25 avril 2023

La gauche sera-t-elle adroite pour les européennes ?

 


J’ai lu que Marion Aubry, la tête de liste LFI aux dernières européennes, souhaitait une liste unique Nupes aux prochaines, en juin 2024. C’est d’ailleurs bien de commencer à évoquer le sujet dès à présent. Une rapide recherche Google montre que ce n’est pas la seule. Néanmoins, la même recherche montre que LFI veut aussi un rapprochement avec le NPA. On croit rêver !

La vérité est plus simple. LFI ayant une ligne, par rapport à l’Europe, assez délirante, elle n’est pas capable de faire un bon score à ces élections. Elle avait fait un peu plus de 6% en 2019, loin derrière les écolos.

Rappelons que, pour qu’une liste obtienne des élus, il faut atteindre 5% des voix… Tout cela nous prouve quand même qu’il y a des combines électorales assez amusantes à dénoncer. En reproduisant la Nupes, sur la base du poids respectifs actuel des formations au sein de l’Assemblée nationale, LFI assure sa survie.

 

Si j’étais écolo ou socialo, je me dépêcherais d’avoir des listes par parti, d’autant que le système électoral, purement proportionnel, ne donne pas vraiment l’avantage aux alliances, contrairement aux législatives (et encore…), à part pour ce qui concerne ce seuil de 5%.

Pour ce qui concerne les écolos, ils font généralement un bon score,
peut-être parce que la gauche radicale n’arrive pas à « fédérer pour l’Europe », peut-être parce que les électeurs sont, tout de même, assez internationalistes et, en fin de compte, assez partisans de l’Union malgré le populisme ambiant et habituel visant à mettre sur le dos de l’Europe tous les maux de la terre.

En tout cas, ils savent bien que ce n’est pas le Parlement qui fixe les grandes orientations de l’UE mais bien « le Conseil », donc les chefs d’Etat, et, dans une moindre mesure, la Commission, voire la BCE qui a une structure de gouvernance (comment je parle, moi ?) particulière.

En revanche, j’espère que les électeurs écolos se rappelleront que, pour les législatifs, les dirigeants d’EELV ont signé un accord avec LFI, en vue de la création de la Nupes, appelant à ne pas respecter certaines décisions de l’Europe.

Ca leur ferait les pieds, à tous ces guignols.

 


Nous allons donc nous vêtir d’un optimisme à toute épreuve et dire que le reste de la gauche, notamment les socialos, a toute ses chances au sein de ce bazar. Le PS ne doit pas recommencer l’erreur commise la dernière fois, à savoir de ne pas présenter de tête de liste en son nom et composée d’inconnus notoires, si je puis me permettre.

Mais le Parti Socialiste fera des erreurs, tant on sait qu’Olivier Faure a absolument tout perdu depuis qu’il est à la tête de ce groupuscule.

On pourrait quand même rêver qu’il présente des types avec une certaine renommée, avec des membres de différents partis républicains, notamment tous ceux qui sont assez opposés à la Nupes. Ca serait rigolo.

 

Le plus drôle est tout de même que le parti présidentiel – du moins un regroupement des différents machins qui composent la majorité – pourrait être le seul à être composé d’européistes convaincus, surtout si Loiseau prend ses ailes avant le départ. Il pourrait être en tête, pour peu qu’ils arrivent à passer dix-huit mois sans faire de connerie en France. LR aurait également tout à gagner.

 

Donc on est partis pour une belle foirade.

 


Dans les réseaux sociaux, il faudrait que l’on reste vigilant quant aux enjeux de cette élection. Par exemple, le programme de LFI – donc de la Nupes – n’a aucun intérêt. Outre le fait que ce n’est pas le Parlement qui décide des textes qu’il va étudier, la probabilité pour qu’un groupe de type « populistes de gauche » ait la moindre influence est proche de zéro.

Il faudra que la gauche ne déconne pas. Par exemple, on parle beaucoup d’un souverainisme ou d’un patriotique économique mais il ne faudra pas qu’il se fasse contre l’Europe, vu que l’élection est pour l’Europe.

Je vous envoie deux aspirines pour que vous puissiez y réfléchir.

24 avril 2023

Mariage pour tous, 10 ans après ?

 


L’anniversaire des 10 ans du mariage pour tous, qui coïncidait avec le mien pour les 57 balais, a été l’occasion de franche rigolade avec les propos des types de droite qui se félicitaient de cette loi, comme Aurore Bergé qui a tweeté, hier : « Il y a 10 ans […] Fière d’avoir marché alors pour l’égalité et la liberté ». En novembre 2012, elle avait tweeté : « je suis contre le mariage et l’adoption par les couples homos et contre la bêtise crasse et l’homophobie. »

Elle n’est pas la seule à avoir fait cette volte-face. Je ne leur reproche rien. Seuls les imbéciles patati patata. C’est au moins la preuve que cette loi a été bénéfique vu que ce mariage est entré dans les mœurs comme les couples homosexuels, en général.

On va dire que cela a permis de faire baisser l’homophobie même si cette baisse reste à prouver…

 

Cela va surtout me permettre de faire deux ou trois apartés au sujet de la gauche, de nos jours.

 

Tout d’abord, nous avons un tas de gens dans la rue qui manifestent contre une réforme, ce qui est leur droit le plus strict (et j’espère même qu’ils vont être écoutés par le gouvernement) mais quand je vois des pieds-nickelés qui font des interprétations du genre « le gouvernement n’écoute pas la rue, nous ne sommes plus dans une démocratie », j’ai bien envie de leur distribuer des baffes.

Ils ont oublié que c’était cet argument qu’utilisait « La Manif pour tous », il y a dix ans, pour lutter contre cette loi.

Ils vont même jusqu’à citer la Constitution : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum » en oubliant la deuxième partie de la phrase. Il se trouve que la réforme des retraites a été validée par les représentants du peuple, très certainement dans des conditions déplorables, d’autant qu’il n’y a pas eu de vote de leur part, uniquement une motion de censure, contre le texte, qui a été refusée. Il n’empêche que le texte est passé démocratiquement, tout comme le mariage pour tous.

