aboutirait à des sautillements de joie : « ah on vous avait bien dit qu’il y aurait moins de 20% entre Mélenchon et Bardella ! ».

On a même Libération qui part à la rescousse (on ne sait pas de quoi) et qui nous pond un article « Bardella vainqueur en 2027 ? Les sondages n’engagent que ceux qui y croient », avec, comme sous-titre : « Le genre de sondage, comme celui d’Odoxa pour Public Sénat publié ce mardi 25 novembre donnant le leader d’extrême droite président dans tous les scénarios, a autant d’intérêt que des traces de café au fond d’une tasse : c’est joli, mais ça ne prédit pas l’avenir. Petit retour sur les ratés des enquêtes d’opinion aux présidentielles. »

 


L’article étant réservé aux abonnés, je ne peux pas étudier ce qu’ils disent… mais je peux faire une étude tout seul comme un grand, sur la base des sondages disponibles dans les pages Wikipedia dédiées aux présidentielles. Alors, je ne veux pas jouer « au père tape dur », mais les sondages ne se trompent pas tant que ça…

1981 : il n’y a pas de sondage disponible environ 18 mois avant l’échéance (nous sommes environ 18 mois avant la prochaine), mais, effectivement, ils se « trompaient » d’une dizaine de points (Giscard était donné avec 10 points de plus que ce qu’il a fait le 10 mai).

1988 : à l’été 1986, le score annoncé pour Mitterrand était celui qu’il a obtenu ! La seule incertitude portait sur le candidat de droite qui serait au second tour.

1995 : fin 1993, le candidat de droite était donné bien en tête (bon, d’accord, Balladur était sur un piédestal mais c’est bien un candidat de son parti qui a gagné).

2002 : fin 2000, Chirac était donné vainqueur…

2007 : il n’y a pas de sondage disponible pour la période qui nous intéresse (fin 2005) mais il ne fallait pas être un grand sorcier pour prévoir la victoire de Sarkozy.

2012 : fin 2010, le candidat favori du PS était donné en tête au premier tour. Martine Aubry et DSK étaient placés en tête au second.

2017 : fin 2015, les sondages étaient complètement dans les choux et on les comprend…

2022 : fin 2020, les sondages annonçaient les bons résultats.

 

En résumé, sur les 8 dernières présidentielles, les sondages ne se sont vraiment plantés que deux fois. Encore que, pour 1981, on n’a peu de données et pour 2017, il aurait été délicat d’annoncer la victoire d’un lascar qui ne s’était pas encore lancé et qui n’était que ministre d’un sortant qui serait empêché.

Je sais qu’il n’y a pas de mal à se faire bien mais il faudrait arrêter de travailler sur des hypothèses farfelues comme la capacité de Jean-Luc Mélenchon à ne pas prendre une veste.


Et arrêtez de taper sur Bardella en démontrant qu'il n'a jamais rien fait de sa vie : il est arrivé à la tête d'un parti qui est en tête des sondages. Il va falloir trouver autre chose et je ne sais pas quoi.

22 novembre 2025

Ils se foutent de notre gueule !


 

J’ai encore laissé passer une semaine sans faire de billet politique. On va dire que j’avais été très actif cet été et qu’il était temps que je prenne du recul. La vérité est que tout cela me casse les couilles même si je n’aime pas être plus grossier que la raison ne l’impose, dans ce blog.

J’ai pourtant deux ou trois sujets à évoquer. Je vais tenter de faire court.

 

Le volets recette du budget a été rejeté à la quasi-unanimité par l’Assemblée.

C’est grotesque et c’est du sabotage. J’avais espéré que nos députés tentent de chercher un compromis. Je me disais que les socialistes et les renaissants allaient voter pour le texte, que la droite s’abstiendrait. En l’absence de majorité, il n’aurait pas été possible de faire un budget qui satisfasse tout le monde mais un point d’équilibre aurait pu être trouvé avec une suppression de mesures récessives et un début de suppression des mauvaises orientations prises depuis 2017 qui nous mettent dans le rouge.

On va se retrouver avec le pire budget imaginable, ne donnant satisfaction à aucun électeur de 2024. Nos députés sont des jean-foutre.

 

Le chef d’état-major des armées a dit une grosse bêtise et les polémiques sont parties de travers.

Si c’est une bêtise, c’est parce que ce n’était pas à lui de nous préparer à la guerre. Il aurait tout simplement mieux fait de la fermer.

Sur le fond du dossier, chacun aura son avis. Pour ma part, je ne veux évidemment pas de guerre avec la Russie mais j’estime que l’on a le devoir ou la responsabilité de défendre l’Ukraine ou, du moins, le peuple ukrainien. Je préférais que cela se règle par la voie démocratique. Mais je n’y connais rien et j’en ai un peu ma claque de voir des pécores pérorer, par exemple, sur la capacité de la Russie à tenir malgré la pression sur l’économie ou ce genre de choses.

Raphaël Glucksmann a publié un long texte dans Facebook. Il commence ainsi : « Depuis 48h, le déchaînement des autruches contre le chef d’état-major des armées souligne la puissance du déni et la force de l’esprit de capitulation au sein de la classe politique française. Tous les services de sécurité européens sonnent l’alarme à l’unisson sur la possibilité d’une attaque russe contre l’Union européenne dans les années qui viennent, mais Mélenchon, Royal et Tanguy savent mieux qu’eux. » 

J’ai écouté Mélenchon (pas les autres) et, donc, lu Glucksmann. Ce dernier donne raison à Mandon or ce dernier tient les propos d’un responsable politique ce qu’il n’est pas. Ce n’était franchement pas utile de diriger une charge contre ceux qui critiquent Mandon avec un langage hautain de celui qui pense que les autres n’y connaissent rien.

