15 juin 2010

La retraite en retrait

Une douzaine de personnalités signent une tribune dans le Monde à propos de la réforme des retraites. Elles y rappellent notamment toutes les contrevérités utilisées comme argument par le gouvernement pour nous faire avaler le morceau.

D’abord, la démographie n’est pas à l’origine des difficultés de financement. « en 2006, le déficit de l'ensemble du système de retraite était de 2,2 milliards d'euros ; en 2008, il atteignait 10,9 milliards et il devrait être de 32,2 milliards en 2010. La démographie n'exerce son influence qu'à moyen et long terme, et pas dans une accélération foudroyante en quelques mois. »

« Obliger les salariés à travailler plus longtemps […] entraîne obligatoirement une baisse du niveau des pensions sans qu'il soit nécessaire de l'annoncer. »

« Le travail forcé des seniors se substituera à l'emploi des jeunes en l'absence de création d'emplois en nombre suffisant. »

« Les uns travailleront plus. Les autres, jeunes, femmes, sans qualification, quinquas, erreront du chômage à la précarité dans un aller-retour incessant. »

La taxation des hauts revenus est un leurre : elle rapportera tout au plus quelques milliards alors que le déficit annoncé à long terme est de l’ordre de la centaine.

« Une simple application du taux de cotisation patronale aux dividendes distribués comblerait immédiatement tout le déficit actuel de la Caisse nationale d'assurance-vieillesse. »

« Deux conclusions s'imposent donc. Primo, la crise financière surdétermine la frénésie avec laquelle tous les gouvernements du monde s'acharnent à imposer des plans d'austérité dont les salariés et les retraités font aujourd'hui les frais, tandis que les tenants de la finance se refont une santé sur le compte des budgets publics ou grâce aux garanties accordées par les Etats.

Secundo, la volonté de faire travailler toujours davantage manifeste le refus de reconsidérer la place du travail dans notre société, le refus aussi d'apprécier l'immense contribution des personnes retraitées, en termes de lien social et de création de services utiles à la société. Bref, l'obstination à promouvoir une société engagée dans un cycle productiviste sans fin. »

Peuples revient sur ce qui motive le gouvernement à précipiter cette réforme mal ficelée. CC, quant à elle, rappelle comment on nous prend pour des abrutis, dans cette affaire. Olivier explique, comme la tribune du Monde, comment le dossier est purement politique, mais ni démographique, ni économique.

Les blogueurs ne sont pas à la retraite…

28 commentaires:

  1. Non les blogueurs ne sont pas à la retraite. Pour les autres, ça ne va pas mieux.

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  2. Salut à tous,
    Je suis d'esprit très ouvert en ce moment mais faut quand même arrêter de nous prendre pour des cons.

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  3. J'ajouterais que beaucoup de retraité(e)s, en plus de créer du lien social et de favoriser la création de services, sont des consommateurs avides de loisirs, qui participent au fameux "cycle productiviste".
    Diminuer le nombre de retraités ne risque-t-il pas, paradoxalement, d'aller contre la logique productiviste ?

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  4. Thierry,

    Ca va contre beaucoup de logiques...

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  5. je ne comprends pas les patés en croute. Cela dit, j'adore cette charcuterie (beau-papa en faisait un divin quand il était encore boucher charcutier...)

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  6. Les pâtés en croute sont inexplicables (ou presque : j'aime bien illustrer mes billets avec des trucs qui n'ont rien à voir, généralement, je prends des légumes, alors ce matin, je me suis dit "stop aux légumes").

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  7. Nicolas il y a pire : la concentration du patrimoine et surtout les inégalités de revenus chez les plus de 65 ans et pire encore:

    En gros nous payons pour des retraites de plus en plus elevées pour ceux qui partent maintenant dans un contexte de baisse de salaires d'embauche constaté depuis 10 ans sur certains métiers.

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  8. Dagrouik,

    Je crois que le pire est la perte d'une vision globale de la société...

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  9. Ca fait longtemps qu'on nous prend pour des cons ! Il faut se mobiliser et leur montrer à tous ces messieurs dames qui eux cumulent, ont des salaires faramineux et que sais je encore, que la majorité silencieuse est capable de se révolter. Participez à la journée du 24 juin ! Manifestez que diable ! y'en a marre de se faire avoir !

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  10. Il paraît qu'après 60 ans (parfois bien avant !), le seul truc qui ne décline pas, ce sont les regrets !!! Alors autant rester occupé, non !?

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  11. Anonyme,

    Arrête de l'être : ton commentaire en perd tout intérêt.

    Philippe,

    Ouais : bosser pour s'occuper ?