Il faut arrêter de raconter des conneries.

 


Ensuite, j’ai vu plusieurs tweets euphoriques, hier, sur le thème « Christiane Taubira a fait le mariage pour tous » ou « C’est grâce à Christiane Taubira que le mariage pour tous est passé ». Je passe sur le fait que, comme pour la réforme dont je parlais plus tôt, le dossier a été mal géré, sans quoi nous n’aurions pas eu des mois de manifestations et de haine…

Je ne retire rien à Madame Taubira, pour autant, j’avais d’ailleurs découvert, à l’époque, que c’était une très bonne oratrice (non pas qu’elle parle très bien mais elle est capable de faire un long discours structuré sans notes – d’un autre côté, cela tombe bien que ses écrits sont souvent à chier). Elle a porté le texte et le mariage de couples homosexuels est passé dans les mœurs.

Cela étant, ce n’est pas notre égérie qui a fait le mariage pour tous mais une Assemblée majoritaire à gauche, rendue possible par une bonne entente de la gauche, lié, bien entendu, à François Hollande. Il avait son programme qu’il a amendé pour prendre en compte les désidératas des différentes composantes d’une future majorité, à l’issue de négociation. C’est ainsi que le mariage pour tous est entré dans le programme, tout comme une nouvelle négociation autour de l’Europe, le vote des étrangers aux élections locales et la sortie du tout nucléaire, pour se limiter à quelques exemples.

Le premier a été mis en œuvre. Le second, les négociations avec l’UE, a fait pschitt (on ne décide pas à l’avance d’un résultat de négociations…). Les conditions n’étaient pas réunis pour le troisième (et il aurait été une belle connerie, en créant une catégorie de « sous-citoyens »). La sortie du « tout nucléaire » a préparée (et on se rend compte maintenant que c’était une belle connerie). Je passe différents éléments, comme la taxation à 75% des hauts-revenus, qui s’est avérée anticonstitutionnelle.

C’est bien l’ensemble de la gauche qui a permis tout cela, dans le cadre d’institutions (nationales ou extranationales) et la gauche d’aujourd’hui devrait en prendre de la graine. Je ne vois pourtant pas certains, à la gauche de la gauche, faire des compromis (et le reste de la gauche étant ultra-minoritaire, elle fera forcément des concessions).

 


Lors des débats sur le mariage pour tous, on a beaucoup parlé de « droits », comme le droit aux homosexuels de se marier ou d’avoir des enfants. Ce terme a été utilisé dans tous les sens car, à gauche notamment, l’égalité des droits est très importante. Mais au fond, je me demande si on en fait pas trop. Par exemple, pour faire le parallèle avec l’actualité du moment, on considère la retraite comme un droit mais ne devrions-nous pas dire que c’est surtout un droit pour ceux qui ont cotisé ? Question vaguement rhétorique, je reconnais. Mais je ne vais pas m’arrêter là.

On parle de droit à l’adoption mais n’inverse-t-on pas les sujets ? Ne devrions pas plutôt parler du droit des enfants à vivre dans une structure familiale normale (et je me fous à ce stade des différences de sexe ou de genre entre leurs vieux) ?

 

Par ailleurs, on a aussi beaucoup disserté autour de l’intérêt des enfants. Ne peut-on pas se poser la question de savoir si ce n’est pas par dogmatise que l’on se foutait que les parents soient de sexes opposés ou différents ? A-t-on réellement fait des études sérieuses et n’a-t-on pas suivi des espèces de spécialistes idéologues pour se faire plaisir en tant que gauchistes… défenseurs des droits ?

N’est-ce pas un peu comme beaucoup de sujets, comme l’épidémiologie ou la géostratégie, que nous serions devenus des experts comme par miracle ?

(notons que je n'ai pas vraiment d'avis mais je ne vois pas pourquoi les mômes seraient plus dérangés par le fait d'avoir deux parents de même sexe ; je ne fais que poser des questions même si les réponses ont été "décidées" il y a dix ans)

 


Enfin, je me demande si on a pris assez de recul par rapport au mariage, même si je l’ai un peu martelé dans mon blog. A l’origine, le mariage était un sacrement religieux… On a fini par le passer dans le code civil, sans doute du temps de Napoléon mais était-ce bien judicieux. D’autant que, à l’époque, le mariage était plutôt là pour unir des familles, pour garantir la transmission de bien (la « dot ») et pas nécessairement pour féliciter deux tourtereaux qui allaient s’aimer jusqu’à la mort.

Et le mariage a changé, je crois qu’il n’est plus « éternel » que pour un couple sur deux. Se marier a-t-il toujours un sens ?

N’aurait-il pas mieux valu ne pas élargir le mariage mais le supprimer au détriment d’espèces de contrats permettant de faire face aux situations modernes avec tout ce que cela touche, comme les familles monoparentales, celles recomposées…

 

On a considéré ce mariage comme un progrès, pour différentes raisons, pour permettre aux homosexuels de vivre normalement, pour envoyer chier les homophobes et j’en passe. Mais, au fond, n’était-ce pas une régression ?

19 avril 2023

Quand on fait le lit du RN, on se couche !

 


Il semble bien que nos amis de gauche bienveillants se soient prodigieusement plantés avec l’histoire du « fonds Marianne », dans sa volonté de taper sur le gouvernement et, en l’occurrence, Marlène Schiappa. Hier, nous avions des hurlements en boucle contre Bruno Le Maire qui aurait critiqué la fraude sociale. Je dois avouer que c’est une faute de français dans le tweet d’où tout est parti qui m’a interloqué et j’ai commis l’irréparable : j’ai écouté notre ministre des finances. Depuis, le tweet a été effacé, ça permet de passer à la polémique suivante. Mais j’ai de la suite dans les idées.