Mandon déborde de sa mission et, dans une démocratie normale, il serait mis à pied.

 

Glucksmann a tout perdu en une semaine si on prend en compte, en plus, les médiocres intervention qu’il a faite dans le poste cette semaine. Il représentait un des rares espoirs du centre gauche pour la prochaine présidentielle et il s’est grillé en quelques jours.

Ce qui nous amène au dernier sujet que je voulais aborder.

 

La presse a décidé : le second tour de la présidentielle aura lieu entre Mélenchon et Bardella.

C’est un peu ce qu’on ressent à la lecture des différents articles à ce sujet depuis deux semaines (donc avant les foirades de Rapha). Tant pis si aucun sondage ne donne JLM au second tour (même si on sait que c’est un excellent candidat et qu’il remonte toujours dans la dernière ligne droite).

Il y a des explications : Edouard Philippe a fait une grossière erreur en exprimant son souhait de voir Macron quitter le pouvoir. LR ne fait pas mieux en se détachant du camp présidentiel pour le budget alors que ses cadres sont coresponsables de la situation.

Tant pis ! Mais je ne tiens pas à ce que ces ânes d’éditorialistes tiennent les mêmes propos pendant 18 mois et zappent toutes les alternatives.

 

Il y a une quinzaine de jours, il y a eu la polémique suite à la sortie par une chaine publique d’un graphique accompagnant un sondage complètement délirant : les tailles des cases de l’histogramme n’étaient pas du tout proportionnelles au résultat annoncé. J’ai trouvé ça amusant et les clowns qui ont fait la bévue méritent qu’on se foute de leur gueule sans en faire une polémique à la con.

Ce qui m’a fait rire, en plus, est que la seule personne du centre gauche testée par les sondeurs était François Hollande.

 

Adieu Glucksmann, Faure, Cazeneuve, veaux, vaches et cochons.


Pendant ce temps, personne ne semble avoir remarqué le changement de posture de Mélenchon quand il "s'adresse au peuple". Il adopte un style sérieux, solennel, présidentiel...  On dirait du Chirac mais Glucksmann le traite d'autruche. 


Mon billet est trop long, finalement, je vais le résumer. Trois sujets. Trois domaines où l’on nous prend pour des cons.

13 novembre 2025

Sansal, retraites, budget, télétravail, médecine libérale et 13 novembre...


 

L’actualité politique est chargée ce matin : la commémoration des attentats du 13 novembre 2015, la libération de Boualem Sansal, le vote de la « suspension » de la réforme des retraites. Le blogueur est un peu ennuyé quand il doit choisir un sujet.

Il avait prévu de consacrer son billet à ce dernier sujet mais il a pensé que quelques mots sur les autres ne seraient pas superflus. Alors il se lance sans filet, uniquement pour faire part de ses impressions par pour se livrer à une brillante analyse dont il a le secret.

Et il va commencer par arrêter de parler de lui à la troisième personne.

 

13 novembre

 

La coutume veut que l’on raconte comment on a vécu la soirée, ce qu’on faisait… Pour ma part, j’étais à une soirée de blogueurs politiques et nous recevions les responsables d’un syndicat de médecins libéraux. Même si je ne suis pas libéral quand je pense à la santé (je ne supporte par les professions qui se déclarent libérales et qui touchent du pognon, généralement d’organismes nationaux, pour effectuer leurs missions), la conversation était intéressante, ces braves gens ayant de bonnes critiques sur notre système. Mais j’ai oublié.

Et Twitter a commencé à s’agiter : il y avait quelque chose qui se passait dans Paris à quelques kilomètres de nous. Progressivement, les informations sont arrivées. Nos médecins libéraux n’avaient pas Twitter et étaient visiblement désolé qu’on s’intéresse de moins en moins à eux…

 


10 ans après, on se souvient de tout cela mais on n’insiste pas assez sur le fait que barbares ont commis des atrocités en se revendiquant de l’islamisme. Hier, un imbécile écolo a tenté de relativiser les attentats en comparant le nombre de morts avec celui lié au réchauffement climatique. Il mérite des baffes.

Une grande partie de la gauche est lamentable depuis 10 ans (ou plus…) en minimisant les actes de fondamentalistes religieux pour ne pas se fâcher avec l’immense majorité des croyants, de cette religion, qui ne pense qu’à vivre en paix avec nous.

 

La libération de Boualem Sansal

 

On ne peut évidemment que s’en réjouir et je le fais. C’est, en revanche, évidemment une humiliation pour la France que ça soit la diplomatie allemande qui arrive à ce résultat mais cela nous apprendra peut-être à péter plus haut que notre cul.

Il y a quelque chose que je retiens de cette année : mes copains algériens vivant en France sont généralement très critiques envers Tebboune mais n’ont pas désapprouver l’arrestation de l’écrivain qui, si je les crois, a quand même été foutre la merde dans un coin où il n’était pas bienvenu.