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  12. Deux données complémentaires pour tenter d'y voir clair malgré la tentative d'enfumage du gvt :

    - C Clair hier faisait un état des lieux des retraites en Europe:

    2 constats:
    La France a l'age légal de départ à la retraites le plus faible d'Europe , 60 ans [enfin si on exclut l'Autriche, la Grèce, l'Italie, la Lituanie, Malte, la Pologne et le Royaume uni qui ont maintenu l'age de départ a 60 ans pour les femmes] MAIS, apprenait on lors du même reportage, la France est aussi championne en nombre d'années de cotisation France : 41 ans - Italie : 40 ans - Allemagne : 35 ans - Espagne: 35 ans - UK :30 ans. Un "paradoxe" que personne sur le plateau n'a songé à creuser.

    - Le niveau de vie des retraités d'aujourd'hui est supérieur à celui des actifs : Comme le souligne Terra Nova: "A court terme, nous sommes dans une situation historique particulière, bien repérée par le Conseil d'orientation des retraites (COR) : le niveau de vie des retraités d'aujourd'hui est supérieur à celui des actifs. Si la pension moyenne est inférieure de 9 % au salaire moyen, la retraite moyenne d'un homme est supérieure au salaire moyen d'un homme : 1 617 euros contre 1 613 euros. C'est une première." D'une parenthèse enchantée a une autre, il semble clair que l'équité inter-générationnelle doit s'appliquer dans les 2 sens. D'où la proposition de Terra Nova d'aligner la fiscalité des actifs sur celui des retraités. Le souci, c'est qu'on touche là au cœur de l'électorat UMP, donc aucune chance d'avoir un débat sur ce point.


    Dernière chose, les "analystes" pensent que la reforme ne concernant pas le secteur public, on risque d'assister a des postures molles de résistances de la part des syndicats et de la gauche, trop contents de voir l'UMP faire le sale (mais néanmoins vain) boulot. Et vous, vous en pensez quoi ?

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  13. philippe méoule,

    Une personne souhaitant travailler au delà de 60 et 65 ans est parfaitement libre de le faire.

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  14. zeyesnidzeno,

    Je pense que Philippe plaisantait !

    "Et vous, vous en pensez quoi ?"

    La résistance va être nulle. Le gouvernement fait son bazar en pleine coupe du monde alors que les gens ne pensent plus qu'à leurs vacances.

    Il faut laisser tomber MAINTENANT et revenir sur le sujet à la rentrée...

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  15. "Je pense que Philippe plaisantait !"

    ah... ;) désolée Philippe.

    "Il faut laisser tomber MAINTENANT et revenir sur le sujet à la rentrée..."

    Quand je vois les ravages de la pensée unique UMP sur les médias notamment, l'idée de laisser la communication se distiller encore un peu plus, même avec en fond sonore les vuvuzelas, me semble risquée... mais bon, tu as raison, c'est en septembre que nous aurons besoin de toute notre énergie.

    Merci pour ta note et ta revue de blog.

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  16. Zeyesnidzeno,

    Franchement, le mal est déjà fait... C'est un peu l'objet de mon prochain billet (vers 12h30) qui tente de répondre à la chaîne lancée par Yann (le premier à avoir commenter ce billet).

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  17. Cette tribune est excellente. Vive la gauche !

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  18. Tribune excellente en effet ! J'ai appris plein de choses ! Primo que la réforme ne concerne pas le secteur public ! C'est nouveau ça ! Peut-on avoir quelques explications ?

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  19. Scourti,

    Non, ça n'est pas nouveau. Les fonctionnaires manifestent facilement donc le gouvernement ne les met pas dans ses réformes : les salariés du privé ne peuvent pas manifester. Et cinq ans après, on monte ses salariés du privé contre ceux du public en pointant du doigt "les privilégiés".

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  20. Peut-être vais je vous apprendre quelque chose moi aussi ... Crouyez vous que les "fonctionnaires" ne soient que des enseignants ou des agents des ministères ou encore de l'hôpital ! Non ! il y a aussi le fonction publique territoriale par exemple. On peut appeller ses agents des "assimilés" fonctionnaires, ils ne font pas partie de la fonction publique d'état. Dont acte. Pour ce qui est des manifestations, je conçois que les salariés du privé y prennent moins part, cependant une heure de grève est peut être possible ; cela pourait leur permettre de participer à ladite manif ... Pour le reste ce que je pense rejoint votre dernier billet nicolas, les gens ne s'intéressent plus à la politique et aux politiciens qui ne sont plus respectables. Non je ne suis pas nostalgique de De Gaulle ! je sais c'est la mode en ce moment ...

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  21. Scourti,

    Je connais assez bien la fonction publique ! Mais jamais (notamment en période de coupe du monde) vous ne ferez faire une heure de heure de grève aux salariés des petites entreprises...

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  22. dans leurs gueules oui ma retraite à 70 ans.

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