Il n’empêche que je crois me rappeler qu’il disait que les Français pouvaient être légitime choqué par les bénéficiaires d’aides sociales qui envoyaient de l’argent à l’étranger. Je ne crois pas qu’il ait parlé de fraude sociale. D’ailleurs, envoyer de l’argent n’est pas de la fraude sociale, fraude sociale par ailleurs plus souvent du fait du patronat que des braves gens, notamment en ne reversant pas les cotisations (mais je ne suis pas un spécialiste).

La gauche s’est donc précipitée sur un propos qu’elle n’a pas entendue pour déclencher une nouvelle polémique bidon et ça commence à rien faire. Evidemment, on arrive toujours à un moment où un lascar nous dit qu’il racole dans les terres du RN voire fait son lit. Je rappelle quand même que cela fait 40 ans que l’on lutte contre l’extrême droite en France et que cette dernière n’arrête pas de monter et est aux portes du pouvoir…

Il serait temps de s’interroger.

 


Pour en finir avec cette introduction, il aurait été beaucoup plus utile de réagir à la réaction de Jean-Luc Mélenchon qui a dit : « Chers compatriotes musulmans ou originaires comme moi du Maghreb, préparez-vous. Pour faire diversion le gouvernement annonce par la voix de Bruno Le Maire une nouvelle campagne pour vous montrer du doigt. Sang froid. » Je passe le fait qu’il fasse outrageusement la confusion entre une religion et une origine géographie, admettez que ça troue le cul de voir qu’il pousse la récupération un peu loin en se présentant, presque, comme Maghrébin. Sacré Mohamed Melucci (tant qu’à faire, autant se mettre bien avec les Italiens afin de ne pas de faire taxer d’appropriation culturelle quand on parle de fascisme).

Cela mériterait bien une bonne polémique mais ils sont un peu mous du gland, à droite.

En outre, le « sang froid », en fin de tweet, ne serait-il pas là pour confirmer une entrée en guerre ? Vous avez deux heures…

 


Il n’empêche qu’aucun Français ne considère mal qu’un racisé divers envoie du flouze au bled pour aider les proches dans la mouise. C’est même la moindre des choses m’ont-ils tous dit au risque de faire déborder ma boitamel. Ce n’est pas ce que dit Le Maire casse-pied qui subodore que les électeurs pourraient penser que le fruit des impôts (les aides sociales) n’a pas à être dépensé à l’étranger.

La nuance n’est pas neutre. Vous pouvez ne pas être d’accord mais, de toute manière, ça n’est pas mon sujet.

Le Maire a parlé sur un plateau pourri avec la séquence reprise dans un tweet merdique et c’est la gauche qui a fait buzzer le sujet qui n’intéresse personne. Ca aurait été plus encore plus efficace de distribuer des tracts avec « les étrangers piquent notre pognon ». Le Rassemblement National a des beaux jours devant lui.  C’est un peu pareil pour toutes les polémiques. Tiens ! Dans un sujet « connexe », les violences policières… Nul ne doute de l’existence de policiers franchement cons et pourris mais, comme dirait Gabin dans une séquence que j’ai à moitié oubliée : il en existe mais, c’est comme les poissons volants, ce n’est pas une majorité du genre. Le buzz ne fait que faire tourner l’existences de violences en marge des manifestations auprès d’un public qui ne croit pas à la méchanceté des forces de l’ordre. Cela dessert la cause…

Hommage et dessert, d’ailleurs, vu que quand l’on dit ça, on passe souvent pour un traitre qui n’a rien compris. Pourtant, je me permets d’insister voire de répéter : vu l’efficacité de la lutte contre l’extrême-droite, en France, et, d’une manière générale, de la position de la gauche, on peut tout de même se poser la question du bien fondé de certaines pratiques.

 

On nous dit que les propos de Le Maire et, bien plus souvent, de Darmanin (à sa « décharge », au ministère de l’intérieur, c’est facile) soit font le lit du RN soit sont prononcés pour aller à la recherche de l’électeur. Pour Darmanin, je suis perplexe. Pour Le Maire, j’ai, en revanche, un gros doute. Il n’y a pas d’élections prochainement et, s’il faudrait être tordu pour ne pas faire le rapprochement avec le Sarkozy d’il y a vingt ans, il faut prendre du recul. D’une part, Sarkozy a fini par se prendre assez rapidement les pieds dans le tapis, avec les discours de Grenoble et de Dakar, par exemple. Il l’a payé en 2012 puis pour la primaire suivante. Le Maire n’irait sans doute pas à la chasse d’un Darmanin à la chasse de Le Pen… D’autre part, la dédiabolisation du parti d’extrême droite est faite. C’est ballot. Et un parti politique peut maintenant être plus à droite que lui, du moins dans ses propos (on n’oublie quand même pas d’où il vient). Non seulement, il n’y a pas d’élection prochainement, disais-je, mais celles de 2027 devraient voir la présence d’un candidat de droite un peu sérieux, comme Wauquiez et des gugusses soutenus par le centre marchant dans les pas de l’extrême droite nous feront, pour être aimables, bien rigoler.

 


Je « disais-je » aussi qu’ils sont à la recherche des électeurs et, franchement, je ne vois pas ce qu’il y a de mal à ça, même si les thématiques déplaisent. La gauche gagnerait à s’adresser à tous les électeurs et pas uniquement à ses militants, surtout avec des polémiques sans intérêt. Le thème, ici, est l’immigration et il faut en parler intelligemment, pas uniquement en criant au fascisme. Jean-Luc Mélenchon, d’ailleurs, est très fort pour cela. Je l’avais entendu émettre de belles explications : on ne va pas couler les bateaux de migrants et mettre des douaniers tous les mètres sur toutes les frontières ; on ne va pas reconduire « chez eux » des gens qui, soit ne disent pas d’où ils viennent, soit pourraient crever la bouche ouverte dans leurs patelins. De tels propos de bon sens aideraient bien…

L’électeur n’est pas assez crétin pour ne pas être ouvert à la réflexion et il faut arrêter de penser que les ceux de l’extrême sont des racistes. On ferait mieux de s’interroger aux vraies raisons de leurs votes. La première est évidemment qu’on n’arrive pas à les convaincre de voter pour nous, pour ce que l’on propose. La deuxième est surtout qu’ils sont peut-être convaincus parce que propose l’extrême droite, comme le souverainisme, la lutte contre la mondialisation, contre les conneries de l’Europe ou que sais-je ? On peut aller plus loin : que les vertus du vivre ensemble leur semblent limitées tout comme les singeries des écolos ou des LGBTABCDEF…

Il faut arrêter de penser qu’ils sont des égarés car on les traite, ainsi, de perdus à jamais.