Il n’empêche que son arrestation est une atteinte à la liberté d’expression, ce que je réprouve, évidemment.

 

J’écoutais CNEWS, ce matin (j’espère que ma nouvelle maladie n’est pas incurable !). La bande de zozos réactionnaires était surtout active pour défendre Bruno Retailleau. Ca me semblait lunaire tant il n’a pas aidé la diplomatie de nos deux pays à s’entendre. Mais je vais laisser le sujet à des spécialistes.

 


La suspension de la réforme des retraites

 

Avant d’attaquer le sujet, je vais faire un majestueux hors sujet. Dans son dernier billet de blog, Jean-Luc Mélenchon écrit ceci : « ARRÊT DE TRAVAIL ? Le PS était à l’heure d’un nouveau reniement dimanche soir tard à l’Assemblée nationale. Les parlementaires Insoumis en étaient sidérés. Des bornes hier impensables venaient d’être franchies par le PS. Ils proposaient un amendement hallucinant au texte de loi sur la sécurité sociale. Il s’agissait de donner le pouvoir au médecin de prescrire du télétravail au lieu d’un congé maladie. Une telle proposition ne s’appuie évidemment sur aucune réalité. On est malade ou on ne l’est pas. C’est tout ce que peut constater scientifiquement un médecin généraliste ou les médecins du travail. Ils sont hors d’état d’apprécier la pénibilité d’une tâche pour un malade. Ni la possibilité de transposition de cette tache dans du télétravail, ni si le télétravail existe dans l’entreprise. Dans ces conditions, on comprend que la mesure proposée est surtout destinée à intimider les salariés malades. »

Mélenchon raconte absolument n’importe quoi. J’ai eu une maladie des poumons fin 2021. A l’issue de l’hospitalisation, je n’ai pas eu d’arrêt de travail notable mais mon entreprise a jugé que ne devais pas retourner au boulot pour éviter les risques d’infection dans les transports en commun ou au bureau (nous étions moins de deux ans après le début du Covid) mais aussi pour éviter toute fatigue (j’avais tout de même eu une opération de l’aorte avec un arrêt du cœur). J’ai donc pu faire du télétravail pendant un an, à peu près.

Cela a été salvateur, pour moi !

 

On pourrait disséquer tous les propos de Méluche mais il est visible qu’il ne connait rien à rien (du moins dans ce domaine) et qu’il agit uniquement pour taper sur le PS. Il n’y a strictement rien de choquant à ce que le toubib coche une case « Arrêt de travail ou, si possible, télétravail ». « On est malade ou on ne l’est pas » qu’il dit, le vieux, mais on peut aussi être fragilisé et dans l’état d’exercer une activité professionnelle mais pas dans celui d’aller au bureau. J’ai cité les raisons qui me concernaient mais je peux en imaginer des dizaines d’autres, l’incapacité d’avoir des rapports sociaux, la pression exercée par un management débile, le stress lié aux activités quotidienne lié au temps de transport (et la nécessité de courir pour aller chercher les enfants en sortant du métro, puis de faire des courses…).

Et le médecin généraliste ou celui du travail ne sont pas débiles et peuvent explorer les différentes possibilités avec les patients : ils ne vont pas mettre un barman en télétravail…

Enfin, je parlais des rapports sociaux. J’aurais pu être en arrêt de travail mais j’avais aussi besoin de parler avec des gens, de faire avancer des projets informatiques. De vivre.

 

Mélenchon est assez significatif de sa clique : une incompréhension totale du monde du travail malgré un revenu largement supérieur à la moyenne…

 


La suspension de la réforme des retraites

 

A droite, on critique le gouvernement qui subirait le chantage des socialistes. A la gauche de la gauche, on explique qu’on ne peut pas voter une suspension d’une réforme à laquelle on s’oppose car cela validerait l’existence de la réforme (comme si elle n’était pas passée…).

C’est du grand n’importe quoi et c’est affligeant ! Au moins, au RN, ils sont à peu près clairs. C’est ballot mais ils vont en tirer tous les bénéfices : le peuple est opposé à la réforme et le RN soutient sa suspension. C’est la moindre des choses alors que les médiocres de la gauche radicale et de la droite Républicaine sont franchement dans les choux.

 

Il faut rappeler l’historique… François Bayrou a reçu dans la tronche une motion de censure après une présentation d’un budget. Sébastien Lecornu a été nommé premier ministre et a fait un accord avec le PS et les macronistes pour avoir une négociation au sujet du budget avec comme bénéfice le fait d’éviter une motion de censure. Dans le « paquet » de ces négociations, il y avait bien la suspension de la réforme des retraites notamment de manière à ce que le sujet soit un thème central aux prochaines échéances électorales nationales.

J’ai entendu des zozos de droite expliquer que le PS n’avait pas la légitimité pour cette suspension sous prétexte qu’ils n’ont fait que 1,7% lors de la dernière présidentielle. Il faudrait que je leur rappelle le score de leur candidate à cette élection ?

A gauche de la gauche, ils continuent à revendiquer l’application du programme de 2024 comme s’ils avaient oublié que la gauche n’a pas de majorité absolue, qu’ils ont fait du blocage lors de l’examen du texte, qu’ils ont voulu imposer un premier ministre (Lucie Castets) incapable de faire un compromis.

