La nouvelle des dernières 48 heures tournent autour de ces riches qui souhaitent être imposés plus lourdement. Nous allons accepter mais pas sans leur rappeler qu’ils ont accepté toutes les mesures de la droite, depuis 2002, pour payer moins d’impôts. Ils ont dîné au Fouquet’s et demandent maintenant une politique totalement inversée.
Ils sont charmants.
Pour un peu qu’ils demandent à ce qu’on augmente les salaires de manière à ce que les braves gens puissent vivre normalement, voire exigent une limitation des loyers, des revenus immobiliers, …
Nous sommes donc d’accord : il faut augmenter les impôts des plus riches.
Voila donc les gauchistes qui se retrouvent d’accord avec les millionnaires. Les libéraux et autres ras du bulbe qui ont voté pour travailler plus pour gagner plus doivent se retrouver avec le cul joliment percé.
Ainsi, les riches paniquent.
Romain pose la question : le verre est-il à moitié plein ou à moitié vide ? Faut-il se réjouir ou crier à l’imposture ?
Je vais répondre : les deux.
C’est de l’imposture. Nos gentils riches tentent de réagir avant qu’il ne soit trop tard : les bourses s’effondrent à cause de cette histoire de dette (et d’autres saloperies), il est urgent de les stabiliser, donc en limitant les déficits, pour éviter de perdre trop de pognon, pour éviter qu’il ne reste plus rien.
Surtout, on dit toujours qu’il y a deux manières de sortir de la crise : la guerre ou l’inflation. Nous allons tenter d’éviter la première solution, au moins le temps de vérifier qu’à 45 ans, je ne suis plus réserviste et pourrais rester à Paris à rigoler avec les jeunes femmes des soldats partis au front.
Il nous reste la deuxième : l’inflation.
Moi y en a rappeler un principe de base : l’inflation n’y en a pas que les prix qui grimpent. Y en a aussi la valeur du pognon qui baisse bêtement.
Prenons un heureux milliardaire ayant bâti une fortune en travaillant durement à bien placer l’argent hérité de ses parents. S’il est bien placé, son milliard pourrait continuer à valoir un milliard mais, le pauvre, il risque de ne même plus pouvoir acheter une concession à perpétuité dans le cimetière du coin, tant les prix auront augmenté.
Les pauvres, ils s’en foutent, ils iront à la fosse commune. Nous devons faire un effort pour nous mettre à la place des riches qui ont des problèmes qu’on ne soupçonne même pas.
Prenez un type au hasard moi : je suis propriétaire d’un appartement et j’ai quelques liquidités sagement placées. Paf ! Inflation ! Mes liquidités ne vaudront plus rien ce qui prouve que j’ai raison de dépenser une grande partie de ma paie en liquides divers et houblonnés. Tant pis. Je ne pourrais plus payer mes bières et mon abonnement Internet, le forfait de l’iPhone, des voitures de location pour partir en week-end en famille ou le train pour aller chez Poireau. Tant pis. Il me restera mon appartement. Quel que soit sa « valeur financière » (j’ai vu récemment un appartement équivalent à 250 000 euros, on croit rêver, pour 50 m2), il garde une valeur objective : c’est appartement où je peux habiter. J’y suis bien, même si le gros frisé qui doit faire le ménage est une grosse fainéasse.
Ainsi, avec la chute de la bourse et l’inflation, les riches ont beaucoup à perdre alors que les pauvres, ils n’ont que quelques kilos et la vie à perdre s’ils n’arrivent plus à acheter à manger.
Ouais ! Si en plus ils n’ont plus de pognon pour consommer, nos riches, ceux qui ont des usines pour fabriquer des conneries et mes magasins pour nous les vendre, n’arriveront plus à gagner du pognon sur le dos des masses populaires. Ce qui est gênant.
Alors nos riches sont en train de se dire qu’il faut réguler un peu mieux l’économie et que la meilleure solution pour ça, depuis que l’homme est né, est encore l’impôt sur le revenu.
C’est beau.
C’est ce que nous autres, gauchistes en peau de lapin, disons depuis des années, voire des décennies.
Nos milliardaires qui veulent qu’on augmente leurs impôts ont peut-être des postures. Ce n’est peut-être qu’un moyen pour se légitimer, … Ils viennent tout simplement de faire un aveu.
Le verre est-il à moitié plein ou à moitié vide ?
La question n’est pas là. Pour l’instant, il y a juste matière à rigoler.
Excellent biyé.
RépondreSupprimerAvec le café, ça booste la journée.
"j’ai raison de dépenser une grande partie de ma paie en liquides divers et houblonnés" : un grand oui, dépenser sa thune pour alimenter la croissance par la consommation (modérée quand même) !
RépondreSupprimerModérée ? Ah merde...
RépondreSupprimerQuand les riches prennent peur, les peuples tremblent !!!
RépondreSupprimerElle est pas belle, ma formule ?
Bon, c'est pas un alexandrin, mais...
De l'utilité de faire une réforme bancaire avant de prélever plus d'impôts, non ?
Estelle,
RépondreSupprimerPourquoi avant ? Ce sont deux choses différentes... "La réforme bancaire" est à la mode mais on ne sait pas trop ce qu'on va mettre dedans et à quoi elle servira... Ce ne sont que des mots. Alors que "augmenter les impôts des plus riches" est concret.
Billet de fainéant !
RépondreSupprimerEn retard en plus !
J'ai fait le même hier. En plus court et en mieux !
:)
Article très drôle (et très percutant), bravo !
RépondreSupprimerGildan,
RépondreSupprimerOù ?
Marlowe,
Merci !
@Nicolas
RépondreSupprimerHier.
Tu l'as commenté !
:)
Ah oui, ton billet de fainéant.
RépondreSupprimerLes riches veulent donner ce qu'ils veulent bien, avant qu'il n 'y ait un risque qu'on leur prenne ce qu'ils ne veulent pas donner. Tu as raison, ils ont plus à perdre.
RépondreSupprimerAu mieux ils donneront une infime partie de ce qu'ils gagnent, et une seule fois seulement.
C'est de la branlette judéo-chrétienne avec sentiment de culpabilité mêlé de sentiment de charité. Faut les taxer, un point c'est marre !
Captain,
RépondreSupprimerSurtout s'ils le demandent !
Estelle : vous auriez écrit "lorsque" à la place de "quand", vous l'aviez, votre alexandrin !
RépondreSupprimerSinon, je trouve hilarant de voir ces faux-culs venir se prosterner devant le dieu Socialisme en réclamant d'être surtaxés. On vit vraiment une époque désopilante.
RépondreSupprimerOn croit rêver quand même parce qu'en fasse des quelques riches qui réclament l'impôt supplémentaire, on a un gouvernement qui continue dogmatiquement à prôner l'absence de création d'impôt supplémentaire !
RépondreSupprimer:-)
[Beau billet, tu m'énerves ! ;-) ].
Didier,
RépondreSupprimerC'est la conclusion de mon billet : faut en rigoler.
Poireau,
Reste calme !
Merci de ce billet qui me rassure sur ma crise de fou rire depuis l'annonce de Warren Buffet , lamentablement copiée par des grands patrons français angoissés !
RépondreSupprimer"Imposez moi plus mais pas trop hein? " (M Virgin entre autres rigolos)
On vit une époque formidable, les riches se rebellent!
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