 


Toujours est-il que l’émotion à outrance ne sert à rien. On se sent peut-être mieux après avoir expliqué à tous nos potes de Facebook ou de Twitter que Bruno Le Maire est un méchant fasciste. Mais ça ne sert pas à grand-chose. Tout comme taper sur un obscur fonds de Mme Schappia qui a pourtant un joli fondement.

C’est peut-être l’émotion qui fait le lit. Ca tombe bien, c’est l’heure de manger puis de faire la sieste.

 

Je ne défends pas Le Maire. Je constate que seuls des obsédés de la politique peuvent s’intéresser à ce qu’il peut dire sur un plateau perdu. Populariser ses propos est peut-être bien son but. Ou montrer qu’il peut faire pire que Darmanin.

Vous avez le choix.

Mais intéressez-vous donc plutôt aux préoccupations de ceux qui auront un bulletin à mettre dans une urne en 2027. Et moquons-nous de Le Maire quand il explique que la pression qu'il veut mettre sur les industriels va faire baisser les prix.

18 avril 2023

Après le discours : on fait quoi, à gauche ?


 

Je ne vais pas donner mon avis sur la prestation d’Emmanuel Macron, hier, je ne l’ai pas vue. Je ne vais pas parler, non plus, du contenu, tel qu’on peut le lire dans la presse (de toute manière, l’utilité dépend des spectateurs : si seuls des fans ont regardé, cela n’a aucun intérêt). Je ne vais pas évoquer les commentaires des internautes, je ne les ai pas lus. En plus, on s’attend à « il a montré la voie » ou « il parle pour ne rien dire » selon l’auteur. Aucune surprise. Aucun intérêt. Je ne sais même pas si ces habiles commentaires s’en rendent compte, que ça ne sert à rien, tout comme, d’ailleurs, faire un billet de blog pour hurler à la vanité de certaines actions.

J’ai seulement une vague impression avec mes lectures très partielles, comme si Emmanuel Macron avait fait un discours de campagne électorale alors qu’il n’avait pas vraiment fait campagne avant le scrutin.

 


Toujours est-il que je n’aime pas spécialement les réactions que j’ai pu lire de la part de mes amis de la gauche nupsienne vu qu’ils sont parfois aussi revendicatifs que les zozos que l’on pourrait qualifier de radicaux mais qu’on appellera « populistes ». Il faut s’en écarter car le risque est trop fort de passer pour encore plus populiste que nos nationalistes franchouillards. Contentons-nous de trois points.

Petit 1 : Macron et ses joyeux lurons n’ont pas été capables de mener la réforme dans le respect des différents partenaires, notamment ceux dit « sociaux », à savoir les syndicats.

Petit 2 : il faut soutenir ces derniers s’ils appellent à poursuivre « les mouvements » au cours des prochains mois, même s’ils se radicalisent.

Petit 3 : voila ce que nous ferons quand nous serons à nouveau au gouvernement.

 


Emmanuel Macron a annoncé une phase de 100 jours à partir de dorénavant mais je dois reconnaître que je ne sais pas à quel sujet (promis, je lirai la presse, mais pas avant d’arriver au bistro, ce soir). 100 jours sont vite passés. Il restera, ensuite, trois ans et une dizaine de mois, pour préparer l’échéance suivante. Ne nous plaçons pas dans l’actualité immédiate. Ne désespérons pas de ne pas avoir de candidat qui puisse se faire entendre aussi bien que Jean-Luc Mélenchon ! On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Peut-être nous rangerons-nous, en fin de compte, derrière un François Ruffin s’il poursuit sa socdemisation (ce n’est pas un vœu de ma part, seulement une hypothèse en l’air pour montrer le degré d’incertitude).

Il faudrait que nous tous, espérant un renouveau de la politique à gauche, se retrouvions derrière une espèce de stratégie commune, comme se restreindre aux trois points ci-dessus pour ce qui concerne les retraites mais aussi en rappelant qu’ils viennent de nous empapaouter avec une des pires régressions sociales depuis l’augmentation des taxes sur la bière.



Nous tous ?

Les communistes qui apprécient la démarche de Fabien Roussel ?

Les zozos de LFI qui se sentent de plus en plus marginalisés de la direction de LFI ou de la Nupes ?

Les copains de la fédération de la gauche républicaine dans toute leur diversité ?

Les vieux socdems croyant fort au retour de Bernard Cazeneuve ? Ce qui estiment la démarche de Julien Dray ?

Tous les socialistes dans l’opposition à la ligne Faure ?

Les quelques écolos qui gardent la tête sur les épaules (même si je n’y crois plus depuis le récentes sorties de Yannick Jadot) ?

 


Un seul mot d’ordre : montrer qu’il existe toujours du monde, à gauche, dans sa pluralité, qui reste éloigné des braillards nupsiaux. Et croiser les doigts pour que l’avenir nous donne raison.

De toute manière, si on ne fait rien…

17 avril 2023

Trollons les clivages



Didier Goux est un blogueur certes réactionnaire mais tout de même assez léger. Dans son dernier billet de blog, il signale que des gauchistes menacent de provoquer « l’annulation du déroulement » des jeux olympiques si la réforme des retraites n’est pas supprimée (on ne dit pas s’il faut, en plus, un effet rétroactif). S’il avait exhaustif, il aurait constaté que la menace touche également la prochaine coupe du monde de rugby, Rolland-Garros, le Tour de France…

Même moi, au sérieux universellement reconnu, j’ai peur d’oublier quelques compétitions mais je dois reconnaître que j’ai plutôt surveillé le bon maintien de fêtes plus ludiques comme celle de la bière, celle de la musique (qui a pour seul intérêt d’offrir un prétexte aux bistros pour fermer plus tard)… A ma connaissance, le jour de l’an 2024 n’est toujours pas dans les viseurs des abolitionnistes d’événements majeurs.