 

Il faudrait tout de même que ces fous furieux se rendent compte que ce que les électeurs attendent, c’est avant tout le vote d’un budget, non pas pour le plaisir mais pour permettre à la France d’avancer. Ils veulent aussi éviter des élections anticipées qui se traduiraient par un désastre et l’élection d’un populiste, probablement d’extrême droite.

Et pour que les partis traditionnels puissent revenir au premier plan, il faut qu’ils prouvent qu’ils peuvent gouverner, qu’ils sont raisonnables et qu’ils aient le temps d’avoir une plateforme électorale (le candidat et le projet) qui puisse les mener à la victoire.

 

Bref…

 

Beaucoup de sujets mais ne sont-ils pas liés ! Tenez ! Les zozos de l’Heure des pros qui défendent Retailleau dans l’affaire Sansal alors qu’il a foutu la merde et qui gueulent au sujet du compromis à propos du budget… Ou la gauche radicale qui prouvent qu’elle ne comprend rien au monde du travail et font n’importe quoi pour provoquer des élections anticipées tout en tapant en permanence sur le PS.

 

11 novembre 2025

L’Œil des pros : mais quelle indignité !

 


C’est un peu une tradition, chez moi, le matin du 11 novembre de regarde la télé jusqu’à la fin de la cérémonie. Aujourd’hui, n’ayant pas mieux à faire, je m’y suis mis à 8h30 et j’ai décidé de regarder l'Heure des pros sur CNEWS (perdre du temps devant une chaine d’information est rarissime, chez moi, mais il m’arrive de trainer sur cette chaîne en fin de soirée pour rigoler des réacs qui s’agitent bêtement).

Ce matin, Pascal Praud recevait six personnes pour parler de la libération de Nicolas Sarkozy. L’animateur et quatre de ces invités n’ont pas parlé des actes reprochés à l’ancien Président mais ils ont fait le procès de la justice. Les deux autres, Charlotte d’Ornellas et Jean-Michel Blanquer étaient bien plus objectifs et rappelaient tout de même qu’il y avait des actes derrières la condamnation…

 


Je ne vais pas reparler longtemps de l’affaire. La chaine « l’esprit critique » en a fait une vidéo. Je vous conseille sincèrement de la regarder (elle dure une demi-heure) afin de vous replonger dans le bain. Je rappelle les faits : il y a quelques semaines, la justice a reconnu Nicolas Sarkozy coupable d’association de malfaiteurs parce qu’il a eu des dizaines de preuves que ces équipes sont allées voir des responsables libyens en vue d’obtenir un financement pour sa campagne présidentielle de 2007 en échange de la remise sur la scène internationale de Kadhafi, l’aboutissement en ayant été la réception du dictateur à l’Elysée.

Les juges l’ont condamné à une peine de prison de cinq ans avec exécution provisoire dans un cadre bien prévu par la loi et mis en œuvre par des politiciens qui se retrouvent maintenant sur le banc des accusés, en indiquant des motifs assez précis. On peut ne pas être d’accord : effectivement pépé n’est plus très dangereux… (« pépé » est un terme un peu affectueux mais j’ai trouvé Sarko vraiment vieilli et amaigri dans les dernières images qu’on a vues).

Nicolas Sarkozy a fait appel et bénéficie à nouveau de la présomption d’innocence. Il a pu sortir de prison, jusqu’au nouveau jugement, avec quelques conditions dont on parle beaucoup depuis hier.

 

Ainsi, l’émission de l’Esprit critique que j’évoquais détaille des aspects de l’affaire et elle n’est pas tendre avec Nicolas Sarkozy (vous pouvez aussi écouter l’édito de Patrice Cohen de ce matin et lire celui du Figaro) mais ce qui m’intéresse est bien l’émission de Pascal Praud.

Franchement, on peut se demander comment on peut encore appeler CNEWS une « chaîne d’information ». Je connaissais leur propension à taper sur les immigrés et les wokes mais, ce matin, ils ont dépassé le stade du mensonge par omission.

 


Par exemple, ils ont beaucoup parlé de l’interdiction faite à Sarko de rencontrer le Garde des sceaux et déblatéré un tas d’âneries. En passant, ils ont oublié de rappeler que l’ex a été condamné dans une autre affaire (dite « Bismuth ») d’avoir tenté d’obtenir des renseignements de la part de magistrats et que l’interdiction de voir le Ministre de la justice, qui dispose nécessairement d’informations, n’est pas illégitime !

Dans leurs délires, ils en sont arrivés à oublier l’indépendance de la justice : elle ne dépend pas de l’exécutif.

 

Je comprends parfaitement que l’on veuille soutenir Nicolas Sarkozy et qu’on ne croit pas à sa culpabilité mais le devoir des journalistes est aussi de nous parler de la communication de l’ancien chef de l’Etat et ils pourraient se souvenir qu’un débat a pour intérêt de confronter des opinions divergentes.

J’avais toujours pris CNEWS pour une chaîne de divertissement et je ne change pas d’avis.

 

Tomber là-dessus en attendant l’émission au sujet des cérémonies du 11 novembre m’a mis mal à l’aise et j’ai éprouvé un gros gène en écoutant, ensuite, les hommages rendus à de grands hommes d’Etat, Clémenceau, évidemment, mais ce matin, sur France 2, ils ont aussi beaucoup parlé de de Gaulle.

Mais quelle indignité d’avoir eu, juste avant, une émission à la gloire d’un type qui est tout de même proche d’avoir accompli des actes de traitrise envers la nation, d’un lascar qui a envoyé ses deux principaux sbires rencontrer un type condamné à perpétuité en France pour un acte de terrorisme faisant 170 morts.

Quel indignité, le jour de l'hommage aux morts pour la France.


Et ces couillons pensent défendre, à longueur d’heure d’antenne, la grandeur de la France.

07 novembre 2025

Le travail à la Shein (il n'y a pas de plaisir)

 


Avant-hier, j’étais au comptoir du Café de la garde et je regardais la télévision qui diffusait BFMTV mais le son était coupé. J’ai compris aux « sous-titres » que les braves gens dans le poste débattaient des différents volets de « l’affaire Shein ». J’ai moi aussi des avis et en plus j’ai un blog pour les véhiculer.

En préambule, je précise que je n’ai jamais rien acheter à cette boite mais que je suis client de concurrents comme TEMU et le truc de shopping intégré à TikTok. Je vais me justifier par la suite parce que je pense qu’il y a des millions de Français qui ont franchi le pas, comme moi.

 

Commençons par cette histoire de poupée sexuelle pour les pédophiles. C’est d’autant plus drôle qu’on a appris par la suite que ce n’est pas Shein qui avait commercialisé le produit incriminé mais un site français. On a donc un paquet de bienpensants qui se sont donné le mot pour taper sur le vendeur chinois et qui ont pratiqué une convergence des luttes en se plantant largement. C’est de l’acharnement.

Par ailleurs, je n’ai strictement rien contre les poupées gonflables. Et je préfère que les pédophiles qui ont des pulsions criminelles se divertissent avec des jouets plutôt qu’avec des vrais mômes. Il faudrait avoir l’avis de spécialistes mais je ne vois franchement pas pourquoi sodomiser une poupée à l’effigie d’une petite fille encouragerait des salopards à passer à l’acte.

On a dans notre pays des espèces de valeurs morales qui nous poussent à condamner tout ce qui touche au commerce sexuel. On peut toujours interdire la prostitution mais cela n’empêchera jamais des étudiants de se vendre pour payer leurs loyers et leurs repas… On peut interdire les poupées gonflables (et leurs dérivés) mais il ne se passe pas un an sans qu’on nous sorte des histoires réelles de pédophilie (il y a dix mois, on apprenait que notre premier ministre n’est pas clean avec Bétharram). Il y a 20 000 plaintes par an pour abus sexuel sur mineur dans notre pays. Je n’ose pas imaginer le nombre de cas sans plainte.

Et on va se palucher avec des poupées gonflables, si je puis me permettre.

 


Le second volet de l’affaire Shein porte sur les conditions de production avec des salariées et salariés à la limite de l’esclavage. Pour moi, c’est du ressort de l’Europe de s’assurer que les produits importés sont produits selon certaines contraintes sociales ou environnementales. L’Europe est sans doute le premier importateur mondial et elle a les moyens de contraindre les autres pays.

Alors, je n’en peux plus de voir nos députés européens traiter des âneries. Je n’en peux plus de voir les députés français donner leurs avis sur des sujets qui ne devraient pas concerner les parlements nationaux. Je n’en peux plus de voir notre Premier ministre annoncer une procédure de suspension de Shein alors que le sujet devrait être traité par la Commission européenne.

Notre personnel politique est à la ramasse.

 


Le troisième volet de cette affaire que je voudrais évoquer est le scandale lié à l’ouverture de magasins de cette enseigne dans le BHV. Je comprends assez bien l’émotion mais il faut reconnaitre qu’il y avait plein de clients. Le besoin existe donc. Certes, les produits sont confectionnés par des Ouighours esclaves mais je voudrais savoir si ceux qui ronchonnent vérifient où son fabriquées les fringues qu’ils achètent, dans des petites boutiques pas chères, sur des stands des marchés…

Ne se retrouveraient donc pas avec une espèce d’hystérie collectives sur la base de critères assez peu historique ! J’imagine très bien les lascars dénonçant l’esclavagisme dans des réseaux sociaux, avec leurs smartphones produits en Chine par des enfants ou, du moins, ce qui ne sont pas occupés dans les mines à ramasser des métaux rares pour en faire les batteries.

Le bal des faux-cul n’est pas loin.

 


Il y a un autre volet. Je ne suis pas client chez Shein, disais-je en introduction mais je le suis d’autres entreprises chez qui on ne peut pas vérifier que les modes de production des fournisseurs sont d’une étique à tout épreuve. Je suis client, d’abord, d’Amazon et, depuis peu, de TikTok « shop » (un des produits présentés me plaisait) et de Temu (je cherchais un gros abat-jour en peau de fesses et les propositions d’Amazon ne me convenaient pas).

Il y a des raisons qui me poussent à acheter par Internet sur ces sites. La première est qu’il me faut des fringues de grandes tailles (genre tee-shirt 6XL). Les boutiques spécialisées sont rares et l’achat prendrait une heure avec le trajet alors qu’il faut trente secondes sur le net. Surtout, le prix est cinq ou six fois plus cher ! Vous savez que quand vous êtes gros, vous faites des taches de sauce en mangeant : il n’y a pas une semaine sans que doive mettre un tee-shirt à la poubelle !