 

Cela étant, en tant que blogueur assez centriste de gauche, Républicain affamé et gros notoire, j’aurais tendance à faire des billets de blog pour appeler à la raison car il ne faut pas se mettre à dos le peuple quand on prétend le défendre ce qui ne peut se faire que dans un cadre démocratique vu que la révolution c’est fatigant.

Pour autant, malgré la taille de mon postérieur, il arrive à se maintenir entre deux chaises, les rézossossiotationneurs macronistiens me cassent tout autant les parties opposées au postérieur en question, à savoir les couilles. Depuis la décision du Conseil Juppéofabiusien de vendredi, ils fanfaronnent. Pourtant, ce n’est pas parce que des croulants ont fait de cette réforme un machin conforme à la Constitution, à son esprit ou que sais-je, que ça en fait une réforme juste et utile. Dégager tant de morve hautaine mériterait l’acquisition de mouchoirs (ou de coudes en cas d’épidémie de coronavirus).

 


Posons-nous et résumons mon ancien billet : certains estiment que cette réforme est légitime car au programme du candidat et nécessaire par rapport aux conclusions du COR et d’autres qu’elle n’est pas légitime car pas passée par un « process » démocratique et suffisant et pas nécessaire par rapport aux conclusions du COR. Pour les premiers, elle est juste car permettra à tout le monde de prendre sa retraite. Pour les seconds, elle est injuste car ne permettra pas à tout le monde de prendre une retraite.

On pourrait jouer à la marelle pour changer un peu mais je ne sais pas si ça ne ferait pas, non plus, le jeu du Rassemblement National.

 

Evidemment, je force le trait (méhilfobi1daiconai). Dans ma grande mansuétude, j’aurais tout de même tendance à poursuivre et, tout d’abord, appeler mes copains macronistes à un peu d’humilité d’autant que, s’ils sont mes copains, ils viennent probablement de la gauche et défendaient encore, il y a quelques années, le partage du travail. Ce n’est pas la girouette qui tourne mais le lait si on y verse du Ricard. Moi aussi, j’ai soutenu Macron (le temps d’un premier tour…) mais je ne vais pas renoncer à mes valeurs pour autant. Si j’ai continué à le supporter, c’est sans doute parce qu’il était le moins pire des candidats en lice.

Pour mes potes plus gauchistes, je confirme ce que je disais dans mon dernier billet : continuez à manifester ce qui pourrait bien fonctionner mais n’oubliez pas que la reprise du pouvoir par les urnes devrait être la priorité. Ce qui nécessite tout de même une démarche plus intelligente que de tourner entre nous dans les réseaux sociaux pour appeler à l’empêchement de jeux divers pour remplacer le pain que souhaitent les électeurs.

 


Je ne suis pas la commission de conciliation. Je souhaite participer au retour de la gauche au pouvoir mais sérieusement, c’est-à-dire en prenant en compte nos divergences diverses. Je voyais Bompard, par exemple, appeler à un renforcement de la Nupes et à des listes communes pour les européennes. C’est de la connerie. La Nupes a échoué pour la conquête du pouvoir, pour la mise en œuvre d’une opposition efficace et il faudrait maintenant foutre à la poubelle le dossier le plus diviseur, à gauche, l’Europe, son rôle et son orientation.

Un peu de sérieux, que diable.

 

On peut toujours et par ailleurs causer de la menace du FN et se renvoyer la balle sur les responsabilités de tout un chacun mais cela n’avancera à rien. Si les électeurs votent RN, c’est parce qu’ils ne votent plus ailleurs. Par contre, nous sommes « arrivés dans une configuration politique » assez spécifique, liée à l’effondrement du PS et de LR et il ne faut pas perdre de vue les conséquences. Si Nupes, Renaissance et RN font chacun entre 25 et 30%, tout peut arriver, y compris l’arrivée du RN au pouvoir. Une espèce de Front Républicain n’est plus possible et, surtout, n’est plus souhaitable, tant les divergences entre Renaissance et Nupes sont importantes.

Mon billet opposant les deux n’est pas destiné à opérer la réconciliation : je ne suis pas encore complètement cinglé même si l’envie ne me manque pas.

Je pense seulement que chacun est mal barré et que quelques changements sont nécessaires. Etant de gauche, je ne peux pas spécialement conseiller les macronistes mais je tiens de source sûre que le bordel existe aussi à droite.

Les doigts doivent sortir de plein de culs. 



Mon jeu, vu qu'on en parlait, est de favoriser un pôle entre Nupes et Renaissance. Ce qui n'est pas gagné, j'en conviens. Et c'est de bonne guerre, pour Bombard, d'empêcher coûte que coûte que ça se fasse. Et c'est de bonne guerre, pour les Macronistes, de maintenir une espèce d'union sacrée d'une espèce de centre mélangeant des lascars qui ne voudraient pas se corrompre avec des extrêmes aux poils durs.

Mais ça nous coule.

15 avril 2023

Le Conseil a tranché : et maintenant ?

 


Ca y est ! Le Conseil constitutionnel a rendu ses conclusions : il rend valide la réforme des retraites sauf quelques bricoles dont je me fous et a permis, au Président, de promulguer celle-ci. L’âge machin va passer à 64. Et hop, si je puis me permettre. Et je me permets : d’une part, il n’y aucune surprise, d’autre part, je me réjouis de cette décision.

Balayons d’emblée les raisons de cette réjouissance car je ne suis pas devenu subitement favorable à ce report de « l’âge » ni même partisan de ce président et de ce gouvernement. Au contraire, les dernières semaines m’ont fait abandonner le peu de respect que j’avais encore. Par contre, si le texte avait été rejeté, notre pays serait devenu ingouvernable. Ce n’est évidemment pas souhaitable. Il n’empêche que le CC a été un peu léger, sur ce coup, validant une jurisprudence qui permettra de transformer n’importe quel texte en projet de loi de finance qui pourra être validé avec des mesures d’urgence.