La deuxième est que j’ai une maison en Centre Bretagne et que je n’ai pas de voiture. Cet été, j’avais besoin d’un petit débroussailleur. C’était plus simple de googliser que d’appeler un pote et de lui demander de faire le tour des commerces avec moi. Google m’a orienté vers un modèle à 50 balles alors que, en boutique, j’aurais payé cinq ou six fois plus cher pour un appareil surdimensionné par rapport à mes besoins.

Chacun des clients de ces boites ont leur motivation. Les plus simples, surtout avec des enseignes comme Shein, tournent autour du fait qu’ils veulent changer de fringue souvent et n’ont pas vraiment les moyens.

La société de consommation, c’est mal, mais se mettre les consommateurs à dos n’est pas toujours une bonne idée.

Electoralement, il va rester quoi de la « séquence Shein » ? Les braves gens vont être persuadés qu’on les empêcher d’acheter ce qu’ils veulent. Et ils prendront d’autres commerces qui ne seront pas spécialement « éthiques »…

 

Je ne suis pas adepte de la société de consommation mais allez donc sur le site de la Redoute, le grand vendeur par correspondance « historique ». Ils n’ont aucun tee-shirt de plus de 3XL et ils sont fabriqués au Bangladesh.

Il va peut-être falloir se calmer avec les leçons de morale.


Politiquement, je n'ai pas spécialement de message à part qu'il ne faut pas dégoutter les électeurs. Mais si on avait une production française, on aurait un problème en moins. Et pratiquer la politique de la demande n'empêchera pas les consommateurs d'acheter des vibromasseurs construits au Soudan.

05 novembre 2025

USA : battre l'extrême-droite dans un bastion démocrate

 


« « Donald Trump, je sais que vous regardez, montez le son ! New York restera une ville d'immigrés, construite par des immigrés, qui tourne grâce aux immigrés, et désormais, dirigée par un immigré ! Pour atteindre l'un d'entre nous, vous devrez d'abord passer à travers nous tous. » New York écrit l’histoire avec la magnifique victoire de Zohran Mamdani. Malgré les millions de dollars déversés pour lui barrer la route, malgré les calomnies, la mobilisation populaire dans les urnes fait élire le plus jeune maire et premier musulman à diriger la plus grande ville du pays. Il le fera pour et par ses habitants : gel des loyers, bus gratuit, crèche gratuite, hausse du salaire minimum. Cette victoire porte en elle une leçon : seule la gauche de rupture peut battre l’extrême droite. Le futur nous appartient ! »

Voila ce qu’a tweeté Mathilde Panot pour saluer la victoire de Zohran Mamdani aux municipales à New York. Les analyses des militants de gauche à la suite d’élections aux USA m’amuse toujours.

La vérité est que le parti démocrate n’avait pas fait un score aussi faible depuis 2009. En d’autres termes, ceux qui servent de gauche, là-bas, ont perdu plus de 15 points depuis les dernières élections de ce type.      A ceci près que Mandani était opposé à un « dissident » démocrate qui n’était soutenu par l’extrême-droite que pour battre un type à la réputation d’antisémitisme…

Le candidat républicain, arrivé troisième (avec un score digne de Valérie Pécresse), était d’ailleurs un opposant à Trump.

 

Je vais donc apporter une précision à la publication de Madame Panot : seule la gauche de rupture peut battre l’extrême-droite lorsque l’extrême-droite n’a pas de candidat.

Et que les électeurs traditionnels sont partis à la pêche.

C’est déjà pas mal, remarque ! 


Pour ma part, ça fait longtemps que j'ai arrêté de tirer des conclusions aux élections en dehors de nos frontières. On ne peut pas tout connaître.

31 octobre 2025

L'indécence de certains à la droite quand ils évoquent l'économie

 


Etrangement, depuis que les débats au sujet du budget ont commencé à l’Assemblée, le sujet m’intéresse moins. J’ai indiqué les compromis qui me semblaient indispensables et toujours dit que la seule chose intéressante est le texte qui arrivera au vote final. Alors, les députés, nomment les socialistes, pourront déterminer une position : vote pour, abstention, vote contre ou censure.

Et ça me gonfle de voir les invectives de guignols de gauche qui ne pensent qu'à de misérables stratégies politiques qui ne servent que leurs propres intérêts et pas ceux de la France.


Dans l’attente, la position de personnes de droite dans les réseaux sociaux me fascine.

Par exemple, je suis tombé sur un lascar qui commentait un débat entre Zucman et Lenglet et disait que le premier ne connaissait rien à l’entreprise car il n’y avait jamais travaillé de sa vie.     

Je n’ai rien de précis contre Lenglet que je n’écoute que quand Caverivière se tout de sa gueule dans ses chroniques. Toujours est-il qu’il n’a pas plus travaillé en entreprise autrement que comme journaliste que Zucman.

C’est comme moi : je n’ai jamais travaillé dans un bistro mais je suis tout de même spécialiste.

 

Les critiques formulées par ces sympathisants de droite dans les réseaux sociaux ont toujours les mêmes défauts : ils ne voient rien à la réalité.

Par exemple, ils expliquent que la gauche ne comprend au secteur de l’entreprise (pour ma part, j’ai près de 40 ans d’expérience dont plus de 35 comme cadre, dont 17 « cadre supérieur ».