Mais je ne vais pas en débattre. J’ai la flemme.

 

Conseil Constitutionnel apaisé

Si on veut lutter contre cette augmentation de l’âge de la retraite, il reste deux solutions. Pas une de plus. La première est de continuer la lutte dans la rue, par les grèves et les manifestations et je souhaite que ça se fasse. Sans ambiguïté mais m’emmerdez tout de même pas quand je fais des allers-retours en Paris et le Centre Bretagne. Le tout pourra se faire jusqu’au constat d’un blocage par le pays, blocage qui aurait des conséquences importantes ce qui obligerait nos gouvernants à recul.

Je plaisantais, avec mes propres voyages, mais, chers manifestants, faites attention à ce que ces blocages ne soient nuisibles que pour l’économie, l’Etat et tout ça mais ne mettent pas en risque la population. Par exemple, permettez bien aux livreurs de bière d’avoir du carburant pour approvisionner les brasseries. J’ai dit par exemple mais ça serait tout de même dommage que des types soient au bord de la ruine parce qu’ils ne peuvent pas aller bosser et acheter à manger. Je vais être moralisateurs : nos institutions, donc nos principes démocratiques, nous ont mis dans une situation qui nous déplait mais on ne peut pas pénaliser tout le monde.

Puisqu’on parle de démocratie, il faut arrêter de raconter n’importe quoi. La mesure était bien au programme du type qui a été élu président. Elle est donc pleinement légitime. Je tiens à être précis afin que mes propos tiennent plus la route que ceux des twittos qui ont bu l’apéro, hier soir, en attendant le résultat du match.

Je soutiens cette première solution avec les réserves que j’ai indiquées, qui auront leur importance par la suite, mais je préfère la deuxième : il faut reprendre le pouvoir, par les urnes et donc en 2027, et rétablir un système fiable qui nous parait juste.

 


Si j’ai émis ces réserves, c’est parce que les électeurs, même opposés (notamment dans les sondages) à cette réforme pourrait se dire : « hé ho c’est pas un peu fini ce bordel » et aller voir ailleurs soit en se rangeant derrière le gouvernement soit, plus probablement, en soutenant l’extrême droite. Nos deux blondasses cheffesses de groupes parlementaires ont tweeté, hier soir. Marine Le Pen a dit : « Si la décision du Conseil constitutionnel clôt la séquence institutionnelle, le sort politique de la réforme des retraites n’est pas scellé. Le peuple ayant toujours le dernier mot, il lui appartiendra de préparer l’alternance qui reviendra sur cette réforme inutile et injuste. » Mathilde Panot, quant à elle, a sorti des choses comme : « Nous ferons battre en retraite Macron et son monde ! Tenez bon » ou « Dans la rue comme à l’Assemblée nationale : notre détermination contre cette infâme réforme des retraites ne faiblira pas. » Je résume : seule Madame Le Pen entrevoit de changer tout cela à l’occasion des prochaines élections.

D’ailleurs, certains acteurs de la Nupes voire du reste de la gauche espèrent un RIP ou préparent un nouveau texte à présenter à l’Assemblée. Il faut que cela cesse. Il faut admettre que la séquence est terminée. Qu’il n’y a plus qu’une solution, continuer les mouvements sociaux jusqu’à ce que le gouvernement soit obligé de faire un geste pour sortir de l’impasse. Que, sinon, il faudra attendre de retrouver le pouvoir.

Arrêtons de prendre les électeurs pour des imbéciles. Ce que vous pouvez mettre dans le crâne de vos militants ne rentrera pas dans celui des simples quidams.

 


Un dernier mot. Je voyais, ce matin, une vidéo avec un jeune haranguant une foule d’étudiants, appelant à la casse pour la défense des conquis sociaux. Cela me fait rigoler. Ce lascar parle de conquis à la place d’acquis comme s’il avait lui-même manifesté avec le Front Populaire et jeté des pavés en mai 68 alors qu’il sortirait du lait de sa mère si on lui tordait le nez. Un peu de sérieux. Un copain me critiquait, l’autre jour, au comptoir (et donc pas dans les réseaux sociaux) parce que je moquais des jeunes. Je maintiens mes propos : j’ai cinquante sept ans et mon âge de départ m’intéresse. En revanche, si j’en avais 30 ou 40 de moins, je serais plus préoccupé de l’évolution par l’Etat de la planète d’une part et par celle du monde du travail (du besoin en travail pour arriver à la production nécessaire).

Se battre pour les retraites est sans doute lutter contre une économie libérale que l’on désapprouve mais cela ne prépare pas à l’avenir. En d’autres termes : beaucoup de propos me font bien rigoler.

Il faut donc bien préparer l’avenir et cela ne pourra être fait que dans les urnes. Il faut s’y préparer. Que dans les urnes. Certains sont partisans d’une révolution, bien leur en fasse, mais il faudra bien, tout de même, gouverner avec tout le peuple, donc avec des urnes. Certains ont essayé sans. Pol Pot, par exemple. 20% de morts et un échec complet.

 


On continue à lire des publications expliquant que la politique de Macron fait le lit du FN et permettra à celui-ci de reprendre le pouvoir. Pour moi, je considère que le comportement de l’opposition est tout aussi responsable. Il va falloir arrêter de négocier l’œuf ou la poule.

Pour reconquérir le pouvoir, il va falloir maintenant se montrer apte à exercer les responsabilités et arrêter, immédiatement, de s’adresser aux seuls militants toujours prêts à partager des publications vindicatives en s’estimant avoir fait leur devoir. Il faut parler au peuple. Le blocage parlementaire a été une erreur. La préparation de nouvelles batailles législatives autour de cet âge est une erreur et donne l’impression de bricoler.

Il faut donner une vision de l’avenir.