Mais je sais comprendre les chiffres. Par exemple, les entreprises françaises cotées en bourse sont celles, dans l’UE, qui versent le plus de dividendes aux actionnaires alors qu’elle bat des records de déficit. Ne serait-ce que ce fait est une preuve qu’on a un problème de répartition de pognon. En outre, elle est deuxième en termes de PIB et seulement dixième (je crois) pour celui par habitant.

On présente souvent l’industrie française comme à la limite de la décadence mais les entreprises françaises sont celles qui rapportent le plus à leurs actionnaires.

 

On dit d’ailleurs que les patrons français quitteraient le pays si on met en place une taxe de type de celle proposée par Zucman mais cette affirmation parfaitement gratuite (sauf pour les taxés) ne prend pas en compte le fait qu’ils touchent plus de bénéfices dans nos contrées et seraient bien un peu cons de se barrer.

 

Par ailleurs, ces sympathisants de droite pourraient considérer que les déficits augmentent plus sous des gouvernements de droite que quand nous sommes gérés par la gauche. Il y a bien sûr eu la période Mitterrand que l’on pourrait critiquer pour cela mais n’oublions pas que le déficit a commencé à exploser bien avant vers 1973 quand il y a eu les chocs pétroliers et des modifications de la gestion de « notre monnaie » avec l’interdiction de faire fonctionner la planche à billet…

 

Par ailleurs, la dette a augmenté de 50% (ben oui, 1000 euros de plus sur 2000, excusez les arrondis) depuis l’arrivée de Macron la présidence (8 ans, donc, sur les 52 depuis les chocs dont je parlais) alors qu’une politique fiscale de droite a été menée avec des aménagements pour les plus riches et les entreprises.

On peut dire que ce que propose la gauche n’est bon pour l’économie mais on ne peut pas faire mentir les chiffres.


Et ceux qui refusent tous les rééquilibrages sont à la limite d'être des criminels. Je ne préconise néanmoins pas de pendre Larcher : on ne trouvera pas de corde assez solide.

Parole de gros !

26 octobre 2025

Permis : l'Europe à contre-sens !

 


Les députés européens ont voté pour la fin du permis à vie et c’est une connerie monstrueuse car c’est une erreur politique grave. Entendons-nous bien ! Je me contre-pignole du permis et je ne vois pas, au fond, pourquoi ça serait un mal d’avoir une visite médiale ou une vague remise à niveau tous les quinze ans ! D’ailleurs, tous les arguments que l’on peut lire contre ce texte sont absolument délirants… Ce n’est pas parce que la voiture est obligatoire à la campagne que ça donne le droit d’écrabouiller des piétons et de ne pas se mettre à jour avec les nouvelles règles. En revanche, les Etats seraient bien avisés de faire en sorte que ces âneries ne coutent pas une blinde au populo…

 

La connerie du Parlement européen est tout autre. Ce n’est pas à lui de s’occuper de ce sujet et il donne à tous les populistes l’occasion de gueuler, encore et encore, contre l’Europe.

On voudrait que l’Europe soit un machin qui permette d’aider les individus à mieux vivre dans notre monde… mondialisé, en mettant en place des règles de commerce, des harmonisations fiscales, des normes en matière d’environnement… Et paf ! Ils légifèrent sur des sujets qui touchent directement les citoyens et qui n’ont rien à faire à un niveau européen.

Je ne sais pas s’il y a encore des types qui ont du bon sens à Strasbourg ou à Bruxelles ! Tiens ! Je pense à mes copains algériens qui ont passé le permis au bled : ils pourront rouler en France sans avoir les mêmes contraintes que les autres.

 


Sortir des conneries semble être une spécialité de ces couillons ! Tiens ! Dans le même domaine, ils ont interdit la vente de véhicule « thermique » dans quelques années, obligeant les constructeurs à sortir des voitures électriques. Leur intention est louable : diminuer la pollution mais ils imposent des technologies alors qu’ils devraient imposer des taux d’émission, alors que d’autres technologies (moteurs à hydrogène ou autres) seraient possibles ! Ils empêchent donc les industriels d’investir dans d’autre domaine… Mais pendant ce temps, seuls les Chinois arrivent à produire des voitures à un coup raisonnable. Nos imbéciles parlementaires communautaires ont tué l’industrie de l’Union,

 

Cette fois, ils donnent à nouveau l’occasion aux peuples d’exprimer leurs mécontentements et d’haïr l’Europe. Ils scient la branche sur laquelle ils sont assis.

Ils sont cons. Ils nous poussent vers l’extérieur, vers un retour en arrière, quand l’Europe était plein de petits pays alors qu’il faudrait s’unir pour faire face aux géants mondiaux, comme les USA et la Chine.

Et je ne vois pas en quoi changer les règles des permis va renforcer notre indépendance vis-à-vis de ces entités pantagruéliques !

 

C’est typiquement un truc que chacun des Etats pourrait mettre en place chez eux, en étant appuyés par des règles européennes pour ceux des voisins qui voudraient conduire dans d’autres contrées. Je peux aussi citer un tas de domaine proche où l'Europe à son rôle à jouer, par exemple en imposant des règles d'interopérabilité pour les permis numériques.

Mais ils sont fous.