Passer au comptoir et interrogez les clients. Vous verrez, le résultat est intéressant. Ils vous expliqueront être contre cette réforme mais comprendre qu’il faut augmenter l’âge du départ en retraite à cause de l’augmentation de l’espérance de vie.

C’est ainsi. J’ai fait le test. Arrêtez de tourner entre vous.

 

Enfin, sur 100 personnes ou 100 députés, il y a en a 25 à la droite de la droite, 25 au centre, 25 à la droite de la droite et 25 dans les cordes. Trouver une majorité ne sera jamais facile pour les extrêmes. Si la Nupes arrive à 35, elle aura une majorité. Mais certainement pas absolue.

Il faut prendre du recul.

12 avril 2023

Suspendus au Conseil constitutionnel



La classe politique est suspendue aux lèvres baveuses du Conseil constitutionnel qui doit rendre prochainement une décision pour ce qui concerne la réforme des retraites. Si j’en crois mes lectures, il est probable que la loi passera dans son intégralité, sauf, peut-être, des bricoles, comme « l’index sénior » (le législateur n’a pas appris le français…). Nos analystes en herbe, comme Denis, une décision politisée de la part de vils libéraux âgés alors que, pour ma part, je reste persuadé que le Conseil ne répondra qu’à la question qui lui est posée : ce texte est-il conforme à la Constitution ?

J’espère, évidemment, que la réponse sera négative car je n’ai pas envie de voir la réforme validée. Certains pensent que c’est possible (au fond, c’est un peu cocasse de faire de telles modifications à l’occasion d’une loi rectificative d’un budget annexe en début d’année d’autant que ça revient à dire que la loi principale, votée fin 2022, l’a été avec les pieds). En revanche, pour le détail, le texte a été validé dans le respect de ceux qui régissent nos institutions.

A ce stade, il me semble que, nous autres, simples observateurs militants, aurions tout intérêt à reconnaître que nous n’avons pas les moindres compétences pour juger et ne pouvons que répéter des parties de publications lues que nous ne maitriserions pas. Nous ressentirons évidemment comme une baffe la validation du texte mais son invalidation serait la preuve que le pays n’est pas gouvernable. Je ne sais pas ce qui est le mieux…

Par ailleurs, je ne sais pas si mes estimables confrères se rendent compte qu’ils voudraient que le Conseil constitutionnel se prononce en fonction des sondages vu qu’une large partie de la population est opposée à ce texte. 


Malheureusement, la seule position admissible est celle du Rassemblement National qui a déclaré qu'ils prendront acte de la décision. Pendant ce temps, les groupuscules de gauche continuent à se rendre ridicule, comme Mathilde Panot qui veut appeler au Conseil d'Etat et à la Cour internationale des droits de l'homme au sujet la décision de la présidente de l'Assemblée nationale au sujet des députés LFI qui ont brandi des pancartes à l'Assemblée alors que c'est interdit.

Ils sont petits. Ils veulent demander à la CEDH de se prononcer sur le droit qu'on des élus à faire les guignols à l'Assemblée nationale. Nous allons être la risée mondiale.

Et on remet en cause la capacité de notre "juridiction suprême" à prendre des décisions en matière de droit...

10 avril 2023

Deux conseils à la Nupes

 


Depuis quelques jours, je suis de bonne humeur et j’ai décidé de donner des conseils à la Nupes. Rassurez-vous, au fond, je n’ai pas changé… mais tant que la Nupes n’aura pas changé, non plus, la gauche ne reviendra pas au pouvoir. N’y voyez aucune manigance de ma part. Ces conseils sont sincères. Si je voulais jouer, je pourrais, par exemple, démontrer qu’il faut donne plus de pouvoir à Madame Obono. Au moins, avec elle candidate, il y aurait un pouvoir pour la sociale démocratie. Je pourrais démontrer à peu près tout. Son implantation territoriale, par exemple, montre qu’elle est proche du peuple et, comme elle a été élue député, elle a su fédérer les électeurs autour de son personnage singulier et aurait toutes les chances de séduire le peuple, d’autant qu’elle est totalement opposée à tous les clichés de la politique actuelle, clichés qui dégoutent tant nos concitoyens après ces années de macronisme.

Mais je ne mange pas de ce pain-là. Surtout qu’il faudrait que je boive de l’eau pour le faire passer.

 


Deux conseils, aujourd’hui, pour le prix du deuxième tellement le premier est onéreux : les gars virgule il faut arrêter d’être con point d’exclamation. J’ai vu ce tweet, hier : « La gauche qui souhaite une alternative à la NUPES, c’est quoi ? C’est la gauche Hollande/Valls, qui a mené des politiques néolibérales une fois au pouvoir, qui a voté des lois sécuritaires, qui a défendu la déchéance de nationalité. Elle n’a de gauche que le nom. » Je vais répondre au « c’est quoi ? ». Ce sont les derniers gens de gauche à avoir amené la gauche à une victoire au niveau national. Vous pouvez dire qu’ils ne sont pas de gauche, peu importe, mais à vous de vous débrouiller pour être élus, maintenant…

Ce sont de très nombreux électeurs, de centre gauche, qui ont fait la victoire de Hollande en 2012, avec tous les électeurs de gauche (sauf ceux qui ont préféré voter pour le futur chez de la Nupes) et sans doute celle de Macron en 2017. Ce sont des gens avec qui il est indispensable de faire un compromis pour arriver à quelque chose. Ce ne sont pas quelques noms dans les journaux mais 10 ou 15% de l’électorat.

On ne chie pas dessus.

Ils ont peut-être voté des lois sécuritaires mais ils ont du faire face à des terribles attentats et nos concitoyens n’ont pas la mémoire courte.

Ce sont des gens qui n’ont plus de leader politique pour différentes raisons et qui votent généralement pour la Nupes parce qu’ils ne savent pas pour qui voter d’autre, à gauche, mais qui retourneraient volontiers vers un vote socdem s’ils en avaient l’occasion.

Les leaders en question sont des gens qui ont fait plus de voix au premier tour que le papy de LFI lors des scrutins de 1965, 1974, 1981, 1988, 1995, 2007 et 2012. En 1969, il y avait photo, en 2002 un « autosabotage » et on se rappelle très bien les deux dernières.

Nous allons résumer ce conseil : vous auriez tout à fait intérêt à vous mettre vos pantalonnades dans le cul.

 


Le deuxième conseil du jour, maintenant. Faites revenir Quatennens, cette semaine. Je n’ai pas dit que je souhaitais son retour, il conserve ses casseroles, j’ai dit qu’il serait bon, pour la Nupes, qu’il revienne et prenne en main LFI, voire la Nupes.

Comme Ruffin, il n’est pas détesté par les socdems et il a quelque chose en plus. C’est physique. Ruffin n’a pas la tête de l’emploi. C’est con. Et il n’a sans doute pas la capacité à diriger tout ce bordel d’une main de fer, même accompagné par quelques seconds couteaux compétents, peut-être même Ruffin en personne pour gérer l’argumentaire, le programme et les femmes de ménage. Le premier boulot de Quatennens, quand il sera chef, sera de faire taire les malappris exaspérants tels que Louis Boyard ou Sandrine Rousseau, voire arrivera à faire oublier Manuel Bompard qui « n’imprime pas » auprès de la population tant il semble dérisoire ou des lascars comme Corbières, Caron, Garrido, Simonnet et quelques autres poissoni.er.ère.s.

Quatennens pour s’entourer de gens comme Ruffin, disais-je, mais aussi comme Panot, bonne oratrice, comme Autain qui a une certaine notoriété.



Que vous soyez d’accord ou pas avec ces noms, dont celui de l’homme à la gifle, a peu d’importance. Vous pouvez leur trouver un tas de défaut, voire un tas de qualités à ceux que je pense qu’il faudrait mettre sur la touche. Il s’agit de mon ressenti sur leurs capacités à se paraitre aptes à diriger le pays et à ne pas repousser les socdems.

 

Rappelez-vous par ailleurs qu’aucun candidat, à part Le Pen, n’émerge naturellement des autres formations politiques et que seul Quatennens a, chez vous, le minimum de notoriété.

Il est interdit de mettre en commentaire qu’il ferait un excellent roux de secours. Il est aussi interdit de signaler que j'ai mis Rousseau au sein de noms de lfistes mais c'est un trop bon exemple. Vous pouvez signaler, tout de même, que seule une des photos d'illustration de cet article montre des personnes qui ont des têtes de président voire semblent à peu près capables d'incarner la République. Mais c'est le hasard. Je le jure.

07 avril 2023

La solution sans Nupes

 


En cette période politique un peu charnière, on continue à lire n’importe quoi sur ce qu’il faudrait pour la gauche ou pour la Nupes… Ca m’apprendra un peu à être trop loquace dans ce blog, ça dissuade les copains de me lire. J’en ai lu un, hier, qui a démontré qu’il suffisait de remplacer Jean-Luc Mélenchon pour faire redémarrer la machine. Il sait évidemment que personne n’a pas la notoriété de Jean-Luc : je ne sais donc pas où il veut en venir…

Moi, j’aime bien pointer les erreurs de la Nupes (je crois bien que c’était l’objet de mes deux derniers billets) mais c’est pour aider hein ! Prenez l’exemple de l’élection partielle en Ariège qui a vu gagner une socialiste dissidente, Mme Frauger, face à une nupéssoïde, Mme Taurine. Beaucoup de choses ont été dites. Je vais en ajouter une, vu que je n’ai lu aucune analyse de la part de nos camarades seuls vraiment à gauche, n’est-ce pas.

Mme Taurine, au premier tour, est passée de 10347 voix en juin à 6778. Pendant ce temps, Mme Froger n’a gagné qu’un peu moins de 100 voix. Le candidat du RN a perdu 800 voix (un peu plus). La candidate macronistienne a beaucoup perdu, comme il se doit.

Pourquoi les militants Nupes accusent la « dissidente » de les avoir fait couler alors que leurs électeurs ne se sont tout simplement pas déplacés ?

 

A une présidentielle, Jean-Luc Mélenchon ne peut pas atteindre le second tour (j’en suis persuadé mais, là, ce n’est pas moi qui le dit) sauf par miracle. Ce miracle pourrait être qu’un candidat LR ne fasse pas un bon score (ça s’est déjà vu mais si Bertrand ou Wauquiez sont candidat, on fera moins les malins) et, qu’avec un candidat Renaissance (de toute manière, ils n’ont personne), ils se bouffent le cul tout en ayant un candidat de gauche modérée capable de prendre des voix au candidat Renaissance.

Si ma tante en avait, hein !

 

Jean-Luc Mélenchon ne peut pas gagner, donc, parce que, s’il y a un candidat de gauche modérée, il lui piquera des voix. N’en parlons plus. Par contre, aucune personnalité de Nupes n’arrive à la cheville de Méluche. Si un autre candidat se présente, il se fera bouffer par Edouard Philippe, Xavier Bertrand ou je ne sais pas quel pingouin.

Alors, même si vous avez fait des erreurs d’analyse de cette récent partielle, peut-être pourriez-vous pousser le raisonnement jusqu’au bout, au sujet de la future candidature Nupes.

Parce qu’il n’y a qu’une seule solution possible : qu’il n’y ait pas de candidature Nupes si on veut que quelqu’un issu de la gauche, donc générateur de progrès (même si on n’est pas d’accord avec cette notion, disons un type qui ne nous colle pas à la retraite à l’âge de Charles III) gagne.

 

Vous avez bâti une machine à faire beaucoup de voix. Pas à gagner. C’est con. Mais continuez donc à remuer les paramètres sans avoir pour seule hypothèse que les électeurs qui n’aiment pas Nupes, pour quelle que raison que ce soit, voteront quand même pour Nupes.

On en reparlera…


Et n'oublions pas que les électeurs ayant essayé Nupes ou Renaissance en juin dernier sont partis à la pêche.