25 octobre 2025

Zone rouge pour le budget

 


Depuis une semaine, le budget est étudié à l’Assemblée mais, chose étrange, je n’ai pas du tout envie de donner mon avis sur les différents points. Les différents orateurs racontent un peu n’importe quoi et les « simples citoyens » qui interviennent dans des réseaux sociaux tels que Threads me paraissent particulièrement neuneus.

J’ai souvent envie de rappeler quelques vérités. Par exemple, si la France atteint un record de prélèvements, ce n’est pas pour les raisons évoquées et ça ne montre absolument pas qu’il faut faire des économies. La raison est autre : ce que couvrent ces prélèvements n’ont pas le même périmètre que dans d’autres pays. Nous avons par exemple une très bonne couverture santé alors que, ailleurs, les citoyens doivent mettre la main à la poche. Surtout, nous avons un système de retraites qui est en grande partie public alors que, dans d’autres pays, le fonctionnement repose sur des boites privées (les citoyens doivent donc cotiser ailleurs que dans le public, quand ils ne sont pas, tout simplement, obligés de mettre des sous de côté pour leurs vieux jours).

Laissons donc tomber ce niveau de prélèvements et ne parlons que du niveau de déficit (on ne peut pas éternellement dépenser plus que ce que l’on gagne) et, pour le réduire, il y a deux solutions : augmenter les recettes ou diminuer les dépenses.

 


Augmenter les recettes ?

 

Depuis que l’on parle beaucoup du budget, vers le début de l’été, on a montré qu’il existait des pistes. Je vais en citer deux. On a d’un côté un rapport parlementaire qui montre qu’il y a 211 milliards d’aides aux entreprises. Ca serait bien le diable si on ne pouvait en raboter 10% (je ne parle pas de l’intégralité contrairement à ce qu’ont fait certains gauchistes qui semblent évidemment totalement déconnectés de la vie réelle). De l’autre côté, on a des mesures fiscales faites depuis la première élection d’Emmanuel Macron (la suppression de l’ISF, la flattax) qui n’ont touché que les plus riches et les plus hauts revenus et qui les ont permis de s’enrichir copieusement tout en ayant aucun impact sur l’économie (c’est prouvé).

Ne me faites pas croire que ponctionner dans tout cela 20 ou 30 milliards mettrait l’économie en péril !

 


Baisser les dépenses ?

 

On entend quand même beaucoup d’âneries et je ne parle pas que de Wauquiez qui continue à déblatérer sur l’assistanat et d’autres guignols de droite qui parlent de l’AME comme si soigner les braves gens qui sont sur notre territoire n’était pas naturel.

C’est surtout l’extrême-droite qui raconte n’importe quoi. Ils disent par exemple qu’il faut contrôle l’immigration car elle coûte 30 milliards par an. Or, ce n’est pas vrai. S’il y a un coût, il est lié aux enfants des immigrés scolarisés et soignés en France mais ces enfants ne sont pas des immigrés puisqu’ils sont nés chez nous et ils finiront par travailler en France et à rapporter de l’oseille. En outre, la plupart des immigrés ont un job et rapportent donc aux budgets collectifs…

Il parait qu’ils veulent supprimer les régions et les intercommunalités mais ils n’expliquent pas comment les économies faites seront significatives. Au fond, il faut bien continuer à ramasser les ordures et construire des lycées, ce n’est pas parce qu’on change vaguement un mode de gestion que le travail sur le terrain va être allégé.

 


Bilan de la semaine !

 

Ainsi, si beaucoup raconte n’importe quoi, force est de constater qu’il n’y pas beaucoup d’inflexion vers les demandes du Parti Socialiste. On peut comprendre certaines réticences du centre et de la droite mais le marché est pourtant clair : vous faites quelques concessions et on vous permet de faire passer le budget. C’est nécessaire, pour vous, car vous n’avez aucune majorité.

Vous entrez dans les magouilles politiques dont les Français ne veulent plus. Vous vous dites que le RN n’osera pas censurer et que toutes vos âneries pourront passer en oubliant que vous êtes en train d’user votre troisième premier ministre en trois mois.

 

Ce que raconte le patron du groupe centriste, par exemple, est délirant : « Le chantage par voie de presse n’est pas une voie pour la discussion. Les Démocrates continueront de s’abstraire de ces mises en scène délétères. (...)Personne ne peut imposer unilatéralement ses vues aux autres. C’est cela respecter le Parlement et la démocratie. Essayons d’être à la hauteur du moment ». Il accuse de chantage alors qu’il ne s’agit que de respecter un accord ! On se demande toute de même s’il ne mérite pas quelques baffes.

Ce n’est pas la gauche qui essaie d’imposer ses vues mais les représentants des équipes du Président qui veut ne pas respecter un accord qui permettra d’avoir un budget voté dans des conditions démocratiques et ce qui guignol qui dit qu’on ne respecte ni la démocratie ni le parlement.

Le tout en comptant sur la non-censure par le RN…

 

Un copain me citait récemment des propos de Bruno Retailleau qui disait qu’Emmanuel Macron était très intelligent mais avait un égo surdimensionné. Ca me fait mal de le dire mais le Nono a probablement raison.

Par contre, le Macron a perdu la main en politique et son égo l’empêche de le voir. Et il s’enfonce…

 

Pendant ce temps, « L’amendement de Laurent Wauquiez s’opposant à la hausse de l’impôt des plus hauts revenus a été adopté… par La France insoumise unanime. »

Bande de guignols.